Mackenzie &
Gabriel

Gabriel passait une journée plutôt tranquille au foyer. Aujourd’hui, il faisait beau, et il pouvait passer du temps avec les jeunes dehors et c’était tout de même plus sympa qu’à l’intérieur. Puis tout était calme et aucune dispute ne se profilait à l’horizon. Ca changeait de d’habitude et ce n’était pas pour déplaire à Gabriel. Même s’il aimait son boulot, il était parfois lassé de devoir gérer des conflits sans arrêt. C’est en milieu d’après-midi que Mackenzie lui envoya un sms. Le jeune homme gardait rarement le téléphone avec lui au boulot, mais pour le coup, il l’avait sur lui. Elle avait apparemment fait de la casse à l’appartement. D’ailleurs, que faisait-elle là-bas à plein après-midi ? Ce n’était pas dans ses habitudes, elle qui avait l’habitude de bosser très tard. Gabriel n’était pas vraiment attaché aux bibelots qui servaient de décoration, alors en toute franchise, il s’en fichait un peu de savoir qu’elle avait cassé quelque chose. Cela ne l’empêcha pas pour autant de la taquiner gentiment !

Les quelques heures qui lui restaient passèrent rapidement et il pouvait enfin rentrer chez lui. L’idée des sushis que Mackenzie lui avait proposée en plein milieu de l’après-midi, lui donnait envie depuis plus d’une heure déjà. Après s’être garé, il rentra dans l’appartement et c’est Poisson, leur jeune chiot qui vint lui faire la fête. « Hey ! Salut toi ! » dit-il en lui caressant la tête. C’est à ce moment-là qu’il découvrit le salon réagencé et illuminé de chandelles. Sans mentir, Gabriel était un peu surpris. «Euh, on fête quelque chose que j’ignore ? » demande-t-il en essayant de se remémorer s’il avait oublié quelque chose. Mais rien ne lui vint à l’esprit. Parce que ce n’était ni dans son habitude, ni dans celle de sa petite-amie de se montrer autant romantique. Rien que l’idée, Gabriel ne l’aurait jamais eu !

Comme à son habitude, il jeta sa veste sur la première chaise qu’il trouva avant de se rapprocher de sa petite amie. « Tu es magnifique. » lui dit-il avant de l’embrasser. Elle l’était en toute circonstances, bien évidemment, mais là, encore plus. Il remarqua alors le matelas en plein milieu du salon. « Tu sais qu’après, il faudra le remonter ? » la taquina-t-il en repensant à la galère qu’avait été de le monter une première fois. Rien que d’y penser, il en était épuisé mentalement !

Mackenzie &
Gabriel

Gabriel et moi n'étions pas du genre très romantiques. Et ça nous allait, notre couple nous allait parfaitement à un et à l'autre. Cependant, février était un mois spécial, y'avait plusieurs choses à fêter et j'avais envie de surprendre mon petit-ami, puis de faire quelque chose que je ne faisais pas souvent, entre autre pour m'assurer que je faisais tous les efforts possibles pour bien garder notre couple en vie. C'était ça le truc, non? Organiser des surprises parfois, faire un geste un peu plus grandiose qu'à l'habitude, faire une sortie, etc. Bref, afin de fêter la St-Valentin, nos 1 an, la fête de Gab... Un peu de tout ça, j'avais transformé l'appartement en petit cocon confortable, mais romantique. J'avais mis beaucoup de temps là-dessus, j'étais assez fière de moi et je pense qu'on allait passer une belle soirée.

Une fois le tout prêt, Gabriel arriva comme pile à l'heure. Je l'accueillis avec mon beau sourire et... avec Poisson. Évidemment, il adorait venir nous accueillir à la porte. Moi aussi j'adorais pour ne pas mentir. Si Gabriel avait un beau sourire à son tour lorsqu'il ouvrit la porte devant notre chien et moi, celui-ci se figeait un peu en voyant le salon. Je perdis le mien aussitôt. « Oh. Tu détestes ça. » mentionnai-je un peu anxieuse. Je n'avais pas nécessairement pensé qu'il pouvait détester ça. « Eum... On fête... La St-Valentin.... Nos 1 an... Ton anniversaire... Un peu de tout ça? » dis-je avec un regard interrogateur. Tant qu'à célébrer, autant tout faire en même temps. Une soirée du genre plutôt que trois...

