Il fallait absolument que je sorte de l’appartement d’Aloysia avant que la situation n’empire et que l’on finisse par dire des choses que l’on ne pensait pas. Ça avait déjà commencé mais j’étais persuadé que l’on pouvait encore aller plus loin. La preuve était là : depuis la naissance d’Anastasia, je n’avais jamais envisagé qu’elle puisse être l’enfant de quelqu’un d’autre, et, si j’avais réfléchi un instant plutôt que de dire des conneries, jamais je n’aurais dit qu’Aloysia m’avait menti pendant tout ce temps et qu’Ana était la fille de Jake. Je ne le pensais même pas. Mais la colère avait pris le dessus, en plus du doute. Parce qu’après tout, si elle m’avait caché sa relation avec Jake, elle pouvait me cacher d’autres choses. Mais pas ça. C’était une idée absurde, stupide, et c’était bien sûr sorti de ma bouche. Trop de conneries pouvaient sortir de ma bouche…

Si je n’avais pas été énervé, je me serais certainement excusé pour avoir dit ça. Mais j’étais énervé. Et il fallait que je parte avant de dire pire. Surtout après ce qu’elle venait de me sortir. Aloysia croyait encore que je les quitterais. Je serrais alors les mâchoires.

- Tu m’as menti à propos de Jake et toi, comment tu veux que je réagisse autrement ! m’exclamais-je alors que j’avais décidé de me taire.

Elle me tendit ma veste et je la prenais rapidement. Je m’étais approché de la porte mais m’en étais détourné pour ajouter quelques mots. Et encore une fois, j’avais été trop maladroit. Elle n’attendit pas plus longtemps avant de me claquer la porte au nez. Je restais alors quelques secondes supplémentaires face à sa porte, avec l’envie de re-rentrer dans l’appartement. Mais ce n’était pas une bonne idée. Elle ne se calmerait pas et moi non plus. Rien de bon n’en sortirait. Je tournais alors les talons et quittais le bâtiment.