“I can't help but want you” Liam sort tout juste de la douche quand la feuille de papier apparaît sous la porte d’entrée. C’est devenu une sorte d’habitude au cours du mois écoulé, un moment qu’il attend presque et qui l’agace pourtant prodigieusement. Depuis le milieu de la pièce, il jette un coup d’oeil à la petite pile de lettres sur sa table basse. Déjà douze. Celle de ce soir sera la treizième. Pourquoi est-ce qu’Elias ne laisse pas tomber ? Ignorer douze messages, c’est bien la preuve que ça ne sert à rien d’insister, non ? Pourtant, il continue, inlassablement. C’est bien la première fois de sa vie que Liam tombe sur un homme qui se bat autant pour lui. Il a un peu de mal à comprendre, à vrai dire. Ils se connaissent à peine, se sont vus trois fois et encore… Deux de ces rendez-vous se sont terminés si précipitamment qu’ils ne comptent pas vraiment. Il aimerait se dire qu’Elias est tout simplement dingue, obsessionnel et complètement à l’ouest. La vérité, c’est qu’il ressent quelque chose, lui aussi. Il ne sait pas tellement quoi, ne sait pas comment l’expliquer, mais il est toujours là après un mois, après avoir fait ses valises pour rentrer à Boston, s’être préparé à abandonner. Il allait partir quand Elias a glissé le premier mot sous sa porte. Et il est toujours là. Il ne répond pas, il ne fait rien, mais il reste. Ça commence à la rendre dingue.

Alors, quand la feuille est presque entièrement passée de son côté de la porte, il abandonne. En quelques enjambées, il se retrouve devant l’entrée et ouvre la porte brusquement. Il sait déjà qui se trouve derrière, mais voir Elias en chair et en os lui fait quand même quelque chose. Comme si son coeur venait de manquer un battement. Ça lui remet étonnement les idées en place et il se rend compte de la stupidité de cette situation. D’Elias qui vient glisser des mots sous sa porte comme un adolescent glisserait des mots dans le casier de la fille qu’il aime en secret. De lui qui l’ignore depuis des semaines, mais attend quand même chaque soir de voir s’il y en aura un autre. Tout ça était déjà ridicule jusque là, mais ce soir, ils atteignent de nouveaux sommets, entre Liam en caleçon devant sa porte et Elias penché en avant, pris en flagrant délit. “Tu sais que je pourrais appeler les flics et te faire jeter en prison pour harcèlement ?” lâche-t-il, son ton plus moqueur qu’autre chose. Il croise les bras sur sa poitrine et observe l’homme, sourcil arqué. S’il avait voulu appeler les flics, il l’aurait fait depuis longtemps. Il ne comprend vraiment pas ce qui se passe entre eux, refuse de croire qu’il puisse être tombé amoureux d’un parfait inconnu. Et pourtant… Ouvrir la porte ressemble tout à coup à une très mauvaise idée. D’avance, il sait qu’il n’arrivera plus à la fermer, à retourner à sa vie comme si de rien était. “Pour quelqu’un qui assure ne pas être un stalker, je trouve que tu fais vraiment bien semblant.”

Tout ça n’est que de la comédie. Ses derniers efforts pour nier l’évidence avant de baisser les bras pour de bon. Il ne donne même pas bien le change, incapable d’insuffler la moindre froideur dans sa voix, incapable même de prétendre qu’il n’a pas lu chaque petit mot avec attention. Un soupir lui échappe alors qu’il relève les yeux vers l’homme et se surprend même à approcher d’un peu trop près. Ses mains s'agrippent aux vêtements de l’homme bien avant qu’il ne réalise vraiment ce qu’il s’apprête à faire. “Tu me prends vraiment la tête !” Ce sont les derniers mots qu’il laisse passer avant de tirer un peu sèchement pour attirer Elias contre lui, pour un baiser qui rattrape largement toutes les semaines passées.  

 

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Une treizième lettre, une supplique de plus pour avoir de ses nouvelles, pour savoir si il n’était ne serait-ce qu’en vie. Je commençais à désespérer, à me dire que peut-être il était déjà partie et que ça faisait des semaines que j’harcelais un couple de personnes âgés ou d’étudiant. C’était une fois de plus trop pour moi, trop compliqué de ne pas savoir et j’allais devenir dingue. C’était pas normal d’être comme ça pour un mec, pour quelqu’un qu’on ne connaissait pas, pour quelqu’un dont on ne savait rien. Pourtant il y avait cette sensation de manque, ce sentiment adolescent de passion qui me faisait rester, qui refusait que j’abandonne. J’avais le droit à une chance, celle d’avoir enfin une vie et c’était lui le moteur. J’avais presque fini de passer la lettre quand la porte s’ouvrir et que la première chose que je vis fut un caleçon, son caleçon. Me redressant rapidement en sentant mon coeur se serrer et s’emballer, j’étais déjà sur d’une chose, c’était qu’il était en vie et qu’il n’avait peut-être pas l’air si en colère que ça ? Oui, ça avait l’air d’aller. Il me rappela alors brièvement qu’il aurait pu appeler les flic pour m’enfermer pour harcèlement, mais il ne l’avait pas fait et ça semblait plus l’amuser qu’autre chose. Il n’était pas fâché ? Il allait bien et je n’étais pas en train de passer pour un fou ?

