I'm sorry for being me.

Je ne pouvais pas croire qu’elle connaissait la famille McCallister et qu’elle avait vécu ce drame avec l’oncle de Kenneth. Sérieusement, j’étais dégoûté et surtout en colère face aux événements qui s’étaient produits. Elle n’avait jamais porté plainte et ce salaud était toujours dehors à vivre sa belle vie. Elizabeth avait peur que j’en glisse un mot à mon coloc, mais il ne fallait pas qu’il s’en fasse avec ça.

- Ne t’en fais pas, je ne lui dirai pas, tu peux compter sur moi pour garder ça secret.

Je n’étais pas du genre à parler des secrets des autres de toute façon.  Puis, je lui parlai de mes inquiétudes à revoir Lysianna sans lui dire de qui vraiment je lui parlai, mais ce qu’elle me dit avait du sens, mais j’avais quand même peur de sa réaction. Elle devait croire que j’avais joué avec ses sentiments parce que j’avais disparu le jour suivant où je lui avais demandé de sortir avec elle. J’avais peur de sa réaction et surtout, je ne voulais pas lui dire.

- Je ne sais pas comment lui dire… Je sais déjà que je t’ai blessé et elle aussi… mais si je lui avoue tout ce que je t’ai dit, elle ne voudra sans doute plus me voir… parce que… je lui ai demandé de sortir avec moi la veille de mon internement. Elle doit dire que je me suis joué d’elle ou je ne sais pas… Je n’ai jamais eu de petite amie.

Parce que même si elle m’avait dit oui, nous n’avions même pas profité du fait que nous sortions ensemble et maintenant c’était clair que ça ne comptait pas. Que je n’avais jamais eu de petite amie encore. J’étais un peu mal à l’aise de parler de ça avec Elizabeth. Je savais que je pouvais tout lui dire maintenant que je lui avais dévoilé des choses sur moi, mais parler de sentiments c’était autre chose.

- Je ne veux pas lui dire… que ça tourne pas rond dans ma tête! Tu comprends?

C’est de ça que j’avais le plus peur, qu’elle me prenne pour un cinglé et qu’elle me dise qu’elle ne veut plus jamais me revoir. J’avais beau réfléchir à ce que je pourrais lui dire, mais je ne pouvais pas lui mentir… Non, j’avais trop de gros sentiments pour elle. Je pense que le mieux c’était de ne pas aller la revoir et essayer de l’oublier, comme ça elle irait beaucoup mieux sans moi.

- Elle a mieux à faire que de trainer avec un type comme moi sérieusement! Elle rencontrera un gars pour elle, qui n’a pas de problèmes et comme ça tout sera simple.

J’étais en train de me convaincre. Mais est-ce que ça marchait vraiment? Non, j’étais rongé par les remords. Pendant que j’étais interné, j’ai passé en boucle tout ça dans ma tête et j’étais très content que Eli ne m’en veule pas, mais Lys, est-ce qu’elle penserait pareil? Je n’en sais rien.

I'm sorry for being me.

Edward avait beaucoup d’insécurité et c’était surtout par rapport à une personne en particulier. C’était bien pour ça que je le questionnai à ce propos. J’allais certainement être plus en mesure de comprendre et de peut-être l’aider par la suite. Je fus un peu surprise lorsqu’il me mentionna que la fille en question allait lui en vouloir car il lui avait demandé de sortir avec elle juste avant l’incident. Il n’avait jamais eu de petite-amie et c’était sa première. J’avais ouvert la bouche pour la refermer aussitôt. Je me pinçai les lèvres.

« Oh… je ne savais pas que tu avais quelqu’un en vue…enfin, que tu aimais quelqu’un.  Que t’étais amoureux, quoi! »

Je fronçai les sourcils l’espace d’un moment en baissant la tête. J’avais un drôle de ressentiment au niveau de ma poitrine et je ne comprenais pas pourquoi je réagissais ainsi. Peut-être parce qu’il m’avait caché tout ça? Peut-être parce que je ne savais pas qu’il était prêt à être en couple. C’était probablement l’effet de choc de savoir qu’il avait quelqu’un dans sa vie qui me prenait comme ça. Je ne savais pas trop mais je n’aimais pas la sensation. C’était déstabilisant et j’essayais de faire comme si rien n’était mais c’était difficile. J’avais hoché positivement de la tête au fait qu’il me disait qu’il ne voulait pas dire à cette fille qu’il avait des problèmes. Je n’étais pas très à l’écoute et c’était bien pour ça que je fermai quelques instants les yeux avant de les ouvrir et de me concentrer sur mon ami. Il avait besoin de se faire consoler et je vais effectuer ma tâche d’amie.

