*deux jours plus tôt*
Mackenzie me manquait beaucoup. On ne se voit pas beaucoup avec ses études et en général je m'y fais bien. Mais ces derniers jours, on s'envoyait pas mal de sms où elle m'avouait que je lui manquais aussi, qu'elle avait hâte de me voir. Du coup, j'avais préparé une petite surprise et j'étais venu me cacher près d'un arbre à la sortie de son université pour la prendre de surprise. Je savais qu'elle ne finissait pas tard et que je pourrais la kidnapper une ou deux heures, juste pour la voir. Ces derniers jours, j'avais vécu pas mal de choses un peu fortes et j'avais vraiment besoin d'elle. C'était un peu comme si elle était la dernière chose qui pouvait me maintenir en équilibre. Sky était à l'hôpital, ma soeur aussi. Il ne me restait que Mackenzie avec qui je pouvais passer des moments "normaux" sans trop de problèmes dirons-nous. Pourtant ces derniers jours, j'avais remarqué qu'elle faisait parfois de drôles de choses, de drôles de têtes. Elle avait par exemple tenté des choses.. physiques, alors qu'elle n'était pas du tout à l'aise et je le savais que trop bien, j'avais dû l'arrêter. Elle disait et pensait des choses étranges comme ce jour où elle était venu me demander si je voulais mettre un terme à notre relation. Pourtant, elle mettait ça simplement sur le compte de son manque de moi et autres choses qui m'avaient jusque là convaincu rapidement. Je me disais qu'elle me le dirait, s'il y avait vraiment quelque chose. Mais caché derrière cet arbre, je fronçais les sourcils en voyant Mackenzie sortir. Elle était suivi par deux personnes qui semblaient la.. la menacer. Elle semblait pas à l'aise du tout, ils avaient des airs à lui dire des choses pas sympas, ce n'étaient définitivement pas des amis. Serait-ce donc ça? Au moment même, j'avais des flashs de tous les moments où j'avais insisté pour demander si ça allait. Et si c'était ça? Et si elle se faisait menacer à la fac? Je ne pouvais pas rester là sans rien faire. Je restais caché, la laissant prendre la route, j'avais cru voir des larmes sur ses joues. J'étais hors de moi, tout à coup. Mon téléphone en main, j'appelais un pote qui savait hacker les téléphones pour lui demander de le faire avec celui de Mackenzie à distance. Il m'envoyait une copie de ce qu'il avait trouvé dans la minute. Je ne mis pas longtemps à lire que j'avais compris. Je levais la tête vers Mackenzie, qui marchait très rapidement, son livre contre elle, vers chez elle. Puis je me retournais vers les deux personnes en question et fit mon premier pas vers eux.

*au présent*

J'avais dis à Mackenzie de me rejoindre chez moi. Cela faisait deux ou trois jours que j'avais vu ce que j'avais vu, et à ce que je sache, Mackenzie n'avait plus vécu d'épisodes pareils depuis. Elle ne devait pas comprendre comment tout à coup tout s'était arrêté, mais elle allait vite le savoir. Même si j'étais blessé et énervé de l'avoir su comme je l'avais su, je lui avais préparé à manger à la maison. J'étais énervé contre elle de ne rien m'avoir dit, de m'avoir menti sur les raisons de son mal être, de ne pas m'avoir laissé la protéger dès la première minute où ces personnes avaient commencé à se moquer d'elle jours après jours, à la descendre. Maintenant il faisait bien basse mine, parce que j'avais pris les choses en main. Mais c'était parce que je l'avais vu par hasard. A la base, je voulais lui organiser une fête, j'en avais parlé à son amie Elizabeth mais j'avais reporté auprès d'elle, après avoir vu tout ça. Evidemment que j'aimais profondément Mackenzie, mais je voulais une explication. Après tout, je pensais lui avoir toujours fit comprendre que j'étais là pour ce genre de choses. Elle est facilement ciblée, ma petite amie, parce qu'elle est frêle, sensible, naïve. J'étais même sûre que tout ce que disaient ces gars-là, elle se les était mis dans la tête. Enfin, je jouais d'abord carte blanche, afin de voir si elle allait m'en parler quand même, une espèce de dernière chance. Quand elle toqua, j'ouvris et je m'efforçais d'agir normalement. « Coucou petit ange, rentre » dis-je l'embrassant sur le front, allant vers la cuisine une fois qu'elle était rentré. « alors ta journée? » demandais-je allant éteindre le feu sous une de mes poêles, la laissant s'installer. Puis je revins vers elle, debout alors qu'elle était assise au bar américain, caressant sa joue. « tu m'avais manqué » lui soufflais-je alors, sans sourires mais plutôt une grande sincérité.

Je pris ma bouteille d'eau et avala un de mes cachets rapidement. Je sorti ma tête de mon casier en respirant bien fort deux-trois fois. La journée ne faisait que commencer et j'étais déjà terrifiée. Hier, ça c'était bien passé. Faut dire, je n'avais eu qu'un cours donc c'était moins propice à ce qu'on m'embête. Je claqua la petite porte et me retourna, fixant tout droit le sol. J'essayais de ne pas regarder personne dans les yeux, surtout lorsque je traversais le couloir. Ce fichu couloir. La semaine dernière, on m'avait coincé contre la porte d'une classe pour me souffler des insultes au visage et me cracher dessus. C'est aussi dans ce couloir qu'on m'a bousculé de nombreuses fois et qu'on a lancer mes cahiers par terre. Qu'on m'a insulté. Je ne comprenais pas que les professeurs ne fassent rien. Ils ne devaient pas voir. Sinon... Ils ne les laisseraient pas me faire subir ça. Je traversa donc ce couloir mais... Rien. Pas une insulte, à peine un regard de travers. Étais-ce vraiment fini? Ils étaient passés à autre chose? Je pourrais cesser de mentir à Léo qui me demandait toujours comment j'allais. Je pourrais juste oublier tout ça. La simple raison pour laquelle je n'en avais pas parlé à mon petit-ami était que je me sentais très nulle. Je ne voulais pas qu'il sorte avec une petite amie débile, incapable d'avoir des amis. Je voulais qu'il soit fier et content de moi. Je connaissais aussi son côté impulsif et il ne laisserait pas la situation couler. Il en ferait tout un plat, bien plus gros que ce que c'était réellement.

