Forgive me.

J'avais eu aussi de nombreux messages de Lysianna et pourtant j'avais été incapable de la rappeler. J'avais cherché dans ma tête comment je pourrais recoller les morceaux, mais c'était impossible à mon avis. Je me souvenais encore de ses lèvres, posés sur les miennes, loin d'être désagréable malgré les flashs que j'avais eu... Je me rappelais encore cette sensation de bonheur qui était ancrée dans ma peau. Maintenant, c'était toute une autre chose, j'avais peur de sa réaction! J'avais peur qu'elle ne veule plus jamais me parler, qu'elle ne veule plus jamais me revoir. Je savais que j'avais tout gâcher parce que je savais qu'on aurait pu se revoir pour essayer de vivre une relation "normale". Maintenant, le futur était incertain, même pour un voyant comme moi. Après avoir réglé les choses avec Elizabeth, j'avais décidé de prendre mon courage à deux mains et essayer d'arranger les choses. Je m'étais rendu chez Lys pour la première fois et j'avais décidé de cogner à la porte. J'étais très nerveux et surtout je ne tenais plus en place. C'est un jeune homme, ayant mon âge qui m'ouvrit la porte.

- Heuu.... Est-ce que Lysianna est là?

J'étais plutôt mal à l'aise de voir ce type, puis, je me rappelais qu'elle avait un coloc, mais je ne pouvais pas m'enlever de la tête qu'ils étaient peut-être très proches. Il s'était retourné pour appeler Lysianna et elle était venue jusqu'à moi pour sortir de l'appartement et me faire face. Mon coeur battait fort dans ma poitrine et j'étais complètement sous le charme de la jeune femme à nouveau. Tout m'avait manqué, mais tout me rendait triste aussi, car je l'avais perdu. Elle ne paraissait pas très contente de me voir et je pouvais le comprendre.

- Je m'excuse Lys de ne pas avoir pu te donner des nouvelles avant... Je m'en veux tellement! Et j'ai voulu te répondre à tes messages, mais je n'étais pas capable...

J'avais mal, très mal et disons que mon séjour là-bas m'avait fait sortir quelques tics que je voulais me débarrasser. Je tordais mes mains dans tous les sens et j'avais baissé la tête en signe de honte. Oui, j'avais honte de me présenter ici et j'avais peur aussi qu'elle me demande pourquoi j'avais été absent tout ce temps là. J'avais peur aussi qu'elle me dise qu'elle avait quelqu'un dans sa vie.

Maybe.

Les cheveux remontés avec quelques mèches qui retombent sur mon visage, je complétais tranquillement un album photo pour un travail d’école. Je m’y étais prise en avance puisque je n’avais plus rien à faire. Depuis plusieurs mois maintenant que je n’avais pas eu de nouvelles d’Edward et il fallait dire que cela me mettait dans une rage folle. Pour calmer mes émotions, j’avais donc décidé de me plonger à fond dans mes études. Je lui avais laissé plusieurs messages, j’avais même appelé plusieurs et j’étais sans réponse. À notre dernière rencontre, il m’avait demandé d’être sa petite amie, je lui avais répondu d’un doux baiser et maintenant, il était introuvable. Bref, une chance que Gareth avait été là pour moi. J’avais passé de longues heures à parler de cet évènement sans comprendre se qu’il c’était passé. Il m’avait aidé à e changer les idées.

Bref, j’étais toujours assise dans mon lit à coller les photos prises lors de fêtes organisées comme un mariage, une fête d’enfant, etc. C’est alors que j’entendis frapper à la porte.

-Gareth !!! Tu peux allez répondre svp ? Dis-je en criant juste assez fort pour qu’il m’entende.

Il me répondit en grognant qu’il allait y aller. Je rigolai un peu tout en continuant mon collage. J’entendis alors crier mon nom. Cela devait sans doute être pour moi. Je me demandais qui cela pouvait bien être. Je me précipitai vers la porte et je vis alors Edward qui se tenait là, devant moi. Gareth comprit rapidement qu’il valait mieux nous laisser seul. Je croisai mes bras sur ma poitrine ne pouvant pas cacher ma colère envers lui. Sans que je ne puisse dire quelque chose, il prononça une tonne d’excuse tout aussi futile pour moi. Lorsqu’il finit enfin de parler, j’étais tout simplement sans mot puisque je ne m’attendais pas du tout à le voir aujourd’hui.

