Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

Est ce que s'il n'y avait pas eu Joy les choses auraient été différente entre nous? Sans doute que oui, mais peut être qu'on y arriverait là tout de même. Il suffisait d'observer de plus près ce qui se passait entre nous pour comprendre que notre relation était on ne peut plus fragile. On avait essayé de la protéger, mais nous avions tous les deux de forte personnalité, alors je suppose que tout ceci était inévitable. Ce qui était plus compliqué à mes yeux, c'était ce que je ressentais pour lui. Je n'avais pas éprouvé de telle chose depuis bien longtemps, et je savais que c'était loin d'être des sentiments innocents, au contraire. J'étais incapable de dire à quel point je tenais à lui, ce que je sais, c'est que j'avais imaginé que tout ça passerait avec le temps, face à lui, je réalisais finalement que ce n'était pas le cas. Peu importe ce qu'il m'aavit dit ou non, je ne faisais pas semblant. Certes, j'avais été son amie pendant la période de la fac, mais il avait suffit que Miami nous réunisse pour que les choses prennent un tournant différent entre nous. A priori lui aussi avait été troublé par nos retrouvailles, en même temps, nous avions failli partager ce premier baiser qui aurait signé la fin de notre amitié. Il s'en était clairement fallu de peu. Ce qui arrangeait ma conscience. Je me disais que finalement je n'avais rien fait de grave qui pourrait compromettre mon amitié avec Joy. Mais je gardais ce sentiment de culpabilité constant pourtant, j'avais beau avoir choisi la jolie femme à mes côtés, j'avais cette sensation d'être celle qui avait gâché sa vie. Pas uniquement parce que son homme avait décidé de me faire une déclaration en public, mais plutôt parce que je ne pouvais nier que je ressentais quelque chose pour lui, et que c'était loin d'être adapté en sachant qu'il s'agissait de l'homme de ma meilleure amie, ou plutôt son ex désormais. Je devrais me réjouir de son célibat d'ailleurs, mais je n'y parviens pas. Cela me permet juste d'avoir une barrière de moins entre nous, et c'est clairement dangereux dans notre situation.
Je joue cette garce sans cœur à la perfection, il m'est tellement plus facile d'être sur mes gardes que de me laisser aller en sa compagnie, pourtant, j'ai cette envie régulière qui me guette. J'ai beau avoir beaucoup de chose à lui reprocher... James reste James, et là est tout le problème. Allongée dans ce lit à ses côtés, j'imagine que la nuit va se dérouler dans les même conditions que la soirée : dans l'ignorance. Mais c'était sans compter sur mon manque de sagesse. Je ne sais pas si c'est le prétexte qui se prête à la situation, il faut dire que la pénombre pousse au rapprochement, ou si c'est parce que je suis à bout, quoiqu'il en soit je cède. Je ne dis pas grand chose, mais j'ai bien conscience du poids de mes mots, et je sais quel risque j'encours au final! J'espère qu'il fera abstraction de tout ça, parce qu'il le fallait. Moi j'étais incapable de rester dans mon coin plus longtemps, j’espérais que lui ait la force de me rembarrer comme j'ai su le faire précédemment. Oui, c'est ce qui serait préférable, c'est ce qui arrangerait tout le monde, mais est ce que c'est ce dont j'ai besoin vraiment? J'ai l'impression que le temps s'est soudainement arrêté, comme si j'étais à l'affut du moindre souffle qui en dirait plus sur son état d'esprit. Mais je suis désormais incapable de les décrypter. Je ne sais pas s'il m'en veut d'agir ainsi, ou s'il ressent une sorte de soulagement. Il brise finalement le silence, indiquant que je lui manque aussi, et je n'ai pas besoin d'être face à lui pour savoir qu'il est sincère à ce sujet. De toute façon, nos comportement parlent assez pour nous en général. James choisi ce moment pour tenter une discussion, et j'aimerai soudainement disparaître. Lorsque l'on pose des mots sur ce qui s'est passé, tout devient plus confus dans mon esprit. Je n'ai pas la force de me battre contre lui, et clairement, je n'en ai plus envie. Je lui fais simplement remarqué que peu importe nos agissement récent, la souffrance elle est là, que je le veuille ou non. Je pense pourtant que je souffre actuellement plus de son absence que de ses récents agissements. Il doit être 3h du matin, et je n'ai plus les idées très clairs non plus. Mon tempérament de feu n'est plus depuis que j'ai ouvert la bouche." J'ai eu peur... peur que ma paternité de fasse fuir.. et peur de te perdre, surtout de te perdre..." Je me pince les lèvres, empêchant de vouloir formuler une réponse. Je sais que si je réponds, je me lance dans cette course effrénée que j'ai tant cherché à éviter. Si on part là dedans, je finirai pas m'ouvrir, et nous relancerons un débat que j'avais clos précédemment : Une éventuelle histoire. Bien sûr que j'avais été surprise d'apprendre qu'il menait une vie de famille et qu'il n'avait pas jugé nécessaire de m'en parler, mais j'me rendais compte que niveau intégrité, j'avais clairement des choses à revoir. Si je parvenais à passer au dessus de mon histoire d'amitié avec Joy pour lui, je ne vois pas en quoi le fait qu'il soit père me pose problème. C'est vrai, j'étais loin d'être une femme idéale en amour, et j'étais trop instable sur le plan sentimental pour me projeter dans quoique ce soit, et ce avec n'importe quel homme, mais quand je vois que les sentiments que j’éprouve pour le bel homme, je réalise que l'on peut être capable de tout quand on est attaché à l'autre. Je ne veux pas répondre, je ne peux pas répondre, parce que je sais que si je m'attarde à le faire, je prendrai un parti et que je risquais de dire des choses que je ne devrais clairement pas lui avouer." Je tiens beaucoup à toi.. Et ça me fais peur ça aussi.." Je ressentais exactement la même chose, je ne sais pas comment on avait fait pour en arriver là, mais les moments qu'on avait passé ensemble étaient parvenu à rendre notre relation plus intense, peut être même trop intense. J'aimerai le supplier d'arrêter, parce que je ne peux pas entendre ce genre de chose, pas maintenant, pas dans ce lit alors qu'il se trouve à mes côtés et que nous sommes loin de tout, je suis trop vulnérable et j'ai juste besoin d'être ignorante afin de poursuivre l'objectif que je me fuis fixé. Je soupire, me retenant de lui murmurer d'arrêter là.

