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 So damn true (30 Avril) ft. Yaël

 :: Saison douze - treize :: sujets et autres
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Dean Hassani
Dean Hassani
Desigual

- messages : 4538
- feat. & crédit : Phoom Naret Promphaopun
- anniversaire : 19/11/1994
- activité : Il a longtemps rencontré des difficultés, et le manque de motivation l'a conduit à s'engager très tôt dans l'armée. Aujourd'hui, il a l'honneur et la fierté de faire partie d'un bataillon des forces spéciales américaines. Au grand damne de ses parents adoptifs, il s'est même décidé à gagner du galon. .
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(#)Sujet: So damn true (30 Avril) ft. Yaël  |   Lun 5 Avr - 10:49
Dean était arrivé dans l'après-midi de ce trente avril, et s'était rendu directement à l'appartement de ses parents, là où il avait pour habitude de passer ses permissions depuis l'été dernier. Aujourd'hui était un peu différent car, s'il eut croisé ces derniers, ce ne fut que lors d'une brève apparition. En effet, alors que les règles stipulaient clairement, à sa sœur et lui-même, qu'ils n'étaient pas autorisés à découcher, le soldat les avait informés que, pour ce soir, et peut-être d'autres, il ne rentrerait pas. Les Hassani l'avaient regardé, stupéfaits. Et si le patriarche s'était décidé à taire ses pensées et à se remettre dans la lecture du Coran, la maîtresse de maison n'avait pu s'empêcher une remarque que l'asiatique avait préféré ne pas relever ; mieux valait éviter les disputes inutiles en plein mois sacré.

Il s'était rendu dans sa chambre pour y déposer son bagage militaire et préparer son sac pour le week-end. Vêtements et affaires de toilette avaient très vite rejoint l'intérieur, ainsi que son tapis de prière proprement roulé, indispensable qu'importait où il allait séjourner. Il avait fait un tour dans la salle de bain ensuite, pour se débarbouiller et ôter son uniforme qu'il troqua contre un chino blanc et un fin pull beige, - car même si le temps à Miami était favorable en cette période de l'année, l'humidité atteignait parfois les 40/50%. Il avait retrouvés ses parents adoptifs dans le salon pour y lire quelques versets jusqu'à l'heure de l'Asser. Une fois son devoir accompli, il avait enfilé ses chaussures de ville, sac sur le dos, et était sorti du foyer sans aucune désapprobation.

* * * * * * * * * * * * * *

Dix-huit heures quarante-deux, Dean attendait toujours dans le fameux parc où il avait donné rendez-vous à Yaël. Situé entre l'hôpital et le logement de la jeune femme, c'était, selon le soldat, l'endroit idéal pour se retrouver à l'abri des regards. Car, depuis qu'ils avaient tous deux décidé de tenter une relation plus qu'amicale, le jeune homme avait exprimé sa volonté de la préserver de leurs connaissances respectives pour un temps. Il voulait les protéger de la curiosité mal placée, des plausibles médisances et de toute autre négativité qu'on pourrait vouloir leur infliger. Il fallait d'abord qu'ils apprennent à trouver un équilibre à leur début, ce qui n'était  pas toujours évident pour un couple aux cultures différentes ; il fallait qu'ils s'apprivoisent à deux d'abord.

Il avait reçu un message sur son mobile une dizaines de minutes avant. Un message dans lequel l'interne l'avait prévenu qu'elle prenait enfin congés après s'être chargée d'une dernière urgence. Inquiet par les aiguilles qui filaient sur sa montre depuis leur dernier échange de SMS, il prit la décision de l'appeler. Une sonnerie retentit deux fois au creux de son oreille avant de céder la place à la voix de Yaël. Salut, commença-t-il, un grand sourire scotché sur les lèvres qui ne put que se deviner, t'es où ? Le parc n'était pas grand, mais les entrées étaient nombreuses. Le brun décida alors de bouger de son emplacement à la recherche de son interlocutrice qui, par les indications qu'elle lui donnait, le guidait à travers les allées fleuries et peuplées d'arbustes.

Dean tournait la tête à gauche, à droite, pour être certain de ne pas louper la silhouette de sa petite-copine, en vain. T'es sûre que t'es dans le bon parc, demanda-t-il après un moment accroché à son téléphone, rieur ; il n'y en avait tout de même pas trente-six ! Il continua de marcher en de longues enjambées d'avant en arrière, d'est en ouest, tout en suppliant la jeune femme de ne plus bouger d'un pas. T'es passée par quel genre de portail, l'interrogea-t-il en tournant sur lui-même pour s'orienter. Et puis, il se stoppa net: okay, je te vois. Il pinça ses lèvres l'une contre l'autre avant d'ajouter : je raccroche. Il rangea son appareil et parcourut les derniers mètres qui les séparaient, sauta deux à deux les marches de l'escalier en haut duquel elle se trouvait et …

Il ne put s'empêcher de l'enlacer de ses deux bras une fois la distance entre eux révolue. Un balancier lent et naturel de leurs corps se fit. Il avait entouré les épaules de Yaël, et sa tête se logea instinctivement dans le creux de son cou. Endroit où il souffla : tu m'as manqué ; les palpitations de son cœur ne pouvaient qu'en témoigner. Il fit exceptionnellement abstraction des passants qui avaient décidé d'emprunter le parc pour retourner à leur demeure, chose qu'il n'aurait fait dans d'autres circonstances. D'habitude désireux de rester discret, et de réserver ses élans d'attentions lors d'un tête-à-tête, il ne ut se résoudre à laisser la patience de sa compagne sans récompense, car, malgré la difficulté et la nouveauté de l'exercice, elle avait tenu pour eux.

Il la serra davantage contre son anatomie durcie par les entraînements de sa profession, et protectrice par la force de ses sentiments, avant de déplacer sa bouche contre son crâne : je suis trop content de te voir. De toute la scène, son esquisse n'avait pas quitté son visage, et il peinait encore à croire que cela était réel. Il posa un rapide baiser sur ses cheveux avant d'enfin reculer pour pouvoir admirer ses traits qu'il trouva fatigués ; la journée avait-elle été éprouvante ? Il ne fit aucun commentaire, compatit simplement d'une mimique tout en replaçant la lanière de son sac sur l'épaule. On passe vite fait à la supérette près de chez toi, proposa-t-il afin qu'ils puissent ensemble faire quelques provisions pour le soir, notamment pour sa rupture du jeûne.

Peut-être avait-elle imaginé des retrouvailles plus expressives, plus explosives ? Notamment par un baiser bien plus passionnel que celui qu'il lui avait offert ? Dean restait Dean, et il préférait le réserver pour un moment plus propice. Cela dit, et naturellement, il lui proposa sa main avant de se mettre en chemin, afin qu'elle puisse y entrelacer ses phalanges aux siennes. Et ça, il le fit sans la moindre gêne.  

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Yaël K. Graham
Yaël K. Graham
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(#)Sujet: Re: So damn true (30 Avril) ft. Yaël  |   Jeu 8 Avr - 17:44
Dean &
Yaël

I miss you. A little too much, little too often and a little more every day
Aujourd’hui allait être le grand jour, comment dire que Yaël n’avait pas réussi à fermer l’œil d’excitation. Déjà qu’elle n’avait pas le sommeil facile, là c’était peine perdue. La seule chose à laquelle elle pensait c’était Dean. Demain, elle allait enfin pouvoir le voir, voir ses doux traits, son sourire charmant ; ces petits détails qui la rendaient dingue. Plus elle y pensait et plus le sommeil s’éloignait un peu plus d’un pas. Lorsque le réveil sonna à 5 heures, elle se leva telle une fleur, comme si elle avait dormi des heures, mais il s’avère que ce n’était que l’adrénaline qui la rendait aussi énergique. C’est avec un grand sourire qu’elle avait entamé son jogging avant de se doucher et de se rendre au travail.

La matinée se passa sans encombre, la jeune interne avait fait le tour de ses patients dans la joie et la bonne humeur. Elle était de nature joviale et positive mais ses collègues avaient tout de même remarqué un certain changement aujourd’hui. Yaël avait du mal à tenir sa langue et de cacher le pourquoi du comment, pourtant elle n’en dit rien. Son excuse était son "day off" de demain. Bah quoi, tout interne était content de pouvoir se reposer un minimum chez soi, non ?

