Ugo & Cassia

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Comme tous les soirs, je quittais le bureau pour un autre genre d'endroit. Etant un homme tout à fait libre, un homme qui mettait en avant d'abord sa carrière, je n'avais pas tellement de vie privée. Du coup le soir, à part les rares fois où je décidais de rester tranquillement à la maison, j'aimais sortir. On me voyait très souvent dans les bars, casinos, soirées en ville. Je rentrais parfois accompagné, c'est vrai, mais pas toujours. J'aime les femmes, mais faut pas abuser. Quand je vais à une exposition par exemple, je passe pas forcément mon temps à serrer de la nana.

Bon là, on est clairement dans un bar et c'est clairement l'endroit pour le faire. Certaines sont déjà venu me parler ou je suis allé vers certaines d'entre elles. La nuit vient de commencer et je n'ai pas encore choisi laquelle resterait dans mon filet. Un verre de champagne à la fin, le premier bouton de ma chemise déboutonné, ma cravate enlevée, j'étais toujours en costume mais plus cool, c'était certain. Je riais à des blagues à peine drôles, j'écoutais des anecdotes à peine intéressante. En fait, quelque chose m'attirait quelque part dans ce bar et je n'arrivais toujours pas à trouver d'où ça venait.

Je me baladais dans le bar, discrètement, de coin en coin, afin de trouver l'aimant qui m'attire à lui. Je papote avec quelques nanas sur ma route, certaines plus longtemps que d'autres. Et puis enfin je tombe sur le quoi. A une table de six buvaient des amis, je présumais. Des nanas et des mecs confondus. C'est une de ces chevelures brunes qui attira mon attention. Je continuais à bouger dans l'espace pour pouvoir réussir à croiser son regard. Je faisais un bon tour et je galérais bien jusqu'à ce que.. enfin. Je lui souris, lui faisant un mini signe de la main. J'aurais pu être plus direct, aller carrément la voir, mais c'était une de mes cliente 1) et 2) elle était certainement dans une soirée qu'elle ne voulait pas forcément quitter. Elle avait l'air d'être entre amis. Il n'empêche que tout à coup, je me fichais des nanas alentours. ça, ce n'est que lorsqu'elle baissa le regard que je le remarquais. Je fronçais les sourcils. C'était quoi ce délire? Mais je n'avais pas tant de temps à y réfléchir. Rapidement, je remarquais la raison pour laquelle son regard avait quitté le mien. Je fronçais les sourcils, cette fois-ci de colère. Elle avait l'air agacée par ce type qui avait en effet l'air relou, maintenant que j'y regarde à deux fois. Il fallait que j'intervienne. Ou pas, en fait, mais j'allais le faire quand même.

Je regardais à nouveau autour de moi et trouvait la première nana ayant l'air désespérée de la soirée. Je lu soufflais un petit truc à l'oreille et elle s'éloignait. Elle allait droit vers le mec qui embêtait Cassia, lui faisant assez d'avances pour qu'il la suive, et laisse ainsi Cassia tranquille. Après ça, je disparaissais dans la foule. Je voulais qu'elle ait à me chercher. En même temps, un serveur vint voir Cassia pour lui offrir un verre "offert par l'homme pressé". Evidemment, offert par moi. j'espérais qu'elle comprenne la différence et qu'elle me retrouve dans ce coin du bar un peu plus calme que j'avais trouvé. Une seconde je ne voulais pas la séparer de ses amis, l'autre je lui offrais carrément une porte de sortie. Et si elle n'en avait pas envie? Je ne réfléchissais même plus à ça. Qui étais-je pour la séparer de sa soirée? Un mec un peu trop orgueilleux, sans aucun doute.

