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 La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.

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Gabriel S. Baker
Gabriel S. Baker
Desigual

- messages : 7107
- feat. & crédit : Douglas Booth
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- activité : Educateur spécialisé dans un foyer pour mineurs
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(#)Sujet: La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.  |   Mer 19 Fév - 12:08
La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.
Comme prévu, je m’étais rendu au devil pour voir Mackenzie. C’était loin d’être l’endroit sympa pour se retrouver, mais nous n’avions trouvé que ça. Depuis notre retour de Londres, il y a deux semaines déjà, nous n’avions réussi qu’à échanger des sms. C’était un peu nul pour commencer une histoire, il fallait l’avouer. Mais entre son boulot de nuit et le mien de jour, c’était quasi impossible de se prévoir une date. Du coup, le Devil semblait un bon compromis.

J’étais arrivé sur place après le boulot, aux alentours de 21h. Mackenzie n’était pas au bar. Elle était sûrement en pause. Je décidais de lui envoyer un sms, pour la prévenir de ma présence. « Je suis au bar. Je t’attends. » En attendant sa réponse, je commandai une bière. Malheureusement sa réponse ne vint jamais. « T’étais pas sensé commencé à 20h ? » luis envoyais-je par sms. Peut-être avais-je mal compris et elle commençait plus tard. Encore une fois je n’obtins pas de réponse et me renseignai carrément auprès de sa collègue. Elle me confirma que Mackenzie commençait à 20h mais qu’elle n’était pas là et qu’elle n’avait averti personne. Okay, je commençais à m’inquiéter légèrement. Ce n’était pas son genre.  Je me dirigeai à l’extérieur pour l’appeler. Plusieurs sonneries qui restèrent sans réponse. Je réitérai l’opération une vingtaine de fois pendant plus d’une et laissai plusieurs messages vocaux. Peut-être qu’elle s’était simplement endormie et je l’espérai vraiment, mais au fond je savais que ce n’était pas ça et que c’était bien plus grave.  Je passai chez elle, mais personne ne me répondit. Finalement je décidai de rentrer chez moi tout en tentant de l’appeler encore plusieurs fois.

Vers 4h du matin je reçu un sms, je sautai de mon lit pensant que c’était Mackenzie mais en déverrouillant mon téléphone, je m’aperçus qu’il s’agissait en fait de Paisley. Je dus relire plusieurs fois le sms avant d’assimiler la situation. Je n’avais pas tous les détails, mais en gros Mackenzie avait été agressée. Elle avait fait un séjour rapide à l’hôpital mais était finalement rentrer chez elle. Je m’empressai de m’habiller et pris à nouveau le chemin de son appartement. Par chance, nous habitions dans la même zone de la ville. Le trajet serait rapide. Lorsque je frappai à la porte de l’appartement, c’est Paisley qui vint m’ouvrir. Elle paraissait épuisée par la soirée et pas franchement sereine. Je la saluai et sans que je n’aie à poser la question, elle m’indiqua que Mackenzie était dans sa chambre.

Cette dernière était allongée dans le noir, recroquevillée sur elle-même, en position fœtus. « C’est moi… » dis-je simplement en refermant la porte. Je m’accroupis alors près d’elle. « Comment tu te sens ? » demandais-je en lui attrapant la main.

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(#)Sujet: Re: La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.  |   Mer 19 Fév - 14:29
Mackenzie &
Gabriel

Don't get too close, It's dark inside. It's where my demons hide.
J'étais allongée sur mon lit dans le noir depuis 1h environ. Paisley m'avait laissé pour que je puisse dormir, mais même si j'étais épuisée, je n'arrivais tout simplement pas à fermer les yeux. Lorsqu'ils se fermaient, je pouvais revoir les mains de Tommy se refermer sur mon cou. Je préférais rester éveillée. Je me sentais agitée aussi, j'avais envie de changer de position constamment, mais mes côtes et mon épaule me faisaient souffrir. Après avoir parler un peu avec moi, Paisley m'avait amené mon téléphone qui était tomber dans le salon un peu plus tôt. J'avais beaucoup de textos et d'appels manqué de Gab, mais je n'avais pas eu la force de répondre pour l'instant. Je sais que ma coloc l'avait contacté pour lui dire que je n'avais pas pu me rendre au boulot, où j'étais supposé le retrouver, mais sans plus. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète.

À l'hôpital, le docteur m'avait dit que j'avais deux côtes de fracturées, mon épaule avait été disloquée, elle était maintenant replacée et reposait dans une atelle. J'avais aussi une commotion cérébrale dû au moment où Tommy avait cogné mon visage contre le mur. Sur mon cou, on pouvait voir les traces des mains de mon ex petit-ami... Tout comme sur mon visage et sur mon corps en général. Tommy n'avait jamais hésité une seule seconde à me blesser, il m'avait toujours vu comme un moyen de passer sa colère, ses émotions. Il avait toujours voulu avoir ce contrôle sur moi, cette emprise. Sauf que cette fois avait été bien pire parce qu'il avait réalisé que je n'étais plus sous son emprise. C'était un message, une vengeance. Jamais il ne m'avait fait mal comme ça avant. Il voulait que je comprenne que si je n'étais pas avec lui, je n'étais pas en sécurité. Même si l'agression avait eu lieu chez moi, c'était tout de même ici que je me sentais le plus en sécurité, enfin pour l'instant. Quand j'étais à l'hôpital, j'avais paniqué. C'est pour ça que j'ai voulu rentrer immédiatement, j'avais l'impression d'être plus vulnérable encore, d'être exactement là où il voulait que je sois.