Alors que la matinée était fort sympathique, l’après-midi fut tout autre. Les urgences étaient devenues un vrai champ de bataille. Au début, Yaël avait cru à une catastrophe naturelle, peut être un séisme ; elle avait tout simplement oublié que ce n’était autre que les séquelles du début de l’été. Les petits enfants qui se cassaient les jambes en faisant du roller, skate ; les adultes qui s’amusaient à plonger des falaises, tout proche des rochers ; les plus âgées qui se faisaient mal en taillant leur jardin... ça paraissait anodin dit comme ça mais ce n’était pas le cas pour les hôpitaux de Miami. Alors que Yaël allait être prise par une intervention, elle s’empressa d’envoyer un sms à Dean, qui allait sûrement l’attendre, afin de le notifier de son retard. Elle aurait aimé retrouver son petit-copain bien plus tôt que d’habitude mais les urgences avaient opté pour un tout autre programme. La jeune femme abandonna ensuite son téléphone ainsi que sa blouse afin de se préparer pour l’intervention.

Il était dix-huit heures passées lorsque la jeune femme quitta le bloc. La fatigue commençait à se lire sur son visage mais elle tint bon. Elle garda le sourire car la surprise qui l’attendait au parc pouvait tout lui faire oublier, même sa fatigue. Elle retrouva son téléphone, il était dix-huit heures trente. Elle envoya un autre sms où elle lui promit cette fois-ci qu’elle allait prendre congés de ces fameuses urgences, avant qu’on ne la bip une dernière fois. Elle rajoute donc "je me charge d’une dernière urgence avant". A ce rythme, ils ne risquaient pas de voir de sitôt.

Lorsqu’elle quitta enfin l’enceinte de l’hôpital, vingt minutes plus tard, Dean finit par l’appeler. "Cette fois c’est la bonne, c’est bon je viens de quitter l’hôpital. Je suis à l’entrée du parc." Répondit-elle à sa question. Certes, leur parc n’égalait pas la taille de Central Park, mais il n’était pas facile de s’y retrouver, surtout lorsque chacun avait emprunté une entrée différente. Alors qu’ils se baladaient tous deux dans différentes directions, Dean ne put s’empêcher de lancer sa petite blague. "Comment ça ? Tu veux dire que tu n’es pas au Bryant Park de New York ?" Répondit-elle avec une voix faussement offensée. Les explications continuèrent et cette fois-ci Yaël s’arrêta de bouger lorsqu’elle se retrouva face à des escaliers. A ce moment-là, et avec une grande joie, Dean la remarqua enfin en haut de ces escaliers-là. Il raccrocha et se dirigea vers elle. Depuis que leur regard s’est croisé, son cœur se mit à battre d’une manière inhabituelle. La distance entre eux diminuait petit à petit et leurs corps se rencontrèrent enfin lorsque Dean la serra dans ses bras. Instinctivement, la jeune brunette entoura son dos de ses bras pour le serrer contre elle. Cette étreinte lui fit du bien, elle avait l’impression qu’elle pouvait rester comme ça indéfiniment. Lorsqu’il lui avoua qu’elle lui avait manqué au creux de son cou, son corps s’électrisa, l'émotion l'envahit et les larmes montèrent sans crier gare. Elle était nostalgique et leurs retrouvailles la rendait de plus en plus émotive. "Tu m'as manqué aussi...beaucoup..." Fit-elle en reniflant doucement. Leurs corps se collèrent davantage avant qu'il ne dépose un baiser sur ses cheveux et qu'ils se décollent afin de pouvoir se voir mutuellement. Yaël souriait malgré la petite secousse qui l'avait saisie, elle tendit ensuite son bras vers lui et déposa doucement sa main droite contre sa joue. Elle voulait comme s'assurer qu'il était bel et bien devant elle et que ce n'était pas l'un de ses nombreux rêves. Effectivement, elle sentit la douceur de sa joue contre ses doigts et son sourire s'agrandit. "Tu ne peux pas savoir à quel point je le suis aussi ! J'ai l'impression de rêver là... T'es bien là en face de moi hein ?" D'un coup, elle se sentit plus légère, la journée avait, certes, été longue et fatigante mais voir son petit-copain en face d'elle pour de vrai lui redonnait une certaine énergie.

Ils décidèrent ensuite de passer par la supérette du coin avant de rejoindre l'appartement de la jeune femme. Mais avant de faire un pas de plus, Dean tendit sa main à sa petite-copine afin qu'elle entrelace leurs doigts. Yaël savait pourtant qu'il préférait que leur relation soit, pour l'instant, discrète. Elle le regarda donc pour s'assurer qu'il ne bluffait pas. "Tu es sûr que ça ne te gêne pas ?" Mais lorsqu'il la rassura, elle n'hésita pas à prendre sa main dans la sienne et de se mettre en route vers le métro. C'est fou comment un tout petit geste pouvait la rendre heureuse. Lorsqu'ils entrèrent à la supérette, la jeune brune se retourna vers son petit-copain. "Tu veux prendre quelque chose en particulier ? J'ai déjà acheté de la viande et poulet halal, si ça te va." Yaël avait pensé au régime alimentaire de son copain mais elle ne savait pas s'il avait d'autres restrictions. Il était donc préférable qu'il fasse son choix tout seul.
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Dean Hassani
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(#)Sujet: Re: So damn true (30 Avril) ft. Yaël  |   Mer 21 Avr - 10:55
Dean avait souvent tenté d'imaginer ce qu'auraient pu donner leurs retrouvailles, mais jamais ses rêves ne l'avaient averti de cette sensation qu'il avait ressenti durant leur étreinte. D'ailleurs, il s'était lui-même surpris à foncer vers elle pour initier un rapprochement, alors se préparer au cœur qui palpite et au corps qui se réchauffe sous l'effet des sentiments amoureux, il en avait été bien loin. Le jeune homme était connu pour être d'un naturel discret dans ses relations, au point qu'on ne savait jamais vraiment quand elles commençaient, ni quand elles se terminaient, enlacer Yaël dans un lieu public était un exploit qu'il ne s'était pourtant pas obligé à faire ; l'élan de l'instant, l'envie à la toute dernière seconde. Il n'était pas allé plus loin cela dit, peut-être au grand damne de sa compagne qui avait pu espérer davantage en toute légitimité. Après tout, ils n'étaient plus ces adolescents : ils en avaient vu, ils en avaient vécu.

Il s'était reculé pour l'observer, retrouver ces traits qu'il avait laissé quelques mois plus tôt. Ce fut à ce moment précis qu'il remarqua la lueur dans ses yeux, ces larmes qui s'étaient glissées sur le beau paysage qu'était son visage. Ses sourcils dansèrent un instant, car l'homme qu'il était fût touché par la réaction, ô combien émotionnelle, de sa bien-aimée. Mais elle réussit à le rassurer, notamment en posant sa paume contre sa joue. Il accepta le toucher sans avoir un regard sur les passants qui continuaient leur route jusqu'à leur domicile. Oui, il se concentra sur les billes bleutées de sa vis-à-vis, de celle qu'il aimait penser être uniquement sienne, et il sourit à nouveau. Aucun doute, répondit-il d'une voix douce malgré les tons très graves de ses cordes vocales. Il était bien là, debout, face à elle. Il ajouta, rieur : et j'suis même rasé, t'as vu. Il porta sa main sur celle de Yaël et lui fit glisser jusqu'à son menton qu'il avança pour qu'elle puisse constater l'effort.

Cette même main se tendit ensuite vers l'interne en médecine afin qu'ils puissent garder contact durant le trajet qui les mènerait à la supérette. La question de la jeune femme lui fit rappeler qu'il avait émis la volonté de garder sous silence leur statut, mais quel était le pourcentage qu'ils croisent une personne qu'ils connaissaient ? Les habitants de Miami étaient nombreux, et on peinait souvent à retrouver ses proches dans la cohue infernale des trottoirs. Il insista en bougeant ses doigts pour la presser d'enlacer ses phalanges aux siennes, et déclara : au moins jusqu'à ton quartier. Là-bas, ça se compliquait forcément : les voisins, les connaissances et les amis se voulaient plus nombreux. Ils passèrent les allées du parc, sortirent par le petit portail de l'Ouest et rejoignirent le métro. Ils avaient délié leur lien aux bornes passantes avec regret, mais ça avait été pour mieux le retrouver ensuite.

Dans le wagon, Dean avait préféré laisser la barre centrale à sa petite-copine. Quant à lui, il avait collé son dos contre les portes coulissantes de l'habitacle, et avait joué de son équilibre pour ne pas vaciller. Il avait détourné le regard vers le spectacle qu'offraient les heures bondées de monde, mais n'avait cessé d'offrir des coups d’œil plus que complices à la femme qui lui faisait face, sans oublier quelques sourires ravageurs, de ceux tantôt timides, tantôt séducteurs, que l'on connaissait si bien aux hommes qui appréciaient plus que d'amitié. Il lui était arrivé de se mordiller la lèvre inférieure sans s'en rendre compte, signe qu'il tentait de se convaincre qu'il n'était pas entrain de songer. Peut-être aussi parce qu'il trouvait plaisant d'être enfin auprès de sa belle, et qu'il était autant pressé que nerveux de passer la soirée avec elle ? Après tout, - et il ne l'avait jamais caché - , Dean n'était pas de ces mâles qui découchaient aisément.

