Ce matin, j'ai rendez vous à la banque. Il faut que je gère maintenant la fortune que m'ont laissé mes parents et pourquoi pas faire des placements pour faire fructifier encore plus tout ça. Il ne faut pas que ça me fasse tourner la tête. Je dois garder les pieds sur terre même si je sais que ça se compte en plusieurs dizaines de millions de dollar. C'est la folie. Comment on peut avoir autant d'argent entre les mains sans devenir fous ? C'est ce que je vais devoir apprendre à faire. Garder le contrôle, ne pas tout claquer trop rapidement. Ça donne envie de faire des bêtises quand même mais je dois me contenir du mieux que je peux. Pas évident, j'ai plein d'idées en tête ďun coup. Ok on respire. Allez, c'est à moi, mon conseiller est là. Je passe bien une heure dans son bureau parce qu'il m'explique bien toutes les options possibles pour des placements, pour gérer ma fortune. Il me fait pas mal de mises en garde aussi. Je le trouve vraiment très pro et j'écoute attentivement ce qu'il me dit. Il me parle ensuite de l'entreprise de mes parents. Je le sais elle est gérée de main de maître par le bras droit de mon père et les bénéfices des ventes de bijoux me reviennent de droit. Lui s'occupe de l'exploitation qui a repris depuis peu. Il a en effet fallut déblayer tous les gravats et réparer les dégâts avant de pouvoir reprendre le travail de plus belle. J'ai confiance en Lowen je sais qu'il est droit dans ses baskets, il va assurer. L'entreprise continue de vivre sous une nouvelle ère et on a aussi trouvé, pendant le temps où j'étais au Brésil, une bijoutière absolument incroyable. Tout ce qu'elle touche se transforme en oeuvre d'art. On a tout ce qu'il faut pour que ça marche et j'y crois fermement. On parle encore un peu des derniers détails et je sors du bureau totalement confiante. Je referme la porte derrière moi et je suis tellement en joie que je ne remarque pas que quelqu'un se trouve là et je lui rentre dedans. Oh pardon excusez-moi je ne vous avez pas .... vu. Je crois rêver quand je me rends compte de qui il s'agit. Leo. Une vieille connaissance. Ouais alors non je m'excuse pas t'as qu'à regarder où tu mets les pieds, Mills ! Il a tellement été condescendant avec moi la dernière fois qu'on s'est vus tellement ignoble que ça me reste encore en travers de la gorge. Je le hais à un point inimaginable. Qu'est-ce tu fous là tu t'es perdu peut-être ? Les strip-teaseuses travaillent pas ici et la boîte de nuit est fermée à cette heure-ci. Quand je l'ai connu il avait l'habitude de traîner aux mêmes endroits que moi ou peut être que c'était l'inverse ? Enfin bref, dans tous les cas on n'arrêtait pas de se retrouver et c'était pas mal électrique. Ça nous est même arrivé quelques fois de nous faire plaisir l'un l'autre. C'était une relation vraiment bizarre et je suis contente que ça soit fini. Mais là, le revoir, ça fait tout remonter à la surface. J'ai pas envie de l'entendre en fait et je me dirige vers l'ascenseur pour partir. Bizarrement, je sens qu'il me suit. Lui aussi doit vouloir descendre. Je ne cache pas mon mécontentement en soupirant bruyamment. Une fois tous les deux dedans j'appuie sur le bouton et l'ascenseur commence à partir mais arrivé à mi étage il se bloque. Pitié ! Pas ça ! Pas avec lui. Je suis bien malchanceuse finalement.

