chad & Paisley

deux âmes torturées qui se rencontrent.

elle n'avait pas l'air de se rendre compte de la force qu'elle détenait en elle. Il était clair qu'elle était plus importante qu'elle ne le croyait. En un sens, ça faisait son intérêt, son charme. Ce serait bien différent si elle savait de quoi elle était capable. J'étais certain que sous sa carapace se cachait quelqu'un qui avait vécu un truc de dingue et qui s'en était sorti. Un peu comme moi. J'avais fini par comprendre que ma situation n'avait pas été évidente. Loin de là à dire "je suis trop fort je m'en suis sorti", il avait fallu que je me regarde dans le miroir pour me dire "tu as fais du bon travail". C'est important de voir ce qu'on a accompli. Se poser comme ça après mille choses vécues et se dire "j'en suis arrivé ici et c'est parce que je suis fort". Apparemment, Paisley était loin d'être à cette étape-là. Mais j'étais persuadé qu'elle y arriverait. D'acc, la prochaine fois je te consigne à un autre coach. fis-je alors qu'elle me conseillait de faire attention à ses muscles, en levant les bras. Je souris. Elle faisait la dure, me taquinait encore. C'est qu'elle était à l'aise et tant mieux. J'aurai mis immédiatement fin à cette conversation si jamais je sentais qu'elle ne s'y sentait pas bien.

Elle ne voulait pas accepter le mot modestie mais réalité. Je faisais la moue. Je n'allais pas la contredire à haute voix parce que je sentais qu'elle n'était pas prête, comme je disais, à accepter ça. Voir que les démons qu'on a au fond de nous s'éloignent et que la lumière nous fait face, c'est important. Elle a encore du mal à ouvrir les yeux sur ce qui l'attends. J'espérais vraiment qu'un jour elle ressentirait ce truc où on se dit : wow. j'en ai traversé des choses et maintenant je peux et je veux vivre correctement. On a l'impression d'avoir perdu du temps mais finalement, ce passé est ce qui a fait qu'on est nous. On ne souhaite tout cela à personne mais on s'est forgé "grâce" à ces horreurs. C'est ainsi que j'aime le voir. Enfin tout ça, je lui en parlerai peut-être plus tard. La jeune femme semblait encore trop fragile pour en discuter sérieusement.

