promenons-nous dans les bois pendant que le loup n'y est pas.

Ça allait sérieusement m’apprendre à vouloir tout faire en mon pouvoir pour ramasser de l’argent. Je vivais suffisamment pour arriver à tout payer mais ce qui était arrivé avec ma mère me faisait continuellement peur. Comme si j’avais toujours peur de manquer quoi que ce soit quitte à me retrouver dans des situations complètement dingue comme présentement. Si on m’avait dit avant de me faire entrer dans ce petit tuyau et projeter dans une arène que j’allais devoir tuer plusieurs personnes et survivre du mieux que je le pouvais pour obtenir le million de dollars qu’on m’avait promis, jamais je n’aurais accepté. Maintenant, il était trop tard. J’avais le cœur qui s’affolait en attendant le décompte. TROIS, DEUX UN. Un gros BOOM, comme un coup de canon résonna. Je me mis à courir comme tout le monde, certains prenaient des directions complètement différentes. Je n’avais pas pensé à une stratégie, je faisais que courir sans arrêt, jusqu’à ce que je sois épuisée probablement. Je en m’étais pa risqué à me rendre jusqu’à cette corne d’abandon dance où il était possible d’avoir de la nourriture et des armes puisque je savais bien que tout le monde allait s’y rendre. Eh non, je n’étais pas du genre courageuse, même que j’étais une grosse peureuse. Pas très avantageux pour gagner d’après moi.

Je compris que la chance m’avait souris lorsque je trouvai un fusil au sol. Probablement quelqu’un qui l’avait échappé. J’ignorais s’il était fonctionnel mais je l’enfonçai dans la poche arrière de mon jeans avant d pénétrer dans la forêt. Je m’arrêtai au bout de quelques minutes, complètement épuisée. Je n’avais pas le meilleur des cardio en ville. Accoté contre un arbre à courir après ma respiration, je restai attentive aux bruits qui m’entouraient. Pour le moment, je n’entendais que des oiseaux chanter. Je sortis donc mon arme pour l’analyser un peu. Je n’avais jamais tenu d’arme à feu dans mes mains de ma vie. Comment est-ce que ça fonctionnait? On voyait souvent les gens s’en servir dans les films mais c’était une toute autre chose de l’avoir pour soi. Je parvins à l’ouvrir pour constater qu’il était pleinement chargé. Je n’avais pas énormément de balles, je devais donc être stratégique dans mon utilisation. Ça, c’était si j’arrivais à correctement viser ma cible. Cela étant dit, seule l’éventualité de blesser quelqu’un ne me plaisait pas mais je devais me dire que si je voulais survivre, gagner et revoir les gens que j’aime, je n’avais pas le choix.

Perdue dans mon analyse de mon moyen de défense, je sursautai en entendant des branches se casser derrière moi. Je fis volte-face, un bon 180 degré, le fusil au bout de mes bras, sans réfléchir, je tirai. Naturellement, je manquai ma cible avant de constater que je connaissais bien le jeune homme devant moi. « MERDE… LÉO???? » Il n’était pas blessé mais disons que ça ne l’avais pas plu que je l’attaque ainsi. Je me montrai un peu méfiante devant lui, je n’osais pas m’approcher, tenant toujours fermement mon pistolet.

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Je n'avais peur de rien : tout le monde le sait. Au final, je pense que même sans argent à la clef, j'aurais fais ce jeu. Mais bon, le fric du bout du tunnel m'intéressait vachement, quand même. Je savais que j'étais largement capable de mettre à ras toutes ces crapules qui ne bougent pas en ce moment même, attendant le coup de canon qui annonce le début des jeux. J'ai toujours su m'en sortir seul dans la vie, et même s'il faudrait me débarrasser de certaines personnes, je le ferais sans scrupules. Je suis fais pour être ici, j'ai l'impression. Au fameux coup de canon je cours vers un coin de la forêt où j'avais repéré un arbre qui donne de bons fruits. Je pourrais en garder pour plus tard, et puis ces idiots ne remarqueront même pas que c'est comestible. J'y courais donc, prenant le nécessaire pour que personne ne puisse passer derrière moi. J'en prends beaucoup oui car j'ai une stratégie : faire des alliances. Cela marche toujours, et surtout avec moi. j'achète la confiance des gens pour après bien me retourner contre eux et lancer le bouquet final. Je sais que n'importe lequel d'entre eux, je l'aurais.

