Je garderai en mon cœur ton souvenir pour toujours

Chanel

Je garderai en mon cœur
ton souvenir pour toujours

23h54 Quelque part, sur une île, un cœur s'arrête de battre. 05h27, un téléphone sonne dans un appartement de Miami.

La sonnerie de mon téléphone me réveille de bon matin. 5h27... De très très bon matin. Je réponds. Au bout du fil, la voix hésitante et tremblante de ma mère se fait entendre. Je la laisse parler et je ne veux pas croire ce qu'elle me dit. Non ! Je me lève précipitamment de mon lit. C'est pas possible ! Je refuse ! Je ne veux pas y croire ! Non ... Je fais les cents pas et je sens bien les larmes monter. C'est trop brutal ! Comment ? Elle m'explique alors la raison et je tombe lourdement sur le canapé. Non ... Ce mot sort dans un souffle avant que je ne laisse les larmes couler pour de bon. Ma mère me laisse le temps qu'il faut. Je vais venir. Elle essaye de me retenir mais je ne lui laisse pas le choix. Il faut que j'y aille de toute façon. Je regarde les vols et je te préviens dès que j'en sais plus. Je t'aime maman. Je raccroche. Il me faut un temps avant de lever mes fesses du canapé. Je viens de prendre un énorme coup de massue qui m'effondre complètement. Les larmes ont dû mal à s'arrêter. J'essuie plusieurs fois mes joues et vais finalement me chercher un mouchoir. Papa ... dis-je de nouveau dans un murmure. Mes yeux s'inondent encore de perles salées. Je me sens bien seule là, pour affronter cette perte qui me semble insurmontable mais il faut que je réagisse et que je rejoigne les miens pour qu'on se soutienne face à cette épreuve.

Je prends alors mon ordinateur portable et regarde les vols à destination d'Honolulu. A la dernière minute comme ça, ils sont vraiment très chers mais je m'en fiche, il faut que je parte. Je réserve alors et le premier vol est dans six heures. Je vais donc devoir prendre mon mal en patience. J'envoie un sms à ma mère pour lui dire à quelle heure j'arrive. J'ai maintenant pas mal de choses à faire. J'appelle d'abord ma secrétaire pour lui demander de décommander mes rendez-vous. Elle tente d'objecter en disant que certains ne peuvent pas attendre tant de temps que ça. Je lui donne alors le nom du Dr Harper à South Beach. Je lui dis de les rediriger vers lui il saura les prendre en charge le temps que je me remette de tout ça. Si j'y arrive vraiment. Pour l'instant, ça me semble infaisable. Je n'arrête pas de pleurer en faisant ma valise. Une fois qu'elle est faite j'attrape mon téléphone pour envoyer un message à Chad, Chris et Sibbie, même si je ne sais pas si elle est rentrée. J'espère juste qu'elle va bien. J'ai souvent pensé à elle depuis qu'elle est partie. Je me demande ce qu'elle vit là-bas, si elle pense à moi ... Notre dernière soirée avait été difficile. Elle était partie en plein milieu en s'excusant et j'avais eu du mal à accuser le coup. J'espérai qu'on aurait l'occasion de reparler de tout ça à nos retours respectifs.

Le temps me semble interminable jusqu'à l'heure du vol mais j'y suis enfin, à l'aéroport, devant la porte d'embarquement, mon billet tenu fermement dans ma main. Je vais en avoir pour neuf heure trente de vol. Je devrais arriver à Hawaï à 17h00 heure locale. Le trajet est long mais je me force à prendre un petit cachet pour dormir un peu. Ça me fait du bien parce qu'une fois là-bas je ne sais pas si j'arriverais à dormir. J'ai le cœur bien trop douloureux. Les heures passent et je tente de me remémorer les meilleurs souvenirs avec mon père quand on jouait ensemble, quand il m'avait encouragé pour mes études c'était le premier à me soutenir et si j'ai été à ce point engagée dans mes études c'était pour le rendre fier. Je voulais qu'il soit fier de la jeune femme que j'étais devenue et quand j'avais obtenu mon diplôme j'avais vu des larmes dans ses yeux. C'est peut-être le plus beau souvenir que j'ai de lui. J'avais réussi. Je me souviens de ses morceaux de musique qui faisaient danser les gamins du quartier. Je suis quitte pour me replonger dans tous nos souvenirs avec les vidéos et les photos qu'on a faite tout au long de ses années.