« Edward, si elle a voulu être ta petite copine c’est qu’elle a vu quelque chose de spécial en toi et qu’elle s’intéresse à toi. Il ne faut pas commencer à te descendre comme ça. Tu le mérites et je suis certaine qu’elle saura te pardonner mais pour ça, tu n’auras pas le choix de lui dire où tu étais…Si tu l'a choisi pour être ta petite amie, c'est que tu avais de forts sentiments pour elle et ça doit être réciproque puisqu'elle a voulu partager ça avec toi... Et quand on aime, on est capable de beaucoup, même si ça fait mal. » Je soupirai en secouant la tête avant de lâcher un petit rire nerveux. « Je suis pas… la meilleure pour donner des conseils d’amour puisque je n’ai jamais été amoureuse ou en couple mais voilà… c’est ce que j’en pense. »

D’un autre côté, tout le monde avait sa propre façon de réagir donc je ne pouvais pas prévoir, j’ignorais qui était cette fille. Peut-être d’Edward allait me la présenter éventuellement? J’en avais pas vraiment envie… surement parce que je n’aimais pas faire de nouvelles rencontres. Je n’étais clairement pas assez apte socialement pour ça probablement. Je me raclai la gorge quelque peu nouée.

« Et si tu… tu me disais comment ça fonctionne tes dons? Qu’est-ce que tu es capable de faire exactement? Quand est-ce que tu as découvert tout ça? »

J’avais envie de changer de sujet.

I'm sorry for being me.

Elizabeth parut surprise que je sois tombé amoureux de Lys... Bien en fait, je ne lui avais jamais parlé du fait que j'avais des sentiments pour elle... Et je ne sais pas si j'aurais dû? Enfin, je ne savais pas trop comment jongler avec tout ça. De plus, je ne pense pas que je pouvais considérer que Lys et moi on était vraiment sortit ensemble vu les événements.

- Bien... je crois... Elle me plaît beaucoup! Mais... je ne pense pas que je puisse dire que c'est ma petite amie, après tout j'ai disparu pendant trois mois sans donner de nouvelles.

J'étais confus parce que je ne savais pas où j'en étais vraiment avec elle. Est-ce que c'était ma petite amie jusqu'à ce qu'on se dise qu'on se laisse? Bref, moi et les relations de couple, j'avais vraiment du mal à voir comment ça fonctionne bien qu'au secondaire j'ai vu plusieurs relation commencer comme se terminer. Mon amie m'avait regardé un instant avant de reparlé et elle avait ensuite continuer pour me donner un conseil que j’écoutai attentivement. Ça avait du sens, mais ça me faisait tellement peur de lui dire que j'étais à l'asile, que j'étais probablement fou. Je pense qu'elle allait préférer me claquer la porte au nez et que je ne revienne plus jamais la voir. Alors, je serai l'homme le plus malheureux de la terre encore une fois. Elizabeth n'avait pas d'expérience comme moi, donc on ne comprenait sans doute pas tout, mais je pense qu'on était d'accord pour jouer la carte de l'honnêteté. Après tout, si Eli avait compris... Pourquoi Lys ne comprendrait pas? Je crois que j'allais méditer là-dessus bien longtemps avant de frapper à sa porte. Elizabeth se racla la gorge avant de me poser une question sur mes dons.

- Heu... oui... bien... ça me vient naturellement, des gens me consultent pour parler à leurs proches décédés. Ça demande beaucoup d'énergie pour le faire bien. Je ne maîtrise pas tout bien, mais j'arrive à faire le contact assez longtemps pour les convaincre... Sinon... je suis capable de voir l'avenir des gens ou leur passé comme tu le sais déjà. Je... Je crois que c'est tout.

Nous étions toujours au sol et mon regard pénétra le sien pendant un instant, car je voulais vraiment voir ce qu'elle pensait de tout ça. Je voulais vraiment voir au fond d'elle ce qu'elle voulait me cacher.

- Est-ce que ça te fait peur?

Parce que ça ne serait pas la première personne que j’effrayerais.