Une fois ma journée passé, je lui envoya un SMS en disant que j'étais en route et qu'il me manquait. J'avais hâte de le voir, c'était toujours le cas. La dernière fois, on avait faillit franchir le pas. Le laisser de la sorte, c'était terrible. Je ne voulais pas qu'il pense que je ne voulais pas de lui cette façon. C'était juste difficile et j'étais terrifiée. Ça allait probablement finir par se placer. Je repassa dans ce couloir, je guettais le moindre mouvement, mais toujours rien. Je soupira de soulagement et alla déposer mes trucs dans ma case avant de marcher jusqu'à chez Léo. Ce n'était pas trop loin, mais une petite marche de santé tout de même. Je mis une vingtaine de minutes à me rendre, puis toqua doucement, me sentant plus légère maintenant que je n'avais pas été insultée aujourd'hui. Je fis un beau sourire à mon petit-ami lorsqu'il ouvrit la porte et me salua. « Coucou toi. » lui répondis-je. Je fermai les yeux sous son baiser et entra directement à la cuisine, déposant mes choses sur un tabouret. Je m'installa sur l'autre à côté et regarda Léo marcher vers moi. « Bien.. Très bien même. » lui dis-je en fronçant d'abord des sourcils puis en souriant. « Et la tienne? » demandai-je. Je me demandais parfois ce qu'il pouvait faire de ses journées. Ça devait être un peu long. Il s'approcha pour caresser ma joue et j'étira mon cou vers lui pour lui voler un petit baiser sur la bouche. « Toi aussi. Je suis contente de te voir enfin. » déclarai-je. « Liam voulait qu'on mange ensemble ce soir, mais je lui ai dit Non! Ce soir, c'est mon soir avec Léo! » dis-je en imitant le ton que j'avais pris et en pointant du doigt le vide, comme si Liam était vraiment là. Je lui fis un petit sourire niais et me leva du tabouret pour aller zieuter le poêle. « Ça sent bon, tu as fait quoi? » demandai-je. Je me sentais définitivement plus légère, je m'en faisais moins. Mais Léo lui, semblait suspicieux. Comme s'il m'observait attentivement. Je me tourna vers lui. « Hum, tout va bien? » demandai-je doucement.

Dès que j'avais compris pourquoi elle était étrange depuis certains jours, j'avais tout fais pour qu'elle ne subisse plus ça. Je m'étais débrouillé pour la protéger, comme j'avais promis que je ferais. Je suis terriblement amoureux d'elle, et je savais pertinemment que quelque chose n'allait pas. Quoi que je fasse, elle ne voulait pas me le dire, prétextant que c'était parce qu'elle avait manqué de moi, entre autres choses. Elle ne m'avait jamais dis que des personnes la martyrisaient limite à la fac, qu'on se moquait d'elle, qu'on la rabaissait. Mackenzie est une jeune femme naïve, facile à victimiser. Mais selon moi, j'étais là pour contre-balancer ça, la protéger, que personne ne puisse l'approcher malgré tout ça. Je suis son petit ami, je suis fais pour ça, non? Apparemment, ce n'était pas sa façon de voir les choses, puisqu'il avait fallu que je tombe visuellement sur un moment où ça lui arrivait pour comprendre, et pas sur une de ses confessions.

