Un voyage d'affaires ? Elle se demandait bien ce que son père pouvait faire comme métier. C'est vrai qu'en comparant à Miami, la température n'était pas la même. « C'est vrai que c'est moins chaud qu'ici. », avoua-t-elle avant de reprendre « Mais les paysages ne sont pas les mêmes, et on a de sublimes aurores boréales. » ajouta-t-elle avec un petit sourire. Quand elle était petite, et qu'elle avait l'occasion d'y retourner, même si c'était très rare malheureusement, elle adorait aller les voir, c'était un vrai spectacle de lumière.

La jeune femme ne put s'empêcher de rire un peu lorsque Daniel lui apprit que son ami avait trouvé la fille de ses rêves. « Le lâcheur. », lança-t-elle avant de reprendre « Et non, je leur ai dis que je venais te voir. », dit-elle avant de se retourner pour voir s'ils étaient toujours là mais...non. Elle regarda sur la piste de danse, mais elle ne vit aucun visage familier. « Mais on dirait qu'ils sont partis. Ils ont dû penser que j'étais rentrée. », rajouta-t-elle en haussant les épaules. Tant pis pour elle. Elle rentrerait à pied toute seule, ou appellerait un taxi.

La jolie blonde se tourna de nouveau vers Daniel lorsqu'elle sentit sa main sur la sienne. Qu'ils s'amusent tous les deux ? Alyssa se retenait de ne pas se lever brusquement et partir. Se faire pardonner ? Tu parles. La belle finlandaise retira doucement sa main, ne voulant pas non plus se le mettre à dos. « Et bien... j'avoue que tu n'es pas mal, ce n'est pas le problème. Mais ce n'est pas mon style de faire ce genre de choses. Désolée si je t'ai fais penser le contraire, ce n'était pas voulu. Je n'aime pas rester en mauvais terme avec quelqu'un, même s'il y a peu de chances qu'on se recroise par hasard. », dit-elle avec un petit sourire (faussement) désolé. En fait, elle aurait préféré lui crier « Tu as cru que j'étais une fille facile ?! », mais elle se retenait. Vraiment. Et puis cette histoire de rester en mauvais terme était vrai elle n'aimait pas rester sur un avis négatif. Même si elle aurait volontiers fais une exception pour Daniel.

Et puis au final, c'est quand on ne peut pas avoir quelque chose qu'on le désire davantage non ? C'était le genre de choses qui allait peut-être l'attirer, ou alors, au contraire, il allait la remballer parce qu'elle ne voulait pas coucher avec lui. S'il choisissait la première option, tant mieux, elle pourrait continuer cette histoire de pari qu'elle trouvait de plus en plus idiote, mais tant pis, elle avait choisi de l'accepter. Par contre, s'il choisissait de la remballer, et bien tant pis, elle perdrait le pari et franchement, ce n'était vraiment pas une grosse perte.

Apparemment, les amis d'Alyssa avaient décidé de déserter la place. Ça me donnait quelque peu le champ libre. Ça signifiait peut-être qu'elle allait avoir de besoin de quelqu'un pour la reconduire aussi. C'est pourquoi je n'avais pas manquer d'audace en l'invitant à venir chez moi. Pas pour être tranquille et discuter, mais bel et bien pour avoir une petite partie de jambes en l'air. Après tout, si elle était venue jusqu'à moi, c'était sûrement cela qu'elle recherchait. Je ne voyais pas autre chose. Et pourtant, elle retira sa main sous laquelle se trouvait la mienne. Bien vite je compris que ce n'était pas ce qu'elle était venue chercher. Elle me confia que je n'étais pas mal, mais ce n'était pas son genre de faire ce type de truc. Ha oui ? Moi qui pensait que les filles les plus prudes étaient en fait les plus cochonnes. Je devais admettre que je n'avais toujours pas saisi le pourquoi elle était devant moi à discuter de choses futiles avec moi depuis tout à l'heure.

- Okkk ?? Mais c'est quoi "ton style" exactement ? T'es du genre à attendre le mariage ? Questionnai-je alors. À croire que j'avais rien pigé du pourquoi elle était là avec moi.

Aussi bien le demander afin de savoir, car c'était loin d'être clair. Il y avait un truc mystérieux chez elle qui me dérangeait, qui me titillait depuis qu'elle était venue "faire la paix". J'étais un peu frustré qu'elle me rembarre de la sorte aussi. Je trouvais que nous étions en train de perdre notre temps, mon temps.