Alors, on commençait tout de même, autour de ce café échangé, à apprendre l'un sur l'autre. Elle finissait par me dire qu'elle venait de Londres et moi je lui disais venir de New York et être venu avec et pour ma soeur. Cela semblait l'interpeller, d'ailleurs. Je conclus que la famille était importante pour elle, qu'elle devait aussi en avoir. ça se voit que tu la regrettes. quand tu es prête tu devrais y retourner. lui fis-je alors. J'avais remarqué déjà plus tôt une certaine nostalgie à son passé. Je ne le connaissais pas, si ça se trouve j'avais dis une belle connerie. N'empêche qu'il est important de vivre dans un endroit où l'on se sent bien. Ici, je me sens bien. J'aime le climat, la culture, les gens, le paysage... j'y ai trouvé ma place. Elle ne semblait pas de cet avis. Elle semblait avoir trouvé un tremplin plutôt qu'un refuge ici. Miami était une étape dans sa vie, pas une destination. C'était certain. oui. elle vit ici, elle aussi. Il fallait en quelque sorte que je nous sauve de New York. je ne pouvais pas le faire sans elle, elle est tout ce que j'ai. lui fis-je alors en levant les yeux vers elle. Je me livrais beaucoup, peut-être pour qu'elle sente que ça fasse miroir en elle. peut-être que tu ne te sens pas chez toi ici parce qu'il te manque quelque chose. sa famille, je supposais. Je disais ça avec une large possibilité de manque pour ne pas faire de gourde. Je ne posais pas non plus réellement de questions. Je calculais mes coups pour ne pas qu'elle se sente forcée de me parler. Je sais que ce n'est pas évident de mettre des mots sur tout ça. tu te sens chez toi à partir du moment où tu as trouvé ta carrière, de vrais amis, un vrai cadre et une famille. s'il manque un des éléments ou plusieurs, je comprends que tu ne te sentes pas chez toi ici. ou alors peut-être que tu ne t'es pas encore aperçu que tu l'avais déjà. je ne veux pas te forcer à me dire quoique ce soit. j'essaie juste de te partager comment moi je l'ai ressenti, quand je suis arrivé ici. lui fis-je alors en souriant légèrement. J'étais tout à fait sincère, je ne voulais pas la brusquer. J'ai choisi Miami un peu au pif. Il fallait surtout que je parte. J'ai pleins de souvenirs à New York mais, je n'y retournerai pas. j'ai peur de retrouver mes vieux démons, de les recroiser. et puis j'ai ma carrière : ma salle de sport. j'ai ma soeur, des amis, un chien et un bel appartement. je ne pensais pas trouver un "chez moi" en venant ici, et pourtant. c'est une ville dynamique, on peut y faire pleins de choses, croiser des gens. puis la plage est magnifique, le parc aussi, le lac... je ne sais pas si je mourrai ici mais je vais y rester un moment. lui fis-je alors en souriant encore. Je m'ouvrais à elle assez facilement, c'était étrange. J'étais aussi méfiant qu'elle normalement. j'avais appris à faire le tri entre les gens de mauvaise augure et les autres. J'étais certain que Paisley n'était pas une mauvaise personne. on t'a déjà fait faire un vrai tour de Miami? lui demandais-je alors, curieux. Une idée me venait.
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ça se voit que tu la regrettes. quand tu es prête tu devrais y retourner.Si seulement il savait. Son sourire s'évaporait, il s'envolait en même temps que le passé resurgissait dans sa tête. Une partie d'elle rêvait secrètement de retourner à Londres, parce qu'elle avait des choses à faire la bas. Il fallait qu'elle referme une bonne fois pour toute le livre de son enfance, ou du moins qu'elle tourne la page sans vouloir l'arracher, la brûler, la rage au ventre.  Une partie de son cœur était resté la bas, accroché à la tombe de ses deux parents certainement laissé à l'abandon depuis tout ce temps. Son cœur ne serait jamais complet tant qu'elle n'accepterait pas qu'ils ne reviendraient plus, qu'ils resteraient la ou ils sont, à tout jamais, sauf que tout ça, c'est de la connerie pure et simple. Les portes du paradis, le paradis en lui même qui sait si un jour, elle aurait la chance de les retrouver, de les revoir , de les serrer chaleureusement dans ses petits bras maigrichons. Il lui arrivait parfois de fermer les yeux, d'imaginer les lèvres de sa mère sur son front, les étreintes viriles mais chaleureuses de son père mais elle savait au fond d'elle que tout cela n'était qu'un rêve, et qu'en ouvrant les yeux, elle serait seule, comme elle l'a toujours été depuis toujours. Triste réalité de la vie. Il fallait qu'elle l'accepte, elle n'en avait pas le choix, même si c'était la chose la plus dure, la plus compliqué qu'elle avait à faire.