Étant perdue dans mes pensées, je ne vis pas ma porte de chambre s'ouvrir. Seulement une silhouette se glisser à l'intérieur. Je me redressai subitement pour ouvrir ma lampe, chose qui m'arrachai un petit soupir de douleur et vu qu'il s'agissait de Gabriel. Je me laissai retomber doucement sur mon lit et évita son regard alors qu'il prenait ma main dans la sienne. Une bouffée de réconfort m'envahit simplement en sentant sa présence. J'étais contente de le savoir là, c'était rassurant, mais en même temps j'aurais aimé qu'il n'ait jamais à me voir comme ça : faible, mal en point, loin de l'image qu'il s'était fait de moi. J'arrivais juste à me répéter dans ma tête d'être forte. « Je.. Je vais bien. » arrivai-je à dire en faisant un très faux et très léger sourire. À peine notre histoire commencée, il allait vite s'apercevoir que je n'étais un paquet de problèmes et que je ne valais pas la peine. Ça me rendait triste, mais je savais depuis la première fois que j'avais posé mes yeux sur lui que Gab était trop bien pour moi. « Je suis désolée de t'avoir posé un lapin. » dis-je ensuite en baissant les yeux.



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Gabriel S. Baker
Gabriel S. Baker
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(#)Sujet: Re: La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.  |   Mer 19 Fév - 16:14
La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.
Je l’avais senti, et je ne m’étais pas trompé. Il s’était passé quelque chose. Quelque chose de grave. L’appel de Paisley me l’avait confirmé. Sans plus attendre, je m'étais rendu chez les filles. Le sms de Paisley n’était pas clair et pas vraiment rassurant. A mon arrivée, c’est elle qui m’ouvrit. Nous qui avions l’habitude de bavarder, nous nous étions juste salués avant qu’elle ne m’indique où se trouvait Mackenzie. Je savais que Paisley ne vivait pas des choses faciles en ce moment, mais là, ce n’était pas vraiment ma priorité.

Mackenzie était dans le noir, mais ne dormait pas. Le simple fait d’ouvrir la porte la fit se redresser plus que rapidement. Okay elle n’était donc pas rassurée. Je m’approchai d’elle lentement. Sous la lumière de sa lampe, je découvris son apparence. Son visage était tuméfié et c’est à cet instant que je réalisai la gravité de la situation.  J’avais un tas de question à lui poser. Avait-elle vu son agresseur ? Où tout cela s’était-il passé ?... Mais je savais que ce n’était pas le moment. Elle avait besoin de dormir, cela pouvait attendre demain. « Tu es une très mauvaise menteuse, tu sais ? » dis-je simplement en m’accroupissant près d’elle. Non, elle n’allait pas bien. Elle était terrifiée et je pouvais le lire dans ses yeux. Je me sentais totalement impuissant face à la situation. Je ne savais pas quoi faire ou quoi dire pour la rassurer, pour que ça aille mieux. « C’est pas le plus important là. » Non, je m’en fichais pas mal qu’elle m’ait posée un lapin. J’attrapais sa main et de mon pouce commençai à la caresser. « Qu’est ce que t’ont dit les docteurs ? » Bon si elle était déjà sortie, c’est que physiquement ce n’était pas si grave, mais psychologiquement je doutais que ce soit aussi simple. « Je vais rester là cette nuit… sauf si tu préfères rester seule. » Elle n’avait peut-être pas envie de me voir.

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(#)Sujet: Re: La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.  |   Mer 19 Fév - 17:26
Mackenzie &
Gabriel

Don't get too close, It's dark inside. It's where my demons hide.
Je me sentais mal d'avoir inquiété Paisley et de l'avoir fait attendre après moi à l'hôpital. Elle avait ses propres problèmes, elle était enceinte après tout. Elle avait besoin de se reposer. Au final, elle avait eu plus de stress que nécessaire. Même chose pour Gabriel en fait, il avait sa vie, ce n'était pas pour rien qu'on ne s'était pas revu depuis Londres. Il avait été occupé, moi aussi et là je venais de le déranger avec mes problèmes. C'est exactement pour ça que j'avais du mal à bien m'entourer. Je n'aimais pas apparaitre comme la victime qui avait besoin d'aide, donc j'avais tendance à m'isoler et à m'éloigner des gens que j'appréciais. Je ne devais pas faire ça ici, je ne devais pas retomber dans mes vieilles habitudes. C'était difficile de ne pas laisser Tommy détruire tout ce que j'avais construis pour moi-même à Miami. J'avais l'impression que ma tête allait exploser tellement j'étais partagée et déchirée sur comment gérer ça.

