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La vie reprenait peu à peu son cours. Je reprenais goût à cette dernière petit à petit, il m'aura fallu plusieurs mois pour qu'il en soit ainsi. Il faut dire que cette agression m'avait amené dans les recoins les plus sombres, et que j'avais eu l'impression de ne jamais voir la fin de cette épisode chaotique que j'ai traversé avec cette agression. James y était pour beaucoup, clairement. Je ne pense pas que ma "guérison" aurait été ainsi s'il n'avait pas été là pour me soutenir, je n'avais clairement pas été de tout repos, et notre relation avait quelque peu souffert de mon comportement il fût un temps. J'imagine que c'est dans des moments pareils que l'on parvient à savoir sur qui on peut compter, et j'ai la chance de pouvoir me réjouir chaque jour de l'avoir à mes côtés. Il n'a jamais abandonné. Jamais. Bon cela n'efface pas de ma mémoire le traumatisme qu'aura causé Andrew avec cette séquestration et sa mort, mais disons que j'apprends un peu plus chaque jour à vivre avec. Et je prends plaisir à apprécier de nouveau les petits bonheurs de la vie, comme un malheureux café en terrasse ou encore un beau coucher de soleil qui surplombe ce port ue je chéris tant. J'ai repris en main mon objectif pour capturer ces moments d'ailleurs, ca me semble important, bien que je ne saurai expliqué pourquoi. Mais si en ce jour je me retrouve l'objectif en main, c'est pour une toute autre raison. On m'a demandé de venir faire un shoot d'un romancier de passage en ville, afin d'illustrer un article qui paraitra bientôt dans un journal local. Et ce genre de mission, ca ne se refuse pas! Je suis à l'aboutissement de ce projet que je mène a bien depuis deja près de deux ans, cette galerie, et bien que les travaux sont terminés, je peine à pouvoir me lancer clairement comme il le faut, faute de moyen, alors j'espère que ces petits boulots parviendront à m'apporter un budget qui me permettra de lancer enfin l'ouverture de ce petit chez moi. J'ai opté pour un look plutôt chic, je sais très bien que ce n'est pas en basket que je marquerai les esprits, alors j'ai sortie une paire d'escarpin avec ce jean noir, mon chemisier col lavallière beige est parfaitement repassé, et mes cheveux ondulés retombent sur mes épaules, aucun doute, je suis une femme apprêtée...apprêtée mais surtout nerveuse, je n'aime pas trop l'inconnu, et préfère de loin que les séances photos se déroulent dans un studio, et non dans une chambre d'hôtel avec un homme que je ne connais ni d'adam ni d'eve. Il y a un orage à faire trembler les murs dehors, un bruit de tonnerre est même parvenu à me faire frissonner par sa force alors que je me retrouve dans le hall d'entrée. Je demande la chambre de l'homme en question, espérant qu'il n'a pas oublié notre rendez vous. Et on m'indique l'ascenseur qui se trouve à l'autre bout de ce couloir. C'est gigantesque, j'espère ne pas m'y perdre. Je monte dans l'un des deux ascenseurs qui m'a ouvert ses portes et appuie sur le bouton qui m'emmènera directement au 4ème étage, les portes se referment avant qu'un main vient à empêcher la fermeture. Je tourne le visage vers cet homme qui parait finalement sous mes yeux. Un homme qui doit avoir pas loin de mon âge et qui a clairement le physique de mannequin. Bah oui, genre de chose qui saute aux yeux quand on en voit défiler régulièrement sous l'objectif. Je souris pour ne pas paraître impoli alors qu'il se glisse à mes côtés. L'appareil se met en mouvement alors que j'observe les chiffres défilés un instant. Mais une secousse va l'arrêter brusquement dans sa course alors que la lumière se met à vaciller. Je lève la tête vers ce luminaire qui heureusement va nous éclairer à nouveau, malheureusement, l'appareil lui semble s'être figé. Je soupire, un peu paniquée avant d'appuyer à plusieurs reprises sur le bouton qui me permettra d'ouvrir les portes. Ces dernières vont s'executer, laissant apparaître un mur avec de nombreux câbles. Mes yeux s'écarquillent alors que j'ai le reflexe de reculer en arrière face à cette vue. "D'accooooord...."dis-je un peu nerveusement. Je dois surement m'estimer heureuse de ne pas être seule dans cette cabine, enfin je crois. Mais ca n'empêche pas cette peur frénétique de l'enfermement me saisir peu à peu. "Je...Il doit bien y avoir une alarme à déclencher non?" demandais-je en regardant un peu partout les boutons présent.