I'm sorry for being me.

Je me sentais un peu mal à l’intérieur de moi concernant le fait qu’Edward était amoureux de quelqu’un. Peut-être parce moi aussi j’aurais aimé être amoureuse. J’avais l’impression que ça n’allait jamais m’arriver en fait. De qui je pourrais bien tomber amoureuse après tout? Je ne sortais presque jamais de chez moi et les gens ne venaient pas me parler généralement. Ce n’était pas moi qui allait vers eux aussi d’ailleurs donc j’étais un peu coincé dans tout ça. Il avait de la chance en tout cas d’avoir rencontré quelqu’un avec qui partager ce fort sentiment. Ça ne semblait pas évident par contre de tout lui expliquer mais il fallait simplement être honnête d’après moi. Il avait qu’à faire ce qu’il avait fait avec moi et si elle l’aimait, elle allait être en mesure de comprendre. Il avait rien à se faire pardonné quand on y pensait. Il était responsable d’absolument rien. Il avait été une victime, seulement ça.

« Ça le deviendra! »

Je lui souris, j’étais confiante pour lui mais je n’étais pas trop à l’aise de pousser la conversation plus loin. C’était bien pour ça que je commençai à le questionner à propos de son don. C’était bien la première fois que je rencontrais quelqu’un comme ça et j’étais vraiment fascinée, je voulais en savoir plus. S’il était d’accord, bien entendu. Il semblait l’être puisqu’il m’expliqua qu’il pouvait non seulement vor le futur, le passé mais qu’il avait le don de pouvoir parler avec les défunts. J’étais plus que surprise par cette révélation. Ma première pensée était de lui demander si ma mère état là, si elle avait quelque chose à me dire mais je ne le fis pas. Je voulais pas avoir l’air de me servir de lu, je ne voulais pas m’imposer non plus. J’avais secoué négativement la tête à sa question concernant si tout ça me faisait peur.

« Non, je crois pas. Ça me fascine surtout, t’es le premier que je rencontre qui a cette… capacité.»

Je soutenais son regard qui était plus que perçant. Edward avait des yeux d’un brun bien clair et son regard cachait tellement de chose, tellement de secret mais également tellement de vécu. Il me fascinait et je le trouvais tout simplement magnifique.

« Je trouve que t’as des beaux yeux! » lâchais-je tout bonnement. Ça sortait vraiment de nulle part. Je fermai les yeux en lâchant un petit rire. Je devais avoir l’air bien folle de lui sortir quelque chose comme ça. Je secouai la tête aussitôt. « Pardon… »

J’avais baissé la tête et je l’avais relevé après quelques secondes.

« Tu sais… tu vois peut-être plus ce don comme une malédiction de temps en temps mais je suis certaine que tu peux apprendre à te contrôler et à régler ainsi les problèmes que ça t’apportes. Tu portes quelques choses d’unique en toi. T’es un petit trésor et maintenant il suffit uniquement à trouver la clé. »

Je lui souris avant de lui faire signe d’attendre un petit instant. Je me levai du sol pour me rendre jusqu’à la ma chambre où je fouillai dans mon cahier à dessin. J’arrachai doucement une page de ce dernier pour l’apporter jusqu’au salon avec moi. Je repris place devant mon amie en gardant le dessin contre mon corps.

« Je te connaissais à peine quand j’ai fait ce dessin et plus j’apprends à te connaître… plus j’ai l’impression qu’il te représente, beaucoup plus que je pouvais le penser au moment où je l’ai dessiné. »

Je tournai le dessin vers lui pour lui tendre. C’était un portrait de lui. Edward était en noir et blanc alors qu’autour de lui, j’avais dessiné des tonnes d’ombrage et de formes de toutes sortes de couleurs. C’était un peu abstrait mais j’avais l’impression que c’était un peu comme des auras. On pouvait interpréter de plusieurs façons mon dessin et ça faisait partit des joies de l’art.

I'm sorry for being me.

Le fait qu'Elizabeth soit fascinée dans un sens, ça me soulageait tellement. Je ne voulais aucunement faire peur et surtout je ne voulais pas qu'elle me trouve trop bizarre. Quand mon regard avait plongé dans ses yeux bleus, elle me fit la remarque comme quoi mes yeux étaient jolis. J'avais baissé aussitôt les yeux, car ça me gênait et elle s'était excusé pour ça. C'est juste, que ça sortait de nulle part, mais en même temps non... ça ne sortait pas de nulle part, c'était naturel et sincère.