J'arrive à Honolulu où ma mère et ma tante m'attendent. Je récupère ma valise et je me jette dans leurs bras. Notre émotion est vive. Je les suis et nous nous dirigeons sur notre île. Un bateau nous récupère au port. Pendant la traversée nous parlons de ses derniers jours et de comment il a pu choper cette saloperie. Mon père faisait très attention à sa santé et on ne comprend pas comment ça a pu arriver. Ce virus est tellement présent partout en ce moment que ça a pu se passer n'importe où en réalité. Je veux le voir. Ma mère est catégorique, c'est impossible. Je décide alors d'aller à l'hôpital dès qu'on pose le pied à terre. Ma tante essaye de me retenir mais rien n'y fait. Quand j'ai décidé une chose, je ne lâche pas. Je laisse ma valise à la maison et vais directement là-bas. Je me rends à l'accueil et me présente puis je dis que je veux voir mon père. On me répond que cela est impossible. Je suis le Dr Arana, je veux voir mon père ! Je n'ai même pas pu lui dire aurevoir et ça me ronge. On me répète que je ne peux pas. Un de mes amis vient à moi. Maï ! Pourquoi on ne me laisse pas le voir ?! Maï ! Je veux ... Il me prend dans ses bras alors que je suis entrain de péter un câble. Je veux juste le voir et lui dire aurevoir ... s'il te plaît ... soufflais-je en fondant en larmes. Il me dit que c'est la procédure et qu'il ne peut pas m'amener à lui. Je ne le verrais qu'à son enterrement maintenant. Je ne sais combien de temps je passe dans ses bras alors qu'il essaye de me consoler. Au final, il me ramène chez moi auprès de ma mère qui prend le relais. Elle me garde dans ses bras et on va s'installer sur la canapé du salon. Je m'allonge et pose ma tête sur ses genoux alors qu'elle me caresse doucement les cheveux. Je ne peux m'arrêter de pleurer. Je n'arrive pas à croire que je viens de perdre la personne la plus importante de ma vie, mon pilier, mon repère.

Je ne sais comment j'ai réussi à dormir cette nuit. Peut-être par épuisement d'avoir versé trop de larmes. En tout cas je me réveille ce matin avec un mal de crâne. Ma mère m'attend dans la cuisine, un léger sourire illuminant son visage hâlé signe des natifs de notre archipel. Je viens l'enlacer et l'embrasser sur le front. Je suis plus grande qu'elle de quasiment une tête. Je tiens ma grandeur de mon père, ça c'est sûr. Elle m'a préparée un petit déjeuner mais je n'ai pas vraiment faim. J'essaye pour lui faire plaisir, elle m'a même fait un jus de mangue maison. Je le bois d'une traite. Elle sait très bien que c'est mon péché mignon. Elle s'en va ensuite pour régler quelques affaires avec ma tante. Je suis seule à la maison et je décide de prendre un carton de photos. Je vais dehors avec et m'assois sur le sable de la plage un peu plus loin. C'est parti pour me replonger dans vingt-huit ans de souvenirs non sans que des larmes ne reviennent inonder mes prunelles chocolatées.

Ma vie ne sera plus jamais comme avant

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23h54 Je suis déjà en train de travailler sur ma tablette graphique quand mon téléphone sonne à 8h du matin. C’est ma mère, et pour qu’elle m’appelle de si bonne heure c’est qu’un drame est arrivé. Je décroche et tombe les fesses sur mon canapé quand j’apprends la mort d’un homme important dans la communauté est mort, le père de Khira. Elle me demande de venir pour que je sois là a l’enterrement pour présenté mes condoléances. Je regarde alors les vols et en trouve un dans quelques heures seulement. C’est un billet bas de gamme mais je m’en fiche. Les cérémonies d’aurevoir son très sacrés sur l’île et ne pas y aller serait de mauvais augure pour ma famille. Je ne peu pas la déshonoré. Alors je monte dans cet avion avec mon matériel pour travailler une fois sur l’île. J’ai des devoirs envers mes patrons et un délai a respecté. Alors je griffonne quelques esquisses pendant le vol.
Une fois arrivé, ma mère m’attend toute souriante. Je sais qu’elle est contente de me voir même si cela ne fait qu’un mois que nous ne nous sommes pas vus. Elle avait l’habitude de me voir tous les jours avant que je n’emménage à Miami. Alors pour elle un mois c’est un peu comme une année. Une fois dans sa petite citadine, nous allons faire quelques courses pour préparer un repas de condoléances. C’est la tradition, nous devons emmener un plat pour la veuve et sa famille, histoire qu’elle n’ai pas a cuisiné. Nous prenons alors tout ce qu’il faut pour faire le célèbre Saimin Hawaïen. Ma mère s’est renseignée et les autres apporte des plats différents. Une fois à la maison, je monte mes affaires dans ma chambre et retourne rapidement aider ma mère en cuisine. Nous avons du boulot.
La cuisine nous prends une bonne partie de l’après-midi, si bien que je dois finir seul puisque ma mère ne peu pas faire son job a domicile, elle est obligé de se rendre à l’hôpital. Une fois le Saimin fini, je l’emballe proprement dans une grande boite et me rend au domicile de la famille Arana. Je sonne et quel ne fut pas ma surprise de découvrir Khira ouvrir la porte. « J’ai appris pour ton père, toute mes condoléances. » Je vois la douleur dans son regard et comme je sais qu’elle ne m’aime pas, je ne vais pas l’importuner de ma présence. Je lui tends alors le plat. « Ma mère et moi on a préparé ça, tu sais la tradition tout ça tout ça… J’espère que ça vous plaira même si je doute que l’appétit ne dois pas être là… Tu… Heu… ça va quand même ? Tu gère ? » Je lui demande afin de faire la conversation même si je me doute qu’elle va m’envoyer bouler rapidement. Au moins, j’aurais fait ma part et notre famille n’aura rien à se reprocher.