Pourquoi avais-je cette sensation qu'on s'était déjà perdu? Il était à mes côtés, et j'avais cette sensation d'être si loin de lui, c'était particulièrement étrange. Tout ce que l'on pouvait dire pouvait prendre tout son sens entre nous, on avait franchis cette limite de l'amitié, et je doutais qu'on puisse être vraiment amis au final. Ça me semblait impossible en réalité. Il s'était passé ce qui s'était passé, mais je savais qu'il y aurait toujours cette petite chose entre nous, cette chose fragile qui trouble tout mon être, cette chose qui est toujours présente, même lorsque je lui crie dessus ou que je l'ignore. Il n'y a que nous qui puissions comprendre, et bien que je ne suis pas toujours sur la même longueur d'onde que lui, je sais qu'il ressent cette force entre nous tout autant que moi. Ca ne se résume pas à une pulsion sexuelle entre deux être, c'est une force qui nous pousse à aller vers l'autre, quelque chose de précieux et de magique à la fois. Et c'est d'ailleurs celle-ci qui va décider de prendre les devants, à l'encontre de ce côté raisonnable dont je sais faire preuve parfois. Je garde en tête toutes ces choses, je n'ai simplement plus la force de me battre. Je me tourne vers lui, lui exprimant mon désir d'arrêter le temps un instant. Je perçois dans son regard de l'incertitude, il ne doit pas vraiment voir où j'veux en venir. Je tente de lui faire comprendre, de la manière la plus innocente possible que j'ai besoin d'arrêter ça. Les remords, les sentiments, les questionnements, Joy... Je veux me glisser dans ses bras avec l'insouciance dont je fais rarement preuve. Je veux qu'on zappe tout ce qui s'est passé, ce qu'on est, ou ce qu'on est pas. Je veux juste le sentir contre moi, sans avoir à donner une signification à ce geste insensé. Je veux seulement un trêve dans notre histoire, si compliquée soit-elle. Je ne dis pas que ça va remettre en question la suite des choses, j’espère que non, parce que je dois garder mes distances, je le sais. Je veux juste qu'il ne tienne pas rigueur de ce qui va suivre, comme si ce moment n'appartenait pas à ce monde dans lequel nous vivons. Il acquiesce, provoquant chez moi un soulagement soudain. Sa main vient caresser mes cheveux alors que mon regard ne quitte pas le sien. Et dans un élan de tendresse, je me blottis contre lui, avec ce besoin inconditionnel d'être protégé, comme si il était la meilleure personne à pouvoir le faire, alors qu'au final, il est le seul homme qui me rend si vulnérable. Je revis de tout mon être, comme si je parvenais enfin à reprendre ma respiration après un long moment d'immersion. Mes sens sont en ébullition, ce moment m'enlève tout ressentiment. je suis bien, je n'ai plus envie de bouger. Je savoure le moindre geste qu'il exerce à mon égard, comme si c'était tout ce dont j'avais entendu. J'ouvre un instant les yeux, prenant conscience de ce qui était entrain de se passer. Cette étreinte était innocente, enfin, c'était ma condition en tout cas, je ressentais pourtant le temps d'un instant cette attirance envers lui. C'est fort, à un tel point que je suis troublée. Je ferme les yeux, préférant éviter son regard, alors que mon visage a trouvé refuge dans son cou. Je sens qu'il déposé un baiser sur le haut de ma tête, et je jubile intérieurement. Tout ce dont j'avais besoin était là. Cet instant était censé se résumait à quelques minutes, tout au plus. Mais son corps m'empêche de me libérer de son emprise, et de toute façon, je n'en ai pas l'envie. Je reste là, bercé par sa respiration qui dicte la mienne et parvient à ralentir mes battements de coeur. Je m'assoupis finalement dans cette même position, sans même m'en être rendu compte...
 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

J'étais épuisée. D'une part, parce que si la soirée avait été agréable, elle avait été assez intensive à mon goût. D'autre part, je pense que cette fatigue provenait de l’énergie que je dépensais à me tenir éloigner de James. Tout ça était clairement en dépit de ce qui se passait autour de nous. Tout était trop compliqué lorsque nous étions ensemble, ça avait toujours été le cas en y pensant. Nous avions du mal à trouver notre place dans notre relation, inutile de dire que c'est aujourd'hui notre relation qui n'a lieu d'être dans nos vies respectives. C'est ce dont je tente de me convaincre tout du moins. J'étais parvenue à me trouver des arguments convaincants pour ne pas donner suite à notre dispute à la plage. Nous devions tourner la page une bonne fois pour toute. De toute façon, où tout ça pouvait nous mener? Nous étions en perpétuel conflit alors qu'il ne s'était encore rien passé de concret. Je ne voyais pas ce qui pourrait arranger les choses. Et puis, il y avait Joy. Je ne voulais pas lui faire de mal, bien au contraire, même si moi je m'en faisais en sortant James de ma vie. Je tentais de réparer les morceaux cassés avec elle, et je n'avais pas envie qu'elle pense que je me jouais d'elle, loin de là.Si je pouvais décider, j'aurai aimé ne rien éprouver à l'égard de James, j'aurai aimé qu'il ne me confie pas qu'il avait craqué pour moi lorsque nous étions plus jeunes, et encore moins qu'il me dise que nos retrouvailles au sein de cette ville l'avait déstabilisé au point qu'il ne savait plus où il en était. Tout aurait été bien plus simple ainsi. Ma vie aurait clairement été plus simple si nous n'avions pas eu cet accrochage en plein centre ville. Mais je suppose que ça devait se passer ainsi. J'avais beau tenter de formater mon cerveau à ce que je voulais, je ne pouvais m'empêcher de regretter tout ça. C'était impossible, mais si la situation me faisait énormément souffrir. Que devais-je en retirer comme leçon? Pourquoi mon destin s'acharnait t-il à croiser celui du jeune homme?