- Non... t'excuse pas, je peux en dire autant pour toi... un bleu profond, une grandeur d'âme éternelle....

Je ne sais pas si elle pouvait capter ce que je venais de dire, mais c'est ce qui m'était venu aussitôt à l'esprit et pendant plusieurs secondes, on ne parla pas. Après tout, on venait de se complimenter, mais je dirais que j'étais un peu gêné de parler comme ça.

- Ça fait des années que j'essaye de me contrôler et quand je pense y arriver, je tombe au fond du gouffre. C'est épuisant Elizabeth, tu n'as pas idée comment ça peut me gruger de l'intérieur! Toucher me rend dingue!

C'est ça! Ça me faisait tellement peur que lorsque je le faisais, je ne me contrôlait pas. Pourtant dans ma religion, on m'avait enseigné comment enlever cette peur, mais ça n'avait pas duré, il allait falloir que je me remette durement à la méditation. Pour un hyperactif, c'était vraiment difficile. Cependant, ce qu'elle avait dit sur moi me faisait tellement de bien, j'étais unique.... j'étais un petit trésor! Wow! Personne ne m'avait dit ça encore et je dois dire que ça m'avait vraiment touché. Elizabeth était vraiment quelqu'un de spécial. Je voulais la remercier pour ce qu'elle venait de me dire, mais elle me fit signe de rester là et de ne pas bouger. Elle se leva pour aller plus loin et revenir avec une tablette à dessins. Elle me montra un portrait de moi. Je fus étonné! J'étais sans voix, je regardai les détails, les couleurs, c'était vraiment impressionnant. Je ne sais pas quand elle avait fait ce dessin, mais je dois dire que c'était bien moi, avec des détails précis... grains de beauté... Elle avait peut-être fait ça durant une séance, avant qu'on se parle ou peut-être après la première fois où on était allé au parc?

- Wow... Tu as beaucoup de talent encore une fois... Je ne savais pas que tu m'avais dessiné...

Toutes les couleurs autour de moi me faisaient penser à l'aura ou même à notre couche énergétique autour de nous. Je ne sais pas pourquoi Elizabeth m'avait dessiné, mais je dois dire que j'étais touché par ce geste. Déjà que Lysianna m'avait pris en photo et me l'avait montré à notre rendez-vous sur la plage. J'étais réellement touché!

- Eli.... Je ne sais pas comment te dire ça... mais, tu ne peux pas savoir à quel point tu me remontes le moral et... j'avais tellement peur de ta réaction ce soir... parce que je t'ai blessé et ça, je n'ai jamais voulu que ça arrive, sache-le!

Je lui avais tendu son dessin et je décidai de lui faire une blague maintenant que l'ambiance était meilleure.

- Tu pourrais l'accrocher dans ton salon.

Je lui souris après tout, ça faisait du bien de rire après ce que nous avions vécus comme émotions ce soir.

I'm sorry for being me.

Edward m’aidait beaucoup… donc j’étais persuadée qu’il était capable de s’aider lui-même. J’avais confiance en lui mais dans un autre sens, on disait que c’était beaucoup plus facile d’aider les autres que de s’aider soi-même. C’était complètement vrai. On donnait souvent des conseils qu’on n’était même pas capable d’appliquer nous-même. C’était même d’ailleurs les gens les plus généreux, les plus à l’écoute des autres qui avait le plus besoin de support, de se faire entendre. Un genre de cordonnier mal chaussé. Je m’étais levé pour aller chercher un dessin et le lui montrer. J’avais tenté de cacher ce dessin à un moment au parc mais maintenant que je connaissais mieux Edward et avec du recul, je me sentais obligé de lui montrer. Il semblait bien touché par tout ça.

« Merci, mais ce n’est pas parfait! J’aurais changé quelque chose mais voilà. Oui… à la première rencontre que je t’ai vu. Tu m’avais uniquement regardé et sourit timidement. »

Je m’en souvenais très bien car j’avais vu ce petit échange comme étant quelque chose de spécial et je ne m’étais pas trompé car il était maintenant important pour moi, il était mon ami et un ami, ça faisait bien longtemps que je n’avais pas eu ça. Ce dernier voulu rectifier le tir à nouveau en me disant que j’étais importante, je ne savais pas si j’étais d’accord là-dessus, mais je pouvais au moins le rassurer.