Gabriel ne semblait pas en colère, juste surprit je pense. Il m'embrassa et je retrouvai mon sourire. « Merci. » lui dis-je en redéposant à mon tour un baiser sur ses lèvres. Il pointa ensuite le matelas au sol et passa un commentaire qui me fit rire. « Mouais, j'y ai pensé après l'avoir fait débouler en bas. C'est comme ça que j'ai cassé un truc, t'es surpris? » rajoutai-je. Je pris les deux coupes de vin que j'avais versé dans mes mains et en remis une à Gab. « Je sais très bien que tu penses seulement aux sushis. Ils sont déjà commandés et devraient arrivés bientôt. » lui dis-je en lui tendant une des coupes. Je lui pris la main et le dirigea vers notre salon, joint par Poisson dans le tas de couvertures et de coussins, évidemment. « Je sais que ce n'est pas trop ton genre, notre genre mais... Je voulais juste qu'on passe une soirée différente et qu'on prenne le temps de relaxer et de parler de tout et de rien. Ça fait longtemps il me semble. » lui dis-je avec un sourire. Je ne voulais pas mentionner sa soeur ou rien parce que même depuis qu'elle était partie, nous n'avions pas pris le temps.  



 

Mackenzie &
Gabriel

Oui, lorsque Mackenzie avait proposé une soirée sushis à Gabriel, il ne s’était pas attendu à ça. D’habitude, l’un comme l’autre était plus du genre à passer une soirée tranquille devant la télé. Alors oui,  il était surpris, mais agréablement surpris. Même si ce n’était pas leur style, cela prouver que Mackenzie pensait à lui et voulait lui faire plaisir. Elle avait d’ailleurs mis la barre haute et Gabriel aurait sans doute du mal à faire mieux ! Bien que ce n’était pas une compétition, il se disait que peut-être il prenait trop s’être relation pour acquis et ne faisait pas assez d’efforts… C’était décidé, il allait redoubler d’attention pour Mackenzie ! « Non, bien sûr que non ! Je suis juste surpris. » avoua-t-il.

Il se demandait bien qu’elle était la raison de cette soirée qui s’annonçait belle. Le cerveau de Gabriel tournait à mille à l’heure et se disait que peut-être cela ne présageait rien de bon ! Peut-être que Mackenzie avait eu une promotion et qu’elle devait quitter Miami ! Peut-être que cette soirée était simplement pour mieux faire passer la nouvelle. Gabriel n’y était tellement pas habitué, qu’il s’imaginait tout et n’importe quoi ! Finalement rien de toute ça ! Il y avait juste tout un tas de choses à fêter en ce mois de février.  « Ca me va » sourit-il avant d’embrasser Mackenzie.

Le seul problème dans tout ça, serait de remonter ce fichu matelas. Il n’y avait pas de toute, ça serait pour sa poire ! Mais pour le moment, il s’en fichait, il voulait profiter de cette soirée. Il aurait tout le temps de râler le lendemain ! « Que tu aies cassé quelque chose ou que tu n’aies réfléchis qu’après coup ? » plaisanta-t-il gentiment avant de rajouter « Tu sais qu’il existe des objets bien pratique qu’on appelle matelas gonflable ? Ca permet, entre autre, de pas déménager toute la maison. » Le jeune homme émit un léger rire avant d’embrasser sa compagne. Il pouvait parfois être très puéril avec ses blagues ! « Hey ! Faux ! … bon un peu, parce que j’avoue que j’ai faim ! » Etonnement, ça ne changeait pas vraiment de d’habitude ! Gabriel était un estomac sur pattes !

En s’avançant dans le salon, le jeune homme s’aperçut qu’un autre membre de la famille appréciait la nouvelle déco ! Poisson s’était confortablement installé sur le tas de couvertures et de coussins. « Je crois que Poisson pense que c’est sa nouvelle panière. Tu vas pouvoir déloger ton BEBE de là ? » demanda-t-il en insistant sur le mot « bébé ». Mackenzie était complètement folle de ce chiot et n’avait quasiment aucune autorité sur lui, tellement elle l’idolâtrait. Bien évidemment, Gabriel prenait un malin plaisir à la taquiner là-dessus