J'avais l'impression de faire un bond dans le passé, je ressentais toutes ces choses qui me tordaient le ventre alors que j'étais à l'époque éprise de ce prof de lettre. Et c'était vers James que je me tournais afin de me confier. Il m'écoutait, tentait parfois de me répondre, bien que je n'avais jamais vraiment de conseil de sa part, normal étant donné qu'il me voulait pour lui-. Et là, il étai devenu cet homme qui troubler mon être tout entier. Je me torturais l'esprit ce soir alors que mon corps réagissait à chacun de ses gestes. Moi qui était parvenu à me faire une raison, je remettais finalement tout en question. Et si je devais simplement me laisser aller à ses côtés? Si je devais aller au bout de mes pensées?  Je ne savais pas ce qui était le pire au final, que je vive cette relation en assumant les conséquences de mes actes et en prenant le risque de me briser au passage, ou que je garde cette souffrance que je m'inflige en me mentant à moi même sur ce que je ressens vraiment. Mon choix semblait bien moins évident alors que je me trouve à ses côtés dans le lit. Et rapidement, le cœur l'emporte sur la raison. Je prends l'initiative de faire une trêve dans cette guerre que je mène à son insu. J'ai besoin de me ressourcer, et le seul moyen que je trouve pour le faire, c'est en me tournant vers lui. Je veux qu'il me serre contre lui, qu'il me donne la sensation qu'il sera toujours là près de moi bien que ça n'est pas si facile. Je veux ressentir cette force qui m'attire vers lui sans que je doive en subir les conséquences. Et je vis là le moment le plus délicieux de notre relation. Je suis blottis contre lui, et je ne veux pas que ça prenne fin. Je ne veux pas qu'il prenne l'initiative de finalement me repousser. Je suis immobile, et j'ose à peine respirer tant je veux que cet instant dure éternellement. Je finis d'ailleurs par m'endormir paisiblement, bercée par les caresses de James et l'odeur de sa peau. C'est juste parfait. Tout du moins pour l'état d'esprit dans lequel je me trouve avant de gagner le pays des rêves.

Le baiser de James sur ma tête fini par m'extirper de mon sommeil. J'ouvre les yeux avec une certaine réticence. Le soleil me brûle les yeux, ce qui m'empêche de le faire tout de suite. Tout me revient en mémoire et je comprends que ce corps que j'enlace encore tendrement n'est autre que celui de James. Wow, un instant a finalement duré toute la nuit. Je recule finalement mon visage, constatant qu'il a les yeux grands ouverts. Depuis combien de temps attend t-il que je me réveille? Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un rictus. Il devait avoir constater mon état de faiblesse depuis hier. Je me passe une main sur le visage, gênée. "Merci d'avoir veiller à ce que je dorme profondément." Ajoutais-je sur le ton de la plaisanterie. C'est tout ce que je pouvais faire. Je ne me voyais pas me lever sans même lui adresser un mot. Il me connait assez bien pour savoir que c'est un moyen de détendre l'atmosphère. Mon regard se noie un instant dans le sien alors que je réalise que mes bras sont toujours collés contre son torse. Un bruit soudain me fait sursauter. Quelqu'un tambourine la porte "On part dans 15Minutes". Chase. Je soupire alors que finalement un sourire gêné prend place sur mes lèvres. Je me force à me lever, me retrouvant à me batailler contre James pour savoir qui part de quel côté du lit. On a l'air de deux idiots une fois de plus. Je ne sais pas quoi lui dire. Je peux pas lui dire que je lui en veux parce que ce n'est plus vraiment le cas. Enfaites ce sourire qui illumine mon visage est étrange, mais je ne m'en plains pas. Je suis plutôt de bonne humeur, et cet instant que je suis me suis accordé avec James y est pour quelque chose. "Je me douche vite fait" annonçais-je, mes affaires dans les bras. La douche ne donne clairement pas envie de s'y rendre, mais je n'ai pas le choix, clairement. J'en ressors après quelques minutes et attrape ma serviette afin de m'essuyer. Qu'est ce que j'allais bien pouvoir lui dire? Et comment me comporter avec lui? Je venais de passer la nuit dans ses bras, c'était loin d'être bien raisonnable pour une femme qui voulait prendre soi-disant des distances. Je prends une grande inspiration et retrouve James dans la chambre. "Tu peux y aller."Waaa. C'est tout ce que je parvenais à sortir dans une telle situation! Mon regard croise le sien alors que je ne peux retenir un léger sourire. Il passe à mes côtés alors que mets la bouche en coin, pensive. "James." Parvins-je à l'interpeller alors qu'il se tourne finalement vers moi." J'suis désolée pour tout ça. T'es pas le seul fautif, et je tenais à ce que tu le saches." Je souris légèrement, alors que mains se cognent nerveusement l'une sur l'autre.
 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

