J’avais passé la nuit à bosser au casino et quand j’étais enfin rentré, je m’étais littéralement écroulé sur mon canapé de fatigue. Entre les concerts avec le groupe et mes heures de boulot, je pouvais sans mentir affirmer que je manquais de quelques heures de sommeil. Quand j’ouvris les yeux, il faisait grand jour dans mon salon et mon décodeur télé affichait qu’il était 13h30.  Je sentais le tabac froid et je pouvais sentir mon haleine me renvoyait une odeur de bière. Je grimaçai et me décidai à me rendre à la douche. J’allumai la musique dans la salle de bain avec mon smartphone qui affichait une batterie quasiment vide. Ca ferait l’affaire le temps de ma douche. L’eau bouillante embua très rapidement la pièce après quelques minutes. Je sortis de l’eau assez rapidement, accrocha ma serviette sur mes hanches après m’être épongé et me rendit dans mon salon pour prendre mon chargeur de téléphone. Quelle ne fut pas la surprise quand j’aperçu au beau milieu de ma cuisine une jeune femme, une bouteille de vin à la main, cherchant des verres dans mes placards. « Bordel ! Mais qu’est-ce que tu fiches chez moi ? » demandai-je interloqué de voir une inconnue faire comme chez elle. Je comprenais pas bien sa présence ici et puis comment avait-elle réussis à rentrer ? Je verrouillai toujours la porte d’entrée en vérifiant deux fois, vivre dans un quartier un peu craignos ça faisait gagner quelques tocs. Je doutais d’avoir laissé la porte ouverte. Je vis sur son visage qu’elle semblait aussi perdue que moi. « J’habite ici, je suis Deagan et tu es … ? » Je me rendis compte que j’étais torse-nu devant la jeune femme et soudain je me sentis un peu mal à l’aise, surtout lorsque je vis son regard détaillé mon corps ruisselant de gouttes d’eau mal essuyées. « J’ai sous-loué l’appart à mec qui est parti en Tanzanie s’occuper de macaques ou je ne sais quoi. » expliquai-je en saisissant un vieux pull qui trainait sur une chaise.
 

Cette situation était juste complètement folle. Jamais je n’aurais imaginé me retrouver face à une inconnue dans mon appartement. C’était digne d’une scène de série télé. Mais faut croire que les séries étaient parfois plus proches de la réalité qu’elles ne le pensaient. J’expliquai à la jolie demoiselle que je sous-louai l’appartement d’un type qui était parti à l’autre bout du monde s’occupait de babouins. La jeune femme, qui se prénommait Violette, ne trouva rien d’autre à redire que : « Tu sais, tu n'as pas besoin d'enfiler un pull, j'en ai vu d'autre des torses. » Je ne pu m’empêcher de lâcher un petit rire amusé en enfilant tout de même mon pull. Bon je restais toujours tout de même en serviette, complètement nu dessous. Mais au moins son regard s’arrêterait de reluquer mes tablettes de chocolat telle une accro au chocolat. Violette enchaina en disant qu’elle avait apporter du vin et à manger et qu’il serait bête de gâcher toute cette bonne nourriture. J’haussai les épaules d’un air légèrement détaché. Je n’étais pas contre l’idée. « Heureusement que je ne suis pas un alcoolique, anorexique sinon tu aurais du repartir avec tout ça. » lançai-je à la blague. Elle me servit une coupe de vin et lava la sienne pour trinquer aux nouvelles rencontres. « Improbables, c’est bien le mot en effet ! » Je bu mon verre de vin doucement et regarda la jeune femme. « Pas mauvaise cette bouteille, ce petit goût fruité rends bien en bouche. » En faite j’y connaissais fichtrement rien en vin et plus je descendais une bouteille moins je remarquais s’il était bon ou non. « Je t’avoue quand même que je suis bien plus, bière et petit pétard mais je vais pas faire la fine bouche. » Je me mis à rire. Je me dirigeai vers un tiroir de la cuisine qui servait de fourre-tout et y sortit des feuilles à rouler, un peu de tabac et un petit pochon de marijuana, bien entamé. « Tu fumes ? » lui proposai-je en m’asseyant à la table de la cuisine. Je rajustai ma serviette qui tentait de se faire la mal et commençai par rouler le joint. « Alors, à part entrer par effraction chez tes amis, tu fais quoi dans la vie ? Tu braques des banques, des bijouteries ? Pu peut-être des caves à vin qui sait ? » Je regardai la jeune femme et lui offris un regard malicieux. Je n’étais pas très doué quand il s’agissait de charmait des filles qui me plaisaient véritablement, pour lesquelles je ressentais un petit quelque chose au fond de mon petit cœur d’artichaut, mais quand il s’agissait de faire la conversation à une inconnue là pas de problèmes. C’était un peu comme charmer la clientèle au casino. Savoir faire rire une femme c’est tout ce qui fallait savoir de plus important. Je me levai de nouveau de ma chaise, tenant ma serviette d’une main pour éviter de la faire glisser et attrapa un briquet dans le tiroir fourre-tout avant de le poser sur la table. « Tu m’excuses deux minutes, je vais aller mettre un jogging avant de me retrouver cul nul devant toi … bien que je pense que ca ne te dérangerait pas … » Je lui lançai un sourire charmeur et quitta la cuisine pour le salon afin de récupérer mon jogging posé sur le canapé. Je l’enfilai et retira ma serviette puis rejoignis de nouveau la demoiselle dans la cuisine.