Leur arrêt sonna, et ils sortirent main dans la main en même temps que tous ces autres qui s'élançaient à retrouver leur foyer. Et ce fut au moment du passage entre les machines cliquetantes qu'ils se quittèrent pour ne s'autoriser qu'à faire le chemin côte à côte jusqu'à la supérette ; discrétion obligeait. Même si cela pouvait paraître totalement débile de cacher ainsi une relation pour le moins heureuse, Dean continuait à penser que cela permettait de garder un certain contrôle sur leur présent, - qui n'était fait que d'apprentissages et de rééquilibrages -, et leur futur, - qui n'était encore qu'incertitudes -. Il n'avait pas envie que des interférences quelconques puissent venir entraver ce qu'ils tentaient de construire. Entre eux deux, tout était nouveau. Car même s'ils s'étaient connus durant l'adolescence, ils avaient grandi, évolué et changé. Ils ne pouvaient plus se comparer aux enfants qu'ils avaient été ; le temps avait fait son œuvre.

Les deux amoureux avaient rejoint la supérette et commencèrent à faire le tour des rayons. Yaël indiqua qu'elle avait déjà pensé à s'approvisionner de viandes halal, ce qui ne manqua pas de toucher le jeune musulman qui n'hésita pas à complimenter l'attention. Après je ne sais pas trop ce dont j'ai envie, dit-il, tout en arpentant des yeux les divers étages, ça ne sera, de toute façon, pas difficile de faire mieux que les plateaux-repas auxquels j'ai eu le droit ces deux derniers mois, avoua-t-il. Il ne lui avait pas envoyé de photos de ceux-ci, mais il avait souvent fait référence aux ragoûts tantôt trop secs tantôt trop liquides, sans oublier la maigre présentation. Et si on se préparait des burgers maison, proposa-t-il en attrapant un paquet de pains spéciaux, c'est rapide à faire, et meilleur que ceux qu'on peut emporter des fast-food. Il n'avait pas envie de passer la soirée dans la cuisine, ils n'avaient, après tout, qu'une semaine pour profiter l'un de l'autre.

Du coup, tu m'as dit que tu avais la viande, reprit-il pour être certain d'avoir les ingrédients nécessaires à leur réalisation, j'ai les pains aux sésames, ne manque plus que les sauces et légumes, non ? Il n'en avait jamais fait, était spécialiste des omelettes en tout genre. Attends, je sors mon portable pour être sûr, rit-il en fouinant dans sa poche de pantalon pour le récupérer. Quelques coups de pouces sur l'écran et il réussit à trouver la recette complète. Ils naviguèrent alors sur les chemins dessinés par les rangées de provisions, Dean dictant ce qui était noté sur son mobile, Yaël choisissant les bons produits. A force qu'ils complétaient ensemble la liste de courses, le militaire, jusqu'alors simplement aux côtés de sa petite-amie, passa un bras autour de son cou pour réduire la distance, d'un naturel qui put surprendre, d'ailleurs. Il était à l'aise, bien plus que ce que l'on aurait pu penser. Le jeune homme avait mûri.

Bon, on récapitule, fit-il avant d'énumérer l'oignon rouge, les tranches de cheddar, les tomates, la salade, le bocal de cornichons, pour demain, je descendrai sur le marché, ça te va ? Selon lui, il était inutile de perdre plus de temps dans le magasin, mieux : les produits frais étaient tout de même plus appréciables en bouche. Il rangea son téléphone, retira son bras de la jeune femme et prit le tout entre ses longues mains pour délester Yaël de la tache. Ils s'avancèrent vers la première caisse, il déposa les paquets sur le tapis roulant et sortit sa carte bancaire avant que la jeune femme ne puisse penser à le faire. C'est pour moi, dit-il d'un ton qui ne donnait pas vraiment le choix à la brune. Oh, on a oublié les desserts, fit-il remarquer à sa chérie, avant de se tourner vers les rayons, tu peux aller chercher un truc vite fait ? Elle avait le temps de choisir ce dont ils auraient besoin pour finir leur repas. Quant à lui, il réservait leur place dans la maigre file.

Un truc bien calorique, s'exclama Dean, désireux de rattraper ce qu'il avait connu au régiment.

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Yaël K. Graham
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(#)Sujet: Re: So damn true (30 Avril) ft. Yaël  |   Ven 30 Avr - 16:41
Dean &
Yaël

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Depuis qu’elle avait quitté l’hôpital et le stress ne l’avait pas quitté. Le cœur de la jeune femme battait à tout rompre et sa boule au ventre était toujours présente. Le petit moment de "hide and seek" avait réussi à détendre quelque peu l’atmosphère mais les sentiments s’étaient largement dédoublés lorsque le corps frêle de la jeune femme rencontra celui bien musclé de son homme. Un sentiment étrange l’avait envahie. Ce n’était pas la première fois qu’elle serrait quelqu’un dans ses bras, mais cette fois-ci son cœur s’emballa et ça c’était inhabituel. Ce qui ne changea pas pour autant fut son émotivité, aussitôt dans les bras de l’homme qui lui avait tellement manqué, quelques larmes coulèrent sur ses douces joues rosies par l’émotion. Elle s’empressa rapidement de les essuyer, ne voulant pas passer pour la petite faiblarde. Elle afficha un sourire, parce que oui, elle ne pleurait pas de tristesse mais simplement parce qu’elle était heureuse de le revoir, heureuse d’être enfin réunis après ces deux longs mois. Yaël n’a jamais pensé qu’un jour elle compterait les jours et les heures pour retrouver quelqu’un. Elle avait été aussi excitée qu’une collégienne qui retrouvait son amoureux. D’ailleurs cela la faisait bien rire, c’était quelque chose qu’elle ne s’autorisait pas vraiment à vivre, mais là elle se rendit compte qu’elle n’avait pas regretté envoyer cette lettre. Nightmare était connue pour être une garce mais pour une fois que ses manigances jouaient en sa faveur, Yaël n’allait pas se plaindre.

Après ces quelques secondes de retrouvailles et de surprises, Yaël approcha sa main contre la joue de l’homme qui se tenait en face d’elle, son sourire la faisait craquer, mais elle devait tout d’abord s’assurer qu’il était bel et bien là et que cela ne faisait pas partie de ses nombreux rêves. Un petit rire s’installa avant qu’elle n’hoche la tête. "J’ai bien vu oui et tu es très beau. J’ai tenté de faire un effort aussi ce matin mais l’hôpital m’a achevée, tu excuseras ma tête de déterrée hein..." Fit-elle sur le même ton rieur. Mais ce qui l’a surpris encore plus fut lorsque Dean tendit sa main vers elle afin qu’elle entrelace ses phalanges aux siennes. Elle n’était qu’agréablement surprise bien évidemment. Elle hésita un moment, prenant le soin de s’assurer auprès de son homme, peut-être était-ce un oubli de sa part. Mais ce n’était pas le cas, il bougea même ses doigts pour montrer son impatience. Yaël saisit donc cette grande main protectrice et le sourire ne quitta plus ses lèvres. Elle avait envie de crier haut et fort que cet homme lui appartenait mais elle évita de se donner en spectacle, surtout que c’était ce que Dean redoutait le plus.

Comme à chaque fois et à cette heure précise, le métro était bondé. Les gens se bousculaient de toute part mais Yaël était dans sa petite bulle, rien et personne ne pouvait la déranger pour l’instant. Lorsqu’il pénétrèrent à l’intérieur du wagon, tel un gentleman, Dean laissa sa copine se tenir à la barre centrale. Yaël était une habituée du métro mais au moindre frein, elle serait capable de s’étaler par terre telle une crêpe. Il ne fallait pas sous estimer les freins soudains des métros. Dean, quant à lui, préféra s’adosser contre les portières tout en lui faisant face. Yaël tendit sa main vers la sienne pour qu’il la saisisse. "Je tiendrai ta main pour t’éviter de tomber. Les métros c’est dangereux." Quelques minutes défilèrent puis la voix robotique indiqua la station "Coconut Groove". C’est avec regret que la brunette détacha sa main de celle de son homme. S’ils voulaient être discrets, autant éviter de se pavaner main dans la main dans son quartier. Les rumeurs étaient toujours rapides et Nightmare n’en ratait pas une.

