you have no choices / malone et léo.

Desigual

Un big projet me tendait les bras. L'affaire de se faire un bon paquet de fric. On m'avait parlé des possibilités qu'offrait un milieu que je n'avais encore jamais explorer : internet. On trouve tout, sur internet, quand on sait où chercher. On trouve aussi tout, sur internet, quand on sait hacker. Les résultats de loterie, les mails de pierre paul jacques qui pourraient servir dans leur manipulation, des informations top secrètes d'Etat, ... Bref tout un tas de trucs qui pourraient largement servir et pas que pour le projet que j'avais en tête en particulier. Ces derniers temps, je remarquais que mes mecs manquaient d'armes. On les utilise que rarement, faut dire, mais ça impressionne. Et là, on avait besoin d'impressionner ceux d'en face. Ces temps-ci, on avait pas mal de rebelles qui tentaient des choses contre nous. Le truc c'est que le monde évolue, et les techniques d'intimidation aussi. S'il me fallait un lance rocket pour intimider, why not. Le truc c'est comment en trouver sans payer, d'une part, et sans se faire prendre? Le hacking, évidemment.
Il nous fallait un hacker.. Mais du coup pas que pour cette fois-là. Il fallait que je me le garde en poche. Du coup, il fallait le manipuler. Il ne serait sûrement pas d'accord pour le faire, et sûrement pas pour une bande comme nous et contre tant d'argent. DONC il fallait être efficace. Pour ça, je faisais mes recherches. Enfin mon groupe fit ses recherches. Ils en trouvèrent un dont le profil était.... très intéressant. Un certain Malone. Un ancien bad side qui tentait de retrouver une vie saine dans du hacking légal. Easy. Quelqu'un qui a plongé une fois peut aisément replonger. Je demandais aux gars de se concentrer sur lui. Vie, adresse, tout. Le type de serrure, de fenêtres, les meubles placés dans le logement... C'est comme ça qu'un soir j'arrivais à m'infiltrer chez lui sans problèmes. Se rendre compte qu'on est pas en sécurité même chez soi, c'est la meilleure des manipulations. Le noir, ça évite d'être reconnu même sous des masques. Je me disais que la nuit, un hacker était encore sur son ordinateur. Bingo. On tombait derrière son dos, face à son ordinateur. malone kearney dis-je alors, coupant le silence profond jusqu'alors. Mes hommes apparurent dans la pénombre, l'entourant. nous aurions besoin de toi disons... pour quelques services... j'aurais aimé qu'on te laisse le choix mais... comme tu vois c'est pas tellement l'ambiance. fis-je alors en m'approchant doucement mais pas trop. je te coupe avant que tu dises quoique ce soit... on sait tout de toi. et je sais très bien par expériences que qui déjà plongé replonge aisément... fis-je en prenant un stylo de la pièce pour illustrer mon propos, c'est à dire le faire tomber par terre comme un bateau qui coule. alors petit malone... qu'en dis tu?

Invité

Miami by night.

Parfois, la nuit, Malone aimait bien partir se balader, ses écouteurs vissés aux oreilles. Le bord de mer avait quelque chose de reposant. Ces soirs-là en général, il évitait les coins surpeuplés par les fêtards. Il préférait la solitude à l'ivresse des gens, et puis pour se faire gerber sur ses pompes, non merci.

Et puis, il y avait aussi ces nuits qu'il passait sur son ordinateur, comme à l'époque de ses études. Il écumait la Toile sous ses aspects parfois bien moins reluisants. Quelques fois, il se contentait d'échanger avec ses connaissances virtuelles, sur un canal IRC privé. Ils parlaient de hack, mais pas seulement. Malone n'en avait pas rencontré la plupart. Il ne savait d'eux que leur pseudo et c'était réciproque, à l'exception de ceux du MIT, naturellement. Ceux qui n'était pas devenu conformes à ce que la société attendait d'eux. Même si Malone ne jouait plus les bandits virtuels qu'à l'occasion. Lui aussi s'était posé. Il avait pris du recul. Il avait eu son quart d'heure de gloire et désormais, il avait plus ou moins pris sa retraite. Comme s'il pouvait réellement cesser d'être un hacker...

Malone savourait le silence ambiant, il n'y avait rien pour interrompre le fil de sa pensée. Jusqu'à ce qu'une voix vienne fracasser sa concentration. Il se retourna d'un bond. Comment avaient-ils pu rentrer ? Parce qu'en plus de celui qui venait de parler, il distinguait d'autres silhouettes. Passée la surprise, son cerveau se mit à carburer à cent à l'heure tandis que son coeur tentait de reprendre un rythme normal.