Ils habitaient dans cet appartement ensemble depuis le mois de Novembre et pourtant, avaient bien eu du mal à en profiter simplement tous les deux. Il faut dire que Jasmine était restée là trois mois. Bien évidemment cela n’avait dérangé en rien Gabriel et Mackenzie, mais forcément pour le côté intimité, ce n’était pas évident. Puis, il n’y avait pas que ça ! Mackenzie travaillait énormément et Gabriel, à cause du manque d’effectif aussi ! Forcément, ça n’aidait pas. « Longtemps ? Une éternité, tu veux dire ! On devrait arrêter de travailler, ça serait plus simple. »

Mackenzie &
Gabriel

La réaction de Gab me rendit bien anxieuse. Je ne voulais pas lui mettre la pression de devoir faire la même chose ou encore le forcer à passer une soirée ''romantique'' alors qu'il n'en avait pas envie. Cependant, il me rassura bien rapidement en mentionnant n'être que surprit. Bon, ça je pouvais comprendre. Après lui avoir énuméré toutes les raisons pour lesquelles nous avions besoin d'une soirée comme ça, les deux semblions être sur la même longueur d'onde.

Le cas du matelas semblait bien embêter Gabriel. Bon, ce ne serait pas plaisant de le remonter, j'avais encore mal aux bras juste à penser à la première fois que nous avions dû le déplacer. Par contre, ça valait la peine, non? « Hey! » dis-je faussement vexée en donnant un coup sur l'épaule de Gab. « Cassé un truc, évidemment. » répliquai-je en roulant des yeux. J'étais un peu gaffeuse sur les bords après tout. Mon petit-ami m'expliqua même qu'il y aurait eu solution plus simple à mon plan : un matelas gonflable. Je fronçai les sourcils en le regardant : « On en a un? » demandai-je sceptique. Si oui, je n'étais pas au courant. J'étais pas mal certaine que non, en fait. « Bah dis donc.... Ce sera pour une prochaine fois. Tu sais quoi? Si t'arrêtes pas avec tes blagues nulles, je ne t'aiderai pas à le remonter. » lui dis-je comme menace. Rien de plus chiant que de faire ça tout seul!

La mini guerre sur le matelas cessa avec un baiser de Gabriel, puis il confessa son amour pour les sushis. Bon, ça je le savais déjà. Plutôt, il avoua attendre les dit sushis. « T'as toujours faim, glouton. » dis-je à la blague. « J'en ai pris plus pour être certaine de pouvoir ME nourrir sans t'entendre râler plus tard » répliquai-je. Sinon je le connaissais, il allait se priver de manger à sa faim pour que j'en aie et deux heures plus tard j'allais l'entendre dire qu'il avait faim.

On alla au salon, mais Poisson s'était étendu parmi les coussins et couvertures que j'avais installé. Ce chien me rendait gaga et Gab le savait. Je pense que ça le décourageait un peu, je le laissais faire n'importe quoi et parfois... Ça causait des dégâts. Disons que ça en causait un peu plus que ce que Gab était au courant. J'en ramassais pas mal sans lui dire, je n'avais pas envie qu'on commence à se prendre la tête pour ça non plus. D'ailleurs, Gabriel trouvait ridicule que j'appelle poisson mon bébé, je ne comprenais ABSOLUMENT PAS pourquoi. « Mohhhh regarde comment il est bien là, il va vouloir dormir avec nous c'est certain. » dis-je avec les yeux brillants. « Je dois le déloger? » dis-je en faisant la moue et en me tournant vers mon petit-ami avec des yeux de chien battu. Il avait l'air si confortable, je ne voulais pas trop le bouger.

Je me tournai vers Gab pour lui justifier un peu le pourquoi de la soirée et celui-ci approuva. D'ailleurs, sa solution m'allait. « T'as raison. Lâchons tout, on devrait vivre d'amour et d'eau fraîche avec Poisson. On pourrait braquer des banques pour payer l'appart et la nourriture, puis sinon on aurait la paix. » lui dis-je bien sérieuse. Évidemment, je rigolais, mais travailler moins pourrait être pas mal. « Pourquoi on travaille autant? On est jeunes, on devrait pouvoir en profiter un peu il me semble. » déclarai-je. On dirait que je n'avais jamais connu en monde sans travailler, chose qui était normale, mais pourquoi autant? On ne faisait rien d'autre, c'était déprimant. Ce n'est pas comme si nous étions dans la misère, après tout. Dans ma réflexion, la sonnerie de la porte retentit. « C'est probablement les sushis, bouge pas. » dis-je en me dirigeant vers la cuisine. Après avoir payé, je ramenai le tout dans le salon avec les baguettes et les petites sauces. « Je pense que j'en ai trop pris en fait. » dis-je en regardant les multiples paquets.

