(#)Sujet: Retrouvailles - Acte II | Jeu 10 Sep - 18:37
Laufti Ҩ Ailyne
« La magie du premier amour, c'est d'ignorer qu'il puisse finir un jour. »
J'avais déballé ma vie à Laufti, et dans les moindres détails, y compris mon mariage foireux, entraînée par la joie de le retrouver. Je m'étais un peu emballée, et lorsque que je m'en rendis compte, je rougis violemment, et écourta l'histoire. Quelle idiote, il devait s'en ficher totalement de ma vie. Quoique, je le vis se crisper lorsque je parlais de mon mariage, puis il me sourit. Etait-il étonné que je me soit mariée? Lorsque j'évoquais la photo et le fait que j'avais eu envie de le retrouver, il se mit à rire. Un rire que j'avais aimé longuement. J'avais cette impression, de ne jamais l'avoir quitté, en réalité. Nous avions vieilli, certes, mais il y avait quelque chose dans son regard qui n'avait pas changé. En mon for intérieur, j'espérais réellement que quelque chose se renoue entre nous. Il me sourit "Tu me fais rire. Je trouve ça... fou de ta part. Mais..." me dit-il taquin, avant d'être coupé par la sonnerie de mon téléphone. Je lui expliquais brièvement la situation, il se leva et alla s'installer sur son canapé, visiblement gêné mais surtout, fatigué. Il avait les traits tirés, comme sil avait passé la nuit dehors. "Enfin, assez parlé de moi, je suis contente de te revoir, j'ai l'impression de rajeunir un peu en repensant à nos années à la fac." dis-je avec entrain en le rejoignant sur le canapé. "Je suis d'accord avec toi. Je suis plus qu'heureux de te retrouver après tant d'années. Je pensais jamais te revoir quand on s'est quitté. Mais je dois avouer que ça me fait du bien d'apercevoir de nouveau ton visage rayonnant." me répondit-il. Cela agrandit mon sourire, déjà immense. J'étais contente de savoir que je lui faisait toujours un peu d'effet, car c'était l'impression qu'il me donnait. "Mais tu as raison, c'est étonnant de ma part, mais sache que ce n'étais pas une mince affaire, j'ai bien failli faire demi-tour devant ta porte. Heureusement que je suis entrée, j'aurais loupé la scène du siècle" dis-je en riant. J'avais été gênée sur le coup, mais c'était drôle d'y repenser. Je rougis néanmoins en repensant à son torse nu, toujours aussi musclé qu'avant.
Un chien débarqua dans la pièce en aboyant, un magnifique berger Allemand, qui se dirigea vers moi. "J'espère que tu n'as pas peur des chiens. Buck est assez expressif et câlin." me dit Laufti en riant. Je souris et caressais le chien qui avait l'air très heureux. "Non, tant qu'il ne me dévore pas! Il à l'air adorable, comme son maître d'ailleurs. Tu as fini par avoir ton chien finalement." dis-je en souriant. A l'époque où nous étions ensemble, il ne cessait de dire qu'il en voulait un, mais au vue des responsabilités, j'avais refusé. Mais il était vrai qu'il était adorable. Je me tournais vers Laufti, qui avait l'air beaucoup plus détendu depuis que Buck était entré dans la pièce. Je souris. "Dis moi, ça va, tu as l'air fatigué. Nuit mouvementée?" dis-je en riant. Je connaissait Laufti par coeur, il était comme ça depuis toujours. Avant que nous sortions ensemble il parcourait les bars et ramenait des filles différentes dans son lit chaque soir. Cela m'avait d'ailleurs étonné qu'il ait voulu se fixer avec moi. Je m'étais toujours demandée ce qu'il m'avait trouvé, mais n'avait jamais comprit la véritable raison. Peut-être n'y en avait-il pas tout simplement. Je posais ma tasse sur la table basse et passais doucement un mains sur son front. "Tu devrais aller dormir tu sais, on se verra plus tard, je ne suis pas encore partie tu sais". Je lui souris tendrement. J'étais sure que nous allions nous revoir. C'était Laufti, pas n'importe qui.
(#)Sujet: Re: Retrouvailles - Acte II | Ven 11 Sep - 21:08
Retrouvailles - Acte II
Ailyne Morgan & Laufti Johnson
Nous étions là, tous deux à se regarder dans le blanc des yeux et à se raconter nos vies. Ailyne avait plus insisté que moi du côté de sa vie sentimentale. Il est vrai qu'elle avait été bien plus riche que moi, et raconter qu'on se tape une fille différente chaque soir n'est pas forcément un concept dont il faut se venter. Surtout avec elle, même si elle s'en doutait étant donné la scène à laquelle elle a assisté un peu plus tôt ce matin. J'étais tout de même soulagé d'entendre qu'elle était célibataire, cela pouvait ouvrir de nombreuses portes… Mais ne pensons pas à ça, elle avait sûrement quelque chose à me dire si elle était venue, ce n'était pas seulement pour me retrouver et me tomber dans les bras. A moins que ?..
C'est avec nostalgie et d'une sincérité telle, que je répondais à Ailyne par rapport à nos retrouvailles. Elle avait un grand sourire, ma réponse l'avait visiblement satisfaite, j'étais aussi heureux qu'elle de la revoir, Voire même peut-être plus avec l'effet de surprise. Je l'avais un peu charrié face à ce qu'elle venait de me dire. Elle avait retrouver cette photo et c’était dit : « Tiens j'irais bien le retrouver celui-là. » Réaction surprenante pour une fille comme elle. Elle continua à sourire, plus rayonnante que jamais et me répondit enfin :
Mais tu as raison, c'est étonnant de ma part, mais sache que ce n'était pas une mince affaire, j'ai bien failli faire demi-tour devant ta porte. Heureusement que je suis entrée, j'aurais loupé la scène du siècle.
disait-elle en riant et en rougissant quelque peu. Elle faisait évidemment référence à ma position embarrassante quand elle a débarqué. Elle était peu fière tout-à-l'heure, et voilà que maintenant elle en riait, complètement détachée. C'était assez étrange, elle paraissait plus à l'aise que moi. D'habitude c'est le parfait contraire. Cette situation me troublait quelque peu, je semblais différent de d'habitude, plus du tout à l'aise avec les femmes. Mais il faut dire que cette femme là n'est pas n'importe qui. Je nous revoyais tous les deux partageant des tas de choses et étant heureux comme jamais. Pour ne pas paraître déconcerté, je riais tout de même avec elle avant de rétorquer :
Oui oui c'est vrai ! Ça aurait été dommage de rater ça. Et puis tu sais j'étais plutôt content de voir que c'était toi et pas l'autre fille là. Elle aurait encore joué avec moi si ça trouve.
Je disais ça sur un ton rieur, mais je le pensais légèrement, elle s'était bien foutu de moi cette garce. Alors vint s'incruster mon meilleur ami à quatre pattes, Buck. Il se dirigea vers moi puis vers Ailyne, constatant que c'était une inconnue, il était plus content que jamais. Je lui demandais alors si elle n'avait pas peur des chiens, elle me répondit en souriant :
Non, tant qu'il ne me dévore pas ! Il a l'air adorable, comme son maître d'ailleurs.
Je souriais, depuis quelques minutes elle commençait visiblement à me montrer son intérêt grandissant envers moi. A vrai dire je ne pouvais qu'apprécier cela et c'était plus que réciproque.
Tu as fini par avoir ton chien finalement.
J'hochais la tête tout sourire. C'est vrai qu'étant plus jeune j'avais toujours voulu avoir un chien. J'ai un rapport très proche avec les bêtes. Elles sont parfois plus à l'écoute qu'un humain, Buck connaît tous mes secrets, toutes mes peines, tous mes problèmes. Je sais qu'il ne répétera rien à personne au moins. Je relâchais alors un peu mon cœur, serré depuis qu'on avait parlé de la vie sentimentale d'Ailyne. J'étais désormais plus détendu, mais toujours aussi fatigué. Et cela devait sûrement se voir puisqu'Ailyne me dit tout à coup :
Dis moi, ça va, tu as l'air fatigué. Nuit mouvementée?