J'ai rendez-vous à la banque pour plusieurs choses aujourd'hui. Déjà, pour le boulot. Je faisais un point sur notre chiffre d'affaire, et puis sur une nouvelle salle qu'on voulait ouvrir et aménager dans une des ailes du bâtiment. ça allait être fou, je ne pouvais plus attendre pour mettre ça en place. Evidemment comme toujours, je n'avais aucun problème pour avoir la meilleure aide possible de la part de la banque. Faut dire, j'avais du pognon à leur donner. Faut pas croire, ils n'avaient pas tout. La banque, au plus tu leur donne à mettre sur un compte, au plus ils te sucent les billets. Il y avait juste assez pour les investissements, histoire que tout soit en ordre et qu'on n'ait rien sur le cul. On faisait les choses bien. Et puis je profitais qu'il soit aussi mon conseiller personnel pour lui parler de mon projet d'acheter la maison. Encore une fois, zéro problèmes. On se faisait même des vannes, les signatures se faisaient dans les rires et les sourires. Je démarrais une nouvelle vie : et c'était direction mon rêve sans correspondances. J'avais hâte. J'étais heureux. Heureux jusqu'à ce qu'en sortant du bureau, une nana me fonçait dessus. Elle s'excusait d'abord avant qu'elle comme moi on se reconnaisse et elle reprit ses paroles. Je levais les yeux au ciel. toujours aussi charmante, melle o'mahony ce n'était pas une connaissance que... j'adorais. On avait passé pas mal de temps à se cracher dessus du temps où je la croisais dans les bars et boîtes de la ville. Ce temps était fini et pourtant, la rancoeur était toujours là. ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu, ça voulait bien dire ce que ça voulait dire. J'avais pas mal évolué depuis et je n'avais pas tellement envie de me prendre la tête avec elle, là. Elle me joutait donc sur les boîtes de nuit et les stripteaseuses. Je riais légèrement. C'était risible. c'pour ça que t'y es pas. lui répondis-je alors. Elle me lançait ça alors qu'elle aussi les squattait bien. la blague. j'avance vers l'ascenseur et je me rend compte qu'elle aussi. Bon, pas grave, ce serait bientôt fini. Je savais cohabiter dans un trente secondes d'ascenseur. Sauf quand elle appuie sur le bouton de l'ascenseur, qu'il part et... qu'il se bloque entre deux. Son "pitié" était justifié. C'était déjà pas simple de rester trente secondes en sa présence alors vingt le temps que les pompiers n'arrivent.... Je passais un peu devant elle pour appuyer sur le bouton aide de l'ascenseur et je reculais. t'as la poisse, o'mahony. mais pas tellement. y'a des beaux pompiers qui vont venir sortir melle princesse de là, pas de panique. fis-je en soupirant, m'appuyant sur le fond de l'ascenseur. ça allait être les plus longues minutes de ma vie, j'crois.

C'est pas mon jour aujourd'hui. Non seulement je suis coincée dans un ascenseur mais en plus c'est avec un des mecs que je déteste le plus au monde. Léo. Un homme que j'ai trop souvent croisé dans mes sorties nocturnes et que j'espérais ne plus revoir de si tôt. La vie est vraiment ironique quand on y pense. Elle nous met toujours dans des situations bizarres. Comme si quelqu'un s'amusait de nous voir galérer. Un marionnettiste fou qui joue avec la vie. En gros, on serait tous des Sims quoi ! Et là, au dessus de ma tête, j'ai un petit losange rouge de colère. Je suis dans une situation très inconfortable, il n'y a pas de fenêtre, pas de décor plaisant et encore moins de choses à faire. Puis faut voir le mec que j'ai avec moi. Non sérieux, ce n'est pas ma journée. Pour en rajouter une couche il me dit que des pompiers vont venir me sauver dans une vingtaine de minutes. "Sauver la princesse". Je lève les yeux au ciel. Il ne semble pas avoir changé depuis le temps. J'espère bien parce que là même cinq minutes en ta compagnie c'est déjà trop. Et encore cinq, j'étais gentille même pas deux en réalité. Je prends mon téléphone dans ma main et me mets au strict opposé de lui. Je consulte mon Instagram en essayant d'oublier ce cauchemar. Je me replonge dans mon voyage au Brésil. Je rêve clairement d'y retourner et pourquoi pas avec Alec. Je pense que ça fait un long moment qu'il n'est pas parti ailleurs et qu'il n'a pas vu le monde qui l'entoure. Ça ne pourrait que lui faire du bien. Je suis sortie de mes pensées par une voix nasillarde dans l'ascenseur. On a entendu notre sos et les techniciens vont arriver. Ouais vite ! Ça devient assez étouffant là ! Quand je dis ça je parle forcément du mec que j'ai en face de moi. C'est relativement dur de respirer le même air présentement. Je laisse ma tête se poser contre la paroi de l'ascenseur et je regarde le plafond en soufflant. Ça me semble déjà interminable. Mais je suis quelqu'un de sociable alors quitte à être enfermée on va ptet passer le temps à essayer de se parler. Ça passera plus vite. Qu'est-ce que tu racontes sinon ? Tu fais toujours tourner les têtes dans les discothèques ou tu as pris du plomb dans la tête? Je me hasarde à lui demander ça et puis tant pis s'il me répond pas.