Ugo & Cassia

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Qu’est ce qui est plus gênant que de tenir la chandelle ? Tenir la chandelle de deux couples à la fois ET de devoir tenir compagnie à un gars qu’on essaye d’éviter depuis plusieurs mois. Cassia se retrouvait dans un genre de « triple date » contre son gré. Il faut le dire : de base, ce n’était pas vraiment le plan. Elle était censée retrouvait Liene et Magnus, camarades de classe qui eux aussi étaient en échange universitaire -et qu’elle considérait comme ses amis jusqu’à ce soir-. A la dernière minute, leurs moitiés s’étaient joint à la partie. Jusque-là, ça allait. Liene avait choisi un bar assez sympa. La soirée avait débuté, les sujets de conversations étaient plutôt loufoques mais ça restait intéressant. Disons que l’ambiance était bon enfant, c’était peut-être pas la meilleure soirée que Cassia ait jamais faite mais ça restait correct.

Le cauchemar commença quand Mattheus fit son apparition, -on va l’appeler Matt, c’est plus simple à prononcer, non ?- Ce jeune homme qu’elle essayait d’éviter tant bien que mal, faisait lui aussi parti du programme d’échange et venait, lui aussi, du Brésil. Ca leurs faisaient deux points en commun et c’était déjà beaucoup trop. Au tout début de l’année, ils se parlaient mais sans plus. Jusqu’au jour où il a prit un peu trop la confiance, sa position sur certains sujets était tout simplement inacceptable. Cassia coupa les ponts. Cependant, Monsieur se mit à croire que Cassia voulait jouer au chat et à la souris.

Matt remarqua directement le groupe, il les salua d’un air faussement gêné. Et là, Liene l’invita à se joindre à eux. Forcement, la dernière place se trouvait juste à côté de Cassia. Elle se retrouva à devoir partager la banquette avec lui, collant au maximum le mur qui se trouvait sur sa droite.

Les minutes passaient, Cassia avait l’impression d’être là depuis une éternité. Entre l’autre à sa gauche qui cherchait à attirer son attention par tout les moyens et les quatre autres qui discutaient des différences dans un couple américano-scandinave, ça ne pouvait pas être pire. Elle essayait de suivre, mais elle n’écoutait pas vraiment. Elle se contentait d’hocher la tête et ne pas avoir l’air trop blaser. Elle se sentait de trop et aurait aimé avoir le cran de partir. Au lieu de ça, elle s’était rabattu sur la boisson.

Tout à coup, elle eût l’impression d’être observée. Cassia pensa d’abord à Matt, elle vérifia du coin de l’œil et vit qu’il était beaucoup trop occupé à mater le décolleté de Liene. Incroyablement pitoyable. Connaissant le personnage, si elle s’en apercevait ça finirait plutôt mal. Sans parler de son mec…

Cassia balaya la salle des yeux. Son cœur eut un raté, une sorte de picotement traversa tout son corps. Elle ne s’attendait pas à le voir ici. Elle était clairement surprise. Elle lui fit un sourire timide et imita son signe de la main. Cassia sentit le bras de son repoussant camarade passer derrière ses épaules. Elle coupa le contact visuel avec Ugo pour lui adresser un regard mi-interrogateur mi-foudroyant. Sérieusement ? Premièrement, qu’est qui lui faisait croire qu’il pouvait se le permettre ? Deuxièmement, pourquoi maintenant ? Il avait sûrement dû remarquer que son attention avait complètement dévié. Rapidement, Cassia s’avança pour poser ses coudes sur la table et poser sa tête sur ses poings. Mauvaise idée, il se mit à lui caresser le dos. C’était quelque chose qu’elle ne supportait pas habituellement, mais c’était encore pire. «Arrête ça tout de suite ou je te fous la honte devant tout le monde » lui dit-elle dans leur langue maternelle. Il lui répondit avec un air de défi qu’elle n’oserait pas le faire. Oui, il avait raison quelque part. Habituellement, elle n’aurait pas osé le faire. Mais, c’était sans compter les quelques verres qu’elle avait bu. Elle était prête à lui mettre la honte de sa vie devant un bar bondé de monde, quand elle vit qu’il était en train de taper la discute avec une jeune femme et qu’il avait arrêté de la toucher. Cassia en profita pour voir si Ugo était toujours là, mais il avait disparu. Dommage. Elle s’apprêta à inventer une excuse pour demander à Matt de se lever, mais il le fit de lui-même, suivant la fille avec qui il avait démarré une conversation quelques secondes plus tôt. Tant mieux, bon débarras !