Je souriais, soupirant quelque peu. Les effluves d'alcool disparaissaient peu à peu. J'avais quand même bien décuvé quand j'avais vu Ailyne débarquée mais là, j'étais enfin sobre. Des poches sous les yeux, les cheveux ébouriffés, et des rétines injectées de sang, tous les signes du parfait fêtard fatigué.
Mouvementée oui... Pour te dire la vérité, je suis mort de fatigue. Mais ça va t’inquiètes pas, je gère ! Et puis j'assume, je devrais pas me mettre dans des états pareils, à mon âge ça craint quand même...
Je souriais, regardant Ailyne au plus profond de ses yeux. Un ange passa, nos regards pouvaient parler pour nous. Il y avait encore quelque chose entre nous deux, c'était évident. Alors Ailyne posa sa tasse de café, je suivais sa main du regard, elle approcha cette dernière vers mon crâne. Je reculais légèrement la tête, non pas que j'avais peur, mais je me demandais ce qu'elle faisait. Alors elle posa délicatement sa main fine sur mon front. Je fermais doucement les yeux, appuyant mon front contre le dos de sa main, comme si ça me soulageait. Elle pouvait sentir les pulsations de mon cœur à travers mon crâne. J'avais encore un pouls rapide, étant naturellement hypertensif, et me trouvant avec la seule femme que j'avais jamais aimé. Un silence s'installa avant qu'elle me souffle :
Tu devrais aller dormir tu sais, on se verra plus tard, je ne suis pas encore partie tu sais.
J'ouvrais les yeux tout à coup, je ne voulais pas qu'elle parte. Ni la fatigue, ni l'alcool, ni rien ne pouvait me faire quitté la jolie blonde qui se tenait devant moi. Elle me sourit alors, ce qui me donna d'autant plus envie de la retenir. Je saisissais sa main qui se trouvait encore contre mon front. Et l'amenais vers mes lèvres pour lui donner une bise.
Je veux pas que tu partes.
lui disais-je sans même la regarder, et d'une façon un peu triste je lâchais finalement sa main. Je voulais au moins l'enlacer avant qu'elle parte, pour humecter son parfum envoûtant, toucher ses cheveux qui avaient l'air toujours aussi doux, sentir ses bras autour de moi. J'aimais ses tendresses quand nous étions jeunes, elle était très douce. Elle venait encore de me le prouvait en posant délicatement une de ses mains sur mon front. Alors sans demander l'autorisation, je la pris dans mes bras, l'entourant complètement jusqu'à retrouver mes mains liées derrière son dos. Je posais ma tête sur son épaule droite et fermer les yeux. J'étais bien, rien ni personne ne pouvait gâcher ce moment.
DEV NERD GIRL
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(#)Sujet: Re: Retrouvailles - Acte II | Dim 13 Sep - 17:18
Laufti Ҩ Ailyne
« La magie du premier amour, c'est d'ignorer qu'il puisse finir un jour. »
J'étais vraiment heureuse de le voir, et de voir qu'il l'était aussi me faisait encore plus sourire. J'avais raconté ma vie, lui la sienne, mais rien de terriblement passionnant mis à part le fait qu'il était un éternel célibataire. Oui, j'étais plutôt heureuse d'entendre ça, car même si je n'étais pas venue pour ça - mais plutôt pour m'éloigner de Colton le temps du divorce - j'avouais que cela ne me déplairait pas. L'idée m'avait traversé l'esprit plusieurs fois d'ailleurs, en voyant son regard. Il me taquina, comme il aimait le faire, sur le fait que j'ai débarqué chez lui. C'était vrai que ce n'étais pas mon genre du tout, j'aurais à la limite pu renouer contact par mail, mais de là à débarquer chez lui, il était surpris. Mais avec la pression accumulée et l'envie de m'éloigner de mon mari, j'avais craqué et décidé de prendre des vacances... prolongées. Et à Miami. Je soulignais avec amusement le fait que j'avais faillis faire demi-tour et du coup louper la scène de Laufti attaché à son lit. Je souris en y repensant et me mis à rougir violemment. Mon caractère reprenait toujours le dessus. Il se mit à rire, mais je sentais quelque chose de différent. Surement la fatigue.
"Oui oui c'est vrai ! Ça aurait été dommage de rater ça. Et puis tu sais j'étais plutôt content de voir que c'était toi et pas l'autre fille là. Elle aurait encore joué avec moi si ça trouve"
Il riait de sa situation, et moi aussi. Nous étions plus des enfants et pourtant il continuais à vivre comme un adolescent. J'aimais cette joie de vivre chez lui, et aussi ce coté enfantin, qui me donnait encore aujourd'hui envie de m'occuper de lui. Un berger allemand débarqua dans la pièce rompant le silence et la gêne partagée, ce que je trouvais étrange venant de Laufti, mais après 20 ans sans se voir, j'aurais dû m'en douter. Le chien, dénommé Buck, vint me faire la fête et Laufti s’inquiéta de savoir si je n'en avais pas peur. Je lui répondis que non, j'adorais les chiens seulement cela prenait de la place, c'est pourquoi je n'en avait jamais eu une fois hors de la maison familiale. J'en profitais pour placer un compliment à Laufti, et je vis son sourire grandir. Buck retourna vers son maître, et alors qu'il le caressait, je le vis plus fatigué encore. Je lui demandais si tout allait bien, en le taquinant sur sa soirée passée.
"Mouvementée oui... Pour te dire la vérité, je suis mort de fatigue. Mais ça va t’inquiètes pas, je gère ! Et puis j'assume, je devrais pas me mettre dans des états pareils, à mon âge ça craint quand même..."
Je ris avec lui et m'enfonçais dans le canapé. "Ne m'en parle pas, j'ai l'impression que le temps file de plus en plus vite. C'est dingue, parfois je me croirais être encore une jeune femme de 20 ans..."
Oui, j'étais entrée peu de temps avant mon divorce dans la fameuse crise de la quarantaine, je désespérais de vieillir, de me dire que je n'aurais jamais d'enfants, et de finir mes jours au bras d'un bougre qui n'en faisait qu'a sa tête. J'étais pourtant dynamique, mais chaque fois que l'occasion se présentait, je déprimais un peu. Rien de bien méchant, mais mes collègues étaient toutes plus jeunes, et elles avaient une tripotée d'enfants. Je soupirais pour chasser ces idée noires de mon esprit et sourit à Laufti qui me fixait. Prise d'un élan d'instinct, je posais ma tasse sur la table et avant même d'avoir réfléchis, j'approchais ma main de son front. Il eut un mouvement de recul puis se laissa faire en fermant les yeux. Son pouls était rapide et il était brûlant. A mon souvenir, il avait toujours été un radiateur ambulant, mais son état était clair. Il était épuisé. Je décidais de briser le silence, il devait se reposer. Sa réaction fut troublante. Il ouvrit les yeux d'un coup, et après m'avoir sourit il posa un baiser sur ma main. Le rouge se propagea rapidement sur ma figure.
"Je veux pas que tu partes."
On aurait presque dit un enfant. Je l'avais dit, il donnait l'envie qu'on s'occupe de lui. Je ne m'attendais pas à ça, et encore moins à ce qu'il m'enlace. Il avait posé sa tête sur mon épaule, et fermé les yeux. Cela m'arracha un sourire énorme, mais le feu de mes joues ne s’éteignit pas pour autant. Je caressais doucement son dos et posais ma joue sur sa tempe. Un moment comme celui-ci me ramenait tout droit à notre vie ensemble. J'avais toujours envie de me lover dans ses bras protecteurs. Sauf qu'aujourd'hui, les rôles étaient inversés.
"Je reste alors, si c'est ce que tu veux"
J'avais parlé avec tendresse et déposé un baiser sur son front. Je sentais mon coeur battre dans ma poitrine, comme s'il voulait sortir, et à ce rythme là, il allait réussir. Nous restâmes comme ça un moment, sans parler, juste en profitant de l'instant. Buck brisa le silence, ce qui me fit sursauter. Je me redressais, me libérant de l'étreinte de Laufti. Je me mis à rire en croisant son regard. Il m'avait vraiment fait peur, j'en avais oublié qu'il était présent dans la pièce. C'était comme si quelqu'un avait arrêté le temps pour nous permettre de le remonter, d'aller tout droit plonger dans nos souvenirs. Mon regard était toujours planté dans le sien, et une envie folle me traversa. Ma conscience n'eut pas le temps d'émettre son véto, et le rouge de me monter aux joues. J'avais déjà pris la tête de Laufti entre mes mains et posé doucement mes lèvres sur les siennes. Mais ma raison me rattrapa et je me redressais soudain, prise de panique. "Excuse-moi, je ne sais pas ce qu'il m'a pris..."
