Let's find a way to heal your heart

Chris & Khira

Je pose tout un tas de questions à Chris et je n'ai que peu de réponses au final. Preuve qu'il est bel et bien perturbé. Mais il me manque clairement des informations et je ne peux pas tout deviner même si mes intuitions sont très souvent bonnes. Il aime ce Erwan. Il a voulu pratiquer le BDSM avec lui mais quelque chose me fait tiquer et j'en fais part au jeune trentenaire. Vous ne m'avez pas vraiment répondu. Je sais qu'on a un temps limité mais prenez le temps de répondre réellement. Je sais que mettre de l'ordre dans tout ça est très difficile mais je vous en prie, essayez. Essayez déjà de me répondre. Si vous le souhaitez je reposerai les questions mais c'est important que j'ai les informations dont j'ai besoin. Sinon je vous laisse parler vous faites un monologue je prends des notes et aucun échange ne se fera... Je lui laisse un moment pour intégrer ça avant de porter une première conclusion. L'heure arrive malheureusement à sa fin. Je pense qu'avec son passé et peut être ses sentiments envers vous, Erwan a exploré cette pratique pour vous faire plaisir. Parce qu'en venant de là d'où il venait là où vous l'avez sauvé et du peu que vous m'en avez parlé, je dirais qu'Erwan est une personne soumise voire très soumise. Il a accepté ça pour vous et vous en avez profité. Vous avez, pardonnez moi le terme, eu une proie entre vos mains et vous en avez abusé comme on a pu abuser de vous. Toutes les études du monde prouvent que des personnes, dans l'enfance en réalité, qui ont subi des violences de ce genre développent en grandissant des comportements violents et reproduisent ce qu'ils ont vécu. D'autres cherchent à se détruire pour mettre un terme à tout ce mal qu'ils n'arrivent pas à surmonter. Vous faites parti de la première catégorie. Vous aviez cet homme pour assouvir vos désirs les plus sombres. Vous vouliez qu'il souffre comme vous aviez souffert parce que ce n'est pas juste ce qui vous est arrivé mais ce n'était pas plus juste de lui faire subir ça non plus. Ce n'est pas de l'amour. C'est de la domination dans sa forme la plus brutale. Vous ne saviez pas qui vous étiez dans ces moments là mais vous arrivez très bien à dire que c'est parce qu'ils vous ont fait ça que vous reproduisiez ces actes là. Vous étiez quelque part conscient sans vouloir l'admettre que vous lui faisiez du mal mais comme il ne disait rien vu sa condition d'extrême soumission vous n'avez pas arrêté. Avec lui vous saviez que vous pouviez le faire. Chose que vous ne pouvez pas faire avec les gens que vous rencontrez maintenant parce qu'ils ne sont dans cette soumission là. Je ne suis pas là pour faire dans la dentelle et j'ai bien conscience que mes mots peuvent lui faire mal mais je ne fais que constater une forme d'évidence avec ce qu'il a pu me dire. Je le vois entrer en stress et trembler ce qui ne présage rien de bon.

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Chris & Khira

J’ai ouvert mon cœur et mes bêtises à cette parfaite inconnue qu’est ma nouvelle docteur addictologue. Je me sens mal. Mal d’avoir fait souffrir Erwan ainsi,mal des horreurs que j’ai faites et dans le fond, mal d’être mal. J’ai l’impression d’être un bon à rien qui va être jugé et pendu sur la place publique. Mes mains trembles du manque de l’alcool ce qui n’arrive que quand je suis stresser. Pourtant le discours du docteur n’a rien de rassurant. Pire encore, je suis coupable de faire ce que j’ai fait, coupable de ne pas avoir garder le contrôle, coupable d’aimer le BDSM, coupable d’être qui je suis. Je pensais que mes aveux seraient suffisant mais elle en veut plus. Pire encore, elle m’accuse d’être comme mes violeurs. J’ai comme un pète au casque et me lève comme un diable de sa boîte à ressors. « J’suis pas un putain de violeur! J’suis pas comme eux, un monstre sans scrupule! Je suis mal de lui avoir fait ça! Si j’étais comme eux je ne serais pas dans votre putain de bureau à vouloir guérir de toute ces merdes! » je vais à la fenêtre pour éviter de frapper quelque chose. J’ai envie de bourrer la gueule à quelqu’un et de me mettre une race! Tout l’opposer de ce qu’est censé faire la thérapie!  « Je ne veux plus jamais refaire ce que j’ai fait et j’aime Erwan du plus profond de mon cœur! Vous dites des conneries! Je ne serais pas ce monstre qui a pourris mon enfance plus jamais, avec ou sans votre aide! Je n’aimerais plus s’il le faut et je ne ferais que baiser, comme ça, problème résolu puisque vous dite que quand je perd mon putain de contrôle je le fais avec envie et bah cette envie je vous la fou au chiotte! J’en veux pas! » je suis énervé, j’ai envie de me barrer d’ici et d’aller dans le premier bar venue! « si vous avez des questions poser les clairement mais arrêter de dire que je suis un putain de violeur docteur! » je lui cela en la regardant bien dans les yeux. Tout mon corps tremble et mieux vis que je reste près de cette putain de fenêtre pour le moment