Une partie de moi avait envie de laisser la colère m'envahir et de me battre pour ne plus jamais que ça arrive. J'avais envie de ne pas me laisser faire, me laisser rabaisser mais... Je n'étais pas certaine que j'avais assez d'énergie pour le faire. L'autre partie se laisserait bien envahir par la terreur et voulait protéger les gens qui étaient dans ma vie. Peut-être que tout irait mieux si je retournais tout simplement à Baltimore? Je ne savais pas trop quoi faire.

L'entrée de Gabriel dans ma chambre m'avait prise par surprise. J'avoue que je ne m'attendais pas à ce qu'il débarque à cette heure. Je ressentis de la peur jusqu'à ce que je vois son visage. Présentement, il n'y avait rien de plus réconfortant que de le voir. J'étais tout de même assez mal à l'aise qu'il me voit comme ça. J'aurais aimé qu'il puisse voir la Kenzie qu'il a vu à Londres à tous les jours. Ce n'était malheureusement pas ma réalité. Je fis semblant de bien aller, mais je mentais mal et surtout.. Le coeur n'y était pas. Je laissai échapper un très léger rire. « Mouais. On m'a déjà dit. » répondis-je simplement. Je n'allais pas bien, mais de le dire à voix haute, j'en étais incapable. Je pointai le fait que je lui avais posé un lapin, mais il s'en fichait bien. Le contact de sa main avec la mienne faisait du bien. Il me demanda ce que les docteurs m'avaient dit, Paisley lui avait donc dit que nous étions allés à l'hôpital. « Eum... Ils ont replacé mon épaule. » commençai-je en pointant l'atèle. « Sinon... J'ai une commotion cérébrale et mes côtes seront sensibles pour un moment. J'en ai quelques-unes de fracturées. » énumérai-je de façon assez neutre. J'expliquai mes blessures et c'est comme si ce n'était pas moi qui les avaient. J'avais l'impression d'être déconnecté de la réalité en ce moment. « Ça va aller. » dis-je simplement. Je ne sais pas trop qui j'essayais de convaincre, lui ou moi-même.

Gabriel me proposa de rester avec moi pour le reste de la nuit... Si je le voulais. Bien sûr que je le voulais, je n'avais pas envie d'être seule et je pense que Gab était la seule personne avec qui je pouvais réellement me sentir en sécurité. Avec lui, c'est comme si le monde extérieur cessait d'exister et c'était exactement ce dont j'avais besoin en ce moment. J'hochai simplement la tête pour lui faire comprendre que oui, j'aimerais qu'il reste. Tout en me tassant pour lui faire de la place, j'agrippai son bras pour le tirer un peu afin qu'il vienne s'étendre à côté de moi. Je grimaçai un peu parce que mes côtes étaient très sensible, mais la douleur passa rapidement. Les médicaments de l'hôpital faisaient encore un peu effet alors c'était pas SI mal. Dans mon lit, j'étais allongée face à Gab et j'avais appuyée doucement mon front contre son menton. Je ne me sentais pas prête à le regarder dans les yeux. Après un moment de silence, j'inspira doucement pour me donner du courage. « C'est Tommy... » commençai-je par souffler doucement. « Il est entré ici. Je lui ai ouvert la porte, je savais pas. » dis-je ensuite en sentant une larme coulée sur ma joue. Oh mon dieu, JE lui avais ouvert la porte. Je n'avais pas vérifié avant. J'avais été tellement stupide.



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Gabriel S. Baker
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(#)Sujet: Re: La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.  |   Mer 19 Fév - 18:17
La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.
La voir ainsi, bien que chez elle, ne me rassurait pas vraiment. Elle avait le visage recouvert de bleues et lire c’est que je sentais que psychologiquement le traumatisme était bien pire ! Je lui demandais comment elle se sentait, mais c’était une question idiote. Elle n’allait pas bien, je le voyais bien. Néanmoins, elle préféra prétendre le contraire. Je ne sais pas qui elle essayait de convaincre. Elle ou moi ? Dans les deux cas, c’était un échec.  J’essayais de ne pas laisser ma colère ressortir, mais vraiment ça me mettait en rogne de la voir dans cet état à cause d’une personne.