J’avouais que j’hésitais à parler, ce n’était de toute évidence pas mon fort, pourtant lorsqu’il signala que j’étais assez convaincant en stalker, je voulus le détromper, « Je ». Je ne pus pas finir ma phrase qu’il s’approchait, affolant mon coeur, avant d’ajouter que je lui prenais la tête. J’aurais pu disserter sur le sens caché à tout ça, mais il venait de m’embrasser avec ce petit quelque chose qui ne permit pas à mon esprit de rester conscient. C’était trop… Intense ? Lui répondant sans vraiment me faire prier, je le repoussais sans vraiment m’en rendre compte dans l’appartement avant de fermer la porte avec mon pied. Main sur ses flancs, chaleur irradiante au bout des doigts, j’étais beaucoup trop soulagé, beaucoup trop heureux qu’il soit encore là pour pleinement réfléchir. Pour me poser les bonnes question. Je voulais juste l’embrasser là, je voulais juste ça, juste perdre mon souffle dans le sien, repousser bien plus loin toutes ces choses préoccupante qui auraient pu me faire revenir à moi. Je voulais juste lui. Ses lèvres. Cette sensation.

Rien n’avait pourtant de sens, je n’avais couché qu’une fois avec lui, je ne l’avais embrassé que deux jours, comment tout ça était seulement possible ? J’essayais de ne pas penser aux réponses de l’adolescent en fleur qui semblait m’habiter en cet instant, mais cette histoire avec lui, je voulais la faire durer. Alors à bout de souffle, je dus m’éloigner de lui pour me reprendre tant bien que mal. Posant mon front sur le sien, je glissais une main sur sa joue alors que j’essayais de retrouver un peu de sens et de logique dans mon esprit. « J’avais peur d’harceler un couple de petit vieux… » murmurais-je clairement soulagé. « Mais je m’en fichais un peu de finir en prison… Je voulais juste te revoir… » soufflais-je presque amusé, « Ca c’est une phrase de stalker, t’as raison. ». Abandonnant alors son visage, mes mains re-glissaient sur son corps pour l’attirer à nouveau à moi, enfin contre moi, car nous ne nous étions pas vraiment séparé, « Tu m’as manqué. » murmurais-je avant de retrouver ses lèvres et de perdre de nouveau toute conscience.

“I can't help but want you” Un bref instant, tout rentre dans l’ordre ou presque. Difficile de penser à tout ce qui cloche entre eux quand tout ce qui compte, c’est qu’Elias est dans ses bras, que leurs souffles s’épuisent rapidement. Fut un temps où Liam se prenait beaucoup moins la tête et ce soir, il se dit que ce n’est pas plus mal de retrouver ses anciennes habitudes. Pourquoi se refuser sans arrêt un caprice pour quelque chose qui n’arrivera peut-être jamais ? Penser sur le long terme n’a jamais été parmi ses qualités. Il trouve une bonne excuse à chaque fois, c’est bien la preuve qu’il perd son temps à prétendre qu’il veut changer.

Le seul obstacle ce soir, c’est Elias. Si l’homme se laisse faire un instant, il finit par briser le charme du moment en se sentant obligé de parler. De dire des choses qui n’ont aucun intérêt, puis des choses qu’il ferait mieux de garder pour lui. Finalement, c’est au tour de Liam de ne plus être dans l’ambiance et de mettre fin à un nouveau baiser, son regard sérieux cherchant celui de l’homme dans ses bras. Il hésite entre lui demander de ne plus jamais prononcer le moindre mot ou, au contraire, exiger des explications sur cette petite comédie qu’Elias lui joue depuis un mois. C’est mignon, quelque part. Ça le serait d’autant plus s’ils étaient autre chose que deux inconnus essayant d’oublier qu’ils se sentent seuls dans les bras l’un de l’autre. À défaut de savoir quoi choisir, Liam se contente d’embrasser brièvement l’homme et s’éloigne pour de bon.

