Il est 6 h, deux petites nymphes viennent de partir après un dernier aller-retour aux 7emes cieux. Quelle nuit d'enfer ! Je prends une bonne douche, profitant de la chaleur pour me détendre. Je m'habille rapidement, quelque vêtement de créateur. J’aime les vêtements de luxe. Pas n'importe lesquels, ceux qui sont chics et confortables. Aujourd’hui, chemise bleue foncé, gilet et pantalon de ville gris anthracite. Mais John Lobb nuit ce mari à merveille. Je calle ma flasque de whisky dans mon cardigan. Une longue matinée s’annonce. Je commence par  prendre un bon petit déjeuner dans mon hôtel. J’enchaine avec de diverses réunions professionnelles.

      Il est 11h30, las de travailler, Je sors me chercher un bon café. J’ai besoin de me dégourdir les jambes. En route, j’entends mon prénom joliment crié. Une douce voix féminine. Je la reconnaîtrai entre toutes, mon emmerdeuse préférée, Violette. On se fait la bise. En souriant joliment elle m'explique : « Je suis contente de te voir ! J'allais justement t'envoyer un message. Je lui ébouriffe les cheveux en lui répondant : "Toujours aussi chiante à ce que je vois. Tu sais, j'étais bien sans toi" ,J'esquisse un sourire en coin avant de mettre mon bras sur ses épaules. Je rigole, elle le sait parfaitement. Elle me connaît par cœur. Je lui propose donc : « allons boire un coup, C’est toi qui payes, histoire de te faire pardonner. » Entre nous, jamais, il n'a été question d’argent. On en a rien à faire. Elle m’a tellement manqué. Dans mes bras je l’amène dans ma pâtisserie préférée. On s’installe à ma table, elle est toujours réservée pour moi. J’attends que le serveur vienne prendre les commandes. « alors, raconte. »

     On rigole comme avant, ça me fait un bien fou. Je commande la même chose qu’elle au serveur. Ma confidente me répond alors qu’elle est revenu pour toujours. J'en suis heureux, même si toujours est un bien grand mot. Personne ne sait de quoi est fait demain. « Content de le savoir. Tu vas pouvoir m’inviter au restaurant souvent. Pratique. Mais je parlais de toi, de ta vie . On s'est parlé en cam, c'est vrai mais ce n’est pas pareil. Alors raconte ce qui s'est passé pendant tout ce temps. »  Ça m’intéresse , je me demande ce qu’elle a vécu.

    Elle a l’air tellement plus mâture. Je crois que moi aussi, d’une certaine façon. Pendant son absence pas mal de choses se sont passés. Je suis toujours le même le fou, mais peut-être un peu plus raisonnable. Enfin, je crois. Le serveur vient enfin nous servir. Je prends mon café nous trinquons à nos retrouvailles. Ce latte est vraiment bon. « Tu n'as de trop mauvais goût la naine » je lui souris, amusé de la taquiner.

  C’est ma façon de lui montrer à quel point je l’aime. Plus je taquine quelqu'un plus je l’apprécie. Je n’ai jamais était doué pour exprimer mes sentiments. Peut-être parce que je ne cherche pas à savoir ce que je ressens. Trop de complexité pour moi. C’est sûrement pour cela que je suis incapable d’avoir une petite amie. Rares sont mes attaches sentimentales. Il y a juste violette, ma famille. Avec les Snow c'est différent, c’est de l’amour vache. La femme devant moi est la seule à qui j’ai confié mes doutes, mes peurs, mes mauvaises périodes. L’Unique qui en sait autant.

    « tu ne t’es pas un peu remplumé toi ? Tu les plus… pulpeuses ? » je la charrie. Je me le permets, parce qu'elle sait que jamais je ne la jugerai dessus, à aucun moment je me permettrai de la dénigrer. Ma confidente sera toujours magnifique.

     Elle me renvoie ma vanne. « Dans tes rêves ma jolie ». On s’invite souvent. Ce n’est pas comme si je dois faire attention. On est très à l’aise financièrement. Violette me raconte un peu son arrivée. Son fils... Je ne l’ai jamais rencontré. Mais avouons... je ne suis pas à l’aise avec les enfants... Je n’ai jamais compris pourquoi on en fait. Mais lui c'est différent. Il l’a beaucoup aidé, je sais qu’elle est plus stable. C'est une meilleure personne grâce à ce petit bout. George est l’exception qui confirme la règle. Lui je l’aime bien. « Un jour il faudra que je rencontre ce minimoys... Après tout il a joué un sacré rôle dans ta vie. Mais bon je t’avoue que je sais pas comment m’y prendre avec... Les...Ses... Avec les bébés... Content que tout se passe bien pour toi. Je vois que tu ne vas mieux qu’avant ton départ. Tu es plus... Stable. Qui l’aurait cru ? Violette, maman accompli, femme d’affaires et surtout avec une vie bien rangée » Je ne peux m’empêcher de ricaner en repensant au passé. « Comme quoi la vie est remplie de surprises » Elle me taquine pour avoir fait le même choix. Je lui tire la langue pour toute réponse.

     Je ne vois pas le temps passer avec elle. Il file à toute vitesse. Ma confidente m’explique que la maternité lui a réussi, qu’elle est plus femme. Demandant également de mes nouvelles. Ma vie si festive soit-elle, est extrêmement routinière. La fête, les femmes, le travail... Sauf peut être cette femme… « Comme d’habitude. Des parties de jambes en l’air endiablées, des fêtes de folie, du plaisir à gogo. La seule chose peut être c'est cette femme. Elle a débarqué dans ma boîte, se soûlant à un point… Elle a raconté sa life comme une folle. J’ai dû trop boire moi aussi d'ailleurs...  Elle m’a ému. Je lui ai proposé mon aide. Sa fille, c'est fait kidnapper... Le pire ce n’est même pas ça. Même si c'est aberrant. Non. Le plus HORRIBLE, je l'ai monté chez moi. Je me suis occupé d'elle comme un gentleman. On n'a rien fait du tout ! Une femme dans mon appart’ sans baiser. Cherche l’erreur ! » je me frappe le visage rien que d’y penser avec de lever les yeux exaspérés. Je ne sais pas si j’aurai dû en parler, ça me met un peu en boule. Pour me venger je mange un peu. Comme si maltraiter ce gâteau au chocolat ferait disparaître son visage.