Je continue ma course un peu à l'aveugle, en me disant que je tomberais bien sur quelqu'un. Sur le chemin, je trouvais un fouet que je ramassais. Bon ça ne pouvait pas tuer quelqu'un comme ça mais en le détournant, c'était possible. C'était très élastique et pourrait crever un oeil, ou servir pour poser un piège. Je le prenais en pensant à toutes les façons de le "recycler" pour qu'il soit super efficace et là je tombais sur la silhouette d'Alexie de dos. Je m'approchais, faisant exprès de faire craquer des branches et elle se retourna avec un fusil en main. Je fis les gros yeux et elle tira à l'aveugle avant de me reconnaître. « mais putin mais t'es malade! maintenant viens qu'on s'éloigne le bruit va sûrement attirer quelqu'un » dis-je prenant son bras et je courais plus loin avec elle. Il y avait un buisson parfait pour se cacher, je l'y emmenais où nous serions à peu près à l'abri, enfin si elle ne se mettait pas à refaire du bruit, et à crier. « je pense qu'on a oublié de te mentionner le mot discrétion. les fusils c'est pas le tiptop pour ça ni crier. ou alors faut être efficace, va falloir apprendre les deux. » lui dis-je lui lâchant un petit sourire amusé maintenant que nous étions à l’abri. « qu'est-ce qui t'a fait penser que tu avais les épaules pour un truc pareil? besoin d'argent? » lui soufflais-je alors regardant encore si personne n'arrivait. « reste la » soufflais-je sortant. J'allais mettre en pointes quelques morceaux de bois sur le sol près de là, puis je revenais sans le moindre bruit. « tu vois là quelqu'un arrive je lui envoie un élastique de mon fouet dans les jambes il tombe tête la première.. sur les piques de bois, dead. compris le système? » lui dis-je. Je doutais qu'elle ait des idées pareilles à l'avenir de toute façon.

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C’était toute une surprise de tomber sur Léo comme ça, alors que j’étais en train d’essayer de comprendre comment mon pistolet fonctionnait. Et dire que si je n’avais pas été une nulle dans le domaine, il serait mort au sol présentement. Je n’avais pas pu faire autrement que de lâcher un cri avant de me faire réprimander et tirer par le bras plus loin. Sans vraiment réaliser ce qui se passait, je me retrouvai dans un buisson en compagnie du jeune homme que j’avais déjà fréquenté autrefois, ça faisait déjà bien longtemps de ça maintenant. Lorsque Léo me questionna à propos de ma motivation à venir ici, je levai les yeux en l’air, il me sous-estimait vraiment et en même temps, il avait probablement raison de le faire. Je regardai ce dernier sortir de notre abri pour aller arranger quelques morceaux de bois et revenir vers moi pour m’expliquer son petit plan.  « J’ai compris, je suis pas stupide. Je trouve ça néanmoins barbare comme système. »  