Mackenzie &
Gabriel

Gabriel était quelqu’un de taquin et il adorait se moquer gentiment de sa petite amie. Il n’y avait rien de méchant dans ses propos, juste de l’amusement. « Outch, musclée qui plus est. » renchérit-il dans un léger rire. « Dis-toi que ça nous fera un objet poussiéreux à nettoyer en moins. » Et Gabriel n’était clairement pas contre moins de ménage, même si, un seul bibelot n’allait pas y changer grand-chose. Faire le ménage, ce n’était pas son truc !

Evidemment, la question sur le matelas qui se trouvait à présent en plein milieu du salon se posait. Au déménagement, ils avaient eu pas de difficultés à le monter à l’étage. Il avait aussi beaucoup ri ce jour-là. « Bien évidemment qu’on en a un. A sa place, dans le placard à l’entrée. » Gab l’avait acheté il y a 5 ans, à l’occasion de la venue de ses parents dans son ancien appartement. Finalement, il ne s’en était jamais servi et le matelas était toujours emballé. « Et bien alors, nous serions condamnés à dormir dans le salon. » répliqua-t-il dans un léger sourire. Ce serait tout de même bête de payer un tel loyer, pour n’utiliser qu’un infime partie de cet appartement.

« Hey ! » S’offusqua-t-il faussement. « C’est faux ! » Evidemment qu’il avait toujours faim. Et même quand il n’avait pas faim, il pouvait se goinfrer juste pour le plaisir des papilles. Heureusement pour lui, il avait un très bon métabolisme. Le jeune homme explosa de rire. « Je valide ton initiative !" Forcément qu’il était pour ! Il allait pouvoir se goinfrer à la hauteur de ses espérances !

Dans le salon, Poisson avait pris possession de notre lit pour lui tout seul. Tout cela n’avait pas l’air de déranger Mackenzie qui au contraire était attendri par la situation. « Vouloir, n’est pas pouvoir. » répliqua-t-il de suite. Bien qu’il adorait ce chien, il y avait des limites et clairement lui et Mackenzie ne partageaient pas les mêmes. Elle se laissait facilement avoir par la belle bouille du chien. « Oui, tu dois ! » Sinon, c’est lui qui le ferait. « Parfois, je me dis que j’aurais dû t’acheter un poupon, ça aurait été plus simple et moins encombrant. » plaisanta-t-il dans un léger rire.

« Braquer des banques ? Tu as vu comment tu te fais avoir par un chien ? Imagine devant la guichetière ! Tu lui rendrais tout l’argent en t’excusant mille fois. » Au moins ! Sur le reste, il était totalement d’accord. Ils travaillaient trop. Ils étaient passionnés par ce qu’ils faisaient, mais néanmoins, c’était trop. « T’as raison, mais on sait tout deux qu’on aime trop ce qu’on fait pour lâcher du lest. » Il fallait être lucide. Gabriel avait appris à ne pas toujours remplacer les collègues absents mais en toute franchise, c’était une goutte d’eau dans un océan !

Finalement on sonna à la porte, ce qui annonçait l’heure du repas. Le jeune homme profitait de l’absence de sa compagne pour déloger Poisson. Cela ne durerait qu’un temps. Il était pertinemment conscient que le petit chiot reviendrait à la charge à un moment donné ! « Hum… » réfléchit-il à son tour en observant les paquets. « Ca se mangera ! » Bien évidemment que Gabriel ne laisserait jamais périr de la nourriture !