Pour être gênée, je l'étais, et pourquoi? Nous avions clairement encore une attirance réciproque, il ne m'avais pas repoussée, alors pourquoi être gênée? Colton ne comptais plus, et j'aimais cet homme, c'était clair. Je me maudissais. C'était stupide.
Comprendre était une chose que je n'avais pas réussis à faire depuis ce matin. Il n'y avait pas que l'alcool ou la fatigue qui était en cause, il y avait également Ailyne. Elle avait re débarqué dans ma vie comme un cheveu sur la soupe. Tout avait été naturel pourtant. On s'était parlé comme deux amis qui se retrouve de temps en temps. Mais la seule chose que je savais de sa visite était qu'il s'agissait plus ou moins d'un coup de tête. Elle aurait vu une photo et hop elle aurait décidé de me rejoindre pour renouer des liens. Mais quel type de lien ? Sur ce point là j'étais perdu.
J'avais répondu à Ailyne quand elle m'avait demandé si la soirée était mouvementée. J'avais acquiescé lui expliquant que ce n'était pas véritablement raisonnable de continuer à me mettre des mines jusqu'à plus soif à mon âge. C'est vrai, à 20 ans on récupère bien mieux, on ne voit même pas passer ces soirées là. Elle avait rit, elle confirmait ce que je disais quelque part, puis elle se fondit dans le canapé à mes côtés avant de me répondre.
Ne m'en parle pas, j'ai l'impression que le temps file de plus en plus vite. C'est dingue, parfois je me croirais être encore une jeune femme de 20 ans...
Je l'avais regardé en souriant et en hochant la tête, j'inspectais un peu son visage. Rien n'avait changer, seules des pattes d'oies commençaient à marquer ses yeux mais c'était tout, c'était son seul signe de 'vieillesse'. Son visage resplendissait, toujours autant que quand elle avait 20 ans. C'était d'ailleurs assez déroutant parce que le mien était un peu plus marqué par le temps. Elle me coupa de mes pensées, posant sa main sur mon front, comme une mère qui s'occuperait de son enfant malade. Je me réveillais tout à coup quand elle me murmura qu'elle ferait mieux de partir pour me laisser me reposer. J'étais désœuvré. Je n'avais pas eu toutes mes réponses, il fallait qu'elle reste. Alors je lui disait que je ne voulais pas qu'elle parte, avant de la prendre dans mes bras. J'avais posé ma tête sur son épaule, j'avais l'impression d'avoir besoin de son attention. Comme si cela faisait longtemps que quelqu'un n'avait pas pris soin de moi. Mais en même temps, c'était vrai. Les rôles étaient inversés, d'habitude c'était moi qui la prenait dans mes bras rassurants pour la soulager, là je me retrouvais de l'autre côté de la rive. Elle posa sa joue sur ma tempe en me donnant quelques caresses tendres sur mon dos. Nous étions dans un autre monde, nous pensions tous deux à tout ce qu'on avait vécu, nos bons moments, nos mauvais aussi, bien qu'il y en est eu peu si ce n'est quelques disputes anodines de couple. Notre relation avait bien finie finalement. On aurait pu partir fâché et ne plus vouloir se voir, mais ce n'était pas le cas. On s'aimait encore d'un amour presque irréel, jamais je n'avais vécu une telle relation.
Buck cassa notre étreinte, il aboya vers nous comme si il était jaloux. Ailyne fit un sursaut, ce qui sépara notre enlacement. Elle riait de sa réaction. Je ne pus m’empêcher de lui demander :
T'as eu peur ?
sur un ton amusé et arborant un beau sourire. Elle me sourit, le regard encré dans le mien. Elle n'avait pas encore eu un tel regard envers moi depuis le début. Et pour cause, elle saisit mes joues avant de poser un baiser sur ma bouche. Surpris tout d'abord puis relativement heureux ensuite, j'ouvrais mes lèvres et fermer les yeux pour prolonger le baiser mais elle fut marche arrière, se redressant tout à coup. Elle était rouge pivoine, gênée comme jamais.
Excuse-moi, je ne sais pas ce qu'il m'a pris...
Je me remis au fond du canapé. Regardant droit devant moi. J'avais beau réfléchir, rien n'était évident. Il fallait que je sache ce qu'elle venait faire ici. Je ne voulais pas qu'on fasse quelque chose que l'on regrettera plus tard. Je me levais d'un seul coup en soupirant. Faisant les cent pas pour réfléchir à ce que j'allais dire. Je commençais, me retournant vers Ailyne et me stoppant les bras croisés, le regard interrogateur.
Je crois qu'il est temps de se comporter en adultes.
disais-je tout d'abord pour donner le ton.
Je suis un peu perdu...
je soufflais, résigné à lui expliqué mon ressenti depuis le début.
D'abord, tu débarques dans ma vie après 20 ans de silence, ensuite on discute comme si de rien n'était alors qu'on sait pertinemment que ce n'est pas une situation anodine. Puis, on boit un café, se racontant nos vies alors qu'une ambiguïté évidente s'installe... J'en étais plus gêné que toi je crois. Et enfin, tu finis par m'embrasser.
Je reprenais mon souffle, j'avais résumé en quelques phrases ce qui venait de se passer. J'avais un ton décontenancé. Je me passais ma main sur front puis dans mes cheveux, tic que j'avais quand une situation m’agaçait ou me stressait.
Qu'est-ce que t'es venue chercher Ailyne ? Un ami ? Un... Amant ?..
Je prenais un temps, puis planter de nouveau mes yeux dans les siens.
Un... Amour ?
je secouais la tête avec des yeux grandissants, interrogateurs. Il fallait qu'elle me le dise, c'était essentiel surtout avec ce qui venait de se passer.
« La magie du premier amour, c'est d'ignorer qu'il puisse finir un jour. »
Comment j'avais réussi à tout ruiner en une fraction de seconde? Pourquoi est-ce que j'avais laissé mon caractère prendre le dessus? Une fois engagée, je n'aurais pas du reculer, c'était clair. Je l'avais cajolé un moment après qu'il ait clairement refusé que je parte, me suppliant presque de rester. Dans ma tête, tout se mélangeait, je me rendais finalement compte que mon coup de tête devenait un coup de folie, et que mes sentiments n'avaient étés que refoulés à l'époque, Colton n'avait rien supprimé de cet amour. Certes, je l'avais aimé lui aussi, mais cela avait fini en affection, rien de comparable à ce que Laufti me faisait ressentir. Alors l'un contre l'autre, j'avais profité de cet instant, tout en essayant de remettre de l'ordre dans mes idées. Notre séparation avait été une erreur, j'avais joué la facilité, au lieu d'affronter les choses comme un vrai couple, et je m'en rendais compte aujourd'hui plus que jamais. Je continuais de lui caresser le dos, fermant légèrement les yeux, bercée par nos battements de coeurs, beaucoup trop rapides. Buck vint rompre ce moment hors du temps en aboyant, ce qui me fit sursauter. Laufti me regarda, un énorme sourire aux lèvres, le regard taquin.
"T'as eu peur?"
Je souris, ça l'amusait de voir que j'avais eu peur de son chien. Quel enfant. Je ne répondis qu'avec un sourire amusé, trop absorbée par son regard pour qu'une quelconque réponse ne parvienne à sortir. C'était comme d'être hypnotisée, renvoyée des années plus tôt, lui dire que je ne voulais pas le quitter. Alors je fis quelque chose de logique pour mon coeur, mais totalement absurde pour ma conscience. Pourquoi absurde? Parce que j'étais mariée, et que dessous ces semblants d'évolution de mon caractère, je n'avais pas changée. En partie à cause de l'homme que j'avais épousé justement, qui me dictait toujours tout, et ne me poussais pas à croire en moi. Quelque chose me hurlait que c'était terrible, que les conséquences allaient être compliquées à gérer. Mais je l'ai embrassé. Il ne réagit pas tout de suite, et lorsqu'il commença à le faire, on m'asséna un coup de pelle sur la tête et je rompis une fois de plus le lien qui nous unissait. Il me regarda sans comprendre. "Excuse-moi, je ne sais pas ce qu'il m'a pris..."
