Après une semaine intensive à l’hôpital, j’avais enfin deux jours pour me reposer. Enfin « se reposer » était un bien grand mot quand on avait un enfant. Marlon était adorable et écoutait, mais il ne savait pas rester tranquille plus d’une minute. Il avait besoin de bouger sans arrêt et surtout, il avait énormément de mal à jouer seul ! Quoi qu’il en soit c’était bien plus reposant qu’une garde aux urgences !
J’avais donc décidé de profiter de cette journée pour rendre visite à Lily-Anne qui était de retour depuis quelques jours ! Après son départ de Miami, j’étais resté en contact avec elle. Il faut dire qu’elle m’avait été d’une grande aide au début de ma résidence ! Elle n’avait pas repris son travail à l’hôpital puisqu’elle venait de donner naissance à son petit Maxence. J’étais ravi à l’idée de savoir qu’on pourrait à nouveau travailler ensemble.
Avant d’aller chez elle, je m’étais arrêté dans un magasin de bébé, histoire de lui offrir un petit présent pour la naissance de son fils. Ce n’était pas grand-chose, juste un doudou (même s’il devait déjà en avoir des tas) ainsi qu’un ensemble haut-bas. J’espérai sincèrement que ça lui plairait.
Le trajet entre le magasin et son logement fut rapide et je trouvai facilement. Je détachai Marlon et le pris par la main. Il était tout excité à l’idée de rencontrer le bébé de Lily-Anne. Je lui avais pourtant expliqué que Maxence était bien trop petit pour qu’il puisse jouer avec, mais ça restait difficile à comprendre pour lui.
Lorsque j’arrivai devant la porte, je faillis sonner mais me ravisai. Le petit garçon dormait peut-être et je n’avais pas envie de le réveiller. Je préférai donc frapper, c’était plus sûr.
Je tournai en rond dans ma nouvelle maison. Certes s’occuper d’un bébé ça demandait du temps et de l’énergie mais je commençai à m’installer dans une routine qui m’agaçait. Plus le temps avançait et plus je me disais que mon intuition de ne pas pouvoir être une femme au foyer se révélait être vraie. J’avais qu’une hâte reprendre le travail. J’aimais mon fils, il ne fallait pas se méprendre de mes intentions, mais j’aimais aussi avoir du contact avec le monde extérieur.
Comme je restai un peu bloqué par le rythme de mon fils, qui passait la majeure partie de son temps à manger ou dormir entre deux gazouillis, j’avais décidé de faire venir un adulte à moi. J’avais proposé à mon jeune padawan Khiran de venir me rendre visite. J’étais tellement heureuse de le voir débarquer à la maison que j’avais même fait un gâteau pour l’occasion. Bon ok un gâteau sortis d’un sachet de préparation toute faite, mais je l’avais cuit sans le cramé et c’était déjà plutôt pas mal.
Quand j’entendis frapper à la porte d’entrée, je bondis du canapé, jeta un coup d’œil à Maxence qui jouait avec ses petits mobiles sur son tapis, et m’empressai d’aller ouvrir la porte. Un large sourire s’afficha sur mon visage à la vue du jeune homme et de son fils. « Bonjour tous les deux ! Entrez donc ! » Je serrai Khiran spontanément dans mes bras. Cet interne était bien plus qu’un simple collègue de travail. J’avais su voir en lui un certain potentiel et cette admiration pour son travail nous avait en quelque sorte liés d’amitié. « Marlon, je suis ravie de te voir. Tu as bien grandi, sur les photos tu ne paraissais pas tant que ça ! » Je les invitai à me suivre d’un signe de la main et les emmena jusqu’au salon où mon fils gazouillait joyeusement. Je le pris dans mes bras, déposant un baiser sur sa joue et le présenta aux deux garçons. « Maxence, voici Marlon et Khiran. Et voici mon fils. Le petit Cooper. » dis-je avec un large sourire sur mes lèvres. J’étais tellement fière de mon fils. Une vraie petite maman poule !
