Jeudi, 9h03, Assis dans sa voiture, devant l'immeuble d'Aloysia, Blake tripotait nerveusement son téléphone portable. Sa voiture sentait encore le neuf. Une petite folie hybride qu'il s'était permis pour Anastasia. Et non, ça n'était pas une excuse. Depuis près de deux ans, il se déplaçait exclusivement en moto. Il avait fini par abandonner sa voiture et pas se payer des taxi ou des Uber dès que le temps était trop mauvais pour utiliser sa bécane à deux-roues. Ce n'était donc réellement que pour pouvoir se déplacer tranquillement avec sa fille que le jeune homme avait ré-investit dans un véhicule à quatre roues.

Regardant de nouveau l'horloge de son tableau de bord, il soupira. 9h11. Le temps passait au ralenti et son excitation de voir sa fille ne faisait qu'augmenter avec les secondes qui avançaient bien trop lentement. Il avait hâte de passer la journée avec Anastasia. Cela le surprenait même, parfois, combien il était rapidement tombé fou d'amour pour cette enfant qu'il avait tant cherché à garder à distance au début. Il avait été le dernier des cons. Il s'en rendait compte maintenant. Il détestait chaque jour où il ne pouvait pas l'appeler pour l'écouter lui raconter sa journée et lui souhaiter bonne nuit. Il détestait chaque week-end qu'il ne passait pas avec elle. Chaque jour où il ne la voyait pas et où il n'entendait pas sa voix. Et plus il la voyait, plus il l'entendait, plus il passait du temps avec elle, plus son cœur s'emplissait d'amour pour elle et plus il avait besoin de l'avoir dans sa vie. Et il était heureux et fier. Heureux de pouvoir dire qu'il avait une fille, fier de montrer à quoi elle ressemblait. Cette petite chose toute mignonne qui ressemblait tellement à sa mère était en partie le fruit de sa personne et il avait le sentiment que rien au monde n'était plus important que ça. Aucune fille au monde n'avait jamais été plus belle et aucun enfant n'avait été plus aimé. C'était stupide. Tous les parents du monde devaient penser ça, mais chaque fois qu'il y pensait, un immense sourire apparaissait. Parce qu'il était en train de devenir un vrai parent. Un vrai père.

Tout n'était pas encore parfait, bien sûr. Il n'était pas aussi présent qu'il le voudrait, avait des obligations qui le tenait parfois des jours entiers loin de Miami et loin d'elle. Il loupait des choses importantes (il n'avait pas été convié à son anniversaire, par exemple et elle avait été tellement excitée par la fête avec sa mère et « l'autre », qu'elle n'avait pas voulu passer beaucoup de temps avec lui au téléphone) et il savait qu'il n'était même pas en droit de le reprocher à quiconque d'autre que lui-même, parce qu'il avait été absent jusqu'à présent et que revenir demandait qu'il soit persévérant et patient... mais il luttait. Contre lui-même et contre les idées que tous se faisaient de lui. Il luttait pour prouver qu'il voulait être là. Un père présent et disponible. Un père qui avait un véritable rôle. Pas seulement là pour l'emmener à la fête foraine et tenir le rôle de papa cool. Il voulait aussi être là pour les maladies, les apprentissages, l'éducation...

À 9h15, n'y tenant plus, le brun quitta sa voiture pour grimper les étages et toqua à la porte de la blonde, sautillant presque sur place. À croire que c'était lui qui devait vivre une journée parfaite. En fait : oui ! Une journée avec Ania' était forcément une journée parfaite. « Salut », dit-il avec un sourire lorsqu'Aloysia lui ouvrit la porte. « Oui, je suis un peu en avance. »

Voir la blonde l'avait immédiatement calmé et il employa le ton le plus neutre qu'il pouvait. Leurs échanges depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus étaient toujours très brefs et limités au strict minimum organisationnel. Blake était encore blessé des choses qu'elle avait pu dire ou faire et il savait que lui-même avait été trop loin. Il avait pris le parti d'ignorer la femme, désormais et de se concentrer sur sa fille. Si elle ne voulait pas de son amitié, il n'allait pas la forcer. C'était son choix à elle.

( Pando )
@Aloysia Cooper

Voilà déjà une semaine que j’avais découvert une partie de mon passée, pas la plus réjouissant qui plus est, et tout cela par un parfait inconnu. Comme si apprendre qu’on avait tenté de se suicider à cause d’un viol n’était pas assez suffisant, il fallait que cela soit un parfait inconnu qui nous l’annonce… Autant dire que je n’étais pas au top de ma forme. Je ne me rappelais de rien et pourtant… mon imagination se chargeait de me faire vivre l’enfer. C’était peut-être même pire que si je me souvenais. A vrai dire, ça je ne pourrais le dire que lorsque mes souvenirs reviendraient.