Qui aurait cru que les choses se passeraient ainsi entre nous. Cette soirée était censé me changer les idées, m'emmener loin de mes problèmes... Et j'étais confrontée à mon plus gros! Et plus les minutes défilaient, plus je réalisais à quel point j'avais été touché en plein coeur par cet homme que je connaissais depuis si longtemps. Qui aurait pu croire que j'aurai fini par éprouver de tel sentiment pour cet homme que j'ai toujours vu comme un simple ami. C'était totalement délirant. Comment étais-je parvenu à changer d'avis sur lui? Et pourquoi maintenant? Je ne me comprenais pas. Le problème venait de là, j'étais vraiment dans l'incapacité de me savoir ce que je ressentais, je peinais à mettre des mots sur ses sentiments, et je pense qu'enfaites, j'étais tout simplement apeuré d'avoir à le faire. Moi qui m'interdisait formellement de ressentir toute forme de sentiment amoureux, j'étais entrain de découvrir ceux que je ressentais pour James, et ca me dépassait littéralement. J'avais choisis Joy bordel! Je devais me reprendre et assumer ce choix de raison! Alors pourquoi si tout ça évident je ne parvenais pas à l'ignorer? J'avais essayé, j'avais vraiment essayé, de toute mes forces. J'y avais mis de l’énergie, j'avais tenté de trouver les arguments pour me conforter dans cette distance que je me devais garder avec le jeune homme. Et il avait suffit qu'il me souhaite une bonne nuit pour que je baisse définitivement la garde. Je ne pouvais plus, et si je devais jouer cette garce égoïste, je voulais qu'il sache que je ne le faisais pas de guetter de coeur, bien au contraire. Il avait laisse un vide immense en moi, un vide que je tentais de combler chaque jour, il devait savoir que tirer un trait sur lui n'avait pas été si facile pour moi, et je le faisais pour Joy, même si ça ne devait pas être si évident pour lui. Je ne pouvais pas le lui exprimer clairement, et je préférai qu'il pense que j'avais encore cette rancœur envers lui qui me pousser à vouloir me tenir loin de lui. Ça rendait les choses plus faciles. Et en l'espace de quelques secondes, je me retrouvais plus proche de lui que jamais, lui demandant de ne pas interpréter ce geste complètement irréfléchis et déplacé. Je voulais juste profiter de ses bras sans avoir à me justifier. Et collée contre lui, je me sentais de nouveau revivre, il parvenait à faire disparaître toutes les blessures que j'avais au plus profond de moi. Je l'avais enlacé à de nombreuse reprise par le passé, mais cette étreinte avait un goût bien plus fort. Je tentais de mémoriser l'odeur de sa peau, de me laisser bercer par ses caresses. C'était un moment extrêmement puissant que je n'avais encore jamais vécu avec personne, et le temps d'une seconde, je franchissais l'interdis, m'autorisant à penser, voulant savoir si cette attirance dans la bar n'avait pas été que le fruit de mon imagination. Je constate que non, sa respiration me donne envie de vouloir observer son visage dans la pénombre, et d'observer avec attention sa bouche, ses lèvres... Cette simple pensée me fait frissonner alors que chacun de mes muscles se contractent. J'aurai préféré ne pas avoir à conforter cette idée que je suis effectivement tombée sous son charme, et je me force à vider mon esprit afin de regagner en pureté dans ses bras. J'y parviens, et je finis d'ailleurs par sombrer, sans même prendre le temps de regagner ma place dans ce lit qui abrite nos deux corps.

Je me réveille, avec un état d'esprit assez différent. Je n'ai pas beaucoup dormis, pourtant, j'ai la sensation d'avoir dormi profondément, ce qui n'était pas arrivé depuis bien longtemps. Je me dois cependant d'affronter le jeune homme qui se trouve toujours dans ce lit, et surtout étendu contre mon corps. C'est gênant, et je ne tarde pas à sourire ne lui sortant une de mes vieilles répliques.Je ne voulais pas rendre la situation plus compliquée qu'elle ne l'était, bien que ca l'était! Je ne veux pas me défaire de son emprise, mais les rayons du soleil me pousse à le faire. Cet instant magique a prit fin, et la douceur de la nuit n'est plus qu'un lointain souvenir que je me dois d'oublier. J'ai eu ce que je voulais, je dois le laisser reprendre sa vie sans moi, même si je n'en ai pas du tout l'envie. Il me sourit, et mon cœur chavire. Cette proximité me rappelle beaucoup de chose, mais je n'ai plus le droit désormais de me laisser entrainer par mes émotions. "Tu pourras toujours compter sur moi.. enfin sur mes bras.. pour dormir ". J'aimerai lui répondre que j'en ai besoin à chaque instant mais je me tais une fois de plus. J'aimerai bien évidemment que tout se passe comme cette nuit entre nous, mais je doute que ça puisse être possible. Notre passé est conséquent, et je sais que plus rien ne sera innocent entre nous, pas tout le temps en tout cas. Nous devons calculer chacun de nos mouvements, chacune de nos paroles afin de ne pas laisser entendre des choses qui mettraient en port à faux notre relation déjà si complexe. Chase fait une preuve irruption afin de lancer le départ. J'étais parvenu à l'oublier si rapidement. Nous nous trouvons finalement à genoux sur ce lit, luttant pour savoir lequel d'entre nous à le droit de sortir du lit en premier. Je souris amusé, ca a toujours été comme ça entre nous, pourquoi ca changerait. Mon regard ne quitte le sien que lorsqu'il en est forcé et je me décide à être la première à me doucher, profitant de cet instant de solitude pour me remettre en condition pour affronter la suite.