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Malgré ce que j'avais vécu, et ce que je tentais de laisser derrière moi, j'avais encore du mal à retourner dans cette galerie. Mon métier de photographe ou artiste me passionnait oui, ca serait probablement toujours le cas, mais je ne parvenais pas à revenir dans cette galerie comme si de rien était. C'était l'endroit dans lequel ce drame avait commencé, et peut être que c'est une raison pour laquelle je le fuyais tant finalement. Il faudrait peut être du temps avant que je m'y sente réellement bien, avec ce sentiment familier et rassurant qu'il me procurait autre fois. Je ne sais pas si le temps allait pouvoir me permettre de retrouver à nouveau cette volonté de reprendre en main ce projet de finir cette galerie et de l'ouvrir enfin, ou si j'allais devoir fournir des efforts pour que tout ça revienne en moi, ce que je sais c'est que ca me semblait pour le moment trop précipité. Et la seule chose qui pourrait me permettre de retrouver cette volonté et cette envie restait la photographie. Je me poussais donc à m'accrocher à ça, à cette passion qui m'animait toujours lorsque je tenais mon appareil entre les mains. Et je multipliais les moments afin de me laisser immerger par l'esprit artistique qui était au fond de moi. J'avais cependant des moments plus professionnel et encadré, comme celui d'aujourd'hui. Qui me ramènerait en plus de ça un peu d'argent, ce qui ne serait pas refus. Je prends cet ascenseur, l'esprit un peu ailleurs, avant qu'un homme ne vienne m'y rejoindre. Cette rencontre aurait du se contenter de durer quelques secondes, le temps que l'appareil nous amène à l'étage désirée, c'est généralement ce qui se passe dans notre vie quotidienne, nous croisons des gens qui resteront des visages que nous oublierons les minutes d'après, ainsi est faite la vie. Mais cette fois-ci elle semble se jouer de nous. Ou disons plutôt que c'est ce fichu ascenseur qui fait des siennes, suscitant une panique assez vive de ma part. Et ca le sera encore plus lorsque les protes s'ouvriront, dévoilant un décor peu connu pour ma part, et surtout peu rassurant. Mon corps vient se plaquer par réflexe dans le fond de la cage. Je m'adresse finalement à cet homme, qui heureusement participe au spectacle avec moi. 'Oui, ne vous inquiétez pas, je vais appeler."Je hoche de la tête plusieurs fois, frénétiquement de la tête."Il n'y a plus qu'à espérer que nous soyons les seuls dans cette situation..." Je souffle afin de contrôler cette peur qui ne doit clairement pas prendre trop d'importance. Je finis par laisser mon corps glisser afin de me retrouver assise sur le sol et de plaquer ma main sur mon visage. "Je suis claustrophobe" avouais-je en ayant une respiration de plus en plus haletante. L'avoir avouer semblait accélérer le processus et m'enfermer dans ma propre bulle. Jamais je m'étais retrouvé confronté à ce genre de situation, du moins, pas sans que je ne puisse m’échapper d'un endroit clos. "Je ne sais pas...Je commence à manquer d'air" dis-je en dénouant le noeud en haut de mon chemisier. Espérons qu'il parviendrait à me faire penser à autre chose là tout de suite.

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J'esperais que ce job allait clairement me pousser à aller de l'avant, il le fallait, vraiment. J'étais cependant à mi-chemin, complètement paralysé à me livrer à nouveau dans cet endroit qui a été témoin d'une réelle souffrance, et je ne parviens pas à distinguer ces deux choses, comme si la galerie m'avait finalement poussé dans les bras de cet homme odieux pour qu'il me fasse tout ces sévisses . Je me dis que quelques shooting par ci par là m'aideront à réveiller cette passion qui m'a toujours animé, que je parviendrais à ressentir à nouveau un manque, celui de ne plus sentir cet appareil entre mes mains, celui de vouloir exposer au monde entier la façon dont moi je peux percevoir les choses. Un portrait, c'est plutôt banal, il faut l'avouer. Mais c'est pourtant ce qui a de plus agréable dans ce que je pouvais faire avant. Tout peut se percevoir au travers d'une simple photo, que ce soit une émotion, une personnalité, une pensée. Tout peut être déterminant, et c'est là où tout à son importance. L'absence de photographie dernièrement me met cependant une légère pression alors que j'entre dans cet ascenseur afin de me