J’étais le bon garçon, celui qui travaillait bien à l’école, qui était gentil, qui avait tout pour plaire à une famille Asiatique. Très tôt, l’on me promit à ma meilleure amie afin de souder nos deux famille et très tôt je compris que ma vie ne m’appartiendrait jamais. Je devais soit reprendre l’entreprise de mon père, soit faire médecine, non pas car j’aimais ça, mais car c’était ainsi que ça devait se passer. Sauf qu’au lycée, les choses devinrent difficile, je plaisais aux filles et j’aimais ça, alors je pris confiance, je me dis que si je pouvais faire des choses par moi-même alors ça serait mieux, plus satisfaisant pour moi. Alors, tandis que j’étais accepté à Harvard où un avenir brillant m’attendait en médecine, je tournais les talons, rejoignant l’armée où je m’épanouie plus vite. J’étais un bon soldat, j’analysais vite, je tirais avec justesse. Rien ne pouvait m’arrêter et en très peu de temps je gravis les échelons jusqu’à finir Lieutenant. J’étais un tireur d’élite hors pairs, j’avais tout pour plaire, sauf que je n’avais pas suivi le chemin tracé par mes parents. Ils m’en voulurent énormément, je gâchais mon avenir et celui de la famille pour quelque chose de futile, de pas important, alors en contre parti et car ils restaient mes parents, j’acceptais d’épouser Lucy. Elle était ma meilleure amie, jamais elle n’avait été autre chose, mais la pression était de toute évidence trop forte dans les deux cas, alors l’on céda, quitte à être malheureux toute notre vie.

Pour ne pas arranger la situation, je fus envoyer sur le front où je reçus une première balle allié d’un jeune soldat beaucoup plus nerveux que moi. Rien de grave, du moins rien qui ne me fit rentrer, mais c’était le début des ennuies. Le Major de mon unité était compliqué, arrogant, sur de lui, mais surtout il se cachait, il n’assumait rien. Certes il avait bien aidé quelques gars à s’en sortir, mais lorsque je fus en difficulté, lorsque je refusais de tirer sur un gosse pour éliminer une menace minime, il me descendit en cours martial. Ce mec devait sauvé son cul, je le savais bien, si les soldats avaient remarqué son petit jeu, bien évidemment que d’autre avaient vu le mien, mais c’était un nouveau coup de couteau dans le dos, une nouvelle balle tiré par mon propre camps… Cette façon de sauver les USA n’avaient rien de ce que j’avais espéré, voulu…

Les rares fois ou je revenais au pays, c’était davantage pour passer devant une myriade de mec tous incapable de me dire ce qu’il se passait vraiment sur le front, mais faute de personne plus doué que moi avec un sniper, j’y retournais toujours et ce jusqu’au début de l’hiver. J’avais pris une balle, elle aurait pu me tuer, d’ailleurs elle faillit, mais je m’en sortis de justesse. Je fus renvoyé au pays, à San Francisco avant d’être envoyé à Miami le temps que l’on me déclare inapte. Mon bras d’appuie tremblait depuis le choc, je ne pouvais pas rester dans une position trop longtemps et cela faisait de moi un homme inapte au combat. Alors je fus réformé, remercié gracieusement alors que quelques mois plutôt encore j’étais suspecté d’haute trahison. L’on me rendit ma liberté et avec elle, je découvris le vide de vivre ici. Lucy m’avait suivi naturellement, s’éloigner de nos familles nous pesait moins à elle comme à moi. Moins de réflexion sur notre absence d’enfant, moins de remarque sur l’état de nos vies… Après, elle elle réussissait. Elle était dans un grand cabinet d’avocat, on avait une magnifique maison dans une banlieue riche, on avait un chien, on avait tout d’un couple heureux, mais ce n’était pas assez pour les autres et aujourd’hui… Cette relation était vide, une angoisse même.

J’avais pourtant passé des semaines à occuper ma convalescence en faisant quelques travaux dans la maison, en me donnant l’illusion qu’à 34 ans, ma vie finirait enfin par prendre un sens. Mais je ne pouvais pas sauver le monde, je pouvais à peine faire le bien. Ma femme était malheureuse, moi aussi et le pire de tout, c’est qu’avec mon cv, qu’avec cette blessure, personne ne voulait m’offrir une chance d’avoir un travaille réellement stimulant. En fait seul un café moderne de la ville avait bien voulu de moi. L’idée était de me faire commencer comme simple Barista avant de devenir manager d’une équipe car de par mon expérience je devais pouvoir guider une équipe, mais avant ça… J’allais simplement devoir servir du café ? C’était dramatique de se dire que j’en étais arrivé là, que le garçon que j’étais n’avait pas plus réussit sa vie. Mais avec les factures, Lucy avait beau gagner de l’argent, j’avais une illusion de vie parfaite à tenir, des prêts à rembourser et… Je me noyais, tout simplement. J’avais besoin de vivre, d’une vie à moi, de quelque chose ou je pouvais me sentir bien. J’avais simplement besoin de ne pas vivre pour quelqu’un d’autre pour une fois, de pas simplement répondre à des critères, cocher des cases et c’était terriblement égoïste de penser ça, mais est-ce que quelque chose pouvait enfin donner un sens à ma vie ? Est-ce que je pourrais être heureux, juste pour une chose ?

Ça semblait trop demander.