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Chris & Khira

Je sais que ma manière de faire lui fais un électrochoc. Ça se sent. Son envie de drogue remonte. Il a besoin de sa dose "anti-stress". A voir ses tremblements, je dirais même qu'une bonne bouteille d'alcool lui ferait du bien mais il faut qu'il la combatte. Les nerfs commencent à bouillir et il se lève d'un bond. Le ton de sa voix est plus rauque. J'observe sans un mot et je le laisse parler. C'est édifiant. Il pense que je l'ai traité de violeur alors que ce n'est pas le cas. Il déraille sous le coup de pression sur j'ai pu lui mettre.  Mais il regrette ce qu'il a pu faire encore une fois il dit qu'il n'a pas voulu ce qu'il s'est passé et que si j'ai des questions il fallait que je les pose clairement. Les tremblements se font plus forts mais je n'ai pas peur. Il ne me fait pas peur. Je soupire et je me lève à mon tour pour m'avancer vers lui, près de la fenêtre. De toute façon, je sais qu'il ne me fera rien. Je plante mon regard dans le sien comme il venait de le faire. Si c'est comme ça qu'il veut que ça se passe. Je vous ai posé des questions, c'est vous qui ne me répondez pas entièrement, je viens de vous le dire. Sans les réponses à ces questions, je n'ai pas toutes les informations. Ne retournez pas la situation. Je n'ai pas dit non plus que vous étiez un violeur. J'ai dit que vous reproduisiez la violence que vous avez subi. Vous dites que vous aimez Erwan mais vous continuez le BDSM avec d'autres personnes. Ce n'est pas de l'amour. On va peut être reprendre les bases. Qu'est ce que l'amour pour vous, Mr Johnson ? Je ne sais pas vraiment s'il est conscient de ce que c'est et j'attends bien de le savoir. S'il ne sait pas, il ne peut pas réellement aimer surtout après tous les traumatismes qu'il a subi.

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Chris & Khira

Je veux boire jusqu’à sombrer. Ne plus ressentir ne pus me souvenir, bref que mon cerveau arrête de fumer et que la douleur dans ma poitrine s’estompe. Le docteur n’a absolument pas peur de moi. Elle se lève pour se rapprocher, et même si je lève la main elle ne s’arrête pas. Je ne veux pas qu’elle soit trop proche, je me sens acculée, limite claustrophobe. Je l’écoute puis m’échappe pour aller me rasseoir. Mes jambes sautillent toute seule face au stress et au manque. « L’amour c’est Erwan. » je commence simplement soupirant ensuite et enchaînant. « C’est cette sensation dans le ventre quand je le vois, cette sensation de vide quand il n’est pas là. Mon cœur qui s’emballe quand il rit ou qui se déchire quand il n’est pas bien. L’amour s’est cette douleur qui me brise le cœur parce que je ne suis plus avec lui mais qui me dit que s’est mieux pour lui, pour sa sécurité . » je sens des larmes couler et les enlèvent rapidement. Là docteur me tend alors gentiment un mouchoir que je prend pour essuyer les larmes qui coule toutes seules.