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Je suis prise dans mes photos d'enfance à pleurer à chaque qu'un beau souvenir me revient en mémoire parce que oui maintenant il ne me reste plus que des souvenirs. Cette réflexion finit de m'achever et j'arrête de regarder tout ça. Je ne suis pas prête encore. C'est trop tôt pour repenser à tous ces bons moments. Je ne vois que le mal et la souffrance que cause son absence. Je vais vraiment avoir du mal à m'en remettre. Je ne sais combien de temps il me faudra c'est désespérant d'être dans cette situation. Je commence à ranger quelques photos quand j'entends frapper à la porte. J'essuie mes yeux tous mouillés de larmes et vais ouvrir la porte. Oh sérieux ! Je lâche comme un juron quand je vois qui se trouve de l'autre côté. Drake. C'est bien la dernière personne que j'aurais imaginé ici en ces instants si difficiles. Il me dit qu'il a appris pour mon père. Il me présente ses condoléances. Il me donne ensuite un plat et me dit qu'il l'a cuisiné avec sa mère. La tradition qu'il dit ... Fallait pas te donner tant de mal, toi. Tu remercieras ta mère. Mon ton est froid comme à mon habitude quand je me trouve face à lui. Il me demande ensuite comment ça va et si je "gère". Tu me demandes vraiment comment je vais là ? A moi ? Celle qui a ruiné ta vie amoureuse à l'université ? Tu dois bien être content de me voir comme ça en réalité et tu sais quoi tu as de quoi l'être, tu as raison. Le karma comme on dit c'est ça ? Tout ce que tu fais de mal te revient un jour dans la tronche ! Bah voilà ! La pire chose qui pouvait m'arriver vient de se produire et toi tu me demandes comment je gère ? Je gère rien du tout ! C'est la pire nouvelle que je puisse avoir. Y a plus rien qui tienne la route. Mon monde n'est plus. Les larmes commencent à remonter et j'ai clairement pas envie de pleurer devant lui. Je le pousse pour sortir et je fais quelques pas en direction de la plage, le regard vers l'océan. Et tu me demandes comment je gère ? Je soupire et je rigole nerveusement. Sérieusement. Je n'ai envie de rien, juste pleurer pour l'instant alors je ne risque pas de gérer quoique ce soit. C'est nul comme question.