Ce soir, j'avais décidé de lui en parler. Cela faisait trois jours que j'avais débarassé la vie de Mackenzie de ces idiots. J'étais sûr qu'elle irait mieux dès ce soir, d'ailleurs. je savais que toutes les raisons pour lesquelles j'étais persuadé avant ça que quelque chose n'allait pas allaient disparaître. A peine j'avais ouvert la porte que je découvrais en effet que j'avais raison. Elle avait l'air moins tendue, plus à l'aise, plus souriante. Une coïncidence? Je ne pense pas. « J'ai passé une bonne journée » lui répondis-je alors, dans la cuisine. Je touillais dans mes légumes alors qu'elle vint mettre ses sales pattes ici. « Et on touche pas! tu verras bien ce que c'est quand ce sera dans ton assiette. » lui dis-je alors me tournant vers elle avec un petit sourire. Même si je lui en voulais en ce moment même, elle ne pouvait pas s'empêcher de me faire sourire. « J'espère bien que tu avais réservé ta soirée, tout de même. » lui dis-je ensuite sur ce qu'elle avait dis précédemment à propos de son frère. Puis, alors que je la regardais un peu interrogatif, elle me le fit remarquer. Tout de suite, j'eu un flash de toutes les fois où elle m'avait dit que ça allait alors que non, et de ce jour où j'avais vu la raison de ses maux. « Si je te dis oui tu vas me croire? » lui répondis-je alors, un peu suspect. Je ne pouvais pas être méchant ou distant avec elle, j'avais pas la force à ça. Je m'approchais d'elle, posant ma main sur sa joue. « Est-ce que tu sais que tu es tout ce que j'ai de "stable" en ce moment? Ma soeur est en rééducation, mon autre soeur fait une rechute et n'en sort pas vraiment... et pourtant.. » dis-je la regardant d'un oeil à l'autre, comme si je voulais qu'elle dise quelque chose qu'elle ne dira pas de toute façon. Je me mordais la lèvre inférieure avant de dire ce que j'allais dire et qui me brûlait la langue. « Pourtant tu ne m'as rien dis. Tu pensais vraiment pouvoir me laisser avec des mais si ça va c'est juste que patati patata... alors que je savais pertinemment que tu me cachais quelque chose..? » soufflais-je alors le moins méchamment possible. Je ne voulais pas qu'elle croit autre chose que ce que je voulais dire, comme la fois où elle pensait que je voulais la quitter. Là, j'étais juste affreusement heurté par le fait qu'elle m'ait caché une chose pareille et qu'elle ait décidé d'elle-même de se cacher seule à supporter des coups et des mots qu'elle ne méritait pas. « Ils ont arrêtés, n'est-ce pas? C'est pour ça que tu es plus légère tout à coup.. et tu t'es pas demandé comment ça se faisait? » demandais-je, toujours la main sur sa joue pour finir mon geste en caresse, me reculer très peu et lever les bras vers le ciel comme pour me montrer. « Oui, c'est moi qui ait fait stopper tout ça. Et pas après que tu me l'aies dis, non. Après que j'ai voulu venir te chercher à la fac par surprise et que j'ai tout vu. » lui apprenais-je alors revenant près d'elle. Je gardais cette proximité pour ne pas qu'elle se sente agressée, je savais que j'avais ces airs là parfois sans le vouloir et je ne voulais surtout pas la perdre, malgré qu'elle m'avait blessé. « Est-ce que tu imagines ce que j'ai ressenti quand j'ai vu ça? Que tu restais seule à souffrir à cause de ces idiots de première qui se croient supérieur à toi alors qu'ils ne t'arrivent même pas à la cheville? J'ai eu mal Mackenzie.. mal que tu ne m'aies rien dis, que tu m'aies menti parce que je savais que quelque chose n'allait pas, que tu ne m'aies pas laissé te protéger alors qu'en cinq minutes c'était réglé, que tu ne m'aies pas laissé te protéger alors que j'ai l'impression que tout me passe entre les doigts ces temps-ci et que te voir ne rien me dire c'était.. comme si tu ne me faisais pas confiance ou.. je ne sais pas. Ça m'a fait mal. » lui soufflais-je reposant ma main sur sa joue, les larmes un peu montantes. « Tu es tout ce que j'ai, Mackenzie. Si tu veux entendre que ces cons sont des ordures, qu'ils s'en prennent à toi parce que c'est facile, parce que tu es sensible et que c'est ça qui fait que tu es admirable, que tu es toi, que tu es la personne de qui se méfier ils sont jaloux Mackenzie tu te rends pas compte de qui tu es! Je sais tout ce qu'ils ont pu te dire et tu es tout l'inverse! Si seulement tu pouvais avoir mes yeux pour te voir.. Tu es intelligente, tu es drôle, tu es adorable, tu as cette façon unique de voir le monde, tu es belle mais belle comme un ange tombé du ciel et sans rien faire, tu es belle parce que c'est comme ça que tu es, tu as un rire à faire tomber un moustique amoureux.. enfin tu.. » je levais les yeux au ciel pour retenir les larmes qui se faisaient apparaître passant le dos de la main sous mon nez avant de revenir sur elle « tu n'aurais pas dû cacher à ton petit-ami qu'on te faisait du mal.. je t'aime Mackenzie et tu peux même pas imaginer ce que ça me fait à moi quand toi tu ne vas pas bien.. alors en plus me cacher ça et continuer à le subir toute seule dans ton coin.. je ne veux plus jamais que tu me fasses ça Mackenzie, plus jamais. ça doit être la seule chose de bien que je t'apporte, ma protection et ma force, alors laisse moi faire.. » lui soufflais-je alors la regardant un petit moment avant de reculer et de me retourner parce qu'une larme coulait, je l'essuyais d'une main faisant mine de touiller dans ma semoule qui sentait bon.

Ce soir, c'était dîner chez Léo et j'étais bien contente d'y être, surtout maintenant que tout semblait rentré dans l'ordre dans ma vie. Enfin, c'était ce que j'espérais. On ne m'avait pas lancé d'insultes ni menacé ni bousculé depuis quelques jours et ça faisait un bien fou de ne pas avoir à me cacher derrière ma case ou dans la cabine de toilettes afin d'éviter tout ça. J'avais pu relever mes yeux en marchant aujourd'hui. Ça aussi ça faisait du bien de ne pas fixer mes orteils constamment. Je ne savais pas nécessairement pourquoi ça avait changé, mais je sentais que j'avais un gros poids en moins sur mes épaules. Donc voilà, de voir Léo sans rien lui cacher, sans avoir l'idée que lui aussi pourrait me trouver complètement nulle, c'était vraiment soulageant et bien plus agréable. Déjà qu'on ne se voyait pas beaucoup, s'il fallait gâcher nos moments avec ça.