- J'ai peut-être mal interprété les signes que tu me lançais. Qu'est-ce que tu me veux exactement ? Je n'ai pas besoin d'une amie.

Aussi bien être clair de mon côté. Je trouvais ça nul les filles qui voulaient "être amie". Je n'avais pas besoin de cela. Mes amies filles étaient en fait mes plans culs. Encore là, c'était étrange qu'elle ne sache pas du tout qui j'étais. Normalement, les filles qui m'abordaient savaient à qui elles avaient affaire. Le nom de famille Wood ne lui sonnait pas une cloche ? Elle n'avait qu'à taper mon nom sur Google et elle saurait tout sur moi et ma famille. Je pris une gorgée de ma bière, m'accotant contre la banquette derrière moi pour réfléchir rapidement sur ce que je comptais faire d'elle au final. Est-ce que je devais la voir comme un défi ? La dernière fois avec Kathelyn, elle m'avait bien dupé. Je lui avais fait bien du charme pour finalement rien. Quelle perte de temps! Je ne voulais pas que ça se reproduise. Je voyais néanmoins une petite naïveté chez Alyssa. Un petit quelque chose qui pourrait rendre les choses un peu plus amusantes. Sans plus tarder, je pris le téléphone de la jolie blonde et y entrai mon numéro de téléphone dans ses contacts. Comme cela! Elle n'avait pas le choix de rester en contact avec moi. Je lui redonnai son téléphone intelligent aussitôt.

- Y'a pas de quoi ! fis-je tout sourire.

Restait à voir si elle allait me faire signe avec ce dernier dans les prochaines heures ou les prochains jours.

Est-ce qu'il y avait sérieusement des femmes qui tombaient dans le panneau ? Qui acceptaient ce genre de...proposition ? Là tout de suite, elle avait l'impression que Daniel était venu faire son marché dans cette boîte de nuit. Et il pensait qu'elle était une de ces potiches à dire amen à tout. Mais non, il se plantait totalement s'il pensait ça. La jolie blonde allait boire un peu de son verre lorsqu'il lui demanda si elle était du genre à attendre le mariage, heureusement qu'elle n'avait pas encore bu sinon,elle se serait sans doute étouffée. « Pas forcément autant, mais un minimum de relation oui. », expliqua-t-elle.

Des signes ? Elle, elle avait envoyé des signes ?! Encore une fois, Alyssa se demanda pourquoi elle avait accepté ce genre de défi. D'ailleurs, à ses derniers mots, la jeune finlandaise eut un très léger mouvement de recul. En fait, c'était vraiment un connard fini. Alors qu'elle allait répondre, il prit son téléphone, enregistrant son numéro directement à l'intérieur. Elle récupéra son téléphone lorsqu'il lui rendit. Elle n'allait jamais réussir ce défi. Non pas parce qu'il ne tomberait jamais amoureux d'elle, bien qu'elle n'y croyait pas non plus vu le spécimen qui se trouvait en face d'elle, mais surtout parce qu'en fait, elle ne le supportait tout simplement pas ! Elle en avait même perdu sa langue semblait-il !

Etant donné qu'il attendait encore sa réponse, souhaitant savoir ce qu'elle lui voulait, comme il le disait, c'était peut-être le moment de lui dire et de tirer sa révérence. La jeune femme posa son verre encore à moitié plein avant de lever les yeux vers lui : « J'étais simplement venue m'excuser de t'avoir insulté. Sache juste que toutes les femmes ne te courent pas forcément après. On est pas toutes des barbies écervelées qui ne cherchent qu'à coucher. », s'exprima-t-elle finalement. Tant pis pour le défi, elle ne pouvait clairement pas le supporter. « Je te laisse à tes occupations, je suis sûre que tu trouveras ce que tu cherches pour cette nuit ici. », termina-t-elle avant de se lever et de faire demi-tour, direction la sortie. Son ego avait pris un petit coup, elle devait bien l'avouer. Autant certaines femmes étaient à l'aise à coucher de cette façon mais elle, elle avait l'impression de servir de jouet rien qu'à l'idée, d'être utilisée et jetée juste après. Donc non, ce n'était pas pour elle ce genre de chose.

