“Music’s in my soul"
Je venais d’atterrir à Miami depuis quelques semaines maintenant. J’avais trouvé un job dans un casino de la ville et un petit appartement en face d’un lac. Une chouette aubaine sur laquelle je n’avais pas craché. Le locataire précédent sous-louait son appartement pour pas grand-chose. En effet celui-ci avait besoin d’un peu d’argent pendant qu’il partait étudiait les lémuriens en Tanzanie. Une chouette expérience que je ne vivrais sans doute jamais dans ma vie. La seule chose qui pouvait venir pimenter mon quotidien en ce moment, c’était peut-être de rejoindre un groupe de pop rock qui jouait dans diverses petites salles de la ville. J’étais tombé sur un flyers dans un bar et je voulais tenter ma chance. Bon, fallait que je sois honnête mais c’était pas seulement pour bousculé mon quotidien que j’allais à cet entretien. En effet, j’avais su que ce groupe appartenait à mon demi-frère Gabriel et je me disais que c’était une bonne occasion de tenter d’avoir un premier contact avec lui.
 
Je m’étais donc rendus à notre lieu de rendez-vous, un café hyper hype de la ville. Je trouvais mon demi-frère, attablé avec un café vers le fond de la salle. Avec une certaine assurance je m’avançai jusqu’à lui et me présenta après qu’il en est fait de même. « Deagan, enchanté aussi. » Je demandai un café bien noir à une serveuse qui passait près de la table et le jeune homme qui me faisait face commença par m’expliquer la situation du groupe. Quatre personnes, un pianiste, un guitariste, un bassiste et lui qui faisaient le chant ainsi que de la guitare. « En tout cas c’est chouette pour lui, enfin je crois, je sais pas ce que c’est que d’avoir des enfants. Mais ca doit être cool. » dis-je sur le ton de la plaisanterie. Gabriel me demanda depuis combien de temps je jouais de la batterie. Je réfléchis. « Approximativement depuis l’âge de mes cinq ans. J’ai commencé par taper sur les casseroles de ma mère et ensuite je suis passé à un instrument un peu plus pro. » Un souvenir lointain qui semblait presque s’effacer avec le temps. « Disons que je me débrouille plutôt bien depuis l’âge de mes quinze, seize ans. J’ai jamais vraiment joué dans un groupe, mais j’aurais bien aimé. Disons que j’en ai jamais eu l’occasion. Si tu me laisses une chance, je pense que je saurais bien m’adapter. Suffit de me dire quoi jouer et je m’exécute ! » Ma question qui allait suivre faisait un peu mec qui ne s’est pas trop intéressé au groupe mais j’essayais de continuer la conversation tout simplement. « Vous faites des reprises essentiellement ou quelqu’un de votre groupe compose un peu ? »
 

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“Music’s in my soul"
La musique c’était ma passion de puis tout petit. J’avais commencé alors que rien n’allait dans ma vie : la mort de ma sœur et la violence de mon père. Cela m’avait aidé à ne pas sombrer totalement. J’avais commencé par la guitare puis m’étais mis à toucher un peu à tout : la basse ou le piano. D’ailleurs mes premiers salaires de de petits boulots de vacances avaient été dilapidés dans l’achat de nouveaux instruments. Le chant été venu après, quand il avait fallu trouver un chanteur pour le groupe dans lequel je jouais au lycée : les AGBD. On avait simplement pris les premières lettres de nos prénoms. A l’époque, on avait vite compris que c’était un attrape-fille. Surtout Bryan le guitariste. Je crois d’ailleurs que ce dernier jouait plus pour la popularité et les filles que pour la musique ! En y repensant, je devais être dans le même cas que lui ! Bref, la musique ne m’avait jamais quitté et à mon arrivé à Miami, je m’étais rendu compte que mon voisin était un musicien hors pair ! C’est dans son appartement miteux que les « no names » sont nés. Ridicule ? Oui, mais on s’en fichait. Ce qui nous unissait c’était la passion de la musique. Le reste on s’en fichait. On ne cherchait pas à percer dans ce milieu, juste à partager et à s’amuser. Et maintenant que Liam venait de nous abandonner, nous espérions pouvoir retrouver cette relation avec un autre batteur. Bien évidemment c’est à moi que revenait cette tâche.

