Finalement, ce n'était pas si horrible de lui parler normalement. Quoi ? Que venait-elle de penser ? Non, elle n'allait pas se laisser attendrir par son numéro de charme ! Il devait faire ça à toutes les filles, et ça devait fonctionner. Mais non non non, ça n'allait pas marcher sur elle. En tout cas, elle allait lui faire croire que si, mais au fond non, ça n'allait pas fonctionner ! Elle n'était pas de ce genre de femmes à se laisser attendrir par un homme qui lui ouvre la portière et qui essaie d'apprendre à la connaître. En tout cas, il était très fort dans la manipulation, elle aurait pu vraiment croire, si elle ne le connaissait pas si bien, qu'il tentait de se faire pardonner sans avoir d'arrière pensée, et de simplement vouloir la connaître. Mais ça, c'est ce qu'elle pensait seulement. Parce que, le connaissait-elle réellement ? Pouvait-elle savoir ce à quoi il pensait vraiment ? Personne ne le savait, à part lui-même peut-être. Mais en tout cas, c'est l'idée qu'elle s'était faite de Daniel pour le moment.

« Aucun problème, je te dirais. », lui répondit-elle alors, lui indiquant rapidement où tourner juste après. « Et tu peux toujours rêver. », rajouta-t-elle avec un sourire faussement amusé. Est-ce que ce sourire semblait vrai aux yeux de Daniel ? Elle l'espérait en tout cas. Peu à peu, Alyssa se détendait un peu, bon, elle n'aimait toujours pas cette voiture, bien que la conduite de Daniel était irréprochable, mais non, ce n'était clairement pas son truc. « Ah bah c'est pas tous les jours facile c'est vrai. Mais oui, j'aime ce que je fais. C'est très intéressant de les voir évoluer. », rajouta-t-elle avec un petit sourire, haussant légèrement les épaules. La jeune finlandaise venait de lui donner son idée d'emploi le concernant. Mais elle fut surprise de sa réponse. Tellement qu'elle tourna la tête pour le regarder : « Je t'avoue que je n'aurais jamais deviné que tu faisais ça. », lança-t-elle en riant un peu. Pour le coup, il l'avait clairement surprise. « Mais tu aimes ça au moins ? », demanda-t-elle alors car il n'avait pas semblé emballer par la suite des événements sur son avenir professionnel. Certes, ça semblait bien rapporter, mais est-ce que ça lui conviendrait réellement ? Ça, elle n'était pas sûre. Non pas qu'il soit stupide ou bien totalement inapte à faire ce boulot (qui ne semblait pas de tout repos), mais en ayant vu ce qu'elle avait pu voir de lui, ça ne correspondait pas du tout à l'idée qu'elle s'était faite de lui. Mais soit, ce n'était pas sa vie, et il en faisait ce qu'il voulait après tout.

« Pourquoi est-ce que tu sembles si surpris ? », lui demanda-t-elle amusée. Elle n'avait pas l'air sportive ? Bon, là ok, avec sa robe et ses talons, peut-être qu'elle ne faisait pas hyper sportive, il fallait l'avouer. Mais si, Alyssa a toujours aimé se dépenser au sport, et ce n'était sans doute pas près de s'arrêter. Sauf quand sa cheville faisait des siennes et l'empêcher de faire ce dont elle avait envie. « Ah... la piscine... J'adore nager... Des fois en sortant du travail je vais piquer une tête à la plage. », lui apprit-elle. Et ce n'était pas rare. Elle faisait un détour à son appartement pour se changer, et prenait la direction d'une plage de Miami où elle allait souvent, non loin de chez sa grand-mère, et qui était peu connue des touristes. Une chance ! « On a déménagé quand j'avais 14 ans avec ma mère et mon père. Mon père est né ici, il a voulu retourné près de ma grand-mère il y a une dizaine d'année, ma mère a dis oui alors on a fais nos bagages et on est venu vivre ici. » lui expliqua-t-elle alors. « Tu as toujours vécu ici toi ? », et non, elle ne le connaissait pas le moins du monde, n'ayant pas regarder sur internet les nombreux articles qu'il devait y avoir sur lui. De nouveau, elle lui montra une direction pour aller à son immeuble. Ils arriverait dans peu de temps, en tout cas, si la circulation ne se bouchait pas et qu'ils ne prenaient pas tous les feux rouges de la ville.