Il se laisse tomber sur son canapé et passe une main sur son visage, dans l’espoir d’y chasser la fatigue qu’il ressent déjà à la conversation qui les attend. Car ils vont bien devoir parler, n’est-ce pas ? Liam ne sait tout simplement pas encore de quoi. “Tu sais à peine qui je suis, alors qu’est-ce qui t’a manqué exactement ?” La question lui semble parfaitement légitime. Il a même une bonne idée de la réponse, à vrai dire, quelques indices laissés au hasard de toutes ces lettres abandonnées sous sa porte au cours des dernières semaines. Ça n’a probablement pas grand chose à voir avec la personne qu’il est, plutôt avec ce qu’il peut faire. Ils ont déjà eu cette conversation, la dernière fois, mais ce n’est de toute évidence toujours pas très clair. “Tu devrais t’asseoir et me dire ce que tu veux exactement. Et clairement, aussi.” propose-t-il. “Tes petits messages étaient très mignons,” reprend-t-il en pointant la pile de papiers sur la table devant lui, “mais un peu déplacés compte tenu de la réalité de notre relation, tu ne crois pas ?”

Toutes ces petites déclarations font du bien à l’ego, mais elles n’ont aucun sens pour Liam. Rien de ce qui se passe entre eux depuis le début n’en a vraiment. “Je n’ai pas envie d’être son sauveur, Elias. J’ai déjà du mal à m’occuper de moi-même. Tu n’es peut-être pas traumatisé, mais ta vie est vraiment très compliquée et je ne suis pas ton chevalier servant. Je ne veux pas de cette responsabilité.” C’est peut-être un peu lâche de sa part de poser des questions auxquelles il sait d’avance que l’homme ne pourra pas répondre correctement, mais il est tellement persuadé de savoir très exactement ce qu’Elias lui trouve… Et il ne voit pas comment l’homme pourrait le convaincre du contraire. Il a toujours raison, pas vrai ? Pourquoi ce serait différent aujourd’hui ?

 

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Liam finit par s’éloigner, se laissant tomber sur le canapé pour affirmer que je ne le connaissais pas assez pour qu’il puisse me manquer quelque chose. C’était compliqué d’expliquer un sentiment aussi chaotique que celui qui me traversait avec lui, un peu compliqué aussi pour donner du sens à tout ça. Alors à la place, en attendant de trouver mes mots, je vins m’asseoir. Mes messages était mignons, mais déplacé au vu de notre relation. Compliqué de ne pas être de son avis, soyons honnête, mais la situation, tout ça… J’avais du mal à me dire que j’avais vraiment été le seul à me sentir bien, détendu… Regard baissé sur la pile, j’avais surtout eu l’impression d’une traversé du désert sans ses nouvelles et le fait qu’il ne veuille pas d’une place dans mon monde si compliqué… Ça faisait un peu mal à l’égo, en fait ça faisait mal tout court. Pas besoin d’égo pour en souffrir. Silencieux, j’avais l’impression qu’il n’y avait aucune bonne réponse, alors dans un premier temps, j’essayais de rendre ma situation moins compliqué, « Je vais bientôt être un trentenaire divorcée ayant reprit ses études… C’est moins compliqué d’un trentenaire marié non ? » demandais-je dans un maigre sourire. J’étais à la merci de son bon vouloir.

« Je sais que ça va faire très nombriliste ou égocentrique, ou très égoïste, mais… J’ai envie d’être avec toi et y’a beaucoup trop de raison à ça. » des raisons sans doute pas partagées, des raisons qui n’étaient pas suffisante, je n’en doutais pas, mais ça restait des raisons, mes raisons pour être exacte. « Je suis pas hyper doué avec tout ça, j’ai sans doute pas les bons codes, mais… », relevant les yeux vers lui je lui demandais simplement, « C’est pas normal de vouloir être avec quelqu’un quand on se sent bien ? », si, l’inverse serait du masochisme et je n’en étais vraiment pas là. J’avais clairement besoin de stabilité, d’un environnement positif et même si il semblait assez compliqué, il était l’environnement positif. « C’est sans doute égoïste, mais oui, tu me fais avancer, tu m’as tiré vers le haut, tu m’as réveillé et cette situation à chier et compliqué à vivre elle va s’arrêter grâce à toi. », c’était sans doute pas assez pour qu’il endosse le moindre rôle, mais je me devais d’être honnête au moins avec lui.