J'en dis que la moindre des choses, déjà, c'est de s'présenter.

Et que s'il lui redonnait du "petit Malone", il allait se ramasser une salade de phalanges dans les gencives, qu'importe si le hacker était en infériorité numérique. Ce qui ne serait probablement pas la première fois. savaient-ils vraiment tout de lui ? Il avait comme un doute là-dessus. Malone Kearny, c'était pas compliqué. Après tout, comme la plupart des jeunes de son âge, il avait Facebook, Twitter et Instagram, pour le peu qu'il s'en servait. "TuringExMachina", son double virtuel ? C'était plus probable, il se trainaît ce pseudo depuis ses premiers pas dans le monde du hacking. Faire le lien entre les deux ? Compliqué mais pas infaisable. Il n'avait pas toujours été des plus précautionneux. Il s'était aussi probablement ramollit depuis la fin de ses études.

Et tu te gourres, mon p'tit pote, parce que j'ai plus besoin de hacker pour gagner ma vie. J'suis payé pour ça.

Passée la surprise, c'était plutôt la colère qui venait s'incruster dans son esprit.

Donc, remballe tes p'tits copains et débarrasse le plancher.

Clairement, s'il essayait de jouer les Parrain de pacotille, il allait comprendre son erreur. Après tout, s'il savait tout de lui, il devait savoir qu'il n'était pas un mauvais boxeur.

Desigual

Bon OK... On était peut-être allé un peu fort avec les copains. Mais bon, faut bien au moins ça pour se faire comprendre, non? On avait décidé de débarquer chez lui à une dizaine et de l'intimider pour qu'il ne puisse pas trop refuser. En même temps, je doutais qu'il le veuille vraiment, refuser cette affaire. Nous savions de source sûre que ce gars avait retrouvé le droit chemin mais quelque part.... on ne peut jamais vraiment tourner le dos à son passé. Néanmoins, il fallait s'attendre à ce qu'il essaie. Nier son passé, faire croire que tout va mieux, qu'on s'est repris en main, que rien ne peut nous faire retourner en arrière.. En général c'est à cause d'une nana qu'on fait ça. J'étais bien placé pour le savoir, et où en étais-je? Voilà, vous avez suivi. Toujours au même point. Rien ne vaut la peine de changer ce que vous êtes. Bref, j'étais là face à lui entouré de mes précieux gaillard alors que le petit malone tentait de me répondre. Je souris, ce qui fit échapper un petit rire à mes compatriotes. me présenter...? On va dire que je suis ta chance du jour. lui fis-je alors en souriant toujours. il n'y a rien à savoir de nous à part ce qu'on attends de toi. ajoutais-je alors histoire de mettre les choses au clair. Il finissait évidemment par mettre sur la table qu'il ne faisait plus de hacking, ce qui nous faisait rire une nouvelle fois. mais qui te dis que nous ne te paierons pas? et pas pour deux sous d'ailleurs. tu vas pas me faire croire que tu te plais dans les affaires en carton qu'ils te donnent? Rappelle toi ce temps où tu pouvais faire ce que tu voulais... obtenir n'importe quelle information... tu maîtrisais le monde toi, non? c'est à ce malone là que nous souhaitons parler. on voudrait faire affaire avec lui, une belle affaire. tout ça dans le plus grand secret, personne n'en saurait jamais rien. lui fis-je alors, attendant face à lui une réponse. J'appelais à son for intérieur dorénavant, je savais qu'il était là quelque part. on est venu à plusieurs pour te montrer qu'on est fiable et qu'on te protégera. on n'est pas venu pour te faire du mal, évite de ressasser tes dernières heures de boxe. lui fis-je alors que je voyais que son corps se préparait à attaquer. Après, s'il fallait qu'on se défende on le ferait. Il demandait de remballer et je souris. c'est quand même dommage de dire non au triple d'un salaire mensuel pour trois petites heures de hacking qui te manquent tant.

Invité

Stay still. Stay calm.