Se décalant pour sortir de sa place, un serveur arriva avec un verre de la part de « l’homme pressé ». Cassia ne put s’empêcher de sourire et se leva avec ses affaires – et son verre – partant à la recherche d’Ugo, oubliant même le groupe ! Elle espérait le trouver seul. S’il était accompagné, elle se contenterait de lui envoyer un SMS pour le remercier. Mais, idéalement, elle aimerait le faire en personne. Parcourant le bar à sa recherche en sirotant le contenu de son verre, elle se demandait comment elle allait l’aborder. Elle avait tendance à être familière assez vite, mais là ce n’était pas vraiment possible. C’est dans un coin beaucoup plus calme qu’elle le trouva. Même après une journée de travail, Ugo était toujours aussi classe. Clairement, il la faisait rêver. S’approchant doucement, elle ne pouvait empêcher ses lèvres de s’étirer sur son visage.

« Bonsoir ! » lança-t-elle une fois arrivé à son niveau « L’homme pressé, j’imagine. »  

Ugo & Cassia

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Je trainais souvent dans des endroits comme celui-ci. si Cassia avait été ici aussi, je l'aurais remarqué, c'est sûr. je savais donc que ce n'était pas le genre d'endroits qu'elle fréquentait habituellement. Ou alors, elle faisait ses études ici depuis trop peu de temps. Oui, je m'intéresse rarement aux gens mais quand je le fais, je le fais bien. Je réfléchis. N'allez pas conclure que je m'intéresse à Cassia... enfin bref. Je ne sors pas dans les bars pour forcément rentrer accompagné. En général, c'est surtout pour me vider la tête. J'adore mon boulot, vraiment, je dédie ma vie à ma carrière mais je reste humain. J'ai besoin de décompresser de temps à autre. Presque tous les soirs, du coup. Rien ne m'attends chez moi, faut dire. Même pas un animal de compagnie. En même temps, je bouge tellement d'endroits que bon... pauvre bête.

