Stop swaying when the moon is shaking thou

Cela faisait beaucoup trop longtemps que je n'avais pas vu Hannah. C'était ma meilleure amie, et nous ne nous étions presque pas croisés de toutes les vacances. Nous avions parlé par téléphone, évidemment, mais ce n'était pas la même chose. Avant, nous étions presque incapables de passer deux jours sans se voir. Elle me manquait terriblement. Nous avions tous les deux eu des vies mouvementées, ces derniers temps. Hannah s'était sévèrement embrouillée avec son copain à plusieurs reprises. Ce gars-là, je ne le sentais pas. Peut-être que je voulais trop la protéger, mais franchement, il ne me disait rien qui valait. J'avais l'impression qu'il passait son temps à lui faire du mal. Et puis, elle était enceinte, ce qui était non-négligeable. J'avais été tout retourné quand elle me l'avait appris, et plus encore quand elle m'avait révélé l'identité du père : Wayne Everden ! Rien que ça ! Je le connaissais seulement de vue et de réputation, grâce à Nessa. Ce gars-là non plus, je ne le sentais pas. Peu de temps après l'annonce de la grossesse d'Hannah, j'avais dû partir à Londres pour le mariage de Sky et Colton, et j'avais vu Wayne là-bas, en compagnie d'une petite brunette. Il ne perdait vraiment pas son temps. À peine avait-il appris qu'il avait mis Hannah enceinte qu'il se baladait avec une autre ! Sans compter que Nessa était toujours follement amoureuse de lui. Bref, la vie d'Hannah était terriblement compliquée ces temps-ci, mais on ne pouvait pas dire que les choses allaient mieux de mon coté. Mon état s'était largement amélioré pendant les vacances. Changer d'air, visiter d'autres endroits m'avait fait le plus grand bien. Je me doutais bien que ce bonheur ne durerait pas longtemps, mais je ne pensais pas qu'il serait aussi éphémère. À peine étais-je rentré de Paris que j'avais eu la visite de Prunille. Qui venait m'annoncer la mort de notre mère. Grandiose. Cette annonce a eu le même effet qu'une bombe. Cela faisait quelques semaines et je ne parvenais toujours pas à digérer la nouvelle. J'étais déjà fragilisé par la mort de June… Je ne parvenais pas à gérer cette nouvelle mort. Surtout que je m'en sentais en très grande partie responsable.

Je n'étais pratiquement pas sorti de chez moi depuis l'annonce, et Blake commençait sérieusement à se faire du mourron pour moi. Il avait raison, en un sens. Rester seul quand on souffre d'une dépression aussi sévère que la mienne n'était pas du tout une bonne idée. J'avais arrêté mes études pour devenir prof, études que j'avais entreprises à mon retour de Paris. À ce moment-là, je fourmillais d'idées et de projets. J'étais de nouveau plus ou moins confiant en l'avenir, mais encore une fois, tout s'était effondré. Je ne savais plus quoi faire. Je passais mon temps enfermé dans ma chambre, allongé sur mon lit. Parfois, je dormais, mais d'un sommeil léger et sans rêves. Au final, je me réveillais plus fatigué qu'auparavant. Mis à part ces petites sieste, je ne parvenais plus à trouver le sommeil. Plus je pensais, plus je déprimais ; et plus je déprimais, plus je pensais. C'était un cercle sans fin. Je voulais simplement que tout s'arrête, que mon cerveau s'éteigne. Je voulais du répit. Je repassais sans arrêt dans ma tête la dernière fois que j'avais vu ma mère, ou du moins, j'essayais. La dernière fois que je l'avais vu en vie remontait à la mort de June, et à ce moment-là, je n'étais plus tout à fait moi-même. Du coup, je ne gardais que des souvenirs très flous de cette période. Ma mère était folle de moi. Et je l'avais tué, parce que j'étais un égoïste et un faible. C'était ainsi, mais je n'arrivais pas à me faire à l'idée. Alors, pour essayer de trouver un peu de repos, j'avalais médocs sur médocs. Les boîtes se succédaient. Généralement, je les prenais avec une grande gorgée d'un alcool fort. De cette façon, j'étais dans les vapes un certain temps et je pouvais penser à autre chose. Aujourd'hui, cependant, j'avais rendez-vous avec Hannah. D'ordinaire, cela m'aurait mis en joie, mais là, je ne ressentais aucun plaisir. Effet de la dépression : ne plus rien éprouver. J'aurais pu gagner au loto que je n'aurais rien éprouvé de particulier. Je m'étais lavé, habillé, et avais pris le bus jusqu'au restaurant. Je n'avais pas eu envie de conduire. Je voyais le regard que les gens posaient sur moi et ça m'énervait. J'avais envie de les insulter, de leur crier dessus. Il me regardait comme si j'étais un clochard, un déchet, je les entendais murmurer entre eux. Comme s'ils complotaient contre moi. Ils se moquaient tous, en fait. Un sentiment de panique s'empara de moi, et je ne fus soulagé qu'une fois descendu. Mon dieu, mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ? Voilà que je faisais aussi des crises de paranoïa. J'étais pas rendu. Je me postai devant le restaurant et allumai une cigarette, en attendant Hannah.