Malone n'aimait pas être pris au dépourvu. Il aimait pas non plus les types qui s'étaient incrustés chez lui. Mais la surprise passée, il n'avait pas peur. Même en infériorité numérique. Au pire, il se ferait casser la gueule, ce ne serait pas la première fois, ni la dernière. Prendre les coups - et les rendre - c'était aussi son domaine. Autant que l'informatique. Sa chance du jour ? Le rire qui échappa à Malone frôlait le mépris. Il ne croyait pas à la chance. Encore moins qu'au hasard - même s'il aimait la théorie du chaos. Un système qui lorsqu'il était sensible aux conditions initiales et à la récurrence dans son espace des phases donnait lieu à des comportements extrêmement désordonnés. L'effet papillon quoi.

Le pognon. Ce mec pensait l'avoir au pognon ? Abruti. Il n'avait pas bien fait ses recherches et ne comprenait rien à la façon de hacker de Malone. Bien sûr, étudiant, il avait monnétisé son talent - entre ça ou servir des bigmacs il n'avait pas hésité. Il ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. L'intrus était un cliché ambulant.

Boy, tu t'es gourré sur toute la ligne.

Caïd de pacotille. Gangster de supérette.
Et non, Malone ne relâcherait pas sa vigilance. Pas avec des intrus chez lui.

Si j'avais voulu gagner du fric, je vous aurais pas attendu, toi et tes p'tits copains. Je vous ai pas attendu quand j'étais au MIT. Ce que t'as dû trouver en fouinant.

Des infos basiques. Le Malone de dix-sept ans n'était pas vraiment du genre discret sur la Toile. Sans s'afficher au grand jour pour autant. Mais pas indécelable pour qui savait où et quoi chercher.

T'arrives juste neuf ans trop tard, dominer le monde, c'est bien un truc qui plait aux gamins.

Il s'en moquait bien, du fric. Le truc le plus cher, chez lui, c'était son pc. Bon, d'accord, il avait aussi quelques joujoux high-tech, mais pour lui, ça n'avait pas de valeur. C'était du matériel. Ce qui avait de la valeur, c'était probablement le genre de choses que ces types pouvaient pas comprendre. Bien sûr, mettre du beurre dans les épinards, il cracherait pas dessus. Sauf que Malone ne jouait que selon ses règles personnelles. Si quelqu'un s'introduit par effraction chez vous pour vous proposer un job, il y a plus de 99% de chances que le job en question soit contraire à vos valeurs.

Desigual

Le mec était têtu. On avait voulu lui donner une belle impression en s'infiltrant chez lui, tous. On l'entourait dans ce petit appartement qui ne donnait rien à rêver et qui pourtant abritait un hacker de premier choix. Il y en avait des tas, des hackers en ville, pourtant c'était sur lui que nous avions décidé de nous tourner pour cette mission. Il était question de trafic, évidemment. Il était aussi question de fric. Alors qu'il nous envoyait encore boulet et qu'il restait trop calme, je décidais de changer de tactique. Je levais la main pour que les mecs se détendent, prennent des positions plus calme que droit, les armes à la main. Je me mettais à faire la visite de son chez lui, en souriant. En effet, on ne peut pas remarquer de pièce ici qui prouvent que le jeune homme aime particulièrement l'argent. Il n'y avait rien de valeur ici à part évidemment son ordinateur. Que penser de tout ça? Que ce n'était pas la bonne méthode. Il fallait plutôt chercher à le titiller ailleurs... Il fallait essayer. J'aurais été fier de dégoter ce type-là mais s'il insistait ainsi à rester dans son train train légal à peine intéressant.

tu as l'air de te plaire à hacker des sites de supermarchés pour savoir s'ils vendent du fromage à la bonne date de péremption. fis-je alors trouvant le premier exemple qui montrerait qu'il ne devait plus rien faire de... captivant à travailler légalement. j'aurai voulu que ce soit toi qui travaille avec nous parce que déjà j'aurais été sûr du travail accompli et puis.. pour t'offrir un petit amusement, sortir de ton quotidien, tu vois? Tu prends tes grands airs mais je suis sûr qu'au fond de toi, même en cherchant neuf ans au fond de toi, il reste une étincelle qui ne cherche qu'à s'enflammer dans quelque chose de plus.. palpitant. C'est quand même ton kiff, le hacking, non? C'est comme boire une piquette alors qu'on a qu'à tendre le bras pour avoir le bon vin.fis-je, regardant mes gars qui riaient un peu. Je levais les épaules. tant pis. Je suis sûr qu'en creusant un peu tu ne dois pas être le seul aussi efficace. On t'a trouvé facilement, finalement. Tu n'es peut-être pas le bon gars. Je te souhaite bon courage pour supporter tout ce talent gâché visiblement. fis-je en faisant signe de lever le camp.

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