Je suis arrivée depuis deux semaines à Miami. Ou plutôt je suis de retour. Ça fait deux ans que je n'ai pas remis les pieds ici. Mon dernier souvenir sur cette plage ce sont les larmes que j'ai versé en apprenant que j'étais enceinte. Je retourne le problème dans ma tête et je ne vois qu'une solution à l'époque c'était que Chris m'avait menti sur sa sexualité. Il m'avait dit qu'il était né fille et qu'il s'était fait opéré alors à moins d'un miracle ou je ne sais quoi il était impossible que j'attende un enfant de lui. Et il était le seul homme avec qui j'avais couché dans les mois qui ont précédé. Il m'avait donc menti mais pourquoi ? Quand on voit le résultat ça laisse perplexe. J'ai bien l'intention de savoir. J'avais gardé son numéro de téléphone bien précieusement et je le texte sans vraiment signer. Juste un S. Je lui demande de me rejoindre.

Cette grossesse m'avait fait fuir à des milliers de kilomètres mais avant ça je me suis lâchement débarrassée du fœtus qui était dans mon ventre. Je ne me sentais pas de le garder mais alors vraiment pas. C'était un accident. Certes, il n'avait rien demandé à personne, juste de vivre et c'est vrai que mon geste avait été horrible je m'en voudrais sûrement toute ma vie. Durant toute mon existence, je penserai à lui de savoir ce qu'il serait devenu si ça aurait été une fille un garçon ... Mais ce n'était pas le bon timing du tout. Et puis Chris était mon banquier c'était juste une fois et de surcroît, je n'aurais jamais dû tomber enceinte ... Je soupire en attendant qu'il arrive. S'il arrive bien évidemment je n'ai pas de réponse et l'heure approche à grands pas.

Je me replonge dans mes pensées. Et dire que j'étais là pour retrouver ma sœur. Je ne l'ai pas vue du coup. J'espère que cette fois je la retrouverais. J'inspire profondément. Soudain, je sens une présence derrière moi, un peu plus loin. C'est lui. Je me retourne et le vent fait virevolter mes cheveux. D'un geste habile je les replace en ordre et découvre mon visage. Chris sait maintenant que c'est moi son rendez-vous mystère. Il a l'air fatigué, un peu moins fringuant qu'il y a deux ans mais bon. Il avance jusqu'à une distance raisonnable de moi. Peut-être allons juste discuter ... Peut-être allons nous nous engueuler. Je brise le silence. Bonsoir Chris. J'espère que tu te souviens de moi... Je commence simplement, le laissant digérer la nouvelle de mon retour ici.

C’est une nouvelle journée qui passe et qui se ressemble. Le vide se fait sentir dans toute mon âme, pourtant j’essaye de reprendre le dessus tant bien que mal. J’ai commencé ma journée en me levant pas trop tard et en faisant un jogging. J’ai eu du mal à faire mon parcours habituel, m’arrêtant toutes les quinze minutes pour souffler. Mais j’ai fini par y arriver, et quand je suis rentré, j’étais plutôt fier de moi. Après une bonne douche, j’ai promené mon chien pendant plus d’une heure dans le parc. Il était heureux de retrouver les bonnes vieilles habitudes même si j’étais un peu à l’ouest. Nous sommes ensuite passé au cimetière emmener des fleurs à Erwan. J’ai pleuré comme à chaque fois et je lui ai parler même si je n’ai pas eu de réponse. Cela m’a fait du bien de lui dire que je l’aimais et qu’il me manquait. Je lui ai aussi dit que j’étais tellement désolé de ce que je lui avais fait et que je regrettais au plus haut point. Je suis ensuite rentrée mangé et j’ai fais une petite sieste avec mon fidèle compagnon. L’après-midi étant plutôt clément, j’ai pris ma planche de surf pour aller taquiner les vagues. Je ne pensais pas qu’on pouvait perdre autant en si peu de temps mais s’était malheureusement le cas. Il m’a fallu plus de deux heures pour tenir correctement sur ma planche sans me prendre de gamelle ! J’étais plutôt en colère contre moi et quand je suis rentré, je me suis promis de ne plus me laisser autant aller ! Après une autre douche, j’étais prêt a cuisiné quand j’ai reçu un message me demandant de rejoindre un certain S sur la plage ! Je pensais que s’était simplement Sam qui avait changé de numéro mais quand je suis arrivé à l’heure du rendez-vous, les longs cheveux et le corps fin qui était devant moi me prouvèrent que j’avais tort. Quand elle se retourna, quel ne fut pas m’a surprise de constater que c’était Sasha qui se trouvais devant moi. Elle me salut et espère que je me souviens d’elle. « Putain…. Sasha…. C’est toi ? » question con bonjour, le sport a dû ramollir mon cerveau. Moi qui croyais qu’elle avait fui comme tout le monde à cause de la personne que j’étais, la voilà devant moi toujours aussi belle quoi qu’un peu plus bronzé. Mon addictologue va avoir du pain à se mettre sous la dent ! Heureusement que je la vois après demain, parce qu’il va falloir que j’évacue se choc.  « Pourquoi tu m’as appelé ? Tu sais que je t’ai cherché bordel de merde ? Mon détective m’a dit que tu t’étais débarrasser de notre enfant et que tu avais quitter le pays… » Je dis cela sous un ton de reproche histoire de bien lui faire voir que je n’avais pas apprécier sa fuite.