Mackenzie &
Gabriel

J'étais habituée à ce que Gabriel me taquine, s'il fallait que je prenne tout mal, nous n'aurions pas fait long feu c'est certain. Il était blagueur, pas toujours le plus drôle si on se fit au reste du monde, mais moi il me faisait rire. C'était probablement l'une des raisons de pourquoi ça fonctionnait nous deux. À son commentaire sur mes muscles, je lui fis un petit clin d'oeil pour rire. Moi, musclée? Bof pas trop trop. Peut-être qu'un jour j'allais devenir une star du fitness, mais pour l'instant c'était bien loin d'être le cas. C'était pour ça que Gab avait trouvé la montée du matelas aussi difficile, je n'avais pas trop trop aidé. Ce dernier m'éclaira ensuite sur l'existence d'un matelas gonflable dans notre appartement. Je fronçai les sourcils, je l'avais jamais vu. « Tu m'apprends un truc là. Je saurai pour la prochaine fois. » dis-je en riant. Ça allait nous éviter bien des soucis. « Poisson serait content. » dis-je avec un sourire tout bête concernant notre possible problème de rester dormir dans le salon pour toujours. Gabriel ne voulait pas qu'il dorme dans notre lit, il avait son propre lit par terre. Là, on serait hyper accessible.

D'ailleurs, Gabriel n'était pas trop content que Poisson soit déjà dans nos coussins. Moi, ça me plaisait bien. « Mohhhh arrête, c'est un bébé il veut être avec ses parents c'est tout. » le défendis-je. C'était nous ses parents. « M'acheter un poupon... Franchement, heureusement que personne n'entend ça. » dis-je en riant. « J'espère que tu seras plus permissif avec notre enfant. » lui dis-je en riant encore. Oups, c'était sorti tout seul. Nous n'avions encore jamais eu de discussion à ce sujet, j'avais juste dit ça comme ça. J'espérais que Gab ne penserait pas que je voulais lui mettre la pression ou quoi que ce soit. Je changeai rapidement de sujet afin d'éviter un malaise - surtout de ma part.

Je dirigeai la discussion sur le fait qu'on travaillait trop et qu'on devrait braquer des banques pour survivre et tout lâcher le reste. La réponse de Gab me fit bien rire. Je levai les yeux en l'air pour faire mine de réfléchir puis hochai la tête. « Mouais t'as raison, c'est pas fait pour moi. Toi tu serais excellent par contre avec ton air sérieux. Tu serais hyper menaçant. » lui dis-je en déposant un baiser sur son nez. Il avait l'air sérieux Gab, mais en vrai il ne l'était pas du tout. Suffisait de le connaitre un peu. « Bon... Je pense qu'on est condamné à être fatigué alors. » dis-je en haussant les épaules. « Ce serait quand même bien de prendre des vacances à un moment et d'aller quelque part. » lui dis-je en souriant. Nous n'avions rien fait de ce genre depuis Londres et... Nous n'étions même pas ensemble lors de ce voyage! C'est dingue juste d'y penser, on dirait que ça fait tellement longtemps.

Après avoir entendu la sonnerie, j'apportai les sushis au salon et les installai sur la petite table devant nous. Il y en avait beaucoup trop, mais Gab mentionna que ça allait se manger. IL allait les manger plutôt, je n'avais pas un si gros appétit. On s'attaqua au délice devant nous et je terminai ma coupe de vin - ma deuxième. Je ne buvais pas beaucoup d'alcool et j'étais un poids plume donc disons que ma tolérance était assez limitée. Là, je me sentais bien mais je ne pu m'empêcher de penser à la fois où j'avais été assez intoxiquée devant Gab, alors qu'on jouait au billard avec des amis. Ça me fit sourire, on aurait dit une autre époque. « Tu te rappelles la fois où on avait joué au billard chez Nick, Paisley et moi étions arrivées complètement bourrées. J'y repense et j'ai un peu honte. » dis-je en riant et en cachant mon visage entre mes mains. Ah ils me manquaient ces deux-là. « Tu sais que j'ai flashé sur toi après la première fois que Nick nous a présenté? » lui dis-je tout bonnement avec un petit sourire. « Enfin.. Un peu. Juste un p'tit peu. » dis-je en montrant une mini quantité avec deux de mes doigts. Je me dévoilais pas mal là. Enfin, ça avait dû être évident, j'étais pas trop douée pour être mystérieuse. « Mais tu le savais déjà hein. » rajoutai-je. Au pire, Nick devait lui avoir dit.