rendre au lieu de rendez-vous. J'espère être à la hauteur, et que ce que j'ai vécu n'aura pas d'influence sur le déroulement de la séance. Il faut dire qu'être enfermé dans un lieu étroit que je connais pas en compagnie d'un homme qui m'est inconnu, c'est légèrement familier. J'ai cependant éprouvé le besoin de m’équiper afin de veiller à ma sécurité. Je sais bien que Andrew est six pieds sous terre, et qu'à part son fantôme, je n'ai aucune chance de le recroiser ici, il n'empêche que j'ai besoin d'avoir la possibilité de pouvoir me défendre si cela devenait soudainement nécessaire. Ce teaser est petit et passe facilement dans mon sac à main. Il ne me sera cependant d'aucune utilité là tout de suite, alors que l'appareil semble faire des siennes suite aux intempéries. Je me retrouve enfermé avec un homme, qui malgré un physique parfait,reste complètement inconnu. Il tente de me rassurer, mais ca me parait difficile alors que les secours énoncent une certaine attente. Pas besoin d'être Einstein pour comprendre que cela risque de durer plus de temps qu'il n'en faut pour le dépanner. J'espère juste que la chance sera de notre côté, et que l'engin finira par repartir par lui même. En attendant, cet espace confiné me donne cette terrible impression de suffoquer, je manque d'air, j'ai chaud....Je n'ai pas souvenir d'avoir connu cela auparavant, mais je suppose que cette panique que de me retrouver enfermer est du aux événements récents, en tout cas, elle me désarme complètement, et j'en fais part sans plus attendre à cet homme qui partage mon espace vital. Mon corps est finalement retombé sur le sol, alors que je dénoue avec difficulté ce nœud qui semble me jouer des tours."Tu peux arrêter de te déshabiller s'il te plaît sinon je vais devoir le faire aussi et ça va devenir vraiment gênant." Mes paupières parviennent à se relever alors que je viens d'entendre et d’assimiler ce qu'il vient de dire, et je lâche sans plus attendre un rire, parvenant à oublier le contexte pour me concentrer sur un humour qui semble être à ma portée. "Ce qui serait gênant c'est que tu profites de la situation pour exposer ton corps nu oui" parviens-je à dire, la bouche un peu sèche, alors qu'un sourire est parvenue à se hisser sur mes lèvres. Il se glisse à ma hauteur, me forçant à croiser son regard qui est d'un bleu ....indescriptible. Malgré le peu de force que j'ai, il parvient à avoir mon attention. "Ferme les yeux." Je déglutis; hésitant un instant. C'est vrai, je ne sais pas grand chose de lui finalement, comment savoir s'il est saint d'esprit. Je décide de lui faire confiance après avoir observé mes mains refermées sur les siennes. Mes paupières se referment. "Pense à quelque chose qui te fait te sentir bien. Garde bien les yeux fermés c'est important, tu dois vraiment te sentir ailleurs c'est important." Je sens mes sourcils se hausser alors que je me plonge au plus profond de moi pour trouver cette chose qui parviendrait à me détendre. Et je parviens à avoir cette image précise, celle de la vue qui donne sur cette falaise, au beau milieu d'une foret de Miami. Un endroit que j'ai déjà eu la chance de découvrir. Un endroit calme, où l'on a l'impression d'être protégé du monde, alors qu'il se trouve simplement à nos pieds par la hauteur et la vue qu'il nous offre. "C'est bon j'y suis" avouais-je alors que ma respiration semble s'être apaisée un instant, oubliant le contexte actuel. Je ne sais pas d'où il sort tout ça, mais il semble plutôt doué pour le coup. ''Tu as une passion?" Je hoche doucement de la tête, luttant pour ne pas ouvrir les yeux afin de lui répondre. Il faut dire que c'est un peu étrange que de faire connaissance face à quelqu'un qui nous observe alors que l'on ne prend pas la peine de le regarder. ''Ouais, je suis photographe". Dis-je avant de préciser "C'est la raison pour laquelle je suis ici d'ailleurs." Ma gorge se dénouait, et c'était soudainement plus facile pour moi de m'exprimer. "Je crois que c'est passé...." dis-je en fronçant les sourcils. Je ne vais pas dire que je suis sauvée, mais je parviens à penser à autre chose. Je relève les yeux doucement, afin de ne rien précipiter. Et il est toujours face à moi, bienveillant. "Merci....vraiment".Je souris doucement. "Je...Je m'appelle Elisha." lâchais-je afin de faire les présentations officielles, c'était la moindre des choses.