Rapidement, elle détourna l'attention sur lui, elle détestait parler d'elle, tout était encore bien trop fragile, trop friable pour qu'elle puisse ouvertement parler de son passé et de ce qu'elle avait vécu avec Chad. Alors, un sourire faible aux lèvres, elle lui demandait de lui parler, de lui raconter une histoire, la sienne en espérant que celle ci soit bien plus agréable et sympathique que la sienne. Chad avait une sœur comme elle en avait une, quelque part dans ce monde.  Cette même sœur semblait tant représenter pour lui, encore une fois, cela leur faisait un point commun à tout les deux. En l'écoutant parler d'elle, le cœur de la brune se comprimait dans sa poitrine, comme elle aurait aimé pouvoir emmener Rose avec elle à Miami, la sauver de la galère de Londres, Chad avait eu cette chance lui de pouvoir sauver l'être qui comptait certainement le plus à ses yeux, et c'était tout à son honneur. «La famille il n'y a rien de plus important..» qu'elle  avait dit simplement d'une voix à peine audible  alors qu'il s'était remit à parler d'elle. peut-être que tu ne te sens pas chez toi ici parce qu'il te manque quelque chose. Touché. Elle plongea son regard vert bouteille dans le sien silencieusement, quelques frissons le long de l'échine. C'était comme ci Chad pouvait lire en elle, dans ses pensées les plus secrètes. C'était déroutant, perturbant. Il devait être l'un des rares à avoir cherché à creuser un peu plus en elle, à la comprendre, à chercher à savoir le pourquoi du comment elle semblait si mal intérieurement malgré les apparences. Oh bien sûr, elle souriait Paisley, elle faisait la belle mais est-ce suffisant pour camoufler le mal être intérieur qui la ronge jusqu'à l'os au fil des jours? Pas sûr.  Il continuait de lui parler, il cherchait encore et toujours à comprendre ce qui lui était arrivé pour qu'elle déteste autant Miami. Non, elle ne déteste pas Miami, Miami à était un véritable refuge pour elle, un havre de paix quand l'enfer était à ses trousses.« L'être humain n'est jamais satisfait de ce qu'il a de toute façon.. Tu le sais autant que moi. Tu peux être l'homme ou la femme la plus riche du monde, avoir tout un tas d'amis, avoir une belle maison, une belle voiture, un mari qu'il te manqueras toujours quelque chose.» A elle, il lui manquait une famille. Il y avait bien celle qui l'avait recueillie il y a de cela quelques années, mais cela faisait plusieurs mois qu'elle ne les avaient pas revus, et au final, ne pas avoir des nouvelles de la brune ne semblait pas les préoccuper. Parce qu'ils ont un fils, biologique qui lui semble bien réussir sa vie contrairement à elle. A croire qu'à elle seule elle représente un fardeau pour le monde.

Chad s'était mit à lui parler un peu plus de lui. Elle apprenait , que tout comme elle, il avait de vieux démons qu'il avait préféré laisser à New York pour commencer une toute nouvelle vie à Miami ou il semblait s'y plaire. C'était différent pour elle. Elle avait posé les pieds ici parce qu'ont lui avait forcé à le faire, parce que la seule famille qui voulait bien d'elle à l'époque résidait ici. Au final, elle s'était rendue compte que plus elle s'éloignait de Londres, et plus elle se sentait protégée, même si son cœur souffrait de ses vieux souvenirs d'enfance qui lui manquait quelque part. Paisley n'a pas spécialement réussie sa vie, elle continue et enchaînes les conneries seule ou avec Jade, elle ne gagne pas spécialement bien sa vie, son misérable salaire de serveuse l'aide à payer les factures et à s'autoriser quelques sorties, des voyages dans de très rares occasions, elle n'a toujours pas lancé de recherches pour retrouver son frère et sa sœur, alors niveau confort de vie et stabilité, ont peut certainement faire mieux, un peu comme ce que Chad avait fait. «Je t'envies beaucoup..» avoua t-elle, un sourire de coin aux lèvres en venant boire de nouvelles gorgées de sa boisson.

Vint ensuite cette question, surprenante qui retint son attention. Personne ne lui avait fait visiter Miami, elle avait dû se débrouiller seule dès le départ. Elle n'y avait pas fréquenté que les plus beaux coins, et les seuls endroits qu'elle avait l'habitude de fréquenter étaient ceux uniquement ouverts la nuit. C'est un oiseau de nuit Paisley.«Pas à ma connaissance. Je n'ais pas non plus chercher à la découvrir plus que ça. Je me contente bien souvent du trajet Maison-Travail ou de quelques endroits ou je m'autorise à sortir mais généralement ce sont toujours les mêmes» qu'elle lui avoua avant de boire encore un peu le liquide contenu dans sa tasse.«Pourquoi? Tu voudrais jouer les guides touristiques avec moi» qu'elle osa lui demander avec un sourire cette fois malicieux sur les lèvres. Il serait bien fou d'emmener cette femme avec lui quelque part alors qu'elle avait manqué de lui casser le nez ou d’abîmer son si joli portrait. Parce que oui, cet homme face à elle était plutôt plaisant, plus mignon à regarder sans sang ou autre bleu sur le visage.
 

