(#)Sujet: Re: "we'll go slow and high tempo" eliam | Jeu 5 Mar - 16:44
Il était vraiment désolé d’apprendre que j’étais marié et pas gay. Enfin désolé, j’aurais davantage dit déçu, mais l’idée était là. Il aurait préféré que les choses soient autrement, je m’en doutais bien et à vrai dire, si c’était une femme… La solitude faisant, j’aurais peut-être été plus enclin à ignorer l’importance de mon mariage, mais ici et maintenant… Je n’avais beau rien avoir contre la nouveauté, mais c’était peut-être un peu trop pour moi là… Me demandant donc d’arrêter de m’excuse alors que je n’avais rien fait, je sentis le malaise reprendre du terrain, me noyer alors qu’il n’y avait de toute évidence plus grand chose à faire. Sauf me poser des question sur ma femme et sur pourquoi j’étais pas encore rentré. J’avouais que plus il parlait, moins j’avais vraiment envie de mettre fin à cette discussion. C’était sans doute stupide car c’était assez génant, mais il était… Incisif ? Je ne saurais pas comment le dire, mais il y avait quelque chose d’assez fascinant à le regarder faire. Il n’était pas le genre à qui l’on disait non. Souriant donc malgré moi en l’entendant me qualifier de canon, je perdis ce dernier lorsqu’il amorça une fin de discussion pour en rester là. Je n’allais pas le blâmer, mais pour ce soir, je préférais être gêné avec lui que rentrer chez moi, dans cette vie bien rangée qui n’avait rien d’intéressant. J’avais besoin de respirer, de pas me dire que ma vie s’était entièrement écroulé ici. « Elle est pas à la maison… » répondis-je alors un peu précipitamment, c’était sans doute pas la bonne façon de retenir quelqu’un et à bien y réfléchir les sens caché de cette phrase étaient définitivement pas ceux que je voulais, enfin je crois, mais je ne voulais pas qu’il parte. « Elle est souvent en déplacement. » ajoutais-je comme si le sous entendu pouvait changer.
« Je suis pas gay, t’as rien à faire avec moi, car sauf… Car rien, mais… En fait je crois que ça faisait juste du bien de pas être invisible et t’as pas l’air d’être inintéressant comme gars… », sauver une discussion normal était bien plus compliqué, surtout quand en y réfléchissant bien, y’avait plus que des mots agréable, c’était bien l’ensemble qui était agréable, « Et c’est agréable d’entendre qu’on est canon, même de la bouche d’un homme. », il fallait être honnête. « Alors même si t’as beaucoup de travail, tu me dois trente minutes non ? » demandais-je dans un sourire malhabile. « Dis comme ça on dirait que je te propose un plan de trente minutes, et même si ça te plairait, je suis pas un mec facile ! », l’humour, c’était ma seule défense, mais elle était ridicule.
Il y avait SOS amitié pour ça, ou Facebook encore, mais là, c’était l’idée de passer une soirée un peu différente qui me poussait à agir. « Plus sérieusement je te retiens pas, je veux pas avoir l’air si désespéré. », même si je l’étais sans doute. « Parler avec un inconnu peut pas t’aller ? Je veux dire vu ce que j’ai vu sur la table, t’as l’air de faire un travail soit important, soit hyper prenant, t’as forcément des choses à raconter ou à expliquer sans que ce soit pour te vendre et gagner un coup d’un soir ! Après je juge pas, j’ai fait pareil à une époque, mais tu dois avoir d’autre chose à offrir que du sexe. T’as pas l’air con, au contraire même, tu dois forcement être aussi intéressant habillé que nu, alors quitte à pas coucher avec quelqu’un ce soir, autant essayer de partager un moment avec un inconnu qui puisse être intéressant ! Même si je doute avoir autant de truc à raconter que toi ! », je m’épuisais, en fait j’étais épuisé, mais j’avais surtout envie d’un truc, « J’ai pas envie de rentrer chez moi et de retrouver ma vie. Alors je t’impose rien, mais cette ville serait sans doute moins angoissante si il s’y passait au moins un truc intéressant aujourd’hui. », mais pitié, me laisse pas rentrer et faire face à mon chien.