-Edward… Un jour tu me demande d’être ta copine et le lendemain, tu disparais sans même m’en glisser un mot. Crois-tu que de simples excuses vont tout changer ? Ou étais-tu pour ne pas pouvoir répondre à un seul de mes messages !

Je n’étais du genre à parler, mais en ce moment, je ressentais tant de colère envers lui que je ne pouvais pas rester silencieuse. J’espérais qu’il ait une excellente raison.

Forgive me.

Bien entendu que Lys était en colère contre moi, je le voyais dans son regard et ça pouvait très bien se comprendre. Je m'en voulais tellement et tout ce que je voulais ce n'était pas de la blesser... Bien que je pense qu'il était déjà trop tard pour ça. Bien entendu, elle voulu tout de suite savoir où j'étais passé et je savais que c'était une grosse réponse qui allait survenir... mais est-ce que j'étais vraiment prêt à lui dire la vérité? Tout dans ma tête s'emmêlait et même si Elizabeth ou le courrier du coeur m'avait conseillé de parler et de dire la vérité... ça me terrifiait.

- Je.... C'est compliqué, Lys... Est-ce que je peux entrer ou bien est-ce qu'on va ailleurs pour en parler? C'est pas facile... à dire...

Pourtant Lys avait toujours les bras croisés sur sa poitrine et n'était pas prête à céder à rentrer dans l'appartement.. Après tout, elle habitait avec Gareth, son coloc, ce n'était sans doute pas approprié. Voyant qu'elle ne me bougerait pas je me passai la main dans les cheveux et je soupirai lourdement. C'était tellement stressant comme situation, elle ne pouvait donc pas le voir?

- Je pouvais pas être là, sinon tu me connais, je ne t'aurais jamais laissé  aussi longtemps sans nouvelles... Je te l'ai dit que je tenais à toi et c'est toujours le cas... Je suis désolé si je t'ai fait de la peine, mais je ne sais pas si je suis prêt à tout te dire...

Parce qu'elle allait me regarder autrement et parce qu'elle ne voudrait sans doute plus jamais me voir... En même temps, si elle était en colère contre moi et qu'elle ne sait pas, peut-être qu'elle allait me claquer la porte au nez aussi. Je ne savais pas sur quel pied danser, c'était tellement difficile de déchiffrer les gens dans leur tête alors que moi, j'étais bon que pour sonder leur âme ou leur coeur. Je me tortillai les mains dans tous les sens et je voulais que Lysianna me dise quelque chose... En fait, tout ce qu'elle allait me dire de faire, j'allais le faire.. Si elle voulait que je parte, je partirais, si elle voulait que je reste, je resterais, mais lui dire la vérité dans un couloir, ça non!

Maybe.

Je n’étais pas si en colère que ça. Je me sentais plus trahi qu’autre chose. J’avais décidé de laisser entrer une autre personne dans mon cœur, et celle-ci m’avait quitté sans m’avertir. Je ne savais plus si j’allais pouvoir lui faire entièrement confiance puisqu’il ne semblait même pas vouloir me dire toute la vérité de son absence. Je le regardai, les bras toujours croisés sur ma poitrine en attendant toujours sa réponse. Il me demanda si je pouvais le laisser entrer ou si je préférais aller ailleurs pour parler. Je savais que Gareth allait être dans sa chambre, écouteur sur les oreilles, pour être certain de ne rien intercepter de la conversation, mais j’hésitai tout de même à le laisser entrer.

Alors que je réfléchissais toujours, il se remit à parler en jouant toujours avec ses mains comme il le faisait si souvent lorsqu’il était nerveux. Il me dit alors qu’il ne voulait pas me faire de la peine et que s’il avait pu me donner des nouvelles, il l’aurait fait. Effectivement, il n’avait jamais passé bien longtemps sans m’envoyer un message ou même sans m’appeler. Il avait dû réellement être retenu quelque part. Je pris alors une grande inspiration en m’écartant de la porte.

-Allez, entre. Dis-je calmement. Je suis désolé d'avoir lever le ton...

J’entrai dans l’appartement et me dirigeai vers le salon avant de lui faire signe de s’asseoir s’il en avait envie. Moi, je préférais rester debout. J’étais beaucoup trop nerveuse. Je regardai alors Edward qui était très mal à l’aise. Il semblait vouloir me dire un truc, sans réellement le vouloir en faite… Je baissai la tête doucement en allant m’asseoir finalement, ne pouvant tenir en place.

