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 All around me are familiar faces

 :: Saison douze - treize :: sujets et autres
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Ugo Tremblay
Ugo Tremblay


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(#)Sujet: All around me are familiar faces  |   Ven 28 Mai - 16:44
xnby.jpgh7xy.jpgJuliet &
Ugo

When people run in circles
J'étais revenu du travail pas trop tard à la maison. C'était une très belle journée et j'avais eu l'idée de sortir le chien un bon moment. En rentrant, je m'étais rendu compte que Juliet n'avait pas bougé de la maison. Ce n'était pas évident pour elle, je pouvais le comprendre. Elle venait d'une société dans laquelle tout était bien différent, horrible à mon sens mais elle qui pensait que c'était "comme ça", ça pouvait être troublant. Elle était assez discrète, observatrice et ça faisait du sens. Evidemment, quand on retrouve sa petite soeur après l'avoir pensé disparue depuis toujours, quand on s'est renfermé à cause de ça et qu'on se rends compte qu'en fait des salopards l'avaient retirés dans une secte, on a envie que ce soit un déclic, que tout aille mieux en quelques semaines et qu'elle puisse mener une vie normale. Pourtant, c'était impossible.

Elle avait quelques souvenirs très flous de nos parents et de moi-même, rien de clair. J'étais un inconnu, pour elle, quand on s'est rendu compte de notre lien de parenté. je voyais toujours ce regard dans ses yeux, la douceur de ses cheveux, ça avait été évident pour moi. Mais quand on est kidnappé à cet âge-là, on a peu de souvenirs et ils sont vite remplacés par d'autres. Après ma balade avec le chien, je me rendais compte que Juliet était toujours à la maison. Je posais les clés sur le buffet et m'avançait vers le sofa où elle se trouvait. Je m'asseyais près d'elle, prenant mes mains les unes dans les autres en la regardant. hey, tu as vu ce beau soleil dehors? ça te dirait qu'on aille manger un bout au bord de la plage, tous les deux? Je savais qu'elle n'osait pas trop sortir, que c'était trop pour elle encore tout ça. Elle préférait sans doute être accompagnée, guidée, pouvoir se faire son avis, observer en silence. Puis avec le temps qu'il faisait ici, on était quand même mieux dehors que dans nos maisons. Je donnais une caresse au chien avant de prendre les clés de nouveau et de passer la porte après Juliet. On prenait la voiture direction un restaurant de bord de plage où la terrasse avait déjà quelques clients. je t'en prie assieds-toi lui fis-je en lui tirant une des chaises. Elle n'avait pas non plus l'habitude de tout ça. Les restaurants, les autres sont des inconnus, alors que là-bas ils se connaissaient tous. Je savais qu'elle aimait goûter de nouveaux plats à chaque fois, alors ce serait l'occasion. Qu'allons-nous goûter aujourd'hui? Après les plats chinois de l'autre jour, on va devoir changer de pays. La découverte du wasabi avait été rigolo à voir, c'est vrai. On mange épicé et on part au Mexique? Ou alors un fish&chips d'Angleterre? Des pâtes d'Italie? lui proposais-je alors en lui montrant le menu. Elle avait tout à découvrir. Je trouvais ça formidable, quelque part. La voir découvrir, réagir, alors que pour nous c'est si commun. On devrait être aussi capable de se réjouir des choses communes.
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Juliet Tremblay
Juliet Tremblay
Desigual

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- activité : le petit papillon s'est posé dans un champs de fleurs pour s'épanouir (vendeuse chez un fleuriste depuis le 13/08/21).
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(#)Sujet: Re: All around me are familiar faces  |   Ven 28 Mai - 18:17
xnby.jpgh7xy.jpgJuliet & Ugo

When people run in circles
Presque cinq mois s’étaient écoulés depuis le sauvetage de Juliet, et la jolie brunette avait toujours cette sensation désagréable que cette journée s’était déroulée la veille. Elle n’avait pas l’impression de faire assez de progrès, alors que ses connaissances s’étaient considérablement enrichies en l’espace de quelques mois. De nombreux termes étaient à présent dans son vocabulaire, alors qu’il y a pas si longtemps, elle aurait été incapable d’expliquer leur signification. Malheureusement, Juliet ne pouvait pas y faire grand chose, cela faisait partie de sa personnalité, à donner trop d’importance aux regards des autres, au point de sentir la pression du jugement, même quand il n’y en avait pas. Elle aimerait être capable de tout apprendre en un claquement de doigts, et s’agace de ne pas y parvenir, sans se rendre compte qu’il est impossible pour qui que ce soit d’acquérir les connaissances d’un quart de siècle en seulement quelques semaines, même en y mettant toute la volonté du monde entier. Alors elle se renfermait sur elle-même, prenait plaisir à rester entre quatre murs plutôt qu’en découvrant ce monde qui s’offrait à elle, qui ne demandait qu’à l’accueillir à bras ouvert. Un comportement qui ne passait pas inaperçu aux yeux de son grand frère, premier spectateur des exploits et des échecs de la plus jeune des Tremblay.

Aujourd’hui était un jour qui ne faisait pas exception au comportement habituel de Juliet. Malgré le temps magnifique qu’offrait Miami à cette saison, elle n’avait pas quitté la maison d’Ugo une seule fois. Si elle acceptait de sortir en sa compagnie ou celle d’April, elle était encore hésitante à le faire toute seule, n’ayant pas encore apprivoisé cette ville. Il avait beau lui avoir parlé d’une application sur son téléphone, Juliet était incapable de s’en servir, car elle ne connaissait même pas le nom de la rue, ni même l’adresse de la maison. Pour l’instant, ses capacités étaient limitées à passer un appel, et répondre à des messages, car grand dieu, elle n’était pas illettrée. Ainsi, ce n’était pas surprenant de la trouver la plupart du temps le nez dans un ouvrage, ou dans son journal intime pour y griffonner bien des mots. Lorsque Ugo revint de la promenade avec le chien, Juliet était au milieu d’un chapitre, relativement détendue et satisfaite de sa journée. Si les progrès n’étaient pas assez nombreux au goût de la jeune femme, certains étaient assez voyant pour lui apporter de la satisfaction, notamment dans son comportement en présence de son aîné. À la sortie de la secte, Juliet se serait instinctivement éloigné de lui pour mettre de la distance entre eux, alors qu’aujourd’hui, la proximité n’était plus une gêne pour elle. Elle parvenait à tolérer sa présence, à force de vivre sous le même toit. « Hum oui, si tu veux. » Elle devait le croire sur parole quand il mentionnait le soleil, même si ce n’était pas bien difficile. L’une des différences flagrantes entre là où elle était avant et cette ville, c’était la météo. Ici, il faisait atrocement chaud, à croire que la pluie ne tombait jamais. Après avoir refermé le livre, la brune le posa sur la table basse, puis se leva en même temps que son frère, prête à le suivre en dehors de la maison. Pour se rendre sur la plage, il fallait faire un bout de trajet dans ce qu’il appelait une voiture, une énième invention de la société. Juliet ne sortait jamais de la secte, à part pour se rendre près d’une rivière, pour puiser de l’eau. Et pour se faire, elle avait uniquement besoin de ses pieds, pas d’une machine qui avançait toute seule. Une chance pour elle, Ugo avait choisi un endroit dans le même quartier que sa maison, ce qui réduisait le temps de trajet. « Merci. » avait-elle dit, quand son frère avait tiré une des chaises pour lui permettre de s’asseoir. C’était de la galanterie, un comportement que les hommes pouvaient avoir pour exprimer du respect envers les femmes. Un concept que Juliet avait beaucoup de mal à saisir, car il était aux antipodes de ce qu’elle avait toujours vu dans la secte. C’était plus fort qu’elle, elle se sentait obligée de regarder autour d’elle, un moyen de se rassurer et constater que tous les regards n’étaient pas sur elle, qu’il n’y avait rien d’écrit sur son front qui permettait aux yeux de comprendre en un coup d’oeil ce qu’elle avait vécu. Les paroles d’Ugo eurent l’effet de la sortir de cette observation, et de la focaliser sur lui, et non sur le monde autour d’eux. « Épicé, comme la pâte verte de la dernière fois ? Non, pas aujourd’hui. » Sa réponse s’accompagnait d’une légère grimace, en même temps qu’elle secouait la tête pour exprimer son refus. « Fish, c’est du poisson alors ? Mais chips, c’est quoi ? Pourquoi il y a toujours autant de choix dans tous les endroits où tu m’emmènes… c’est commun à partout ? Ça ne serait pas plus simple d’avoir un choix limité ? » Après avoir mangé la même chose pendant quasiment toute sa vie, constater que dans la vraie vie le choix était presque illimité, pour absolument tout, ça avait de quoi donner le tournis. Si les lectures de la belle s’étaient limitées à une dizaine d’ouvrages, elle avait été troublée la première fois qu’Ugo l’avait emmené dans une bibliothèque, ne se doutant pas des possibilités infinies qu’il y avait en réalité. Et c’était valable pour l’habillement, la nourriture, et ce qu’on appelait des films. Des sortes d’images qui s’animaient dans un écran, en appuyant sur quelques boutons. « Pourquoi les gens montrent-ils autant leur corps ? » Cette question sortait un peu de nul part, mais Ugo n’aurait pas de mal à suivre la direction du regard de sa sœur, vers une table non loin d’eux, où étaient assises plusieurs jeunes femmes. Elles étaient toutes vêtues de short assez courts, et de top qui dévoilaient leurs ventres. Des tenues qui contrastaient énormément avec les vêtements que portait Juliet. Aujourd’hui, c’était une jupe longue qui ne dévoilait rien de ses jambes. Grâce à April, et aussi pour l’avoir constater elle-même, la jeune femme avait bien voulu troquer ses tuniques à manches longues pour un tee-shirt à manche courte, afin d’avoir moins chaud. Mais ça ne l’avait pas empêché de mettre un foulard autour de son cou. Qui sait, elle parviendrait peut-être à le retirer avant la fin du repas cette fois.
Pando
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Ugo Tremblay
Ugo Tremblay


