J'avais un entretien d'embauche dans deux jours mais pas de tenue adéquate. J'aurais pu demander à Eileen ou à Kathy, mais je voulais essayer d'y arriver tout seul. Mes vieilles baskets commençaient sérieusement à faire peur, j'avais plus l'air d'un clochard avec qu'à un homme sérieux. Même si pour bosser sur les docs, il ne fallait pas le costume cravate, je voulais au moins avoir de bonnes chaussures et un pull passe partout mais chaud. Les dockers étant des travailleurs de la nuit, mieux valaient avoir de quoi être bien au chaud pour ne pas tomber malade. Alors me voilà dans les rues de Miami a essayé de trouver mon bonheur. J'ai déjà fait deux boutiques et trouvé un sweat-shirt pas cher, bleu nuit qui sera Parfait pour bosser. Il me faut encore trouver mes chaussures et là ce n'est pas une mince affaire. Je vois une paire de bottines toute simple qui me plaise bien dans une vitrine mais le prix exorbitant de 350$ m'empêche de rentrer dans le magasin. Je soupire et reprends mon chemin en quête du bonheur. Alors que je regarde l'heure sur ma montre, je percute quelqu'un de plein fouet. "Pardon... Je.... excusez-moi..." Je suis vraiment maladroit et un jour cela me portera préjudice. Alors que je relève la tête pour regarder la personne que j'ai percutée, je me rends compte que ce n'est nul autre que Lina. Moi qui avais fait tout mon possible pour rester loin d'elle et laisser le temps à mon coeur de guérir, voilà que je venais de rentrer de plein fouet dans le coeur du problème. "Ho... Lina... Je... Pardon..." Me revoilà en train de bégayer comme un imbécile devant son sourire grandissant "Mon dieu qu'elle est belle" je pense avant de me frapper mentalement. "Je... Tu vas bien? Je veux dire... Je ne t'ai pas fait mal ? Je suis vraiment désolé, je regardais l'heure, j'ai pas fait attention... J'espère que tu n'as rien... Et... Je parle trop...." Je termine en reprenant ma respiration et en rougissant.

J'ai laissé Zoé avec Jordan pour aller faire quelques courses. Ça fait un mois et demi maintenant que notre petite princesse est là et je ne vois plus le temps passer. Elle est adorable mais c'est vrai que nos nuits sont courtes et que forcément ma vie est totalement calée sur la sienne. M'enfin je l'aime trop pour que ça soit une mauvaise chose. Elle a changé ma vie et c'est pour le meilleur. Je ne peux pas être plus heureuse er puis avec Jordan c'est le grand amour. On va pouvoir se mettre à penser à notre mariage maintenant. Ça me mettait vraiment en joie et jetais perdue dans mes pensées si bien que je ne vis pas que j'avais quelqu'un devant et on se percuta assez fort. Oh pardon ! Vraiment je ... La personne en face de moi se confondit en excuses aussi mais un sourire franc se dessine sur mon visage en voyant de qui il s'agissait. Alec ! Ça fait un ... bail. C'est vrai que ça faisait un moment qu'on ne s'était pas vus. C'était pour son bien. J'avais compris qu'il avait toujours des sentiments pour moi et il fallait qu'on mette de la distance. Il fallait qu'il retrouve l'amour ailleurs et j'espérais vivement qu'il l'avait trouvé ou du moins cherché. Je souris encore plus en voyant qu'il n'avait pas changé, en caractère au moins. Sa timidité refait vite surface même avec moi, c'est fou. Il bégaye et parle bien vite avant de rougir. Non ça va tu ne m'as pas fait j'ai la peau dure tu le sais bien ! Je ris. Et oui ça va. Je partais faire quelques courses pendant que Zoé reste avec son papa. Et toi comment ça va ? Qu'est-ce que tu fais de beau dans le coin ? Il me dit alors qu'il est là pour chercher de nouvelles fringues pour un entretien. Tu ne travailles plus au garage ? Me dis pas qu'il a été touché par les explosions ? C'est vraiment flippant ! Avec Jordan, on s'est retrouvé sans maison aussi. C'est trop fou cette histoire ! J'espère que toute la lumière sera bientôt faite sur cette affaire. Sinon tu racontes quoi d'autre depuis le temps ? Ouais pas mal de questions mais en même temps ça faisait un petit moment qu'on ne s'était pas vus. Est ce que tu veux que je t'aide à trouver ta tenue ? J'ai un petit peu de temps devant moi. Il ne faut pas négliger ses amis. Je lui dois bien un peu d'attention.