J'en ressors quelques minutes après, me forçant à dresser mes cheveux en une queue de cheval une fois de plus. Mon regard croise celui de James alors que je lui donne le feu vert pour s'emparer de la salle de bain. Il passe près de moi pour rejoindre la salle d'eau alors que je m'apprêtes une fois de plus à quitter ce monde de raison que j'ai abandonné depuis la nuit dernière. Je me tourne vers lui, après avoir employé son prénom. Il m'accorde un regard, et ce dernier me conforte dans l'idée de poursuivre. Je m'excuse donc. Il avait beau avoir lancé une bombe au restaurant, j'étais toute aussi responsable que lui dans cette histoire, et j'en avais d'ailleurs bien conscience depuis la dernière fois que nous nous étions retrouvés sur le sable au beau milieu de la nuit." Personne n'est responsable, c'est la vie qui nous en veut.. Ça prendra le temps qu'il faudra, mais je suis persuadé qu'on remontra la pente ensemble, comme on l'a toujours fait... Ça vaut la peine d'essayer tu n'crois pas ? " Je souris doucement, mon regard restant littéralement absorbé par le sien. J'aimerai tellement que tout ça soit si facile, mais je sais que les chances d'y parvenir sont faibles, voire nulles... Je ressens trop de chose à son égard pour me dire que nous retrouverons une relation saine et apaisée. Mais est ce que j'ai le choix finalement? Peut être dois-je me contenter de cette simple amitié, puisque c'est la seule chose dont j'ai le droit d'avoir. Je préfère peut être ça au fait de le voir disparaître de ma vie. "Oui, tu as raison..." Lachais-je doucement, tentant de déceler dans son regard cet élan de sincérité. Je n'y arrive plus. Je pensais le connaître, mais depuis que je m'étais impliquée sentimentalement, il m'était impossible de lire en lui comme dans un livre ouvert. Mon sourire tente de s’élargir le plus naturellement possible alors que je lui tends ma main comme si on s'apprêtait à faire un pacte. "Amis?" Ce mot sonne si faux dans ma bouche, mais c'est le seul possible dans notre situation. Il saisit finalement mes mains, m'empêchant d'evacuer cette nervosité apparente. Je suis tout à coup déconcertée alors que mon regard se balade entre ses yeux.
" Je tiens beaucoup à toi.. Tu le sais j'espère ? Je ne veux pas te perdre, tu comptes trop pour moi.. Et si c'est ce que tu souhaites, j'accepte d'être ton ami pour que tu puisses vivre ton histoire avec Noah et garder Joy près de toi.. C'est un sacrifice que je suis prêt à faire.. Pour toi, pour nous. " Il me coupe le souffle, j'ai envie d'hurler pour l'empêcher d'avoir un tel discours. Mais je ne peux pas, et cette tristesse qui m’envahit est d'une telle force que je me sens plus vulnérable que jamais. Je me refuse de le perdre, et ses paroles confortent ce choix que je me dois de le garder près de moi, même si ce n'est qu'en ami. Je viens une fois de plus trouver refuge contre lui, ma joue s'appuie sur son torse alors que mon sourire a disparu. Mon regard est perdu quelque part dans la pièce, alors que j’éprouve ce sentiment de déception absolu.

 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

Je le faisais. J'avais tenu bon ces dernières semaines, j'étais parvenue à l'ignorer durant une bonne partie de la soirée. Et j'en étais fière oui, même si je savais que ce n'était pas fini, je pensais que le pire était derrière moi, que James finirait par se lasser de mon indifférence ou de mes silences incessants, mais non... Il était toujours là, a essayer de rétablir un dialogue entre nous, à m'accorder cette gentillesse que je ne méritais pas. Et je craquais un peu plus à chaque fois face à tous ses efforts qu'il pouvait fournir. Comme si chacune des barrières qui nous séparaient s’effondrer tour à tour, me forçant à remettre en question ma moralité. Je tentais de ne pas oublier mes motivations, et il y en avait pas mal pour qu'effectivement je reste loin de son emprise. Entre Joy, notre histoire d'amitié qui ne tenait qu'à un fil, et mon problème d'engagement... Pourtant, mon cœur semblait plus sûr que mon esprit, et peu à peu, une bataille se mit en place entre les deux. Je devenais déraisonnable, je le savais. Et afin de me donner bonne conscience, je demandais à James de ne pas interpréter mes actions, et surtout cette étreinte dont j'avais définitivement besoin. Je préférai me dire que c'était cet ami que j'étais entrain d'enlacer d'une façon plutôt oppressante. Je me cherchais des excuses afin de justifier mon comportement, qui était loin d'être cohérent avec mes propos et c'est tout ce que je trouvais pour ma défense, je voulais du réconfort, de l'affection de cet homme qui me tourmentait l'esprit depuis notre rencontre en plein centre ville. Pourquoi? Je n'sais pas, je ne sais vraiment pas pourquoi je me laisse aller contre lui alors que je peux très bien trouver cette compassion auprès de bras plus innocent.

La nuit fût si douce, je me réveille avec un etat d'esprit différent. J'ai été trop loin, je le sais, mais je ne peux m'empêcher de ressentir une satisfaction d'avoir profiter de lui jusqu'au petit matin, comme si j'avais chercher à le garder auprès de moi avant qu'il ne disparaisse de ma vie une fois de plus. Cette sensation de bonheur entraîne cependant des événements compliqués à gérer. Comment me comporter désormais envers le bel homme? Je ne peux pas l'ignorer parce que ça n'a plus lieu d'être, mais je ne peux pas lui donner de faux espoirs pour autant. Mon esprit est un véritable chaos dans lequel je tente de mettre de l'ordre, et je trouve ce prétexte de douche afin de m'accorder un moment de solitude nécessaire. La porte de la salle de bain refermée, je m'appuie contre celle-ci, le regard perdu vers le plafond alors que je soupire longuement. Je n'ai pas le temps de m'attarder, parce que le départ pour regagner la salle de réception a été lancé, et que James doit également prendre possession de la salle d'eau pour se rafraichir. J'en ressors finalement, tentant d'adopter une attitude naturelle qui ne l'est pas. J'ai clairement peur, je sais que cette miteuse chambre d'hôtel a été le théâtre de notre rapprochement cette nuit, mais je sais qu'en la quittant, plus rien n'aura de sens, et que nous retrouverons cette relation compliquée de ces derniers temps. Et c'est extrêmement déroutant, j'aimerai arrêter le temps afin de pouvoir de pouvoir apprécier chaque trait de son visage, chaque mimique, chaque soupire qui le caractérise, mais c'est déjà trop tard... Il m’échappe...