Revenons au sujet principal. Moi, dans un coin calme du bar, regardant Cassia se lever de sa place après avoir reçu mon verre du serveur. J'avais vu son sourire, j'suis pas aveugle. Je l'attendais alors sagement, la laissant me chercher. C'est carrément moi, ça. Etre sûr qu'on veuille vraiment me trouver, que c'est pas juste pour s'occuper. Enfin, même si là, j'étais sûr de l'avoir sorti d'une situation bien incommodante. Quand elle me trouvait, elle me sourit en me saluant et me demandant confirmation sur mon identité. Je faisais un petit mouvement vers la droite pour l'inviter à s'asseoir à la place à côté de moi. bien vu, sherlock. fis-je alors en lui rendant bien évidemment son sourire, plutôt naturellement d'ailleurs. Je la laissais déménager ses affaires là et je levais les yeux vers les siens. Je levais mon verre pour qu'on trinque. j'ai bien dis que je trouverais une excuse rapide. déconnais-je alors, parlant de ma dernière parole qui avait été pour elle dans mon bureau alors qu'elle m'avait exposé son soucis et était devenue ma cliente, que je trouverais une excuse pour la rappeler au plus vite. puis je regardais à nouveau la table où elle était avant de revenir vers elle. enfin, je voudrais pas empêcher une belle soirée entre amis d'arriver. fis-je en dirigeant mon verre vers la direction de la table, afin de faire comprendre mon propos. Ma phrase était un peu ironique et je me rendais compte que je parlais un peu... suavement. Enfin, malgré le bruit qui nous entourait - bien qu'où nous étions il était moins fort - je parlais quand même... enfin d'une manière particulière quoi. Je levais un sourcil en clignant des yeux pour me clarifier l'esprit. Je savais que je l'avais sorti d'une situation, là bas. Je n'allais pas trop le faire entendre au cas où je me trompais, sait-on jamais. tu sors pas souvent, si?  fis-je alors sinon je t'aurais déjà remarqué en plissant les yeux, changeant un peu de sujet. J'osais le tutoiement, après tout se vouvoyer dans un bar c'est ridicule. Je levais mon verre aux lèvres. Après tout elle était étudiante, ça voulait bien dire qu'elle était sérieuse. Et du coup, si je faisais bien le lien, elle n'avait pas l'habitude de prendre des taxi tard... d'où son traumatisme facile. Enfin j'allais sûrement trop vite. La vie de cette jeune femme ne devait pas être si simple, je le sentais. enfin.. c'est agréable de voir que tu te sens en sécurité. lui fis-je alors. J'avais cru comprendre qu'elle restait enfermée depuis l'incident et là... elle était bien dehors avec des amis dans un bar. Elle ne craignait plus grand chose ou alors elle prenait énormément sur elle. Oui, j'étais peut-être un peu déçu qu'elle n'ait pas utilisé mon numéro de téléphone depuis mais... enfin j'étais sincère en disant que c'était appréciable de la voir sûre d'elle. ça change de ce jour où sa sécurité m'importait tellement que j'allais la faire raccompagner.. bref.

Ugo & Cassia

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Pour aller à sa rencontre, Cassia du tout de même prendre son courage à deux mains. En plus de la dérouter, Ugo dégageait un charisme puissant. Il était impressionnant, voir intimidant. Sa prestance l’attirait comme un aimant, elle devait l’avouer. Mais c’est sans baisser les yeux qu’elle l’approcha ; et exactement comme la première fois qu’elle l’avait vu, Cassia ne pu décrocher son regard d’Ugo.

La brune vit assez vite qu’il ne manquait pas d’humour ! Comme on dit, le hasard fait bien les choses. La coïncidence donnait à leur deuxième rencontre une allure beaucoup moins formelle. C’était mieux ainsi, le cadre était bien plus propice au laisser-aller. Elle avait hâte d’en savoir un peu plus sur lui. Il l’invita à s’asseoir à côté de lui. Pendant un instant, Cassia se demanda qu’est ce qu’elle était en train de foutre. « Rien de grave, tu vas seulement boire un verre et discuter. C’est tout » Et une fois installée, ses beaux yeux bleus dissipèrent toute inquiétude.

Lorsqu’il désigna la table qu’elle venait tout juste de quitter, ajoutant une remarque ironique, un large sourire s’étira sur son visage. Cassia roula des yeux, puis éclata de rire. Inutile de rajouter quoique soit, il avait très bien vu qu’elle était loin de s’amuser là-bas.

Ugo ouvra la conversation, soulagée qu’il la tutoie. Elle aurait forcément fait une gaffe bien assez vite, elle avait tendance à parler bien plus vite qu’elle ne pensait. Non, elle sortait pas beaucoup depuis qu’elle vivait à Miami. Elle préférait rester à l’appartement, mettant toutes les chances de son côté pour réussir son année avec brio. Les amis qu’elle s’était fait ici… Disons, que c’était différent de ceux qu’elle avait au Brésil. Elle n’accrochait pas, elle les considérait plus comme des camarades de classe. Elle savait pertinemment qu’une fois l’année fini, il y avait peu de chance qu’ils se revoient. Peut être une ou deux fois s’ils arrivaient à tous rester ici.