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(#)Sujet: Re: "we'll go slow and high tempo" eliam | Jeu 5 Mar - 19:22
“We'll go slow and high tempo.” Même s’il n’a plus aucune raison d’être là, ça ne veut pas dire qu’il se précipite à la porte, au contraire. Mais pour les quelques secondes que l’ingénieur perd à finir d’une seule traite son verre de whisky, il se retrouve avec une autre situation inattendue. Une fois n’est pas coutume, il n’a vraiment aucune idée de ce que cherche vraiment Elias, mais s’il se fiait uniquement à son instinct, il prendrait les quelques mots qui suivent pour une invitation à beaucoup plus que seulement rester pour discuter. Officiellement et à jamais dépité par cette soirée qui aurait pu être incroyable, Liam repose son verre vide sur la table et observe le visage de l’homme en écoutant ses explications hésitantes d’une oreille plus que distraite. Tout ce qui vient après “ma femme n’est jamais à la maison” n’a pas grand intérêt pour Liam, de toute façon. Tout ce qu’il en conclut, c’est que ce mec et lui partagent visiblement au moins un point commun : ils sont seuls et paumés dans ce coin du monde. Et ils n’ont rien à faire ni personne à retrouver ce soir. “Je ne cherche pas vraiment à me faire des amis.” souffle-t-il, même si ce n’est pas tout à fait ce qu’Elias vient de lui proposer. Il ne faut pas être devin pour comprendre que c’est quand même plus ou moins ce qui risque de se produire s’il commence à connaître personnellement le type qui va lui servir son café tous les matins pour une durée encore indéterminée. Et franchement, ça ne l’enchante pas. Il voulait juste un coup d’un soir, facile et sans attache, pour faire passer le manque et se rappeler que toute relation n’est pas forcément un désastre. Pourquoi est-ce qu’il ne peut jamais avoir ce qu’il veut ?
Un soupir lui échappe au moment exact où il accepte de baisser les armes. “Ok, très bien.” lâche-t-il, plus pour lui-même que pour Elias. “Je n’ai pas envie de rentrer, moi non plus.” avoue-t-il. De toute façon, il y a peu de chance que ce mec arrive encore à le supporter à la fin de cette soirée. C’est souvent comme ça que ça passe, alors qu’est-ce qu’il risque ? De se réveiller encore frustré demain matin, exactement comme il le prévoyait au départ. Rien, pour ainsi dire. “Mais on va s’épargner les banalités à propos du travail et autres conneries du genre, d’accord ? Je ne fais pas dans les gentilles petites conversations polies et puisque je n’ai aucune chance de te ramener dans mon lit, je ne vois pas pourquoi je ferais semblant.” Au moins, on ne pourra pas l’accuser d’avoir piégé ce pauvre homme juste pour s’amuser. Il est ce qu’il est et si Elias veut de sa compagnie, il aura droit à la version non-censurée, fin de l’histoire.
“Je préfère plutôt que tu m’expliques pourquoi tu détestes tellement ta vie.” exige-t-il, car ça ne sonne clairement pas comme une question, même si ce n’est pas vraiment un ordre. “Je veux bien croire que servir du café toute la journée n’était pas forcément ton rêve de gosse, mais de quoi tu peux bien avoir à te plaindre ? Visiblement, tu as trouvé la femme de tes rêves, vu que tu ne t’envoies plus tout ce qui bouge, Miami n’est pas une ville si terrible que ça objectivement… Alors qu’est-ce qui t’angoisse tellement que t’es prêt à supporter mes tentatives de coucher avec toi encore au moins trente minutes ?” Parce qu’il ne va pas mentir à ce sujet non plus : il va recommencer à essayer à un moment ou à un autre. Il est comme ça. Pas tellement que ça l’obsède, juste… qu’il aime flirter avec les gens. En grande partie ceux que ça met mal à l’aise. Ceux qui entrent dans son jeu aussi.