Je m'étais approché pour voir ce que Léo cuisinait, mais semblait-il que ça m'était interdit. Je fis une petite moue en me reculant. « Oh. Bon, d'accord. J'espère pour toi que je vais aimer ça. » lui dis-je en grimaçant. J'avais l'habitude de manger souvent les mêmes choses après tout, comme ça j'étais certaine d'aimer. Je lui fis un beau hochement de la tête lorsqu'il déclara qu'il espérait que j'avais réservé ma soirée. Pour lui, certainement! Je remarqua ensuite qu'il me fixait étrangement. Je lui demandai si tout allait bien, mais sa réponse me laissa perplexe. « Je.. J'imagine? C'est le cas? »dis-je en fronçant les sourcils. Enfin.. Si on me dit qu'on va bien, habituellement je crois la personne. Léo s'approcha de moi, mais je le trouvais bizarre un peu. Il commença sa phrase, mais restant en suspens. J'arqua un sourcil, me posant milles et une question. « Est-ce que tu dis ça parce qu'on ne se voit pas assez...? C'est difficile avec l'école..» commençai-je. Je ne savais pas où il voulait en venir. Il ajouta ensuite qu'il ne croyait pas mes '' Si ça va '' etc. Je resta un peu bouche-bée, la bouche entrouverte. Je le regarda, ne disait rien. Tout le long qu'il parlait, je ne disais rien. Léo il avait toujours ces mots... Vous savez ces mots pour vous chambouler. Qu'importe ce que je pouvais lui répondre, rien ne conviendrait. Il avait raison dans un sens, j'aurais dû lui dire. Je n'avais pas su comment. Lorsqu'il termina et se recula, je resta sur place, toujours un peu sous le choc. Je n'étais pas émotive comme lui parce que c'était difficile pour moi de l'être, mais ce qu'il m'avait dit me touchait beaucoup. Je me racla la gorge et baissa les yeux au sol. « Te le dire c'était rendre tout ça trop réel. Comme si tant que ça m'affectait que moi, ça ne se passait pas vraiment. Je voulais laisser ça à la fac. » dis-je simplement. Je m'approcha doucement de lui et lui tapota le bras pour qu'il se retourne. « Je te fais confiance Léo. Plus qu'à n'importe qui et.. Et tu as raison, je devrais te laisser entrer dans mon monde davantage. » dis-je ensuite. Ce n'était pas évident. Toutes ce genre de choses, je n'en parlais habituellement pas. Là, j'avais quelqu'un à qui en parler. « Je suis désolé... » rajoutai-je après un moment de silence. « Est-ce que je peux te dire merci? Pour avoir fait tout arrêter? » demandai-je en lui prenant le bras. La dernière fois qu'on s'était vu, je tentais encore d'échapper à tout ça et je ne savais pas trop comment gérer le fait que je voulais que Léo continue de voir tout ce qu'il voyait en moi. J'avais presque précipiter un peu trop les choses, mais ce soir, je me sentais bien et je voulais que Léo sache à quel point je lui faisais confiance. Je voulais qu'il comprenne que tout le bien qu'il pensait de moi, je le pensais de lui aussi. On s'était trouvé et je pense qu'à notre âge, c'était plutôt extraordinaire. Je voulais lui donner quelque chose qu'il méritait bien. Je pris sa main et planta mon regard dans le sien. « Ce soir, j'aimerais qu'on le fasse. » lui dis-je très sérieusement.

Je ne tournais pas autour du pot bien longtemps. Rapidement, j'allais droit au but. Voir Mackenzie se faire harceler et n'avoir rien pu faire jusque là, ça m'avait un peu brisé de l'intérieur, quelque part, là tout au fond de moi. Bien que je n'étais pas sûr de grand chose à propos de ma vie - genre de mon avenir - il y a une chose dont j'étais certain - je suis terriblement amoureux de celle qui se tient devant moi. Cette tristesse de ne pas avoir été là, qu'elle ne m'ait rien confié, qu'elle n'ait pas voulu de ma protection à peine cet harcèlement commencé, ça me hantait jusque dans ma chair, ça me faisait mal. Mon coeur serrait rien que d'y penser. Même si j'avais fais quelque chose maintenant pour l'arrêter, et que visiblement elle se sentait mieux, ce n'était pas venu d'elle mais d'un moment où j'étais là au bon endroit au bon moment. Je déballais le tout sans lui laisser vraiment le temps de parler. Je suis de ce genre là avec elle - même si je ne suis pas du genre à montrer qu'il y a quelque chose dans ma carcasse à l'extérieur, avec Mackenzie je suis tout l'inverse. J'ai tellement peur de la perdre à chaque minute à cause de qui je suis que chaque détail m'effraie au plus haut point. Il faut dire que je perds tout depuis ma naissance - d'abord je suis orphelin, puis adopté et ces parents-là sont morts, maintenant c'était au tour de Sky d'être malade, je n'en pouvais plus de tout ça. Ma soeur se fait tirer dessus, un cauchemar à mes yeux. Sentir une seule seconde que Mackenzie puisse être éloignée de moi me terrorisait. Je pense que ça se voyait et ça se sentait dans tous mes mots, dans ma voix, dans mes gestes. Je lui en voulais, sans pouvoir lui en vouloir parce que je l'aimais. Finalement à bout de souffle, je la laissais parler à son tour, sans rien dire. « me le dire c'était juste t'assurer que dans l'heure qui suivait tu n'avais plus rien à craindre, Mackenzie.. » soufflais-je alors. Je fermais légèrement les yeux, avant de regarder ailleurs. J'étais physiquement incapable de lui en vouloir une seconde. Je me tournais à nouveau vers elle pour poser mon regard dans le sien. Elle disait me faire confiance et pourtant, c'était tout l'inverse que j'avais ressenti. Mais je devais la croire, coûte que coûte. Je ne répondais rien à cela. Ni à son désolé, je recevais tout simplement. Puis quand elle voulait me dire merci, je fis oui de la tête en soufflant légèrement, parce que j'étais sans pouvoir face à elle de toute façon. Sa main sur mon bras effaçait toute la douleur, toute la peur, toute l'angoisse qui m'avait habité les dix dernières minutes. Je respirais comme si j'étais libéré de quelque chose qui m'en empêchait à ce geste. Je passais mes doigt tendrement sur sa main pour la caresser, pour lui faire comprendre que je ne pouvais pas lui en vouloir de toute façon. J'avais tout dis. Je passais ma langue sur ma lèvre inférieur tout en me calmant. Puis très sérieusement, elle me dit qu'elle voulait le faire ce soir. Je fronçais les sourcils, sans comprendre ce que ça venait faire là, d'un coup, mais je ne cherchais pas à comprendre plus longtemps. Je m'approchais d'elle, passant mes doigts dans son cou je déposais tendrement mes lèvres sur les siennes pour traduire là dedans tout ce que j'avais pu dire sur ce que je ressentais pour elle précédemment. Puis je me reculais doucement, toujours toute proche d'elle, la tenant près de moi. « mon amour.. je ne veux pas que tu passes toute la soirée, chaque minute à te dire "eh merde j'ai dis ça et maintenant je suis obligée.." je ne veux pas que.. que ce soit une échéance, une obligation tu vois? ne penses pas que je n'ai pas envie de toi évidemment que j'ai envie de toi depuis longtemps déjà mais.. je tiens à ce que tu sois à l'aise chaque seconde, que tu n'aies pas peur un instant, que tu sentes que.. juste que c'est nous et rien d'autre..» lui soufflais-je alors. Encore une fois, j'ai beau faire mon gros dur ces choses là restent importantes à mes yeux. Je voulais lui faire l'amour dans le sens entier du terme. Je voulais qu'elle aime ça de la première caresse à la dernière. J'entendais son ventre grogner légèrement. je riais. « oui bidou on va manger » lui dis-je alors en riant, l'embrassant sur l'épaule avant de me retourner pour servir les assiettes, la laissant s'installer. « ce sont des tortillas un peu revisitées, c'est pour ça qu'on dirait pas des tortillas. j'ai trouvé ça sur internet j'ai trouvé ça sympa. goûte et dis moi ce que tu en penses » dis-je lui servant son assiette avec le sourire avant de m'asseoir face à elle avec la mienne. « alors? bidou est satisfait? » demandais-je avec le sourire. « le dessert ce sera pour plus tard » annonçais-je alors commençant à manger moi aussi. Je lui en piquais dans son assiette. « il me faisait de l'oeil » lui dis-je alors. Je prenais son autre main dans la mienne. « je suis heureux que tu sois là avec moi » soufflais-je alors. C'est là que j'y pensais. Devais-je le lui dire? On finissait le repas, elle allait s'installer sur la terrasse quand je me lançais, appuyé sur la porte-vitrée. « j'ai quelque chose à te dire avant tout.. » lui soufflais-je alors, à peine audible. J'avais tellement peur de lui dire, peur de sa réaction, limite j'inventais un autre truc là pour ne pas avoir à lui avouer ça. Mais elle voulait se donner à moi et.. je ne pouvais pas garder ça pour moi désormais.