Les docteurs avaient eu pas mal de travail et je ne comprenais pas qu’elle soit déjà dehors. J’imaginais qu’elle avait dû insister pour sortir.  Je grimaçais à l’attente de ses multiples blessures. Il lui faudrait du temps pour guérir et se sentir mieux. « Oui ça va aller… » dis-je dans un demi-sourire. Il le fallait. « Je suis là de toute façon. »  Ma présence était probablement inutile. Je n’étais ni médecin, ni psychologue, mais c’était une façon de lui faire comprendre que je comptais bien rester.  Elle me fit signe de rester. Je crois qu’elle avait bien besoin de sentir une présence familière même si ce n’était pas pour parler. Je retirai rapidement mes chaussures et m’installai près d’elle. Je ne posai pas de questions sur les circonstances de l’agression. Cela s’était passé il y a seulement quelques heures et je pouvais comprendre qu’elle n’ait pas envie d’en parler. On resta dans cette position et dans le silence pendant un long moment. Finalement, elle le brisa et à ses mots, mon corps se raidit. J’aurais dû m’en douter ! Je serai le poing, tentant de calmer ma colère. Il était entré ici et s’en était pris à elle, comme ça… Comment avait-il pu trouver son adresse ? L’espionnait-il ? Mon dieu, tout cela me mettait hors de moi.  Je sentis la voix de Mackenzie se briser, ce qui me mettait encore plus hors de moi.  « Tu n’as pas à t’en vouloir d’avoir ouvert cette porte. T’étais chez toi et comme tout le monde, t’as le droit de te sentir en sécurité en ouvrant la porte. » Elle ne me regardait toujours pas, mais je sentais qu’elle pleurait. Elle avait toutes les raisons au monde d’être mal ! Je me décollai légèrement l’obligeant à me regarder. Nous étions dans le noir, mais nos yeux étaient à présents acclimatés à la pénombre et je discernais très bien son visage. « Je vais prendre ma journée demain, et les autres jours s’il le faut. Tu vas aller porter plainte. C’est la seule chose à faire. Il faut qu’ils arrêtent ce malade avant qu’il ne continue. » dis-je simplement. Je sentais qu’elle allait s’opposer à mes propos, c’est pourquoi je la devançais en reprenant la parole. « Je sais que t’as peur, et c’est justement pour ça qu’il faut faire quelque chose. Il sait où tu habites. Il ne va pas s’arrêter là. » J’avais vécu pendant quasiment 10 ans sous le même toit qu’une ordure similaire. Ca ne s’arrêtait jamais. Tout cela me rappelait mon passé et je savais pertinemment qu’il fallait faire quelque chose maintenant avant qu’il ne soit trop tard. Ces mecs ne s’arrêtent jamais. Qui sait ce qu’il pourrait lui faire endurer d’autre ?! « Je viendrai avec toi okay ? Ca va aller… »  Il le fallait.

« Tu devrais essayer de dormir un peu maintenant. » Je sentais bien qu’elle était épuisée. Qui ne le serait pas après tout ça ? Elle luttait simplement pour ne pas dormir. Peut-être avait-elle peur de revoir toutes ces images en fermant les yeux. « Je suis là et t’es en sécurité ici. » dis-je déposant un baiser sur son front. Mais ce n’était pas totalement vrai, du moins pour la deuxième partie de mes propos. Elle s’était fait agressée ici même, preuve qu’elle n’était pas vraiment en sécurité.

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(#)Sujet: Re: La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.  |   Jeu 20 Fév - 20:05
Mackenzie &
Gabriel

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Entendre Gabriel me répéter '' ça va aller'' me fit le croire un peu. Comme si le fait que quelqu'un d'autre me le dise rendait ça plus véridique. Il me rassura en disant qu'il était là. Il le disait probablement simplement pour que je n'en doute pas, mais il n'avait aucune idée à quel point sa présence me faisait du bien. J'étais vraiment contente de pouvoir compter sur lui, mais en même temps... Tout ça, nous.. C'était très nouveau et j'avais l'impression d'être ''trop'' en ce moment. Trop à gérer et qu'il n'avait pas spécialement besoin de cela dans sa vie. Je lui demandai tout de même de rester parce que j'avais juste envie d'être dans ses bras.

Il grimpa dans mon lit et vint se coller doucement contre moi. Il respectait mon silence et n'ajouta rien, me laissant ce moment pour réfléchir et me détendre un peu. Je me sentais bien, mais ce serait de mentir de dire que je me sentais entièrement en sécurité. Par contre, une pensée me trotta en tête. Je voulais dire ce qui s'était passé avec Tommy à Gabriel parce que ça pouvait l'affecter aussi. La dernière chose que je voulais était qu'il s'en prenne à lui parce qu'il était avec moi. Ça m'inquiétait encore plus que ce que Tommy pouvait bien me faire subir d'autre. Et comme Gab savait déjà pas mal de trucs sur mon passé - merci à Nick - je n'aurais pas besoin de lui expliquer l'histoire au complet. Je sentis le corps de Gab se raidir un peu et il décolla son visage du mien pour pouvoir me regarder dans les yeux. Je l'écoutais me parler et les larmes coulèrent un peu plus sur mon visage. Je détestais tellement pleurer, mais c'était juste hors de mon contrôle. J'allai parler pour mentionner que non, je ne voulais pas porter plainte, mais Gabriel me devança. «Pas demain... Il faut que ce soit demain? » demandai-je. Pour l'instant, je ne me voyais même pas être capable de sortir de mon lit. L'idée de sortir dehors et d'avoir aucune idée d'où était Tommy me terrifiait. Ça me fâchait de me laisser atteindre comme ça. La phrase de Gab '' Il ne va pas s'arrêter là '' me resta en tête. Qu'est-ce qu'il voulait dire par là? Qu'il pourrait... Faire plus? Avant ce moment, je n'avais jamais imaginer qu'il pourrait m'enlever la vie. J'avais déjà penser à mourir, je m'étais déjà dit que tout serait tellement plus simple comme ça, mais jamais je m'étais dit que ça pouvait être Tommy qui me l'enlève. Ça faisait peur de voir ça comme ça.
J'hochai la tête simplement parce que j'étais fatiguée et je ne voulais pas m'obstiner sur le fait de porter plainte ou non. Surtout que Gab était têtu. « D'accord... » dis-je pas tout à fait convaincue. Gabriel me suggéra ensuite de dormir. C'est vrai, j'étais épuisée, mais j'avais peur de dormir. J'hochai encore la tête, replaçant celle-ci sous son menton, un peu enfouie dans son cou.