Voir des gens se faire poignarder et mourir devant nous!!! Je ne voulais pas voir ça donc si Léo voulait fonctionner ainsi, tant mieux pour lui, j’allais me contenter de garder les yeux fermés. Ce dernier semblait un peu énervé par mon comportement de poule mouillée mais est-ce que je pouvais réellement faire autrement?  Je voulais me défendre un peu concernant tout ça. « Je savais pas que je devais tuer des gens Léo, on m’a rien dit de ça et je ne sais pas comment je serai en mesure de le faire!!! » J’étais pas un monstre, je ne voulais pas blesser les autres du moins, dans le mesure où je continuais à me dire qu’il devait bien y avoir une autre solution. En même temps, je ne savais pas contre qui j’allais avoir affaire. Possiblement des machines à tuer prêt à tout pour arriver à leurs fins. J’étais peut-être la seule à qui on n’avait pas informé des règles avant de me lancer dans l’arène. Je venais de croiser Léo, est-ce que j’allais croiser d’autres personnes que je connaissais aussi? Ma sœur? Ma cousine? Nathaniel? Je ne voulais pas même pas m’imaginer ni même penser qu’ils pourraient également se retrouver dans cet enfer. Un petit silence s’installa entre nous, je tenais toujours fermement mon fusil dans ma main. « Tu savais toi… et ça te dérange pas, c’est ça? » Je le regardai attentivement dans les yeux avant de faire quelques pas vers l’arrière, il n’avait pas besoin de me répondre quoi que ce soit : j’avais bien compris qu’il était réellement prêt à tout, même à tuer de pauvres innocents. « Comment est-ce que je peux te faire confiance? Qu’est-ce qui me fait dire que tu ne tenteras pas de me lancer moi aussi la tête première sur ces piquets de bois? »

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Je tombais sur Alexie et je décidais de ne pas m'en prendre à elle. Déjà parce qu'elle était quelqu'un que j'appréciais mais aussi parce qu'elle était une cible bien trop facile - vu son tir complètement manqué quand elle m'avait entendu derrière elle. Bon, j'étais bien content qu'elle m'ait raté, j'avoue. Mais bon du coup, elle avait fait du bruit et j'étais autant en danger qu'elle. Je la tirais pour qu'elle court dans un endroit caché, un buisson que je trouvais plus loin. Je lui faisais le signe chut pour vérifier qu'il n'y avait personne aux environs puis je montais un piège en lui expliquant. Elle râla, trouvant ça barbare. Je levais les yeux au ciel. « ah parce que tu crois que les autres sont pas barbares? Faut te faire une raison ma petite. » lui dis-je alors ahuri. « si c'est pour avoir une mentalité pareille, je pense qu'on ferait mieux de faire à part. Je ne peux pas rester avec quelqu'un qui croit qu'en tirant partout avec son fusil elle va survivre. » lui dis-je alors.

Elle me dit qu'elle n'était pas au courant qu'elle allait devoir se débarrasser de gens. Je levais les yeux au ciel. Je revenais dans la cachette, m'asseyant genoux contre mon torse. Il fallait que je retrouve Mackenzie, je jurais qu'elle m'avait suivi dans ce bordel et par contre elle, il ne pouvait rien lui arriver, je me le refusais. « ah donc toi tu acceptes de te lancer dans un truc sans avoir de conditions? Faudrait lire les modes d'emploi parfois.. » lui lançais-je, exaspéré. Je continuais à réfléchir, et imaginer Mackenzie se prendre dans un piège d'un mec aussi tordu que moi m'était impossible. Alexie me sortait de mes pensées, me demandant si moi je savais. « je savais que tout était possible, je m'étais préparé à n'importe quoi. » répondis-je sèchement. Elle me saoulait à faire sa naïve là. Elle me regardait droit dans les yeux avant de reculer. Elle se méfiait. « Eh bien peut-être que tu as raison. Mais je pense que je l'aurais déjà fais. Et je ne t'aurais pas montré comment faire. Mais franchement si tu veux faire bande à part ça me va très bien, j'espère juste que j'aurais pas à te refaire face après, parce que je n'aurais pas le choix si c'est le cas. » lui avouais-je très sincèrement. Nous étions dans une situation où de toute façon, il fallait bien être clair. Mais bon, le fait de savoir manipuler et mentir m'aidait pas mal. Je me relevais, la regardant. « du coup c'est un au revoir je suppose? » demandais-je avant de tourner la tête, de me baisser d'un coup de prendre Alexie dans mes bras pour mettre ma main sur sa bouche. Quelqu'un arrivait. Je ne connaissais pas la personne. Mais il ou elle avait une bonne arme. Je ne savais pas s'il savait s'en servir, mais il nous avait sûrement entendu. J'attendais longtemps avant de me séparer à nouveau d'Alexie. « débrouilles toi, maintenant. » lui dis-je faisant alors quelque pas silencieux en dehors de la cachette. La nuit tomba d'un seul coup.