Je ne savais faire que ça. M'excuser. Je me trouvais pathétique. En cet instant présent, j'aurais voulu être partout, sauf ici. Des excuses, des pleurs, des rougeurs, je me détestais d'être comme ça. Je n'avais aucune répartie, et aucune confiance en ce que j'entreprenais. Laufti se rassit, détournant le regard, et je fis de même, retenant les larmes de monter. Pourquoi pleurer? J'avais honte. Il se leva pour faire les cents pas, en soupirant. Instinctivement, je recommençais à passer mon doigt sur l'emplacement habituel de mon alliance. A défaut de jouer avec la bague... Puis il se posta devant moi, mais je coupais rapidement le contact visuel. Qu'est-ce que j'étais venue faire ici?
"Je crois qu'il est temps de se comporter en adultes. Je suis un peu perdu... D'abord, tu débarques dans ma vie après 20 ans de silence, ensuite on discute comme si de rien n'était alors qu'on sait pertinemment que ce n'est pas une situation anodine. Puis, on boit un café, se racontant nos vies alors qu'une ambiguïté évidente s'installe... J'en étais plus gêné que toi je crois. Et enfin, tu finis par m'embrasser."
Voilà, le résumé de la situation, par Laufti. Les 20 ans de silence me firent mal au coeur. Je n'avais jamais cherché à reprendre contact, sans réelle raison, mais au fond je savais que c'était parce que j'étais mariée et que de le revoir aurait brisé et mon mariage et mon mari. J'avais toujours aimé Laufti, je l'avais toujours su et nié. Je pris ma tête dans mes mains en essayant de comprendre moi aussi. J'attendais surtout la suite de sa phrase, je savais qu'il y aurait une question, je la redoutais, ne sachant même pas comment y répondre. Je relevais la tête vers lui.
"Qu'est-ce que t'es venue chercher Ailyne ? Un ami ? Un... Amant ?.."
"Un Amour..?" aouta-t-il le regard planté dans le mien. Je soufflais doucement en évacuant le stress et tout le reste. La question était là, je devais seulement y répondre. Et? Tout le reste découlerait de ma réponse, je le savais pertinemment. Je ne voulais pas tout gâcher mais je ne voulais pas non plus regretter mes paroles. Il fallait que je réfléchisse encore un peu, je n'étais pas capable de répondre! Mais il attendait, là, comme s'il espérait quelque chose? Est-ce que je m'étais trompée? Et s'il n'attendais rien? Si lui était clairement passé à autre chose après notre rupture? Non, ce n'était pas les signaux qu'il m'envoyait mais... je me trompais peut-être! Je soupirais, devenant de plus en plus nerveuse.
"Laufti, je ne sais pas ce qui m'amène là, je voulais m'éloigner de Colton, oublier mon divorce reprendre un nouveau départ, je voulais un ami oui, toi, je me suis dit que tout recommencer avec toi pas loin, ça serait plus facile, même après vingt ans, c'est ce que je croyais avant d'arriver ici, devant toi..."
Je me mordis la lèvre et passait une mèche derrière mon oreille.
"Mais je crois que je me voile la face, en fait je crois que j'ai toujours vécu dans le déni Laufti. Je m'étais convaincue que ça n'aurait pas pu marcher, mais la vérité, c'est que si j'ai été silencieuse c'est que je me doutais bien que j'y croyais encore un peu, assez pour compromettre ce que j'avais construit..."
Je pris une grande inspiration, peut-être que de le dire tout haut me libèrerais d'un poids, et s'il me repoussait et bien, je me ferais à l'évidence, mais je l'aurais revu.
"J'ai regretté de t'avoir quitté, dis-je tout bas, enfin, je me trouvais des excuses, toujours des excuses, mais j'ai été lâche, je n'ai pas voulu affronter ça avec toi, j'ai préféré te laisser affronter ça tout seul, et je m'en veux. La vérité, je crois c'est que..."
Je marquais un arrêt, cherchant son regard cette fois, osant l'affronter.
"Je crois que je n'ai pas cessé de t'aimer Laufti... Je l'ai compris en te voyant..."
Il savait. Maintenant, il ferait ce qu'il voudrait de ça, j'avais dit ce que j'avais à dire, pour une fois, et j'étais contente. Cela ne m'avait pas enlevé de poids, pas encore, et la boule dans mon ventre était toujours là. Mais j'avais repris contrôle de mes émotions, pour l'instant. Un silence régnait dans la pièce, seul le halètement de Buck et les martèlement de mon coeur se faisaient entendre.
Une ambiance de plomb régnait dans la pièce à présent. J'étais devenu beaucoup plus sérieux que tout-à-l'heure, si j'ai parfois un comportement de jeune enfant, je sais faire la part des choses et là, il était temps de redevenir quelqu'un de responsable. J'attendais une once d'explication de la part d'Ailyne. Je devais savoir, j'en avais besoin. Il était primordial que l'on sache où l'on en était au moment présent. Ce baiser. Il avait été commandé par son cœur, elle l'avait fait parce que c'est tout ce qu'elle avait envie de faire à ce moment précis. Si elle n'avait pas reculer, qui sait ce qui se serait passé ? Aurais-je interrompu l'instant ? Seul Dieu le sait, moi même ne savait pas comment j'aurais pu réagir. Mais d'un côté, ses lèvres sur les miennes, c'était juste un souvenir de plus. Était-ce alors seulement la nostalgie qui l'avait poussée ? Je ne pensais pas, je n'ai jamais réellement cessé de l'aimer, et cela était sûrement réciproque. On oublie jamais son premier amour, c'est celui qui a fait que l'on se comporte de telle ou de telle façon dans les relations amoureuses, il est la première brique d'un édifice. Si seulement la situation était plus simple... Si seulement elle était célibataire. J'avais en tête l'image de son mariage, elle était peut-être en instance de divorce mais rien n'était fait. Je ne voulais pas me retrouver dans une querelle que je n'aurais pas demandé. Voilà pourquoi j'insistais pour avoir mes réponses.
La jolie blonde devenait nerveuse, elle frottait de plus en plus l'emplacement de son alliance, se passait une mèche derrière l'oreille, mettait ses mains sur son visage. J'ai eu un instant peur qu'elle fonde en larmes. Mais elle se reprit, après avoir réfléchis elle me dit :
Laufti, je ne sais pas ce qui m'amène là, je voulais m'éloigner de Colton, oublier mon divorce reprendre un nouveau départ, je voulais un ami oui, toi, je me suis dit que tout recommencer avec toi pas loin, ça serait plus facile, même après vingt ans, c'est ce que je croyais avant d'arriver ici, devant toi...
J'avalais ma salive en décroisant mes bras. Je regardais ailleurs, beaucoup de choses se mélangeaient dans ma tête. Elle continua sur sa lancée, je la regardais de nouveau dans les yeux. C'est alors qu'elle se mordilla la lèvre, signe encore qu'elle était nerveuse.
Mais je crois que je me voile la face, en fait je crois que j'ai toujours vécu dans le déni Laufti. Je m'étais convaincue que ça n'aurait pas pu marcher, mais la vérité, c'est que si j'ai été silencieuse c'est que je me doutais bien que j'y croyais encore un peu, assez pour compromettre ce que j'avais construit...
Je soupirais, n'arrivant pas bien à réaliser. Elle était entrain de dire que c'était sa faute si nous nous étions séparés. Sauf que nous étions tous les deux fautifs. J'étais un carriériste. L'aéronautique était ma passion, et je l'ai préférée à Ailyne. Il fallait se rendre à l'évidence, on avait raté une étape. Je m'adossais contre mon bar, je ne voulais pas la couper. Elle continua alors.
J'ai regretté de t'avoir quitté
Disait-elle doucement, comme si elle voulait s'en cacher. Mais j'avais bien entendu, je fixais mes yeux sur ceux d'Ailyne, c'était tellement douloureux d'entendre ça. J'eus un gros pincement au cœur, qui se vu puisque je faisais soudain une petite moue. Pourquoi on s'est quitté au fond ? A cause de notre égoïsme quelque part. Ailyne ne voulait pas subir mes absences par confort, et je voulais m'engager dans l'armée pour réussir ma vie professionnelle et pas ma vie sentimentale. Je ne regardais plus la blonde, non pas que je ne voulais pas entendre la suite mais, je savais que ça allait être douloureux.