Mackenzie &
Gabriel

Parfois, Gabriel se demandait ce qui lui était passé par la tête le jour où il avait décidé d’offrir Poisson à Mackenzie pour Noël. Clairement, elle n’avait d’yeux que pour lui maintenant : « son bébé » comme elle l’appelait. Gabriel serait-il jaloux de cette attention ? Peut-être un peu, mais ça bien sûr, il ne l’avouerait jamais. « Lui oui, moi un peu moins. » avoua-t-il.

Même si Gabriel adorait ce chien, il le trouvait parfois un peu trop envahissant et voulait lui poser des limites. Le problème c’est que Mackenzie faisait tout le contraire. Elle en était tellement « gaga » qu’elle lui laissait tout passer. Comme dans toutes les familles, il y avait le laxiste : Mackenzie et le méchant : Gabriel. Et ce dernier, était bien résolu à ne pas passer la soirée coincé entre sa petite amie et le chien. « C’est un chien. » répéta-t-il. Cependant, il savait que c’était peine perdue et il plaisanta même sur le fait qu’il aurait dû remplacer ce cadeau par un poupon. Bien moins encombrant. « Si quelqu’un l’entendait, il serait d’accord avec moi. » Bien évidemment… ou pas. « C’est là que tu m’annonces quelque chose que j’ignore ? » plaisanta-t-il avant de reprendre plus sérieusement. « J’ai beau apprécié les animaux, il y a une différence entre un chien et un enfant. » Il restait tout de même persuadé qu’il n’aurait aucun mal à trouver le juste milieu lorsqu’il aurait un enfant. Après tout avec son travail, c’était facile !

Les soirées comme celle-ci, les deux amoureux n’en avaient pas l’habitude et pas seulement car ils étaient loin d’être les deux personnes les plus romantiques au monde. Non, il y avait aussi le fait qu’il travaillait beaucoup. Ils étaient deux passionnés alors forcément, ils n’arrivaient pas à lever le pied. Mais Mackenzie avait raison, ils devraient passer plus de temps ensemble. « Clairement ! J’aurais même pas besoin de parler qu’au guichet on me donnerait les clés du coffre. » ria-t-il légèrement. Bien évidemment, il en serait incapable. Des vacances à deux, voilà ce qu’il leur fallait ! Au final, il n’était jamais parti ensemble, rien que tous les deux. Londres, c’était à part, ce n’était pas des vacances et au final, ils n’avaient passé que peu de temps ensemble. « Tu sais quoi ? T’as totalement raison. Il faut qu’on arrive à se caler une ou deux semaines cet été et on part. » Gabriel qui adorait voyager avait tout un tas d’idées !

La sonnerie annonçant le repas les coupa dans leur élan. Gabriel en profita pour faire partir Poisson de leur lit et s’installa dessus. « Beh tu sais quoi ? ça fait du bien ! » répliqua le jeune homme après une première bouchée. Ils continuèrent à manger et à boire tranquillement en parlant de tout et de rien lorsque Mackenzie évoqua un souvenir commun. « Et comment que je m’en rappelle ! » Ils avaient bien ri ce soir-là. Du moins au début, puisqu’après Paisley et Nick s’étaient pris la tête pour un rien. Comme souvent entre les deux. Gabriel sourit en écoutant les propos suivants de la jeune femme. Bien évidemment qu’il le savait, mais elle ne l’avait jamais dit à haute voix et bien évidemment que cela lui faisait plaisir de l’entendre dire tout ça. Lui aussi avait flashé sur elle dès le départ, mais il s’était refusé d’imaginer quoi que ce soit pour deux raisons. Premièrement c’était la cousine de son meilleur ami, alors ce n’était clairement pas évident et deuxièmement, elle sortait d’une histoire compliquée et elle n’avait sûrement pas besoin de ça à ce moment-là. Finalement, leur pseudo-amitié n’avait pas duré bien longtemps ! « En même temps, qui ne peut pas flasher sur ce corps d’Appolon ?! » plaisanta Gabriel en parlant de lui.