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Je ne savais pas qu’en venant là voir cela serait parti autant de travers. Elle me crache encore une fois son venin, comme si elle n’était pas sortie de la fac. Maintenant que je sais pourquoi elle me déteste, j’avais pensé qu’on aurait pu repartir sur de bonne bases mais visiblement je me suis trompé. On dirait que la rancune est plus forte que tout. Elle doit me détester pour quelque chose d’autre que pour un stupide béguin. Je soupire. « Ecoute Khira, je suis venu parce que je sais en quelque sorte ce que ça fait. Mon père est parti quand j’étais jeune, j’ai grandi sans, alors perdre quelqu’un je sais à quel point c’est douloureux. Ma mère a pleuré des nuits entières alors qu’elle croyait que je dormais profondément. Alors déteste moi si tu veux mais ne va pas dire des choses que je ne pense pas. » Mon ton se voulait ferme pour qu’elle comprenne que je ne rigole pas, que je suis là pour partager sa douleur et non pas pour me rire d’elle. Elle part alors en direction de la plage, de quelques pas seulement. Je pose le plat sur le perron et vais la rejoindre les mains dans les poches. « Je suis venu en tant qu’ami a qui tu pourrais parler, quelqu’un qui connaissait ton père, peut-être pas comme toi mais qui le connaissait un peu. Et comme quelqu’un qui comprend ce que tu ressens. Je ne suis pas venu faire la guerre. Tu veux pas faire une trêve là et arrêter de battre contre quelque chose qui n’a plus lieu d’être ? » Je regarde la mer qui se déchaine en ses temps de saison des pluies. Si elle ne veut pas de ma présence après cela je partirais et retournerais chez ma mère ou je suis le bienvenue.

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Voir Drake devant ma porte aujourd'hui était un sacré choc. Je sais qu'il s'était bien intégré sur notre île et qu'il l'aimait beaucoup, je sais qu'il connaissait mon père mais je ne l'aurais pas cru capable de faire tout ce chemin pour soutenir ma famille dans cette épreuve si douloureuse. Est-ce que ça me réchauffait le cœur pour autant ? Je ne pense pas, pas pour le moment. Je ne vois que ma peine et rien d'autre. J'écoute ce qu'il me dit par rapport à son père mais ça ne m'empêche pas de fuir sur la plage où il me rejoint. Je laisse mes yeux rivés sur l'océan quand il reprend la parole. Il est venu en ami mais on ne l'a jamais été et après ce que je lui ai fait et ce qu'il m'a si bien reproché la première fois qu'on s'est revus comment pourrait-il venir ici en ami pour me réconforter ? L'être humain ... pensais-je en silence. Il me propose une trêve et d'arrêter de se faire la guerre pour quelque chose qui n'a plus lieu d'être. On fait comme si rien n'était arrivé de mal entre nous ? Comme si je ne t'avais jamais blessé, ni humilié. Comment tu peux vouloir passer au dessus de ça? C'est pas logique. Tu devrais m'en vouloir ... encore. Je croise les bras sur ma poitrine et je le sens soupirer. Je mords nerveusement ma lèvre tout en ne lâchant pas ma ligne d'horizon. Pardon. Je dis ce mot tout bas mais il est parfaitement audible. Tout comme celui qui suit. Merci. Je soupire doucement à mon tour. Sans savoir réellement le vrai fond du pourquoi, ça a toujours été plus facile pour moi de te haïr plutôt que l'inverse. Plutôt que d'essayer d'apprendre à le connaître ou de l'apprécier tout simplement. Le fait que tu ne m'accordes aucune attention alors que tu me plaisais beaucoup avait été insupportable pour la moi de l'époque. La psychologie féminine est parfois sans logique. Depuis j'ai mûri mais je ne te comprends pas. Tu as de quoi me détester encore sur des siècles mais tu es là tout gentil envers moi. Ce que tu ne comprends pas c'est que je ne mérite pas ça, pour ce que je t'ai fais. Je n'avais aucun droit de te traiter de cette façon. Je ne mérite pas ton pardon, ni ta compassion, ni rien de gentil venant de toi. Je parle aussi sincèrement que je le peux. Ce mec reste une énigme pour moi. Ne pense plus que je te rejette parce que c'est toi qui devrait me rejeter.

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J’étais venu en ami voir Khira. Enfin ami est un bien grand mot puisqu’elle me déteste. Ma religion ma permis de lui pardonner mais elle ne semble pas s’en rendre compte. Bien au contraire, elle se pose même la question du pourquoi du comment. Mais elle s’excuse et ça venant d’elle s’est quelque chose. « Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. C’est la base du Catholicisme. » Elle me regarde alors avec de grand yeux comme si j’étais un extraterrestre ce qui me fait rire. « Quoi ? Tu ne savais pas que j’étais pratiquant ? Eh bien je le suis et fier de l’être. Et puis, je ne suis pas rancunier de base… Et puis, c’est le passé. Il a des choses bien plus importante que des petits trucs du passé. » J’étais sincère en disant cela. Je n’étais pas du genre à en vouloir au gens. Je me place alors en fasse d’elle et lui tends la main. « Alors ami ? » ne tenait qu’a elle de la prendre ou de la rejeter. A mon plus grand étonnement elle la prend et nous nous serrons la main pour sceller notre nouvelle amitié. Nous retournons ensuite sous le porche en nous asseyant sur les marches. « Alors, dis-moi, tu as besoin de quelque chose pour l’enterrement ? Maman passera voir ta mère pour lui demander exactement la même chose si tu ne me réponds pas ! » Je lui dis en riant. Ma mère était petite mais coriace. Quand elle voulait quelque chose elle l’obtenait quoi qu’il en coute. Elle avait toujours agi ainsi et s’était ce qui faisait d’elle celle qu’elle était. En était la preuve avec le poste d’infirmière qu’elle avait eu a l’hôpital de l’île.