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(#)Sujet: Re: All around me are familiar faces  |   Jeu 3 Juin - 9:47
xnby.jpgh7xy.jpgJuliet &
Ugo

When people run in circles
Petit à petit, je prenais mes repères avec ma petite soeur. Je l'avais pensé disparue toutes ces années, je me sentais responsable de sa perte et j'avais bâti presque ma vie sur cette disparition. Je n'avais jamais pu faire ce deuil, me pesant encore à mon âge alors que je me mettais en couple avec April. Je n'avais jamais su trouver de stabilité, à part dans ma carrière. Je n'avais jamais voulu m'accrocher à quique ce soit avant de trouver April. Elle était la seule à savoir pour Juliet en dehors de Louise, mon amie d'enfance.
La retrouver était le plus beau des cadeaux. même si elle avait du mal à s'adapter à notre société, l'avoir auprès de moi me faisait un bien fou. je m'adaptais à elle, à sa façon de vivre ici avec nous. Je ne la laissais pas seule mais je la laissais prendre ses propres repères aussi pour ne pas l'étouffer. Malgré tout, quand je rentrais tôt du travail et que je la trouvais toujours à la maison par une si jolie journée, je décidais de lui proposer de sortir faire un tour. Cela restait tout de même plus simple pour elle de le faire accompagné de quelqu'un en qui elle pouvait faire confiance. Notre relation ne s'est pas "reconstruit" d'un coup d'un seul. Encore aujourd'hui, nous n'étions pas aussi fusionnel qu'à l'époque, mais petit à petit ça revenait. J'apprenais à connaître la nouvelle Juliet, la Juliet adulte et elle faisait de même pour moi. C'était comme de se rendre compte qu'un inconnu était votre frère, je pouvais comprendre que ce n'est pas aussi facile que ça.

Je l'emmenais donc dans un restaurant sympa mais pas non plus guindé pour qu'elle prenne l'air, en terrasse par ce temps radieux. J'aimais lui faire découvrir des plats, des saveurs. La dernière fois, l'expérience "chinoise" s'était pas trop mal passée jusqu'à la découverte du wasabi. Elle m'en reparlait et ça me faisait bien sourire. Elle avait tellement de choses à découvrir, je pouvais comprendre le côté angoissant et à la fois je trouvais ça merveilleux. Nous, on a tellement l'habitude qu'on ne savoure plus les choses. La voir tout apprendre avait un côté très pédagogique dans ce sens-là. Elle me demandait pourquoi y'avait il tant de choix. je souris. beaucoup de restaurants proposent un peu tout pour pouvoir plaire au plus grand nombre. mais les meilleurs restaurants ne comptent que quelques plats et d'une cuisine bien particulière. Je ne t'ai pas encore emmené dans ces établissements-là car ils engagent une ambiance particulière... très... guindée comme on dit. Riche, si tu préfères. C'est le genre de restaurant dans lequel mes clients m'invitent pour m'avoir à l'usure. lui fis-je alors en lui souriant légèrement. Ce n'était pas simple d'utiliser des mots qu'elle pourrait comprendre. Je réfléchissais déjà à un restaurant plus gastronomique dans lequel je pourrais l'emmener quand elle me fit une remarque qui n'avait aucun rapport.
je suivais son regard. Elle fixait deux jeunes femmes en short de cropped-top. Parfois, April s'habillait comme ça aussi pour aller à la plage ou traîner avec des copines, ce n'était pas rare ce genre d'outfit, je ne le remarquais plus non plus. Mais c'était sûr que c'était loin des tuniques habituelles de Juliet, bien qu'elle avait réussi à échanger ça contre une jupe longue et un tee shirt, sûrement grâce à April. Je la regardais en lui souriant de façon affective. je comprends que ça te semble étrange. tu sais, la façon de s'habiller c'est comme la façon de manger, tu as tous les choix. Bon, par contre, la nudité est punie par la loi. Mais chaque personne est différente et donc chaque personne a son style de vêtement. A côté de ça, il existe un tas de tenue où comme toi on porte des longues jupes et un tee-shirt en étant tout à fait "à la mode". lui fis-je alors pour la rassurer, même si personne ne la jugerait jamais sur ses vêtements. Je sortais mon téléphone de ma poche pour chercher ça. Avec April, j'avais l'habitude de la mode féminine. Moi-même, j'y faisais attention. Je m'habillais toujours bien et c'était un côté de ma personnalité que je partageais avec ma petite amie, alors j'étais presque sûre que ma soeur aussi. voilà des exemples lui fis-je en lui tendant deux photos. celle-ci et celle-là. c'est ce qu'on appelle son "style vestimentaire". Si c'est ça qui te plaît, tu pourrais faire du shopping avec April. Elle adorait te conseiller, elle adore le faire avec moi. je suis sa poupée masculine. lui fis-je alors en riant légèrement. J'essayais de lui faire comprendre que ne pas être pudique de son ventre, de ses jambes était normal ici. les hommes aussi ont plusieurs style de vêtement différents lui fis-je en lui montrant un homme venu avec sa copine à une autre table qui était plus "jean troué", "bijoux voyant" et tee shirt oversize que moi. Je lui souris. Je commandais deux fish and chips pour que ma petite soeur goûte au serveur.
Je voulais savoir ce qu'elle faisait de ses journées, échanger avec elle sur des sujets différents. Ce qui concerne ce qui nous entoure, je préfère qu'elle le fasse par elle-même. j'avais toujours peur d'engager un sujet qui l'effrayerait, genre "tu penses quoi du serveur?" pour savoir ses goûts en matière d'homme, mais même pour ça, dans la secte, ce n'était que pour la reproduction et elle avait du mal à faire confiance aux hommes, de ce fait. Cette secte lui avait vraiment façonné le cerveau. alors tu lisais quoi avant que je ne t'extirpe de la maison? lui demandais-je en trempant mes lèvres dans ma boisson fraîche que le serveur venait d'amener. Je savais qu'elle avait plus de facilité avec les livres qu'avec la télé, ça aussi c'était largement compréhensible.
Pando
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Juliet Tremblay
Juliet Tremblay
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(#)Sujet: Re: All around me are familiar faces  |   Ven 4 Juin - 11:19
xnby.jpgh7xy.jpgJuliet & Ugo