Il passe à mes côtés alors qu'une voix à l'intérieur de moi hurle face à cet état de détresse si puissant. Je l'interpelle  parvenant à arrêter la marche de James qui s'apprêtait à me laisser seule devant ce lit. Il se retourne, voulant effectivement m'accorder un instant. Que dois-je lui dire? Je ne sais pas. Je sais que je dois le laisser  partir et cesser une bonne fois pour toute de le retenir. Tout est assez difficile entre nous sans que j'y rajoute ma touche. Je m'excuse donc, lui évoquant mon implication dans ce champ de bataille dont nous avons été à la cible. J'estime avoir eu les bonnes paroles, rien de bien personnel, rien n'impliquant mes sentiments à son égard. J'ai un comportement plutôt judicieux, et je me félicite de cette sagesse soudaine. Je pense donc que les choses sont arrangés entre nous, que peu importe ce qu'il advient entre nous, il n'y aura plus ce sentiment de tension, et que ça n'inclus pas pour autant que nous deviendrons quoique ce soit l'un pour l'autre. Peut être deviendra t-il une connaissance, ou peut être deviendrons nous amis pour de vrai cette fois...Je ne sais pas trop. J'en sais foutre rien, le fait est que je me refuse à me lancer dans une guerre avec lui, parce que je suis incapable de supporter ce statut d"ennemi. J'imagine qu'il va acquiescer, qu'il va partir se doucher, que nous allons reprendre ce travail d'équipe sans se tirer dans les pattes, et que nous nous séparerons le cœur plus léger, sans aucune promesse... C'est censé se passer ainsi. C'est le tableau que j'étais parvenu à dresser dans ma tête en tout cas. C'était sans compter sur son talent à me déstabiliser complètement. Il me fait part de l'affection qu'il me porte, en profitant pour m'avouer qu'il est prêt à devenir mon ami si c'est ce que je souhaite. Bien sûr que j'veux plus, une partie de moi le veut en tout cas! Même si je sais que James fait partie de ces choses précieuses sur lesquelles je me dois de tirer un trait. Le problème principal reste mon amitié avec Joy, c'est celle-ci qui me pousse à ne pas franchir d’interdits d'ailleurs. Il évoque Noah, et je ne riposte pas, il est plus sage qu'il me pense en couple désormais, bien que cet homme occupe une grande place dans ma vie, il n'est pas celui qui partage ma vie. Il en dit beaucoup et si peu en même temps... Il insinue des choses, me mettant dans un flou des plus concrets, alors que je suppose qu'il est préférable que je n'en sache pas plus sur ses sentiments. Je tente de dissimuler mes réactions, mais la tristesse prend mon coeur en otage alors que je me blottis contre lui une fois de plus. Je ne pourrais plus me comporter avec lui ainsi une fois en dehors de cette chambre, j'imagine donc que c'est la dernière fois que je peux le faire. Je pense que c'est pour me donner une forme de courage pour affronter la suite des événements entre nous. Peut être aussi parce que je réalise que je tire un trait sur ce que nous aurions pu être tous les deux, et que malgré le manque d'agissement dans cette relation, je ressens comme une sorte de rupture qui me couple le souffle. Je suis définitivement triste, parce que je viens de réduire à néant la seule relation qui pouvait avoir un véritable sens dans ma vie. J'imagine qu'il est entrain de se lasser de ce comportement ridicule que j'adopte, je sens pourtant ses bras venir se poser contre moi. Je ressemble à une enfant qui ose à peine respirer tant je suis tétanisée par ce qui va arriver. Il m'embrasse sur le haut de ma tête, employant de nouveau la parole pour s'exprimer. " C'est pour toi que je fais ça.. Tu l'sais..? " Mon coeur se morfond. Quelle souffrance je nous inflige au final." Je ne veux pas te perdre, mais... Tout est si.. compliqué entre nous.. Joy, Noah.. Et..  Et.. on ne peut pas être de simples amis.. C'est trop fort ce qu'il y a entre nous.. Il y aura toujours ce petit doute..." Je fronce les sourcils, me demandant une fois de plus si cette pseudo amitié dans laquelle on veut de nouveau s'investir aura un sens alors que nous sommes tous les deux dans cette approche ambigüe. Est ce que tout ca aurait un sens finalement de se briser une fois de plus? Est ce qu'il ne valait mieux pas qu'on arrête une bonne fois pour toute de se torturer par la présence de l'autre.

Cette dernière remarque me laisse perplexe. J'essaie de la retourner dans tout les sens, mais il vient de m'indiquer clairement qu'il n'est pas tant mon ami que ça. J’éloigne mon visage de son corps, afin de déceler dans son regard quelque chose qui parviendrait à me faire penser qu'il ne le pense pas, qu'il croit en cette amitié, bien qu'elle risque d'être compliquée. Mais je n'y arrive pas. Et s'il avait raison, si ce doute n'était pas innocent et qu'il resterait présent jusqu'au bout. Et si finalement James n'était pas juste une passade et qu'il était cette personne que je me devais de connaître sur le plan sentimental. Le regard que je lui adresse, et rempli de sentiment différent, je ne sais plus trop quoi penser. Sa main vient se recueillir sur ma joue alors que mon regard ne quitte pas le sien. Je devrais, mais je veux pas, et je ne parviens pas à le faire d'ailleurs, alors que celui-ci adopte cette même attitude. Je me retrouve dans cette même situation que nous avions vécu dans les vestiaires du bar. Je ne réfléchis plus, je sais que ça va m’amenait à ma perte mais je suis incapable de raisonner. Je perds toute notion du temps, j'en oublie que nous sommes bientôt attendu pour nous rendre à cette réception. C'est juste James et moi... Cette proximité désarmante. Je suis irrémédiablement attirée vers lui et j'en oublie tout autour de moi. La lutte que j'ai tenu à mener contre moi même prend fin à cet instant précis. Nos visages se rapprochent dangereusement l'un de l'autre, alors que mon regard se ballade de ses yeux à sa bouche. Il me suit dans cet engouement, se laissant entrainer lui aussi par cette attirance dont nous ne pouvons plus échapper. La distance qui me sépare de lui devient infime, et je me surprends à me glisser sur la pointe des pieds afin de pouvoir savourer cet instant avec toute l'intensité qu'il mérite. Un dernier souffle, que je parviens à lâcher avant de me jeter dans cette tornade qui va bouleverser ma vie. Mes lèvres se détachent l'une l'autre alors qu'elles viennent se glisser doucement sur celles de James. Le baiser reste furtif, malgré qu'il est réel. Comme si je tentais de me prouver par ce dernier que je faisais peut être fausse route. Nous avons été amis si longtemps que tout ça pourrait nous révéler que ce n'est pas ce que nous voulons. Je l'espère, j'espère que je me suis faite des idées sur nous, et qu'au final notre relation est basée uniquement sur l'idéal d'un couple que nous serions jamais, un couple imaginaire sur lequel nous avons fantasmé le temps d'une attirance. Oui, ca serait bien plus simple. Mais c'est tout l'inverse qui se produit. Ce baiser est délicieux, véritablement enivrant, et je me surprend à y mettre bien plus de passion sans avoir trop d'effort à faire. Tout semble si évident alors que ma langue vient caresser avec engouement la sienne. Je ne réponds plus de moi, et lui non plus d'ailleurs. Une chose est sûre, nous ne sommes définitivement pas amis.