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Ce que j'aime à Miami, c'est qu'on peut tomber sur des personnes complètement inédites sans rien contrôler. On fait des rencontres à chaque coin de rue, le destin nous pose comme ça sur le chemin de certains. Parfois, ça mène à rien, faut le dire. On passe vingt minutes, une heure après elle/lui et puis c'est tout. Et puis d'autres engagent un chemin plus long. Je ne savais pas où cette discussion avec Paisley nous ménerait, mais c'était bien parti dans tous les cas.

On avait atterri au café après la salle. Elle m'avait foutu un sale coup au nez mais ça s'était vite dissipé, ce n'était pas le premier coup que je me prenais. Elle s'en voulait beaucoup mais moi pas du tout, elle avait eu besoin de lâcher sa rage et j'étais certain qu'elle avait encore beaucoup à extérioriser. Elle avait l'air d'avoir un gros bagage à lâcher, différent du mien, mais tout de même. Elle n'était pas venue par hasard. et tout ça ne se faisait pas en une seule fois. Alors on papotait, on parlait de ci et ça. J'étais heureux de faire plus ample connaissance avec elle, car elle s'avérait être une femme très intéressante. Elle était jolie, de plus, ce qui rendait quand même le tout fort agréable. Elle avait l'air fort attachée à sa famille, sans en dire plus. Je lui parlais de mon côté de Dani. Je la regardais en souriant légèrement. tu as de la famille, toi? je sentais que c'était le sujet sensible mais au pire, elle ne répondrait pas. Peut-être qu'elle avait besoin d'en parler, aussi. Parfois, il était agréable de parler avec des gens qu'on connaît peu de choses importantes parce qu'on a pas peur du jugement.

Elle n'avait pas l'air d'adorer Miami tout de même. L'endroit d'où elle venait semblait lui manquer. Alors je lui conseillais d'y retourner, un jour. Mais elle me disait qu'on était des éternels insatisfaits. Je souriais. ah ça! je suis d'accord. N'empêche qu'autant d'avoir une seule vie, autant être comblé le plus possible, tu crois pas? c'était un de mes mentras de vie, ça. Tant que je le pouvais, je faisais tout pour me satisfaire le plus possible. Je ne voulais pas gagner une seconde de ma vie. Je lui parlais alors de mon point de vue sur la ville, ma vie ici. Elle me disait m'envier beaucoup. Je levais les épaules. Il ne faut pas, chacun sa vie. Et toutes sont belles. Tu as ton propre chemin à parcourir, c'est tout. tu y arriveras, je ne m'en fais pas pour ça. à New York j'étais dans une mafia, tu sais... donc on peut partir de très loin. fis-je alors en m'approchant d'elle pour ne pas qu'on m'entende autour et je riais. j'en riais, aujourd'hui. Je savais que j'en avais fais du chemin pour en arriver jusqu'au gars qui a un chien et une salle de sport. je ne voulais pas qu'elle pense que rien était possible.