Mackenzie &
Gabriel

Je roulai des yeux à entendre Gab me préciser qu'il s'agissait d'un chien. Vu son ton, je n'allais pas m'obstiner là-dessus même si à mon avis, il était beaucoup plus qu'un simple chien. Nous ne serions jamais d'accord là-dessus il faut croire et autant ne pas trop insister. La dernière chose dont j'avais envie était de me prendre la tête avec Gab pour un truc aussi niais. Sa blague sur l'achat d'un poupon était assez drôle, sauf que si on pensait au geste littéral de donner de l'argent pour un bébé en retour... Ça pouvait être mal interprété ici. « Boff je ne suis pas certaine. » lui répondis-je. Je fis une référence à ''notre enfant'', inexistant soit dit en passant. Nous n'avions jamais discuté de ça ensemble, encore moins depuis que j'avais appris qu'une ancienne copine à Gab avait déjà été enceinte et avait perdu le bébé. C'était un sujet délicat, du moins je le pensais. Je ne savais donc pas s'il en voulait, je pense que oui, mais quand? Aucune idée. Nous avions tant à vivre et un enfant... Et bien ça changeait une vie. Pour le mieux beaucoup dirait, mais ça la changeait tout de même de façon bien drastique. Nous n'étions déjà pas très doué pour penser à nous, s'il fallait rajouter un enfant dans le mix, je ne sais pas à quel point nous y survivrions là maintenant. « Et non, y'a absolument rien là-dedans. » dis-je en tapotant mon ventre avec une main. « Je saiiiiisssss. Tu seras parfait avec un enfant je n'en doute même pas. » lui dis-je en donnant une toute petite tape sur le nez avec mon index. C'était vrai, je n'en doutais pas une seule seconde. Il avait raison d'être strict avec Poisson, il fallait lui apprendre nos limites. J'étais consciente de tout ça, juste trop gaga pour le mettre en application.

Mon idée de braquage de banques ne fit pas l'unanimité dans la pièce et la conclusion fut : nous en serions incapables. Bon. C'est dommage, mais pas trop surprenant, faudrait continuer à travailler comme le commun des mortels. Par contre, mon idée de vacances germa une graine dans la tête de Gab et celui-ci semblait bien excité par cette possibilité. « Ouhhhh j'ai déjà hâte. On part où? Je te fais confiance pour organiser ça en fait. T'es meilleur que moi. »  dis-je en tapant mes deux mains ensemble. En fait, mis à part Londres l'an dernier avec Gabriel, je n'avais jamais voyagé hors États-Unis. Et puis... Les seules fois où j'avais ''voyagé'' c'était pour déménager d'une ville à l'autre donc bon... Je ne m'y connaissais pas trop, mais j'étais impatiente de découvrir un autre endroit.

J'allai ensuite chercher les sushis et on s'installa pour manger tout en buvant doucement. On parlait de plein de choses et c'était un peu comme si le temps s'arrêtait. Comme si rien d'autre n'importait. Vraiment, ça faisait un bien fou. Je me perdis un peu dans mes pensées pendant que mon petit-ami se gavait de sushis, puis un souvenir bien anodin me revint à l'esprit. Je demandai à Gab s'il s'en rappelait, évidemment que c'était le cas. Je veux dire, ça ne remontait pas à dix ans non plus. J'en profitai pour avouer à Gab que j'avais flashé sur lui dès le début. Oui bon, il ne s'agissait pas de gros aveux quand même, je pense que j'avais été plutôt évidente sur le coup. Sauf qu'à ce moment, je n'avais aucune confiance en moi, j'étais vraiment détruite par ma dernière relation et... Je n'aurais jamais osé en parler à Gabriel. Finalement, le temps avait bien fait les choses. Son commentaire me sortit de ma réflexion et me fit exploser de rire. « Me fait pas regretter d'avoir flashé sur toi avec ton corps d'Apollon là. » dis-je en lui poussant l'épaule doucement. « Ça va la grosse tête au fait? » demandai-je. Parfois, je me demandais où en serait ma vie si je n'avais pas Gabriel. Est-ce que je serais encore à Miami? Est-ce que je serais retournée avec Tommy? J'osais croire que non. Je le fixais dans les yeux, me perdit un peu dans son regard, puis me raclai la gorge doucement. « Tu as vraiment changé ma vie pour le mieux Gab. Je te serai toujours reconnaissante pour ça. » lui mentionnai-je avec un sourire en coin. Je pense que je ne lui avais jamais assez dit. C'était très sincère, mais je savais aussi que lui comme moi vivions mal avec ce genre de moment plein d'émotions donc je lui pris le visage entre mes deux mains et le couvrit de petits baisers. « T'avais une tête qui en redemandait. » lui expliquai-je en riant.