« Non, enfin plus maintenant… » dit-elle, un peu honteuse. « Depuis que j’habite ici, c’est seulement la troisième fois que je sors. En 5 mois, ça fait pas beaucoup. » Elle lâchait les informations au compte-goutte, pas certaine que ça l’intéresse réellement. Il ajouta que c’était bien qu’elle se sente en sécurité. « Si j’ai accepté de sortir, c’est aussi parce que Magnus – celui avec les cheveux rose- m’a promis de me ramener si je venais. Je pense pas que j’aurais accepté, sinon.» Elle marqua une courte pause, avant de reprendre« Quelque part, ça aurait été dommage.»

Magnus était sans celui dont elle était le plus proche. Derrière sa carrure imposante et son caractère bien trempé, se cachait un garçon sensible et doux. Profitant qu’elle regarde dans sa direction, il pianota rapidement sur son portable faisant vibrer celui de Cassia. Puis, pas très discrètement, Magnus lui montra du doigt son smartphone, suivit par son copain qui imita le même geste, histoire de bien lui faire comprendre qu’elle devait regarder rapidemment.

« Et toi ? Tu viens souvent ici ? J’aimerais savoir si ça vaut le coup que j’y remette les pieds.» dit-elle pour faire diversion

Quand elle s’aperçut qu’elle avait été un peu trop directe dans ses propos, elle but d’une traite les deux derrières gorgées qu’il lui restait pour finir son verre. Elle en resterait là pour ce soir, niveau alcool. Elle redoutait déjà le moment où ça lui monterait vraiment à la tête.

Ugo & Cassia

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J'étais sorti, comme je le faisais bien souvent. C'était quotidien pour moi. Je passais très peu de temps seul dans mon appartement. Je n'aimais pas ça. Pour tout dire dans les bars, je finissais rarement seul. Enfin, parfois j'allais dans des expos, à des concerts... Je profitais de tous les évènements de la ville sans exceptions.

Ce soir, j'étais tranquillement au bar. Cela ne faisait pas très longtemps que j'étais installé. Je portais un costume comme d'habitude, mais j'étais à mon aise. C'est ma marque de fabrique. Un petit ensemble camel à carreaux légers. C'est en regardant autour de moi que mon regard finit automatiquement, comme une évidence, comme si on m'avait guidé, vers elle. Cassia. Une nouvelle cliente qui m'avait un peu tapé dans l'oeil. Faut dire, elle ne semblait pas... Enfin elle semblait sortir d'ailleurs. Pas comme les autres. Cela me plaisait, forcément. Je faisais tout pour attirer son attention et l'inviter à me rejoindre. Ce qui marchait très facilement, évidemment. Elle n'avait pas l'air de vivre une soirée de folie, faut dire. Je la "sauvais" un peu d'un gros lourd. J'étais content de la croiser ici, ça changeait du bureau. Là bas, on pouvait pas vraiment discuter librement, il y a une situation, des limites. Là, c'est la vie, la vie de la nuit. Tout était permis. Pour commencer, je faisais référence à ce qui se passait d'où elle venait. Et puis j'initiais la conversation.

Elle ne sortait pas souvent. Du moins elle me disait plus maintenant. Je l'écoutais attentivement. Elle pensait peut-être qu'elle parlait dans le vide mais pas du tout. Tout ces mots m'intéressaient. Je sirotais mon verre en la regardant, en l'écoutant. Je comprenais qu'ici, à Miami, elle ne faisait pas des folies. et pourquoi, si ce n'est pas trop indiscret? la ville ne t'inspire pas? ou alors tu veux peut-être te concentrer sur tes études. lui fis-je alors. Je comprendrais, si c'était ça. Je la taquinais avec l'ambiance de la ville avant de revenir à un sujet sérieux. C'était un peu le résumé de cette conversation. On voulait en savoir sur l'autre et à la fois on jouait sur les sous entendus. Je voulais la mettre à l'aise, en tout cas. Je restais sérieux en parlant de sa sécurité. Elle me parlait de son ami qui allait la raccompagner. Je jetais un coup d'oeil sur ce fameux type. Je levais doucement le sourcil furtivement. Un bel étudiant, c'est clair. Et elle ajouta quelque chose qui me fit sourire en coin. ça aurait été dommage, c'est sûr. ce serait dommage aussi que finalement ce ne soit pas lui qui te raccompagne. ajoutais-je alors en jouant sur le mot "dommage". J'osais, oui, ça prendrait ou pas. Après tout, il ne faut pas s’accommoder à l'autre. Si ça ne colle pas et que ça ne lui plaît pas... je serais un peu déçu mais c'était tout.