«  T’inquiètes pas Edward. Je sais bien que tu n’as pas voulu volontairement me faire du mal. Je ne t’en veux pas. Tu peux t’enlever ça de sur la conscience! Et puis… je ne pense pas que je joue quelque chose vraiment sur ton moral. Je pense uniquement que j’ai de la facilité à te comprendre et je prends le temps de t’écouter. Parfois, c’est ça qui fait la différence. »

Je lui avais souris et il avait parlé de mon dessin de lui dans mon salon. Je m’étais mis à rire, bien franchement… ça faisait d’ailleurs longtemps que ça m’était pas arrivé : de rire.

« Ça ferait pas un peu psychopathe de t’avoir comme ça dans mon salon? » dis-je en riant avec lui. « Oh d’ailleurs… tu m’as jamais montré finalement tes dessins toi! J’ai bien hâte de voir de quoi tu es capable je suis certaine que c’est très beau! »

Car Edward avait une profondeur d’âme que tout grand artiste doit avoir. J’étais certaine que ses dessins parlaient beaucoup et que c’était tout simplement à couper le souffle. Je pris mon dessin et le rangeai avec les autres et je déposai mon cahier sur la table basse. Je relevai la tête vers mon ami pour le regarder en souriant, je ne disais rien, mais mon sourire parlait de lui-même, j’étais heureuse qu’il soit ici avec moi, lui aussi souriait et je préférais vraiment le voir ainsi que de le voir sur le bord de la panique en train de pleurer.

« C’est fou à quel point on passe par une gamme d’émotion rapidement toi et moi ensemble! »

Je me levai la première du sol et j’aurais pu lui tendre les mains pour l’aider à se lever à son tour mais ce n’était pas une bonne idée d’avoir un contact physique. J’étais pas à l’aise premièrement et je ne voulais pas qu’il voit et ressente des trucs qu’il ne voulait pas me concernant. Il se leva de lui-même.

« Pendant ton absence, je t’ai attendu avant chaque rencontre devant la porte… et t’étais pas là donc j’y allais pas. J’avais l’impression que ces rencontres sans ta présence perdaient son sens. Tu y seras la semaine prochaine? Je peux compter sur toi? Si tu veux, je peux nous amener du vrai bon café, pas le petit truc tiède qui serve dans ces petits verres blancs en mousse! » dis-je en riant, encore.

Qu’est-ce qui m’arrivait? C’était quoi ça? Du bonheur?

I'm sorry for being me.

J'étais touché par le dessin de moi-même fait par Elizabeth et je dirais que j'étais encore plus étonné d'apprendre qu'elle avait fait ça avant qu'on se parle... Si ce n'était pas le destin, je me demandais bien ce que c'était. On avait mis Elizabeth sur mon chemin pour m'aider et ça, j'en étais certain. Je rougis en attendant qu'elle m'avait vu lui sourire à une des réunions, je devais pas être le plus discret, mais bon pour un détective privé, c'était pas génial. Peu importe nous rîmes sur le fait que ma photo dans son salon ferait d'elle une psychopathe. Ça faisait bon de rire ainsi, ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu rire ou bien entendre mon propre rire résonner à mes oreilles. Puis, elle me parla de mes dessins encore une fois.

- Promis, la prochaine fois, je te montre, mais c'est différent de toi, je te préviens... Bien que je suis certain qu'on peut relier des trucs...

Je lui souris et ça me fis encore plus sourire quand elle me révéla qu'elle aussi elle trouvait qu'on passait par tout une gamme d'émotions ce soir. Je préférais nettement mieux être comme ça en ce moment que comme toute à l'heure quand je pleurais. Ça ne faisait pas très homme...

- Tu n'es donc pas allée? Tu sais que ça t'aurais quand même fait du bien....

Je ne pouvais pas lui en vouloir, mais en même temps, ça me faisait quelque chose qu'elle m'ait attendu à chacune des réunions et qu'elle devait être sans doute déçue à chaque fois. Trois mois, c'était très long, c'était 13 réunions en tout que j'avais raté.

- Mais, je veux bien pour le café parce que je ne sais pas comment font les autres pour en boire, mais je pense qu'il en ont jamais bu....