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(#)Sujet: Re: "we'll go slow and high tempo" eliam | Jeu 5 Mar - 21:42
Au moins il n’y avait que très peu de doute sur ses intentions et sur le coeur qu’il mettrait à cette discussion. Avançant quelques arguments convaincant ou non, il finit toutefois par accepter, avouant au passage qu’il n’avait de toute façon pas très envie de rentrer chez lui non plus. C’était déjà ça de gagner et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi, mais ça me soulageait, du moins jusqu’à ce qu’il ne reprenne la parole en étant un peu plus directe sur les efforts qu’il fournirait dans cette discussion. Il ne voulait pas de banalité, il voulait quelque chose d’autre à savoir pourquoi je détestais ma vie. J’avouais que la question était cash et un peu déstabilisante, comme un peu toute cette discussion. Pour lui si servir du café était en effet potentiellement loin d’être un rêve, j’avais quand même la femme de mes rêves vu que je refusais de m’envoyer tous ce qui bougeait… Saisissant ma bière pour la première fois, j’en bus une longue gorgée en imaginant déjà comment j’allais pouvoir répondre sans mettre à plat des années et des années de mensonge. Ca me semblait d’avance compliqué, mais est-ce que ce mec m’en voudrait vraiment ? Est-ce qu’il jugerait la supercherie ? J’avouais que pour l’heure, je préférais éviter. Si il venait reprendre son café tout les jours, faire face à quelqu’un qui en saurait un peu trop serait juste… Difficile.
Reposant ma bière, je décidais toutefois de lui répondre, dans les grandes lignes du moins. « Avoir abandonner la médecine à Harvard pour jouer aux héros a sans doute été l’une des pire conneries de ma vie, résultat j’ai pas aimé jouer aux héros, ou du moins mon supérieur était le plus beau connard de ce monde et je me retrouve à me faire former par des gosses dans un café car je ne vaux plus rien… En plus de pas être un rêve d’enfant c’est clairement un échec. », aussi bien pour mes parents que pour moi. « Et tu as du le remarquer, je suis Asiatique et qui dit Asiatique dit famille ultra chiante avec les signes de réussite sociale… J’ai peut-être une femme géniale, mais c’était le choix de mes parents, pas le mien. », elle était ma meilleure amie, mais lui dire ça revenait à avouer que peut-être, en plus de ne pas l’avoir choisi, la vie de couple était compliqué et ça… J’étais trop sobre pour l’envisager et en parlant de sobriété… Reprenant une longue gorgée de bière, je baissais les yeux, pour fixer mes mains, pour jouer avec cette alliance qui m’avait enchainé. « Je respecte ma femme… J’ai déjà fait suffisamment de mauvais choix, j’ai pas envie qu’on rajoute en plus l’étiquette de l’adultère à notre mariage. », même si c’était déjà arrivé, même très rarement - et ceux au point de pouvoir les compter sur les doigts d’une main - je ne devais pas sauter sur tout ce qui bouger, je devais protéger son image.
« Du coup cette ville c’est juste… Disons que je préfère supporter la présence d’un mec qui essaie de coucher avec moi pendant trente minutes que de rentrer dans mon petit quartier pavillonnaire beaucoup trop symétrique avec les voisins beaucoup trop parfait à la fenêtre pour guetter mes moindres faits et geste… », j’étais sans doute très loin de ce qu’on pouvait décrire comme étant une conversation agréable, ca devait même particulièrement chiant, alors dans un sourire désolé, je posais les yeux sur lui pour lui dire, « Tu veux pas que je t’explique comment faire ton café ? Ça sera sans doute beaucoup moins gênant que le petit drame de ma vie. ». Ça serait surtout beaucoup moins douloureux.