( Pando )
Spencer C. Hopkins
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Lily-Anne était de retour en ville et elle n’était plus seule ! Il y a quelques mois, elle a donné naissance à une petit garçon Maxence. Elle a fait cette enfant seul et de ce que je sais elle l’élève seule. J’admirai vraiment la jeune femme pour ça. C’était sa décision contrairement à moi. Et peu de personne se permettrait de s’aventurer dans ce genre d’aventure en solo. Personnellement, j’en aurais été incapable. J’essayais juste de gérer les choses comme je le pouvais.
En chemin, je m’arrêtai dans un magasin histoire d’acheter une bricole. C’est Marlon qui eut la difficile tâche de choisir le doudou à offrir. Si je l’avais suivi, il aurait probablement apporté 15 peluches ! Il fut d’ailleurs très déçu de ne pas pouvoir en ramener une pour lui.
A notre arrivée, Lily-Anne m’accueilli chaleureusement, comme si nous nous étions vus la veille. Elle s’approcha de Marlon qui faisait le grand timide et se cachait derrière moi. La jeune maman, nous emmena dans le salon où le petit Maxence gazouillait. « salut toi ! » souriais-je en lui attrapant ça toute petite main. « Je me rappelle pas que Marlon ait été si petit. » dis-je dans un léger-rire. Et pourtant, il l’avait été. D’ailleurs en parlant de lui, il tirait frénétiquement sur mon pantalon pour que je le porte. Je me mis alors à sa hauteur pour lui expliquer en langage des signes qu’il devait faire doucement. « Il a ton regard » dis-je alors que Marlon caressait doucement sa tête. Après quelques instants, je repris la parole. « Alors prête à me supporter de nouveau à l’hôpital ? » souriais-je. Je savais que ça ne serait pas pour tout de suite. Llily-Anne avait beau aimer son travail, elle avait envie de profiter de son fils. C’était bien normal ! N’empêche qu’il me tardait de pouvoir travailler à nouveau avec elle, même si travaillant dans différents services, se privilèges se ferait rare.
Je présentai fièrement mon fils à mon ami et son propre fils. J’étais vraiment contente de les revoir en chair et en os à Miami. Lorsque Khiran vit la petit bouille de Maxence il dit qu’il ne se souvenait pas que Marlon fut aussi petit à une époque. Je levai la tête vers mon ami avec un large sourire. « C’est que le temps passe vite et qu’on oublie surement vite ces choses-là. » répondis-je. C’est vrai qu’un bébé grandissait vraiment vite. Je savais que bientôt il gambaderait dans la maison à quatre pattes et que je serais nostalgique de ce moment où il ne mesurait pas plus de 60 cm. Khiran me demanda si j’étais prête à le supporter de nouveau à l’hôpital. « Franchement … Oui ! » dis-je en soupirant et en levant les yeux au ciel avec un petit sourire taquin sur les lèvres. « J’ai tellement envie de reprendre le travail que je serais prête à te supporter pendant une garde de 72h ! » J’éclatai de rire. Pour quelle mère devais-je me faire passer à vouloir tant reprendre le travail, plutôt que de profiter des premiers instants de vie de son fils ? Peu importe, ma santé mentale était en jeu. Si je ne reprenais pas le chemin du boulot rapidement je risquais de devenir folle. « Je termine mon congé maternité le 31 décembre et j’ai décidé d’assurer la garde à l’hôpital ce soir-là. Je sais combien cette soirée est souvent mouvementée alors ça me parait pas mal pour reprendre. » Les urgences étaient souvent en flux tendus ce soir-là. C’était malheureux qu’un jour de fête devienne si tragique pour beaucoup … « Et puis ensuite je reprendrais le boulot le lundi suivant au cabinet. Je suis vraiment impatiente. » Je m’avançai dans mon salon, sortis Maxence de sa poussette et m’installa avec lui sur le canapé. « Tu sais, je dirige toujours le dispensaire de New-York à distance alors si jamais tu changes d’avis … » Je lui laissais sous-entendre que la proposition faite dans le passé de rejoindre mon équipe tenait toujours. « Loin de moi l’envie de t’envoyer dans une autre ville maintenant que je suis là, mais si tu veux changer d’air un de ces jours ca tiens toujours ! D’ailleurs, j’étais assez vexée que tu ais refusé ! » Je fis un semblant de moue boudeuse avant de me remettre à sourire bien rapidement.