Sa surprise est totale. Il ne s'attendait pas à me voir, ça c'est sûr. Sa question confirme bien son trouble. Non, c'est juste un sosie bien sûr que c'est moi. Je lève les yeux au ciel. Il commence à parler et son ton est réprobateur. Tu penses que j'allais t'appeler ? Je sens la rage monter. C'est clairement l'hôpital qui se fout de la charité, Chris. Pourquoi j'allais appeler le mec qui m'a mise enceinte alors que justement tu étais censé ne pas pouvoir ! Pourquoi j'aurais dû ? Tu m'as menti Chris pourquoi j'aurais dû t'appeler dis-moi ? Je n'avais clairement plus confiance en toi. Après coup j'ai su que c'était un défi de merde ! Tout ça pour quoi ?? Pour garder ton secret ? Alors Nightmare te dit de sauter du haut d'un pont tu le ferais pour garder précieusement ton maudit secret ?? Si non pourquoi tu m'as menti ? Oh tu ne pensais pas aux conséquences peut être? Bah la voilà la conséquence. Oui j'ai tué ce qui aurait pu être notre enfant et je garderai cette blessure à vie. Mais je n'allais pas mettre au monde l'enfant d'un menteur ! Quel beau départ dans la vie ! Tu en penses quoi maintenant j'aurais toujours dû t'appeler ? Je me suis laissée emporter mais il fallait que ça sorte toute cette colère. Une bonne fois pour toute. Je n'étais pas fière de ce que j'avais fait et je m'en voulais encore mais ce n'était pas correct. Pas le bon moment, rien n'allait dans cette grossesse alors j'y avais mis un terme. Mais ce n'était pas sans remords et regrets même deux ans après. Le temps n'effacera pas cette peine.

Je ne m’attendais pas à prendre une telle soufflante de la part de Sasha. Elle m’en voulait toujours malgré les mois passés. Je ne suis pas en état de pouvoir répondre un long discours. Je suis encore trop blessé par la mort d’Erwan. A la place, je lève les mains au ciel et les baisses comme un pauvre enfant perdu. « Que veux tu que je te dise ? Que je suis désolé que mes secrets sont plus importants à tenir à l’écart, loin du grand publique ? Je ne suis pas désolé. J’ai des bagages Sasha, on parle du sort de plusieurs personnes, pas d’un vulgaire petit secret d’écolier… Je ne peux pas révéler quelque chose qui ne m’appartient pas forcément… Je le ferais pour tout ceux que j’aime. Alors traite moi de connard si tu veux, c’est comme ça… » Je suis lasse de tout ça, lasse de la vie en elle-même qui est bien trop pourris. Elle ne se doute pas de ce que j’ai vécu. Elle ne sait pas que je suis en miette, que j’ai essuyé pas mal de tempête. « J’aurais juste aimé l’apprendre de ta bouche plutôt de celle de mon détective. Tu ne voulais pas m’appeler soit… Tu pouvais très bien m’envoyer une lettre… » Je soupire puis enlève mes chaussures pour aller mettre mes pieds dans l’eau. J’entends qu’elle me suit mais je ne dis rien. Je laisse mon regard perdu dans le soleil couchant, pensant à Erwan et notre amour perdu à tout jamais. Je sens les larmes couler le long de mon visage et je les laisse. Tant pis, j’en ai marre de les combattre. « J’étais heureux d’attendre cet enfant, quoi que tu en penses. Quand je vois la fille de ma sœur, je pense souvent à lui ou elle. » Je ne la regarde pas, je préfère laisser les larmes couler tranquillement devant la beauté du ciel. Affronter son regard serait trop dur pour le moment. « Mais je ne te reproche rien. Tu as fait ce qui te paraissait le mieux… De toute façon je suis trop bousillé pour exprimer autre chose que la tristesse… Je suis qu’un connard au lourd passé avec plein de travers et d’addiction. T’es tombé sur le pire mec du monde, alors normal que tu m’en veuilles… » S’était la stricte vérité, moi à nu entièrement. Je ne pouvais pas être plus sincère qu’en se moment même. 