Commençant à jouer nerveusement avec mon pantalon, j’allais m’engager sur une succession de niaiserie, qui étaient vrai pourtant, « Ton air supérieur et le fait que tu sois plus malin que moi ça m’a manqué, non pas que j’adore me sentir con, mais c’est fascinant de se dire qu’autant de chose peuvent rentrer dans une seule tête. », même si parfois ça me faisait passer pour un con, « Ton sourire aussi, il est communicatif et même si ton air sérieux te donne un air sexy, j’aime vraiment te voir sourire. », continuais-je donc dans l’espoir qu’il me manque une chose assez importante pour qu’il se dise que j’étais pas complètement taré, « J’aime bien aussi cette façon que t’as de pas laisser les choses pourrir, je devrais peut-être m’inquiéter de ta tendance à prendre les choses en mains, mais ça me rassure, ça me prouve une fois de plus qu’un flingue, une grosse voix ou une insigne c’est rien et qu’en étant étudiant, enfin bientôt, je pourrais prendre aussi ma vie en main. » c’était ce que j’aimais plus que ce qui me manquait, mais pour moi c’était lié, « J’aime l’idée que tu veuille être le premier président Gay, même si j’aime moins l’idée que tu fasses passer une loi obligeant les hommes qui te plaisent à coucher avec toi. » ajoutais dans un rire qui voulait vraiment, mais alors vraiment améliorer les choses. « J’aime t’embrasser et cette sensation d’être un adolescent contre toi. », j’allais peut-être m’arrêter là, sauf si il en voulait plus, je devais paraitre assez fou comme ça. « Tout ce que j’aime chez toi ça m’a manqué et je sais que je suis pas seul dans l’histoire, mais je suis prêt à t’en donner plus des raisons pour justifier tout ça… Je déconne pas, tu m’as manqué Liam. » et j’avais jamais été aussi sincère que ce soir.

“I can't help but want you” Quand Liam demande à Elias ce qui a bien pu lui manquer, il s’agit plutôt d’une question rhétorique. Bien sûr, il faut qu’ils parlent, qu’ils mettent les choses au clair une bonne fois pour toute… Mais le jeune homme ne s’attend vraiment pas à ce qu’Elias se lance dans une longue explication de chaque petite chose qu’il apprécie assez chez Liam pour que ça lui ait manqué. Les premières explications sont assez banales pour qu’il croit encore à ses chances de s’en sortir sans trop de mal, mais tout devient vite beaucoup plus personnel et quand il en a enfin fini, Liam ne sait plus vraiment quoi dire. Ses yeux écarquillés restent fixés sur Elias, et s’il ne les clignait pas de temps en temps, on pourrait le croire figé. Ça fait bien longtemps que personne n’a parlé de lui de cette façon. Comme s’il compte vraiment, qu’il faut que ce soit lui et pas n’importe qui qui dise à Elias quoi faire. Ça lui semble toujours un peu dingue, mais pourquoi pas ? “Ok.” souffle-t-il donc, après une bonne minute d’un silence assez angoissant. Ce n’est pas grand chose, certainement pas à la hauteur de ce que vient de dire Elias, mais c’est un début. Il hésite une seconde, le temps de se mordre la lèvre, et ajoute : “Je vais te poser une question et j’ai besoin que tu me répondes la vérité.”

C’est probablement stupide et pas très important, et Liam est presque sûr qu’à sa place, un homme avec un peu plus d’ego voudrait entendre une réponse totalement différente que celle qu’il prie pour entendre. “Est-ce que tu demanderais quand même le divorce si je te dis que je ne peux plus te revoir ?” demande-t-il avec précautions. C’est une question qu’il est en droit de se poser, non ? Même si Elias a suffisamment prouvé qu’il est un peu bizarre, quitter sa femme pour un quasi inconnu, ça bat des records. Même si c’est un faux mariage ou Dieu sait quoi, il a accepté pour une bonne raison et un divorce, ça risque de faire tâche dans sa petite représentation de l’homme idéal. “Je ne dis pas que c’est ce que je veux, bien au contraire.” tempère-t-il avant que l’homme ne se fasse une fausse idée de ce qui se passe. “Mais… J’ai une vie compliquée, moi aussi, et faut que tu saches tout de suite que je suis plutôt difficile à vivre, alors… Ne prends pas une décision aussi importante juste pour qu’on puisse sortir ensemble, ok ? Honnêtement, ça m’emmerde de l’admettre, mais je vais dire oui que tu sois marié ou pas.”