Je ne sais pas pourquoi quand je vois Lina, je perds tous mes moyens. Je bégaye, je rougis, parfois je fais des petites crises d'angoisse. C'est dingue l'effet qu'elle me fait. Pendant tout c'est moi, je me suis appliqué à ne pas penser à elle, ne pas lui envoyer de message ou même parler d'elle avec qui que ce soit. Et voilà que je tombe sur elle et que tous ces mois d'effort tombent à l'eau comme s'ils n'avaient pas eu lieu. Après m'être excusé, elle me rassure et me dit qu'elle n'a rien puis, me demande ce que je fais dans le coin. "Ho... Bah... je cherche des chaussures confortables mais belles pour un entretien de travail." je hausse les épaules pour faire comme-ci tout allait bien mais Lina rebondit là-dessus aussi vive que l'éclair. "Malheureusement si... Chomage économique, j'ai postulé partout et j'ai eu un rendez-vous pour travailler sur les docks histoire d'avoir un salaire en attendant que le garage soit mieux..." malheureusement, si on ne trouvait pas un coupable, il y a fort à parier que mon patron ne touche pas le reste de l'argent de l'assurance. Ils ont débloqué un fond pour qu'il réouvre, mais tant qu'on ne saura pas s'il est responsable ou non du feu même involontairement, il est bloqué. "Ho... Bah.... Métro boulot dodo... Enfin plus recherche de boulot quoi... Et toi? Le bébé va bien? Tu as déjà retrouvé la ligne! Je me souviens ma femme, elle avait eu du mal à tout perdre... Elle n'y était pas arrivée d'ailleurs..." Je souris tristement en repensant à cette époque mais heureusement Lina me propose de m'aider à me trouver ce qu'il me faut. "Oui avec plaisir... Mais je ne veux pas te séparer de ton bébé..." Je ne voudrais pas être un poids et privé un bébé de sa maman, mais elle se veut rassurante et m'entraine avec elle dans la rue pour continuer ma recherche. "Et toi alors... Comment vous faites si vous n'avez plus de maison? ce n'est pas trop dur? Si jamais vous avez besoin d'aide, n'hésite pas surtout..." Je lui souris doucement alors qu'elle m'attire devant une vitrine où les modèles de chaussures sont variés et les prix aussi. Je lui fais signe de la tête qu'ont peu entré et nous regardons les exemplaires disponibles tout en continuant à parler.

Alec m'annonce qu'effectivement le garage de son patron avait été détruit dans les explosions qui ont eu lieu la nuit de la St Sylvestre. C'était vraiment flippant. Heureusement que personne n'avait été blessé. Du moins dans mes contacts et proches. Alec se retrouve alors au chômage technique et il doit se rendre à un entretien pour travailler dans les docks. Je reconnais bien là ton sens de la débrouillardise. Tu reprends vraiment du poil de la bête et ça fait plaisir à voir. Je lui souris. La conversation tourne ensuite sur moi et mon bébé. Tout va bien ! Jordan et moi on est vraiment comblés. Elle est vraiment mignonne. Quand tu voudras je pourrais te la présenter à toi aussi. Enfin ce n'est pas une obligation c'est comme tu le sens. Je savais que ça pouvait lui faire du mal cette situation alors j'y allais tout doucement. Il me dit que j'ai vite retrouver la ligne ce qui doit l'étonner et il fait la comparaison avec sa femme. C'est vrai que j'avais oublié qu'il avait été marié. Et même père. Sombre période de son histoire puisque tous deux sont morts sous ses yeux. il faut lui changer les idées et vite. Je lui propose alors de l'accompagner pour trouver ce qu'il lui faut pour son nouveau boulot. Je passe mon bras sous le sien et je l'emmène vers un petit magasin un peu plus loin. J'espère qu'on trouvera son bonheur là-bas. Sinon on cherchera ailleurs ce n'est pas un soucis. Je suis contente de passer ce temps avec lui. Ça fait du bien de se reconnecter comme ça avec nos essentiels. Il reprends ensuite la parole pour me demander comment on fait sans maison et que si besoin il est là. Merci beaucoup mais on ne va pas t'embêter. J'ai demandé à Kath et elle a accepté. Avec l'accord de William bien sûr puisque c'est sa maison. Et on est entrain de chercher une maison avec Jordan. Quand on aura trouvé on fera la pendaison de crémaillère et tu viendras! Enfin, si tu le veux bien sûr. Je me sens rougir et c'est gênant. Heureusement on arrive à la boutique de fringues et de chaussures. Sauvée! Dis-moi d'abord quel style tu voudrais porter ? Ce qui te plaît le plus. Montre-moi. Je lui demande ça tout en repérant déjà quelques petits trucs qui pourraient lui aller. Il me montre alors un pull fade et un pantalon en velours côtelé. Je fais une moue bizarre. Alec sérieux, t'as pas 60 piges ! Tu vas en voir trente ! Un peu plus de chic, de jeune ! Là, tu vas ressembler à mon grand-père. Il me sort alors que c'est pour être confortable. Je lève les yeux au ciel. C'est à bannir ce mot quand tu choisis des fringues et surtout pour un entretien. Allez viens par là. Je lui prends un petit pull à mailles fines gris et un pantalon cintré noir. Je chope aussi au passage un trench noir. Tiens va mettre ça je vais te chercher les chaussures. Quelle pointure? Je commence à m'éloigner alors qu'il me répond. Je trouve rapidement des petits mocassins marrons foncés et je lui ramène. T'es pas encore changé ? Même moi je vais plus vite que ça ! Je le taquine clairement et ça me fait rire. Je lui tends ensuite à travers le rideau les chaussures et j'attends patiemment le résultat.