J'étais en colère contre Chris je savais que je n'allais pas savoir me contrôler. Je gardais ça depuis bien trop longtemps. Et ma colère n'allait pas désemplir surtout pas après ce qu'il me dit en premier. Je crois que je vais péter un câble. Connard, oui tu as trouvé le mot. Mais quel père aurais-tu fait ? Tu as préféré protéger ces fantômes dont tu me parles. Je rêve ! Il enchaîne ensuite sur le fait qu'il aurait apprécié l'apprendre de ma bouche. Et moi j'aurais préféré que tu ne mentes pas ! Le ton de la voix est relativement élevé vu l'état dans lequel je suis. Tu étais heureux ? Mais comment tu peux dire ça ?! Tu n'aurais même pas protégé cet enfant. Face à ton secret personne n'est rien à tes yeux visiblement, Chris ! Je ne savais vraiment pas ce que c'était ce secret ni qui il impliquait mais j'ai vu les dégâts qu'il a causé c'est bien suffisant. J'ai envie de le frapper mais quand je vois ses larmes je me dis que j'y suis peut être allée un peu fort ? Et combien de larmes j'avais versé moi sur cette plage avant de partir ? Il n'en savait rien. Je ne pouvais pas me laisser attendrir par ça. Il fuit mon regard. Ce qu'il me dit ensuite tranche complètement avec l'homme que j'ai connu. Banquier propre sur lui qui a l'air équilibré et bien dans ses pompes. Comment il a pu basculer de cette manière ? Et pourquoi ? Sûrement pas qu'à cause de moi. Bien sûr que si que tu me le reproches le ton que tu as pris au début le laisser clairement penser. Il est passé où le banquier sûr de lui qui m'a fait vibrer toute une nuit sur son canapé ? Il a disparu tu vas me dire ? C'est pas pour rien que je suis tombée enceinte tu y a mis du tien et bien plus qu'il ne fallait d'ailleurs. Il est où ce Chris là ? T'en as fait quoi, tu l'as bouffé ? Je comprends pas. Et si tu m'expliques pas je comprendrais toujours pas ce que tu me dis. Oui t'as été connard de là à dire le pire je ne savais pas qu'un concours avait été ouvert. En tout cas j'ai pas voté. Désolée, ça redescendra peut être un jour mais là j'ai juste envie de te frapper. Même ... Si tu pleures et que j'aime pas ça. Je n'aime pas voir les gens pleurer ça me fout le cafard. J'ai envie de pleurer aussi et je ne sais même pas pourquoi. Ça m'énerve.

Elle a ses raisons de m’en vouloir de la sorte mais pour moi, ce qui j’ai dit n’était qu’un petit mensonge. La vie m’a apprit a relativisé et m’a montrer qu’il y a bien pire que ça. Je la laisse dire tout ce qu’elle à a dire. Elle en a surement besoin et puis, elle ne peut pas dire quelque chose que je ne sais pas déjà. Je souris quand elle me demande ou est passé le Chris d’avant. C’est sarcastique comme sourire mais il a le mérite d’apparaitre. Je la regarde ensuite tristement dans les yeux « Frappe moi, tue moi-même, cela me rendrait un immense service !» Je soupire tristement. Je sais qu’elle a envie de me frapper et qu’elle pourrait très bien le faire. « Tu ne sais pas ce qui s’est passer après ton départ. Tu es loin d’imaginer la merde que j’ai bouffer ! » Je m’allume alors une clope. Je tire une longue bouffer qui calme un instant mes nerfs. Il est l’heure de lui montrer quel homme pourris je suis et ça va faire mal. « Après ton départ, j’ai quitté la banque. Je me faisais chier et puis la bourse me rapportait pas mal alors j’avais le temps de voir venir. J’ai sombré dans la drogue, l’alcool et les soirées. J’ai rencontré un homme qui m’a montré que j’étais pas hétéro. J’ai flipper et puis je l’ai rencontré… L’amour de ma vie, dans un bordel. Je suis tomber amoureux comme un dingue mais mes démons on refait surface et j’ai tout bousillé ! J’ai fait des choses horribles dont tu n’imagines pas l’étendu! J'ai même perdu tout mon fric, j'ai faillis perdre ma maison, j'ai perdu ma voiture et tend d'autres choses ! J’ai commencé à me soigner, pour lui… Mais…. Mais…. » Les larmes recoulent de plus belle et ma cigarette se consume plus rapidement qu’un éclair. « Il s’est fait tuer alors qu’il recommençait à être heureux… Mon ange… Il n’est plus… Et je n’ai qu’une envie… Le rejoindre…. Mais je n’en ai pas le courage… Je suis qu’un connard égoïste… Je pense à ma sœur et ma filleule et j’ai pas le courage… Voilà ou il est l’homme qui t’a fait vibrer ! Au fond du trou, le cœur brisé, complètement détruit… » Je ne suis qu’une épave échouer sur cette terre. LA douleur dans ma poitrine m’écrase et pour la première fois, je m’écroule au sol comme un enfant devant quelqu’un.