J’étais donc tombé sur le profil de Deagan. Enfin c’est plutôt lui qui m’avait contacté et qui semblait vraiment intéressé.  On s’installa au café. « Je suppose aussi. » dis-je dans un léger sourire. Je me renseignai à son sujet et demandais depuis quand il jouait. Certes nous n’étions qu’un petit groupe passionné, mais cela n’empêchait pas de rester professionnel ! Le hic c’est que je jeune homme n’avait jamais joué à un groupe, donc jamais avec d’autres personnes jouant d’autres instruments. Enfin « hic », peut-être n’en serait-ce pas un. Peut-être pouvait-il s’adapter facilement ! Au moins lui ne rêvait pas de grand stade et semblait être drogué. On pouvait toujours faire un essai. Qui ne tente rien n’a rien. « Un mixe des deux. X compose pas mal et ça m’arrive aussi parfois. » avouais-je avant de reprendre. « Tu composes ? » C’était toujours bon à savoir. Peut-être était-il très bon dans ce domaine ! « Ecoutes on peu faire un essai et on voit comment ça se passe avec les gars. » souriais-je. Après tout, il n’y avait que comme ça qu’on pouvait savoir si cela fonctionnait. « Tu es originaire de Miami ? » demandais-je en buvant une tasse de mon café.

 

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“Music’s in my soul"
Nous faisions quelques scènes et pour attirer les public, les reprises étaient essentielles. J’aimais composer, mais en général je gardais ça pour moi.  X composait énormément et apparemment Deagan aussi aimait ça. Tant mieux, c’était toujours plaisant de confronter différents choix musicaux. Lui aussi n’était pas du genre très sûr dans ce qu’il écrivait, peut-être parce qu’il n’avait jamais vraiment eu d’avis dessus. Ce n’était pas évident de ne pas savoir si ce qu’on faisait été bon ou non. Puis, parfois ce qui pouvait être exprimé était très personnel. « Oh c’est chouette ça ! On sera ravi de t’écouter ! » souriais-je avant de boire une gorgée de mon café.

Deagan semblait réellement aimer la musique et pour une raison inconnue, j’avais un bon feeling avec lui. Je me disais qu’un essai ne me couterai rien. De toute façon, il n’y a qu’en essayant avec le reste du groupe que nous pourrions voir si Deagan pourrait intégrer la bande ou non.  Néanmoins, je tentai d’en découvrir plus à son sujet. Sa passion pour la musique ne suffirait pas.

J’appris donc que Deagan était originaire de Denver, tout comme moi.  Après la mort de ses parents, il avait débarqué ici. Evidemment, Miami était bien différent de Denver ! Côté boulot, il travaillait dans le casino de la ville comme croupier. « S’il y a bien un truc dans lequel je suis mauvais, c’est le poker ! Je sais absolument pas bluffer ! Que j’ai un bon ou un mauvais jeu, ça se voit de suite sur mon visage ! » Autant dire que je n’avais gagné que très peu de parties de poker dans ma vie ! Même Mackenzie arrivait parfois à me déplumer et pourtant, elle non plus n’était clairement pas la meilleure joueuse au monde ! « Oh et bien je suis aussi originaire de Denver! Le monde est petit comme on dit ! » dis-je dans un léger rire avant de reprendre. « J’ai vécu aussi plusieurs années à New-York avant de débarquer ici il y a une dizaine d’année. J’avoue que je ne me verrai pas déménager. Rien qu’au niveau climat, on ne peut pas faire mieux ! » Pas si on aimait la chaleur en tout cas ! Puis ici, les gens semblaient moins stressés et pressés qu’à New-York.