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(#)Sujet: Re: "we'll go slow and high tempo" eliam | Ven 6 Mar - 11:22
“We'll go slow and high tempo.” Même s’il est terriblement vague, ce n’est pas trop difficile de faire parler Elias. Il explique plus ou moins bien ce qui ne va pas dans sa petite vie parfaite, et se révèle d’autant plus exaspérant au passage. C’est assez étrange, d’ailleurs. Liam n’a jamais été le genre d’homme à se forcer à supporter des gens qui ne l’intéressent pas. Tout ce que cet homme raconte de sa vie est exactement le genre de chose qu’il trouve intéressantes. Et pourtant, il reste assis là et écoute avec une certaine passion les plaintes parfois mystérieuses de l’homme. Clairement, sa vie semble terriblement chiante, mais ce qui préoccupe le plus l’ingénieur c’est qu’il accepte de la vivre quand même alors qu’il est évident que ça ne lui plait pas. Pourquoi les gens font toujours ça ? Il ne comprendra sûrement jamais. L’air sérieux de Liam se transforme en grimace désabusé quand le barista tente d’échapper à la conversation alors qu’il vient de tout déballer sans y réfléchir à deux fois. “Tu ne sais pas comment préparer mon café, de toute évidence, donc je crois que je vais me passer de tes conseils.” refuse-t-il d’abord, sans méchanceté, même s’il ne s’encombre toujours pas du filtre de la politesse. “Et puis, pourquoi est-ce que je voudrais apprendre à le faire tout seul quand je peux me faire servir et que ça me donne une excellente excuse pour venir te harceler jusqu’à ce que tu tombes dans mes filets ?” La dérision dans sa voix montre bien qu’il ne compte pas sérieusement harceler ce type jusqu’à ce qu’il arrive à le faire craquer et pourtant, il est de plus en plus convaincu qu’il y arriverait sans problème s’il se donnait la peine d’essayer. Mais non, il passe son tour sur ce coup-là, jouer au briseur de ménage lui paraît être en totale contradiction avec son projet tout neuf de ne pas s’engager dans une nouvelle relation trop compliquée et sans avenir.
“Donc, pour en revenir à toi et à ta vie barbante tout droit sortie d’un film bourré de clichés…” Il a une façon très personnelle de résumer ce qui vient de lui être dit et probablement qu’elle n’est pas agréable à entendre pour Elias, mais il faut bien reconnaître que c’est un peu vrai, non ? Liam pourrait jurer que monsieur et sa tendre épouse ont adopté un chiot et que la barrière autour de leur jardin est blanche. Il n’ose même pas poser la question tellement ça le déprime d’avance. “Pourquoi est-ce que tu te fais subir tout ça, au juste ? Enfin, j’ai bien compris l’idée de la pression mise sur le fils d’origine asiatique, blablabla, mais franchement, tu penses vraiment que c’est le plus important ? De coller aux attentes de tes parents plutôt que de… Je ne sais pas : vivre ? être heureux ?” Bien sûr, c’est facile à dire pour lui, mâle blanc privilégié qui n’a jamais eu à se poser de questions sur son avenir ou sur qui il est réellement. Tout au contraire de ce que semble dire Elias, sa famille à lui l’a toujours encouragé à être lui-même et il n’a jamais hésité. “La réussite, ce n’est pas avoir une belle maison, une belle épouse, de beaux enfants et un bon salaire, tu sais ? Commencer par s’aimer soi-même et trouver un peu de plaisir à chaque nouvelle journée qui commence, je trouve que c’est beaucoup plus important que de pouvoir poser pour une carte postale des années 50. Je me trompe peut-être, mais je n’ai pas l’impression que ce genre de vie est vraiment ce que tu veux.”
Il y va peut-être un peu fort. C’est exactement parce qu’il n’hésite jamais à tenir ce genre de discours au premier contact qu’il a tellement de mal à se faire des amis. Les gens apprécient rarement qu’on fasse fi de l’hypocrisie, que ce soit pour leur bien ou non et Liam le sait malheureusement mieux que personne. Il ne va pas s’excuser, bien sûr, il ne s’excuse jamais de dire la vérité, même quand elle blesse les gens qui ne sont pas capables de comprendre qu’il n’y a rien de mal à se montrer honnête. Pour autant, il s’efforce quand même de mettre un peu d’eau dans son vin pour ne pas faire fuir Elias tout de suite. “Bien sûr, je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire et que cette petite conversation n’aura pas d’impact immédiat dans ton existence.” nuance-t-il donc, dans l’espoir que ça suffise à ce que l’homme ne lui saute pas dessus dans les prochaines secondes pour lui arracher les yeux. “Mais peut-être que tu pourrais commencer par un tout petit pas en avant ? Faire quelque chose que tu as toujours eu envie de faire au fond de toi et que tu t’es toujours refusé parce que ça ne colle pas à la parfaite image que tu veux te donner ? Ou bien, je n’en sais rien, juste essayer de t’amuser pour de vrai juste un petit moment, profiter un peu d’être en vie ! Je suis même prêt à t’y aider, c’est la moindre des choses vu mon comportement.” Il sourit à ces mots, dédramatisant tant bien que mal la situation qu'il a empiré tout seul. “Disons que ce soir ne compte pas. Demain tu retourneras à ton existence comme si de rien était, mais pour les dix prochaines heures, tu peux être qui tu veux et faire tout ce que tu veux. Une petite pause, c'est toujours bien ! Qu'est-ce que tu voudrais faire ?”