 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

Qu’avions nous fait pour en arriver là? Je ne sais pas pourquoi la vie s'acharnait ainsi sur cette relation qui était on ne peut plus fragile avec le temps. C'était déroutant. Ma vie se résumait à une succession d’échec, que ce soit sur le plan professionnel, amical ou même amoureux. Je pensais faire les bons choix, et l'instant d'après je remettais en question chacun d'entre eux. Il est clair que dans toutes ces choses, James est celui qui attire le plus mon attention dernièrement. Jamais je n'aurai pensé le revoir à Miami. Ca avait été dur de le laisser partir quelques années auparavant, mais je m'étais habituée à son absence. Et là, il avait suffit qu'il croise de nouveau mon chemin pour remettre en question ce que je suis et ce que je veux vraiment dans la vie. James m'en avait voulu d'avoir ressentit tant de sentiment pour ce prof, il était aujourd'hui celui qui semait le trouble au plus profond de moi, et il n'en avait même pas la moindre idée. Je ne m'aimais pas ainsi. J'étais confiante, déterminée. J'étais cette femme qui n'avait peur de rien et qui gardait ses distances. Pas avec lui. Il me rendait si vulnérable, si sensible. Je me détestais clairement dans ces circonstances. J'étais en perpétuel conflit dans ma tête, et tout ça m’épuisait considérablement. Où avais-je fauté? Comment étais je parvenue à en arriver là? Si James ne m'avait pas avoué ce qu'il ressentait, nous n'en serions pas là. Je pense que ça avait été l’élément déclencheur, j'avais été forcé de revoir les sentiments que j’éprouvais pour lui. Il m'avait fait revivre des souvenirs ancrés au plus profond de moi, et je suppose que j'étais parvenu à mettre le doigt sur des sentiments que j'avais jusqu'à présent ignoré. J'avais essayé de le sortir de mon esprit, bien sûr que j'avais essayé, de toute mes forces même. En vain. Je pouvais également me convaincre qu'il ne s'agissait que d'une vulgaire pulsion sexuelle, oui, mais comment pouvait t-il en être ainsi alors qu'on se connaissait déjà par coeur. Il avait eu ce rôle d'ami et là, je le voyais autrement. C'était nouveau pour moi, et c'était terrifiant à mes yeux.

Cette chambre d'hôtel est d'ailleurs témoin d'un rapprochement soudain entre nous. Chaque minute qui défile est un véritable supplice, et la tension est de plus en plus palpable entre nous. J'aurai voulu poursuivre sur le chemin de l'indifférence, mais je n'en avais plus la force. Tout ce que je voulais, c'était qu'il me prenne dans ses bras et me rassure sur l'avenir. Je sais que plus rien ne sera comme avant entre nous, je veux cependant entendre de sa bouche que tout ira bien, avec ou sans lui, parce qu'il est le seul que je parviendrai à croire dans cette histoire. Il était tout autant impliqué sur le plan sentimental, et savoir que c'était le cas, ca me poussait encore plus à me tourner vers lui, parce qu'il était le plus apte à comprendre ma souffrance. Bien que cette relation n'avait clairement pu lieu d'être, j'étais déchirée à l'idée de devoir le laisser partir. Je n'avais pas ressentis une telle douleur dans la poitrine depuis si longtemps. Et puis, c'était injuste, en sachant que lui aussi semblait vouloir me garder auprès de lui. Il respectait cependant mon choix alors que je m'enfermais dans ce mutisme béant concernant mes sentiments à son égard. Blottis contre lui, je sentais que je le perdais, et plus le temps passait, plus j'avais du mal à me faire à cette idée. Ca me semblait impossible. Il avait reprit sa place dans mon coeur, il ne pouvait pas me laisser tomber une fois de plus. Je ne pouvais cependant pas jouer la franchise avec lui, parce que tout était déjà si compliqué. Si je m'exprimais concernant mon statut amoureux ou encore sur ce que je ressentais à son égard, je gâcherai tout. Notre amitié et celle que j'entrenais avec Joy au passage. Je savais que l'amitié était quelque chose que je me devais conserver, parce que c'était quelque chose de bien plus solide qu'une relation amoureuse soudaine. Blottie contre lui, je réalise que les dés sont jetés alors qu'il vient clairement d’énumérer les raisons pour lesquelles ça ne marchera pas entre nous, autant sur le plan amical qu'amoureux d'ailleurs. Mon regard perdu sur la vitre qui donne vers l’extérieur, je m'enfonce dans mes pensées. J'ai envie de le retenir. J'ai envie de lui dire à quel point je tiens à lui, et à quel point il est difficile d'être loin de lui. Mais il m'est tout aussi difficile d'être collée contre lui alors que je sais que je prends le risque de vouloir être un peu plus proche de lui à chaque instant. Il me réconforte, bien que ses mots viennent bientôt raisonner dans mon esprit.