Parce que finalement, Elias a raison, non ? C’est normal de vouloir être avec quelqu’un qui nous fait nous sentir bien. Et c’est ce que ressent Liam quand ils sont ensemble. Même si c’est trop tôt, même si ça n’a aucun sens. Et ça ne lui est pas arrivé depuis un moment. La dernière fois... il a laissé Aiden tout gâcher, mais ici le Major ne peut pas se mêler de ses affaires, pas vrai ? Lâchant un soupir, Liam détourne les yeux pour les poser sur le sol. “Je hais ma vie…” souffle-t-il, à personne en particulier. C’est juste tellement… frustrant qu’il tombe toujours sur des histoires complètement dingues et difficiles. Ce n’est pas assez frustrant pour l’empêcher de se mettre à rire, cela dit. Mieux vaut le prendre avec le sourire, pas vrai ? “Est-ce que ta femme sait que tu la trompes avec un homme ?” demande-t-il en se forçant à relever les yeux vers Elias quand il arrive à contrôler son rire. “J’aurais payé cher pour assister à cette conversation.” Un autre rire lui échappe, qu’il n’arrive pas à ravaler cette fois, mais qui finit quand même par s’éteindre quand il se penche vers Elias et l’embrasse à nouveau.

 

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Ok, c’était bien un ok non ? J’avais ne pas trop savoir quoi en penser qui ne soit pas directement influencé par mon envie d’avoir une bonne nouvelle. C’était un OK, c’était déjà ça. Il me posa alors une question, une question dont il avait besoin de vérité. Est-ce que je demanderais aussi le divorce si il me disait qu’il ne voulait plus me revoir. À cette question, mon coeur se serra, et heureusement il reprit rapidement la parole sans que j’ai besoin de répondre immédiatement. Il avait une vie compliqué, il était difficile à vivre, alors il ne voulait pas que je prenne de décision vitale juste pour sortir avec lui. Il dirait oui que je sois marié ou non… Ok, ca voulait dire que c’était bon ? Je… Je lui répondrait pour la forme et c’est tout ? Un peu sonné, je continuais à le regarder comme un idiot alors qu’il demandait si Lucy savait pour lui. « Oui… Mais elle a rien à me dire, elle sort avec une femme depuis presque dix ans, donc j’étais définitivement qu’une couverture. » avouais-je donc dans un sourire un peu timide, quoi qu’exaspéré. Nous étions les meilleurs amis, on se disait tout et elle ne m’avait jamais rien dit à ce sujet, elle était resté muette, elle m’avait même menti.

Notre amitié avait bel et bien volé en éclat. « Mais elle avait l’air surprise que ce soit avec un homme, je crois qu’elle pensait depuis longtemps que je la trompais, mais elle ne devait pas s’imaginer ça. », l’annonce avait été plus gênante qu’autre chose, de long silence, l’incapacité à se regarder… « Et oui. Même si je ne devais plus te revoir, je divorcerais… Les termes du contrat étaient pas les mêmes pour nous deux… Elle me parlait plus, elle me laissait m’enterrer sans même s’y intéresser, du coup maintenant que je sais… Je préfère encore ne plus jamais remettre les pieds à San Francisco de ma vie que d’avoir à vivre marié à ce mensonge. », mais je n’aurais pas à vivre seul, du moins il acceptait quelque soit là situation, il acceptait. « Elle rentre chez sa copine, et moi je me trouve un appart, comme ça plus de maison de série télé et à moi la vie d’étudiant. » concluais-je dans un rire avant de me tourner un peu plus vers lui.

Il haïssait sa vie, mais pourquoi ? C’était si difficile ? J’avouais que je ne voulais pas trop y penser, « Tu viendras visiter avec moi ? Je suis sur que t’aura un regard plus technique que moi, genre la distance avec un café, avec l’université, l’orientation de l’immeuble et tout un tas de connerie que je vérifierais pas ! » tant que l’appartement me permettait de vivre… Ca irait largement, le reste, j’avouais que c’était secondaire. L’idée de reprendre une vie normal et d’essayer d’avoir des activités comme ça avec lui me ferait du bien. C’était encore une fois stupide, mais c’était la preuve que ça irait, qu’il n’y avait rien à craindre.

“I can't help but want you” Elias semble très en colère contre sa femme. Assez pour mettre Liam un peu mal à l’aise, en tout cas. Bien sûr, il est ravi de savoir que le divorce n’est pas que pour lui, mais pas très sûr de comment prendre le fait qu’Elias soit si prompt à tirer une croix sur tous les gens qu’il connaît. Il lutte pour ne pas faire le moindre commentaire et se contente de hocher la tête doucement tandis que l’homme lui expose le compte-rendu de sa conversation avec sa future ex-femme. Quelles étaient les chances qu’ils soient tous les deux attirés par une personne du même sexe ? S’il n’avait Elias sous les yeux, Liam pourrait à peine y croire. “Tant que vous êtes tous les deux satisfaits du résultat.” souffle le jeune homme quand la conversation sur le mariage tire sur sa fin. Il ne voit pas trop ce qu’il peut dire d’autre. Compatir avec Elias, c’est une chose, mais ce n’est pas vraiment à lui de commenter tout ça, pas vrai ? Et honnêtement, il peine à compatir vraiment. Ce genre de mise en scène le dépasse complètement.