Mackenzie &
Gabriel

Les points de vue de Mackenzie et Gabriel au sujet de Poisson étaient divergents. Mackenzie en était folle et lui laissait tout passer. Quant à Gabriel, il tentait de lui imposer des limites. Poisson en profitait donc et au final, il avait bien raison. Qui pourrait le blâmer ? Il fallait donc espérer, que si un jour, Mackenzie et Gabriel avait un enfant, ils arriveraient à tomber d’accord. Là encore, ce n’était pas sûre ! Quoi que, peut-être que le plus gaga des deux serait finalement Gabriel. C’était assez bizarre pour le jeune homme d’aborder ce sujet avec elle de cette façon. Ca restait un sujet assez compliqué pour lui. Il n’avait jamais voulu d’enfant, par peur de ressembler à son père, puis la grossesse de Gabriella avait tout changeait. Alors oui, il savait à présent qu’il voulait des enfants, mais n’était pas forcément rassuré quant à l’attitude qu’il pourrait avoir. « Je suis parfait en tout point ! Content de te l’entendre dire. » répliqua-t-il avec un faux air de vantardise. Bien évidemment ce n’était pas tout à fait ce qu’avait dit sa compagne, mais ça revenait presque au même et de toute façon, Gabriel aimait s’en amusait.

Les deux amoureux travaillaient énormément, trop même ! Et c’est vrai, qu’en y réfléchissant bien, leur routine c’était : métro, boulot, dodo. Alors même si Gabriel pouvait se débrouillait pour moins travailler, cela restait compliqué pour Mackenzie. Elle n’était embauchée que depuis quelques mois et devaient faire ses preuves. Gabriel avait toute confiance en Mackenzie, mais il savait aussi que pour elle, c’était une revanche sur son passé. Alors certes, ils ne passaient pas autant de temps qu’ils le voudraient ensemble, mais Mackenzie était totalement épanouie dans son travail. Tout cela suffisait amplement à Gabriel.

Tout cette histoire autour du travail, mis en avant le manque de vacances du couple. En réalité, ils n’étaient jamais partis ensemble, rien que tous les deux. Gabriel avait un tas d’endroits qu’il aimerait visiter dans ce monde et toute une vie ne suffirait malheureusement pas pour cela ! « Alors ça sera une surprise ! » sourit Gabriel avant de rajouter. « Meilleur que toi ? Dis surtout que ça t’intéresse pas de passer des heures devant un écran pour choisir le bon endroit, le bon vol et tout le tralala. » Et ça il le comprenait totalement. Tout façon, avec Gabriel, en général, ce n’était jamais bien organisé… Il préférait partir à l’aventure, un sac à dos sur les épaules !

Après avoir dévoré quelques sushis tout en parlant de tout et de rien dans une ambiance chaleureuse, Mackenzie se mit à se remémorer de vieux souvenirs. Enfin « vieux », pas tant que ça au final. « Tu devrais être plus qu’heureuse d’avoir ce corps d’Apollon pour toi toute seule ! Certaines tueraient pour ça. » En rajouter des tonnes ? Absolument pas le genre de Gabriel … « Elle est pas grosse ma tête, juste parfaite. » rajouta-t-il dans un léger rire.

Leur relation avait été comme une évidence, même si au départ, le passé de Mackenzie n’était pas de leur côté. Gabriel ne connaissait pas personnellement son ex petit ami, mais il était certain d’une chose, il serait incapable de garder son calme si un jour, il devait se retrouver devant lui. « Non, j’ai rien fait. Tu t’en es sortie toute seule. » lui sourit-il. Les propos de Mackenzie étaient touchants et lui allaient droit au cœur, mais il était persuadé que, même sans lui, elle ne serait pas retournée dans les griffes de ce montre et aurait tracé sa voix toute seule. Elle était forte et l’avait montré à de multiples reprises. Gabriel n’avait rien à faire dans tout ça.

Bien évidemment, le moment émotion ne durait jamais bien longtemps avec Mackenzie et Gabriel. Un peu, mais pas trop non plus ! Il ne fallait pas exagérait. « J’ai toujours une tête qui en redemande ! » affirma-t-il avant de l’embrasser plus longuement. « Finalement, le seul qu’on doit remercier pour tout ça. » commença-t-il en faisant référence à leur relation, « c’est ton cousin. »