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J’étais là, à côté de Drake qui venait en ami sans vraiment comprendre pourquoi il voulait jeter l'éponge sur ce qui s'était passé entre nous. C'est là, qu'il me sort une phrase qui me semble tout droit venue d'un Evangile. Je le regarde avec des yeux ronds. Il me dit alors qu'il est pratiquant et fier de l'être. Non, je ne savais pas que tu étais Chrétien. On ne sait pas grand chose l'un sur l'autre après tout. Il se place ensuite face à moi et me tend sa main pour faire ami-ami. Je regarde sa main puis je le regarde dans les yeux. Un fin sourire se pose sur ses lèvres colorées. J'hésite un instant mais je fonds ma main dans la sienne et la serre doucement. Si lui ne m'en veut plus je ne peux pas me flageller toute ma vie pour ce que j'ai fais. Il faut savoir faire table rase du passé. J'esquisse même un petit sourire en réponse au sien.

Nous allons ensuite sous le porche de chez moi. C'est là qu'il me demande si nous avons besoin de quelque chose et que si je ne réponds pas sa mère viendra poser la même question à la mienne. Ça le fait rire. Je lâche aussi un petit rire. J'ai déjà entendu parler de sa maman et de sa détermination sans faille à l'hôpital. A vrai dire, je ne sais pas trop. Être là déjà c'est beaucoup, je suppose. Vous respectez la tradition. Vous ne pouvez pas faire grand chose de plus, je pense. Je me pince les lèvres et continue de réfléchir mais je ne vois pas ce qu'ils peuvent faire de plus. Leur soutien suffirait amplement. Je pose mon regard sur sa main que j'ai serré quelques minutes plus tôt et spontanément, j'entrelace mes doigts aux siens. J'avais bien plus besoin de lui que je n'osais l'avouer. Je sens qu'il me regarde mais je détourne les yeux. Il exerce une légère pression sur mes doigts et je soupire. Je ne sais pas ce qui me prend ensuite ni ce qui me pousse à faire ça mais ... J'ai besoin que tu me prennes dans tes bras. Mon regard croise le sien et je sens les larmes de nouveau monter dans mes yeux. Je n'en ai sûrement pas fini avec les pleurs.

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Être ici auprès d’elle n’était pas aussi déplaisant que je ne l’avais pensé. Déjà, sans que je m’en rende compte, je l’avais pardonné de ses erreurs du passé. On ne pouvait décemment pas continuer de se faire la tête pour des broutilles alors il fallait qu’on passe à autre chose. On retourne sur le perron et elle entrelace ses doigts aux miens. Un petit frisson remonte le long de mon épine dorsale. Je secoue la tête quand elle me demande de la prendre dans mes bras. Je dénoue nos mains et ouvre grand les bras. Elle vient alors s’y réfugier et je resserre mon étreinte. Ça fait bizarre de l’avoir dans mes bras mais je dois dire que c’est plutôt agréable. Elle sent bon les fleurs, surement son shampoing, mais j’aime beaucoup cette odeur. Ça me rappelle notre île. Je l’entends renifler alors je sors mon mouchoir de ma veste et le lui donne. « Je sais que c’est dur pour le moment, mais tu verras, la douleur finiras par s’estomper avec le temps. » J’avais dû supporter l’absence d’un père, ou plutôt le deuil d’un père très jeune. Même si j’en avait souffert petit, maintenant ce n’était plus qu’un souvenir. « J’ai rencontré ma demi-sœur y’a pas longtemps, mon père n’est plus là depuis 2001 mais elle lui ressemble beaucoup. J’ai eu l’impression de retomber en enfance. Sinon elle est très charmante, elle a eu des jumeaux, ils sont super mignons pour des bébés ! Je m’imaginais ça tout friper et moche mais non en fait. Et voilà je parle je parle encore et encore mais toi, tu as peut-être envie qu’on parle de quelque chose ? » Je me sentais un peu bête de parler de moi comme ça alors que s’était elle qui allait mal. J’avais un sérieux problème avec la communication et les filles réunis s’était certain.