-Je ne suis pas experte en relation de couple… mais je sais que l’important c’est l’honnêteté. J’aimerais beaucoup que tu le sois envers moi, peu importe ce que tu as à me dire. Dis-je la voix tremblante. Car tout ce à quoi je pense en ce moment, c’est que tu es partie ne voulant plus me parler ou pour je ne sais qu’elle autre raison.

À ce moment, je levai les yeux vers lui pour le regarder. Son visage m’avait manqué, tout le lui en fait. Après tout ce temps, je ne pouvais pas nier que cela me faisait un bien fou de le revoir.

Forgive me.

J'avais joué la carte franche et je ne voulais surtout pas lui dire dans le corridor ce qui s'était passé durant les trois derniers mois. En fait, je voulais rien dire du tout, mais je savais que je n'aurais pas le choix du lui parler de mon passé. Je m'excusai encore une fois, mais je voyais bien qu'elle n'était pas satisfaite des choses que je lui disais, mais elle m'invita tout de même à entrer et s'excusa pour avoir hausser le ton, je passai alors devant elle pour aller dans son appartement et me diriger au salon pour  m'asseoir, elle était debout et ça me stressait vraiment de la voir comme ça. Elle resta debout et attendait sans doute que je dise quelque chose, mais elle alla s'asseoir et commença à parler... J'étais recoquillé vers l'avant et ma main se tenait à mon front en signe de découragement. En même temps, je lui devais la vérité, elle avait le droit de le savoir.... Mais après, je ne sais pas comment elle allait réagir et ça, ça me faisait peur et surtout ça me rendait émotif déjà à l'avance.

- Bon... alors... c'est pas facile ce que je vais te dire et je suis désolée d'avance de ne pas t'en avoir parlé d'avance, mais j'avais peur de ta réaction... tu comptes beaucoup pour moi et ça, c'est vrai.

Je levai la tête pour la regarder avant de reprendre ce que j'avais à dire. Je me frottai les main sur mes cuisse d'un geste nerveux tout en regardant le sol droit devant moi. Je n'étais pas capable de voir sa réaction à ce que j'allais lui dire.

- Si je ne t'ai pas donné signe de vie durant ces derniers mois, c'est que.... c'est que... on m'a enfermé dans un institut psychiatrique.

Je lui lançai ça comme une bombe on aurait dit, mais je savais que je devais rajouter quelque chose parce qu'elle allait croire tout plein de choses, bien que ça soit vrai que je sois fou.

- Je... suis reconnu pour faire des crises de folie et c'est arrivé et on m'a pas laissé le choix! Je n'avais pas le droit à aucun contact avec l'extérieur.

Je ne lui disais certes pas toute l'histoire, mais c'était au moins vrai ce que je venais de lui dire et j'espérais qu'elle comprenne... Je me tortillais encore et encore les mains dans tous les sens en attendant qu'elle me dise enfin quelque chose.

Maybe.

J’étais donc assise sur le canapé en regardant droit devant moi. Il s’était enfin décidé à parler, quoi que je ne lui aie pas laissé le choix. Après tout, j’avais bien le droit à quelques explications après qu’il soit disparu dans la brume. Cela semblait si difficile de m’avouer ou il avait été durant tout ce temps et je ne comprenais pas très bien pourquoi jusqu’à se qu’il me dise qu’il avait été interné dans un institut psychiatrique. J’étais tout simplement sans voix. Que pouvait-il bien avoir pour qu’il soit interné de façon si radicale sans qu’il ne puisse le dire à quelques personnes ? Je ne savais pas quoi répondre à cela puisque tout ce qui me venait en tête c’était les histoires d’horreur d’asile psychiatrique. Je ne pouvais pas croire qu’Edward soit atteint de quelque chose méritant cet enfermement. Je levai donc la tête pour le regarder, lui qui regardait le plancher se tortillant les mains comme il le faisait si souvent lorsqu’il était nerveux.

-Psychiatrique ?.... Crise de folie ?... Je ne comprends pas, quel genre de crises ?