Cet incendie à fait de nombreuses victimes, aussi bien physique qu’en dommage collatéral. Je fais partie de ses derniers mais je fais de mon mieux pour rebondir. Je l’explique d’ailleurs à Lina qui m’en complimente puis, lui demande comment ça va. “Je.. Ho... heu... oui bien sûr.” Je dis poliment. Elle passe ensuite son bras sous le mien et nous nous mettons en marche pour trouver ma tenue pour mon entretien à venir. On arrive rapidement dans une boutique se qui nous sauve d’une conversation gênante. J’allais lui répondre encore une fois “avec plaisir” mais le gong sauveur est arrivé pile au bon moment.  Elle me demande ce qui me plait. Je vais alors dans le premier rayon et lui montre un pull et un pantalon basique. “S’est bon ça ?” Je lui demande alors hésitant. Mon niveau de confiance est tellement bas que je ne sais pas ce qui me va. Heureusement, elle me conseil. “Oui mais s’est tellement confortable !” je réponds en faisant une moue boudeuse. Elle fait signe non de la tête, me dit qu’il n’y a pas de confort pendant un entretien et file dans les rayons comme si elle travaillait ici avec une facilité déconcertante. Elle me pousse ensuite avec ses trouvailles dans les cabines. Je lui indique ensuite ma pointure de chaussures et commence à me changer. J’enfile le pull qui me gratte énormément. C'est une horreur et vu son prix, il est hors de question que j’achète une chose aussi horrible. Lina revient avec les chaussures en me taquinant. “J’ai pas l’habitude.... Un peu de pitié s’il te plait !” Je dis en riant, retrouvant notre complicité d’autrefois. J’enfile ensuite le pantalon et les chaussures, puis, le trench et me regarde dans le miroir. J’ai l’air.... Sortie tout droit d’un magazine de mode gay ! Je sors alors de la cabine avec une tête d’enterrement. “Franchement.... Je ne me vois pas comme ça a l’entretien puis si j’ai le poste sur les docs ! Je vais me faire vanner par les gars et niveau facilité de mouvement.... S’est pas ça !” Je dis faisant bouger mes épaules serrer dans le trench.  J’essaye de plier les genoux, même galère. Et mes pieds sont écraser dans ses chaussures ! C'est une tenue pour sortir dans un gala avec Eileen, pas pour bosser ! Elle me répond qu’il me faudra alors deux tenues ! Une pour l’entretien, l’autre pour bosser. Elle repart alors dans les rayons pendant que j’enlève cette horreur de pull et le reste.  Elle revient à peine cinq minutes après avec un nouveau pantalon cintré, un sweat à capuche classe et une veste de costume. Je ne vois pas trop où elle veut en venir. Elle me dit alors de passer le sweat. J’enlève alors ma chemise, laissant découvrir mon tatouage au passage alors que Lina n’a pas fermé le rideau. Elle le ferme alors rapidement puis j’enfile le reste. Le reflet que me renvoie le miroir me plait plus que le précédent. Lorsque je sors de la cabine, je souris et fait un petit tour maladroit sur moi-même. Elle valide alors ma tenue et je rentre me changer. Une fois rhabiller, je regarde le prix des vêtements et je manque de m’étouffer. Lina arrive alors rapidement dans la cabine. Je me penche alors vers elle et lui murmure “j’aime beaucoup... Mais il y en à pour 400$ de vêtement, s’est hors budget... Tu connais un autre endroit où on pourrait trouver pareil mais 5 fois moins cher ?”