Je baissa les yeux comme un enfant. Je n'aimais pas forcément me faire reprocher des choses, même si je savais que Léo ne voulait pas que ça sonne comme un reproche. Disons que souvent j'avais du mal à voir ce que je pouvais faire de mal. Pourtant je comprenais très bien ce qu'il voulait dire et c'est pour ça que je m'excusa. « Oui je comprend... » dis-je ensuite. C'était vrai, je devais compter sur lui pour me protéger, même si parfois j'aimerais pouvoir le faire par moi-même, je savais qu'il était plus apte à le faire. C'était dans sa nature d'être protecteur. J'avais envie de changer de sujet, car parler de ça me remettait dans le même état d'esprit que lorsque ça se produisait et je n'avais pas envie d'y penser. Ça allait mieux, je me sentais bien et je voulais rester comme ça pour ma soirée avec Léo. Je m'approcha de lui, laissant notre contact faire son effet. Une idée me traversa l'esprit et comme chaque fois que ça se produit, je dois la communiquer dès maintenant. J'avais vraiment très envie d'aller plus loin avec Léo, je voulais lui montrer que je lui faisais confiance plus qu'à n'importe qui, qu'il me faisait sentir normale et que je me sentais bien. Que j'étais amoureuse quoi. Déjà là, je ne savais pas trop comment m'y prendre avec mes gestes et mes paroles et je savais que ce serait pire plus tard, mais je me sentais bien avec ça. Sa réponse me fit un peu douter de moi-même, son expression et ce qu'il me dit me fit sentir comme s'il n'en avait pas envie. Cependant, je fis tous les efforts du monde pour chasser cette pensée. « Bien.. C'est.. C'est comme ça que je me sens là. C'est pour ça que je voulais te le dire.. » lui dis-je en jouant un peu avec sa main. C'était la première fois que je me sentais bien avec ça, avec le fait de lui dire et avec cette envie. Je ne voulais pas attendre qu'elle parte. Je voulais en profiter en me sentant totalement bien avec moi-même. Je pense que c'était bien quand c'était spontané, mais Léo savait que j'avais du mal avec ça, la spontanéité.

Bref, mon ventre grogna assez fort pour que Léo l'entende et ça détendit l'atmosphère en nous faisant rire tous les deux. J'alla m'assoir à la table et Léo amena les deux assiettes. Je regarda et fronça les sourcils, c'était toujours ce que je faisais quand je ne savais pas ce que je mangeais. J'inspecta doucement pendant que mon amoureux m'expliquait, puis je goûta. Mes yeux s'illuminèrent automatiquement. Ça goûtait comme un plat que ma nounou me faisait plus jeune, c'était bon. « Ohhh Léo, c'est bon! » dis-je en souriant. J'étais inquiète, n'étant pas habituée de goûter à rien de nouveau, mais là, j'aimais beaucoup. Je mangea plutôt rapidement et Léo lui, il piquait dans mon assiette. « Eh! » dis-je en tapant sa main. Il annonça même qu'il y aurait un dessert. « Tu me dis ce que c'est? S'il te plaait. » lui demandai-je. J'aimais trop les desserts, il venait de m'avoir là. J'observais Léo manger, il était tellement beau. J'étais contente que l'ambiance sois revenue à son meilleur maintenant.« Je suis contente d'être là aussi. Avec toi. » lui dis-je avec un sourire. On termina de manger, puis on alla vers la terrasse pour profiter du coucher de soleil. Je cherchais Skittles des yeux en me rendant, mais ne le vit pas. J'alla m'assoir, mais Léo resta debout. Je fronça un peu des sourcils et il devint tout sérieux. « Vas-y ? Tu es tout sérieux, ça m'inquiète. » dis-je simplement. Je le regarda, me demandant bien ce qu'il allait me dire.