Une fois dehors, elle inspira profondément. Ce mec l'énervait, c'était indéniable. « Un vrai connard. », se parla-t-elle à elle-même en commençant à marcher sur le trottoir,s'éloignant légèrement de l'entrée du MiamiBeach NightClub. Bon, elle n'avait plus qu'à rentrer maintenant... Il faisait encore pas mal nuit, pourtant, le soleil commencerait sans doute bientôt à se lever, au moins le temps qu'elle rentre... Oh, et puis, elle n'était pas fatiguée, pas pour l'instant en tout cas. La jeune femme s'installa sur le petit muret bordant la plage, face à l'océan, les jambes dans le vide étant donné qu'elle n'était pas très grande. Elle prendrait un taxi plus tard au pire.

Je ne voyais pas clair dans le jeu d'Alyssa. J'avais cru pendant un moment qu'elle était venue me voir tout simplement pour s'amuser avec moi. Or, je m'étais bien trompé sur ses intentions et je l'avais rapidement su. Bien que j'eus le temps de pouvoir y entrer mon numéro de téléphone dans celui d'Alyssa, je sentais que celle-ci était quelque peu blasée par ma personne. Chose qui arrivait assez souvent je devais l'admettre. J'étais un peu du genre antipathique. C'était plus fort que moi de susciter des réactions désagréables à mon égard. J'aimais provoquer, c'était vrai. Je n'avais pas de relations très saines non plus dans ma vie de tous les jours. Bref, je savais maintenant qu'Alyssa n'était pas de ce type de femme facile et qui fallait la cuisiner quelque peu d'abord. Malheureusement, cela ne débutait pas très bien pour moi lorsqu'elle m'abandonna à mon triste sort. J'avais dû la vexer, car elle semblait vexée. J'avais du mal à cerner où avait été mon erreur dans ce que j'avais pu avancer.

- Alyssa! Attends ? Voyons !? dis-je alors qu'elle avait tourné les talons pour prendre la direction de la sortie. Mais quel caractère de cochon ! Elle me larguait de la sorte ? On ne me le faisait pas vraiment à moi. De toute façon, ma soirée était quelque peu gâchée. Il était évident que je n'allais pas me trouver une autre muse. J'avais également envie, pour une fois, essayer de faire les choses bien. Je décidai donc de partir à sa recherche dans la direction qu'elle avait prise. Une fois dehors, j'observai autour de moi pour espérer d'apercevoir Alyssa. Je pensai qu'elle avait pris un taxi qu'elle avait filé, mais mon oeil l’aperçut au loin sur un petit muret qui bordait la plage. "Voilà ta chance" pensai-je. J'osais croire que je n'étais pas en train de perdre mon temps sur ce coup là. Je m'approchai d'elle.

- C'est pas très poli de quitter les gens de la sorte, tu sais ? ! lui fis-je alors remarquer avant de reprendre : Je ne sais pas ce que j'ai pu dire de déplacé, mais c'était pas voulu. J'ai pas l'habitude qu'on vienne me voir en m'offrant un verre sans que ce soit pour finir la soirée ailleurs avec des coquineries. J'ai mal interprété ce qu'en fait tu voulais réellement. Mes excuses! C'est rare que je m'excuse alors... faut le prendre réellement, dis-je avec un demi-sourire.

Alors là, cela avait pris tout mon petit change pour sortir tout ça. Je me surpris moi-même à m'excuser alors que je ne voyais pas très bien ce que j'avais pu faire de mal. Peut-être que j'en avais un peu assez qu'on me tourne le dos à chaque fois aussi. J'en avais marre d'avoir cette attitude de merde qui me suivait partout. Pour une fois, je pouvais bien faire un petit effort.

La voilà enfin seule, débarrassée de l'autre énergumène. Son numéro de téléphone sera sans doute effacé d'ici peu, qu'est-ce que ça pouvait lui faire à elle ? Ou alors, elle le mettrait en ligne pour qu'il reçoive tout un tas d'appel, jusqu'à devoir changer de numéro. A réfléchir. En tout cas, pour l'instant, elle n'avait qu'une envie : profiter du paysage.

Alors que la jolie finlandaise pensait être tranquille et ne plus avoir la malchance de recroiser Daniel un jour, elle reconnut instantanément sa voix. La suivait-il ? Vraiment ? Elle lui lança un regard, haussant légèrement un sourcil l'air de dire « T'es vraiment sérieux là ? C'est moi la « mal polie » ? ». A ses yeux, c'était l'hôpital qui se foutait de la charité comme on dit. Pourtant, c'était à son tour de s'excuser. C'était étonnant, et en plus de ça, ça semblait sincère. Mais Alyssa ne pouvait s'empêcher de se dire que tout ça était faux, qu'il jouait clairement un jeu. Remarque, à y réfléchir, là aussi c'était l'hôpital qui se foutait de la charité puisqu'elle-même avait joué à un jeu.