Quoi qu’il en soit, mon comportement avait complètement changé et personne ne s’était fait berner… Anastasia m’avait demandée à plusieurs reprises pourquoi j’étais si triste et Julien…. Julien avait compris qu’il y avait un problème. Seulement voilà, je me bornais à me taire… Que pourrais-je lui dire de toute façon ? Il ne pouvait pas comprendre. Personne ne le pouvait et puis… j’avais trop honte pour le dire à qui que ce soit. Je n’osais même pas encore faire un reproche à mon frère sur le fait qu’il savait mais avait préféré se taire. J’étais seule, désespérément seule…

Je ne travaillais pas aujourd’hui. Mon docteur m’avait arrêté pour cause de fatigue intense. J’avais prévu d’en profiter pour me reposer, mais… mon cerveau n’était pas de cet avis. Il ne cessait de ruminer et je n’arrivais pas à fermer l’œil. Debout depuis 4h, j’avais eu le temps de nettoyer l’appartement de fond en comble et de préparer le repas du midi. Je n’avais déjà plus rien à faire si ce n’est m’occuper d’Anastasia. Heureusement qu’elle était là d’ailleurs. Sans mentir, c’était ma bouée de sauvetage. Il n’y avait qu’avec elle que j’arrivais à peu près à oublier tout le reste. Seulement, j’avais oublié qu’aujourd’hui Blake devait passer la journée avec. Ce n’est qu’en le voyant sur le pas de ma porte que cela me revint à l’esprit. Merde, je n’avais même pas préparé le sac de la petite. Par chance, elle était levée depuis un bon moment et de ce fait, lavée et habillée ! « Rentre. » dis-je simplement.

Anastasia entendant les bruits de porte m’avait suivie. Elle s’était ruée vers Blake, contente de le voir. « Ania’, vas mettre tes chaussures s’il te plait. » La petite fille s’exécuta aussitôt, me laissant seule avec son père. « Tu comptes la ramener à quelle heure ? » demandais-je, histoire de casser le blanc. Je me demandais bien si lui était au courant de tout ça… Probablement que oui. Même si nous n’étions plus ensemble à l’époque, nous avions dû nous revoir et de toute façon, j’étais persuadé que James avait dû lui en toucher deux mots. D’une façon ou d’une autre Blake était au courant et avait lui aussi menti… « Tu savais, pas vrai ? Et toi aussi tu as préféré mentir soit disant pour « mon bien ». » dis-je en mimant les guillemets.

( Pando )

Quelque chose clochait. Son instinct le lui disait, mais le brun essaya de ne pas se laisser distraire par ses vieilles habitudes. Ce n'était plus son Aloysia. Plus celle qu'il avait appris à comprendre en un coup d’œil. Cette fille... Elle avait perdu une partie d'elle et une partie de ce qu'ils étaient. Leur connexion... Elle n'existait plus que dans sa tête. Elle n'était plus la Aloysia avec qui il avait évolué sur la glace à la fin de leur carrière. Il ne la connaissait plus. Pas assez. Plus assez en tout cas pour pouvoir réellement se fier à ses instincts. Pourtant, l'alarme dans sa tête lui hurlait que quelque chose n'allait pas.

Bien vite, son attention fut totalement accaparée par Anastasia qui se précipita vers lui dès qu'elle le vit. Blake entra donc dans l'appartement puisqu'il y avait été invité et se pencha pour attraper la petite princesse et l'attirer dans une étreinte d'ours, embrassant sa tête. « Coucou, ma princesse », souffla-t-il dans les cheveux de la petite blondinette, savourant son odeur d'enfant qui savait faire vibrer son cœur autant que le rire de la petite lorsqu'elle enroula ses petits bras autour de son cou. « Tu m'as tellement manqué ! »

Sa mère lui intima d'aller mettre ses chaussures, alors le brun la reposa sur le sol et elle fila dans sa chambre. Une fois seul à seul, elle lui demanda quand il comptait la ramener et il se gratta l'arrière du crâne. « Je... J'ai le droit de la garder jusqu'à quelle heure ? J'avais pensé que tu souhaiterais peut-être une soirée avec ton... Que je pourrais la garder un peu plus longtemps, la ramener pour l'heure du coucher, si ça te convient ? » Il n'y avait pas vraiment réfléchi, à vrai dire. Ou peut-être trop. Oui, il avait voulu la garder aussi longtemps que possible, prenant l'excuse grand seigneur de leur offrir une soirée en amoureux, sans enfant à pouponner, mais il n'arrivait définitivement pas à le dire à voir haute. Pas quand la simple pensée lui avait fait drôlement mal à l'intestin. Et puis il avait envie d'être honnête. Pas de mensonges, comme il le lui avait promis. Il voulait simplement garder Ania' pour lui aussi longtemps que possible. Et il savait combien il était difficile de la lâcher, alors pour sa mère... Ce devait être encore plus tortueux de la laisser aussi longtemps entre les mains de quelqu'un d'autre... Même de son père.

Et puis il y avait autre chose. Il le sentait. Ah moins que ça ne soit que le malaise ambiant de se retrouver dans la même pièce...