Mackenzie est bien, à croire ce que je ressens avec elle, comment je veux être avec elle, et tout compté, ce qu'on appelle mon âme soeur. En d'autres mots, ce qu'on dirait aussi la femme de ma vie. Elle a ses défauts, c'est vrai. Beaucoup ne la comprennent pas. Elle a une maladie qui lui colle à la peau, mais qui fait qu'elle est elle, et que c'est celle que j'aime et pas une autre. On ne m'a pas donné de famille, à la livraison. On ne m'a pas donné d'amour vraiment maternel, biologique, on ne m'a pas appris ce que c'était que l'amour "naturel". On m'a adopté, c'est comme ça que j'ai ressenti l'amour. A l'époque, je m'en fichais. Je savais que j'avais été abandonné et je me considérais comme quelqu'un indigne d'être aimé. Aujourd'hui, j'apprenais seul à ressentir tout ça. Il y avait une soeur adoptive, Hannah, une soeur que je rêvais d'avoir, Sky, et puis celle que j'aimais, Mackenzie. C'était toutes les trois un amour différent, mais c'était de l'amour. C'était bien accroché là, au fond de mes entrailles, ça me prenait et ça me travaillait chaque jour. Avec Mackenzie, c'était encore plus particulier. Ça m'animait de l'intérieur, ça brûlait. Je voulais voir un sourire sur son visage ou je souffrais. Ca m'habitait, ça me hantait presque. Je n'y pouvais rien. Je lui avais préparé ce repas parce que j'avais envie de passer du temps avec elle, d'oublier ce qu'elle m'avait caché, de lui offrir tout ça. Et puis, j'avais un truc à lui dire aussi.. un truc que j'avais peur de lui dire. J'attendais la fin du repas pour lui dire quand même. Elle me fit un compliment sur le repas, je souris. Je suis content que ça te plaise mon ange. lui dis-je alors, content de la voir manger. Je savais qu'elle était plutôt réticente à goûter de nouvelles choses, mais j'étais là pour ça. Je la regardais se régaler, ravi. Elle voulait savoir le dessert, mais je fis non de la tête, amusé. On sortait après ça, sur la terrasse à notre habitude, je la voyais chercher Skittles, je souriais. Il devait être dans ma chambre, il allait arriver en sentant l'odeur de nourriture et foncerait sur Mackenzie je suis sûr. Quand je prononçais les mots comme quoi je devais lui parler, j'avais déjà peur. Maintenant, c'était trop tard, je l'avais dis. Elle me disait déjà s'inquiéter, elle n'était pas au bout de ses surprises. J'allais m'asseoir vers son transat de balcon pour pouvoir lui faire face et prendre sa main dans les miennes. Regarde un moment ces mains liés et lever la tête vers elle. Tu sais comme je suis protecteur.. et impulsif.. et.. enfin comme j'ai pas froid aux yeux quoi.. et quand on touche à la toute petite famille que je me suis constitué tout seul, malgré qu'on m'ait abandonné à la naissance.. enfin c'est sacré pour moi je peux pas supporter ça.. enfin si quelque chose t'arrivait à toi aussi ou si.. on touchait à Sky, malgré sa maladie, je péterais les plombs aussi.. enfin.. je baissais les yeux, avalais ma salive avant de relever le regard. Il fallait que je la regarde quand je lui dirais ça, ou j'aurais trop peur ensuite. Je serrais fort ses mains dans les miennes. Je sais que.. déjà accepter que son petit ami soit un voleur, un manipulateur ça ne doit pas être facile et.. je fais des efforts là dessus enfin j'essaie de trouver ce que je pourrais faire comme job légal et "normal" pour être un bon petit ami pour toi mais.. je me râclais la gorge encore. J'avais tellement peur. Je ne voulais pas la perdre, je n'y survivrais pas, mais elle devait savoir. Je ne pouvais pas garder ça pour moi plus longtemps, c'était tellement lourd comme secret. Quand on m'a dit que ma soeur avait été touché d'une balle.. je suis devenu fou.. je l'ai vu sur ce lit d'hôpital.. c'était un cauchemar.. j'avais l'impression de perdre tout contrôle.. je veux dire tu étais distante.. sky est malade.. et ma soeur touchée d'une balle? je n'ai pas pu me contrôler j'ai juste.. foncé à la voiture.. j'ai cherché le gars pendant une heure. et quand je l'ai trouvé.. j'étais tellement en rage.. je revoyais ma soeur sur le lit d'hôpital je l'imaginais lui tirer dessus je.. je n'ai pas pu me retenir de la venger.. lui dis-je alors les larmes aux yeux. Je lui ai montré qu'il ne fallait pas touché à ma famille.. que s'il ne pouvait pas comprendre tant pis pour lui.. j'ai fais passé ça pour un suicide mais.. enfin c'était moi. lui dis-je enfin. J'avalais fortement. Ma gorge était lourde, j'avais mal, mais je ne lâchais pas sa main. Je tremblais limite. Je suis désolé Mackenzie je ne veux pas être cet homme là pour toi. Mais je t'aime et je voulais te dire la vérité, je ne voulais pas te le cacher. Je ne veux pas te cacher quoique ce soit. Je veux être meilleur pour toi, je te promets plus que tout. lui dis-je alors, une larme coulant de ma joue. Je ne regrettais pas mon acte, pas du tout. J'avais juste la peur de ma vie à l'instant précis. J'avais eu des armes virées sur moi, on m'avait collé des raclées monstres, menacé, torturé même et pourtant, c'était là, face à Mackenzie, que je vivais une des peurs de ma vie.

Si la soirée avait mal débuté, ça c'était plutôt bien passé par la suite. On avait mangé, on avait parlé et tout semblait aller pour le mieux et je comptais bien à ce que le reste de la soirée se passe comme ça aussi. Cependant, après avoir terminé de manger, Léo et moi allions sur sa terrasse et il semblait plutôt songeur. Je le laissa faire, ne voulant pas interrompre ses pensées ou bien le déranger, mais je l'observais. Il semblait vraiment tracassé par quelque chose. J'imagine que j'allais le savoir plutôt rapidement vu ce qu'il venait de me dire. Mine de rien, ça m'inquiétait. Je lui en fis part et il se rapprocha de moi pour me regarder en face. La façon qu'il parlait, les mots qu'ils utilisaient... Je ne comprenais pas où il voulait en venir. Bien sûr qu'il était prêt à tout pour sa famille, c'était totalement normal vu son passé. J'avais que mon frère et nous étions prêts à tout l'un pour l'autre aussi. C'était ça la famille! J'hocha la tête, je connaissais son tempérament aussi, je comprenais totalement.