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Léo ne se gêna pas une seconde pour me faire comprendre que je n’avais pas la bonne mentalité pour être dans l’arène. C’était probablement le déni qui me faisait penser qu’on pouvait bien s’arranger autrement que en tuant  les autres et pourtant, ce dernier me disait que les personnes présentes dans l’arène étaient tout aussi barbares. Il en avait croisé? Il était au courant? Je ne répondis pas rien à sa petite morale parce que dans le fond, je me disais qu’il devait peut-être avoir raison. Ça ne m’empêchait pas de le craindre. Je connaissais Léo, ce n’était pas un vrai petit cœur qui faisait les choses par bonté et pourtant, il faisait genre qu’il voulait m’aider alors que dans le fond, je n’étais pas stupide, je savais très bien qu’on n’allait pas s’en sortir tous les deux vivants. « Arrête de me parler comme si j’étais la pire des connes!!!!  J’essaye juste d’analyser la situation. J’ai posé des questions, on voulait rien me dire donc excuse-moi de tenter de comprendre les choses, je veux m’en sortir autant que toi contrairement à ce que tu peux penser. » dis-je en le regardant avec de gros yeux.

Le jeune homme voulait savoir ensuite s’il s’agissait d’un au revoir. Je restai dans mon coin en en disant rien avant d’entendre des bruits de pas, pas très loin d’où nous étions. Léo s’approcha donc de moi rapidement pour se pencher et m’entrainer avec lui, posant sa main sur ma bouche. J’avais le cœur qui s’était affolé l’espace d’un instant mais je restai immobile les yeux fermés en espérant qu’on ne se fasse pas prendre. Au bout d’un moment, nous fûmes plongés dans le calme de la forêt une fois de plus. Léo se leva pour sortir de la cachette, je le regardai s’éloigner en me disant de me débrouiller maintenant. « Léo, attends-moi. » déclarais-je finalement en sortant à mon tour de la cachette.

J’eus à peine le temps de faire quelques pas vers l’avant que je fus stopper par un grognement qui sortait de nulle part. Nous eûmes à peine le temps d’essayer de voir d’où venait le bruit qu’un animal ressemblant étrangement à un coyote ou un loup sauta directement sur Léo. Prise de panique, je ne réfléchissais pas une seule seconde, je levai mon arme en direction de la scène et c’est d’une main tremblante que je tirai trois coups dans cette direction. J’étais loin d’être une grande tireuse d’élite mais je réussi à atteindre la cible qui s’écrasa au sol. Je m’étais approchée de Léo qui se relevai difficilement, j’étais en grande panique et étrangement soulagée de le voir en état de marcher. « Ça va? » Il avait une plaie assez importante au niveau de son avant-bras dû des griffes ou des dents, c’était difficile à dire à travers ses vêtements. « Viens, on bouge d’ici. » Les coups de feu allaient probablement attirer l’ennemi. Je regardai le jeune homme pour m’assurer que ça allait, tout semblait sous contrôle, on avait été chanceux pour la peine.  J’ignorais ce que ce dernier préparait pour la suite mais je me disais que j’étais mieux avec lui pour le moment que seule avec moi-même. Je savais bien que ce n’était qu’éphémère et j’allais devoir l’abandonner éventuellement si je ne voulais pas qu’il finisse par me tuer mais j’avais encore le temps de penser à tout ça en attendant, j’allais me prêter au jeu comme il se le devait et profiter de cette alliance pendant le temps qu’elle allait durer.

À SUIVRE.

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