Il me demande de le frapper, de le tuer même ça lui rendra service. J'ai pas envie de me retrouver en taule à cause de toi. Et je ne suis pas si extrême. Mais ça me soulagerait de lui en mettre une. Il me dit alors qu'il ne sait pas ce qui s'est passé après que je sois partie. Non je ne le savais pas. Toi non plus tu ne sais pas ce qui s'est passé dans ma vie. Je réponds simplement en écho. Puis il se lâche ensuite et me déballe tout ce qu'il peut m'avouer. Je l'écoute attentivement et pourquoi je ne retiens uniquement qu'une seule chose. Il est devenu gay ?! Eh bien pour une surprise. Il est tombé amoureux d'un homme et il s'est fait tué. C'est tragique. Il dit aussi qu'il aimerait rejoindre son amant mais qu'il est trop lâche. Il tombe ensuite à genoux devant moi. Voilà ce qu'était devenu l'homme fringuant que j'avais connu. Un être brisé. Je prends le temps de réfléchir et de mettre en ordres mes idées pour ne pas en rajouter. Il faut que je me radoucisse et sérieusement. Il a l'air vraiment mal et je m'agenouille face à lui. Si ça y est il a réussi à me mettre les larmes aux yeux en fait. Son histoire est trop triste mon cœur se fend quelque peu. Putain, t'es trop con ! Je le frappe sur le torse. Tu penses que tu es lâche parce que t'oses pas te tuer ?! Mais ... C'est pas possible et je sais qu'au fond de toi il y a toujours cet homme là. Même si maintenant il préférerait faire vibrer des corps masculins. Je me relève brusquement et marche un peu plus loin jusqu'à ce que mes pieds touchent l'eau. J'avais enlevé mes chaussures directement en arrivant. Le sable fin de Miami m'avait manqué. Retrouver cette sensation sous ma peau me fit du bien. Je n'ose même plus regarder Chris. Non pas que je ne sois pas d'accord avec sa sexualité il fait ce qu'il veut mais du souvenir que j'en ai je n'aurais jamais pu imaginer qu'il puisse virer de bord comme ça. J'ai loupé beaucoup de choses dans sa vie, oui. Des larmes coulent sur mes joues. Quelle vie aurais-je eu si j'étais restée ... ?

J’étais sincère quand je lui disais que je ne lui reprochais rien. C’est son corps, elle est libre d’en faire ce qu’elle veut même si j’aurais aimé qu’elle me laisse un mot ou quelque chose. Mais vu que je suis dans le mal en se moment, je ne peu rien lui reprocher. Je suis le pire homme qui puisse exister sur terre après le tueur d’Erwan, je ne peu en vouloir à personne de me détester. Ce qu’elle me dit ensuite me fait sourire. Je suis loin de l’homme qu’elle à connu. Celui là est mort depuis longtemps, bien avant qu’Erwan ne meurt. Je ne sais pas si j’arriverais à remonter la pente, même si mon addictologue à plus confiance en moi que ma propre personne. J’espère dans le fond y arriver, pour Lina qui est à l’hôpital et ma filleule, pour mon amitié perdue avec Lukas et pour Eli et Edward. Mais pour le moment, je suis là, le cul dans le sable à pleurer les larmes de mon corps.
Quand mes larmes deviennent plus contrôlables, je me relève et m’avance vers Sasha. Je passe doucement ma main sur son épaule et lui demande « Viens boire un café où un thé à la maison. Tu pourras me poser toutes les questions que tu veux et tu pourras me raconter tout ce que tu as fait de beau pendant ces mois d’absence ! »  J’esquisse un sourire en coin et quand enfin elle se décide à me suivre, je décide d’ajouter quelque chose à sa dernière réflexion. « Tu sais, je n’ai pas viré gay… Je suis juste bisexuel ou pansexuel en fait, j’aime tout le monde… » Ma façon de dire la fait rire et son rire me fait sourire. Je la préfère souriante et vive d’énergie. Je n’ai jamais aimé voir les femmes pleurer. Cela me fend le cœur.