Dans la supérette, Yaël demanda ce qu’il lui ferait plaisir. Elle savait très bien que les repas de la base militaire n’étaient pas ce qu’on pouvait apprécier le plus, mais elle s’était promis de lui préparer de meilleurs repas une fois à la maison, elle avait même acheté de la viande halal rien que pour lui. "Rassure toi, je ne risque pas de brûler les repas ça c’est sûr." Yaël était une bonne cuisinière, une qualité qu’elle avait hérité de sa mère. Certes, cette dernière avait le sang chaud, mais elle avait également hérité des doigts de fée de ses ancêtres. Elle avait donc su bien faire la passation lors de l’éducation de sa petite fille, sans oublier le petit caractère de feu. Son père ne s’ennuyait jamais à la maison au moins. En ce qui concerne leur dîner de ce soir, Dean eut l’idée des hamburgers. "Très bonne idée ! Faisons cela alors." Fit-elle en arpentant les rayons de ses yeux clairs.

Dean avait la recette devant les yeux et énumérait les ingrédients un à un pendant que Yaël s’occupait de les récupérer des étagères avant de les mettre directement dans le panier. Dans cette alchimie, Dean passa instinctivement son bras autour du cou de sa copine. Ce geste surprenant fit presque rater un battement à la jeune médecin. Sa tête se tourna légèrement vers la gauche pour admirer les traits du jeune homme qui n’étaient maintenant qu’à quelques centimètres de son visage, le sourire toujours aux lèvres, pendant que le nez du militaire était plongé dans le téléphone afin de récapituler les ingrédients une dernière fois pour toute. "C’est une bonne idée, je viendrai avec toi alors. Je n’ai pas souvent l’occasion de faire un tour au marché." Répondit-elle lorsqu’il proposa d’acheter le reste des légumes directement au marché au lieu des supérettes. Lorsque tout le nécessaire fut dans le panier, Dean s’empressa de le saisir et de se diriger vers le tapis roulant, ils vidèrent tous deux leurs courses et Yaël ouvrit son sac à main pour sortir son porte feuille. Le jeune homme avait déjà sa carte bancaire en main et refusait qu’elle ne paie quoi que ce soit, Yaël fronça les sourcils. "Franchement tu abuses là Dean. La prochaine serait donc pour moi." Il avait intérêt à respecter son choix la prochaine fois. Avant qu’on ne lui rende son ticket de caisse, Dean rappela un point très important, le dessert. "Ok gros gourmand je m’en occupe." Yaël revint vers les rayons et saisit un grand pot de glace. Au chemin du retour, des petits gâteaux la saluèrent de la vitrine et elle se laissa aller devant deux grandes parts de cheesecakes au citron. "J’espère que ça te va ?" Demanda-t-elle à son chéri une fois de retour à ses côtés.

Le tout fut emballé dans des sacs, chacun s’en saisit d’un et ils prirent le chemin du grand immeuble de la jeune femme. Une fois devant la porte de l’appartement, on pouvait entendre les miaulements de Luna qui se trouvait désormais derrière la porte, attendant sagement sa maîtresse. "Coucou ma belle. Tu as intérêt à être bien sage ce soir hein !" La féline caressa de sa petite tête les pieds de sa maîtresse avant de faire de même avec Dean. Le calme avant la tempête on la connaissait bien celle-là. Yaël déposa le sac sur le plan de travail avant de se retourner vers le jeune homme. "Je vais donner son dîner à Luna avant de me changer. Fais comme chez toi surtout, tu connais la maison maintenant." Luna suivit les pas de Yaël, elle savait bien qu’il était l’heure de son pâté. Une fois servie, Yaël rejoint son homme. "D’ailleurs c’est à quelle heure la rupture ? Comme ça on pourra préparer la table." Elle s’en voudrait de le laisser encore plus longtemps sans qu’il ne puisse manger quoi que ce soit. Il avait déjà tenu la journée entière.
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Dean Hassani
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(#)Sujet: Re: So damn true (30 Avril) ft. Yaël  |   Mar 4 Mai - 16:38
Ces deux derniers mois, Dean avait dû faire avec des plateaux-repas peu ragoûtants, et il n'était pas compliqué d'imaginer qu'il avait été radical pour le soldat de passer des plats délicieux de sa mère aux pâtés nutritives du régiment. Et même si l'armée se vantait de s'être culinairement améliorée au fil des décennies, les militaires ne goûtaient toujours pas à la meilleure des cuisines. Il ne s'en était pas trop plaint, car il n'avait pas oublié ces jours sans eau ni nourriture qu'il avait subi la saison précédente, en plein cœur d'une Syrie massacrée. Mais était-ce une raison pour taire le manque de budget alloué à ceux qui servaient le pays ? D'autant que ces premières semaines de ramadan avaient été difficiles. Rien n'avait été mis en place pour satisfaire les musulmans de la formation. L'asiatique et ses camarades de confession avaient dû se satisfaire d'une bouteille d'eau à la fin de leur jeûne quotidien, à cause de l'extinction des feux programmée à vingt heures ; et une rupture à dix-neuf heures quarante-cinq/cinquante...

Il lui avait toujours été inculqué de boire beaucoup et de manger peu à la fin d'une journée de mois saint, d'abord pour éviter de torturer son estomac, mais aussi pour ne pas se mettre en tête de « rattraper » ce de quoi il s'était privé. Il fallait donc garder à l'esprit la raison qui les poussait à jeûner, et ne pas se goinfrer le soir venu ; chez les Hassani, ça annulait systématiquement la privation des dernières vingt-quatre heures. Cependant, cas exceptionnel pour la soirée : il avait vraiment faim. La diète qu'il avait subi à cause des horaires strictes du camp lui avait fait perdre une  partie, mais pas des moindres, de la masse musculaire qu'il s'était bâtie et de sa réserve de bonnes graisses. Il avait d'ailleurs failli abandonner pour blessures plus d'une fois ces sept derniers jours. Raison pour laquelle il avait un peu moins communiqué avec sa copine : pour ne pas l'inquiéter. Alors, quand Yaël était revenue non pas avec un, mais deux desserts bien caloriques et sucrés, il en avait été heureux.

Les sacs en mains, la route n'avait pas été bien longue entre la supérette et l'immeuble où résidait la brune, tant et si bien que ça n'avait pas été trop dérangeant d'agir comme de simples amis le temps du trajet. La porte d'entrée passée, les escaliers montés, - la fameuse voisine rencontrée -, Yaël et Dean entrèrent plus vite qu'il n'y parut dans l'appartement qui leur servirait de cocon intime pour les jours à venir. Enfin, il ne fallait pas oublier que leur vie privée allait tout de même être partagée avec un être à quatre pattes aussi grognon qu'un félin de la savane dérangé en pleine bouffe-party : Luna. Le combattant n'avait pas oublié leur première entrevue, faite d'assiette renversée, de crème éparpillée et de T-shirt souillé, et il s'était donc naturellement fait tout petit malgré son mètre quatre-vingt passé. Les chaussures retirées et son bagage de séjour posé près du canapé, il suivit la maîtresse de maison pour également déposer son sac de courses sur le plan de travail. Je t'en prie, acquiesça-t-il lorsque l'interne émit l'obligation de nourrir la bête.

Je vais nettoyer les légumes et mettre les desserts au frais, lui offrit-il naturellement son aide. Il n'attendit pas pour ranger les cheesecake au réfrigérateur, et le pot de glace rejoignit, quant à lui, le petit congélateur. Il sortit les légumes un par un pour éviter de les abîmer dans un empressement inutile et mit de côté le fin papier qui leur avait permis de les transporter. Les tomates furent les premières à passer à la douche, et Dean les frotta délicatement entre ses doigts, moment où Yaël refit surface. Euh, fut-il hésitant, à la recherche d'une horloge murale, dix-neuf heures cinquante-cinq aujourd'hui, préféra-t-il jeter un œil à sa montre finalement, il reste une vingtaine de minutes. D'habitude, il était plutôt à cheval sur les horaires qui rythmaient son mois sacré, mais exceptionnellement, il pouvait être plus ou moins en retard. Sa copine avait déjà inconsciemment montré quelques signes de stress par rapport à cette période de l'année qui faisait partie de la vie de son nouveau compagnon.

D'abord par SMS, quand elle avait découvert qu'ils passeraient leurs premiers instants ensemble pendant le ramadan, mais aussi par toutes ces petites attentions, comme acheter des provisions spécifiques à la religion du jeune homme. Tu devrais vraiment en profiter pour te mettre à l'aise maintenant, prendre une douche et changer de vêtements, proposa-t-il, en espérant que cela pourrait la détendre un peu, et lui éviter de vivre avec l'idée constante qu'il était sous privation, ponctuée par un calendrier des plus précis. Je m'occupe de ça, jeta-t-il un coup de menton vers les ingrédients. S'il avait connu des moments difficiles et éprouvants ces derniers temps, aujourd'hui avait été bien plus tranquille comparé à la journée de sa demoiselle aux yeux perçants. Ne t'inquiètes pas, j'ai l'habitude de couper des légumes, la rassura-t-il, les corvées à la popote, ça me connaît, tu ne risques pas de me retrouver un doigt en moins, plaisanta-t-il. Il avait même gagné quelques paris amicaux ; avait-il omis de lui parler de ce challenge de tranchage de courgettes ?