Enfin, je me trouvais des excuses, toujours des excuses, mais j'ai été lâche, je n'ai pas voulu affronter ça avec toi, j'ai préféré te laisser affronter ça tout seul, et je m'en veux. La vérité, je crois c'est que...
Mes yeux revinrent vers Ailyne qui prenait un temps de réflexion. Elle planta ses yeux dans les miens, et sans broncher ou détourner ses pupilles ne serait-ce qu'une seconde, elle me dit :
Je crois que je n'ai pas cessé de t'aimer Laufti... Je l'ai compris en te voyant...
Je mettais mes mains sur le haut de mon crâne, croisant les doigts. Mon cœur battait beaucoup plus fort, beaucoup plus rapidement. Elle venait de dire ce que je ressentais depuis le début. Je savais que c'était réciproque, c'était obligé. Il fallait voir son regard, son expression. Maintenant, je savais la vérité. J'étais heureux, soulagé, mais extrêmement bouleversé par tout ça. En une matinée, il s'était passé beaucoup trop de choses d'un coup.
Je rebaissais mes bras, frottant ensuite mon visage avec mes deux mains. J'étais devenu muet. Elle était là devant moi, elle m'avait tout dit, mais pourquoi je bloquais ? Quelque chose me tourmentait encore. J'appelais mon chien Buck à venir vers moi pour le caresser. Puis je l’emmenais sur la terrasse pour enfin fermer la baie vitrée de sorte à ce qu'il reste dehors. Il aboya pour montrer son mécontentement puis s'allongea dans sa niche. Je revint vers Ailyne, m'asseyant de nouveau à ses côtés. Je la regardais tout d'abord, puis posais une main sur son épaule la plus proche. La caressant doucement pour la rassurer. Je voyais qu'elle avait encore une boule au ventre, et le fait que je ne dise rien pendant quelques minutes avait sans doute accentué son état.
Écoute, j'apprécie beaucoup tout ce que tu viens de m'avouer, ça prouve que tu as confiance en moi puisque tu te livres. Il faut que je sois honnête avec toi. J'ai le même ressenti. Je t'ai revu, et j'ai su tout de suite qu'on avait encore quelque chose en commun. Des sentiments.
Je me livrais à mon tour. Il le fallait. Je ne pouvais pas le nier, je ne le pouvais plus. J'avais de nouveau le sourire, toutes mes questions avaient disparues, c'était un peu comme une renaissance. Je voulais qu'elle arrête de s'en faire. Je me rapprochais d'elle un peu plus, lui déposant un bisou bref sur la joue. Je lui donnais ensuite des caresses légères sur le visage avec le dos de ma main. Finalement, je poussais une mèche rebelle de sa crinière toujours attachée, derrière son oreille. Je pouvais voir un peu mieux son visage. Je voulais que l'on profite d'un long et doux baiser, comme dans le passé. ('tention digne d'un bisou des plus grands films ) Alors mes lèvres s’avancèrent doucement vers les siennes, ne sachant pas vraiment si elle allait me repousser ou pas. Je glissais ma main sur sa tempe, dans le même temps je posais finalement ma bouche contre la sienne. Nous échangeâmes un baiser langoureux et passionné. Beaucoup de sensations se mélangeaient en moi. Tout mon corps me communiquait que ce n'était pas une fille comme les autres. Le nœud dans le ventre, cette impression de planer dans le vide... J'avais eu ce sentiment quand j'étais tombé amoureux la première fois d'Ailyne. En fait, je venais à l'instant de tomber une deuxième fois amoureux d'elle. Cette sensation de perdre pied m'avait tellement manqué, jamais aucune femme n'avait pu me le redonner. J'en étais sûr, Ailyne était la femme de ma vie. Je ré-ouvrais les yeux après avoir décrocher nos lèvres. Je la regardais. Mon cœur trépignait, je pris une de ses mains pour la poser sur mon cœur. C'était une façon de lui dire qu'elle l'avait réveillé de son long sommeil.
Tu n'imagines même pas ce que je ressens à cet instant précis.
Tout paraissait parfait, mais tout le l'était pas. Il demeurait encore un problème : son mari.
DEV NERD GIRL
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(#)Sujet: Re: Retrouvailles - Acte II | Mar 15 Sep - 10:35
Laufti Ҩ Ailyne
« La magie du premier amour, c'est d'ignorer qu'il puisse finir un jour. »
Le temps des révélations était arrivé. Moi qui avait horreur de cacher des choses aux gens, mais qui avait un mal fout à les dire, je devais dire à mon ex, que je l'aimais toujours. Il y avait plus simple comme situation. Mais en y repensant, Laufti m'avait toujours fait faire des choses incroyables, soit il me poussait à me surpasser, soit il donnait envie qu'on se surpasse pour lui. C'était comme ça, et ce baiser, je ne l'aurais surement pas fait à quelqu'un d'autre. Rien qu'à lui, parce qu'il n'était pas comme les autres, il fallait le reconnaitre. Il fut troublé par mon baiser, et par le fait que je me recule aussi instantanément. Je n'avais aucune explication franche à ces deux évènements, je me perdis dans des explications, mais en réalité, mon coeur fini par parler à la place de ma raison. C'était toujours comme ça avec lui.
Alors il me laissa dans mon monologue, me regardant, puis fuyant mon regard, perdu dans ses pensées. J'en avais des choses à dire, sur notre rupture, que je considérais être aussi en partie ma faute. C'était normal de privilégier sa carrière lorsqu'on est jeune, mais j'avais sacrifié notre vie commune par peur. Je n'avais pas su lui faire confiance. Je vis que les souvenirs du passé lui arrachèrent une moue. C'était aussi douloureux pour l'un que pour l'autre, mais nous devions en parler, c'était primordial pour moi de lui faire savoir tout ça. Il ne m’interrompit pas une seule fois, ce qui fit monter mon niveau de stress au plus haut point. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine et les tics étaient de plus en plus présents. Le silence suivit la fin de ma tirade, un silence lourd, qui me mettais mal à l'aise. Même si j'étais soulagée d'avoir dit ce que j'avais à dire, la réponse qu'allait apporter Laufti m'angoissais. Il passa les mains sur son crâne, absent, et resta là un moment avant de se frotter le visage et d'appeler Buck à lui. Il avait l'air déboussolé, ou alors il ne savait pas comment me renvoyer chez moi. Tous les scénarios me passèrent devant les yeux, et le stress monta encore. Il enferma Buck dehors, qui lui aboya dessus, très déçu d'être mis à l'écart de la fête. Et quelle fête!
Laufti revint vers moi et s'assit de nouveau à mes côtés. Je le regardais, les mains serrées l'une contre l'autre, essayant de garder mon calme. Il posa sa main sur mon épaule, et cela eut tout suite pour effet de me détendre un peu. Pas assez pour ne plus sentir cette affreuse boule dans mon ventre, mais ça me soulagea. Il avait compris que j'étais mal à l'aise, c'était sur. Me connaissant un minimum, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure et puis une situation dans le genre me faisait obligatoirement stresser. Tout me stressait. Sauf les enfants. La voix calme de Laufti me ramena dans la réalité, et je reposais mes yeux sur lui, presque oubliant de respirer. Il parlait enfin.
"Écoute, j'apprécie beaucoup tout ce que tu viens de m'avouer, ça prouve que tu as confiance en moi puisque tu te livres. Il faut que je sois honnête avec toi. J'ai le même ressenti. Je t'ai revu, et j'ai su tout de suite qu'on avait encore quelque chose en commun. Des sentiments."