Et puis, tout d'un coup, brutalement, elle lança l'accusation. Ce fut sans prévenir et sans introduction préalable. ''Tu savais, pas vrai ?'' Savoir quoi ? Il n'en savait rien. Si seulement il avait su, il aurait pu répondre, mais là... C'était comme si elle l'avait giflé de nouveau, sans lui dire pourquoi et il doutait que ce soit pour les mêmes raisons que la dernière fois. Ne sachant que répondre à cela, le jeune homme leva les mains en signe de reddition, reculant d'un pas, comme si elle avait braqué une arme sur lui. « Whoa, doucement, love. », dit-il le plus doucement possible. « Savoir quoi ? Je te l'ai dit, Aloysia : pas de mensonges. Jamais. Alors de quoi tu me parles ? » S'il avait pensé au premier abord qu'elle lui reprochait quelque chose qu'il ait pu faire, le fait qu'elle parle d'une chose qu'il était censé savoir et pas elle lui faisait penser que ça n'avait rien à voir avec ses propres actions. Il savait bien des choses qu'elle ignorait sur les années qu'elle avait oublié, mais rien qui ne pouvait la mettre dans un tel état. Enfin... La cause et la façon dont ils avaient rompu, peut-être, mais elle aurait sans doute été plus vindicative et moins... torturée si ça avait été ça. Soudainement inquiet face au visage si pâle et dérouté qu'elle affichait, il fit un pas en avant, levant la main pour la toucher, avant de se raviser. De toute manière, il était encore physiquement bien trop loin d'elle pour parvenir à ne serait-ce que l'effleurer. « Aloysia, qu'est-ce qu'il y a ? » Il était inquiet tout d'un coup. Son visage trahissait de l'horreur et une grande incompréhension. Que s'est-il donc passé ?

( Pando )
@Aloysia Cooper

J’avais été plutôt surprise de découvrir Blake devant ma porte à une heure aussi matinale. Enfin heure matinale pour lui, car il n’avait jamais été du genre à se lever tôt. A l’époque où nous patinions encore ensemble, j’étais parfois obligé de faire un détour par chez lui pour être sûre qu’il soit à l’heure à l’entrainement. Avec les évènements des derniers jours, j’avais complètement oublié qu’Anastasia devait passer la journée avec son père. On aurait pu croire que cela me ferait du bien de me retrouver seule, que je pourrais en profiter pour me reposer compte tenu des circonstances, mais … je savais que ça serait tout le contraire. N’avais rien à faire de spécial ne me ferait aucunement du bien ! J’allais ressasser les images qui me tourmentaient depuis quelques jours.

Anastasia était contente de retrouver son père et ce sentiment semblait partager. Encore une fois le comportement de Blake pouvait surprendre sachant qu’en un an, il n’avait pas vraiment cherché à contacter sa fille. C’était une bonne chose qu’il s’en occupe à présent, mais… je préférais encore rester distante face à ce sujet. Il pouvait très bien prendre la fuite une nouvelle fois dans un mois. C’était sa spécialité à vrai dire. Je demandai au jeune homme à quelle heure comptait-il ramener Ania’. C’était plus une question pour éviter un blanc pesant que pour savoir réellement. Je savais qu’au maximum il la ramènerait aux alentours de 21h. « Avec ton… » Il était donc incapable de prononcer les mots « conjoint », « mari », « époux » ou encore « copain ». Je ne comprenais d’ailleurs toujours pas pourquoi c’était si difficile à accepter pour lui. Enfin bref, ce n’était pas le plus important dans ses paroles. Il ramènerait Ania’ après le repas. Ce n’était pas vraiment pour me réjouir, tout simplement parce que je n’avais pas envie de rester seule, mais il avait le droit de passer la journée entière avec elle. « Okay. » dis-je simplement.

Ania’ n’était toujours pas revenue avec ses chaussures. A mon avis, elle s’était arrêtée en chemin pour jouer. Tant mieux, ça me laissait le temps de pouvoir mettre les choses à plat. Je n’avais pas vraiment envie de parler de ça avec Blake. Tout simplement parce que j’avais trop honte. Il devait probablement savoir la vérité et j’avais besoin de comprendre pourquoi il n’avait rien dit. J’avais besoin de comprendre tout simplement. Cependant, dans le cas où il ne saurait rien, je choisis des mots à la fois explicites mais tout autant abstraits. Une personne connaissant la vérité pouvait deviner aisément de quoi je parler. Un autre, n’y verrait rien, seulement une crise. « Pas de mensonges, jamais. » répétais-je ironiquement avant de rajouter « S’il te plait, ne te fous pas de ma gueule. Tu me dois au moins ça ! » lâchais-je. Soit il mentait, soit je passais pour une folle. Dans les deux cas, ça ne ferait que fragiliser le peu de relation qui nous restait. La colère montait en moi et j’avais besoin de m’occuper les mains pour faire redescendre un tant soit peu la pression. J’attrapai un torchon et commençai à essuyer la vaisselle. «Qu’est-ce qu’il y a ? Tu oses me demander ce qu’il y a ? Toute ma vie est un mensonge. Un mensonge auquel tu participes bordel ! Un accident hein ? Et le pire c’est que j’y ai cru moi. Oui, tomber d’une chaise en changeant une ampoule. Tout à fait faisable. » Finalement je me retournai vers lui, toujours en train d’essuyer cette maudite assiette qui était sèche depuis bien longtemps déjà. « J’avais le droit de savoir. Même si c’est dur à accepter et qu’au final, je ne m’en souviens toujours pas. Un jour ou l’autre je l’aurais su de tout manière. James et toi deviez bien vous y attendre non ? Ou alors vous préfériez peut-être que je reste amnésique toute ma vie ? Franchement, je trouve ça minable de votre part ! » lâchais-je.