Elle était carrément insupportable. ça allait pas être facile à vivre, étant donné que je me retrouvais dans un ascenseur bloqué avec elle. On s'était déjà croisé dans le bâtiment, elle m'avait bousculé pour m'en lancer une bonne, à laquelle j'avais répondu. c'était dingue combien Miami pouvait être petit. On croise soit des gens géniaux soit ceux qu'on veut pas. On est pas que trente pourtant. Enfin bref, j'avais tenté de repousser sa vue de ma tête au rendez-vous mais à peine y étais-je arrivé que j'étais là, dans l'ascenseur, bloqué, avec elle. Je soufflais avant de lui lancer une énième pique. Elle n'y répondait même pas. Enfin si, pour dire que cinq minutes avec moi c'était trop. Blablabla. Sans intérêt. Même à détester elle était pas drôle. Pourquoi je la hais? Enfin, je parlerai pas de haine. Je dirais qu'on s'envoie les pires piques depuis qu'on se connaît : dans le monde de la nuit. Elle s'était toujours prise pour plus supérieure que moi alors que nous vivions dans le même monde, clairement. On avait jamais cherché plus loin.

Alors qu'on attendait le retour du bouton de secours, elle prenait son téléphone. Je levais les yeux au ciel. Elle se cache derrière ses photos, maintenant. Je me retenais très fortement de lui lancer une autre pique. ça me fatiguait, en vérité. Je n'étais plus trop ce Léo là. Je construisais un vrai projet, et j'étais tellement proche. Je n'avais pas de temps à perdre. Je profitais de son absence légère pour envoyer un SMS à Arlo, lui dire que le rendez-vous s'était bien passé et à Paisley aussi. Puis la voix répondit que les secours étaient en route. à ça, elle répondait avec autant de méchanceté. Je la regardais, un sourcil levé. On se parlait même pas, qu'est-ce que ça pouvait bien lui foutre? Elle était vachement accablante, elle me faisait limite pitié la diva. Puis elle rouvrit la bouche, elle lâchait pas. J'allais devoir répondre, cette fois-ci. Mais j'étais surpris du contenu de sa question. Elle me demandait ce que j'avais à raconter. Bon, elle ajoutait une bonne touche de sarcasme quand même en me demandant si j'étais toujours dans les boîtes de nuit ou si j'avais eu du plomb dans la tête. J'eu un sourire en coin. tu as dû remarquer que je n'étais pas venu depuis longtemps... sous-entendu toi tu squattes toujours donc t'as bien vu que j'en fais plus parti depuis quelques mois. j'ai ouvert mon casino, figure toi. avec le boulot que j'ai donné dans le milieu de la nuit. lui lançais-je alors. me vanter auprès d'elle me faisait quand même plaisir, elle qui se la pétait toujours. Je n'avais pas honte d'où je venais. Je n'aurais jamais honte. et toi? tu dépenses toujours l'argent de papa maman dans des cocktails ou tu as décider de faire quelque chose d'intelligent? elle voulait faire la conversation, alors go.