acidbrain

Stop swaying when the moon is shaking thou

Cet été n'avait pas été très facile. J'avais mis pas mal de mes amis de côté depuis l'annonce de ma grossesse. Cette nouvelle avait changé tout pour moi. Je passais d'une petite fille qui tentait de devenir une femme a bientôt une maman qui allait devoir affronter la chose. Je n'étais clairement pas prête pour ce genre de chose. Je me remettais tout juste de la mort de mes parents qui avait eu lieu il y a trois ans de cela et cette nouvelle avait tout bousculé en moi. Ma famille n'était pas vraiment une famille parfaite. La sœur de mon père de nous adressais plus la parole depuis des années et elle n'était même pas venu a l'enterrement de son frère jumeau et de sa belle-soeur. Elle n'avait pas voulu me voir alors que je m'étais retrouvé tout seul, sans Lého mon petit frère qui restait introuvable. Face à cette annonce le seul réflexe que j'ai pu avoir c'était de me renfermer complètement sur moi-même tout en rejetant tous les gens qui me tendait la main et qui tentait de me rassurer quant à l'avenir de mon futur bébé. Et je crois que celui à qui j'avais tourné le dos c'était Charlie mon meilleur ami. Charlie et moi on ne c'était pas quitter depuis notre premier rencontre il y a des années de cela. On avait traversé beaucoup de choses tous les deux et même quand tout allait mal vraiment très mal pour lui c'était le premier à me relever et à me rassurer. Je m'en voulais terriblement de l'avoir mis de coté cet été, bien sûr on c'était appeler régulièrement je lui avais fait part de la situation avec Wayne et le bébé et aussi avec Bellamy qui ma foi n'était pas très bon elle aussi. Charlie n'avait pas très bien pris le fait que je sois tombé enceinte d'un gars comme Wayne car il n'avait pas très bonne réputation et pour Bel il ne le sentait pas depuis le début car pour lui ce garçon passait son temps à me faire du mal, mais il savait aussi combien j'en étais amoureuse. 
Après avoir mis de l'ordre de nouveaux dans ma vie professionnelle et sentimentale il était temps que je me rattrape avec l'autre amour de ma vie, Charlie. Je m'étais donc lever assez tot ce matin, après une longue douche j'avais opté pour une robe de femme enceinte blanche à petite bretelle ni trop longue ni trop courte et une veste en jeans. J'étais à presque quatre mois de grossesse mais malheureusement mon ventre devenait énorme de jour en jour comme si c'était par suffisent d'être enceinte. Je sortais de chez moi et grimpais dans ma mini-cooper pour me rendre au petit cafre ou j'avais convenu un rendez-vous avec mon meilleur ami. Je me garais une rue plus loin et marchais assez rapidement pour le rejoindre, j'étais encore en retard. Je trouvais Charlie devant le restaurant " Mon Dieu je suis désolé je suis encore et toujours... " dis-je alors qu'il se retournait pour me faire face. Oh mon Dieu, non ce n'était pas possible j'avais l'impression de revenir quelques mois en arrière le jour où Charlie avait perdu sa sœur " M...on....d. Charlie " lui dit je en m'approchant de lui pour le prendre dans mes bras , son mouvement de recul me brisa totalement le cœur. J'étais une putain de sale égoïste, je n'avais pas pris le temps de venir le voir et au lieu de penser qu'a moi j'aurais dû savoir que sa n'allait pas. Il regardait autour de lui, comme s'il avait cette impression que tout monde le regardait. Je connaissais Charlie, je savais à quoi il pensait à cet instant précis et j'avais besoin de le rassurer " Charlie tu veux qu'on prenne à emporter et qu'on rentre manger chez moi ?  " lui dit je en souriant. Cela me brisait le cœur de le voir de nouveau comme cela..