La jeune femme détourna le regard de lui quelques instants, préférant regarder face à elle, en silence. Ce n'est que quelques secondes plus tard qu'elle répondit cette réponse, qu'elle avait tourné plusieurs fois dans sa tête : « Je suis pas une allumeuse. », préféra-t-elle lui expliqué. Même si là, pour le défi, elle devrait jouer le jeu et tenter de se rapprocher, elle ne le ferait pas de cette façon non plus. Pour elle, ce serait se manquer de respect. A ses yeux, elle méritait mieux que des coups d'un soir où le gars n'en a clairement rien à faire de ce qu'elle peut ressentir.

« Je voulais simplement t'offrir une bière d'excuse et toi tu t'es carrément fais des films. T'as cru que j'étais une de ces filles faciles qui se frottent à des inconnus ? », lui lança-t-elle en faisant un signe en direction de la boîte, comme pour dire « Comme pas mal de filles dans ce genre d'endroit ». Mais, même si elle avait été vraiment agacée par cette proposition, Alyssa essayait tant bien que mal de ne pas s'énerver et de ne pas monter sur ses grands chevaux. Et puis, il semblait lui aussi faire un effort de son côté, peut-être pouvait-elle faire semblant d'en faire un aussi. La jeune finlandaise n'était pas une sainte-nitouche, une prude, une coincée ou que sais-je, mais quand même, elle avait ses propres limites. Et ce n'était pas les mêmes que celles de Daniel, c'était certain.

Et, comme pour « détendre l'atmosphère », elle rajouta, haussant une épaule en même temps : « Et puis... je suis finlandaise, pas américaine, je suis pas une adepte du sex-friend et j'ai pas envie de le devenir. ». Après tout, les finlandais étaient plus ou moins connus pour être réservés. En tout cas, si on les comparait aux américains. Bon, finalement tout n'était pas totalement perdu. Pour le défi elle voulait dire.

Je venais de me faire planter là par Blondie. À en voir son visage, elle était furieuse. Pourquoi donc ? Il me semble que je n'avais pas été si pire que ça avec elle. J'avais seulement cru qu'elle voulait obtenir quelque chose de moi. C'était comme cela normalement. Les filles savaient que j'avais du fric alors elles venaient à moi. Rien de plus facile. Et pourtant là, Alyssa n'avait aucune espèce d'idée de qui j'étais. Alors qu'elle avait pris la direction de la sortie, je m'étais lancé à sa poursuite. Je l'avais finalement retrouvé aux abords de la rue en train de réfléchir ? Je m'adressai à elle, mais visiblement ma présence ne faisait pas son affaire. Je m'excusai, bien que j'en avais pas l'habitude. Elle fixa devant elle, refusant de me regarder. Puis, elle me fit part qu'elle n'était pas une allumeuse et que je m'étais fait des films.

- C'est pas comme si ça ne pleuvait pas ce genre de fille ici ! Tu crois pas, non ? Je me suis trompé, okay ? Il me semble que j'ai compris.

Me voilà en train d'essayer de justifier mon comportement. Je me reconnaissais à peine là-dessus. Normalement, il y aurait eu belle lurette que j'aurais abandonné l'affaire et que je l'aurais laissé partir. Je me surpris même à rester là. À dire vrai, j'étais rarement confronté à vivre une situation pareille. Disons qu'Alyssa me donnait un peu de fil à retordre. Je ne savais pas trop ce qu'elle attendait de moi dans ce cas. Elle me précisa à nouveau qu'elle était finlandaise et que la culture américaine n'était pas dans ses gènes.

- Pourtant, j'ai bien connu des finlandaises assez chaudes...mais ça... dis-je alors en riant... Puis, je réalisai ce que je venais de dire et je me la fermai.

Je n'arrangeais pas du tout mon cas. C'était un peu plus fort que moi. Je ne pouvais pas m'en empêcher. L'alcool et la drogue n'aidaient pas non plus, il fallait admettre, bien que je me sentais plutôt en gestion de mes moyens. Et j'avais peut-être cette petite tendance à aimer la piquer à vif. La belle blonde sembla quelque peu exaspérée par ma présence.

- C'était une blague! Attends! Je déconnais !