Un petit soupire de soulagement s'échappa sans le vouloir et mes yeux se fermèrent un instant. Bien sur que j'avais confiance en lui, j'avais toujours eu confiance en lui. Je rouvris les yeux sur un Laufti complètement changé, il souriait, il avait l'air heureux. Je lui souris en retour. J'étais heureuse qu'il me dise la même chose, mais j'étais incapable de parler. Dans mon esprit, il y avait toujours l'image de Colton, j'avais l'impression de le trahir, de faire quelque chose d'injuste. Mais après tout, le divorce allait être prononcé, je ne lui devais rien. Laufti vint déposer un bisou sur ma joue, et instinctivement, elles virèrent au rose. Pas au rouge de honte ou de gêne, le rose de l'envie, de l'amour. Il me caressa le visage avec une infime douceur et mes yeux se fermèrent de nouveau. Le contact de sa peau contre la mienne me détendis encore un peu. Toujours attentionné, délicat, tous ce que Laufti ne renvoyait pas au premier abord, j'en avais profité par le passé, et j'espérais en profiter encore. C'était complétement fou, quand on y pense, de réunir deux âmes comme les nôtres, qui ne s'étaient jamais vraiment oubliées. Je ne regrettais plus ma venue ici. Cela avait été laborieux, mais cela en valait le coup. Encore quelque chose à retenir, j'avais fait le bon choix, et par dessus tout, je m'étais forcée. Je sentis sa main passer dans mes cheveux pour remettre une de mes mèches derrière mon oreille et je rouvris les yeux. Son regard en disait long, il n'avait pas changé, et cela fit manquer un battement à mon coeur. Puis, comme la logique le voulais il s'approcha de moi doucement et vint poser ses lèvres sur les miennes. Je ne reculais pas, j'en avais envie. A cet instant précis, tout s'envola: Colton, le divorce, mes problèmes, les problèmes futurs... Il ne restait que Laufti et moi, unis comme au premier jour. La boule dans mon ventre se dénoua, et laissa place à d'autres sensations, celles que l'on ressent lorsqu'on est avec l'être aimé, les papillons, et tout le reste. Je ne voulais pas que ça s'arrête, j'étais bien. Bien mieux qu'avec Colton. Il y avait bien longtemps qu'il ne m'avait pas fait me sentir comme ça. En fait, je me sentais vivante, importante, et je compris pourquoi j'avais continué d'aimer Laufti. Pour ces mêmes raisons. Parce que j'avais toujours l'impression de compter plus qu'autre chose, même après des mois de relation. Nous étions jeunes, certes, mais ce baiser prouvait que rien avait changé.
J'aurais voulu qu'il ne prenne jamais fin, mais le contact se coupa. J'adressais un magnifique sourire à cet homme devant moi. Il prit ma main et la posa sur son coeur. Il battait si vite, comme le mien un instant plus tôt. Mes yeux se plongèrent dans les siens, un regard plein de tendresse. J'avais envie de me blottir contre lui et que rien ne nous sépare de nouveau.
"Tu n'imagines même pas ce que je ressens à cet instant précis."
Je ris doucement et enlevais ma main de son torse pour caresser doucement sa joue.
"Au contraire, je crois que j'imagine très bien. J'ai cru un instant que j'allais devoir rentrer chez moi..."
Je fis une moue désespérée et souris. En parlant de chez moi, mon coeur se serra. La réalité revenait, le moment hors du temps était terminé et les problèmes revenaient à la charge. Mon portable sonna encore une fois et je me levais pour l'éteindre définitivement. J'avais de nombreux messages, Colton avait appelé mes parents et ma mère s’inquiétait de savoir où j'étais. Je lui répondis brièvement avant de retourner vers Laufti. Je pris sa main et soupira. "Ma mère s'inquiète, je n'ai dit à personne où j'étais, elle serait venue me chercher. Elle est contre notre divorce, mais Colton est adorable avec eux, forcément."
Je soupirais. Il était différent devant eux, il passait pour un mari charmant, aimant, attentionné. Seul mon frère me comprenait, il ne l'aimait pas. Il m'avait poussé à ne pas l'épouser, il m'avait dit que j'allais perdre mon temps avec lui. Et il avait eu raison. Colton ne se rendais tout simplement pas compte qu'il détruisait notre mariage à petit feu, avec ses remarques, et ses reproches. Pour lui tout allait bien et il ne comprenais pas pourquoi je m'en allait.
"Le divorce prends du temps, il complique les choses et je ne sais pas comment le convaincre de me laisser partir à vrai dire. Il croit encore que je vais revenir."
C'était tellement compliqué. Alors qu'il n'avait qu'a signer les papiers, je lui laissais la maison, je récupérais seulement ce qui comptais pour moi, rien de plus juste un peu d'argent, celui gagné en temps que psychiatre. Je n'avais rien qui me retenais là-bas, même mes parents avaient déménagé, et pris leur retraite dans la campagne. Je me laissais aller contre Laufti en soupirant. On devait trouver une solution, si on voulait pouvoir finir notre histoire tous les deux. Et je le voulais.
(#)Sujet: Re: Retrouvailles - Acte II | Mar 15 Sep - 20:42
Retrouvailles - Acte II
Ailyne Morgan & Laufti Johnson
Le lien qui nous avait été enlevé depuis plusieurs années était de nouveau construit. C'était assez incroyable de voir qu'une complicité abandonnée depuis si longtemps avait refait surface en un clin d’œil. Comme si c'était une évidence. Mais en même temps c'était le cas, nos deux cœurs devaient se retrouver, c'était écrit. Je ne crois pas beaucoup au destin, c'est pourquoi je me suis donné à fond toute ma vie pour avoir ce que je voulais. Je n'ai jamais attendu qu'on me serve une carrière sur un plateau d'argent. Ici, c'était pourtant différent. On devait forcément se retrouver et continuer ce qu'on avait commencé il y a de ça 20 ans. Mon rôle était maintenant d'effacer toutes traces de son futur ex-mari. Il fallait qu'il la lâche. Mon instinct de protecteur était de nouveau mis sur ON. J'avais décidé de tout faire pour en finir avec ce divorce et le plus vite possible.
Après avoir échangé un baiser des plus enivrants, je prenais la main d'Ailyne pour la poser sur mon cœur. Elle pouvait y sentir les battements qui résonnaient, avant de lui dire :
Tu n'imagines même pas ce que je ressens à cet instant précis.
Elle monta sa main jusqu'à ma joue pour en caresser toute la surface. Puis avec une tête un peu désespérée, elle me répondit :
Au contraire, je crois que j'imagine très bien. J'ai cru un instant que j'allais devoir rentrer chez moi...
Elle reprit son sourire en me regardant, je ne pus m’empêcher de souffler un rire. Il est vrai qu'on venait de partager le même moment de doute, et de joie. Chacun se demandant si l'un était toujours attiré par l'autre. Même si tout poussait à croire que oui. Mais le doute est humain, on ne peut l'enlever que quand on est sûr. Et alors un sentiment encore plus grand en ressort. Quand elle disait qu'elle pensait être fichue dehors, elle parlait du moment où j'avais mis du temps à donner une réponse à tout son discours. Je posais ma main sur la sienne qui demeurait encore sur ma joue. Je voulais rectifier mon attitude, alors je lui disais :
Je suis désolé d'avoir répondu si... 'tardivement'. J'avais du mal à y croire en fait. Il fallait que je fasse le vide de tout ça pour me rendre compte du moment. Tu sais, c'est pas facile pour moi, ni pour toi d'ailleurs, de revivre tout ça. De se dire que tout peut recommencer. Ça m'avait tellement manqué ces moments avec toi.
Alors qu'elle semblait plus apaisée par la situation, son téléphone coupa encore une fois notre discussion. Ailyne se leva, je me mis alors en tailleur sur le canapé en la suivant du regard, et en attendant de savoir ce que pouvait bien dire son portable. Elle tapota une réponse brève. Elle avait toujours l'air mécontente de ce qui se passait chez elle.
Que se passe t-il ?
Disais-je. Elle revint vers moi, elle me prenait alors la main.
Ma mère s'inquiète, je n'ai dit à personne où j'étais, elle serait venue me chercher. Elle est contre notre divorce, mais Colton est adorable avec eux, forcément.
Je soupirais, tournant la tête et roulant des yeux pour signifier mon agacement.
Je connais pas ce mec, mais je le déteste déjà.
Disais-je en soufflant. C'était sorti tout seul, mais c'était mon véritable avis. Ce type n'arrivait pas à comprendre que Ailyne était excédée de son comportement. C'est le genre de mec qui est une crème au début d'une relation puis PAF, avec les années il devient possessif et peut-être même violent. Je méprisais ce genre de gars, ils n'avaient rien compris.