When people run in circles
Pour cette génération ayant toujours vécu avec tout à portée de main, c’était presque obligatoire d’avoir du choix, quelque soit ce que l’on avait face à soi. Dans les rayons des hypermarchés, dans les allées des magasins d’habillement, dans les bibliothèques, les catalogues de streaming… La liste serait bien trop longue pour l’inscrire dans son intégralité. Mais pour quelqu’un comme Juliet, qui avait toujours vécu dans un environnement limité, avec le strict minimum pour vivre, c’était déroutant d’être propulsée au vingt-et-unième siècle. Pour son alimentation, il fallait s’en tenir à ce que la terre proposait, et ce que l’on pouvait en faire. Alors, quand elle se retrouvait face à des menus de restaurants presque aussi long que le sommaire d’un roman, elle avait beaucoup de mal à comprendre l’intérêt. Heureusement, elle pouvait compter sur Ugo pour l’éclairer, pour lui apprendre. Il était l’une des rares personnes à qui Juliet pouvait poser des questions spontanément, sans sentir la brûlure d’un regard d'incompréhension, avant que celui-ci ne passe au jugement. Avec lui, c’était normal de demander. Avec les autres, elle se sentait comme une enfant qui ne faisait pas l’effort d’apprendre, alors que c’était simple comme bonjour. Dans le cas présent, elle pensait comprendre la subtilité. L’argent, le profit. Ces petits papiers de couleurs semblaient avoir une grande importance dans ce monde, au point d’avoir des comportements parfois inhumains. Juliet était loin d’être devenue une experte pour ça, mais grâce à son frère, elle avait les bases pour ne pas se faire des nœuds dans le cerveau à force de chercher une explication rationnelle. « Riche. C’est le toi qui va au travail, quand tu es habillé d’une façon assez bizarre. On ne voit plus une seule parcelle de ta peau, et on a l'impression que tu retiens ta respiration. Je ne sais pas si j’ai très envie d’expérimenter ce genre d’endroit pour l’instant. » dit-elle presque sans filtre. Tout son quotidien était déjà une série d’expériences. Même le geste le plus basique était une découverte, comme appuyer sur l’icône qui permettait de prendre un appel sur son téléphone. Cela faisait quelques mois déjà qu’elle habitait avec l’avocat et sa petite-amie, un temps relativement long pour pouvoir relâcher la pression, et s’habituer à une certaine routine de gestes. Néanmoins, elle ne voulait pas brûler les étapes. Juliet aspirait à une certaine tranquillité, et voulait prendre le temps de s’écouter elle-même. La vie lui avait volé un quart de siècle, mais ce n’était pas une raison suffisante pour rattraper le temps perdu en l’espace de quelques semaines. Même si elle le voulait, elle ne pourrait pas. Juliet est intelligente, et elle a cette capacité à vite apprendre, mais elle était confrontée à des murs sur certains sujets, notamment en ce qui concernait les subtilités de la mode. Il y avait beaucoup de couleurs dans cette société, et des styles aussi variés que les plats proposés dans les restaurants. « C’était une secte Ugo, pas un camp de naturistes. » La spontanéité de ses paroles était déroutante, mais ça arrivait parfois, tout comme le fait de sortir des expressions qu’elle ne connaissait pas il y a encore quelques mois. Elle pouvait remercier Internet et tous les objets connectés qui lui donnaient des informations même quand elle n’en voulait pas. Son regard se posa alors sur l’écran de téléphone de son frère, qui lui montrait des exemples de tenues similaires à celle que Juliet portait, dans un style pourtant différent à ses yeux. « Je ne sais pas ce qui me plaît. Je n’ai jamais eu le choix pour m’habiller. Ici, j’ai l’impression que c’est aussi un moyen de communication, pour dire des choses sans utiliser des mots. Mais, comment suis-je censée m’habiller si je suis incapable de définir ce que je souhaite dire ? » Si elle était une personne normale, on pourrait dire de Juliet que sa passion pour la lecture faisait d’elle une littéraire, une personne pensante, à l’esprit parfois trop développé. Ses pensées allaient loin, trop loin pour Ugo de temps en temps, et ça la poussait - comme maintenant - à secouer de la tête pour effacer ses mots, et rebondir sur autre chose. « Je serais ravie d’aller faire les magasins avec April, pour qu’elle puisse me conseiller, et m’aider à trouver mon style. » Tout comme avec Ugo, les choses étaient de plus en plus simples avec la jeune femme. Même s’il n’y avait aucun lien du sang, pas de souvenirs à récupérer du passé, April était assez importante pour son grand frère pour que Juliet lui fasse confiance. Le fait qu’elle soit une femme aidait grandement, il y avait moins cette appréhension de dire un mot de travers et de devoir en subir les conséquences.

Après que la commande fut passée par Ugo, il lui demanda ce qu’elle lisait. S’il y avait bien un sujet qui pouvait faire parler Juliet, c’était celui de ses lectures, car elle se plaçait au même point que tous les lecteurs. Elle découvrait l’histoire, comme une parfaite ignorante, mais son ancien mode de vie n’était pas un frein. « Le premier roman d’une trilogie. Trente-cinq jeunes femmes sélectionnées dans tous les royaumes pour que l’une d’elle parvienne à obtenir les faveurs de l’héritier du trône, le prince. Sauf que si toutes les jeunes femmes souhaitent être la future reine, pour l’héroïne, c’est tout le contraire, car elle aime déjà quelqu’un. Il paraît qu’il y a une inspiration d’une autre saga, Hunger Games. J’ai cru comprendre que c’était un classique que je devrais ajouter à mes lectures ? » Le nombre de classiques étaient trop nombreux pour que Juliet puisse se souvenir de tout. Entre les livres, les films, ou les endroits à visiter, ça avait de quoi lui donner le tournis.
Pando
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Ugo Tremblay
Ugo Tremblay


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(#)Sujet: Re: All around me are familiar faces  |   Dim 6 Juin - 10:39
xnby.jpgh7xy.jpgJuliet &
Ugo

When people run in circles
Retrouver ma petite soeur m'avait fait un bien incroyable. Malgré tout, elle était une jeune femme à qui on avait empêché de faire pas mal de choses et de connaître le "vrai monde". Malgré tous les mauvais côtés de cette dite société, elle reste tout de même plus complète et offre plus de possibilités que la secte dans laquelle on l'avait retiré. Alors, je devais prendre le temps de lui laisser le temps, comme on peut dire. Je devais prendre sur moi, mon envie de lui faire voir le monde d'un coup, de lui montrer tout ce qu'elle a manqué pour qu'elle puisse oublier même toutes ces années, toutes ces douleurs, tout le manque qu'ils ont créés pour elle. Mais Juliet a besoin de s'adapter, de connaître chaque chose à la fois. Il fallait répondre à ses questions quand elles venaient et ne pas vouloir venir vers elle, mais qu'elle vienne à lui.
Ce travail-là, le premier mois, fut difficile pour le grand frère que je suis. April avait passé des heures à me faire comprendre que ce n'était pas la bonne chose à faire, qu'elle avait besoin de s'adapter seule et de prendre seule ses marques. Elle n'avait pas eu d'adolescence pour le faire. Je faisais preuve de beaucoup de patience et de retrait pour arriver à ce résultat-là. Quand je l'avais vu à la maison et que j'avais compris qu'elle n'avait pas bougé aujourd'hui, par exemple, j'avais ressenti un petit pincement dans la poitrine. Malgré tout, il ne fallait pas que je la tienne pour responsable : j'avais plutôt proposé de l'accompagner dehors, de la laisser me dire oui ou non et de la guider tout simplement.

Une fois arrivés, nous parlions de style vestimentaire. Elle avait remarqué deux jeunes femmes en cropped-top/short sur la terrasse et me le fit remarquer. Pour moi, c'était assez banal. Elle me parlait de ma tenue notamment de travail - tenue que je porte en réalité assez souvent - me disant qu'elle me sentait étriqué à l'intérieur. Je levais les épaules. ce n'est pas que tu n'es pas prête c'est que ce n'est sûrement pas simplement ton truc. J'ai décidé de porter ce genre de tenue et le plus souvent possible pour me faire un personnage, quelqu'un qu'on ne pouvait pas atteindre. J'étais triste de t'avoir perdu, je m'en voulais et je ne souhaitais pas qu'on sache cette faiblesse. lui avouais-je alors. J'avais fini par devenir cette personne. Même si April était intervenue et que j'avais plus de facilité à laisser le costume au placard les jours de repos ou de vacances. hmmm y'a une marge entre des naturistes et un short, ma chérie. lui fis-je alors. Elle devait apprendre aussi les nuances, un tas de choses qu'elle ne peut pas comprendre. Je lui montrais des styles avec ce qu'elle peut porter aujourd'hui, histoire de lui montrer ce qui peut être possible de faire avec notre société. oui, je comprends ce que tu veux dire. C'est comme quand je te dis que porter des costumes me rendaient moins accessibles. C'est une façon de montrer une partie de toi sans venir forcément échanger un mot avec toi. Mais c'est comme aujourd'hui, finalement, tu le fais déjà sans t'en être rendu compte. lui fis-je en lui souriant tendrement. c'est bien la preuve que ça viendra tout seul. April sera ravie de faire ça avec toi. Tu pourras essayer pleins de choses, voir ce qui te plaît ou pas. Il ne faut pas te dire que c'est une étape obligatoire mais généralement, tout le monde aime faire ce genre de choses. Si ça ne te plaît pas, April ne sera pas vexée, surtout n'oublie pas ça. lui fis-je alors en lui souriant. Juliet ne savait pas forcément ce qui se faisait ou pas et j'avais peur que si une tenue ne lui plaisait pas ou juste le fait de faire les magasins la dérangeait, elle puisse le dire à April sans soucis. April adore ça, c'est vrai, mais ce n'est pas pour autant qu'elle obligera ma petite soeur à en faire de même. En revanche, elle serait ravie qu'elle aime autant ça qu'elle, ça aussi c'est certain.