Pas vraiment, mais fallait que je détende un peu l'atmosphère ici, car ouf j'avais du pain sur la planche. J'avais quand même envie de faire une bonne action pour une fois. Au moins essayer aussi de tisser un lien autre que négatif. Je ne faisais qu'attirer cela.

- Malgré à ce que tu peux croire, t'es marrante! Si si, je t'assure ! Avec ta petite moue à chaque fois que je te sors une connerie. J'arrête là, tu peux me croire.

Fallait que je sorte mon air un peu plus sérieux. Ça n'allait pas être chose facile. Alyssa devait bien se demander quel étrangeté je pouvais être. J'étais clairement un idiot à ses yeux. Je voulais lui montrer le contraire...mais ce serait peut-être pas ce soir. J'avais beaucoup trop perdu de points.

- Laisse-moi te raccompagner chez toi ! Ce serait la moindre des choses que je puisse faire. On prend ma Porsche si tu veux.

Je ne savais pas si elle habitait loin, mais je lui offrais. Qui refuserait une balade dans une voiture de luxe ? Je trouvais que c'était une belle façon de me faire pardonner. Ou alors elle avait peur de moi. Peut-être que l'idée de se retrouver dans un espace restreint ne lui plairait pas.

Il n'avait pas tort sur ce point, les filles de ce genre se trouvaient dans tous les coins de rues. Heureusement (ou malheureusement pour les gens comme Daniel), il y en avait qui n'étaient pas comme ça, et elle en faisait partie. Chose que ce dernier avait fini par comprendre. Enfin. Pas la peine de continuer à discuter de ce sujet, c'était désormais bel et bien clair.

Alors qu'elle avait voulu faire une petite blague concernant ses origines, le jeune homme la « retourna », en quelque sorte, contre elle, lui faisant lever les yeux au ciel en soupirant. Durant son adolescence, sa mère s'était arrachée les cheveux en voyant sa fille lever les yeux au ciel à la moindre remarque. Et c'était une chose qu'elle avait gardé, même si elle le faisait beaucoup moins qu'avant, bien entendu. Décidément, il s'enfonçait de minutes en minutes et ses remarques n'aidaient clairement pas Alyssa à essayer de faire un effort pour ne pas l'envoyer balader une deuxième fois. D'ailleurs, mieux valait qu'elle s'éloigne de lui non ? Ce n'est pas ce qu'elle avait prévu un peu plus tôt dans la boîte ? Et de nouveau, ça lui semblait être une très bonne idée.

Pourtant, alors qu'elle était descendue du muret pour s'éloigner et marchait désormais sur le trottoir, Daniel l'interpella de nouveau en lui demandant de l'attendre, qu'il avait simplement voulu faire une blague. Ouais... il voulait simplement essayer de se rattraper. Encore. Et voilà qu'il lui proposait de la raccompagner chez elle. Utilisant sa Porsche comme moyen pour la convaincre. La jolie blonde se retourna pour lui faire face, croisant ses bras sur sa poitrine. « Est-ce que tu penses m'impressionner avec ta voiture ? », lui demanda-t-elle en haussant un sourcil. Non pas qu'elle ne connaissait pas la valeur d'une Porsche de ce type, mais elle n'était pas quelqu'un de matérialiste alors qu'une personne soit riche,modeste ou pauvre, elle ne s'arrêtait pas à ça. Ça non plus ce n'était pas son style.

La jeune femme soupira légèrement. Bon, on aurait dis qu'il voulait être sympa, elle allait (de nouveau) essayer de faire un effort. « Ok... à mon tour de faire des efforts. », lui lança-t-elle en glissant une main dans ses cheveux dorés. « Mais promet-moi de ne pas conduire comme un fou ou trop vite. J'ai vraiment peur en voiture. », lui rappela-t-elle. S'il venait à faire exprès de lui faire peur, elle n'essaierait même plus de faire des efforts pour le défi, elle laisserait enfin tomber, et tant pis, elle perdrait.