Je pouvais sentir son parfum et c'était réconfortant. C'était dommage que la première fois que j'allais dormir près de lui soit dans ces circonstances. Je fermai les yeux doucement...
À sa seconde phrase, je levai à nouveau ma tête vers lui.  « J'apprécie vraiment que tu sois là Gab mais... Tu sais que tu n'as pas à faire ça ? Être là? Je sais que c'est vraiment lourd et je... Ce n'est pas ta responsabilité.. De t'occuper de moi. » lui dis-je. C'était ma façon de lui dire qu'il ne me devait rien et qu'il avait encore le temps de s'enfuir j'imagine. C'était vrai, je n'étais pas sa responsabilité et il n'avait pas à endurer tout ça.






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Gabriel S. Baker
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(#)Sujet: Re: La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.  |   Ven 21 Fév - 11:34
La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.

Je ne voulais pas la brusquer et préférai ne rien demander concernant les circonstances de son agression. Cela pouvait attendre le lendemain. Là, elle avait simplement besoin de repos. C’est elle qui m’en parla. Elle avait peut-être besoin d’être rassurée ou juste d’être franche avec moi. Peu importait la raison au final. Cela me rendait malade de savoir que non seulement de lui avoir pourri la vie par le passé, son ex avait décidé de la lui pourrir maintenant. Il était rentré là, chez elle et lui avait fait du mal. La seule solution à ce stade était la plainte. Avec ses blessures, il la prendrait au sérieux et avec un peu de chance, retrouverait rapidement ce connard. J’étais persuadé que son ex ne s’arrêterai pas là. S’il avait retrouvé Mackenzie ici, chez elle qui plus est, ce n’était pas juste pour se « défouler » et repartir. Ca ne s’arrêterai pas et à mes yeux, il était hors de question que cela recommence. Mackenzie ne semblait pas rassurée par mes propos. Comme si elle avait peur de porter plainte, peur que cela ne soit pire. Je comprenais tout à fait son opinion. Ma mère n’avait jamais porté plainte et ce pour les mêmes raisons, mais à l’époque, j’étais trop jeune et trop endoctriné pour la pousser à le faire. Là, les choses étaient différentes. Alors oui, peut-être que la plainte n’était pas la solution, mais… c’était pour l’instant la seule idée que j’avais. Finalement, elle accepta, mais je sentis que c’était simplement pour mettre un terme à cette discussion. « On en reparlera demain, okay ? » Pas besoin de la brusquer dès ce soir. Elle n’avait pas besoin de ça.

Je lui conseillai de dormir. Il était déjà très tard, ou très tôt, tout dépendait comment on se positionnait, et il fallait qu’elle se repose. Je tentai de la rassurer une dernière fois, mais comme on dit : les paroles s’envolent et ne valent pas grand-chose. Cela raisonna comme une promesse, mais ça ne l’était pas. Je ne pouvais pas lui promettre qu’elle était en sécurité ici, alors qu’elle était loin de l’être. « Tu veux déjà me virer ? » tentais-je dans un léger sourire. Ce n’était peut-être pas le moment de tenter un brin d’humour, mais en même temps ce n’était pas en ressassant ce qu’il venait de se passer qu’elle irait mieux. « Tu devrais savoir à force que je suis assez obstiné dans ce que je fais. » Non, je ne comptais pas là lâcher dès maintenant. Même si nous ne nous étions pas rapprochés à Londres, je ne l’aurais pas fait et aurais été là pour elle. « Maintenant dors, okay ? »

Son sommeil fut agité et elle se réveilla plusieurs fois en sursaut. Le mien fut quasi inexistant. C’est aux alentours de 8h30 que je décidai de me lever. Mes jambes étaient endolories de rester dans cette position. De toute façon, je n’arrivai pas à dormir. Je fis attention à ne pas réveiller Mackenzie qui dormait, toujours de façon agitée, mais au moins elle se reposait. L’appartement était vide. Paisley avait laissé un mot, comme quoi elle était partie, qu’elle avait quelque chose à faire, mais qui s’il y avait le moindre soucis, Mackenzie pouvait l’appeler. Quant à l’autre colocataire, qui était inconnu à mes yeux, il n’était pas là non plus.