Léo serrait mes mains plus fort et je ne comprenais toujours pas ce qui s'en venait. Il commençait à parler de notre relation, que ça ne devait pas être évident pour moi d'accepter que mon petit-ami soit un voleur et un manipulateur. Je secoua la tête négativement. Je l'aimais beaucoup tel qu'il était, je ne voulais pas l'entendre dire des choses comme ça. Cependant, son ''mais'' de la fin m'intrigua. « Mais..? » demandai-je doucement. Je le voyais là, devant moi les larmes aux yeux. J'avais envie de le prendre dans mes bras, de lui dire que tout allait bien aller... Comme il le faisait si souvent pour moi. Pourquoi en étais-je incapable? Ce qu'il me dit ensuite ne faisait absolument aucun sens. J'essayais de suivre, je le regardais dans les yeux, je l'écoutais attentivement, mais ça ne faisait pas de sens. Qu'était-il entrain de me dire au juste? Je le voyais devenir émotif, parler de sa soeur, parler d'un mec, mais je ne connectais pas les morceaux ensemble. Je fronça un peu des sourcils alors qu'il serrait toujours mes mains plus forts. J'avais envie de répéter chaque mot qu'il disait afin qu'ils fassent plus de sens. Finalement, il s'excusa, il m'aimait disait-il et voulait être un homme meilleur pour moi. Je resta là, devant lui, le regard un peu béat, la bouche entrouverte, incertaine de ce que je venais d'entendre. « Tu... Tu.. L'as tué? » demandai-je en brisant le silence.

Je restai là à le fixer quelques secondes et me leva en faisant les cents pas. « Tu l'as tué. » répétai-je doucement, comme pour moi même. J'angoissais un peu, je ne savais pas quoi faire avec cette information. Normalement... On devait appeler la police? Mais là... Il s'agissait de Léo. Je ne savais même plus qui il était. Je peinais à le regarder en fait. C'était grave de tuer quelqu'un, hyper grave même!!! Je respira difficilement et regarda où mon sac était placé. Je vis Léo qui tenta de s'approcher de moi et je leva une main comme pour lui dire de rester où il était. « Non.. S'il te plait reste où tu es.. » dis-je un peu tremblante. Il l'avait fait pour venger sa soeur, mais ce n'était pas une chose normale à faire, je le savais, on me l'avait apprit. Je recula et empoigna mon sac. « Je ne peux pas rester ici.. » dis-je très doucement. Je lui faisais du mal, je le voyais bien dans son visage, c'était la pire chose. Mais... Abattre quelqu'un de sang froid, ce n'était pas une chose normale dans la vie, on ne pouvait pas juste décider qui méritait ou non de vivre. Il aurait du laisser la police s'en charger. Je recula donc et sortie de l'appartement de Léo. Je descendis les marches en respirant difficilement. J'enfouis mon visage dans mes mains en faisant des allers-retours dans la rue. « Qu'est-ce que je dois faire? Qu'est-ce que je dois faire? » me répétai-je milles fois à voix haute. « Pourquoi il me l'a dit? Pourquoi? » me demandai-je ensuite. À ce moment, je vis de loin que Léo était également sorti. Je me tourna vers lui en baissant mes mains. « Pourquoi tu me l'as dit??? Qu'est-ce que je suis censée faire avec cette information là? » m'écriai-je. C'était vraiment un genre de dilemme, le dénoncer ou pas? Qu'étais la bonne chose à faire? « Qui es-tu? » lui demandai-je les larmes aux yeux. Mon Léo était gentil, il était bon, il voulait s'améliorer. Mon Léo ne tuait pas...