S'il y avait bien une fille complexe, je pouvais dire qu'Alyssa en faisait partie. Pour tout dire, je n'avais pas été capable de la cerner. Tout m'échappait en fait. J'avais eu tout faux depuis le début où j'avais ouvert la bouche pour lui parler...enfin...je lui avais plutôt crier dessus quand elle avait éclaté ma voiture de luxe. Je m'étais surpris à aller rejoindre la jolie blonde pour "m'excuser" auprès d'elle et surtout essayer de rattraper le tir. Il faut dire que j'avais pas du tout la main avec elle. Voilà pourquoi elle m'avait un peu intrigué. Ma blague ne lui plu pas non plus. Comment c'était possible ? J'avais l'habitude d'avoir des greluches qui riaient à tout ce que je pouvais raconter, pas elle. Elle était un réel mystère pour moi. C'est à ce moment que je lui proposai d'aller la reconduire. Alyssa pensa que je voulais l'impressionner avec ma Porsche. Bon, un peu... Normalement ça fonctionnait plutôt bien. Je ne pensa pas que ce serait le cas pour la finlandaise.

- Si ça ne t'impressionne pas, au moins tu seras rentrée chez toi sans devoir marcher ou à payer un taxi. dis-je avec un demi sourire.

Je pensais me reprendre un autre revers, mais non. Alyssa accepta finalement malgré une légère hésitation. Elle enchaîna en disant qu'elle ne voulait pas que je roule en fou avec ma bagnole.

- Promis ! Je vais faire attention. répliquai-je aussitôt.

C'était pas trop mon genre de faire des promesses, mais là-dessus, je respecterais ce qu'elle voulait. Après tout, je lui devais bien. Je trouvais quand même dommage qu'elle ne veuille pas voir ce que ma voiture avait dans le ventre, parce que franchement, c'était de la bombe. L'accélération de ce véhicule donnait des frissons. C'était un réel plaisir d'entendre gronder le moteur. Si elle avait peur, je n'allais pas faire exprès.

Je pris alors la main de la jeune femme pour la diriger vers le stationnement où se trouvait ma voiture. Ce n'était qu'à quelques minutes de là. J'avais bien cru pendant un instant que jamais elle voudrait causer avec moi à nouveau. Au moins, elle m'ouvrait un peu la porte à nouveau. J'étais bien curieux de voir ce qu'elle cachait exactement pour être aussi fermée qu'une huitre. Je n'avais pas l'habitude à cela. Une fois à ma voiture, je lui montrai qu'elle ne contenait plus une seule égratignure reliée à l'accident.

- Tu vois, elle est comme un neuve. Plus rien de parait.

Je lui ouvris la portière pour qu'elle prenne place et la referma une fois qu'elle fut bien installée. J'allai par la suite m'installer derrière le volant. Je sentais un petit malaise chez Alyssa. Peut-être qu'elle avait toujours peur que je conduise en fou. J'allais faire attention, bien que ce n'était pas l'envie qui me manquait de faire rugir le moteur et de décoller comme j'en avais l'habitude.

- Ça va, tu peux te détendre. Je vais te ramener chez toi en un seul morceau. Tu demeures dans quel secteur de la ville?

Parce que honnêtement, je n'avais pas la moindre idée de l'endroit où elle habitait. J'étais quand même curieux de connaître l'emplacement exact. Après qu'elle m'ait donné des indications, je décidai de prendre cela assez relaxe et de faire la discussion. Je roulai tranquillement comme elle me l'avait demandé.

- Sinon, tu fais quoi dans la vie ? Qu'est-ce qui te passionne ?

J'avais beau chercher, je me questionnais bien ce qu'elle pouvait faire. Elle n'avait rien d'une sportive ou d'une artiste...du moins c'est ce que son physique et son caractère révélait. Je me trompais peut-être. Je miserais sur un travail assez sérieux... peut-être comptable ou notaire ? Avocate ? Quelque chose me disait que c'était un travail assez intellectuel.

Bon, il n'avait pas tort sur ce point, s'il la ramenait, ça lui éviterait de marcher ou de prendre un taxi. Il n'était peut-être pas aussi pire que ce qu'elle s'était imaginée. Bien qu'il ne soient clairement pas un ange... ! Et puis... il venait de lui promettre qu'il ferait attention. Daniel semblait sincère pour le coup. C'était un peu déstabilisant d'ailleurs parce que, jusqu'à présent, Alyssa avait l'impression de le voir jouer un jeu, de faire toute une scène théâtrale qu'il avait dû répéter avec tout un tas de filles. Mais, comme il l'avait compris, elle n'était pas comme ce « tas de filles ». Alors, la jolie blonde avait accepté qu'il la raccompagne, lui laissant le bénéfice du doute.