( Pando )

Les doutes du jeune homme quand elle avait ouvert la porte étaient bien fondés. Il savait encore un peu lire entre les lignes avec elle. Quelque chose n'allait pas. Quelque chose de grave c'était produit et – à un certain moment – la jeune femme s'était convaincue qu'il avait une part de responsabilité dedans. Il n'allait pas aller jusqu'à dire qu'il était innocent étant donné qu'il ne savait pas de quoi elle parlait, mais si elle n'était pas plus précise, il était certain qu'il ne pourrait pas avouer sa culpabilité.

Agressive, elle lui demanda de ne pas se foutre d'elle, bon signe qu'elle allait plus que mal. Après tout ce qu'il lui avait fait, elle ne lui avait jamais parlé comme ça. Il ne savait toujours pas de quoi il en retournait, mais il savait désormais que oui, c'était très grave. Alors il attendit, perdu. Tant qu'elle ne lui donnerait pas un indice, il savait qu'il ne pourrait pas se justifier, s'excuser ou la détromper. Elle était trop en colère pour écouter tout argument qui ne serait pas valable avec la cause profonde.

Et puis elle donna enfin des indices. Sa vie n'était qu'un mensonge, l'accident... Est-ce que son frère leur avait menti sur les réels événements de ce tragique événement ? Elle continua en disant qu'elle avait le droit de savoir, l'accusant de trouver arrangeant qu'elle ne se souvienne de rien. Ayant approché lentement pendant qu'elle parlait, il attrapa l'assiette et le torchon et le lui retira des mains avant qu'elle ne se blesse en la brisant entre ses doigts. « Tu crois vraiment que j'ai quelque chose à voir là-dedans ? Tu crois vraiment que ton amnésie rend ma vie plus facile ? Réfléchis une seconde, Lysia. Tu t'es barré. Tu as quitté le pays, le continent, avec ma fille. Avant tout ça, tu t'es battu bec et ongles pour me prouver que j'avais raison de rester dans la vie d'Ania', qu'elle était bien ma fille... » Tellement surpris, agressé, il ne prit pas garde aux mots qu'il employait, aux choses qu'il disait alors qu'il les avait contournées lors de leur précédente conversation. « Tu te battais pour que je reste son père et agisse comme tel et tout d'un coup, t'étais plus là et j'avais juste ton frère qui me disait que tu avais eu un accident. Alors okay, à l'époque, je ne voulais pas assumer ce rôle et oui, peut-être que ça aurait pu m'arranger que tu te barres avec elle... Encore que... Mais regarde-nous maintenant ! Tu crois vraiment que ça m'arrange que tu sois amnésique ? » Il posa l'assiette et le torchon sur la table. « Tu crois vraiment que je suis heureux que la seule chose que tu vois quand tu me regardes, c'est un parfait connard fuyard, qui t'as bousillé un genou et t'as laissé en plan avec notre fille ? Tu crois que je n'ai pas envie que tu te souviennes de combien on était heureux quand on était ensemble, combien je suis meilleur quand Ania' est dans ma vie, comment je suis tombé pour elle quand je l'ai vu à la maternité et combien j'étais terrifié de lui faire du mal... Combien je suis toujours terrifié de la blesser comme j'ai pu te blesser ? » Il passa une main dans ses cheveux, essayant de se calmer. Ania' n'était pas loin et il ne voulait pas l'effrayer. « Crois-moi, ça aurait déjà été assez difficile si tu avais été toi, mais maintenant... Ne crois jamais que je suis heureux de notre situation parce que c'est totalement faux. »

Il allait continuer, mais Ania' les interpella. Il se tourna vers elle pour la voir sur le pas de la pièce. Prenant toutes ses aptitudes de comédien, le brun lui sourit tendrement en s'approchant doucement. « Hey ma petite princesse. Mais tu n'es toujours pas prête. » Il se mit accroupi devant elle pour qu'elle s'apaise un peu. « Tu peux aller chercher ton sac ma chérie ? Vérifie que tu as tout dedans et maman et moi, on vient te chercher dans ta chambre quand on a fini de parler d'accord. » Il voyait bien qu'elle était inquiète. En bonne petite éponge, elle sentait bien que sa mère n'était pas bien. « Tout va bien, Anastasia, je te promets. Maman est un peu triste, mais je vais m'occuper d'elle. Toi, tu te prépares pour qu'on aille s'amuser d'accord ? » Elle fut un peu réticente, mais finie par dire « D'accord » avant de retourner dans sa chambre. Une fois de nouveau seul avec la blonde, Blake se redressa et se tourna vers Aloysia. « Maintenant explique-moi », dit-il, s'approchant de nouveau. « Qu'est-ce qu'il s'est vraiment passé ? » Il essaya d'être le plus tendre possible. Le fait d'avoir dû parler à Ania' l'aidant. « Je t'en prie, Aloysia, ne reste pas toute seule avec ça, c'est en train de te ronger et... On s'en fout de ce qu'il s'est passé entre nous avant, pour le moment. Tu es toujours ma meilleure amie, ma partenaire et la mère de ma fille, okay ? », demanda-t-il en s'approchant encore pour poser une main douce sur son épaule.