Il m'avoue des choses à demi-mots, et je réalise que je compte beaucoup à ses yeux. Sûrement plus que je ne l'imagine. Alors pourquoi moi je ne riposte pas, pourquoi je ne parviens pas à m'ouvrir à lui. Je suis découragée face à tout ça, et touchée à la fois. C'est donc ainsi que notre relation prend fin, on se promet de rester amis et d'aller de l'avant peu importe les sentiments que l'on éprouve. Chacun de nous sait à quel point ca semble impossible, parce que comme il l'a évoqué, il y a désormais cette petite chose entre nous. Je relève mon regard dans le sien, et me retrouve soudainement enivré par ce dernier. J'ai beau y mettre la meilleure des volontés, tout mes sens sont en éveil en sa présence. Il me regarde de cette façon si tendre et intense à la fois, il parvient à me faire comprendre l'importance que je représente pour lui à l'aide de ce regard iy encore de ses gestes. Sa main qui caresse ma joue avec une telle douceur me fait fondre. J'aurai pu le repousser, détourner son regard, échapper à son emprise, mais je n'y arrive plus, et je n'en ai plus envie. Peu importe les conséquences que tout cela va engendrer, je me laisse emporter avec délice vers ce baiser que j'ai déjà manqué une première fois. Tout se fait en douceur, nos visages se rapprochent avec précaution, comme si chacun de nous laissait le temps à l'autre d'arrêter cet élan dangeureux. Il m'attire comme jamais, j'en ai conscience  alors que mon coeur s'emballe à chaque centimètre que je franchis pour approcher mon visage du sien. Mes lèvres viennent finalement attraper les siennes. Plein d'émotion m'envahissent en même temps. Je m'accorde un cours instant pour savoir si ce que je fais est vraiment ce que je veux. J'espère au fond de moi que ce baiser me fera réaliser qu'il ne se passe rien entre nous, et que cette alchimie qui nous défini n'est qu'amical, rien de plus, qu'on a fait fausse route tout ce temps. Ca serait tellement plus simple. Je n'aurai plus à me poser toutes ces questions sur ce que je ressens, à me torturer l'esprit quotidiennement, et je n'aurai pas a perdre Joy. Mais malheureusement, ca ne se passe ainsi. Bien au contraire. Malgré que j'avais éprouvé le temps d'une seconde cette sensation étrange que ce n'était pas sain ce qui se passait, je m'étais laissée finalement porter par le moment. Je me rappelais interirement qu'il s'agissait de James tout de même, ce vieil ami qui n'avait été que ça pendant si longtemps, mais cela me poussait encore plus à prolonger ce moment délicieux entre nous, comme si je l'avais toujours attendu au plus profond de moi. Je pousse ce baiser un peu plus loin, me laissant entraîner dans une vague de sensualité soudaine alors que ma main vient trouver refuge dans le bas de son dos. Tout parait si clair maintenant entre nous. Cette difficulté à rester amis en toute situation résumait de ce désir que l'on pouvait éprouver l'un pour l'autre. Je venais de mettre définitivement fin à cette amitié d'ailleurs, mais je m'en fichais, j'avais ce que je voulais alors que mes lèvres s'emparaient des siennes avec agilité et envie. Je me détache finalement de celles-ci ouvrant mes yeux au fur afin de m'assurer de ce que tout ca vient de me procurer comme sensation. C'était explosif, et je n'aurai jamais imaginé éprouver autant de désir pour lui, mais c'était le cas et je ne pouvais rien y changer, plus maintenant. Je guette son regard dans le silence complet alors que mon pouls s'est subitement accéléré face à cette montée soudaine d'adrénaline. Je ne parviens pas à sortir le moindre mot, parce que je réalise seulement maintenant ce qui s'est passé. James s'en charge alors qu'il repousse mes cheveux en arrière." A quoi ça rime tout ça ? ". J'hôche négativement de la tête, incapable de lui répondre. Mes mains se trouvent toujours posé à hauteur de ses reins, comme si je l'empêchais de partir par ce geste. "J'en sais rien" lançais-je alors que mes sourcils se froncent pour tenter d'y songer moi aussi. Que dois-je lui répondre à ça? Je sais pas, ce que je sais c'est que je me dois de le faire rapidement si j'veux me prononcer sur le sujet. "Comment ca se fait que ce soit si naturel entre nous? "En référence à ce statut de pseudo amitié qu'on s'était imposé tout ce temps.  "James...".Je me supplie d'arrêter ce qui va suivre. "Ne me laisse pas cette fois... Ne m'abandonne pas, parce que je supporterai pas de te perdre une fois de plus". C'était pas une promesse de former un couple, non, c'était bien trop compliqué, c'était juste un besoin de lui faire savoir que je ne comptais pas me taire cette fois. Il ne m'échapperait pas, pas cette fois. Je n'avais pas eu la force de le retenir à l'aéroport, cette fois j'étais prête à le faire, même si le prix à payer semblait conséquent. Je détourne le regard, me pinçant les lèvres. Je vais trop loin, mais c'est déjà trop tard de toute façon. "J'ai essayé de te sortir dans mon esprit, vraiment... mais j'y arrive pas " lâchais-je avec un faible sourire sur les lèvres."J'ai essayé de me dire que ces sentiments que j'éprouvais pour toi n'avaient pas lieux d'être, que toutes mes réactions démesurées étaient dû à mon fort tempérament, mais j'étais dans le faux..." Son regard me trouble. Je suis entrain de faire une déclaration d'amour à l'un des plus vieux amis, comment ne pas être déboussolée. C'était pas moi ca non plus. "Alors peut être que ca va passer, que j'vais finir par oublier ce qui se passe entre nous, mais si j'y arrive pas?" Comme si lui était capable de me conseiller sur le sujet, alors qu'il vivait certainement la même chose.