Comme si elle allait changer d'avis soudainement, le brun avait attrapé sa main et l'avait dirigé vers sa voiture, lui montrant les endroits qui avaient été abîmés. Elle ne fut pas surprise de constater qu'il n'y avait plus rien. « Tant mieux, je suis contente que tu aies réussi à la faire réparer aussi rapidement. », et c'était plutôt vrai en fait ! Même si elle n'avait jamais compris, et ne comprendrait sans doute jamais l'engouement de certaines personnes pour les voitures, elle pouvait comprendre que ces gens pouvaient « s'attacher » à leur voiture. Même si ce n'était pas son cas à elle. « Tu m'impressionnes, tu sais être galant. », plaisanta-t-elle, plutôt gentiment en fait, avant de monter dans la voiture après que Daniel lui ait ouvert la porte. Immédiatement, elle attacha sa ceinture de sécurité. Non pas qu'elle prévoyait d'avoir un accident mais... c'était une question de sécurité, et la sécurité dans une voiture était plus qu'importante pour elle.

Daniel démarra finalement, et on pouvait facilement voir qu'Alyssa n'était pas sereine à côté de lui. Elle n'avait pas peur de lui, ni de sa conduite, après tout, il lui avait promis non ? Mais elle n'était vraiment pas à l'aise dans l'habitacle, et ses muscles tendus en disaient long ! Le jeune homme lui intima qu'elle pouvait se détendre, qu'il n'allait rien lui arriver : « Je te crois, mais c'est plus fort que moi. », lui avoua-t-elle, lui faisant bien comprendre que pour le coup, ce n'était aucunement sa faute à lui. « Dans le quartier d'Alameda, à l'ouest de la ville. », lui apprit-elle avant de tourner la tête dans sa direction « Tu connais ? ».

Daniel chercha à apprendre à la connaître, brisant le silence de l'habitacle. Elle qui était connue pour son côté bavarde était ravie. Et puis, ça lui permettait de penser à autre chose que la route. « Je suis enseignante en école primaire depuis la rentrée dernière. », elle lui apprit. Alyssa avait eu son diplôme assez récemment, elle avait fais un sans faute dans sa scolarité, même après avoir changé de pays et dû s'adapter à une nouvelle langue et une nouvelle culture. « Et toi ? Je te vois bien diriger une boîte de nuit comme celle d'où on vient. », lui apprit-elle avec un léger sourire. En même temps, c'était vrai, l'ambiance lui collait parfaitement. Ce qui la passionnait ? Étonnamment, elle préféra garder le patinage artistique pour elle. En même temps, elle n'en faisait que très peu désormais... bien qu'elle gardait encore un accès privé à la patinoire, le soir très tard, après la fermeture. Le gardien de nuit la laissait généralement patiner une heure ou deux avant de repasser la surfaceuse pour le lendemain. « Tu veux dire ce que je fais sur le peu de temps libre que j'ai ? » plaisanta-t-elle. Son travail lui prenait beaucoup de temps contrairement à ce que tous le monde pensait. Les enseignants devaient travailler pendant leur temps libre : préparer leur cours, chercher de nouvelles idées pour innover, corriger les exercices et devoirs, mettre en place des activités, des sorties... « J'aime bien aller au cinéma, ou s'il ne fait pas trop chaud, je vais souvent courir le long de la plage. », lui expliqua-t-elle en haussant une épaule. Alyssa n'avait pas beaucoup de temps libre, ce qui ne lui laissait pas le temps de faire grand chose parfois. Mais elle se débrouillait toujours pour aller courir une petite heure pour garder la forme, et l'endurance acquise durant toutes ses années de patinage. Daniel ne la trouvait pas sportive ? Il ne l'avait sans doute pas vu simplement marcher, on pouvait voir dans sa démarche qu'elle se déplaçait avec grâce, chose que toutes danseuse, patineuse ou gymnaste pouvaient acquérir au fil du temps et ne perdaient pas.

Bien qu'elle eut hésiter quelques secondes, Allyssa céda finalement à mon invitation pour que je la ramène chez elle. Il en avait fallut de peu avant qu'elle disparaisse en m'envoyant balader de nouveau. Là-dessus, je devais admettre qu'avoir réussit à la convaincre me rendait plutôt fier. Je l'avais fait monté dans mon véhicule, tout en lui tenant la portière. Elle me fit la remarque pour la galanterie. Après tout, si ça me faisait gagner des points auprès de la jolie blonde, j'étais prêt à tout. Étrangement, j'en avais un peu marre de jouer les arrogants. Je voulais montrer que je pouvais avoir un bon côté. Je le laissais rarement faire surface très longtemps. Je n'avais pas d'explications possible à ce comportement à toujours vouloir éloigner tout le monde autour de moi. Sans doute mon adolescence pourrit et le fait que je n'avais pas une très bonne relation avec ma famille.