Je lui parlais de livre car je savais qu'un sujet dans lequel on pouvait faire parler Juliet, c'était bien la littérature. Elle me parlait de son bouquin, donc, une espèce de romance impossible. Un livre assez évident pour qu'elle apprécie. Hmm ça me fait penser à un autre conte pour enfants, Cendrillon, mais en version adulte où Cendrillon aimerait un autre homme. fis-je alors en souriant. J'aimais qu'elle lise ce genre de livres car ça lui apprenait que l'amour entre un homme et une femme était possible. Souvent, elle avait du mal à le comprendre. De l'endroit d'où elle venait, les hommes profitaient des femmes. Hmmm ça dépend, les trente cinq jeunes femmes doivent se battre pour avoir le prince? fis-je alors qu'elle comparait ça à Hunger Games. Je souris. Oui, tu peux aussi lire Hunger Games. Un peu violent mais très sympa. Comme c'est écrit à la première personne, on apprends à vivre les choses à sa manière et à comprendre aussi, c'est vraiment bien écrit. Elle se fait attaquer par des abeilles dans un chapitre... je pensais m'être vraiment fait piquer aussi! déconnais-je alors en riant. Hunger Games était une dystopie violente mais montrait un certain aspect de notre société que je ne pouvais cacher à ma petite soeur et qu'elle devait comprendre : l'amour du show et du luxe au dépit d'autres. et celui qu'elle aime est comment? c'est un pauvre paysan? j'avais envie d'en savoir plus. les classiques ce sont les oeuvres de Shakespeare, les oeuvres françaises aussi sont pas mal. Enfin il y a énormément de livres, comme tu le sais déjà. Il en a juste certains qui vont te demander un petit peu de connaissances et de recul sur ce monde avant de pouvoir les lire. Je pensais notamment à un classique qui était la Servante Ecarlate. Un monde dans lequel nous deviendrons un peu... une secte. Notre société dramatise beaucoup sur des scénarios du genre et pour ceux qui l'ont vécu, c'est totalement différent. Nous étions enfin servis et mangions doucement à présent. alors, conquise par le british toast? fis-je alors en lui souriant tendrement.
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Juliet Tremblay
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(#)Sujet: Re: All around me are familiar faces  |   Lun 7 Juin - 21:57
xnby.jpgh7xy.jpgJuliet & Ugo

When people run in circles
L’un des problèmes de Juliet avec ce retour un peu violent à la réalité était de comprendre les subtilités de cette société. Dans la secte, il n’y avait pas besoin de se poser trente-six questions, car il y avait très peu de règles. Et malgré les années qui passaient, celles-ci restaient inchangées, il n’y avait aucune amélioration, aucun vote pour mettre en place une autre façon de faire. C’était ainsi, et pas autrement. Aussi, la petite tête blonde qu’elle était avait bien du mal à comprendre pourquoi les personnes autour d’elle se prenaient autant la tête pour s’habiller. Il y a encore quelques mois, Juliet prenait à peine quelques minutes pour “choisir” ses vêtements, non pas pour faire passer un message sur son humeur ou ses aspirations du jour, mais car elle devait se couvrir le corps. Point final. Dire que c’était un sujet relativement simple, qu’elle n’avait pas encore eu de vraies discussions sur les problèmes du monde. Cette perspective avait de quoi lui donner des migraines, surtout quand son cerveau avait décidé de se mettre en marche. « Donc, si ce choix de tenue est liée à ma disparition, cela veut dire que tu n’es plus obligé d’en porter maintenant que je suis de retour, non ? Tu n’as plus besoin de dissimuler cette faiblesse vu qu’elle n’a plus raison d’être. » L’inconvénient avec l’esprit de la jeune femme était qu’il était quelque peu étriqué. Depuis son plus jeune âge, on lui a bourré le cerveau avec l’idée que les choses peuvent être soit noires, soit blanches. Il ne pouvait y avoir de juste milieu. Le bien et le mal. La gentillesse et la méchanceté. L’homme et la femme. Les exemples sont nombreux. Aussi, il n’était pas rare que Juliet tire des conclusions un peu trop hâtives, car elle n’avait pas encore l’automatisme de regarder plus loin. Son frère, ainsi que April, étaient d’une grande aide pour qu’elle puisse raisonner plus que ce qu’on lui avait toujours autorisé. Un peu comme maintenant, où l’idée de porter un short aussi court était suréaliste pour la jeune femme, habituée à devoir couvrir son corps au maximum, et réserver le privilège de la nudité à son mari. Elle avait tant à apprendre, c’était étourdissant. Cependant, elle était rassurée de savoir qu’elle allait pouvoir compter sur April, et son talent pour la mode, si elle se basait sur les dires de son grand frère. April était une jeune femme adorable, Juliet l’appréciait beaucoup, surtout car elle s’était sentie très vite en confiance à ses côtés. À aucun moment elle n’a ressenti un regard de jugement sur elle, ni même de pitié. Plutôt une sincère envie de l’épauler, tout en lui laissant le temps d’apprivoiser l’environnement. « Parce que maintenant, j’ai le droit de ne pas être d’accord, de l’exprimer, et de refuser des choses sans craindre que ça me retombe dessus. » dit-elle en baissant le regard sur ses doigts, qu’elle agitait un peu nerveusement. Délicate façon d’évoquer la rudesse des conditions dans laquelle elle vivait, où il était plus que déconseillé de refuser quoique ce soit, à moins d’apprécier recevoir une gifle en retour, quand la personne était dans un bon jour. L’une des mains de Ugo vint se poser sur celles de Juliet, un geste qui arrêta les mouvements de la jeune femme, et qu’elle perçu comme une forme de soutien. Un sourire, aussi léger soit-il, apparut alors sur ses lèvres, avant que le sujet ne soit très vite balayé par un autre plus réjouissant : la lecture. C’était l’une des passions de la Tremblay, un moyen de s’évader quelques heures dans un monde où elle n’avait pas besoin d’y avoir vécu pour le comprendre. Face à un ouvrage, Juliet se sentait normale, au même niveau que tous les lecteurs. Celui qu’il lisait actuellement était passionnant, et traitait de plusieurs sujets. « Pas au sens littéral du mot, car l’un des points du règlement interdit strictement de faire du mal à une autre concurrente, sous peine d’exclusion. Mais c’est un combat dans un sens, il faut se montrer sous son meilleur jour pour se démarquer et attirer l’attention du prince. Ce n’est pas un combat physique, mais psychologique. » dit-elle, le sourire à ses lèvres. Elle s’emparait du verre d’eau qu’elle avait devant elle, pour boire une gorgée et retirer cette sensation de gorge sèche, tout en écoutant les mots de son frère. « Le livre que je suis en train de lire est également à la première personne, c’est facile d’entrer dans la tête de l’héroïne, se mettre à sa place et comprendre ses réactions ou ses mots. » America, c’était le nom de l’héroïne. Une jeune femme différente des autres, nullement attirée par le luxe de cette vie, mais plongée dans cet univers par erreur. Elle n’avait pas sa langue dans sa poche, et ne faisait rien pour devenir une autre version d’elle. Au contraire, cette jolie rousse faisait son possible pour rester elle-même. « Il y a un système de caste, avec des numéros. Elle est d’un rang supérieur à celui qu’elle aime, disons qu’elle est un peu moins pauvre que lui. Mais si elle décide de l’épouser, elle devra prendre son rang à lui, accepter de vivre dans la pauvreté par amour. Chose qu’elle était prête à faire, mais lui, à cause de son égo mal placé, il a préféré choisir à sa place, et rompre avec elle. Tout ça, juste avant qu’elle ne soit tirée au sort pour faire partie des trente-cinq candidates. Autant te dire qu’elle se moque royalement de la couronne, du prince, du titre… elle ne pensait pas être sélectionnée, elle a participé juste pour que sa famille puisse avoir un dédommagement, et être à l’abri du besoin pendant au moins un an. Mais bon, mon flair de lectrice me dit que ça ne se passera pas comme elle l’imaginait. Elle ne restera pas insensible au prince… » Juliet anticipait, car elle n’était pas encore arrivée à la moitié de son roman. Toutefois, elle avait lu assez d’ouvrages pour connaître les tournures générales, et se douter qu’une histoire d’amour arriverait à la fin de premier tome, même s’il devait y avoir quelques complications dans le lot. Pour les classiques, elle était assez calée. À croire que c’était le seul genre accepté dans la secte. Au moins, la belle ne se sentait pas si ignorante sur un sujet, elle avait de la discussion, et c’était rassurant.