acidbrain

Stop swaying when the moon is shaking thou

Je ne savais pas vraiment quoi penser du silence d'Hannah, ces derniers mois. Je savais que sa vie —et la mienne— avaient été très compliquée et forcément, les évènements nous avaient séparés. Nous qui étions auparavant inséparables… Mais je devais admettre qu'honnêtement, j'avais fait passer Hannah au second plan cet été et je m'en étais voulu énormément, pendant un temps. Je n'avais eu d'yeux que pour Nessa, en réalité. Oui, c'était cela, il n'y avait eu qu'elle dans ma vie cet été. J'ignorais pourquoi, mais je m'étais beaucoup trop attaché à la petite blondinette. Pas de façon amoureuse, évidemment, mais elle m'était devenu indispensable. J'étais complètement dépendant d'elle. J'ignorais pourquoi j'avais toujours cette fâcheuse manie d'aimer beaucoup trop fort les gens, de leur faire trop vite confiance aussi. J'étais toujours déçu. De toute façon, je ne savais pas me gérer. Je l'avais bien compris. C'était toujours trop ou pas assez. Je réfléchissais à tout cela alors que je tirais lentement sur ma cigarette. Mes muscles se détendaient peu à peu ; l'épisode du bus m'avait énormément stressé. Ces crises de paranoïa étaient aussi soudaines qu'étranges. Je n'en faisais pas auparavant, et ça m'était un peu venu du jour au lendemain. Je pensais beaucoup trop, voilà tout. J'appréhendais légèrement de retrouver Hannah. J'avais tellement changé, ces derniers temps… Et Hannah aussi. J'avais peur que les choses ne collent plus entre nous ou qu'elle ne m'apprécie plus autant qu'avant. Je ne parvenais pas à chasser ces idées de mon esprit, elles tournaient autour de moi comme des mouches. Tant de choses avaient changés que je n'aurais pas été étonné que notre relation ne soit pas épargnée.

Hannah arriva à pied, et s'excusa pour son retard. Je me retournais en entendant sa voix. L'expression de son visage quand elle me vit me brisa le coeur. Je la sentais à la fois horrifiée et désolée de me voir dans cet état. Cela faisait un certain temps que je m'étais vraiment regardé dans un miroir, mais j'imaginais approximativement ce qu'elle devait avoir en face d'elle. Un garçon maigrichon, à l'air perdu, tremblant, les yeux rouges de fatigue. Une loque humaine, un déchet, un homme à peine vivant. Je n'étais plus qu'une ombre. C'était officiel, j'avais touché le fond. Même ma propre meilleure amie avait pitié de moi. Je n'aurais jamais voulu qu'Hannah me regarde de cette façon. « M...on....d. Charlie » balbutia-t-elle. Elle s'approcha de moi pour me prendre dans ses bras, mais avant que j'aie eu le temps d'y réfléchir, je me reculai. C'était une sorte de réflexe. Je ne supportais plus le moindre contact, comme si je n'en n'étais pas digne. C'était ainsi. Je ne supportais plus d'être aussi pitoyable. Je jetais des regards nerveux autour de moi ; j'avais l'impression que tous les gens me regardaient, me jugeaient. Comme si ils voyaient à quel point j'étais miséreux et qu'ils se complaisaient à me mépriser du regard. C'était insupportable. Mes tremblements s'accentuèrent. « Charlie tu veux qu'on prenne à emporter et qu'on rentre manger chez moi ? » me proposa-t-elle avec un sourire. J'hochai la tête, et nous entrâmes dans le restaurant pour commander. Il y avait la queue. Je pris de grandes respirations et tentai de me calmer, ce qui était loin d'être facile. Je baissai les yeux, et remarquai le ventre d'Hannah. Il était… ben, c'était celui qu'une femme enceinte, mais j'avais du mal à me dire que ma Hannah allait devenir maigre. Je la regardai, ne sachant trop quoi dire. « Je… Euh… Il en pense quoi Bellamy, du bébé ? » demandai-je doucement. Ma voix était enrouée. « Enfin, non, oublie tu veux peut-être pas en parler ». J'étais assez gêné d'aborder le sujet avec elle, en réalité. « En tout cas… Tu sais que tu peux compter sur moi » ajoutai-je. Si j'en étais encore capable à l'avenir, pensai-je intérieurement.

acidbrain