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Je n'aurais jamais pensé me retrouver dans de telles conditions en me levant le matin même. C'était même complètement fou que ça m'arrive à un tel moment de ma vie, comme si la vie aimait se jouer de moi, qu'elle voulait connaître mes limites et me pousser le plus loin possible.Ce côté claustrophobe me prend de cours, je n'avais jamais pensé un jour pouvoir ressentir ça. J'ai été enfermé dans cette pièce, les mains et pieds liés sur cette vulgaire chaise durant plusieurs jours, mais j'avais je n'avais été réellement paniqué au point de plus avoir de souffle. Je n'étais pourtant pas Andrew à mes côtés, je n'ai pas de couteau menaçant, ou de rire sadique pour rythmé la scène. Je suffoque, je manque d'air, et m'empresse de dénouer ce nœud comme si il était responsable de mon malêtre soudain. L'homme à mes côtés vient alors à me sortir une blague, et en bon public que je suis, je parviens à trouver l’énergie nécessaire pour y répondre. "C'est tellement mieux de t'entendre rire." Je souris doucement, n'ayant pas l'impression d'échapper pour autant à cette panique de l'enfermement. Il ne perd pas de temps pour se mettre à ma hauteur et se montrer on ne peut plus rassurant. Je m'accroche de toutes mes forces à sa voix, tentant d'échapper à ce sentiment de perte de contrôle qui pourrait bien me faire perdre conscience. Ses mains pressent à plusieurs reprises les miennes, comme pour me rappeler que je suis là, et que je dois me battre pour qu'il en soit ainsi. Le souffle qui s'échappe de ma bouche est irrégulier, bien audible malgré tout. Et je garde le dessus, parvenant à m'échapper grâce à la technique mis en place par Steve. Cet homme auquel je n'aurai probablement jamais adressé la parole si nous nous étions pas retrouvé bloqué dans cette cage. Il est avenant, et je ne sais pas si il est dans le milieu médical, ou dans la psychologie, mais il fait preuve d'une grande douceur et d'une maitrise implacable. Je suis ailleurs, j'ai l'impression d 'avoir quitté cet endroit clos pour quelque chose de meilleur alors que je me retrouve plongé dans cette vision, cette image parfaite qui m'a toujours subjugué par sa beauté. Je partage avec lui un détail me concernant, ma profession, qui est quelque peu difficile à exercer au vu des derniers événements survenus. "Génial, tu as dû voir de beaux paysages durant tes shootings..." Je hoche doucement de la tête, un doux sourire se logeant sur mon visage à cette pensée. C'était effectivement l'avantage de mon métier, ca me poussait à aller des endroits qui méritaient d'être connus de tous."Je suppose que c'est ce qui m'a poussé dans un premier temps à faire ce métier d'ailleurs." Je semble avoir repris mes esprits, et lui fais part de la chose alors que je relève les paupières doucement pour ne pas brusquer les choses. Il est là, toujours devant moi, et je me sentirais presque ridicule qu'il m'ait vu dans cet état de faiblesse, je ne suis pas du genre à montrer cette partie de moi, encore moins devant quelqu'un que je ne connais pas. Je le remercie, un je pèse mes mots avec ce regard pour le faire. Je ne sais pas ce qu'il se serait passé s'il n'avait pas été là finalement."Enchanté, moi c'est Steve." Je souris doucement. "Très jolie prénom." C'est le genre de compliment toujours appréciable, bien que ce prénom est surtout un diminutif. "C'est gentil. C'est surtout un surnom, mon véritable prénom est Elizabeth, mais tout le monde m'appelle ainsi depuis mon enfance." Ce prénom sortait également de la bouche de mes parents, comme si ils avaient fait une erreur sur le choix de base, il me plaisait cependant d'avantage, et très peu de personne était au courant qu'il s'agissait en réalité d'un pseudonyme, c'était devenu quelque chose de banal. Il se relève, ne quittant pas mes mains afin que j'en fasse de même. Je le remercie une fois de plus, sentant quelques fourmillements dans mes jambes, mais rien d’inquiétant. ''Ravi que tu ailles mieux en tout cas. Alors tu es là pour un shooting? Quelqu'un de connu?" Je hausse les sourcils, me rappelant qu'effectivement mon rendez-vous doit certainement m'attendre. "Ouais, Un romancier en devenir de passage en ville, je devais juste tirer quelques photos pour illustrer un article." dis-je comme si c'était rien d'extraordinaire. Je me pince les lèvres, hésitante, avant de finalement lui demander. "Tu fais de la méditation ou un truc du genre?" Cette question pouvait paraître étrange, mais sa réaction face à mon malaise était tellement surprenante, d'autant plus venant d'un homme qu'il ne pouvait pas en être autrement, il devait avoir été confronté à ce genre de problème, ou bien c'était lié à sa profession, une passion, va savoir. "Tu es venu voir quelqu'un aussi ici?" Okay, ca pouvait paraître indiscret, mais les ascenseurs nous amènent tous à un endroit bien précis, peut être était t-il attendu lui aussi.