Le serveur arrivait alors avec les deux assiettes. Après un remerciement, le frère et la soeur commencèrent leur repas. C’était une nouvelle découverte pour la jeune femme. Après l’exploration de la Chine, elle allait initier ses papilles à un met britannique. Comme à chaque fois, elle y allait avec précaution, surtout depuis l’épisode du wasabi. Pour le coup, elle avait retenu la leçon, et ne se ferait pas avoir une seconde fois. Mais aujourd’hui, elle pouvait y aller les yeux fermés, ce qu’avait choisi Ugo n’était en rien épicé. C’était même plutôt bon, surtout pour Juliet qui avait une préférence pour les plats contenant du poisson plutôt que de la viande. « Conquise, c’est un bien grand mot. Je le réserve seulement pour toutes les pâtisseries que tu me fais goûter. Mais je dois reconnaître que c’est délicieux. Et la sauce qui accompagne est plutôt sympa. Par contre, c’est moi ou les frites sont assez communes dans l’alimentation d’ici ? Entre les… c’est comment déjà ? Ah oui, les fast-food, ou bien toutes les cartes dans les restaurants. Je vais finir par croire que c’est la base de votre alimentation. » C’était instinctif, Juliet avait encore un peu de mal à s’inclure dans les conversations générales, à se considérer elle-même comme une habitante de Miami, plutôt qu’une étrangère. Ça finirait par venir avec le temps, à force d’avoir des remarques de son frère pour rectifier ses mots. « Par contre, j’ai l’impression que tu veux me poser une question depuis tout à l’heure, mais que tu n’oses pas le faire. Tu sais, même si certains sujets sont délicats, je ne t’en voudrais jamais de chercher à savoir. Moi, je n’ai pas ce besoin de savoir, car jusqu’à il y a encore quelques mois, je ne savais même pas que tu existais… mais toi si, alors je comprends que tu aies ce besoin de savoir tout ce que j’ai vécu. » dit-elle, en lui adressant un tendre sourire, pour l’inciter à poser sa question, si vraiment il en avait une qui lui trottait l’esprit. Après tout, Juliet pouvait se tromper, et avoir mal analysé le comportement d’Ugo. Ça ne serait pas la première fois, ni la dernière.
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Ugo Tremblay
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(#)Sujet: Re: All around me are familiar faces  |   Jeu 10 Juin - 11:27
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Ugo

When people run in circles
Vivre de nouveaux moments avec ma petite soeur n'était pas simple. Elle était revenue dans ma vie alors que je l'en pensais disparue. Je voulais la couver, la chérir, lui offrir la meilleure vie, celle qu'elle méritait et pas celle qu'on lui avait forcée à avoir. Ils l'avaient prise à moi, prise à ma famille et aujourd'hui je devais reprendre du début. Lui apprendre la vie qu'elle devait avoir eue depuis toujours, lui apprendre à connaître pour savoir ce qu'elle aimait ou non, sur tout. On parlait vêtements. Je lui expliquais alors mon exemple avec mes costumes. Ce qu'elle me disait me fit sourire. j'y suis habitué maintenant. Je suis un peu moins strict qu'avant, petit à petit je lâche du lest grâce à April, notamment. C'est pour ça que je lui fais confiance pour toi. Mais ne t'en fais pas pour moi, tu sais. Maintenant que je t'ai retrouvé, j'ai les deux femmes de ma vie et je ne peux pas être plus comblé. lui fis-je alors en souriant doucement à ma petite soeur. C'était vrai. April avait su il y a quelques mois ma souffrance face à la disparition de ma petite soeur. Elle avait appris combien ça me coûtait de vivre avec ça et à quel point cette blessure était profonde. Aujourd'hui, elle pouvait deviner le bonheur et le soulagement que c'était de l'avoir à nouveau près de moi.
Ma petite soeur répétait, comme une leçon, le fait qu'elle pouvait maintenant dire ce qu'elle pensait, quand elle n'était pas d'accord et que ça ne lui plaisait pas. Ces moments me faisaient toujours mal au coeur. Je tuerais ces personnes qui l'ont forcé à faire des choses qu'elle ne voulait pas et qui l'ont fait souffrir en silence. J'attrapais sa main comme un réflexe. Un réflexe affectif quand les mots ne suffisent plus. Ce simple geste de soutien, montrer que je la soutiens et que je suis là, surtout. Je tournais le sujet vers ce que je savais qu'elle aimait : la lecture. Une très belle passion que je soulignais et appréciais échanger avec elle. Je n'avais pas tellement le temps de lire mais j'avais l'impression de le faire à travers elle. Elle me racontait sa lecture, le ton du roman ainsi que la façon narrative choisie et enfin le synopsis plus poussé. J'écoutais tout cela en mangeant tranquillement mon assiette. ça a l'air vachement sympa. Oui je pense aussi qu'elle va déchanter. Soit elle sensibilisera le prince au système de cast tout en tombant amoureux de lui car il sera le premier de son rang à l'écouter et du coup - dilemme. Soit justement le Prince sera aussi amoureux d'une femme très pauvre qu'il ne peut avouer enfin, je vois déjà un peu comment ça va se passer. tu me diras? lui demandais-je alors en souriant. c'est bien de lire à la première personne. ça pourrait t'aider à comprendre certaines actions d'une société comme la nôtre aussi sans que personne ne te dise quoique ce soit. ça te laisse ta marge de réflexion. lui fis-je alors très simplement en souriant. C'était bien de voir des choses avec moi, de rencontrer les gens avec quelqu'un d'autre mais lire ouvrait aussi les portes du monde. il y a peut-être des clubs de lecture d'ailleurs en ville. tu pourrais échanger avec des gens qui lisent la même chose que toi, communiquer avec les autres à travers quelque chose que tu gères bien. lui donnais-je alors comme idée. Elle pourrait se faire des amis assez simplement, de cette façon, et ouvrir une porte du monde auquel elle appartient vraiment à présent.