Dans ma voix, il n’y avait aucun jugement, seulement une petite crainte puisque tout cela n’était pas très clair pour moi. Je désirais en savoir plus sur lui et sur ce qu’il est réellement. Après tout, dire seulement qu’il était reconnu pour des crises de folie n’aidait en rien ma compréhension. Je passai ma main dans mes cheveux tout en ne quittant pas Edward du regard. Il semblait ne pas vouloir poser les yeux sur moi. Je comprenais maintenant la peur qu’il avait de m’annoncer une telle chose. Après tout, ce n’est pas à tous les jours que l’ont apprend cela. J’avais tout le même l’étrange impression qu’il ne me disait pas tout. Je me sentis tout à coup mal de lui avoir parlé sur ce ton à son arrivée. Si j’avais su plus tôt, j’aurai été plus douce avec lui. Je restai donc à côté de lui.

-Regarde- moi Ed’. Je veux seulement te comprendre. Tu n’as pas à avoir honte. Dis-je d’une voix douce, afin de lui faire comprendre. Dis-moi tout…

Je voulais savoir qui se trouvait devant moi. Qui était réellement l’homme pour qui j’avais des sentiments forts. Je n’aimais pas le fait qu’il ne m’avait pas fait assez confiance pour me parler de ses problèmes alors que j’avais toujours franches envers lui.

Forgive me.

Je me sentais horriblement mal, je me sentais comme un moins que rien en lui disant que j'avais été à l'institut psychiatrique. Je m'étais mis à bafouiller et surtout je ne voulais pas la regarder en face parce que j'avais vraiment honte. J'avais honte d'être anormal! J'avais honte de n'être pas à la hauteur de ses attentes. Bien entendu Lysianna ne comprit pas vraiment ce que je venais de lui dire, comment elle pouvait croire qu'elle avait dit oui pour avoir un petit copain fou? Je ne la regardai toujours pas et pourtant elle voulait que je le fasse. J'avais les yeux remplis de larmes et je m'efforçais de ne pas pleurer devant elle, mais je dirais que la pression était trop forte. Je m'en voulais beaucoup pour lui avoir fait ça après tout. Je tenais beaucoup à elle et pourtant, je ne lui avais jamais vraiment dit qui j'étais. Elle voulait que je lui dise tout, mais à quel point? Et puis, le voulait-elle vraiment?

- Je..... Lys....

Je pris une inspiration, je ne savais pas comment lui décrire le tout et surtout que Gareth devait être dans sa chambre et il pouvait tout entendre. Je cherchai mes mots pendant un instant, tout se bousculait dans ma tête et je ne savais pas comment lui spécifier tout ce qu'elle voulait savoir.

- J'en suis pas à mon premier internement, je... j'ai des hallucinations, des crises de délires quoi... on m'a diagnostiqué une schizophrénie à mes 15 ans.... Il y a des bons jours comme des mauvais.

Je lui avais dit une partie de la vérité... parce qu'on m'avait vraiment diagnostiqué que j'étais schizophrène, sauf que je savais que ce n'était pas le cas, parce que je parle réellement aux morts... Pourquoi le cachai-je à Lys alors que je l'avais dit à Elizabeth? J'en savais rien, mais j'espérais que le coup de la maladie mentale m'aide plus que je lui dise que je communique avec les gens morts. Déjà qu'elle me trouvait bizarre, je ne voulais pas en rajouter....Je me pinçai durement les lèvres l'une contre l'autre... Je n'étais pas satisfait de ma réponse....

- Je.... Je ne veux pas te dire tout parce que.... j'ai peur... que tu ne veuille plus rien savoir de moi après tout... S'il te plaît ne me pose plus de question... Je t'en prie!

Trop tard, je m'étais mis à pleurer parce que ça me faisait mal dans la poitrine, parce que je tenais beaucoup à Lysianna. L'opinion de Lys était très importante pour moi, alors je ne voulais pas qu'elle me traite de fou ou même de débile. Je me suis mis à genoux devant Lys sans la toucher bien sûr.

- Pardonne-moi! Je ne voulais pas te laisser!!! Jamais... je n'aurais voulu te faire du mal comme ça volontairement! Jamais... tu... étais ma première petite amie.... j'étais heureux!

Oui, je la suppliais de me pardonner parce que je me sentais horriblement mal pour ce que j'avais fait... et elle avait raison d'être en colère.

Maybe.