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(#)Sujet: Re: "we'll go slow and high tempo" eliam | Ven 6 Mar - 12:04
Liam était assez cash, c’était le moins que l’on puisse dire et le simple fait qu’il me rappelle que je n’étais pas foutu de faire un café signifiait surtout que je ne pourrais jamais m’en sortir comme ça. Il voulait parler de ma vie, il avait besoin de comprendre pourquoi je continuais de toute évidence. Est-ce que rendre mes parents fier était plus important qu’être heureux. Clairement pas, mais le bonheur était quelque chose qu’on ne pouvait pas tous s’offrir. Alors oui, il avait raison, je ne voulais pas de ce genre de vie, je ne voulais pas de la relation que j’avais avec Lucy et qui nous avait à ce point séparé uniquement pour l’image. Elle n’était pas celle avec qui je voulais passer ma vie, elle était juste celle avec qui j’aurais voulu continuer à parler de tout sans craindre d’être jugé alors que là… On était tout les deux malheureux. Alors quoi, commencer un petit peu ? Faire ce que je voulais faire sans craindre de cette image que j’avais ne soit brisé. Il voulait même m’aider, ça lui semblait normal vu ce qu’il faisait à cet instant. Alors quoi faire ? Une main dans les cheveux, je frottais mes cheveux pour essayer d’éliminer le stresse, sans grand succès. Est-ce que j’avais vraiment envie de ça plutôt que ma solitude.
« C’est ça, ça semble facile… Mais t’imagine pas ce que ça fait de devoir affronter le regard plein de haine de tes propres parents. », enfin peut-être que si, après tout il avait bien du faire un coming out non ? Je ne savais pas comment ça s’était passé, mais il avait déjà du affronter ça, c’était obligé, pas forcément ses parents, mais le regard de quelqu’un et faire face… Disons que j’avais peut-être jamais vraiment su comment me séparer de leur emprise. « Quand j’ai annoncé que j’abandonnais l’université pour rentrer dans l’armée… J’ai cru qu’ils allaient me tuer… J’avais le choix entre médecine, le droit ou reprendre l’entreprise de mon père… Sauver des vies ne rentrait pas dans les métiers assez bien pour eux… Tu me diras, si j’avais su… Peut-être que faire médecine m’aurait évité un mariage arrangé. », les yeux toujours baissés, je ne pouvais pas affronter le sien. Il ne semblait pas méchant, ses mots étaient dur, nécéssaire, mais dur. C’était quand même perturbant qu’un étranger soit plus préoccupé par mon bonheur que ma propre famille. « Je voulais juste faire le bien, aider les gens… Si ce n’est du bénévolat, comment tu veux que j’y arrive ? » demandais-je en relevant les yeux. Je parlais que de travail, que de possibilité d’avenir, pas de moi, pas d’une pause qui était applicable ici.
Soupirant , je me laissais retomber dans mon siège, passant une main sur mon visage, pour faire ce constat, pour avoir l’aveux le plus douloureux et désespéré qu’on puisse avoir, « J’ai aucune idée de quoi faire, de qui être pour dix heures… Je sais juste que j’ai pas envie de rentrer. », c’était tout ce qu’il y avait à dire. Ce mec me poussait aux aveux, à dire, à admettre des choses que je n’aurais jamais cru pouvoir faire. Pourtant c’était le cas et là, j’étais désemparé. Il était un inconnu, il n’avait rien à me rendre, rien à me prouver et pourtant, « Le peu d’idée que j’ai c’est ce que je faisais en étant lycéen… C’est pathétique. » soufflais-je en baissant de nouveau les yeux. C’était peut-être une mauvaise idée. « Comment tu fais ? » demandais-je finalement en posant mes yeux sur lui.