Il était vraiment mauvais le café là-bas, c'est pourquoi nous rîmes de bon coeur. Puis, je vis la mère d'Elizabeth apparaître derrière elle et ça me fit arrêter mon rire aussitôt... C'était ça qui me ramenait toujours à la réalité... C'était ça qui faisait en sorte que j'étais qui je suis, un être troublé. Elizabeth remarqua sans doute ce qui se passa, car elle me demanda qu'est-ce qu'il y avait.

- Rien... je pensais à un truc...

Je fis signe à la maman d'Elizabeth que ce n'était pas le temps d'être là, mais est-ce qu'on m'écoutait toujours? Rarement, elle allait rester là et je savais que je la verrais pendant le reste de la soirée si je restais plus longtemps. Mais peu importe, je ne voulais pas rentrer, mon coloc allait être sans doute absent encore une fois et de toute façon, ce n'était pas la grande harmonie même s'il m'avait sortit de ce trou. Grâce à lui, je n'avais plus de dossier en psychiatrie, mais combien de temps j'allais pouvoir tenir sans me ramasser là à nouveau avec ou sans dossier?

- Je peux rester ici pour la nuit? Ben... je veux pas t'embêter, alors soit libre de dire oui ou non....

Je sais pas si j'avais été trop loin en lui demandant ça, mais je ne voulais pas rentrer chez moi. Je voulais rester ici, je me sentais bien ici avec elle!

I'm sorry for being me.

Je savais bien que ça n’avait pas été très bien de ne pas aller à mes rencontres mais ça avait été plus fort que moi, je trouvais ça inutile sans Edward avec moi. Oui, je savais bien que j’avais commencé à y aller alors que je ne le connaissais pas. Mais maintenant qu’il était dans ma vie, c’était disons… différent. Mon ami accepta pour le café et nous rîmes ensemble avant qu’il ne reprenne son sérieux soudainement. Je trouvais ça assez particulier et c’était bien pour ça que je l’avais questionné. Il me répondit uniquement qu’il pensait. Il pensait à quoi? Je ne savais pas… et je n’osai pas lui demander. Je fus plus que surprise lorsqu’il me demanda ensuite s’il pouvait dormir ici. Il me prenait de court et pas rien qu’un peu car je ne pensais pas que ça serait possible. Je veux dire… qu’il ait l’envie de rester ici pour une nuit… de passer encore plus de temps avec moi… du temps comme ça… jusqu’au lendemain matin! C’était une première! Je fus néanmoins inquiète par sa requête et je m’assurai auprès de lui que ça allait.

« Il se passe quelque chose chez toi pour que tu veuilles pas y aller?  Mais non… tu ne me déranges pas du tout! Oui… tu peux…tu peux dormir ici! »

Je trouvais quand même la situation spéciale. Je me demandais bien pourquoi il voulait dormir ici. Et puis, à bien y penser… je ne savais même pas où il vivait Edward. Je savais maintenant que son coloc était Kenneth et je trouvais ça bien étrange. Bref, je lui fis comprendre qu’il était le bienvenu ici. Ça me faisait tout drôle d’avoir quelqu’un à dormir chez moi. Ce n’était jamais vraiment arrivé, surtout pas un garçon! Je lui avais souris.

« Est-ce que tu veux qu’on regarde un film? J’ai même du popcorn! Celui extra-beurre en plus! Tu ne pourras pas résister! »

J’avais fait un clin d’œil puis mon ami avait accepté. Nous nous dirigeâmes donc vers la cuisine et pendant que je mettais le popcorn dans le micro-onde, Edward nous servait du thé glacé dans des verres avec de la glace. C’était un peu comme une soirée pyjama. Bon, ça n’avait rien à voir avec ce qu’on voyait dans les films, je trouvais ça encore mieux. Nous avions passé au salon pour pouvoir décider du film.

« Je te laisse choisir! Tu es l’invité! »

Je lui avais souris. Tous les genres de film m’intéressaient en fait. Je n’étais pas bien difficile à ce niveau et j’avais été bien curieuse de savoir ce qu’il choisirait. Nous écoutâmes le film en mangeant du popcorn. À un moment, je lui en lançai un sur le bout du nez et il m’attaqua à nouveau pour se lancer dans une mini guerre de popcorn. C’était bien drôle. Lorsque le film termina, je passai à la salle de bain pour me brosser les dents et enfiler mon pyjama. J’allai rejoindre mon ami après.

