"Chacun de nous a un ange, un gardien qui veille sur nous. On ne sait pas quelle forme ils vont prendre. Un jour c'est un vieillard, le lendemain une petite fille. Mais les apparences sont trompeuses. Ils peuvent être aussi féroces que des dragons. Pourtant, ils ne sont pas là pour se battre à notre place. Mais pour chuchoter depuis les feux de la rampe, pour nous rappeler que c'est nous, chacun de nous, qui détenons le pouvoir dans les mondes que nous créons." « - J'te le fais pas dire cocotte. » S'exclama une jeune femme affalée sur son canapé, un pot de crème glacée aux oréos devant sa télé HD. Elle venait de regarder le film « Sucker Punch », son film préféré. Ses cheveux étaient d'un noir de jais, attachés en un chinions mal fait et ses yeux d'un bleu azur semblaient fatigués. Il fallait dire que ce film avait une petite philosophie qui lui allait comme un gant. Pandore s'était créer un monde à elle, une sorte de bulle protectrice avec son look déjanté et ses nombreuses perruques.

Née à Puerto Vallarta, au Mexique, ses parents étaient trop pauvres pour élever la petite fille, elle fut donc adoptée par un couple habitant à Miami. C'est alors que Pandore fut élevée par Mr et Mme Madden. Elle fut heureuse dans cette famille. Elle avait un frère et une sœur et elle s'y était toujours très bien entendue. Douée à l'école, ayant de bonnes notes mais un comportement trop bagarreur, elle fut forcée de changer d'écoles assez souvent. A ses onze ans, une endométriose lacrymale se fit connaître. Cette pathologie rare mais inoffensive faisait que Pandore se mettait à pleurer et cracher du sang, saigner du nez sans raisons. Les médecins n'ayant pas plus d'informations ne put que dire que durant les crises, Pandore devait se rendre à l’hôpital pour lutter contre la douleur puis essayer de gérer seule en grandissant. Oui car pendant ces crises, la douleur est forte là où le sang coule. Yeux, gorge et nez en feu. Pandore finit par apprendre à vivre avec bien que son entrée au collège fut compliquée. Faire comprendre aux gens une maladie rare, un sur trois comprendra. Pandore faisait peur aux autres élèves - du moins, ceux qui l'avaient vu en crise - donc toute sa classe. La jeune femme soufra beaucoup de cette période où elle ne parvenait pas à se faire des amis. A son entrée au lycée, ayant ras le bol des regards des autres, elle se mit à adopter un style gothique coloré. Sa devise étant : « - Au moins, ils me regarderons pour une bonne raison ! » et c'est cela qui aida énormément Pandore à s'accepter.

« - Ah tiens, Pan' ! T'es encore là ? Je vais finir par te donner une carte de fidélité ! » Rit un barman en voyant Pandore arriver dans son bar préféré où elle se rendait à la fin des cours du lycée. « - Sur qui tu testerais tes nouveaux cocktails, si j'étais pas là ? J'te manquerais ! ». Pandore s'entendait toujours très bien avec les gens qu'elle rencontrait. Amicale de nature, il n'était pas rare de la voir discuter avec une vieille dame à un arrêt de bus de tout et de rien ou bien de s'asseoir près d'un SDF en lui donnant son sandwich du midi et refaire le monde avec lui. « - Tiens, essaie celui ci. Je l'ai appelé « Le Pan d'Or » ! » Dit le barman en donnant une coupe à sa cliente favorite ce qui amusa la jeune femme. Elle le goûta et apprécia le goût pétillant et légèrement épicé. Cet homme avait réussit à cerner le caractère de Pandore en une boisson. Elle en resta bouche bée. « -Mets-le en vente ! ». Le barman rit puis Pandore se retourna  sur son tabouret pour observer les gens boire. Il y avait une mère de famille au chômage qui vivait mal son divorce. Une bande de garçons faisant partit de la FAC qui venaient draguer et fêter leurs conneries. Un ivrogne qui se mettait dans un état pitoyable après avoir cédé à sa première addiction qu'était le casino. Et quelques nouvelles personnes. Au bout d'une bonne heure, elle rentra chez ses parents puis se mit à peindre dans sa chambre.

Pandore entra en FAC de médecine, cependant à cause de sa maladie, elle fut recalée. Cela était trop risqué pour ses futurs patients. Mais elle ne baissa pas les bras, c'est en persévérant qu'elle trouva un spécialiste qui lui assura que sa maladie n'était pas contagieuse. Pandore travaille aujourd'hui à l'hopital, aux urgences et à mi temps barman.

Si aujourd'hui Pandore paraît sûre d'elle, sa maladie reste un problème agissant sur son psychisme. Elle en souffre mais fait tout pour vivre bien. Pandore est une grande râleuse, une susceptible, une possessive. Elle est bruyante, elle mange tout le temps et elle chante et danse avec son casque sur les oreilles dans les transports en communs, mais c'est pour ça qu'on l'aime !