Dans un premier temps, je me rendis dans la salle de bain pour me mettre un coup d’eau au visage. Les cernes trahissaient mon manque de sommeil. J’en profitais pour appeler la directrice du foyer pour l’informer que je ne pourrais pas venir travailler car j’avais des problèmes personnels. Je n’étais pas du genre à louper le boulot pour m’octroyer un moment de plaisir. Bien au contraire, je répondais toujours présent s’il manquait du monde et même si j’étais malade. Ma directrice le savait, voilà pourquoi elle ne posa aucune question. Je devais juste la tenir au courant pour les jours suivants. Après cela, je retournai dans la cuisine, voir si je trouvais de quoi faire un petit-déjeuner. Il y avait une boulangerie non loin, mais il était hors de question que je laisse Mackenzie seule. Peut-être que ce fou était là, dehors, à l’espionner, attendant simplement que la voie soit libre. Tant pis pour les bonnes viennoiseries. On se contenterai d’un café avec des biscottes. Je mis le tout sur un plateau chercher en fouinant un peu avant de retourner dans la chambre de Mackenzie. Elle se réveillait tout doucement, et je supposais que ma recherche d’ustensiles et d’ingrédients dans la cuisiné y était pour beaucoup. Disons que je n’étais pas la personne la plus discrète qu’il soit… Je posais le plateau sur le lit à ses côtés. « Bon, j’ai fait avec ce que j’ai trouvé, mais vos placards sont aussi vides que les miens ! » plaisantais-je dans un léger rire. « Tu te sens mieux ? » demandais-je. Bon cette question se situait plutôt du côté physique que psychologie.
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(#)Sujet: Re: La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.  |   Ven 21 Fév - 22:38
Mackenzie &
Gabriel

Don't get too close, It's dark inside. It's where my demons hide.

Gabriel avait été incroyablement patient et compréhensif depuis son arrivée dans ma chambre. Il reconnaissait mes limites, ne parlait pas s'il sentait que je n'en avais pas envie et surtout, ne m'harcelait pas de questions. Bref, il était parfait. Je me sentais vraiment chanceuse de l'avoir à mes côtés en ce moment. C'est comme s'il savait exactement comment me rassurer et me faire sentir mieux. Gab était exactement le genre de personne que j'aurais voulu avoir dans ma vie toutes ces dernières années. Le fait de l'avoir maintenant pouvait changer bien des choses pour moi. Malheureusement pour moi, j'avais du mal à accepter de l'aide externe et des bons conseils. Je tentai donc de dire à Gab qu'il n'était pas obligé de rester et d'être là pour moi. Après tout, nous n'étions pas mariés ou rien, il n'avait pas d'obligations envers moi et ne me devait absolument rien. Je voulais qu'il sache qu'il pouvait quitter à tout moment et que je ne lui en voudrait pas, au contraire je comprendrais. Évidemment, Gab étant Gab, il le prit avec un brin d'humour. Ça faisait du bien. Ça m'arracha même un léger sourire. Je secouai la tête doucement. « Non, non.. Pas du tout. Je veux juste que tu saches que je comprendrais si c'était trop et que tu changeais d'avis à mon sujet. » dis-je ensuite. J'avais l'habitude d'être trop compliquée et que les bonnes personnes s'éloignent de moi. Je ne leur en avait jamais tenu rigueur. Gabriel tenta, à sa façon, de me dire qu'il n'allait pas me lâcher. Je le regardai un instant dans les yeux et accepta simplement sa réponse, sa présence. « Merci. » lui dis-je simplement. Je déposai un léger baiser sur sa joue, puis fermai les yeux pour tenter de dormir.

Je me réveillai plusieurs fois durant le peu d'heures de sommeil que je tentai d'avoir. J'avais l'impression que je pouvais encore sentir les mains de Tommy autour de mon cou, que je manquai d'air. Chaque fois que je me réveillai en sursaut, Gab était là pour me rassurer, pour me serrer un peu plus fort et pour me dire que tout était okay. Il avait dû passer la pire nuit de sa vie. Sa première avec moi et clairement sa pire. Je m'en voulais, mais je n'avais aucun contrôle là-dessus. J'essayai de respirer, de ne pas sursauter pour ne pas le réveiller, mais c'était plutôt loupé. Je me réveillai doucement, cherchant du bras Gabriel dans mon lit, mais n'y trouvant que du vide. Je relevai un peu ma tête et le vit devant moi avec un plateau contenant de la nourriture. Enfin, contenant le peu de choses que Gab avait pu trouver dans nos armoires. Je laissai échapper un petit rire et me redressa difficilement. Il me demanda si je me sentais mieux. « Oui, je vais bien. » dis-je simplement. Je n'étais pas certaine de cette réponse, mais c'était celle que j'étais habituée de donner. Je n'avais pas trop envie de gâcher la journée de Gabriel et puis... De penser à autre chose m'aiderait forcément. J'attrapai une biscotte dans le plateau qu'il avait déposé devant moi, pas tant par faim, mais surtout pour ne pas parler davantage de comment je me sentais. Au moment d'avaler ma biscotte, je pu sentir à quel point ma gorge me faisait mal. Je portai ma main doucement à ma gorge et simplement d'y toucher faisait mal. Je grimaçai donc et déposai l'autre biscotte que je m'apprêtai à manger. « Tu as dû vraiment mal dormir... Je suis désolée. » lui mentionnai-je.