Au moins, cette page est tournée et brièvement, Liam espère qu’ils puissent en rester là. C’est sans compter sur Elias, bien sûr, qui ne perd pas de temps avant de lui demander de l’accompagner visiter des appartements. Pour toute réponse, Liam pince d’abord les lèvres en l’observant avec attention. “C’est toi le futur architecte, non ?” fait-il remarquer après quelques secondes. “Et puis qu’est-ce qui te fait croire que j’y connais quoi que ce soit dans le choix d’un logement ?” Certes, il aime son appartement, mais de là à pouvoir donner des conseils… Ce n’est pas tellement le coeur du problème, de toute façon, loin de là. Malheureusement, il a parlé peut-être un peu plus sèchement que nécessaire et l’anxiété évidente qu’il ressent n’aide pas à ce qu’il arrive à calmer le jeu. Fermant les yeux, il inspire profondément pour se calmer. “Désolé,” souffle-t-il quand il rouvre les yeux. “Je t’accompagnerais si c’est ce que tu veux, mais…” Il a vraiment du mal à s’exprimer, ce qui arrive tellement rarement que ça le laisse perplexe. Un autre regard appuyé suit ce “mais” qui attend pourtant définitivement quelques éclaircissements. Il n’a jamais eu aucun mal à aller droit au but, à dire les choses clairement sans s’encombrer des sentiments des autres. Pourquoi faut-il que ce soit différent avec cet homme ? En fait, plus il y pense, plus il réalise que tout est cent fois plus compliqué quand Elias est concerné.

“Ecoute, Elias…” reprend-t-il, toujours nerveux, mais prenant soin de faire attention à la façon dont il s’exprime. C’est compliqué parce qu’il ne veut pas que ça s’arrête, ce truc entre eux qu’il ne saurait même pas définir. Ça ne l’empêche pas d’avoir peur. Il avait déjà peur la dernière fois qu’il a essayé de sortir avec quelqu’un d’autre après Aiden, mais là… Les deux hommes ont beaucoup trop de points communs. Et ils se connaissent. “C’est une immense étape pour moi de… fréquenter quelqu’un et surtout quelqu’un comme toi. J’ai envie d’essayer, mais… On pourrait aller un peu moins vite ? C’est à peine si on a réussi à avoir un seul rencard qui se soit bien passé. On pourrait commencer par essayer de l’excitation de la nouveauté avant de faire des projets et prendre des décisions importantes en fonction de l’autre. Non ?” Il a un peu peur d’avoir tout gâché, mais mieux vaut qu’il soit sincère, pas vrai ? S’il venait à flipper d’un coup et faire le mort pour ne pas se confronter à ses peurs, ce serait cent fois pire que de calmer un peu le jeu aujourd’hui.

 

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Je n’étais pas certain que qui que ce soit soit réellement satisfaits, on le devait plus, mais il y avait eu un mensonge, une amitié brisé que je ne pouvais pas vraiment accepter comme ça. J’avais besoin de temps pour retrouver mon ami, j’avais aussi besoin d’un toit et pourquoi pas faire ça avec lui ? Visiblement l’idée était mauvaise. Il semblait se tendre un peu plus en rejetant l’idée, jusqu’à réaliser que peut-être il avait été froid et de s’excuser en apportant des vrais explications. Fréquenter quelqu’un comme moi pouvait être compliqué et il voulait aller moins vite, ne pas passer des étapes, ne pas prendre des décisions pour l’autre. Mon sourire stupide revient sans que je ne le veuille vraiment, « Un futur divorcé ? » demandais-je concernant le genre de mec qu’il lui était difficile de fréquenter pour le moment. Mais c’était plus pour la blague qu’autre chose, car je savais bien que l’aspect militaire rentrait plus en jeu que je ne le veuille. Le fait que je connaisse Aiden aussi. Mais je n’étais plus militaire et j’haissais assez Jacobs pour faire l’erreur d’être comme lui. Si on avait pu se ressembler à une époque, balancer mes hommes ne me serait jamais venu à l’idée. J’aurais eu honte de ça.