« Non, on ne vit clairement pas de la musique. Ca reste un plaisir. » En général ce qu’on gagnait sur une scène, on le dépensait le soir-même dans ce qu’on appelait « l’after ». Autant vous dire que l’alcool coulait à flot ces soir-là. « Ca fait cinq ans qu’on a commencé. Au départ, c’était juste Julian et moi. On était voisin de palier. Et puis un jour, on s’est lancé. » souriais-je. Outre la musique, c’était surtout une belle histoire d’amitié qui était né entre nous. « Je suis éducateur. Je travaille dans un foyer pour mineur. » expliquais-je brièvement.  


 

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“Music’s in my soul"
NEn discutant, j’appris que Deagan aussi était originaire de Denver et qu’il avait passé son enfance là-bas. Nous aurions pu donc nous rencontrer avant. Quoi que, Denver était tout de même une grande ville. Pas aussi grande que Miam, certes, mais tout de même grande. « Faut croire oui. » lui souriais-je, même si je n’étais pas du genre à croire à toutes ces conneries sur le destin ! Le hasard, tout simplement. Pour ma part, j’avais vécu aussi pas mal d’années à New-York, où le climat était bien trop différent de Miami. Je ne le regrettais absolument pas d’ailleurs. Bon, peut-être à Noël, car un Noël enneigé a tout de même plus de charme, qu’un Noël à la plage ! « Oui, quand tu viens de Denver, le choc est immense ! Tu sais plus où donner de la tête ! Après ces beaux les premiers temps, mais ça devient vite oppressant. » expliquais-je.

La conversation s’était naturellement dirigeait vers nos vies personnelles et nos boulots. Et c’est lorsque je lui parlai de mon travail d’éducateur que Deagan se livra, assez facilement, je dois le dire. Je n’avais pas autant de facilité à parler de mon passé. Enfin, j’arrivai à parler de mon séjour en foyer, après tout, c’est ce qui m’avait amené à travailler dans ce domaine aujourd’hui, mais j’étais incapable d’expliquer les raisons qui m’y avaient amenées. Deagan avait été adopté, mais il n’était pas à plaindre, il avait eu une famille, ce que des tas de gosses n’ont pas la chance d’avoir. « Oui, malheureusement les gens préfèrent adopter des bébés. Mais ça peut se comprendre… » Moi aussi, si j’étais amené à adopter, forcément je me tournerais en premier lieu vers des bébés. C’est triste, mais l’humain était fait ainsi. « Tu n’as jamais essayé de retrouver tes vrais parents ? » demandais-je curieux. Je me demandais bien ce que l’on pouvait ressentir quand on était à sa place. Est-ce que moi, j’aurais voulu connaitre mes vrais parents ? Même si cela devait blesser mes parents adoptifs ? Cette situation ne devait pas être forcément facile à gérer. « Pardon ! C’est totalement indiscret! T'es pas obligé de répondre. » rajoutais-je rapidement. Après tout, je le connaissais à peine et il n’avait peut-être pas envie de m’en parler.

« Oh ça me semble normal. Je… pour certaines raisons j’ai été à leur place pendant quelques mois et je me dis que sans personne pour m’aider, m’encourager et m’écouter, j’aurais totalement vrillé. » J’aurais sûrement fait des conneries pour retrouver ma mère et avec du recul, je sais que ces conneries lui auraient causé du tort et que notre séparation aurait été encore plus longue.

« Oh ne dis pas ça, je pourrais te prendre au pied de la lettre et te faire faire les tâches les plus ingrates ! » plaisantais-je. Bien évidemment, ce n’était pas mon genre. De toute façon, comme il le rappelait si bien. Nous devions faire un test. Il fallait qu’il soit bon batteur et qu’ils s’entendent aussi très bien avec le groupe et ça, quand on arrivait, ce n’était pas toujours évident. Je ris à ses propos avant de prendre la parole. « Beh pour être franc, c’est clairement un avantage ! Ecoute, je dois voir les gars demain aprem. Si ça te va, on peut faire ça à ce moment-là. » souriais-je


@Deagan Hartwell
 

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