Où en est votre séparation ?
Je devais me renseigner un peu plus précisément sur ce qu'il se passait, alors elle me répondit :
Le divorce prends du temps, il complique les choses et je ne sais pas comment le convaincre de me laisser partir à vrai dire. Il croit encore que je vais revenir.
Je la regardais au fond des yeux. Je voyais son désespoir. Cela me mettait en rogne, alors je disais soudainement sur le coup de la colère :
Je vais l'appeler ton mari, je vais lui expliquer moi.
Je ne suis pas forcément un bagarreur, je suis provoquant mais en général peu se frottent à moi. Je suis plutôt du genre à arrondir les angles mais là, ça devenait du harcèlement et je ne pouvais pas laisser faire ça. Ma raison me rattrapa, il ne fallait pas réagir comme ça, il serait capable de retourner le truc à son avantage vu comment il se comportait avec les parents d'Ailyne. Mais si c'était la seule solution je n’hésiterai pas à le faire.
Je regardais ma montre, le temps était passé à une vitesse folle il était déjà 11h30 et mon ventre -toujours- vide gargouillait encore, je n'avais bu qu'une ou deux tasses de café. Ce qui me mettais un peu plus sur les nerfs d'ailleurs.
Je vais manger un truc tu veux quelque chose aussi ? Si c'est oui, je te laisse choisir.
Je me dirigeais vers mon frigo. Il était plein, j'avais fait les courses la veille et n'avait pas lésiné sur la diversité des produits. Je l'ouvrais, mon estomac criait encore plus fort. Je réfléchissais en même temps à l'éventualité d'appeler Colton. Pourquoi pas après tout ? Si ce type entend la voix d'un autre homme ça pourrait peut-être le calmer et le résigner à signer ces foutus papiers du divorce. De toute façon s'il refuse, j'irais le voir et je lui ferais bouffer ces papiers jusqu'à qu'il les signe.
DEV NERD GIRL
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(#)Sujet: Re: Retrouvailles - Acte II | Mer 16 Sep - 13:20
Laufti Ҩ Ailyne
« La magie du premier amour, c'est d'ignorer qu'il puisse finir un jour. »
À cet instant précis, j'étais la plus heureuse des femmes, j'avais retrouvé l'homme qui me donnait une réelle raison de vivre, et de croire en l'amour, et au destin. Quelqu'un, là-haut, avait décidé que Laufti et moi devions nous retrouver, et peut-être finir nos vies ensemble, après tout. Deux âmes perdues, qui se retrouvent et se complètent. Mais j'étais aussi très mal en point. Vis-à-vis de Colton. J'aurais voulu que notre mariage ait pris fin avant d'entamer une nouvelle relation, mais au rythme auquel cela avançait, c'était impossible. Il faisait tout pour me rendre la vie impossible. Appels, mails, messages vocaux, sms... Je lui manquait et il me le faisait savoir. Je lui avait pourtant expliqué clairement que je ne pouvais plus vivre avec lui, que je ne l'aimais plus, et que supporter tous les jours sa mauvaise humeur et son sarcasme était trop dur. Sur la fin, j'avais prolongé mes horaires de cabinet pour le voir le moins possible, et je prétextais que j'étais fatiguée. Pourtant, j'avais de l'affection pour lui, les premières années de notre mariage avaient été fabuleuses. Je ne comprenais pas ce qui l'avait fait changer.
Laufti, lui, avait ce regard, ce sourire, qui affolaient mon coeur à chaque fois. Ce baiser en disait long sur notre relation passée, elle n'était pas finie. Je souris, j'étais heureuse d'entendre qu'il ressentait des choses incroyables. J'avais caressé sa joue doucement, en lui répondant que je pouvais imaginer ça, car je ressentais la même chose après tout. J'avais un moment cru qu'il allait me mettre dehors, malgré tous les signaux qu'il m'avait envoyé juste avant. Mon instinct de fuite, cette partie de ma conscience qui était pessimiste m'avait joué des tours. Il rit doucement et posa sa main sur la mienne.
"Je suis désolé d'avoir répondu si... 'tardivement'. J'avais du mal à y croire en fait. Il fallait que je fasse le vide de tout ça pour me rendre compte du moment. Tu sais, c'est pas facile pour moi, ni pour toi d'ailleurs, de revivre tout ça. De se dire que tout peut recommencer. Ça m'avait tellement manqué ces moments avec toi."
Je souris de nouveau, en vérité je crois que rien n'aurait pu m'enlever ce sourire de mon visage. Il avait raison, c'était difficile pour nous deux, de revoir l'autre, et de s'imaginer un tas de choses à son sujet. Comme dans un rêve, je lui avait dit ce qu'il voulait apparemment entendre, et il avait du se convaincre d'y croire. Et si l'amour nous pousse à prendre des risques, une partie de nous craint d'être déçue, blessée, d'attendre trop de la personne, et de ne recevoir que très peu en retour. Il fallait qu'il soit sur de ne pas faire d'erreur, on ne parlait pas de commander une pizza, c'était notre histoire et notre futur à tous les deux qui s'était joué en quelques minutes. "ça m'avait manqué aussi tu sais..."
Mais de nouveau, mon portable sonna. J'étais pourtant persuadée de l'avoir mis sur muet. Je soupirais, et enlevais doucement ma main du doux visage de Laufti, avec une moue désolée. Puis je me dirigeais vers le bar, où je consultais mon téléphone. Mais cette fois, c'était ma mère qui s'inquiétait. Elle qui était contre mon divorce, car elle savait que j'allais perdre beaucoup, n'ayant plus qu'un salaire, et laissant presque tout à Colton. Mais si j'avais fait ça, c'était pour une bonne raison. J'avais espéré qu'il me laisse partir plus facilement. Et puis, il me suffisait de remonter un cabinet ici à Miami. Le temps de faire ma clientèle, j'aurais mes économies, et ensuite et bien, je gagnais relativement bien ma vie. Je n'avais pas besoin d'autant d'argent. Avec Colton, les dépenses se faisaient surtout pour lui, ses loisirs et ses achats style nouvelle télé, nouvelle console... Je n'avais pas besoin de tout ça juste de quoi manger, dormir et m'habiller. Plus le cabinet. C'était tout. Je répondis rapidement à ma mère que j'allais bien, sans lui dire où j'étais. Elle et mon père nous avaient eus jeunes avec mon frère, et ils auraient été capable, aussi protecteurs qu'ils étaient, de venir me faire la morale sur place. Je n'avais pas besoin d'eux ici. Je retournais vers Laufti, légèrement agacée.
"Que se passe-t-il?"
Je lui souris et lui pris la main.
"Ma mère s'inquiète, je n'ai dit à personne où j'étais, elle serait venue me chercher. Elle est contre notre divorce, mais Colton est adorable avec eux, forcément. "
Il roula des yeux en soupirant et je répondis par une moue mécontente.
"Je connais pas ce mec, mais je le déteste déjà."
Il avait dit ça tout bas. Je ne pus m'empêcher de sourire. C'était du Laufti tout craché, il avait reprit ses esprits. Toujours protecteur et assez possessif, sans excès. Tout dans l'adorable. "Tu comprends, ma mère pense que je vais y perdre dans ce divorce, elle n'a pas tord, mais je m'en fiche. Et lui fait croire à mes parents qu'il est détruit, il appelle toutes les semaines chez eux pour se lamenter et avoir de mes nouvelles. Tout ce qui compte pour lui c'est qu'il ne va plus avoir qu'un salaire, j'en suis sure."
J'étais remontée contre lui, cela m'exaspérais de voir de quelle façon il retournait la situation a son avantage. Et mes parents n'y voyaient que du feu. Même mon frère l'avait eu une fois au téléphone, il l'avait trouvé faux. Ma mère elle, ne cessait de me dire que je ne trouverais pas mieux. Au début de notre relation, elle avait même dénigré Laufti, en disant que Colton était un homme plus stable que lui, qu'elle ne portait pas dans son coeur. Stable oui, mais complètement de carton. Mon frère quant à lui, m'avait presque suppliée de ne pas l'épouser. Et il avait eu raison finalement. Il ne s'en ventait pas, au contraire, il faisait tout pour faire décrocher mon mari.