Sur ce, j'avais l'impression qu'elle prenait des pincettes aussi. Elle n'osait pas, elle, de son côté. Je voyais son téléphone vibrer, mais elle ne regardait pas. Je plissais les yeux en la regardant. J'aimerais tellement lire en elle et en même temps, j'aime ce mystère. Vu la phrase qu'elle me disait par la suite, je sentais qu'elle avait osé. Sans trop assumer, elle descendait son verre après ça. ça me fit encore sourire. Il fallait que je la rassure en lui faisant comprendre que j'aimais ce genre d'initiative. tu pourrais me trouver ici facilement, oui. répondis-je alors, faisant comprendre que j'avais saisi le sous entendu et que je l'acceptais. mais pas que. je sors énormément, personnellement. Pas que dans les bars, j'aime bien faire tous les événements de la ville. Expos, concert... je suis rarement chez moi, à vrai dire. vu comment elle mettait son verre de côté, elle voulait limiter. Je regardais son geste avant de la regarder de nouveau dans les yeux. Ce regard. J'aurais voulu l'éviter et je ne pouvais pas à la fois. Je finissais mon verre à mon tour et je laissais un billet sur le bar. toi qui n'est pas beaucoup sorti ici, j'ai un endroit à te montrer. Enfin, si tu acceptes de changer de "raccompagnateur". lui fis-je en me levant alors. je la regardais, attendant sa réaction. J'avais envie de passer un peu de temps avec elle et en même temps, je sentais qu'elle n'était pas au bon endroit. Et puis ses potes qui nous regardent de loin, ça commençait un peu à me mettre moi-même mal à l'aise. Pour me mettre mal à l'aise, fallait y faire. enfin... on peut faire ça un autre soir si ça te dérange. fis-je voyant son téléphone vibrer encore.

Ugo & Cassia

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«Non, enfin… Hmm… A vrai dire, j’y ai jamais vraiment réfléchis… Je me reconnais plus vraiment depuis que je suis ici. Par exemple, je supportais pas de rester chez moi toute la journée ou de me lever tard. J’avais vraiment l’impression d’avoir gaspillé mon temps. Maintenant, je peux rester 24h sans aucun contact social, dormir des journées entières sans que ça me pose problème. Mes notes sont excellentes, je passe tout mon temps à bosser -et dormir-. Le souci, c’est que je suis pas quelqu’un de scolaire en temps normal. Je sais que j’aurais mon master sans problème. D’un côté, tant mieux vu que j’envisage de rester un an de plus. Ca m’aidera forcément à obtenir un nouveau visa. Mais, d’un autre côté, j’ai quasiment rien vu de Miami… à part mes quatre murs blancs. Mais, sûrement que si quelqu’un qui connaît bien la ville m’accompagne, ce serait différent »

Sa question était pertinente, et dans ses deux propositions ni l’une ni l’autre n’était la bonne. La réponse de la brune devait paraître un peu brouillon, elle y réfléchissait en même temps qu’elle parlait. C’était vrai qu’un changement aussi radical ne pouvait pas être anodin. Avant de partir pour Miami, Cassia s’était imaginé plus d’un fois comment sa vie pourrait être : une vie dans l’insouciance, certainement ponctué d’épreuves qui la ferrait grandir, pleins de rencontres enrichissantes… Quelque chose proche du voyage initiatique. Au final, elle ne connaissait quasiment personne, ne sortait pas, ne profitait pas et n’avait jamais aussi dépendante de ses parents que maintenant ! Même avec Alexel ça n’allait pas vraiment, la colocation était plus difficile que prévu. Mais Cassia prenait sur elle, détestant les conflits.