Je me tassais un peu et lui fit signe de venir s'asseoir sur le lit. Je joins mes deux mains ensemble, jouant avec la couverture nerveusement. « Gab, je sais que tu ne vas pas comprendre mais... Je ne veux pas aller porter plainte aujourd'hui. » dis-je en baissant les yeux. J'avais mes raisons, certaines étaient très personnelles et je ne voulais pas en parler avec Gabriel pour l'instant, ni même avec personne d'autre. Il savait des choses sur moi qui pouvaient me mettre dans la merde avec les autorités et connaissant Tommy, il allait faire en sorte que tout se retourne contre moi donc.. Je ne voulais pas m'embarquer là-dedans. « On peut faire autre chose à la place? » lui demandai-je avec un petit sourire. J'avais besoin de rire, de sourire, de penser à des trucs positifs, de ne pas broyer du noir et m'appitoyer sur mon sort. Je sentais qu'il était en forte opposition avec le fait que je ne voulais pas porter plainte. Je tirai doucement sur son chandail pour l'approcher de moi avec un léger sourire. « S'il te plait. Je veux juste penser à autre chose. » Je collai mon front au sien et fermai les yeux un instant. « Je veux juste passer à autre chose. » concluai-je. J'avais fait mon choix en ouvrant les yeux ce matin, je ne voulais plus être une victime.




Pando
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Gabriel S. Baker
Gabriel S. Baker
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(#)Sujet: Re: La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.  |   Sam 22 Fév - 11:47
La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.

La soirée était pesante, bien plus pesante qu’elle n’aurait dû l’être. Je m’étais imaginé bien des choses sur cette soirée, mais certainement pas ça. Le pire c’est qu’il n’y avait aucune solution possible pour arranger tout ça si ce n’est qu’il soit enfermé en prison. La plainte, voilà la seule solution que j’avais trouvé. En même temps vu les marques de Kenzie et le rapport médical qu’elle devait avoir, les policiers ne pouvaient que la prendre au sérieux. Je ne connaissais pas ce Tommy, mais clairement c’était l’une des pires pourritures que je connaissais.

J’essayais, tant bien que mal, de faire au mieux pour apaiser Mackenzie. Ce n’était clairement pas une chose facile. Ce mec était en liberté et tout ce que je pourrais dire ne pourrait effacer l’idée qu’il pouvait revenir à tout moment. Alors qu’à cet instant précis, elle n’aurait dû penser qu’à elle et son état, non, elle se souciait de moi et du fait que la situation n’était certainement pas facile. Sans mentir, oui, elle n’était pas évidente. Mais il m’en fallait bien plus pour me faire fuir ! Et puis, même si notre relation n’avait pas changé, j’aurais été là. « Arrête, je ne vais pas changer d’avis. » souriais-je. Elle réussit en s’endormir. Ce n’était clairement pas sa meilleure nuit, mais j’espérais tout de même qu’elle puisse se reposer un petit peu…

Le lendemain, je m’occupai de prévenir ma directrice de mon absence du jour et peut-être même des jours à venir. Je savais bien qu’elle allait être embêtée pour me remplacer, mais vraiment, là, je n’avais pas le choix. Je tentai de préparer le petit déjeuner pour Mackenzie, mais on ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup le choix dans la cuisine ! Lors de mon retour dans la chambre, Mackenzie se réveilla. J’espérai ne pas être la cause de se réveil. Suite à ma question, elle affirma allait bien… Je savais pertinemment qu’elle me disait cela pour me faire plaisir. Une nuit ne pouvait pas tout effacer.  « N’y prends pas trop goût, c’est pas mon trucs les petits-dej’ au lit. » plaisantais-je alors qu’elle prenait la première tartine que j’avais préparé. Visiblement, ce n’était pas une bonne idée. Cela me ramena à la réalité et à la soirée qu’elle avait dû endurer.  « C’est sympa de me faire comprendre que j’ai une sale gueule ce matin. » dis-je dans un léger rire. Certains diraient que trop de légèreté dans un tel moment n’était pas concevable, mais j’étais du genre à penser que l’humour était un remède au mal-être. « C’était pas la nuit du siècle, mais il y a eu pire. » dis-je dans un léger sourire.

Mackenzie me fit signe de la rejoindre à ses côtés et c’est ce que je fis. Dès ses premières paroles, je compris que la suite n’allait pas me plaire. Elle ne voulait pas porter plainte aujourd’hui… J’avais l’impression de replonger 20 ans en arrière… Ma mère avait eu le même discours : pas aujourd’hui… Ce n’était jamais le bon jour et elle ne l’avait jamais fait… « Si tu commences comme ça, ça ne sera jamais le bon jour. Je me doute que ça ne doit pas être évident, mais il faut que tu le fasses. » dis-je simplement. J’essayais de ne pas le montrer, mais ça m’énervait de voir qu’un tel con avait pu lui faire si peur qu’elle était incapable de porter plainte. Elle préférait clairement se soumettre. « Mack… il faut qu… » commençais-je alors qu’elle me suppliait presque de faire autre chose de la journée. Elle était têtue et évidemment elle avait vite compris comment faire pour m’amadouer. « Qui me dit que tu ne vas pas reculer demain ? » J’avais comme l’impression que « demain », il y aurait une autre excuse. « Les policiers ont besoin de voir tes blessures pour pouvoir mettre en place des choses pour l’arrêter… »  C’était peine perdue… Elle avait pris sa décision, et je ne pouvais pas la forcer à faire le contraire. « Demain alors… » concluais-je avant de déposer un tendre baiser sur ses lèvres. Ce contact, bien que léger, m’avait manqué.  Je me reculai de quelques centimètres et plongeai mon regard dans le sien. « Je veux pas te forcer à faire quoi que ce soit Kenzie, mais… ma mère a subit ça pendant des années et un jour, j’ai cru qu’elle était morte… et crois moi, si la voisine n’était pas arrivée à ce moment-là, il l’aurait sûrement achevée… » Je n’étais pas à l’aise mais j’avais l’impression qu’elle ne réalisait pas vraiment ce qu’il s’était passé. « Elle était inconsciente, mais il s’en fichait, rien ne l’arrêtait… Ce que je veux dire, c’est que… si tu ne fais rien, il continuera… » dis-je simplement. Je venais certainement de plomber l’ambiance, mais j’avais peur, peur de la perdre. Un silence pesant s'insinua entre nous et je décidai décidai de reprendre la parole. « Allez, c’est ta journée. Qu’est-ce que tu veux faire ? »demandais-je dans un léger sourire.
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(#)Sujet: Re: La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.  |   Sam 22 Fév - 23:10
Mackenzie &
Gabriel