Il me venait alors une idée, lui faire faire le tour de la ville selon ma vision. Bon, les meilleurs spots sont à la tombée de la nuit mais on en était pas loin et d'ici là j'aurais deux trois trucs à lui montrer. Je lui demandais alors. Elle me disait ne pas avoir beaucoup visité à part le chemin de son boulot. bah écoute, sauf si tu as quelqu'un ou quelque chose qui t'attends, je suis partant. fis-je en levant les épaules et en souriant. Je me levais alors de ma chaise pour l'inviter à me suivre. Il faudrait prendre ma voiture. Je l'invitais donc à entrer dans ma bm pour le ride, café à la main. c'est parti! et direction le centre de la ville, mais un des endroits les plus apaisants que je connaisse : le parc avec le lac. Je me garais et direction l'entrée du parc. je viens ici presque chaque jour avec mon chien. on va en direction du lac là-bas. le bruit de l'eau, le soleil dans les arbres, et puis tous les gens que tu rencontres. c'est dingue. lui fis-je alors en marchant vers le lac, endroit un peu plus "sauvage" que le parc. Je lui montrais un endroit architecturalement magnifique plus loin. tu as les jardins botaniques, là bas. et puis la piscine couverte et ouverte vénitienne. c'est vraiment beau. lui fis-je alors en souriant.

Le jour tombait et je lui souriais. vite on va rater un autre truc bien cool fis-je retournant sur nos pas vers la voiture, puis plus en périphérie de la ville : la plage. On avançait vers le sable et là : coucher de soleil sur la mer. c'est cool ça, non? lui fis-je alors en souriant. je laissais un long silence en regardant tout ça. puis je lui montrais un bar duquel s'échappait un peu de musique plus loin, au bord du sable. on va boire un verre là bas? c'est un bar à cocktails-tapas dansant. j'adore cet endroit, tu y es déjà allé? un arrêt dans cette ville que je lui faisais visiter. ce que je te montre là, ce sont des endroits que je fréquente beaucoup. C'est le meilleur moyen de connaître une ville. Tu demandes à des gens que tu as rencontré ici de faire le tour d'où ils vont souvent. y'a l'opéra, le musée, la patinoire, le zoo. je ne vais pas souvent là-bas mais c'est sympa aussi. dis-je en marchant dans le sable. Puis je décidais de retirer mes chaussures et de courir vers l'eau.
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Parfois, il suffit juste de lâcher prise. Peu importe d'ou l'ont vient, peu importe qui ont est, juste lâcher prise et se laisser aller. Extérioriser la rage qu'elle avait en elle était une chose encore compliquée pour elle, et elle s'en voulait terriblement d'avoir frappé l'homme qui était censé l'aider à le faire quelques minutes plus tôt. Chad était un brave homme, et à défaut d'être rancunier et de lui en vouloir, il avait préféré comprendre le comment du pourquoi elle se tenait la, aujourd'hui, face à lui avec cette tristesse et cette souffrance dans les yeux. Il usait d'une certaine douceur et discrétion pour la faire parler, à défaut d'aller de but en blanc et de chercher à savoir la raison qui la mettait dans un pareil état. Elle lui confiait son amour pour Londres et s'était même mit à envier sa vie. Elle aurait aimé que son frère et sa sœur soient eux aussi à ses côtés aujourd'hui, à défaut de ses deux parents, disparus dans un tragique accident mais la vie en avait décidée autrement.


C'était seule qu'elle se trouvait à Miami. Elle avait du prendre de nouveaux repères, se fier à sa nouvelle vie et parfois, le mal du pays revenait, son envie de repartir à Londres, de retrouver cette maison abandonnée, de se retracer son enfance joyeuse, retrouver ses souvenirs heureux. Chad lui demandait si elle avait une famille, son cœur s'était soudainement arrêté à cette question. Quoi qu'il arrive, elle ne devait pas faillir, certainement pas. « Comme à peu près tout le monde oui. J'ai une famille.. que je vois pas beaucoup ses derniers temps. Tu m'fais penser qu'il faudrait peut-être que j'ailles leur rendre visite.» Elle parlait de sa cousine Sky et de son semblant de neveu. Elle n'avait pas eu l'occasion de passer du temps avec cette dernière depuis son arrivée à Miami. Pour ce qui était parents, frères et sœurs, elle s'abstiendrait de lui en parler, elle n'en avait pas encore le courage ni la force et Chad comprendrait certainement, au vu de sa précédente réponse que le sujet était encore chose sensible.