Je lui demandais ensuite son avis sur notre repas. Elle me répondait qu'elle était plutôt pâtisserie mais qu'elle appréciait bien ce repas-ci. Elle me soulignait d'ailleurs avoir l'impression qu'on adorait les frites. Je ris légèrement. c'est vrai que les patates sont assez appréciées. Mais ce n'est pas mon féculent préféré, personnellement. La prochaine fois, on ira manger chez l'italien. Pâtes ! et en dessert tiramisu. Je ne sais pas pourquoi, je pense que le dessert va davantage te plaire. Mais avant le sucré il faut passer par le salé, jeune fille. la taquinais-je alors, comprenant qu'elle avait une bouche plus sucrée que salée. Elle avait raison pour les fast food, même si je n'étais pas très adepte de ce genre de nourriture. J'étais plus habitué aux restaurants, avec le boulot. De temps en temps, April m'en réclamait mais ça restait rare. De ce côté, je préférais montrer à Juliet les choses plus fines de la gastronomie. la nourriture c'est comme les vêtements, les goûts, la décoration, tu fais ce que tu veux. tu aimes ce que tu veux et tu manges ce que tu veux. lui fis-je alors en lui souriant, lui expliquant que les patates n'étaient pas forcément le repas préféré de tous, même si ça restait très populaire, elle avait raison sur ce point.
Elle finit par me demander si je n'avais pas une question à lui poser. Elle avait l'impression que je n'osais pas lui en poser une qui semblait me tarauder. Pour cela, elle lisait facilement dans les gens. Elle avait cette faculté là, parmi tant d'autres. Je souris alors, un peu gêné d'avoir été eu. oui c'est vrai... tu sais, ce n'est pas simple. Je n'ai pas envie que tu manques des étapes. A la fois je trouve ça génial que tu découvres tout et à la fois je tuerais ces gens pour t'avoir volé ces années... fis-je alors en baissant doucement la tête, comme elle plus tôt. Puis je repris la parole, relevant la tête vers elle. j'aimerai bien savoir si tu me dis tout, justement. Si tu te plais vraiment avec nous, si tu n'as rien que tu n'oses pas nous dire justement parce que tu n'étais pas autorisé jusque là à donner toutes tes émotions, tes ressentis. J'ai peur que tu n'aies pas assez confiance en moi, en nous, pour tout nous confier. C'est égoïste de penser ça, je le sais bien et c'est pour ça que je ne le dis pas. Je suis juste un grand frère qui veut que sa petite soeur ait une vie parfaite et qui ferait tout pour ça. Même si je dois moi-même prendre sur moi, quoique ce soit, je le ferais, tu comprends? j'avais peur de sa réaction, peur qu'elle ne se renferme à cause de ce que je venais de dire. J'en avais parlé à April de tout ça et c'est vrai que c'est délicat. Mais Juliet m'avait demandé alors je lui avais dis la vérité. J'étais incapable de mentir à ma petite soeur, de toute manière. je veux juste que tu saches que tu peux tout me dire, tout me demander. jamais je ne le prendrais mal, jamais je n'irais à l'encontre de tes envies ni de tes limites, jamais je ne m'imposerais. Dans le cas contraire tu peux me le dire, aussi. résumais-je alors plus ou moins. Ma pensée était floue aussi dans mon esprit, faut dire. Je me mordillais la lèvre intérieure, de peur d'avoir dit une bêtise. du coup on va arriver à ta partie préférée... le dessert! fis-je alors en voulant changer de sujet vers quelque chose que, comme avec la lecture, elle aimait.
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Juliet Tremblay
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(#)Sujet: Re: All around me are familiar faces  |   Jeu 17 Juin - 10:38
xnby.jpgh7xy.jpgJuliet & Ugo

When people run in circles
Juliet apprenait de nouvelles choses chaque jour, le quotidien était une source inépuisable de découvertes. Une phrase, à l’apparence ordinaire, pouvait être une nouveauté pour la jolie demoiselle, et pouvait aussi lui donner matière de réflexion. Comme lorsque son grand frère lui disait être comblé par le fait d’avoir sa petite amie et sa petite sœur dans sa vie. Le bonheur pouvait-il se résumer à une ou deux personnes, sans que le reste ne puisse ébranler ce sentiment de légèreté ? Si c’était le cas, Juliet serait elle aussi une personne comblée, car ça voudrait dire que tous les biens matériels qu’elle découvre ne sont que superficiels, qu’elle pourra être heureuse même si elle ne maîtrise pas toute cette société. Il y a encore un espoir de se satisfaire de peu, et s’accrocher à des personnes de confiance plutôt que ce que la société pourrait lui offrir. Vivre d’amour et d’eau fraîche. Voilà une bien jolie phrase que la Tremblay a déjà pu lire, ou entendre, et qui correspond parfaitement à sa simplicité de vivre.
Ce qu’elle appréciait en compagnie de son aîné, c’était le fait de pouvoir passer d’une conversation sérieuse, presque malaisante pour Juliet, à toute autre chose, sans qu’elle n’ait le besoin de dire le moindre mot. Comme s’il lisait dans son regard un signal, qu’il entendait une alarme dans son fort intérieur que sa sœur avait besoin d’une pause. La plupart du temps, la lecture devenait le sujet principal, car c’était la principale occupation de Juliet lors des longues journées. Elle n’avait rien à craindre des pages d’un livre, et ça lui donnait l’occasion de s’évader sans devoir affronter le monde extérieur. Cette solution ne pourrait durer éternellement, mais pour l’instant, cela suffisait à son bonheur et sa tranquillité d’esprit. « Je devrais pouvoir te faire un compte rendu d’ici quelques jours. C’est le genre de lecture que l’on peut dévorer facilement. Mais effectivement, le caractère de l’héroïne présage des moments explosifs, et s’il y a une histoire d’amour, elle ne sera pas simple. Je ne suis même pas certaine d’avoir les réponses à la fin du premier roman, ça semble trop simple ! » D’autant qu’il n’y aurait aucun intérêt pour le lecteur de connaître le fin mot de l’histoire dès la fin du premier tome, alors qu’il en existe plusieurs. Pour un ouvrage unique, il était préférable de donner les réponses pour ne pas s’attirer les foudres des lecteurs, mais dans un saga, il fallait entretenir un certain suspense. Et ça, Juliet avait beau avoir été dans une société à part presque toute sa vie, elle en avait pleinement conscience. Elle n’était pas si détachée de la réalité que ça. Tandis qu’elle dégustait son plat, cette nouvelle découverte, Ugo évoqua l’idée de rejoindre un club de lecture pour être aux côtés de lecteurs comme Juliet, et avoir l’occasion de discuter avec, échanger, partager des points de vue. Une idée intéressante, pour une personne lambda. Personne que la demoiselle n’était pas. Alors, un léger rire lui échappa, alors qu’elle reposait sa fourchette. « Tu recommences. À chaque fois que tu décèles un centre d’intérêt, tu tentes de trouver un moyen pour que je l’exploite à l’extérieur. Mon obsession à tout écrire dans un journal ? C’est une raison pour rejoindre un club d’écriture. La passion pour la lecture ? Encore un club. Je crois savoir que cela part d’une bonne intention, mais tu dois comprendre Ugo que je ne ressens pas le besoin ni l’envie de partager. Écrire est quelque chose de personnel, tout comme la lecture. C’est un plaisir, où mes choix varient en fonction de mon humeur ou de mes envies. Alors non, je n’ai pas envie de rejoindre un groupe, pour l’instant. » Deux petits mots pour lui faire comprendre que la porte n’était pas définitivement fermée, mais qu’à l’heure actuelle, Juliet préférait le moment solitaire plutôt que la recherche constante d’intégrer un groupe de personnes pour se sentir incluse dans ce monde.      

Après un sujet aussi sérieux, il fallait bien faire redescendre les tensions. Aussi, la nourriture était un sujet de conversation tout trouvé. Là encore, Juliet en apprenait toujours un peu plus chaque jour. Dans la secte, les choix étaient limités, et ça ne lui avait jamais vraiment posé de problèmes. C’était une habitude comme une autre. Mais désormais, elle avait accès à une quantité de choix, de mets divers et variés selon les cultures présentes dans le monde entier. Encore une fois, elle ne pourrait pas combler ses lacunes en quelques semaines, et c’était une bonne chose. Bien que ce soit encore trop tôt pour l’envisager, elle espérait pouvoir un jour découvrir certains mets directement dans le pays d’origine. Mais chaque chose en son temps.
Telle une petite fille obéissante, Juliet écoutait les dires d’Ugo, et remettait le nez dans son assiette pour se concentrer sur la partie salée, avant d’envisager la découverte des mets sucrés. Pourtant, une question lui taraudait l’esprit, ou plutôt une impression. N’ayant pas encore la notion de filtres, elle demandait directement à son frère, car c’était bien de lui qu’il était question. « Je n’ai pas envie que tu dises ça. La violence n’est en rien la solution à un problème, crois-moi. » Elle était bien placée pour le savoir. Même si elle avait été aux premières loges, placée dans une position de victime et qu’elle devrait vivre avec des traumatismes probablement jusqu’à la fin de sa vie, Juliet ne ressentait pas ce besoin de vengeance, ni même cette envie de voir les autres souffrir, payer pour leurs actes. Elle était catégoriquement contre la violence, peu importe sa forme, qu’elle soit physique ou verbale. Elle ne comprenait pas l’intérêt de causer un mal-être chez l’autre, quel plaisir on pouvait en retirer. Mais cette réflexion ne sera pas pour tout de suite. Les mots suivants de l’aîné des Tremblay eurent l’effet d’une bombe à faible ampleur. Juliet ressentait un pincement dans sa poitrine, et un nœud dans son estomac. Il fallait bien que ça arrive un jour, que son petit manège ne soit plus aussi convaincant. Elle pensait juste que ça prendrait un peu plus de temps. « Ugo, il y a une différence entre savoir et pouvoir. Je sais que je peux tout te dire, car tu me l’as dit. Je sais que je peux te faire confiance car tu es mon frère, de mon sang, et que tu me l’as dit. Je sais que je peux te demander n’importe quoi, sans avoir peur d’être jugée car tu me l’as dit. Mais est-ce que je peux le faire ? C’est plus compliqué. » dit-elle finalement, en terminant par un léger soupir. Le souci dans tout cela, c’est que quelqu’un le fait qu’elle puisse tout dire à son frère, Juliet avait conscience que ses mots pouvaient le blesser si elle ne les choisissait pas correctement. Un exercice plus difficile qu’on ne le pensait, dès lors qu’on avait pas eu les bases pour les maîtriser. « Ce n’est pas contre toi personnellement. Si ça peut te rassurer, je ne me sens pas en danger quand je suis près de toi, ou avec April. C’est juste que l’on m’a toujours bercé d’illusions, et de mensonges. J’ai entendu plusieurs fois “tu peux me faire confiance” pour qu’on me prouve le contraire, que je comprenne que cette formulation… c’est comme un appât pour que je baisse ma garde. Je dois encore apprendre à faire la différence entre une parole sincère, ou un mensonge donné en me regardant dans les yeux. Et outre ça, ce n’est pas simple de se confier à une personne qui était encore un étranger il y a quelques mois. Tu penses pouvoir comprendre, mais tu ne peux pas. Pas complètement, car tu ne l’as pas vécu. » D’où le silence de Juliet. Cela ne lui faisait pas plaisir de l’avouer à haute voix, d’être pour une fois sincère avec Ugo quant à ses mensonges, ou plutôt le fait qu’elle ne dise pas tout, mais c’était encore trop tôt pour tout dévoiler. Certaines de ses pensées ne pourraient pas être comprises par l’avocat, pas comme si Juliet les disait à Alec, son seul véritable ami, qui a vécu des choses aussi affreuses qu’elle. Lui, il n’irait pas directement à la conclusion qu’un médecin serait la solution à tous les problèmes, il chercherait une alternative. Juliet ne dit pas qu’Ugo la voyait comme un cas d’étude, une personne à soigner, mais c’était l’une de ses craintes, que ses pensées trop noires parfois puisse lui donner l’envie d’interner sa sœur.  