J'avais réussi à me rattraper en quelque sorte avec Alyssa. À dire vrai, j'avais peut-être un peu mal décodé les intentions de la belle blonde. Elle était montée dans ma caisse de luxe sous la promesse d'être sage derrière le volant. J'avais accepté. Bien que j'aimais faire ronronner mon moteur et de sentir la vitesse monter d'un cran, je voulais gagner des points auprès de la finlandaise. D'ailleurs, celle-ci ne semblait pas trop impressionnée par ma voiture. C'était rare qu'elle avait peu d'effets chez la gente féminine. Je m'étais vite rendu compte qu'Alyssa n'était peut-être pas comme les autres femmes, si bien que j'en étais devenu maladroit dans mes propos et dans ma façon de faire pour séduire. Elle était beaucoup moins nunuche que je ne l'aurait cru. Disons que le jour de l'accident, elle devait être la pire conne sur cette Terre. J'avais poussé un peu trop le bouchon. Alors que cette dernière m'indiquait le chemin à prendre pour me rendre chez elle, je décidai de lui poser quelques questions. Peut-être qu'elle y verrait une tentative pour essayer de la connaître. Ce serait peut-être des informations importantes pour la suite des choses.

Institutrice au primaire qu'elle était. Ça sonnait étrange pour moi... bien que c'était pas pour moi d'être entouré de mômes qui morvent partout. Néanmois, Alyssa aimait son travail et ça semblait plutôt sincère. J'osais croire que ce devait être déjà plaisant de se lever le matin avec le sourire pour aller bosser, ce qui était rarement mon cas. Bien sûr, je m'attendais à ce qu'elle me retourne la question. Je n'eus pas le choix de tout déballer. Normalement, les gens savaient assez bien sur moi. La jolie blonde ignorait totalement qui j'étais, et surtout, qui était ma famille.  Elle fut surprise de ma révélation sur mon travail. Puis, me demanda si j'aimais cela.

- Proprement parlé non. Mais je ne peux pas trop échapper à mon destin. C'est une entreprise familiale qui a été fondée par mon grand-père. Ma soeur ne veut pas s'investir dans la compagnie. Mon père a tout misé sur moi.

Mon père était un homme carriériste qui ne faisait que travailler, travailler et travailler. Pour moi, ce n'était pas une vie. J'étais tout le contraire de mon père. J'étais paresseux, toujours en retard et je n'avais aucun intérêt pour la profession de PDG. Ce que j'aimais faire, c'était la fête ! Justement, j'étais vraiment pas tant apprécié par le paternel. Le sujet dévia plus sur le fait que nous pratiquions quelques sports. Je fus ravie de savoir qu'elle faisait de la natation et du jogging. J'étais moins même sportif. Pas à l'extrême, mais quand même, si je voulais rester beau garçon, il fallait entretenir mon corps un peu. J'appris qu'elle vivait aux USA depuis ses 14 ans. Elle voulut savoir pour moi.

- Tu connais vraiment rien de moi déjà ? Ça fait bizarre ! Oui un Floridien depuis toujours. Je pense qu'il y a pas plus américain que moi ! dis-je avec le sourire.

Et un républicain pur et dur en plus de ça! J'allais pas le dire à voix haute. Je jugeais que parler politique ici n'était pas bien choisi comme moment. C'était comme parler de religion. Alyssa me donna quelques indications pour la route. Nous arrivâmes enfin. Pas que le trajet me paraissait long, mais c'était plutôt parce que je n'aimais pas parler de moi. Plus Alyssa en savait sur moi, plus elle pouvait utiliser ces informations. Pour en faire quoi ? On ne savait jamais ! J'avais déjà payé bien assez pour ça. Je me stationnai devant chez elle. Je fermai le moteur.

- Tu vois, tu rentres chez toi saine et sauve ! Ma compagnie n'est pas toujours aussi mauvaise qu'on peut le penser. Je te raccompagne jusqu'à ta porte ? demandai-je alors.

Un gars s'essayait ! J'avais beaucoup plus envie qu'un simple raccompagnement, mais je n'avais clairement pas le dernier mot là-dessus.