« Je n’ai rien pour toi je crois, pour le pyjama je veux dire… mais… mets-toi à ton aise! » Je ne savais pas trop comment il dormait habituellement. « Le canapé est pas super confortable donc tu peux dormir avec moi. » Je croisai son regard. « Je… euh, je vais mettre des oreillers entre nous… ne t’inquiètes pas! » ajoutais-je aussitôt pour le rendre plus à l’aise et moi de même d’ailleurs.

I'm sorry for being me.

J'en demandais peut-être un peu trop... Je venais de demander à Elizabeth si je pouvais dormir chez elle après tout ce que je lui avais fait vivre ce soir. Je dirais que j'avais besoin de rester ici, parce que je me sentais bien et je ne voulais surtout pas me sentir seul après tous ses jours passé à l'institut où j'avais broyé du noir. J'étais pour lui dire d'oublier quand elle me dit que ça ne lui dérangeait vraiment pas. Ça me soulagea d'un coup, elle ne pouvait pas savoir à quel point ça me faisait du bien.

- Je... non bien je veux pas me retrouver seul...

En même temps, je n'allais pas aller dormir avec Kenneth... il allait me traiter de mauviette bien rapidement. En même temps, j'aurais pu très bien comprendre si elle aurait préféré que je ne dorme pas chez elle... Peut-être que dans le fond, je la faisais flipper... je ne sais pas, mais elle était bien gentille d'accepter et je lui en était reconnaissant.

- Je dormirai sur le canapé ou par terre peu importe.... je veux juste être avec quelqu'un que j'apprécie.

Elle me sourit gentiment et me proposa d'écouter un film... Disons que je n'étais pas très calé niveau film, mais je lui avais demandé qu'on regarde Twilight pour savoir vraiment ce que c'était vu la remarque qu'elle m'avait fait la dernière fois... au sujet d'Edward qui lit dans les pensées, je pensais que ça pouvait être un film intéressant. Elizabeth prépara du pop corn, il faut dire que j'avais vraiment faim... je n'avais pas soupé vu que j'allais la voir, j'avais été tellement stressé de sa réaction qu'il m'avait été impossible d'avaler quoi que ce soit. Nous écoutâmes le film et à la fin, je déclarai:

- C'est vraiment ça Twilight? Hé ben, ça me donne pas envie de voir la suite...

D'abord, c'était une histoire de vampire et surtout d'amour. J'avais été plutôt mal à l'aise puisque j'étais avec Elizabeth quand Edward et Bella étaient dans sa chambre... Bref... beaucoup trop passionné et beaucoup trop... bien... fantastique? Si on me demandait quel genre de film j'aimais, je dirais comédie, car ça me changeait complètement les idées et mon cerveau tombait vraiment à off. Puis, Elizabeth disparut dans la salle de bain pendant un instant puis, je m'installai sur le canapé pour voir si j'allais être confortable... Le hic, c'est que mes pieds dépassaient... Enfin... ça allait être mieux qu'à l'asile peu importe comment j'allais dormir. Puis, je vis Elizabeth revenir dans le salon habillé de son pyjama rose et ses petits chats. Elle semblait quelque peu gêné, mais elle m'invita à venir dormir dans son lit avec elle... Ça m'avait surpris sur le coup et je m'étais sentis gêné, mais elle me dit qu'elle allait mettre des oreillers entre nous... ça m'allait très bien. Je voyais sa chambre pour la première fois. Tellement énergétique comme pièce, c'était fou, j'en avais des frissons. Je fermais les poings pour jouer avec mes doigts tandis que je m'assis sur le coin du lit de façon timide.

- Ok... répondis-je à son mettre à l'aise...

J'enlevai mes bas et ma ceinture, je ne voulais pas enlever mon t-shirt et mon pantalon, j'étais pudique quand même. Je vis ensuite Eli mettre des oreillers dans le milieu du lit.

- T'es sûre que ça te dérange pas? Parce que je peux dormir par terre!

Elle me fit non de la tête, alors je me levai à nouveau pour me rendre à la salle de bain pour me mettre de l'eau sur le visage pour me refroidir... C'était bien la première fois que je dormais avec une fille et j'en étais tout à l'envers. Quand je revins dans la chambre, Elizabeth était déjà couché sous les draps alors j'allai la rejoindre, mais je restai habillé. Je dois dire que l'odeur de ses draps me fit aussitôt me sentir bien. Eli ferma la lumière de la lampe de chevet et nous nous retrouvâmes dans le noir.