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(#)Sujet: Re: "we'll go slow and high tempo" eliam | Ven 6 Mar - 16:24
“We'll go slow and high tempo.” Avec cette proposition pour le moins… originale, Liam aurait pu leur offrir à tous les deux un moment vraiment intéressant et peut-être même amusant. C’est sans compter, bien sûr, sur le Destin qui prend un malin plaisir à le torturer depuis quelques temps. C’est dommage, vraiment, parce qu’à la seconde où Elias parle de son passé dans l’armée, Liam n’entend pratiquement plus un seul autre mot qui sort de sa bouche. Ou du moins, il n’arrive pas du tout à les enregistrer. Il exagère peut-être un peu quand il se fait la réflexion que ça tombe toujours sur lui, mais franchement quelles étaient les chances que le premier mec qu’il ose approcher depuis des mois soit un soldat, hein ? Quand le silence retombe, qu’Elias ne fait plus rien que le regarder, Liam réalise qu’il est censé dire quelque chose, mais il n’a rien écouté et n’a aucune idée de quelle est la question. Il entend seulement le sang qui bat à ses tempes et sent l’air qui veut lui échapper. “Je vais me chercher un autre verre.” dit-il, une demie-seconde avant de se lever brusquement et de prendre la fuite.
Il s’est trouvé des excuses, encore et encore, pour rester là alors que tout lui criait de fuir et maintenant… Cette fois, il ne trouve rien pour justifier que ce n’est pas grave. Il s’accoude au bar quand il arrive enfin à l’atteindre, mais secoue la tête quand le barman s’approche pour prendre sa commande et reste seulement planté là à essayer de se calmer. Ce n’est qu’une coïncidence stupide, mais raisonner ne sert plus à rien. Ce n’est plus son bon sens aux commandes, seulement la peur, aussi injustifiée soit-elle. Il lui faut une ou deux minutes avant de réussir à respirer de nouveau normalement et réfléchir par la même occasion. Quand il y parvient enfin, il se redresse et souffle un grand coup. Les mains vides, il se force à retourner auprès d’Elias, mais ne reprend pas sa place sur la chaise qu’il a laissé vide. “Ecoute, je… C’était vraiment sympa de te rencontrer,” commence-t-il, parvenant presque miraculeusement à conserver un ton froid et détaché qui ne laisse pas passer la moindre émotion sincère. “Mais je crois que je vais rentrer chez moi.” Son ton est ferme, suffisamment pour que rien ne l’oblige à en rajouter, mais il se sent pourtant obligé de le faire. Non pas qu’il considère devoir quelque chose à ce mec, juste… Qu’il veut être bien sûr que l’homme ne veuille plus jamais s’approcher de lui, peut-être ?
“Je te l’ai dit, je ne veux pas me faire de nouveaux amis et il est encore tôt, j’ai encore une chance de trouver quelqu’un qui ne soit ni hétéro, ni marié, pour passer la nuit.” Il n’a pas eu autant l’air d’un vrai con qu’en ce moment depuis bien longtemps. Tout ce qui compte, c’est que ça fonctionne, que même si dans une semaine, il se surprend à trouver une autre excuse lamentable pour revenir à la charge, Elias l’envoie promener sans chercher plus loin. “Passe une bonne soirée et… Bon courage avec le reste de ta vie.” Il secoue vaguement la tête avant de se forcer à tourner le dos pour quitter le bar. Peut-être bien qu’il va vraiment essayer de se trouver quelqu’un d’autre ailleurs, en fait, même s’il a surtout dit ça pour agacer Elias, l’idée lui semble de plus en plus tentante. Beaucoup plus que de rester tout seul à penser à Aiden pour le reste de la nuit, en tout cas.
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(#)Sujet: Re: "we'll go slow and high tempo" eliam |