Allez file, s'exclama-t-il avant d'essuyer ses mains sur le torchon le plus proche, puis de s'avancer vers Yaël et la tourner de cent quatre-vingt degrés, sinon je vais me fâcher, en fit-il faussement tout un plat, dans le simple but d'appuyer son besoin de la savoir relaxée. Pour une fois qu'un homme veut rester dans une cuisine, tu devrais en profiter, plissa-t-il les yeux. Il la poussa gentiment à s'échapper de la pièce : t'auras peut-être même la possibilité de me voir à l'œuvre si tu te dépêches un peu. Il eut un regard bref vers l'animal de compagnie de sa belle, qui était encore entrain d'avaler son festin : Luna et moi, on ne va pas s'entretuer, c'est promis.

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Yaël K. Graham
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(#)Sujet: Re: So damn true (30 Avril) ft. Yaël  |   Ven 14 Mai - 20:33
Dean &
Yaël

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Yaël n’était pas une grande mangeuse en réalité, elle grignotait simplement à l’hôpital par faute de temps. Elle se rappelait encore les heures qu’elle passaient lors de ses études à la faculté, elle était tellement enfouie dans ses bouquins qu’elle oubliait souvent de mettre quoi que ce soit dans son estomac, de nombreuses fois elle avait perdu connaissance, de nombreuses fois le sang avait coulé de son nez, mais elle ne lâchait rien comme d’habitude. Mais cela ne l’empêchait aucunement à se faire plaisir de temps à autres, une petite glace par ci, un petit fondant au chocolat par là. Un petit péché qu’elle tenait à laver chaque matin avec un footing, histoire d’avoir la conscience tranquille. C’était donc avec un grand plaisir qu’elle avait cherché la glace avec les cheesecakes pour couronner le tout. Après tout, son petit-copain avait de la marge et du temps à rattraper.

A la maison, la petite féline était contente de retrouver sa maîtresse contrairement à l’hôte qu’elle ramena avec elle. Dean et sa précédente mésaventure, elle ne l’avait pas oublié celui-là. Elle tenta tout de même de passer pour la gentille petite fille et le salua sans trop d’encombre, la suite était pour le prochain épisode. Yaël déposa le sac de course avant d’aller donner le dîner à sa Luna, sa petite petite queue bougeait dans tous les sens d’excitation. Pendant ce temps, Dean proposa son aide dans la cuisine, il s’occupa de laver les légumes et les desserts rejoignirent rapidement le congélateur et le frigo. "D’accord, merci." La brunette décida d’aller se changer mais revint de suite demander des infos concernant la rupture de jeûne de beau musulman. Elle avait certes fait des recherches, mais elle avait oublié le plus important.

Dean l’informa qu’il ne restait plus que vingts minutes avant l’heure. Yaël commença à paniquer d’un coup. "Oh merde, il ne reste pas beaucoup, faut encore tout préparer !! Ça va être juste !" Elle abandonna l’idée de se changer, après tout la douche n’allait pas prendre son envol, elle pourrait la prendre après le dîner. Mais Dean la rassura, il avait senti que sa bien-aimée était tendue et qu’elle aurait bel et bien besoin d’une bonne douche pour se détendre. "Ça va aller, je vais t’aider d’abord et je prendrai ma douche après." Quelle petite copine serait-elle si elle laissait son copain sans nourriture alors qu’elle allait tranquillement se prélasser sous la chaleur de sa douche ? Elle allait l’aider un point c’est tout. Il s’avère que Dean était tout aussi têtu qu’elle, il savait bien lui tenir tête et cela ne la déplaisait pas. Il pointa les légumes de son menton et lui assura qu’elle n’avait rien à craindre et qu’il allait s’en occuper. Yaël le regarda hésitante. "Tu es sûr de ça ?" Il hocha la tête en la rassurant, comme quoi il avait l’habitude de ce genre de corvée en tant que militaire, il plaisanta même, ce qui arracha un petit sourire à la brunette malgré ses traits fatigués. "Bon tant que je ne me retrouve pas à coudre tes doigts à la fin de ma douche alors c’est ok." Répondit-elle sur le même ton.

Elle avait pourtant accepté d’aller prendre sa douche en premier et pourtant, elle était toujours là devant le bel homme, pas rassurée de le laisser s’occuper de tout sans aucune aide. C’est à ce même moment que Dean s’essuya les mains avant de tourner ses épaules direction la douche, il fallait bien qu’elle se bouge au lieu de perdre du temps comme ça. "Ok ok pas la peine de te fâcher j’y vais." Elle savait bien que c’était sur le ton de la plaisanterie. "N’empêche que voir mon homme en cuisine c’est assez sexy, je ne risque pas de traîner sous la douche pour le coup." Elle se dirigea enfin vers la douche mais s’arrêta une dernière fois, elle regarda Dean et Luna un à un. "Soyez sage tous les deux. Je vous surveille." Ajouta-t-elle en faisant des signes de ses mains vers ses yeux en mode "I’m watching you".

La douche lui fit un bien fou, le stress avait commencé à se dissiper petit à petit avec les gouttes d’eau qui coulaient sur sa peau douce. Ce fut une douche rapide mais reposante. Elle enfila son long t-shirt qui lui servait de pyjama, mit une serviette sur ses cheveux mouillés et sortit rejoindre son homme. "Tadaam, j’espère ne pas être en retard. Ça va tu t’en sors ?" Dean s’était bien occupé des légumes, Yaël était impressionnée. Elle vint par derrière avant de l’enlacer doucement. "Je dois avouer qu’un homme en cuisine c’est très sexy, j’ai pas pu m’en empêcher." Elle de détacha de lui avant de regarder sa montre, il fallait qu’ils se bougent pour être à l’heure. Yaël ouvrit le frigo et sortit sa viande déjà prête. "J’ai déjà assaisonné la viande hachée, je vais tout mélanger, arrondir deux steak et les mettre à cuire. Je te laisse t’occuper du dressage de la table ? T’inquiète je te sors la vaisselle pour que tu ne sois pas perdu."

Rapidement, la table était servi grâce à Dean et les hamburgers étaient prêts, juste à l’heure. Yaël avait sorti le jus qu’elle avait acheté plutôt, des croissants, des petits fours, histoire d’avoir un bon dîner. "J’espère que c’est assez, j’ai essayé de faire de mon mieux." Elle se rappela d’une dernière chose qu’elle avait oublié de mettre sur la table. Elle alla vite chercher l’assiette et revint tout sourire. "J’ai acheté des dattes, on m’a dit que c’est primordial pour casser le jeûne, c’est vrai ? J’espère ne rien avoir oublié au moins. Y’a des trucs que tu dois manger obligatoirement ? Ou des trucs que tu ne peux ?" Yaël était bien curieuse. "En tout cas, bon appétit !" Fit-elle avec un sourire tout en mangeant un petit four. "Donne moi ton verre, je te sers le jus de fruit." Elle prit une gorgée tout en regardant son homme manger. Elle n’arrivait toujours pas à croire qu’il était bien en face d’elle depuis tout ce temps.
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Dean Hassani
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(#)Sujet: Re: So damn true (30 Avril) ft. Yaël  |   Lun 17 Mai - 12:04
Yaël céda enfin sa cuisine, non sans oublier de rappeler à ceux qui restaient qu'elle n'était pas loin. Dean ne put s'empêcher de lâcher un rire, amusé par la situation. Quand la maîtresse du logement fut enfin sur le chemin menant à la salle de bain, l'homme jeta un énième regard au félin qui léchait ses babines de gourmandises : t'as compris ce qu'elle a dit, pas de bêtises. L'animal s'étendit de tout son long pour pointer, ô combien, il était détendu et repu. Forcément, lâcha le militaire, supposant que, peu importait ce qu'elle pourrait faire, Luna devait être traitée comme une princesse depuis qu'elle accompagnait sa douce et tendre au quotidien. Bon, j'en étais où, laissa-t-il le petit être à quatre pattes faire sa vie ; il paraissait que ne leur accorder aucune attention favorisait les relations positives, surtout lorsqu'on était un parfait inconnu.