( Pando )
@Aloysia Cooper

Depuis quelques jours, je devais apprendre à vivre avec une partie de moi que j’avais oublié. A vrai dire, c’était probablement la plus terrible partie de ma vie ! J’avais appris que mon frère m’avait menti depuis le jour où je m’étais réveillé. Alors pourquoi pas Blake ?! Ca expliquerait peut-être son silence pendant un an. Puis, à l’époque, nous étions probablement plus proche que maintenant et comme cela concerné notre ancien coach, James avait dû surement parler. Quoi qu’il en soit, j’étais persuadée que lui aussi me mentait. Voilà pourquoi, dès le départ d’Ania’, je l’accusai. Il n’avait pas l’air de saisir où je voulais en venir, où alors, il jouait très bien son rôle ! La colère m’envahissait petit à petit. J’avais encore du mal accepter ce qu’il m’était arrivée et encore plus de mal à accepter que mon entourage m’ait menti. Essuyer la vaisselle semblait être la seule échappatoire pour gérer ma colère et pourtant, ça ne semblait pas bien fonctionner.

Sans que je ne m’en rende vraiment compte, Blake s’était rapproché de moi. Il attrapa l’assiette que j’essuyai frénétiquement entre mes doigts et repris la parole. Peut-être que oui, mon amnésie l’arrangeait ! En fait, je n’en savais rien et aux vues de notre relation, je ne pouvais pas juste me fier à ce qu’il me disait. Mais à quoi d’autre ? Personne n’était vraiment sincère avec moi. Les larmes me montaient aux yeux au fur et à mesure que Blake parlait. Encore une fois, je me sentais démuni face à la situation. Jamais je ne m’étais mise à la place de mon entourage qui se trouvait de l’autre côté du miroir. Mon amnésie ne touchait pas que moi, j’en étais consciente, mais… ce n’était pas comme si Blake s’était inquiété de quoi que ce soit après mon départ. Il n’avait pas cherché à joindre sa fille, alors, encore moins la mère. « C’est facile Blake. Trop facile… Je suis sensé faire quoi ? te croire sur parole ? Pas une seule fois tu m’as demandé comment ça allait, comment je gérais mon amnésie. Et je peux même pas t’en vouloir car Ania’ a fait face au même mépris. Et c’est bien pire pour elle. Alors comment je suis sensé te croire ? hein ? Encore une fois, je tourne la page et fais comme si rien ne s’était passé ? Tu fais des efforts et je vois bien que tu ferais tout pour elle, mais… ça m’empêche pas de penser que peut-être un jour, il faudra peut-être que je lui dise, que c’était trop pour son père et qu’il a préféré partir. » La conversation avait légèrement dévié sur notre relation en général. Il n’était plus seulement question du mensonge auquel il avait peut-être participé. D’ailleurs, je n’étais plus aussi certaine qu’il soit au courant ...

Une nouvelle fois, il reprit la parole, tout en passant sa main dans mes cheveux. Geste qui me semblait à la fois si étranger et si familier. Il avait l’air sincère. Anastasia arriva et heureusement pour moi Blake prit les devants. Il discuta avec elle quelques instants. Elle était terrorisée de me voir dans cet état et cela faisait déjà plusieurs jours qu’elle posait des questions. J’avais beau ne rien dire devant elle, ne pas craquer, elle sentait qu’il y avait quelque chose. Ne voulant pas qu’elle me trouve dans cet état, je me tournai vers l’évier, séchant rapidement mes larmes qui perlaient sur mes joues, avant de me retourner à nouveau vers Ania’ qui me fixait. Je lui adressai un léger sourire, espérant que cela suffise.

Je compris alors que Blake n’était au courant de rien et je comptais faire en sorte que cela dure. Lui parler, j’en étais incapable. « Justement Blake, crois-moi, c’est mieux que tu ne saches rien. » Je me dégageai de sa main posée sur mon épaule et me dirigeai vers le couloir. « Je vais finir de préparer son sac et vous pourrez y aller. »

( Pando )

Il ne comprenait rien, sinon que c'était quelque chose de réellement grave. C'était en lien avec ce qui lui était arrivé, son « accident » qui n'en était finalement pas un, visiblement et les raisons de cela. Il ne comprenait rien, mais il était déterminé à comprendre. Déterminé à savoir ce qu'il s'était passé et pourquoi cela la déroutait autant.