J’étais sous le choc. Je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il voulait dire par crises de folie. Ce terme était si large après tout. Je pouvais m’imaginer une tonne de chose, pourtant il m’était impossible d’imaginer qu’il puisse faire du mal à quelqu’un. Je lui avais demandé de me regarder et d’avouer le tout pour que je puisse enfin connaître réellement la personne qui se trouvait devant moi. De mon côté, j’avais toujours été franche envers lui et j’espérais qu’il le soit maintenant envers moi. Il me le devait bien tout de même. Il arrivait à peine à lever les yeux vers moi. Je savais qu’il se sentait très mal à cause de ce qu’il avait fait. Je me sentais presque mal de lui demander des explications.

Il se mit alors à parler ayant beaucoup de difficulté à terminer une phrase. Il me dit alors soudainement qu’il avait été diagnostiqué avec une schizophrénie. Je regardai alors devant moi, surprise de cette nouvelle. Je n’arrivais pas à croire qu’il ne me l’est pas dit avant ce jour. C’était tout de même une information importante à donner avant de demander à une fille d’être sa petite amie. Je ne savais plus quoi répondre à cette annonce. J’étais tout simplement muette. C’est alors qu’en tournant à nouveau ma tête vers lui, je remarquai aussitôt qu’il ne m’avait pas tout dit encore. Cela se voyait dans son regard et dans sa gestuelle. C’est alors qu’il déballa le tout en me demandant de ne plus poser des questions, qu’il ne voulait pas tout me dire par peur de me perdre. Je devais avouer que tout cela me troublait beaucoup. Sans que je ne puisse dire quelque chose, il se mit à genou devant moi en pleurant et en me demandant de lui pardonner. Les larmes commencèrent à monter dans mes yeux pour couler discrètement sur mes joues. Je me sentais si mal de voir Edward dans un tel état.

-Ed… Relève-toi, je t’en pris… Dis-je d’une voix tremblante.

J’avais envie de le serrer dans mes bras, de lui dire que tout allait bien aller, mais d’un autre coté, j’avais une certaine crainte face à tout cela. Que pouvait-il bien me cacher d’autre ? Je ressentais un besoin viscéral de tout savoir que se soit effrayant ou non. Je tapotai le divan à côté de moi pour lui faire signe de retourner s’asseoir à mes côtés.

-Je sais que tu n’as pas voulu me faire de mal… Je… J’ai seulement besoin de tout savoir. Je pensais tout connaître de toi alors qu’en fait, je ne sais absolument rien. Dis-je la voix tout aussi tremblante.

Je restai complètement calme. Edward ne me faisait pas du tout peur. Tout nos soirées passées ensemble avait été si géniales que je ne pouvais pas croire que ce qu’il me cachait faisait de lui quelqu’un de dangereux. Je le regardai sans détourner une seule fois le regard. La seule chose à laquelle je pouvais penser en le regardant ainsi, c’était à notre dernière soirée ou il m’avait demandé d’être sa petite amie avant que la pluie ne s’abatte sur nous. Je pensais aussi au doux baiser que je lui avais laissé sur le coin des lèvres avant de quitter sa voiture. Je m’approchai de lui, sans le toucher. Je me souvenu qu’il n’avait pas aimé ce geste lors de notre première rencontre. C’était surement en lien avec tout cela.

-Comment être avec toi alors que je ne te connais même pas… entièrement. Dis-je en détournant le regard, les larmes toujours aux yeux.

Forgive me.

Je ne voulais pas faire pleurer Lysianna, mais c'était fichu parce que je voyais ses larmes coulées sur ses joues... Je m'étais mis à genoux pour lui demander de me pardonner mon absence tout en laissant entrevoir ma peine également. C'était fou comme je pouvais me sentir mal, déjà que j'avais du mal à lui dire la vérité... lui dire que j'avais une schizophrénie était bien loin de la réalité et je ne sais pas pourquoi je lui avais sorti ça. Elle me demanda de me relever, mais elle ne me pardonna pas du tout... Alors je restai quand même à genoux l'air désespéré à nouveau. C'était fou comme je ne savais pas comment réagir. C'était fou comme je voulais qu'elle me pardonne et qu'on recommence à zéro! Dire que tout allait pour le mieux, il avait fallut que je fasse mon numéro devant Emma et tout était tombé à l'eau. J'avais du mal à présent à enchainer les mots tellement que ma gorge était serrée et qu'elle me faisait mal. Je décidai alors de prendre place à ses côtés tout en gardant une distance entre nous deux... Elle voulait comprendre et ça je ne pouvais pas lui en vouloir parce que c'était normal de vouloir savoir qui j'étais. Sa dernière phrase me brisa le coeur, parce qu'elle me faisait mal, mais vraiment! C'était vrai... Comment pouvait-elle être avec un gars qui lui mentait? Je me tournai alors vers elle tout en la regardant et je ravalai mes larmes pour pouvoir parler calmement. Je crois que c'était la bonne chose à faire.