Il s'affaira à terminer le lavage et le découpage des éléments qui composaient le hamburger maison pendant que l'eau coulait dans une pièce adjacente. La salade fut tranchée en lamelles pour éviter des feuilles trop imposantes, les tomates, les oignons rouges et les cornichons en rondelles histoire d'avoir assez de place entre les pains pour les autres ingrédients. Il les avait classé dans une grande assiette de façon à composer soigneusement ce qui serait leur plat principal. Au moment où il donna les derniers coups de couteau, le jet de la douche se coupa, indiquant que la jeune femme en avait fini. Il posa un œil sur les aiguilles de sa montre qui approuvèrent la rapidité de Yaël ; elle ne plaisantait décidément pas ! A peine eut-il repris les mouvements de sa main qu'elle apparut d'ailleurs, vêtue simplement.

Dean n'eut pas le temps de porter un regard sur elle qu'elle vint se blottir derrière lui et remarqua à quel point il était agréable de laisser un homme s'occuper du repas. T'es con, fit-il, amusé, accompagnant ce sympathique sobriquet par une caresse de ses doigts sur l'un des avant-bras qui entouraient sa taille. Il profita du court moment, et ne retira sa main que lorsqu'elle décida, elle-même, de se détacher de lui. Arrête de stresser, tu vas finir par faire un infarctus, plaisanta-t-il face à ses agitations, on n'est pas entrain de réaliser un plat gastronomique, on est dans les temps, rassure-toi. Mais, il avait beau dire tout ce qu'il voulait, cela n'avait aucun effet, n'était-ce pas ? Il savait que Yaël était pointilleuse, et aimait que les choses soient faites dans les règles, surtout lorsque cela avait une incidence sur les autres.

Elle partit alors vers le réfrigérateur à toute hâte, et Dean la suivit du regard. Moment d'ailleurs où il découvrit la tenue dans laquelle elle l'avait rejoint. Il bugua un instant sur ses jambes nues de tissus avant de détourner le regard ; le rouge fut à deux doigts de monter à ses joues. Ouais, je vais faire ça, posa-t-il le couteau sur la planche à découper avant de faire un pas de côté pour rincer ses mains. Au moins, comme ça, il était certain de ne pas être déstabilisé ; elle l'avait pourtant prévenu, non ? Assiettes et couverts en main, il se dirigea vers la table où ils s'installeraient pour déguster le repas, - c'était tout de même mieux que la table basse du salon -, et il dressa le tout en moins de deux. Il tira une chaise, puis celle juste à côté afin d'être certain qu'elle ne serait pas trop loin de lui, - la distance avait déjà été assez difficile à tenir comme ça pour en ajouter maintenant qu'ils étaient l'un avec l'autre.

Il l'attendit pour s'asseoir, et une fois à leur place, les divers plats sur la table, il allait la remercier de tous ces efforts qu'elle n'avait pas été obligée de faire pour lui, mais elle sursauta d'avoir oublié quelque chose de primordial. Il la regarda alors se lever et la suivit d'yeux surpris avant de repasser en revue ce qui se trouvait déjà face à eux ; c'était déjà beaucoup, à tel point qu'ils auraient pu inviter quelques personnes à les rejoindre. Lorsqu'elle revint, heureuse et fière d'annoncer qu'elle s'était davantage renseignée, l'arrivée des fameuses dattes rendit Dean tout sourire, d'une esquisse de côté. Il acquiesça de la tête sans pouvoir dire un seul mot. Il ne put même pas répondre aux questions qui suivirent ; touché ? Oui, et pas qu'un peu, à dire vrai, parce qu'il y avait bien une chose qu'elle devait savoir …

Ça fait des années que j'ai pas rompu un jeûne comme ça, avoua-t-il. S'il avait dû se contenter d'eau et de quelques barres chocolatées achetées dans les distributeurs ces dernières semaines, il avait toujours passé les moments de ramadan précédents au front, à exécuter des missions. De 2015 à 2017 en Irak, en Afrique l'année suivante, puis en Afghanistan en 2019 et 2020, et autant dire qu'il avait été impossible de compter sur des provisions supplémentaires, essentielles à une bonne rupture. Alors, même si certains diront qu'il lui aurait été possible de passer outre ses obligations religieuses grâce à l'autorisation exceptionnelle du tout puissant, il avait maintenu le cap, comme certains de ses « frères ». Ça n'avait pas été simple, car les conditions de vie avaient parfois failli être un très gros frein.

Aujourd'hui, il était reconnaissant, envers Yaël d'abord, mais aussi envers Lui, qui avait posé de nouveau la jeune femme sur sa route, et qui lui avait permis de passer ces derniers jours de jeûne de l'année ailleurs qu'à l'armée ; avec elle. Il lui avait semblé compliqué d'emporter avec lui sa culture et sa religion jusqu'à l'appartement de la jeune femme, car elle ne partageait aucunement ces mêmes idéaux, et il comprenait, là, maintenant, qu'il avait eu tort. Merci, articula-t-il en direction de sa copine après avoir posé une main à l'arrière de son crâne pour lui conférer quelques caresses de ses pulpes. Il lui offrit une esquisse plus que sincère avant d'user de ses lèvres pour lui faire cadeau d'un baiser sur sa joue. Furtif mais assez doux pour appuyer sa reconnaissance. Bon appétit, lui souhaita-t-il avant de se remettre droit sur sa chaise.

Les verres étaient à présent plein, et les plats n'attendaient plus qu'à être dégustés. Pour la tradition, et parce qu'il était important pour lui de la perpétuer, il glissa une invocation avant de toucher à la première nourriture qui atteindra sa bouche. Je suis passé devant un magasin tout à l'heure, en rejoignant le parc, commença-t-il pour tenter d'oublier le regard qui ne cessait de le fixer, y'a un truc à la mode qu'il faut absolument que je nous achète, indiqua-t-il avant de tourner la tête vers Yaël, et de rire : tu m'écoutes au moins ? Il arrêta de manger et finit par poser intensément ses yeux dans les siens aussi. Il ouvrit même davantage ses paupières. Tu sais que ça peut durer des heures, l'interrogea-t-il, gentiment moqueur ; il était entraîné à pire scénario. Malgré tout, il était bien placé pour comprendre à quel point ça paraissait irréel.

Il découvrit chaque parcelle de ses pupilles, chaque lueur et teinte colorée qui parsemaient son regard, tout en mâchant la dernière bouchée qu'il avait porté à sa bouche. Les sourcils levés, dans l'attente qu'elle soit la première à baisser les billes, il résista un instant, puis décida d'attraper une serviette pour essuyer sa bouche, avant que son avant-bras ne rejoigne le dossier de Yaël, et qu'il ne se penche vers elle. Il s'arrêta à quelques centimètres de ses lippes, en profita pour la dévisager de plus près avant de clore ses paupières et de poser le bout de ses lèvres sur les siennes. Il les appuya doucement avant de les reculer, et ce maigre instant lui permit d'imprimer leur texture moelleuse. Nul doute qu'il s'en rappellera les jours où il se trouvera loin d'elle, et que ce souvenir lui permettra de tenir jusqu'à son retour à ses côtés.

Il reprit vue sur ce qui l'entourait, et put noter les couleurs qu'avaient pris les pommettes de la jeune femme ; le surnom qu'il lui avait trouvé lui allait si bien. Ça semble plus réel maintenant, lui demanda-t-il. Il marqua un silence, sans se défaire de la proximité puis il chuchota : tu me remercieras plus tard. Un énième sourire, - comme s'il ne pouvait plus s'en défaire -, puis s'éloigna pour reprendre une nouvelle bouchée. Du coup, je te parlais d'un truc qu'il fallait absolument que je nous achète, fit-il, étant donné qu'on n'ébruite pas le fait qu'on sort ensemble, j'ai pensé à ces petits fils de couleur qu'on met en bracelet. C'était super en vogue à une époque, si tu te rappelles, tous les ado « en couple » en portaient. C'était discret, et ça rendait la chose officielle. C'est pour le cas où t'oublierais que t'es plus à prendre, plissa-t-il les yeux.

Ils étaient peu, les personnes qui se rappelleraient de sa signification, pas vrai ? Et puis, c'était un élément qu'il pouvait porter, même en mission. T'en penses quoi, dit-il ensuite, car son avis comptait aussi.