Mais je voyais le problème et il fallait que je rattrapée le coup pour qu’il soit moins effrayé, pour qu’il aille mieux, qu’il ne pense pas à nous en mal, « T’es pas obligé de venir pour l’appartement, c’est plus un prétexte pour faire quelque chose avec toi qu’autre chose. Et je choisirais pas l’appartement en question car tu l’as décidé… C’est pas une invitation à vivre ensemble, juste à passer une après midi à deux. », je souriais toujours, hors de question de perdre la chance que j’avais eu. Ces jours à le harcelé avaient été trop fatiguant et stressant pour que je recommence maintenant. Bon si il le fallait, je le ferais, mais j’espérais un peu de repos aussi. « Et c’est une étape aussi pour moi de fréquenter quelqu’un par envie, je vais sans doute faire tout un tas de truc bizarre ou inutile qu’il va falloir recommencer avant de penser à prendre des décisions en fonction de l’autre. Déjà je suis presque sûr qu’il y a quelques trucs à dire sur ma façon de faire pour te récupérer quand y’a eu un truc qui n’est pas passé. Les messages sur les gobelets c’était mignon, les mots sous la porte c’était flippant ! » éclatant en rire, je nuançais, « En vrai les mots sous la porte, j’avais pas besoin de toi pour savoir que c’était flippant et un peu inapproprié, mais y’a trop de première fois que je dois expérimenter avec toi… », je ne comptais pas vraiment m’engager comme avec Lucy, cette fois j’avais envie de la vivre cette relation.

« Ce qui me fait penser… Tu me laisses t’inviter à manger quelque part ce soir ? », je n’allais pas me laisser déborder par tout ça. Je voulais vivre, je voulais le récupérer, mais je voulais surtout que tout soit bien qu’il ne regrette rien, qu’il ne m’en veuille pas. Je voulais dégager tous les souvenirs pourri que Aiden avait pu créer et causer à l’homme. Je ne voulais pas partir avec son spectre. Ca devait bien être faisable non ? Il devait bien y avoir une possibilité, une réussite ? Ca devait pouvoir ce faire. Aiden ne me prendrait pas une nouvelle part de ma vie.

“I can't help but want you” Dès qu’Elias explique un peu mieux son offre, Liam parvient à respirer plus naturellement. Il ne sait pas avec certitude si l’homme va dans son sens parce que c’est réellement ce qu’il pense ou si c’est seulement pour ne pas le faire fuir, mais franchement ça n’a aucune importance pour Liam du moment qu’il obtient satisfaction. Il trouve même la force de sourire sincèrement. “Tu sais, tu n’as pas besoin d’une excuse pour qu’on se voit. Suffit de demander.” fait-il remarquer avec une légère pointe de dédain. C’est assez difficile pour lui d’imaginer qu’Elias ait encore tout à apprendre en matière de relations. C’est vrai, quoi, ce type est quand même plus vieux que lui… Il y a forcément un sacré problème qui se cache dans sa vie pour justifier qu’il ne soit jamais tombé amoureux ou n’ait jamais eu envie de sortir avec quelqu’un pour se donner un air, faire comme les autres… Un sacré problème, évidemment, car c’est ce qui attire Liam chez un homme, n’est-ce pas ? Cette idée lui fait secouer la tête, exaspéré, alors qu’il éloigne son regard de l’homme au passage.

“C’était mignon, tes petits mots.” souffle-t-il après quelques secondes de silence. “Flippant, mais mignon.” Une chose est certaine, en tout cas, personne n’a jamais essayé de le récupérer d’une façon aussi saine. Non pas que les agissements d’Elias aient quoi que ce soit de sains, mais… ça n’en reste pas moins une nette amélioration comparée aux tentatives passées. “C’est étrange, plus j’apprends à te connaître, plus tu me donnes de raisons de fuir à toute vitesse… et moins j’en ai envie.” Il veut bien croire qu’il souffre de quelques problèmes lui aussi, du genre qui le font rechercher les ennuis dans ses relations amoureuses, mais là quand même, il est en train de battre un record. Quoiqu’après Aiden, n’importe qui peut ressembler à un bon parti. Même un hétéro coincé dans un mariage arrangé avec sa meilleure amie lesbienne ! “Je les ai tous gardé.” annonce-t-il en pointant les morceaux de papiers empilés sur sa table basse. “Je pensais les utiliser comme preuves dans ton procès pour harcèlement, mais si t’es sage, peut-être que je me contenterais d’un diaporama bien gênant à diffuser le jour de notre mariage.” Ce n’est sans doute pas le genre de blague qu’on fait à un type qui vient de passer les dernières semaines à vous harceler, mais si Liam avait peur de quelque chose, ça se saurait. Et le type en question ne serait sûrement pas assis dans son salon. Il manque peut-être tout simplement de bon sens, allez savoir.