Il prit comme une gifle les accusations de la blonde, mais les encaissa sans broncher. C'était mérité. Oui, elle n'avait aucune raison de le croire et oui, elle avait des raisons d'être terrifié à l'idée qu'il disparaisse à nouveau. Il ne pouvait pas lutter contre ça. Même s'il avait envie de lui dire que c'était pour une toute autre raison qu'il ne posait jamais de questions sur son amnésie, sur son état, et même s'il avait envie de lui dire que jamais il ne s'enfuirait loin d'Ania', plus maintenant, il savait qu'aucun mot ne pourrait lui prouver ces intentions. Il devait être patient et le lui prouver par les gestes encore et encore, jusqu'à ce qu'elle comprenne d'elle-même qu'il serait toujours là pour sa fille, sans aucune fuite sur un coup de tête.

Interrompu par leur fille, Blake la renvoya tranquillement dans sa chambre pour qu'ils puissent terminer leur conversation et Aloysia sembla finir par comprendre qu'il ne savait rien. Seulement, au lieu de lui dire ce qu'il se passait vraiment, la blonde lui assura que c'était mieux s'il restait dans l'ignorance, avant de s'enfuir. Il la rattrapa et se plaça devant elle pour lui bloquer le passage. Elle en avait fini. Elle ne parlerait pas. Elle ne voulait pas parler, mais il n'avait pas l'intention de se laisser faire non plus. Elle était assurément la plus forte des deux, mais il était bien plus têtu. Elle pouvait l'être aussi, mais il l'avait toujours été plus. « Okay ! », dit-il, concédant qu'elle voulait couper court à la conversation. « Tu n'es pas prête à m'en parler et c'est compréhensible, mais si je te laisse tranquille aujourd'hui, je ne lâche pas l'affaire. Tu n'es pas bien et Ania' le sent et je suis inquiet. Je refuse de vous laisser aller mal toutes les deux. Prends le temps qu'il te faut, j'attendrais que tu te sentes de me le dire... » Ou j'irais torturer ton frère jusqu'à ce qu'il parle. Ce qui ne devrait pas me prendre trop longtemps., songea-t-il. « Je ne vais nulle part Aloysia. » Prononçant ces derniers mots, il la regarda droit dans les yeux, essayant de lui transmettre à quel point il était sérieux et déterminé. Il n'allait nul part. Il était là pour le long terme et il n'avait pas l'intention de la laisser tomber. Pas encore. Plus jamais.

Et puis, doucement, un sourire malicieux se glissa sur ses lèvres. « En attendant... », souffla-t-il avant se lui tourner le dos et de rejoindre la chambre de leur fille. « Ania', j'ai une méga idée super cool ! », s'exclama Blake, soudainement tout guilleret. Il se pencha vers sa fille en souriant de toutes ses dents alors qu'Aloysia finissait le sac. « Tu sais ce qui me fait du bien quand je suis triste ? C'est d'être avec des gens que j'aime beaucoup et de m'amuser avec eux. Et nous, on va aller à la fête foraine aujourd'hui pour faire du manège et ça, c'est un truc vraiment amusant, tu ne crois pas ? » Il laissa Ania' répondre par l'affirmative et sourit encore plus. « Tu m'aides à convaincre maman de venir avec nous ? » Il l'attrapa pour la porter et se tourna vers Aloysia. « Toi, tu lui fais un regard de chat poté et tu dis lui demande gentiment et moi je m'occupe du reste, okay ? »

Gigotant dans ses bras, Ania s'accrocha au cou de son père en se tournant vers sa mère. « Si teu plé mamaaaaan. Viens avec nouuuuuuus », demanda Ania', son air de princesse suppliante le plus soigné. Il aurait pu en rire s'il n'avait pas voulu se montrer si sérieux et que cela fonctionne. « Allez Lysia' », attaqua-t-il à son tour. « Dis que t'es malade ou que t'as été kidnappé par le père de ton enfant, ce que tu veux, mais appel ton boulot et dit leur que tu ne viens pas aujourd'hui. T'as besoin de te changer les idées et y a rien qui te fera plus de bien que de monter dans une tasse géante avec Ania' sur les genoux et de tourner à t'en donner mal au ventre. » Il eut un petit sursaut et fourra la petite, toujours suppliante du regard et articulant des « teu plé, teu plé, teu plé » sans interruption dans les bras de la jeune femme. « Nan, j'ai encore mieux ! J'vais appeler moi ! Donne-moi le numéro ! » Voilà. Elle n'avait pas le choix. Décision combinée et attaque frontal du Harmon et de sa progéniture, elle n'avait aucune chance. Autant abdiquer immédiatement et accepter de se joindre à eux pour une journée de folie.