Il se voulait rassurant, persuadé qu'elle aussi avait droit à un bel avenir, et qu'il fallait parfois partir de rien pour tout obtenir, il lui confia des choses sur elle, elle murmura pour que seul lui puisse entendre quand ce dernier s'était rapproché pour éviter que les oreilles présentes au murs ne les entendent. « La mafia?» Il riait, elle restait perplexe mais était parvenu à dessiner un semblant de sourire sur ses lèvres. Confidences mis à part, Chad se proposait de jouer les guides touristiques pour séduire le cœur de la belle qui n'était pas encore convaincue par Miami et ses alentours. Il faut dire qu'elle n'a jamais eu la chance de visiter l'endroit et que cela ne lui déplairait pas de connaître les petits coins, recoins qui valaient vraiment la peine. Il lui proposait, à la condition que personne ne soit derrière à l'attendre.« Tu n'as pas à te soucier de ça, j'suis seule et indépendante.» De quoi lui faire comprendre que rien ni personne ne pourrait les empêcher de partir à la conquête de Miami aujourd'hui. Proposition acceptée, elle l'avait suivi jusqu'à ce bolide d'une marque célèbre qu'elle ne pourrait avoir par ses propres moyens à elle.  .« Jolie voiture.» elle s'installa à bord, boucla sa ceinture, direction: L'aventure.

La première destination fut un parc, un endroit qu'elle n'avait pas l'habitude de fréquenter et qui pourtant semblait bien fréquenté par l'ensemble de la population. Chad lui même était un adepte de cet endroit, il y venait régulièrement si ce n'est tout les jours avec son animal de compagnie pour souffler un peu, prendre l'air, oublier certainement l'angoisse et le stress du quotidien. L'endroit était magnifique, revigorant, apaisant.  .« C'est pas mal ici, c'est sûr. La nature a toujours eu ce côté "apaisant" qui aide les plus angoissés à souffler un bon coup. Peut-être que je devrais me mettre au yoga en fait. Yoga en pleine nature.» qu'elle plaisantait avant d'observer de nouveaux endroits que lui montrait son guide du jour. Les minutes filaient et Chad semblait de plus en plus impatient de lui montrer son monde, celui qu'il avait l'habitude de fréquenter un peu chaque jour. Dans ses paysages, un dernier lui couperait le souffle, littéralement. Celui de ce coucher de soleil imprenable qui se défilait à l'horizon, reflétant sur la surface de la mer. C'était une vue merveilleuse, magnifique presque romantique aussi. .« C'est vraiment beau.. J'en ai pas l'air, mais je pourrais être l'une de ses nanas qui passeraient une soirée entière à fixer l'horizon pour s'y perdre le temps d'une soirée.»  Chad avait ce don de lui faire un peu oublier l'envers du décors de Miami pour apercevoir des petits bonheurs simple de la vie comme elle pouvait les aimer. Il y avait aussi ce bar ou ils iraient boire un verre certainement après que le soleil se soit complètement couché. Avançant dans le sable, elle l'observa courir vers l'eau, un sourire un peu niais sur la bouche avant de retirer d'elle même ses chaussures pour s'installer sur ce sable presque doux. Son regard se leva sur l'horizon puis sur Chad. Elle n'aurait jamais pensé que sa journée se terminerait ainsi, et cela lui fit du bien quelque part.

Le bruit des vagues venant s'écraser contre les roches et le sable, la brise fraîche marinière, le chant des mouettes, tout étaient la pour qu'elle passe un agréable moment. Au bout de quelques minutes, elle finit à son tour par se lever pour s'avancer presque timidement vers le bord de l'eau ou elle laisserait cette dernière entrer en contact avec sa voûte plantaire. L'eau était fraîche et lui décrocha quelques frissons le long de son échine. .« C'est moi ou elle est très froide?» Pourtant elle ne devait pas la craindre, ni même craindre le froid pour une fille qui avait longtemps grandit et vécue à Londres.