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(#)Sujet: Re: So damn true (30 Avril) ft. Yaël  |   Mer 26 Mai - 4:33
Dean &
Yaël

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La douche fut rapide, mais elle eut le temps de se rafraîchir les idées et de se calmer un peu. Yaël savait qu’elle plaçait toujours la barre haute et que tout devait être parfait dans les moindres détails, sauf que là, le manque de temps la stressait et elle avait peur de ne pas être à la hauteur. Heureusement que son copain était assez attentionné et ne la laissa plus traîner dans le coin avant de passer par la douche. Yaël finit par se résoudre à quitter la cuisine, elle savait que la douche est un bon remède au stress. Lorsqu’elle quitta la salle de bain, une serviette couronnant sa tête elle ne put s’empêcher de lancer une petite blague à son copain tout en entourant son torse de ses bras, ce qui lui fit lâcher une plaisanterie à son tour également. "Vas-y traite moi encore de con et tu finiras par jeûner la nuit aussi. Oui oui je serai capable de t’affamer." Fit elle en se dégageant de lui avant de lui tirer la langue.

C’était sympa de rire mais il fallait préparer la table avant que l’heure ne sonne. Yaël commença à s’agiter dans tous les sens, à ouvrir le frigo par ci, sortir les couverts par là et cela faisait même rire le jeune homme plus concerné qu’elle. "Je ne stresse pas, j’ai juste besoin d’être dans les temps et si je ne me bouge pas les fesses le dîner ne sera pas encore prêt pour ta rupture." Dean avait raison, ils n’étaient ni en train de cuisiner un plat gastronomique ni en train de filmer une émission télé mais pour elle, ce qu’ils faisaient maintenant était beaucoup plus important. Elle recevait son petit copain pour la première fois chez elle et pour une rupture du jeûne en plus, alors là fallait pas lui demander de se calmer.

Speedy Gonzales se baladait entre le frigo, le plan de travail et ses placards. Dean s’était très bien occupé des légumes, il fallait donc attendre que la viande cuise et le tout serait joué. En attendant, la brunette sortit ce qu’elle avait acheté plus tôt, elle aurait bien aimé préparer elle-même les petits fours au lieu d’en acheter mais faute de temps, la médecine n’était pas le métier idéal pour profiter de la vie, et encore moins lorsqu’on était interne. Elle ne s’en plaignait pas, ils allaient simplement devoir manger les petits fours de la pâtisserie. Elle avait choisit les meilleurs, elle était capable de faire ça au moins. La brunette finit par sourire en regardant la table, tout était enfin prêt et cela la rendait heureuse de savoir qu’elle était dans les temps. Bien évidemment, sans l’aide de Dean, elle serait encore entrain de couper les légumes et de se battre avec les hamburgers. Comme quoi travailler à deux était beaucoup plus efficace.

Yaël se débarrassa de sa serviette de cheveux puis rejoint son copain en s’asseyant à ses côtés avant de se relever une seconde fois pour chercher son assiette de dattes, toute contente. Elle voulait lui faire plaisir et en regardant l’expression du visage du jeune asiatique, elle comprit que c’était mission accomplie. Il lui avoua même que ça faisait bien longtemps qu’il n’avait rompu un jeûne avec un repas aussi copieux. "Ça ne doit pas être facile de jeûner en mission en plus. J’espère que ça va, ce n’est pas aussi bon que chez maman Hassani mais ça passe je crois." Avoua-t-elle avec un sourire. C’est à ce même moment que Dean s’approcha d’elle pour déposer un baiser rapide contre sa joue afin de la remercier de ses efforts. Un baiser rapide mais doux qui la fit sourire encore plus. "Tu n’as pas à me remercier, et puis c’est pas comme si tu es venue les mains vides. Monsieur Hassani est officiellement sous-officier des commandos ! Je suis fier de toi." Fit-elle avec un grand sourire sincère en caressant sa joue. Elle savait à quel point l’entraînement avait été dur physiquement que moralement, mais Dean avait résisté et ce nouveau rang, il le méritait amplement. "D’habitude je dirai, on pète le champagne mais on peut aussi faire péter le jus de fruit." C’est le ramadan, elle respectait un minimum, elle n’allait tout de même pas sortir la bouteille de champagne.

Ils commencèrent enfin à déguster les plats qui se trouvaient sur la table de la salle à manger, Yaël était toute contente de cette soirée qu’elle n’avait pas remarqué le regard, pas du tout discret, qu’elle lançait à son copain. Alors qu’il était en pleine discussion, Yaël admirait ses traits telle une stalkeuse. Elle se croyait discrète mais elle finit par se faire choper, la main dans le sac. "C’est pas de ma faute, c’est toi qui me déconcentre là !" Fit-elle en haussant les épaules. Un petit défi se lança et ils commencèrent leur petit jeu du regard. Ce n’était pas une contrainte pour la jeune femme mais une vraie partie de plaisir. Elle regarda chaque trait de son visage avec un sourire, elle avait l’impression de le redécouvrir à nouveau, cette beauté qu’elle n’a jamais eu l’occasion d’admirer de plus près auparavant. Mais elle ne pu continuer plus longtemps, le rouge allait vite lui monter aux joues à ce rythme, elle détourna donc le regard consciente de sa défaite.

Alors qu’elle se remit doucement de l’intensité de cet échange, la surprise fut encore plus grande lorsque le beau jeune homme s’approcha doucement d’elle. Les battements de son cœur s’accentuèrent puisqu’elle connaissait la suite des choses. Ses paupières se fermèrent automatiquement et un sentiment nouveau l’envahît lorsque ses lèvres se collèrent aux siennes, comme s’ils étaient faits pour se retrouver. Comme Dean l’aurait remarqué, ses joues prirent automatiquement une teinte rose-rouge. Ce n’était pas par honte mais c’était leur premier baiser et Yaël ne s’y attendait pas du tout. Mais lorsqu’il se détacha d’elle, ses douces lèvres lui manquèrent déjà. Yaël toucha ses joues rosies avec un sourire timide avant d’hocher la tête en guise de réponse. Il avait raison, ça semblait bien réel maintenant. Elle lâcha un petit sourire par la suite, toujours dans l’incapacité d’aligner deux mots, elle devait s’en remettre avant de rester muette toute la soirée. Dean continua la suite de son histoire et Yaël se servit d’un verre d’eau pour se rafraîchir.

Yaël écouta attentivement l’idée du jeune homme qu’elle trouvait beaucoup trop mignonne. "Oh mais oui je me rappelle très bien du concept, c’est intéressant ouais." Ce qui lui plaisait surtout c’était l’initiative que prenait le jeune homme, elle avait l’impression d’avancer d’un grand pas vers l’avant dans leur relation et cela lui plaisait assez. "Que j’oublie ! Comment oublier ! Mais serais-tu jaloux mon cher Dean ?" A vrai dire, cette attitude lui plaisait bien, elle n’allait pas prétendre le contraire. "C’est très mignon, j’adore l’idée !" Avoua-t-elle avec un grand sourire. "D’ailleurs, tu voudrais qu’on fasse quoi demain ? Jour de repos je suis toute à toi. Tu veux aller quelque part en particulier ?"

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Dean Hassani
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(#)Sujet: Re: So damn true (30 Avril) ft. Yaël  |   Dim 30 Mai - 11:57
Malgré son air assuré, il s'était surpris lui-même à les lier d'un baiser, - de leur premier baiser -. Ça n'avait été qu'après coup que des palpitations étaient apparues dans sa cage thoracique, et qu'une chaleur étrange avait parcouru son corps. Heureusement, cette dernière n'était pas montée assez haut pour colorer ses joues de ce rose vif qui prenait parfois place sur sa peau halée, et il avait pu enchaîner sur des paroles confiantes. Elle avait été la première à l'enlacer de cette étreinte qu'il pensait réservée aux couples, et il avait fait ce pas vers ses lèvres. Pouvait-on dire qu'ils étaient quittes ? Yaël avait montré cette crainte de ne pas pouvoir profiter de ces attentions simples d'une vie à deux, est-ce qu'elle se sentait rassurée, maintenant ? Quoi qu'il en était, il ne la savait pas aussi réceptive, et ça l'avait amusé de l'avoir rendue muette.

L'idée des bracelets avait semblé plaire à la jeune femme. En plus d'avoir acquiescé de façon verbale, ses yeux avaient pétillé. Était-ce du fait qu'il était le premier à proposer un élément discret mais visible qui scellerait leur relation, ou parce qu'elle l'avait pensé incapable d'être l'initiateur de décisions ? Dean n'avait jamais exprimé aussi directement cette part de romantisme qu'il avait en lui, et il avait toujours été plus un suiveur qu'un chef de troupe, très loin de ce qu'il montrait de lui ce soir. Les expériences privées et professionnelles faisaient grandir, évoluer. Ils devaient être conscients, tous deux, qu'ils ne retrouveraient pas cet(te) adolescent(e) qu'ils avaient connu par le passé, mais devaient bien découvrir une tout autre femme, un tout autre homme. Cela pouvait être aussi bien positif que négatif, finalement.