"Où en est votre séparation ?"
Laufti devait se poser beaucoup plus de questions que moi, car il n'était au courant de rien lui. Peut-être valait-il mieux car aux vues de la situation, il aurait pu prendre peur. Il avait l'air aussi très impatient, comme moi, mais cela me fit chaud au coeur. Je lui expliquais tout de même. "Le divorce prends du temps, il complique les choses et je ne sais pas comment le convaincre de me laisser partir à vrai dire. Il croit encore que je vais revenir."
Cette phrase eut le don de l'énerver. Il me regarda droit dans les yeux, mais je pouvais voir qu'il était excédé par cet homme qu'il ne connaissait pas.
"Je vais l'appeler ton mari, je vais lui expliquer moi."
Je penchais légèrement la tête sur le côté tout en la secouant doucement. Il était prêt à tout, et cela le rendais terriblement irrésistible, il fallait l'avouer. Je souris et serrais doucement sa main.
"ça ne sert à rien de s'énerver, il va bien finir par me laisser. De toute façon, il n'a plus aucune raison de faire reculer le divorce. Je vais lui parler, je te le promets."
Je ne voulais pas que Laufti s'en mêle, ça allait lui attirer des ennuis et ce n'était pas ce que je voulais. D'un autre côté, peut-être que le fait que Colton comprenne que j'avais quelqu'un d'autre le ferais céder? Ou alors il serait encore plus hargneux, et mes parents mettraient leur grain de sel. Je les entendais déjà me dire que c'était inconscient de retourner avec Laufti. Je soupirais. C'était si compliqué, alors que dans ma tête tout était simple. Je ne l'aimais plus, je lu laissais beaucoup de choses, et on divorçait, point. Laufti jeta un coup d'oeil à sa montre, son ventre recommençait à geindre.
"Je vais manger un truc tu veux quelque chose aussi ? Si c'est oui, je te laisse choisir."
Je me levais et le suivis dans la cuisine.
"Je veux bien oui, la même chose que toi, tout me vas."
Je lui souris. Je n'étais pas compliquée, et il le savait, je n'avais pas changée sur ce point. Je m'assis sur une chaise, le regard fixé au dehors. Il s'était passé beaucoup de choses, et tout devenait si compliqué. Dans un coin de ma tête la proposition de Laufti me revint, mais j'avais peur des conséquences. Colton était parfois imprévisible.
(#)Sujet: Re: Retrouvailles - Acte II | Jeu 17 Sep - 19:59
Retrouvailles - Acte II
Ailyne Morgan & Laufti Johnson
La femme qui se tenait devant moi avait changé de visage quand je lui avais confirmé mes sentiments réciproque envers elle. Il était vrai que beaucoup d'informations s'était mélangées dans ma tête et puis j'étais exténué et presque sobre alors... Pas facile tout ça. Je lui avais confié que ce n'était pas évident de peser le pour et le contre malgré le fait que j'ai des sentiments évident pour elle. Mais je lui avais également dit que tous ces moments passés avec elle m'avait manqué. Ses caresses, ses mots, ses baisers. Mais pas seulement, tout Ailyne m'avait terriblement manqué, mais cela faisait des années que je m'étais fait une raison de ne plus croire en notre relation, je ne croyais déjà pas au fait de la revoir un jour alors... Je ne savais pas vraiment si je n'y croyais pas ou si je ne voulais pas y croire, ce qui est radicalement différent ; impossible à dire. Elle me disait doucement que tout cela lui avait manqué aussi. Si je parais un peu abrupt au premier abord, je suis un homme qui a énormément de respect pour les femmes, mon péché mignon est de les faire vibrer avec ma douceur dans tous mes gestes. Ailyne en particulier adorait ça, et je ne pense pas que ça ait changé.
Elle partit voir son téléphone qui venait de sonner encore, laissant ma main avec une petite mine désolée. Je me repositionnais plus confortablement sur le canapé avant de lui demander ce qu'il se passait. Elle m'expliqua que sa mère ne voulait pas la lâcher avec son mariage, qu'elle disait que tout ceci était une erreur. Je me souvenais de sa mère. Non pas que je ne l'avais pas apprécié, on se supportait seulement. Étant plus ou moins des grands opposés avec Ailyne elle m'avait toujours considéré comme un mauvais garçon par rapport à sa fille trop sage. Bon... C'est vrai qu'étant plus jeune j'étais encore plus impulsif, encore plus provocateur et encore plus castagneur que maintenant. Je ne lui avais pas renvoyé forcément une très bonne image de moi à cette époque mais j'avais changé. L'armée m'avait forgé un caractère droit et strict avec moi-même. De plus je détiens un statut social qui m'interdit de faire des conneries aujourd'hui. Ça la fout un peu mal de lire à la une du journal local « Un pilote de ligne se trompe d'aéroport alors qu'il était saoul. ». Je voulais éviter ce genre de situation. Je sortais seulement quand j'étais en vacances et pour le reste j'étais très sérieux. Bon bien sur j'avais toujours se caractère un peu joueur, gamin hystérique et prétentieux mais bon ça... Je ne pouvais pas vraiment le changer : chasser le naturel, il revient au galop.
Quand elle m'expliqua tout ça elle revint à mes côtés. Je ne pus m’empêcher de souffler une réflexion. Qu'est ce que je disais juste avant ? En voilà la preuve... Ailyne avait tout de même sourit avant d'ajouter :
Tu comprends, ma mère pense que je vais y perdre dans ce divorce, elle n'a pas tord, mais je m'en fiche. Et lui fait croire à mes parents qu'il est détruit, il appelle toutes les semaines chez eux pour se lamenter et avoir de mes nouvelles. Tout ce qui compte pour lui c'est qu'il ne va plus avoir qu'un salaire, j'en suis sure.
Je soufflais encore plus fort pour montrer mon mécontentement. Ce type sérieux... Il fallait que je règle son cas, ça en est presque pathologique d'être vénal comme ça. Ailyne montrait peu à peu son agacement par des gestes et des différences de tons. Elle parlait plus sèchement désormais. Je voulais comprendre, alors je lui demandais où en était sa séparation avec Colton. Visiblement pas loin étant donné ses réactions. Encore une fois sur le coup de l'impulsivité je lui lâchais que j'allais appeler son mari. Et Dieu sait que j'en suis tout à fait capable. Mais Ailyne voulait arrondir les angles. Elle avait encore de la pitié pour lui après tout ce qu'il lui a fait endurer depuis des années ? Je ne savais pas comme elle faisait c'était vraiment incompréhensible pour moi.
ça ne sert à rien de s'énerver, il va bien finir par me laisser. De toute façon, il n'a plus aucune raison de faire reculer le divorce. Je vais lui parler, je te le promets.
J'hochais la tête, peu convaincu. Je voulais changer de sujet. Mon estomac le fit pour moi, me rappelant qu'il était encore vide. Je me levais pour aller vers le frigo, j'avais la tête qui tournait à cause de la faim et du reste. Je proposais à Ailyne si elle voulait manger un morceau. Elle acquiesça me suggérant de faire ce qui me ferait plaisir à manger. Elle me suivait vers le frigo. Tout avait l'air de lui plaire.
Je sais ce que je vais te faire ! Une pizza ça te dit ?
J'avais très envie d'une bonne pizza. Et ça tombe bien puisque je suis le maître de la pizza. Je sortis tous les ingrédients. Bien décidé à faire la meilleure pizza de tous les temps. La question de Colton me tournait dans la tête mais mon estomac avait bien plus de pouvoir que lui dans mon esprit. Je préparais d'abord la pâte, mélangeant de la farine, du sel, de l'eau et quelques autres ingrédients que j'aimais ajouter. Une idée idiote me traversa l'esprit quand je pétrissais la pâte. Je lançais un peu de farine sur le visage d'Ailyne pour voir sa réaction. Je riais, la voyant avec de la poudre sur le nez. Je continuais quand même à pétrir la pâte tranquillement, attendant sa possible revanche. Ça risquait d'être un carnage si on commençait à se chamailler dans ces conditions, mais peu importait, j'étais avec la fille qui m'avait donner le plus de bonheur dans ma vie. Rien ne pouvait enlever ça, même pas de la farine sur tous mes meubles.