( Pando )
@Aloysia Cooper

Blake ne savait pas et c’était probablement mieux ainsi. Je n’ose imaginer sa réaction en apprenant que le mec avec qui on avait bossé pendant plusieurs années m’avait fait du mal. Puis… de mon côté, ce n’aurait pas été plus évident. Le silence était bien plus évident, même si maintenant que j’avais craché un morceau, Blake n’avait pas lâché l’affaire pour obtenir l’autre morceau ! « Il n’y a pas à s’inquiéter. C’est juste un mauvais moment à passer. » Je ne savais pas qui j’essayais de convaincre. Lui ou moi ? J’espérai que Blake n’aille pas trouver James pour en savoir plus et que même s’il le faisait, James ne crache pas le morceau. Il faudrait que je briefe mon frère, enfin… une fois que je serai capable de lui parler. « Je ne vais nulle part » Ces mots résonnèrent dans ma tête. J’aimerai pouvoir te croire, eus-je envie de dire.

Il rejoignit alors Anastasia dans sa chambre. Ils discutèrent quelques instants avant de ne revenir. Anastasia avait sa tête de petit ange, dont elle jouait régulièrement pour obtenir quelque chose. Comme beaucoup d’enfants, elle savait y faire et j’étais persuadée que Blake y était pour quelque chose. D’ailleurs, il rajouta que je pouvais très bien me faire passer pour malade. Facile à dire. En parlant des tasses géantes, les yeux d’Ania’ s’illuminèrent. Elle s’y voyait déjà. Je n’étais pas certaine que ce soit une bonne idée même si, oui, ça me changerait les idées. « C’est votre journée à vous et… » commençais-je. C’était peine perdue et je le savais d’avance. Blake ne lâchait pas l’affaire affirmant qu’il pouvait très bien appeler lui-même l’hôpital pour me faire porter malade. Seulement ce n’était pas aussi simple et ça ne se passait pas comme ça. Du moins à l’hôpital. De toute façon, ce n’était pas le problème puisque j’étais déjà en arrêt maladie depuis 2 jours. Mais ça bien sûr, je ne comptais pas le dire, ça ne ferait qu’envenimer la situation. « Okay… » concédais-je devant une petite Ania’ qui sautait partout. « Je vais me débrouiller pour le boulot » mentis-je en sortant mon téléphone. « Je vais me changer et appeler. J’arrive. » dis-je simplement avant de me rendre dans ma chambre où j’enfilai un vêtement plus approprié à la sortie de la journée. Je passai aussi par la salle de bain, histoire de cacher les cernes qui ne pouvaient que traduire mon mal être. Je repassai ensuite par la chambre d’Anastasia pour lui prendre des affaires de rechange, une casquette, ses lunettes de soleil et de la crème solaire. Son sac était à présent prêt, il ne manquait plus que la poussette. « C’est bon, on peut y aller. » répliquais-je une fois dans le salon. Anastasia se dépêcha de monter dans la poussette, trop excité à l’idée de passer la journée avec ses deux parents. J’espérai sincèrement qu’elle ne se fasse pas de faux espoirs.

Bien entendu, le parc d’attraction était déjà noir de monde, mais cela restait tout de même plutôt raisonnable. Nous étions en pleine semaine et les enfants étaient, pour la majorité, tous à l’école. « Alors, par quoi tu veux commencer princesse ? » demandais-je en m’agenouillant devant elle. Je crois qu’elle avait envie de commencer par à peu près tout. Elle se décida enfin en montrant un manège constitué de chars en forme d’animaux. Ceux-ci volaient dans le ciel. Chaque char ne disposait que de deux places. « Allez-y vous. » souriais-je. « Je monterai dans le prochain. »

( Pando )

Elle n'allait pas bien. Si Blake avait eu un doute en arrivant et c'était dit qu'il n'avait pas à intervenir, maintenant tout son corps lui criait de faire quelque chose. Elle n'allait pas bien et elle avait besoin qu'on l'aide. Elle allait trop mal pour gérer seul. Sauf que c'était Blake et elle Aloysia. Ce n'était pas aussi simple que lui tendre la main. Elle n'était pas prête à dire ce qui n'allait pas. Très bien. S'il n'avait aucun moyen de la forcer à parler, il pouvait au moins tout faire pour lui changer les idées. Il y a des années, quand elle se souvenait encore de leurs années passées ensemble, elle lui avait dit qu'il savait toujours comment lui changer les idées. Il était fier d'être ce type qui savait lui redonner le sourire, même après tout ce qu'il s'était passé entre eux. Aujourd'hui plus que jamais, il avait besoin de revoir ce sourire sur son visage. De savoir que même si ça n'allait pas, ça le pourrait, un jour. Qu'avec un peu de chance, il pouvait finir par percer la carapace et l'aider à se sentir mieux.

Elle finit par céder, consciente qu'elle ne pouvait pas lutter contre le père et la fille et tous deux furent trop heureux qu'elle accepte de se joindre à eux. Rien de tel que la fête foraine pour se sentir mieux. C'est donc en vraie petite famille bancale, mais liée par l'amour d'une et pour une petite fille qu'ils partirent en direction du lieu prévu pour cette journée père-fille, devenu une soirée père-fille-maman.