Cassia réalisa que c’était la deuxième fois qu’elle se confiait à Ugo, sur quelque chose d’assez intime qui plus est. Elle était bavarde, ça oui. Mais en règle général, elle n’aimait pas trop parler d’elle. Avec lui, elle avait du mal à inverser la tendance. Elle mettait ça sur le compte de l’alcool, pour cette fois-ci…

Décidemment, jouer sur les mots était devenu leur truc. Cassia avait commencé, et ça l’amusait qu’Ugo la suive. Elle ne pu s’empêcher de sourire une énième fois en l’entendant insisté sur le fait que ce soit dommage -ou pas- qu’elle soit raccompagner par son camarade de classe. Cassia avait très bien compris ce qu’il voulait insinué, mais un nouvel élan de culpabilité fit son apparition : Est-ce que c’était correct ? Elle se contenta de pouffer, comme si c’était une plaisanterie.

Après ce qu’elle venait de débité – et pour détourner son attention de l’autre imbécile-, Cassia lui retourna sa question. Elle avait du mal à s’imaginer ce qu’il pouvait faire en dehors de son bureau. Elle l’écouta attentivement. Donc en plus de tout ça, il était aussi cultivé ? Voilà qui rallongeait la liste de ses qualités… Entre sa vie et celle de Cassia, il y avait plus qu’un fossé. Mais ça, elle n’avait pas le temps d’y penser, une autre interrogation lui brulait les lèvres.

« Et… Tu fais ça accompagné ou seul ? »

Bon, ok. C’était pas très fin comme manière de lui demander s’il était en couple. Surtout qu’après qu’il est énuméré toutes les choses qu’il aimait faire, il y avait beaucoup d’autres questions à poser. Et elle voulait les lui poser aussi, mais celle-ci lui paraissait primordiale.

La pauvre était perdue, tiraillée entre sa curiosité malsaine et sa moral qui lui disait tout simplement d’arrêter. Elle qui était en plein débat intérieur allait avoir affaire à un nouveau dilemme : Ugo voulait lui montrer à endroit en ville, lui proposant à sa manière de la raccompagner après.

Il la prenait au dépourvu, sa tête la sommait de refuser poliment mais son cœur lui disait de tenter un truc fou, pour une fois… Cassia dû mettre un petit temps avant de répondre, vu qu’il ajouta qu’ils pourraient faire ça une prochaine fois.

« Non, au contraire ! Ça me dérange pas du tout. Allons-y.»

Une occasion pareille, elle en avait conscience que ça ne se présenterait pas une deuxième fois. Elle était aussi consciente de ne pas contrôler la situation du tout. Et qu’est-ce qu’il pouvait bien lui arriver de grave ? Rien. Absolument rien. Elle sentait qu’elle pouvait lui faire confiance. La voila prête à le suivre, n’importe où.

Ugo & Cassia

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Je ne pensais pas recroiser Cassia en dehors du boulot. Son dossier m'avait particulièrement touché : elle semblait être une jeune femme délicate qui ne méritait même pas qu'on la bouscule. Alors ce qui lui était arrivé dans ce taxi ne m'avait fait faire qu'un tour. Elle m'avait particulièrement touché, sans comprendre trop comment et pourquoi. Je pensais à son cas et je le prenais à coeur. J'avais voulu lui redonner confiance en la ville, en elle tout simplement.