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Je m'étais étonnée moi-même de demander un câlin à Drake mais j'avais furieusement besoin qu'on me prenne dans les bras. J'avais besoin de réconfort et il était là à me dire que des choses gentilles alors ... J'en ai profité et ça m'a fait du bien. Il entend que je pleure encore et me tend son mouchoir. Merci. Il me parle ensuite de son père et de sa demie sœur. Encore une chose que je ne savais pas sur lui ou plutôt que je n'avais pas pris le temps de savoir. Je soupire. Il parle aussi des enfants qu'elle a et rajoute qu'il pensait que c'était fripé et moche. Cette réflexion me tire un petit rire. J'étais sûre que ses enfants à lui seraient beaux. Comment en serait-il autrement avec un père pareil. Je me baffe mentalement, c'est vraiment pas le moment de penser à ça. Mais au moins ça a le mérite de me faire penser à autre chose que ma peine. Drake aura réussi ça. Il s'excuse de parler trop de lui mais ça me fait du bien de l'entendre parler ça me change les idées. Non, tu peux continuer en fait. Parle-moi de toi. J'ai trop l'esprit endeuillé, embrouillé pour parler de moi là, maintenant. J'espérai qu'il comprenne. C'était pas que je ne voulais pas parler au contraire mais pas de moi. Comment ça s'est passé, après les études, pour toi ? Je voulais m'intéresser à lui tout comme il voulait le faire avec moi. Après tout si on veut devenir amis on va devoir rattraper le temps perdu et apprendre à vraiment se connaître. Si c'était ce qu'il voulait alors je le désirai aussi.

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Khira avait besoin d’un câlin et en cet instant je le lui donnais. Effacer ses années de souffrances, ont prenaient tout les deux un nouveau départ et c’est très bien comme ça. Là, dans mes bras, je la serre et la berce doucement quand j’entends ses larmes et les hoquets qui vont avec. Je lui parle ensuite de moi en lui avouant que j’ai rencontré ma demi-sœur et ses bébés il y a quelque temps. Je m’excuse ensuite de ne parler que de moi mais elle m’assure que ça lui fait du bien de parler d’autre chose et m’invite même à continuer en me posant des questions sur mes études. « Et bien, quand tu es partie, je suis resté avec un groupe restreint de pote. La rumeur que tu m’as collée a eu le mérite de me montrer qui n’était pas mes vrais amis. Alors j’ai fait le tris et on est passer d’un groupe à un trio. J’ai fait des stages sur le continents, et je me suis fait repérer pour un petit manga en Chine, grâce à l’aide d’un traducteur, on a fait une réunion là-bas et j’ai décrocher le poste. J’avais six mois pour faire le job en plus de mes études, je peu te dire que j’ai été content que ce soit tomber en fin d’année ! J’ai eu tout l’été pour bien m’avancer et pouvoir finir tranquille. » Ça avait été la première fois que je quittais l’île depuis notre arrivé et pas pour une petite destination, non, la Chine quoi ! Un rêve absolu. « Ils ont adoré ce que j’ai fait et m’on proposer de signer pour faire le deux. J’ai accepté mais quand le deux a été terminer j’ai refuser pour le trois parce que ca demandait trop de temps et avec les études, m’a moyenne avait un peu baisser alors j’ai dis non… *soupire* Après tout c’est bien passé, j’ai fait d’autres stages, puis un cursus supplémentaire pour apprendre d’autres techniques et dessiner autre chose aussi et puis ensuite des petits projets par ci par là, mais rien de grandiose jusqu’à ce job là qui m’a fait venir habiter à Miami. » Une petite vie tranquille m’attendait maintenant, je pouvais bosser de partout même si mes rendez-vous étaient surtout entre Miami et Los Angeles. « Et toi, ta vu du pays un peu après tes études ? Belle comme tu es je suis sûr que tu as du faire tourner des têtes ! » Je lui souris et la regarde dans ses yeux en lui montrant ma bonne humeur.

» Si tu veux être avec quelqu'un pour toujours, il faut vivre pour toujours ▲ Jessica Chamberlain
» Une oreille pour écouter, une épaule pour pleurer, un cœur pour aimer
» [Lukas]Une bonne tête et un bon cœur sont toujours une combinaison formidable
» Olivia H. Spencer || “Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit.”
» Pour toujours.

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