Malgré la sincérité des aveux de Chris j'avais du mal à croire qu'il ait vécu tout ça. Ça fait beaucoup pour un seul homme. Trop de malheur. C'est peut-être le Karma. Mais en tout cas ça me fait de la peine de le voir comme ça. J'aime pas voir les gens dans une telle détresse. Mais de penser qu'il est devenu gay, ça fait bizarre. M'enfin, ça passera. En attendant je m'éloigne de lui en me demandant clairement ce qu'aurait pu être ma vie si j'étais restée ici. Tout n'est pas clair mais je pense que le résultat aurait été le même. J'aurais avorté. La décision principale résidait dans le fait que ce n'était pas le bon timing du tout. Je ne me voyais pas mère, j'avais un travail prenant et puis il faut dire ce qui est je suis carriériste. Je mets un point d'honneur à réussir ma vie par le travail. Ça peut être déprimant pour certains mais ma passion c'est ma vie et pour l'instant il n'y a rien d'autre qui compte. Peut-être que quand je tomberais sur la bonne personne je verrais la vie autrement. Mais d'ici là à ce qu'elle arrive les poules auront sûrement des dents comme on dit.

Après un temps de réflexion, Chris se lève et se rapproche de moi. Il pose sa main sur mon épaule mais j'ai un geste de recul. Il m'invite alors à boire un café ou un thé chez lui. Là, je pourrais lui poser toutes les questions que je veux. Et accessoirement lui dire ce que j'ai fais pendant ces deux ans. Il m'avoue ensuite qu'il n'est pas gay mais plutôt pan et qu'il aime tout le monde. Je lui souris même si ce que je ressens est toujours étrange. Mais, je le suis jusqu'à chez lui. Qui vivra verra.

Arrivés dans sa maison, nous sommes accueillis par Maaaaaaax !! Oh t'es toujours là ma grosse patate !! Vouiiii mon gros cul t'es content de me voir !! Oh j'aurais bien un copain à te présenter !! Je le papouille partout et il me fait la fête comme si ça faisait dix ans qu'on ne s'était pas vus. J'adore les chiens toujours aussi expressifs. Calme-toi maintenant tire pas sur ton cœur comme ça ! Je le caresse plus calmement et lui fais un gros bisou sur sa grosse tête. Il se couche sur le côté et je lui gratouille le ventre. Oh ça c'est les meilleures papouilles du monde là. Il est trop content et se roule sur le dos. Pour lui au moins la surprise de mon retour aura été bonne.

Même si je suis triste et que j’aimerais retourner dans mon lit. Ma nouvelle docteure m’a dit de voir le côté positif des choses et d’avancer. C’est ce que j’essaye de faire en invitant Sasha dans ma maison. Avancer. Même si je pense n’être qu’au bord du chemin, Erwan n’est plus là et ma vie doit continuer. Nous avançons alors doucement sans parler jusqu’à chez moi. Heureusement que j’ai fait le ménage il y a deux jours parce que sinon elle serait tombée sur un bordel sans nom. Quand elle entre, Max l’accueil comme il se doit en lui faisant une fête magistrale ! Je lui demande si elle préfère boire un thé ou un café, elle me répond et je pars nous faire nos boissons en la regardant de ma cuisine équipée. Elle est toujours aussi belle qu’il a quelque mois. Je serais surpris qu’elle n’ait pas rencontrer un beau mec auquel elle serait prête à se marier. Je me souviens soudainement de comment elle prend sa boisson et lui prépare comme elle l’aimait à l’époque. Je reviens ensuite lui apporter sa boisson et quand je m’asseye sur le canapé, Max vient saute et viens se nicher sur mes genoux. C’est son rituel depuis que je refais un peu surface. Il se pose là, sur mes jambes, four sa tête sous mon t-shirt et s’endorme comme une grosse patate. En général je m’endors avec lui mais là, en la présence de Sasha, je ne vais pas dormir tout de suite. Je sors mes cachets de la table basse, qui m’aide à ne pas passer du mauvais côté, et les avales avec une gorgée de café. Antidépresseur et anxiolytique son mes nouveaux meilleurs amis pour les prochaines semaines. « Alors, tu préfère me poser des questions ou me raconter tes fabuleuses aventures ? » Je lui demande doucement en souriant.