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Chris & Khira

Lorsque je lui demande ce qu'est l'amour pour lui, il va reprendre sa position initiale sur la chaise mais toujours en gesticulant. La colère se calme mais pas le manque. Il répond à ma question en parlant d'Erwan et ce qu'il peut ressentir face à lui. Je sais qu'il parle avec son cœur mais l'amour ce n'est pas que ça, ce n'est pas qu'une personne. Même s'ils ne sont plus ensembles pour des raisons évidentes de violence de la part de Chris, il ne pense encore qu'à lui. Les larmes viennent toutes seules et je lui tends un mouchoir. Si vous saviez vraiment que vous lui faisiez mal vous serez venu dès le premier incident ou il n'y en aurait pas eu d'autres. Mais, pour qu'il vous quitte, il a dû y avoir plusieurs fois ce genre de dérapages. Si vous saviez, si vous l'aimiez, vous auriez arrêté cette connerie de pratique. Quand s'est arrivé là première fois vous avez réagi comment ? Qu'est ce que vous avez fait après ? Vous lui avez dit que ça serait la seule et unique fois, que vous regrettiez, que vous ne saviez pas pourquoi vous aviez fait ça ? Vous pensiez pouvoir vous contrôler la fois suivante tout en sachant que ça serait difficile. Vous parlez de contrôle tout le temps mais là, Erwan ne pouvait pas vous contrôler, il était bien trop soumis à vous pour ça ... Et ce n'est pas de l'amour. Il ne devrait pas y avoir ce rapport là de contrôle de l'autre. L'amour ça aurait été de vous soigner dès les premiers signes de violence pour le protéger. Il vous a fui pour se protéger. Mais ça aurait dû être votre rôle. Se sentir en sécurité avec celui qu'on aime est important dans la construction d'une relation. Ne rien faire ça a été la solution de facilité mais vous avez perdu votre amour. Bien sûr qu'on ne peut pas refaire le passé, on fait tous des erreurs. Des grosses ou des plus petites ... Je regarde ses mains tremblantes. Ne choisissez pas la facilité en sortant d'ici, Chris. Battez-vous. Pas dans le sens propre du terme mais contre tout ça. Je lui montre ses mains. Le temps va nous manquer et je sais qu'un patient m'attend après lui. J'aimerais que vous réfléchissiez à tout ce qu'on a pu soulever ensemble aujourd'hui. Je vous redonne un rendez-vous pour dans deux jours. Un rythme soutenu de consultations sera indispensable au départ. Je note le rendez-vous sur un post-it et je lui tends. Ce qui s'est passé avec Erwan résulte de ce qui s'est passé dans votre enfance et adolescence. Du manque de cadre, de la violence, du manque d'amour ... Vous n'êtes pas un cas isolé d'autres ont suivi un parcours similaire et s'ils s'en sont sortis alors vous aussi. Et, je vous le répète encore, je n'ai pas dit que vous étiez un violeur. Ne le pensez pas. Votre esprit va être encore un peu embrouillé mais posez-vous et repensez à mes questions, aux évènements. On se revoit dans deux jours. Je lui souris. Je sais que ma méthode est brusque mais je suis sûre qu'il fera tout pour guérir.

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Chris & Khira

Je pleure pour tout et pour rien. Peut-être parce que j’en ai marre de souffrir, mate de rater ma vie en un sens, marre de foirer avec Erwan. Je ne sais pas non plus si ma docteur  comprend ce que j’ai ressenti quand je faisais du mal à Erwan. Je n’étais plus moi, plus maître de mon corps et mon esprit. Je revivais ce que j’avais vécu comme propulsé bien des années en arrière dans mon enfance. En tout cas, elle me précise bien que je ne suis pas ce même monstre mais je ne peu m’empêcher de toujours me reprocher ce que j’ai fait. « J’étais tellement drogué et alcoolisé que je ne me souvenais pas. S’est comme si on avait prit possession de mon corps. Le matin, je me réveillais au côtes d’Erwan donc pour moi il n’y avait rien eu de spécial sinon il ne serait pas rester. Il m’a fallu un long moment pour me rendre compte que j’agissais ainsi, il a fallu qu’il me confronte qu’il me dise tout ce que je lui avait fait et quelques temps de sevrage pour que ça me revienne. Comme je vous l’ai déjà dis, s’est comme ci ces connards avait prit possession de moi. » je dis entre deux sanglot. On m’a déjà parler de syndrome post traumatique mais visiblement la docteur pense autrement. Elle essaye ensuite de me rassurer et me demande de réfléchir à tout ce que nous avons évoqué aujourd’hui et me donne rendez-vous dans deux jours. Je suis surpris que cela se profile si vite, je pensais plus que comme avec ma psychologue on se verrait toute les semaines ou deux semaines. Décidément cette nouvelle médecin n’est pas comme les autres! « D’accord... heu... merci je suppose docteur et à après demain! » je lui sers la main toujours tremblant, règle la consultation puis quitte le cabinet après avoir inscrit le rendez-vous dans mon agenda électronique. J’ai envie de boire et de me défoncer mais je sais que je ne le dois pas. A la place, je laisse ma voiture garé où elle est pour me rendre dans mon lieu de travail. J’ai besoin d’un séance et Devil sera sûrement ravi de pouvoir asseoir sa domination en publique ce soir!

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