- Eli?....Merci!

Ça me faisait tout drôle d'être là. Il y avait beau y avoir une pile d'oreillers, je me sentais si près d'elle et je sentais qu'elle était une véritable amie! Nous parlâmes un petit moment avant que nos yeux ne se ferment définitivement. Je dois dire que ça faisais longtemps que je n'avais pas été épuisé de la sorte, moi, l'hyperactif de service.

I'm sorry for being me.

Edward avait décidé de regarder Twilight car je lui avais déjà fait une allusion au film et il voulait probablement voir ce qui en était. À la fin du film, il ne semblait vraiment impressionné et ça me faisait rire en fait car je me doutais bien qu’il n’allait pas aimer. C’était plutôt un film de fille, un film cucul à l’eau de rose quoi! C’était plutôt les filles qui s’étaient amusées à se placer « team Edward » et « Team Jacob ». Personnellement, je préférais Edward car je n’aimais pas trop les gros musclé bronzé et Edward était un intellectuel au passé troublé… totalement mon genre. J’avais ris aux commentaires de mon ami concernant tout ça, il ne voulait pas voir la suite et je n’étais pas vexée mais pas du tout.

« J’étais bien fan quand la saga était à son comble. J’avais tapissé ma chambre de posters d’Edward! » dis-je en riant. « Mais bon, j’admets que ce n’est pas un chef-d’œuvre cinématographique. »

Puis, mon ami m’avait demandé de dormir ici. Il ne voulait pas être seul chez lui et j’avais accepté car de la compagnie, eh bien… je ne crachais pas là-dessus. Ça me faisait du bien de pouvoir passer du temps avec quelqu’un qui nous apprécie. J’allai me changer en pyjama et nous allâmes à la chambre. Le canapé était horrible pour y dormir et c’était bien pour ça que je proposai à mon invité de dormir avec moi, de se mettre à son aise. Naturellement, nous allions mettre des oreillers entre nous… question de pas se toucher. Ça pouvait sembler ridicule mais je pensais bien que c’était important pour nous. Je commençai à placer des oreillers dans le milieu du lit alors qu’Edward détachait sa ceinture. J’avais le cœur qui battait à tout allure car bon, c’était nouveau pour moi tout ça.

« Mais non… ça ferait de moi une amie horrible de te faire dormir sur le plancher froid! Ça me dérange pas du tout que tu dormes avec moi. »

J’avais relevé la tête pour lui sourire et il avait quitté vers la salle de bain. J’avais donc pris une grande respiration avant de me glisser sous les couvertures. Edward vint me rejoindre après un petit instant et lorsqu’il fut avec moi sous les draps, je me penchai pour éteindre la lumière. Nous étions dans le noir total, le silence total mais je me sentais bien avec lui, bien qu’un peu mal à l’aise car c’était bien la première fois que j’étais dans le même lit qu’un gars. Puis, juste comme ça, Edward me remercia.

« Merci à toi Eddy »

Ça semblait simple mais ça voulait dire beaucoup. Nous parlâmes un moment avant de finalement tomber endormi. Au petit matin, j’ouvris les yeux tranquillement et je fis quelque peu le saut en voyant Edward qui dormait à mes côtés. Je ne me souvenais plus l’espace d’un moment qu’il était là et le fait que je bouge eut le don de le réveiller. Ces petits cheveux en bataille et ses yeux encore tout endormi, je trouvais que ça lui allait bien. Je veux dire… certaines personnes étaient très laides au réveil mais ce n’était pas son cas. J’osais espérer que je ne faisais pas trop peur.

« Je suis désolée de t’avoir réveillé, je me souvenais plus que tu étais là! » dis-je en riant quelque peu. « Tu as bien dormi malgré que tu n’étais pas chez toi? »

Je réalisai à ce moment que sur les trois oreillers que j’avais mis, il n’en restait qu’un. L’un était à nos pieds alors que l’autre était au sol. Peut-être qu’un d’entre nous l’avait eu au visage et s’en était débarrassé sans s’en rendre compte pendant la nuit. Bref, ce n’était pas vraiment important.

« Tu manges avec moi? Enfin… je ne suis pas une super bonne cuisinière mais on peut toujours chercher une recette sur internet et s’improviser chef! »