“Pour ce qui est de l’invitation à dîner, ça peut se négocier. J’aurais préféré que tu me sautes dessus et qu’on termine cette conversation dans mon lit, mais si tu me proposes un restaurant vraiment bien, je peux me laisser convaincre.” reprend-t-il, dans l’espoir d’arrêter cinq minutes de penser à tout ce qui ne va pas dans cette histoire. Il a tout le temps pour regretter et puis, vu la manière dont il a occupé ses soirées dernièrement, même lui ne peut pas continuer de prétendre qu’il essayer de changer pour le mieux. C’est le principe même d’une bonne résolution, non ? L’abandonner après quelques semaines. “Tu me dois toujours un rencard digne de ce nom, d’ailleurs, alors vas-y, je t’écoute !”

 

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J'eus un sourire lorsqu'il affirma que je n'avais pas besoin d'excuse pour qu'on se voit, qu'il suffisait simplement de demander. J'étais presque sûr d'avoir vraiment souvent demandé sans succès ces derniers temps et j'avouais que l'esprit pratique voulait qu'une raison se greffe à tout ça... Seulement ça m'allait aussi de n'avoir aucun compte à rendre, rien à expliquer. Juste le voir. « Je prends note. » soufflais-je donc avant qu'il n'avoue que mes petits mots était mignon, mais flippant aussi, souriant toujours sans vraiment pouvoir me contrôler, je ne sus toutefois pas vraiment comment réagir sur la suite, sur le fait de lui donner des raisons de fuir, sans qu'il en ait envie. Je supposais que Aiden devait être derrière tout ça, enfin c'était la seule justification que j'avais à cet instant. Je ne voulais pas le faire fuir, je ne voulais pas qu'il disparaisse, il m'avait ouvert les yeux, je pouvais pas ignorer ça. La suite fut tout aussi déstabilisante. Le fait de vouloir me mettre un procès pour harcèlement et le fait d'avoir garder les mots était mignon, rigolo et franchement léger. Je supposais naturellement que la suite aussi, mais penser déjà à un mariage c'était... Un peu plus effrayant, alors, pour ne pas plomber l'ambiance qui était franchement agréable, je me redressais légèrement pour demander avec un air faussement sérieux, « Attends... On peut se marier avec quelqu'un avec qui on couche ? », ça repoussait au loin le fait qu'il puisse avoir vraiment ce genre d'idée en tête après... Un rendez-vous ?

Revenant donc sur mon invitation à dîner, il avait eu d'autre plan, et il pourrait se laisser convaincre que si j'étais convaincant justement. Me tournant donc légèrement vers lui, je soufflais donc, « J'allais te proposer une chose que je ne proposerais pas à tout le monde, sois honoré. » commençais-je « Et saches que je ne serais absolument pas contre retourner ici pour te sauter dessus et finir la moindre conversation dans ton lit, je suis presque sûr que c'est pas incompatible. » et j'étais pas non plus contre avoir une seconde expérience avec lui, surtout qu'au final j'avais envoyé baladé beaucoup de chose après une simple nuit assez révélatrice. Étrangement ça m'effrayait pas vraiment, c'était comme attendu, comme espéré. J'étais pas certain de m'être jamais vraiment forcé avec une femme, mais j'étais pas non plus certain de devoir le faire avec lui. C'était dans le cours des choses, ca m'allait, tout ça m'allait. J'avais définitivement passé l'âge de vraiment tout envoyer balader et l'idée de pouvoir découvrir une jeunesse mature avec lui m'allait parfaitement.

« Azabu, à Miami Beach, tu connais ? » demandais-je en sachant que le restaurant était assez coté quoi que pas accessible à tous, « En admettant qu'on puisse trouver des Sushis correctes au États Unis, c'est là bas qu'il faut aller, poissons Japonais, chef Japonais et collection de Whisky importés assez impressionnante... Ce qui me fait, un endroit de rêve avec vu sur l'océan, des Sushis que t'avais l'air d'ardemment protéger, mais avec un poil plus d'intérêt, du Whisky de qualité et moi... Je coche combien de case dans : mec pas trop mauvais pour un rencard plutôt bien ? » bon après je n'allais pas forcement trouver autant d'intérêt que lui à ce genre de chose, ça restait différent d'un vrai repas à Okinawa par exemple, mais c'était toujours mieux que ce qu'on pourrait trouver ailleurs et je connaissais le gérant et il n'était pas là ce soir, mais je pourrais m'assurer d'une place juste en appelant. C'était à mon sens un bon plan, même si j'avais moyennement idée de ce qu'un bon plan impliquait réellement.