- Je suis Edward Keller, j'ai 24 ans... Mes parents m'ont fait interné à 15 ans et c'est trois ans plus tard que je suis sorti... On m'a diagnostiqué une schizophrénie avec tendance paranoïaque... Seulement, ils n'ont jamais pris la peine d'accepter leur fils comme il était.... Dès son plus jeune âge, il a commencé à voir des gens apparaître dans sa chambre et en grandissant ça n'a pas diminué. Il s'est donc rendu compte qu'il avait la capacité de parler aux morts.

J'avais dit tout ça d'un bout. Je ne savais pas comment allait réagir Lysianna, mais j'avais tout dit maintenant.

- Ils n'ont pas prit la peine de me comprendre , repris-je en pleurant de nouveau. Ils n'ont pas pris la peine de voir si ce que je leur disais était vrai.

Voilà, j'avais tout dit... Et maintenant il ne restait plus que de voir la réaction de Lysianna. J'étais prêt à partir... à l'oublier s'il le faut, mais je pouvais dire que jamais je n'aurais été aussi blessé si elle ne voulait plus me revoir. Je crois qu'elle avait le droit de savoir, si nous étions prêt à vivre quelque chose ensemble... Il fallait qu'elle sache et que ses secrets ne restent pas dans l'ombre pour m'empoisonner l'existence. Mon regard avait baissé de nouveau, je ne faisais que jouer avec mes mains et je sanglotais à nouveau parce que je ne savais vraiment pas comment gérer la situation.

Maybe.

Je ne savais plus du tout quoi penser d’Edward. Après tout, depuis le début il me mentait sur qui il était vraiment et c’était ce qui me faisait le plus mal dans l’histoire. Depuis ma tendre jeunesse, l’honnêteté avait été une chose importante dans ma famille. Il est impossible de bâtir une relation amicale ou bien amoureuse sur des mensonges et cela, mon père me l’avait inculqué. Je comprenais toutefois, que ce n’était pas un sujet facile à aborder. Il devait sans doute faire peur au gens ou bien les faire fuir rapidement. Je me disais à moi-même qu’il valait mieux que j’écoute absolument tout avant de juger. Chacun avait ses propres démons qui nous font peurs.

Bref, lorsque je lui avais demandé de se relever afin de me parler, il ne le fit pas immédiatement. Il semblait réellement décidé à avoir mon pardon. Il fallait dire que cela m’attristait énormément de le voir ainsi. Puis, il se mit alors à parler. J’écoutai attentivement tout ce qu’il me disait essayant de ne pas avoir de réaction inopportune. C’est lorsqu’il me dit enfin qu’il parlait avec les morts que je fus complètement sans voix. Je ne pu retenir un visage surprit. C’était bien la première fois que j’entendais parler quelqu’un de cela a part dans les fêtes foraines, mais je m’étais toujours dis que cela était des canulars. Pourtant, Edward semblait sincère puisque les larmes coulaient sur ses joues. Sans que je puisse y ajouter quoi que ce soit, il continuant en précisant que ses parents n’avaient jamais fait l’effort de le comprendre. Je me sentais maintenant mal.

-Les morts ? Dis-je d’une voix posée.

J’étais incapable de dire autre chose. En faite, je n’avais jamais comprit tout cet aspect de mort, d’esprits et de fantômes. Moi qui ne croyais qu’en presque rien, il fallait dire que cette information avait de la difficulté à se frayer un chemin dans ma tête. Je tournai alors ma tête vers Edward tout en restant le plus calme possible. Moi, je voulais essayer de comprendre, d’en savoir plus. Et si tout cela était vrai et qu’il pouvait réellement parler avec les morts, peut-être allait-il pouvoir me parler de mon père. Voilà la seule chose à laquelle je pensais maintenant. Je sonne complètement idiote pensais-je.

-Donc, tu peux voir et entendre les gens … heu... mort, comme … mon père ? Dis-je, hésitante.

Je m’efforçais d’en apprendre d’avantage et de rester le plus ouvert possible. Peut-être allait-il pouvoir me le prouver.