 

Je proposais à la jeune femme de partager un joint avec elle. Mais celle-ci refusa en m’expliquant que cela n’avait rien donné de bon dans le passé. J’esquissai un petit sourire. Je respectais son choix, mais perso moi j’allais me le fumer car j’en avais bien besoin. Elle m’expliqua qu’elle travaillait pour une ligne de vêtements que je ne connaissais absolument pas. Maintenant elle bossait avec un ami toujours dans le même domaine. Un job moins intéressant qu’un braquage de banque ajouta-t-elle. Cela me fit rire. Je m’excusai que je devais aller m’habiller, ne prenant pas la peine de répondre à sa question concernant mon travail. Je me disais que ca pouvait bien attendre quelque minutes que j’enfile un jogging. Ça remarque me fit littéralement éclater de rire. Cette fille n’avait pas froid aux yeux de me parler de mon cul. « Ah oui ? » Violette ajouta qu’en faite elle disait ça car elle avait un fils et qu’elle habillait également des hommes pour ses défilés. Je revins dans la cuisine, un jogging sur les fesses. Je regardais la jeune femme avec un sourire amusé. J’aimais son tempérament. Elle était fougueuse et directe. J’aimais bien son humour également. Finalement cette inconnue était une surprise plutôt appréciable. « Sinon, pour répondre à ta question … » lui dis-je en revenant dans la cuisine et prendre le joint que j’avais roulé juste avant. « … je bosse dans un casino. Je suis croupier. Mon patron m’a recruté car j’ai, sans me venter, un talent inestimable pour le comptage de cartes. Du coup je chope tous les petits lascars qui essayent de tricher. Ca paye pas de masses, mais je côtoie du beau monde et je m’amuse pas mal. Moi aussi ca m’arrive de voir des petits culs, quand les femmes sont un peu trop ivres … » Je me mis à rire et allumai le joint de cannabis que je portai à mes lèvres. Je pris une longue inspiration, laissant entrer dans mes poumons le produit. La sensation que me procurait le cannabis était inégalable, enfin, presque. Une bonne partie de jambe en l’air c’était bien bon ça. Je regardai la jeune femme, croisant son regarda pendant un instant. « Et donc tu as un fils. Et le père fait-il parti de ta vie ? » Peut-être était-ce une question indiscrète mais je ne savais pas pourquoi j’avais envie de savoir si cette demoiselle avait un mec dans sa vie. Enfin si peut-être que c’était parce que j’avais certaines arrières pensées dans ma tête, mais je me voulais gentleman alors bon, je resterais sage tant que je n’aurais pas de signal. Je pris mon verre de vin et en bu une autre gorgée. Puis, je me souvins qu’on avait pas encore ouvert le sac en plastique blanc sur lequel un logo d’un restau chinois y était apposé. « Qu’est-ce que tu as ramené de bon là-dedans ? Je peux y jeter un coup d’œil, je t’avoue que je crève la dalle et que j’avais pas grand-chose dans le frigo. Tu tombes donc à pique ! »