Arrivé là-bas, Lysia' demanda à sa fille par quoi elle voulait commencer et la princesse opta pour un manège qui ne leur permettait pas de rester ensemble, alors la blonde les invita à y aller, assurant qu'elle prendrait le prochain. Le brun hésita, ne voulant pas la laisser seul, mais il avait aussi envie d'un moment avec sa petite fille. Il se mordit la lèvre et hocha la tête. « D'accord ! Tant qu'on ne peut pas monter tous les trois, on en fait un chacun ! Deal ! » Il ne lui demandait même pas son avis. Elle devait aussi s'amuser et elle ne pouvait pas le faire si elle était forcée à chaque fois de passer du temps avec lui. Elle avait aussi besoin de respirer. Il fallait juste qu'Ania' soit assez présente avec et contre elle pour qu'elle ne rumine pas trop.

Montant dans le manège avec Ania', il s'assura que la petite était bien attachée et posa un baiser sur sa tête. « Alleeeeeeeeeez », qu'il dit, accompagné de sa fille. « Envolons-nous tout là hauuuuuuut !!! » Vrai gosse, le brun joua le jeu tout le temps que dura le tour de manège, levant les bras, s'exclamant en même temps que sa fille ou faisant des coucou à Aloysia en bas. À un moment, ils décidèrent tous les deux de lui souffler des bisous et ils rirent comme s'ils avaient tous les deux trois ans. Quand le manège se stoppa, il descendit du char et attrapa Anastasia pour la porter hors de l'engin. Une fois près de la blonde, la petite tendit immédiatement les bras à sa mère et il la lui donna avec un sourire tendre sur les lèvres. « Tu nous as manqués là-haut. » La petite hocha frénétiquement la tête. « Oui ! », qu'elle confirma, claquant un bisous sonore sur la joue de la blonde. « Je sais quoi faire ensuite ! » Attrapant la main d'Aloysia, Blake les entraîna à travers les allées jusqu'au stand qu'il cherchait. C'était une reproduction foraine d'un panier de hockey et il fallait passer entre les joueurs en bois pour marquer en faisant glisser un palais le long d'une rampe. Le brun donna un billet de dix au forain et remonta ses manches. « Qui veut une peluche ? », demanda-t-il, connaissant déjà la réponse. Puis, se positionnant, il s'accorda dix secondes pour se concentrer avant de lancer le premier palet.

( Pando )
@Aloysia Cooper

Je ne savais pas si passer une journée tous les trois était la meilleure des choses à faire. J’avais peur qu’Anastasia s’imagine des choses. Déjà la dernière fois, où nous avions passé la soirée ensemble, elle m’avait posé tout un tas de questions. Dans sa tête, passé du temps avec ses deux parents en même temps signifiait qu’ils allaient forcément revenir ensemble. En même temps, elle était trop petite pour avoir des souvenirs de nous trois ensemble par le passé. Alors, elle devait avoir de l’espoir. J’avais donc dû passer un long moment à lui expliquer que ce n’était pas possible. Voilà une des raisons qui me faisait hésiter à les suivre dans leur journée. D’un autre côté, j’avais terriblement besoin de me changer les idées, ne serait-ce que quelques heures.

Nous voilà donc parti en expédition pour un parc d’attraction. Le premier pour Ania’. Elle était tout excitée et ne savait pas par quoi commencer. Elle hésitait entre tout un tas d’attractions. Finalement, elle opta pour un manège qui s’élevait dans les airs. Deux places seulement par char et je décidai de laisser ma place. Après tout, c’était leur journée. « Ca marche. » souriais-je légèrement.

Blake et Ania’ firent la queue, mais ce fut rapidement leur tour et en les voyant tourner dans les airs, je me demandais bien qui s’amusait le plus. Ania’ ou Blake ? Bizarrement, j’aurais plutôt tendance à dire Blake. Il faisait des bruitages alors qu’Ania’ s’éclatait à faire monter et descendre le char dans lequel ils étaient. A la sortie du manège, Anastasia souriait de toutes ses dents. Elle s’était apparemment beaucoup amusée ! « Je savais pas que les tigres ça volait moi ! » dis-je faussement interloquée. « Mais c’est pas un vrai ! _ Ah j’avais pas vu. » riais-je avec elle. Blake nous entraina alors dans un nouveau manège, m’attrapant la main au passage. Main que je retirai rapidement. Encore une fois, même si cela était sans arrière-pensée, c’était donner de l’espoir à une gamine de 3 ans et ce n’était vraiment pas ce qui lui fallait. Arrivant devant le stand, je ne pus m’empêcher de dire « Ca va les chevilles ? » Trop sûr de lui. Bon en même temps, c’était son domaine. « Je veux celle-là ! » s’écria Anastasia en montrant une très (trop) grosse peluche de Olaf. Mon dieu, un attrape poussière de plus ! pensais-je intérieurement. « C’est quand tu veux hein Blake ! » le charriais-je gentiment devant le temps de concentration qu’il prenait. « J’espère que tu fais pas ça pendant un match, sinon, vous êtes pas près de gagner ! »
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( Pando )