Une fois en route, c'était le moment de faire la discussion. Je voulais savoir à qui j'avais affaire en ce moment. Bien que j'avais cru un moment qu'elle était une fille facile, elle se montrait plutôt...comment dire ? Bornée ? Résistante ? Fermée comme une huître ? Je ne savais trop comment appeler ça. Peut-être qu'elle était tout simplement juste frigide. En tout cas, je remarquai qu'elle était raide comme une barre alors que je conduisais. Je voulais qu'elle se détende un peu. Je n'avais pas l'intention de rouler en fou pour lui faire peur. Je ne comprenais pas trop pourquoi elle pouvait avoir autant peur alors que je suivais les limites dans une voiture de luxe un peu sport. Alyssa me dirigea vers l'ouest de la ville, plus précisément dans le quartier Alameda. Honnêtement, ça ne me disait rien. J'avais rarement affaire dans ce coin si ce n'était que l'université, mais qui se trouvait dans un autre quartier de l'ouest. C'était plutôt la classe moyenne qui s'y trouvait en général.

- Non, mais je compte sur tes directives pour trouver le quartier en question. Sinon, bah je te ramène chez moi. lui lançai-je à la blague.

Pas que je n'en aurais pas tellement envie, mais je sentais bien le malaise chez elle à passer du temps avec moi. Je voyais bien que la jolie blonde n'était pas tout à fait à l'aise. Je voulus détendre un peu l'atmosphère en lui demandant ce qu'elle faisait comme travail. Étonnamment, elle était enseignante au primaire. Ha oui ? Avec tous les petits morveux ? Yerk! Je n'aimais pas les enfants. Je les trouvais stupides. Je ne comprenais pas comment les gens pouvaient faire un tel travail. D'autant plus qu'aujourd'hui, c'était les professeurs qui éduquaient les enfants et non les parents.

- Ha bon ! Et tu aimes ce que tu fais ? Ça doit pas être toujours agréable ! lançai-je finalement.

C'était pas facile pour moi de rester neutre et de rester positif. J'essayais tout de même de comprendre un peu plus sur elle. Quant à moi, elle me voyait bien diriger une boite de nuit.

- Non! Bien que de devenir gestionnaire du boite de nuit pourrait être amusant, je termine mes études en pharmacologies pour prendre les rênes de la firme de mon père. Toute la fabrication de médicaments de la firme WoodNTuck appartient à ma famille. J'ai déjà mon siège à titre de dirigeant. C'est un peu barbant, mais il faut ce qu'il faut.

Aussi bien lui dire si elle n'avait aucune espèce d'idée qui j'étais encore. Elle n'avait qu'à taper mon nom sur Google et elle aurait tout se qu'elle voudrait sur mon sujet : âge, origine, combien je valais en millions de dollars, mes dernières fréquentations et ma mauvaise réputation. Enfin bref, j'osais croire qu'elle pourrait se faire une tête avant de croire tout se qui était écrit à mon sujet. Je ne laissa pas les projecteurs longtemps sur moi, je voulais savoir qui passionnait Alyssa. Elle plaisanta laissant croire qu'elle n'avait pas beaucoup de temps libre. Puis, elle mentionna qu'elle aimait aller au cinéma et aller courir sur la plage. Je me tournai la tête une fraction de seconde vers elle avant de garder le yeux sur la route.

- Ha oui du jogging ? J'en fais également régulièrement à l'extérieur quand je me décide à sortir de ma salle de sport. J'ai ma piscine aussi où j'y fais des longueurs à l'occasion. C'est bien de se tenir en forme.


À en voir la silhouette de la finlandaise, elle entretenait assez bien son corps au final. C'était quand même important pour moi de faire du sport régulièrement. Je trouvais qu'on avait au moins un point en commun là-dessus. Pour le cinéma, il y avait un moment que je n'y étais pas allé. J'étais pas tellement un grand cinéphile. C'est à ce moment que je stoppai à un feu rouge.

- Et ta famille, elle vit ici avec toi ? Ou tu y es venue t'y installée seule ?

C'était une question qui valait la peine d'être demandée. Le feu tourna au vert nous pûmes décoller pour poursuivre la route vers l'ouest de la ville.