Elle éloigna sa chaise légèrement de la table, avant de se lever. Assez rapidement, elle put voir comme une crainte dans le regard de son grand frère. Juliet tenta de le rassurer, en lui signalant qu’elle allait seulement aux toilettes. Elle lui adressa un sourire, après qu’il lui ait expliqué où aller, avant de s’éloigner de la table. Une absence de quelques minutes à peine, juste le temps d’aller se rafraîchir pour se remettre de tout ça. Ce n’était pas simple comme situation, et même si chacun faisait des efforts, le temps d’adaptation n’était pas encore terminé. Chacun n’avait pas encore trouvé sa place. De retour à table, Juliet écouta Ugo parler du dessert. Effectivement, pendant son absence, la table avait été débarrassée, et la carte des menus apportée pour que frère et soeur puissent faire leur choix. « Est-ce que la culture anglaise est toujours à l’honneur ? Car dans ce cas là, il me semble que le cheesecake est de rigueur, je me trompe ? Ou bien c’est d’ici ? » Elle avait entendu tellement de choses depuis son arrivée ici que parfois, les informations se mélangeaient dans sa tête, et elle avait besoin d’une petite aide extérieure pour remettre de l’autre. « J’ai repensé à ce que tu m’as dit, sur l’idée de trouver un club en ville. Honnêtement, ça ne m’intéresse pas vraiment. Par contre, je ne serais pas contre de donner de mon temps et utiliser mon vécu pour les autres. Là-bas, je m’occupais surtout des enfants. Que ce soit pour jouer, ou apprendre à lire, ou pour un câlin. N’y aurait-il pas en ville un endroit où des enfants auraient bien besoin de compagnie, et de personnes prêtent à les aider à rendre leur quotidien un peu meilleur, en attendant une issue plus positive ? » Juliet voulait bien faire l’effort de sortir, mais à choisir, elle préférait que ce soit pour aider les autres plutôt que pour son propre confort. C’était un peu étrange comme manière de procéder, car la logique voudrait qu’elle se reconstruise elle-même avant de se tourner vers les autres, mais c’était sa façon d’être. Les autres d’abord, et elle ensuite.
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Ugo Tremblay
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(#)Sujet: Re: All around me are familiar faces  |   Ven 25 Juin - 19:46
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When people run in circles
Retrouver ma petite soeur n'était pas simple. Pas simple, du tout. En quelques mois, nous avions fais quelques progrès, il va sans dire. Mais ce n'était pas encore ça. Je m'en rendais bien compte. Je n'étais pas encore totalement un grand frère pour Juliet. Elle n'avait pas totalement confiance en moi et j'avais l'impression de ne pas du tout la comprendre. Du moins sauf quand nous parlions de ses bouquins, tout allait bien. J'arrivais à échanger avec elle normalement quand c'était ça. Normalement, qu'est-ce que ça veut dire après avoir récupérer sa petite soeur plus de vingt ans plus tard, après l'avoir pensé morte par ma faute? Il n'y avait rien de normal dans notre relation, rien du tout. Pourtant, je m'accrochais, j'y croyais. J'en parlais énormément avec April qui me soutenait. Mais parfois, Juliet sortait des mots qui me touchaient en plein coeur. Moi, l'avocat qui a toujours essayé de se renfermer, de faire taire ses émotions et de faire croire qu'il n'en avait pas. Elle était devenue ma faiblesse numéro une.
Quand je lui parlais du club de lecture, tout tournait au vinaigre. Elle me disait en avoir assez que je saute à chaque fois sur l'occasion pour la sociabiliser, l'entraîner à aller vers les autres. Elle me disait que tout ce qu'elle faisait, elle le faisait de manière personnelle et qu'elle ne comptait pas le partager. Chose que je pouvais comprendre, si ce n'était pas précédé du fait que c'était limite une obsession chez moi de vouloir l'aider à s'insérer dans notre société. Je ne répondais rien à ça, je prenais en pleine face. Comme souvent quand elle ne contrôlait pas ses mots, et ça lui arrivait plus que je ne le laissais le croire. Je mangeais sans rien dire, acceptant ce qu'elle venait de me dire.
Cette situation me rendait dingue, et elle le savait. Elle savait combien je regrettais de ne pas avoir pu la sauver de ces gens, que j'aurais voulu et que je serais surement allé loin pour cela. Elle n'était pas d'accord et pourtant je le pensais vraiment. De jour en jour, cette situation me torturait. Je prenais des pincettes et calculais mes moindres faits et gestes avec ma petite soeur, alors que je devrais être une des personnes voire la personne qui la connaît et l'aime le plus. L'amour n'est pas le problème là dedans, je lui donnerai la prunelle de mes yeux, mais le reste était tout autre chose. Je lui disais qu'elle pouvait tout me dire, tout me confier, que jamais je ne la jugerais ou quoique ce soit. Trop souvent j'avais l'impression de ne rien savoir de ma petite soeur et cela me brisait. Elle me répondait qu'elle savait qu'elle pouvait mais qu'elle n'y arrivait pas. Elle ajoutait ne pas se sentir en danger avec nous mais que trop souvent on a voulu la mettre à l'aise pour ensuite lui faire du mal. Et sur cela, elle ajoutait que je ne pouvais pas comprendre. Là, je serrais mon poing. J'ai une bonne marge à ma douleur, mais là c'était trop. toi non plus, tu ne comprends pas. ça sortait tout seul, malgré moi. Il fallait que je continue, c'était dit, elle avait entendu, c'était trop tard. Elle ne calculait pas ses mots? Alors je décidais d'en faire de même. tu crois que c'est comment de retrouver la prunelle de ses yeux dans un endroit pareil? de la voir traumatisée, lourde de souffrances, destabilisée, perdue, sans repères, quoique je puisse faire, dire, imaginer pour qu'elle aille mieux je me prends des murs, des obstacles, des rafales. lui fis-je alors. je suis ton grand frère. je pense avoir prouvé que je ne suis en rien une de ses personnes qui a voulu te faire du mal. je donne mon âme pour que tu avances, que tu te sentes bien avec nous. je ne trouve pas juste et pas gentil non plus d'oser me comparer à des gens pareils. Je n'ai pas inventé notre parenté, d'accord? je ne te mens pas là dessus. J'apprends à te connaître, moi aussi, avoir une petite soeur du jour au lendemain, une petite soeur que j'ai rêvé mille fois de retrouver. je crois que tu penses souffrir seule. mais ce n'est pas le cas. mais je ne comprends pas, tu as raison. lâchais-je alors sans la regarder avant qu'elle ne se lève... pour aller aux toilettes. Je ruminais toute son absence avant de parler de dessert... ça ne valait pas la peine de continuer dans cette discussion-là, c'était sans fin. Nous ne pouvions rien faire contre ça, ni elle, ni moi.
oui, bien vu, c'est british! fis-je alors en commandant ce dessert-là. Puis, elle revint plus doucement sur le sujet d'une occupation pour elle. la savoir enfermée à la maison toute la journée, ça me pesait, aussi. Elle proposait une issue avec les enfants. c'est une très bonne idée. lui fis-je alors. il y a les crèches pour les plus petits, ou alors les garderies pour les plus grands. Tu pourrais aller déposer une lettre de candidature, je pourrais t'aider à l'écrire. Ils ont toujours besoin de monde, là-bas. j'allais dans son sens, pour une fois que l'idée de faire quelque chose dans notre ville venait d'elle, je voulais l'encourager. J'irais avec elle à la rencontre des différents établissements, si elle le voulait. je ne sais pas si April veut des enfants. lâchais-je alors tout à coup. Déjà que je galérais à la demander en mariage depuis quelques mois, je m'étais aussi posé cette question à laquelle je n'avais pas vraiment de réponses. April et moi étions des baroudeurs, avant de décider de l'être ensemble. Alors ce sont des projets si communs qu'on est bien le seul couple à ne pas en avoir parlé sincèrement. Voir Juliet parler d'enfants m'y avait fait pensé. toi, dans l'absolu, tu aimerais bien? lui demandais-je alors par curiosité. Je ne savais pas non plus. ça m'intéressait. Même si sa place déjà était dure ici, j'imagine qu'on peut savoir d'avance si on souhaite devenir parents un jour prochain ou non. Ou alors, j'aurais - encore - fait une gaffe.
Pando
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Juliet Tremblay
Juliet Tremblay
Desigual