Il avait tout de même fallu qu'il place une petite vanne dans tout ce sérieux, et celle-ci avait automatiquement fait réagir la jeune femme qui n'avait pas hésité à le mettre devant l'un de ses défauts. Jaloux, moi, s'exclama-t-il, faussement interrogatif. Il n'ajouta pas grand-chose de plus, si ce ne fut un mouvement négatif de la tête. C'était juste au cas où tu serais touchée par un Alzheimer précoce, plissa-t-il les yeux, tournant la situation à son avantage. Il savait que cette partie de lui pouvait être compliquée à accepter par ses proches, parce qu'elle entraînait de l'impulsivité qu'on ne lui connaissait guère. A l'heure d'aujourd'hui, Yaël s'en moquait, en jouait même sans trop de conséquence, mais elle était à dix mille lieues de se douter jusqu'où sa jalousie pouvait l'emmener. Jusqu'alors, il gérait plutôt bien, mais il avait aussi ses limites.

Toute à moi, se mit-il à rire ; avait-elle décidé de le charrier longtemps ? Il trouva amusant qu'elle puisse insinuer aussi ouvertement qu'elle lui appartenait, parce que Yaël avait avant tout été une jeune femme indépendante, qui avait compté réussir sa vie sans dépendre de qui que ce soit. Et, à moins qu'elle avait changé entre temps, Dean pensait encore que c'était le cas. On pourrait justement aller chercher ces fameux bracelets, proposa-t-il afin de ne pas perdre de temps ; ils pourront au moins en profiter pendant qu'ils sont ensemble. Il ne voulait pas que cette attention marque le moment de leur séparation, mais plutôt l'instant de leurs retrouvailles, celui où ils commençaient une nouvelle histoire. Si on y va le matin, il y aura encore du choix, rappela-t-il indirectement que le samedi était jour de congé pour beaucoup.

Ensuite on pourrait improviser, supposa-t-il après avoir bu une énième gorgée du jus de fruits qu'elle lui avait servi. Et Yaël n'avait pas à craindre de monotonie dans leur sortie, car Dean était un homme actif, qui avait besoin d'être en mouvement constant, et il était connu pour être fort en proposition aussi. Un tout petit rien lui donnait des idées, la faute à l'action et la réactivité que lui demandait son job. Même s'il avait tenté de trouver des activités pendant ses heures libres de formation, le mois de Mai n'était pas marqué par énormément d'événements. Prévoir avait ainsi été difficile, mais ça ne l'avait pas stressé. Une simple promenade pouvait tout aussi bien faire l'affaire, et cela leur permettrait de converser autrement que par écran interposé. Peut-être trouverait-il aussi de quoi faire quelques bonnes actions sur le trajet ?

En attendant, on devrait plutôt se concentrer sur ce qu'on pourrait faire ce soir, suggéra-t-il, car le programme n'était pas établi non plus. Il essuya ses doigts sur la serviette qui se trouvait près de son assiette, et glissa sa paume juste au-dessus du genou de l'une des jambes de sa voisine de table ; quoi de mieux que de profiter de sa tenue légère pour épouser son épiderme ? Il n'eut aucune pensée ni aucun geste déplacés, mais eut ce besoin de la toucher en toute pureté. On se réserve la soirée au calme, questionna-t-il Yaël entre deux bouchées. Toi, moi,... Luna, lança-t-il un regard au chat qui faisait sa vie dans l'appartement, posé en hauteur le temps de digérer, devant une série ? Et il faisait confiance à sa chérie pour leur en trouver une qui leur plairait à tous deux ; à tous trois. Une semaine était suffisante pour en débuter une et la terminer.

Et puis, je te dois aussi un massage, tourna-t-il la tête vers la brune assise à ses côtés, je ne me suis pas informé pour rien, sourit-il. Oui, parce qu'il n'avait pas menti, avait fait des recherches pour lui offrir un moment de détente digne d'elle. Il n'avait rien d'un professionnel, mais ça valait tout de même le coup d'essayer. Il effectua quelques pressions de ses doigts juste en bas de sa cuisse, là où sa main était restée en contact avec la peau de l'interne, avant de la retirer pour pouvoir finir le repas ; parce qu'il était hors de question qu'il se mette à manger de la main gauche. A moins que tu avais prévu autre chose, demanda-t-il.

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@Yaël K. Graham
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Yaël K. Graham
Yaël K. Graham
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(#)Sujet: Re: So damn true (30 Avril) ft. Yaël  |   Ven 25 Juin - 23:54
Dean &
Yaël

I miss you. A little too much, little too often and a little more every day
Dean avait eu une brillante idée, une idée qui fit grandement plaisir à la jeune interne. Rien de mieux que de simples bracelets pour sceller leur union. Ce qui surprit la jeune femme n'était pas cette initiative prise par le jeune homme mais le fait qu'il soit tout aussi impliqué qu'elle dans leur relation. Elle avait certes était la première à lui faire part de ses sentiments alors qu'il s'y attendait le moins, mais ce premier baiser et ce premier signe de couple lui assurait qu'elle ne vivait pas simplement dans un petit nuage depuis le début, mais que tout est bien réel. Cela la faisait sourire et avoir des étoiles dans les yeux, d'ailleurs elle souriait bien, encore une fois, comme une débile devant cette nouvelle. "Un Alzheimer mais bien évidemment." Elle fit mine de le croire.

Elle se demandait ensuite ce qu'ils allaient bien pouvoir faire le lendemain. Puisque c'était son jour de repos, ils allaient avoir toute la journée de libre. "Bah quoi ? Tu préfères me partager avec un autre peut-être ?" Lui demanda-t-elle bien curieuse. Elle n'a jamais eu cette idée de devoir appartenir à quelqu'un d'autre, elle était majeure et vaccinée et capable de prendre soin d'elle-même, ça a d'ailleurs toujours été son but premier dans la vie, l'indépendance, et elle était heureuse aujourd'hui avec ce qu'elle a bien pu accomplir. Mais ce n'était évidemment pas à quoi elle faisait référence à ce moment, elle voulait simplement passer la journée entière avec lui, pas de boulot et rien d'autre de prévu qu'une journée en tête à tête, enfin depuis le temps qu'ils attendaient ça. "C'est une très bonne idée ouais, faisons cela alors." Finit-elle par dire.

C'était bien sympathique de commencer déjà à programmer la journée du lendemain, mais Dean avait raison, ils devaient d'abord se charger de leur programme de la soirée. "T'as raison ! Mais soirée au calme, toi, moi et Luna bien sûr, me tenterai bien." Avoua-t-elle toute enjouée. Elle sentit sa paume contre sa cuisse, le rouge n'est pas monté aux joues cette fois-ci, au contraire, elle se sentait à l'aise avec ce doux contact. "Je vais nous trouver ça alors." Elle faisait référence à la série bien évidemment. Elle avait plus souvent la tête plongée dans un bouquin que devant une télévision mais un bon film ou série ne lui a jamais fait de mal de temps à autre, ce qui fait qu'elle s'y connait un minimum et qu'elle serait capable de leur choisir une bonne série pour la semaine. Lorsque Dean prononça le mot massage un sourire s'attarda sur ses lèvres. "Ca m'intéresse beaucoup ce que tu viens de dire là ! Je suis partante pour tester tes capacités, quand tu veux." La brunette finit son verre et se leva pour commencer à ranger puisque son homme venait de finir également. "Non non je n'avais rien prévu de spécial ne t'inquiète pas, notre programme est parfait là."

Yaël commença à débarrasser la table, d'abord les assiettes, les verres puis tout le reste. Alors qu'elle faisait le chemin entre la table et la cuisine en compagnie de Dean elle ajouta. "Moi je vote pour avoir mon massage en premier avant de commencer la série. T'en penses quoi ? T'es prêts pour attaquer ta corvée du soir ?" Elle ouvrit le frigo et rangea le jus avec les restes, il n'y avait aucune place au gaspillage chez la brunette. "Tu peux les laisser dans l'évier, je ferai la vaisselle plus tard." Dit-elle en vidant les dernières assiettes.

Lorsque le tout fut à peu près rangé, la brunette se tourna vers son chéri. "On va dans ma chambre du coup, je pense que le lit sera plus spacieux que le canapé." Elle passa par la salle de bain, récupéra quelques huiles et crèmes et rejoint Dean dans la chambre. "Je te laisse choisir les produits que tu veux. Huile ou crème, comme tu le souhaites." Yaël approcha son oreiller, puis se débarrassa de son t-shirt avant de s'allonger confortablement sur le ventre. Elle était bel et bien qu'en petite culotte mais elle préféra oublier ce détail pour l'instant. "Si je finis par m'endormir tu me réveilles hein, je compte sur toi, je ne veux pas rater notre soirée !"  

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