Je ne savais plus quoi faire, plus quoi dire. En réalité il n'y avait plus rien à faire, no plus rien à dire. Mon cerveau était complètement embrumé de pensée, complètement diverses, mélangées, entrelacées, hurlantes de chaque côté de ma tête ce que je devrais faire, j'avais l'impression d'une guerre civile dans mon propre esprit. Mais ce qui dominait le plus, c'était la peur et la douleur. Mon coeur me faisait mal comme jamais, et les larmes coulaient sur mes joues sans que je puisse les contrôler. C'était trop tard, ce n'était pas un cauchemar mais la réalité. Je m'en voulais de lui avoir dit, et puis non à la fois car c'était une histoire de sincérité et de confiance. Il fallait que je lui dise, je lui aie dis. Mais là, alors qu'elle se lève et fait les cent pas, qu'elle m'empêche d'approcher, que ce regard est dans ses yeux, à elle, je ne peux pas ne pas avoir plus mal et peur que jamais. Elle regardait son sac, elle voulait s'en aller. Même si je voulais la prendre dans mes bras et l'en empêcher, lui faire oublier, lui rappeler qui j'étais, m'excuser à n'en plus pouvoir, je ne pouvais pas. Je restais là, souffrant de ces mètres qui nous séparaient encore plus fort que jamais. Elle prenait son sac et passait la porte. D'abord, je tapais sur le mur le plus proche, explosant en pleurs. Qu'est-ce que je pouvais faire? Je l'avais perdu, était-ce la fin? Elle m'en voudrait pour toujours? Il fallait que je m'en aille? Je ne savais pas quoi faire mais mon corps se dirigea seul vers la porte pour descendre en trombe la rattraper. Elle était dehors, à faire les cent pas. A peine elle me vit qu'elle me hurlait pourquoi je lui avais dis ça, ce qu'elle était censée faire. Les larmes coulaient, j'étais tétanisé. Sa phrase d'après fut la pire. Je la pris en pleine face, j'eue limite un mouvement comme si on m'avait frappé. Qui étais-je? Si moi même je le savais.. Et pourtant j'avais toujours cru qu'elle, elle le savait. C'est ce que j'avais toujours ressenti, elle m'aidait à savoir, pour que je puisse y arriver, devenir quelqu'un pour elle. Si maintenant elle ne savait plus.. qu'est-ce que j'allais faire? Mackenzie.. soufflais-je voulant m'avancer mais je savais qu'elle aurait un mouvement de recul alors je me retins en serrant la main. J'avais du mal à parler, vu la douleur que j'avais dans la gorge. je ne sais pas qui je suis.. je pensais le savoir mais si toi tu ne sais pas alors.. je passais une main dans mes cheveux, les serrant fort au passage. je te l'ai dis pour ne rien te cacher, parce que je ne voulais pas que tu le découvres par toi-même, je.. je ne sais pas non plus ce que tu es censée faire.. sûrement pas me pardonner dis-je levant les épaules. Je la regardais, je voyais flou avec toutes ces larmes. peut-être que.. peut-être que ce sont les autres qui ont raison.. peut-être que tu devrais fuir, peut-être que je suis incapable de devenir quelqu'un de bien, même pour toi. prononçais-je alors avec le plus de mal au monde. J'avais tellement mal, j'avais envie de me recroqueviller pour essayer de faire partir tout ça. je t'aime et je ne te ferais jamais de mal.. je voulais juste.. que tu sois heureuse. je voulais juste te rendre heureuse.. je sais que je ne cesserais jamais de te vouloir heureuse.. alors.. peut-être que finalement c'est pas moi, celui qui te rendra heureuse. dis-je alors qu'une dizaine d'autres larmes coulaient à cette annonce, et que je levais les bras comme pour montrer qu'en effet cette situation était loin d'être celle dans laquelle je la rendais heureuse. Je la regardais et j'entourais mon ventre de mon bras. arrête de me regarder comme ça s'il te plait.. je ferais tout ce que tu voudras.. je ne peux pas.. te laisser partir voulais-je dire. Mais si c'était ce qu'elle voulait, je ne pouvais pas l'en empêcher. Je passais une main sur mon visage. Seulement si tu veux rentrer chez toi laisse moi m'assurer que tu arrives bien.. continuais-je alors, complètement maladroit, sans savoir quoi faire, je ne pouvais pas m'approcher, je ne pouvais pas l'embrasser pour lui montrer que rien ne change l'amour que je lui porte.. je ne pouvais rien faire. Juste rester là, à des mètres d'elle, souffrir, pleurer, et crever de peur qu'elle ne veuille plus de moi.

Je ne comprenais pas ce qui était entrain de se passer. Étais-ce vraiment entrain de se produire d'ailleurs ? Léo venait-il de m'avouer qu'il avait tué quelqu'un? Je ne savais pas quoi faire avec ça... Mon gros bon sens me disait d'appeler la police. Mon coeur me disait complètement l'inverse. Je le regardais, il s'en voulait. Mais s'en voulait-il pour les bonnes raisons ? Si c'était à refaire... Ferait-il la même chose ou bien il éviterait seulement de me l'avouer? C'était bien le fait que je n'avais pas de réponses à ses questions qui me rendait hésitante. Je le regardais, pas dans les yeux.. Non, ça je n'en étais pas capable. Je le regardais sans vraiment le faire. C'est en évitant de l'écouter et de regarder son visage triste que je pris la décision de quitter son chez lui. À ce moment, j'étais persuadée que c'était la décision la plus difficile du monde. Je pris mon sac et descendit les marches.

Lorsque Léo vint me rejoindre à l'extérieur, tout fut plus fort que moi. J'extériorisa ce qui me passait par la tête. Pourquoi m'en avait-il parlé? « Non, ne me dit pas Mackenzie... Dit moi plutôt Léo il est passé où?? » demandai-je en le coupant. Je lui demanda qui il était parce que le garçon en face de moi n'était pas mon doux petit-ami. Mon petit-ami lui ne tuait personne. Je l'écoutai en fixant ses pieds. Ses pieds au moins n'affichaient aucune expression ou émotion, c'était plus simple. « Ce n'est pas une question de pardonné ou pas.. C'est une question de principes, de valeurs. C'est différent. » dis-je de façon neutre. Je n'avais rien à lui pardonné, je devais passé par dessus certaines choses.. Ou pas. C'était à voir. Je pouvais entendre les larmes dans sa voix, je pouvais sentir sa tristesse. J'avais du mal à la ressentir, mais je savais qu'elle était là. C'est principalement pour ça que j'évitais de le regarder. Je ne saurais pas comment réagir. Sa dernière phrase me fit tout de même lever la tête vers lui. Pourquoi il disait ça? Notre couple n'avait pas rapport là dedans.. C'était plutôt sa personne. Enfin.. Ça avait peut être un petit rapport, mais en même temps personne ne m'avait jamais dit que Léo tuait des gens. Je ne répondis donc rien à ça, me contentant de le regarder, chose qu'il n'appréciait pas. « Tu ne peux pas rien faire Léo... Tu l'as déjà fait, tu l'as déjà tué. » dis-je rapidement. Je n'aimais pas dire ce genre de mots. « Je dois y aller... Je.. J'ai besoin de temps. » dis-je en m'éloignant. Je me retourna une dernière fois vers lui. « Je t'enverrai un message quand je serai chez moi. » dis-je simplement. Je pris donc le chemin vers la rue principale et m'éloigna sans me retourner à nouveau vers mon petit-ami. Je devais remuer ces informations dans ma tête, je devais en parler à quelqu'un... Mais à qui ? Il était LA personne en qui j'avais le plus confiance. Je ne pouvais pas aborder ce sujet avec n'importe qui.