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(#)Sujet: Re: All around me are familiar faces  |   Sam 26 Juin - 14:46
xnby.jpgh7xy.jpgJuliet & Ugo

When people run in circles
Comme presque à chaque fois, la situation dégénérait. Le problème était que Juliet ne savait pas exactement pourquoi. Elle ne savait pas où était l’erreur dans ses propos, si cela venait des mots qu’elle avait employé, le ton qu’elle avait choisi ou si c’était autre chose. Tout ce qu’elle savait, c’était que son grand frère était blessé, voir énervé si elle en jugeait par sa gestuelle et que c’était entièrement sa faute. Elle aurait aimé répliquer, corriger les paroles que venait d’avoir Ugo, car Juliet n’était pas d’accord avec lui, mais elle n’osait pas. Dans ces moments, le poids de la culpabilité prenait le dessus sur tout le reste, et la jolie demoiselle n’avait plus comme option que de s’écraser. N’ayant plus tellement envie de terminer l’assiette qui était posée devant elle, la tournure de la discussion lui ayant coupé l’envie de manger, Juliet quittait la table pour se rendre aux toilettes. Une courte absence qui lui permettait de se remettre des dernières émotions, un laps de temps pour ravaler les larmes qui menaçaient de couler sur ses joues, et quelques minutes pour se gifler mentalement d’avoir une énième fois eut quelques paroles en trop. Avoir un grand frère. C’était une notion abstraite pour la plus jeune des Tremblay, qui avait très peu, voire pas du tout, de souvenirs d’Ugo. Elle était beaucoup trop jeune au moment du kidnapping pour se souvenir de leur relation, et comprendre ce que l’avocat pouvait ressentir. Lui avait vécu une vie entière en la pensant décédée, à devoir gérer le deuil et l’absence, alors que Juliet ne ressentait pas le manque de sa famille, car elle pensait que les personnes chez qui elle était étaient ses vrais parents. Le semblant de modèle sur lequel se raccrocher était sa relation avec Alec, un jeune homme qu’elle a connu lors de sa jeunesse, et qui a vécu les mêmes horreurs qu’elle. Ils étaient proches, présents l’un pour l’autre, à s’inquiéter pour l’autre, à se réjouir aussi. Serait-ce la relation que Juliet aurait dû avoir avec Ugo ? Peut-être, mais après la discussion, elle ne comptait pas lui poser la question. Il avait beau lui dire que toutes les questions étaient permises, Juliet avait conscience que certaines pouvaient le blesser. Une douleur dissimulée derrière un sourire de façade, pour ménager sa sœur brisée. Un peu d’eau sur son visage, un sourire sur les lèvres, et elle était de retour à table, qui avait été débarrassée lors de son absence.

L’ambiance était lourde, alors il était dans l’intérêt des deux de reprendre sur un sujet léger. La nourriture, et le dessert qu’ils allaient prendre était une bonne alternative pour renouer le dialogue. Un sujet assez bref, mais Juliet trouva le moyen de prendre les devants, en revenant sur un sujet épineux. Alors pour ne pas reproduire le même schéma, les pincettes étaient de rigueur. « Ce sont des termes que je ne comprends pas. Mais j’avais plutôt dans l’idée d’aider des enfants en difficultés. Des enfants qui n’auraient plus de famille, plus de parents… Ceux qui pourraient avoir le sentiment d’être à part de cette société. Avec mon vécu, je pense être bien placée pour les comprendre, et égayer un peu leur quotidien, si ce genre d’endroit existe ici. » Il arrivait parfois que Juliet imagine des choses, ait une idée assez précise et qu’au final, Ugo ou April brisait cette idée. Le champ des possibilités était infini dans cette ville, alors l’imagination de Juliet pouvait s'emballer, un peu trop parfois. Elle ne serait donc pas étonnée si l’avocat lui disait qu’un tel endroit était un mythe, une invention de sa sœur, pas encore concrétisée dans le monde réel. Les assiettes arrivèrent au même moment que les mots d’Ugo, sur le fait qu’il ignorait si sa petite amie désirait des enfants. Le genre de phrases qui mettaient un peu mal à l’aise Juliet, car elle ne savait jamais si c’était une pensée dite à haute voix, qui n’attendait aucune réponse, ou si c’était une question dissimulée. Là, elle ne voyait pas trop ce qu’elle pouvait dire, car elle connaissait April depuis aussi longtemps qu’elle connaissait Ugo. Autrement dit, très peu de temps, pas assez pour la connaître si intimement. Juliet opta pour le silence, et prit une première cuillère de cheesecake pour découvrir cette nouvelle spécialité anglaise. C’était particulier, et une seule bouchée ne pouvait pas suffire à avoir un avis tranché sur la question. Mais c’est alors que son frère lui posa une question. Une vraie question, à laquelle elle ne s’attendait pas. Le sujet était délicat, et Ugo ne devait pas s’en douter. Le genre à venir remettre un froid entre le frère et la soeur. Elle avait intérêt à modérer ses propos, pour ne pas faire une nouvelle gaffe. « Pendant un temps, oui. C’était une idée fixe, la petite lumière au bout du tunnel. Aujourd’hui, c’est un peu plus confus. J’aime m’occuper des enfants, être avec eux car ce sont des êtres purs, il n’y a pas de méchanceté en eux. Mais avoir le mien… Je ne sais même pas si je pourrais encore. » Il se passa à peine quelques secondes entre le moment où Juliet avait prononcé ces mots, et celui où elle prit conscience de la signification de ceux-ci. Un tout petit mot. L’emploi du encore était de trop, et parlait de lui-même sur ce que la jeune femme avait pu vivre là où elle était les dernières années. « J’ai pas… hum… Je n'ai pas laissé d’enfant là-bas… Tu n’as pas de neveu ou de nièce. Mes paroles portent à confusion, je me suis mal exprimée je crois. » dit-elle, pour tenter de minimiser les choses. Elle ne voulait surtout pas qu’il se fasse des films, qu’il pense qu’elle lui avait caché l’existence d’un enfant, car ce n’était pas le cas. Juliet n’avait jamais accouché d’un enfant, elle n’était pas maman, et c’était aussi bien comme ça. C’était déjà difficile de se faire à l’idée que sa vie était un mensonge, mais si elle devait en avoir un souvenir, sous la forme d’un enfant, ce serait encore plus difficilement psychologiquement. « Et toi, tu voudrais des enfants ? Tu ne sais pas pour April, mais tu dois avoir un avis personnel. » lui demanda-t-elle, avec l'espoir que l'attention se tourne vers lui, et non plus sur ce qu'elle avait pu vivre à la secte.
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