Accoudé à ce bar, la voyant en face de moi, je la découvrais sous un nouvel angle. Elle était toujours aussi intrigante... attirante devrais-je dire. Je l'avais arraché à son groupe d'amis, de ses études apparemment et je la faisais se livrer à moi. Elle le faisait assez naturellement. Cela m'étonnait, je n'aurais jamais dis qu'elle était simple à faire parler. Pourtant, elle semblait avoir confiance en moi et me répondre à mes questions. Elle ne réfléchissait pas tellement à ses réponses, ce n'était pas calculé d'avance. C'était assez agréable. Je la taquinais sur ses amis, sur le fait qu'elle se faisait raccompagner par l'un d'entre eux, que c'était dommage... Je jouais sur tous les fronts.

Je comprenais mieux qu'elle se soit si vite renfermée après cette histoire de taxi : elle ne sortait jamais. Elle m'apprenait qu'habituellement c'est le contraire, elle aime sortir et pas trop potasser sur ses cours mais ici à Miami elle faisait l'inverse. Elle ne sortait jamais, ce soir était une exception. Le destin? Peut-être. Elle était tombée sur moi une des rares fois où elle sortait. Elle m'avait fait un long monologue en réfléchissant apparemment sur le tas à ce qu'elle voulait me livrer. Elle me parlait de son visa, je me souvenais de ses origines mexicaines. Et c'est là que me vint une idée. Elle souhaitait que quelqu'un qui connaisse la ville lui fasse découvrir, très bien. Je gardais ça dans un coin de ma tête. Pour l'instant, alors que ses amis au loin ne cessaient apparemment de lui envoyer des textos et de la regarder de loin pour savoir qui j'étais probablement, elle me retournait la question. Je lui répondais alors la vérité : je sortais moi bien souvent quand je n'étais pas au travail. je n'aimais pas rester dans mon appartement, aussi beau et spacieux soit-il. Je ne faisais qu'y dormir et manger. Je lui parlais pas seulement des bars mais des événements culturels de la ville auxquels j'aimais aussi participer. Là, elle me retournait une question qui me fit sourire. Elle en cachait une autre, et j'allais répondre aux deux, le sourire aux lèvres. Je baissais avant légèrement le regard sur mon verre avant de les relever vers elle.

Je pars toujours seul. Ensuite je rejoins ou je tombe sur des connaissances. lui fis-je alors pour répondre entièrement à ses deux questions. J'espérais que ça la satisfasse. J'avais encore mon idée en tête et je la gardais. Je finissais par lui proposer alors de lui montrer un autre endroit de la ville, qui lui conviendrait bien mieux. Je lui proposais aussi de le faire plus tard, car je ne voulais pas non plus l'arracher à ses amis. Mais j'étais content d'entendre qu'elle acceptait de me suivre, de me faire confiance encore une fois. Je souris et je l'invitais à m'emboîter le pas, galant que j'étais. On y allait à pieds. Je ne lui disais pas où nous allions mais ce n'était pas loin. Sur la route, nous continuions à discuter. Ton pays d'origine ne te manque pas trop? je calculais tout. Je lui posais cette question de manière tout à fait voulue. J'écoutais sa réponse alors que nous arrivions là où je voulais : sur un bord de plage. La musique était déjà significative : c'était un restaurant/bar brésilien hyper sympa dans lequel j'aimais aller de temps en temps. Sourire obligatoire là dedans. Les gens sont hyper sympas, ils sont là pour rire, chanter et/ou danser, boire des cocktails et manger des spécialités brésiliennes. J'adore les endroits de ce genre où on ne fait que profiter des heures qui nous ont été données. maintenant tu sais où aller dans Miami pour ne pas que le Brésil ne te manque trop. lui fis-je alors qu'elle avait découvert l'endroit, tournant la tête vers elle en souriant. première découverte en compagnie de votre guide, cher demoiselle. Je vous en prie. fis-je alors en lui ouvrant la porte intérieure. Je lui proposerais d'aller en terrasse sur le sable mais il fallait nous annoncer d'abord à l'équipe, et puis je voulais qu'elle voit l'ambiance à l'intérieur.