Don't get too close, It's dark inside. It's where my demons hide.

« T'as la même gueule que d'habitude. » rétorquai-je avec un léger sourire. Une gueule que j'adorais voir en me réveillant il faut croire. Il me faisait vraiment du bien et même si son petit-déj était une rare occasion et que j'avais trop mal pour manger, j'appréciais quand même l'attention. J'aimais le fait que Gab ne me prenait pas avec des pincettes. Il ne se gênait pas pour faire les mêmes blagues qu'à l'habitude parce que c'était qui il était. C'était aussi ce dont j'avais besoin. Après tout, la vie continuait. J'hochai la tête à sa réponse, ce n'était pas la nuit du siècle. J'aurais bien aimé lui promettre qu'une nuit avec moi n'était pas toujours comme cela, mais je ne pouvais plus rien garantir.

J'abordai un sujet un peu plus sérieux : porter plainte. Gabriel m'avait fait part, hier soir, qu'il faudrait que j'aille porter plainte aujourd'hui. Je n'avais pas trop eu la force de lui faire comprendre que je ne comptais pas porter plainte du tout. J'avais préféré hocher la tête, mais là je devais lui dire. Évidemment, il n'était pas d'accord. Il comprit que je voulais remettre la tâche à demain... Non je voulais remettre la tâche à ''jamais''. Je ne voulais PAS porter plainte du tout parce que ça allait me mettre dans la merde. En plus, les cas de violences conjuguales comme ça... Ça ne menait jamais à rien. Au pire, Tommy aurait une injonction, une interdiction de m'approcher pendant 1 an, mais il ne payerait pas. Je suppliais donc Gab de faire autre chose aujourd'hui, de passer à autre chose. « S'il te plait. » insistai-je en le regardant dans les yeux.  Il céda plutôt facilement. C'était peut-être la proximité que j'avais avec lui ou bien mes yeux tristes je ne sais pas. Je ne cherchais pas à le manipuler ou l'amadouer, juste à ce qu'il lâche prise. Il commenta en disant qu'on irait demain alors et déposa un baiser sur mes lèvres. Son simple contact me remplissait de chaleur.

À la façon dont il se recula et me regarda, je savais qu'il allait ajouter quelque chose. Gabriel me raconta un truc qui s'était passé avec sa mère, qu'elle avait vécu ça et que son mari l'avait presque achevé. Cela me donna des frissons dans le dos et une boule à la gorge. Mes yeux se remplirent de larmes. Je savais ce qu'il essayait de dire. Que si je ne portais pas plainte, Tommy pourrait bien revenir pour... En finir avec moi aussi. Une larme roula sur ma joue et j'avalai ma salive péniblement. Il me rendait la tâche difficile ce matin Gabriel. En plus, je n'étais pas une bonne menteuse, donc le fait de lui cacher la raison du pourquoi je ne voulais pas porter plaitne... C'était dur. Je lui pris la main alors qu'un silence s'intalla entre nous. Je comprenais très bien ce qu'il voulait me dire et c'est ce qui rendait tout ça encore plus difficile. J'essuyai ma joue et Gabriel rompit le silence avec une question un peu plus légère. «  J'aimerais aller à la plage je pense. Juste sortir d'ici, entendre l'océan et marcher un peu. C'est okay? » dis-je en haussant les épaules. Je ne savais pas trop ce dont j'avais envie, mais la plage fut la première chose qui vint à mon esprit. Je ramassai mes trucs, en fait Gabriel ramassait ce que je lui pointais et on sorti de ma chambre. Je ne comptais pas me baigner, je ne me mettrais certainement pas en maillot de bain avec mes côtes fracturées et toutes bleues donc on avait pas grand chose à trimballer. Au salon, je remarquai que Paisley avait ramasser tout ce qui avait été renversé hier durant mon altercation avec mon ex petit-ami. Je passai tout près du mur qui avait creusé sous l'impact de ma tête et le toucha doucement. C'était  fou de me dire qu'il l'avait rentré tellement fort que le mur avait creusé. Il faudrait réparer ça. Je me tournai vers Gab qui fixait au même endroit aussi, mais je changeai de sujet. « Tu veux passer chez toi pour prendre des trucs? » lui demandai-je.


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