everything is gonna be fine.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

Une fraicheur parcourt ma peau depuis un très long moment. Je ne sais pas pour quelle raison mais mon enfance ne cesse de passer en boucle. Je revois sans arrêt des moments de ma vie comme si cela était réel. Et par moment, je me sens perdu. Je ne sais plus où je suis, ce que je fais et pourquoi les choses sont ainsi. Je vis de nombreux épisode qui ne sont pas connecté. C’est tout de même très étrange.

Mais voila qu’à un moment, j’ai sentis une source de chaleur. C’ était mystérieux et inquiétant. C’était quelque chose de semblable au réchauffement climatique sauf que là, le climat, c’est moi. J’entendais comme un echo au loin. Des voix féminines. Non… une voix… Une voix douce. Une voix délicieuse. Une voix rassurante. Je le connaissais. Non, je ne la connais pas. Enfin si peut-être. Ce que je sais, c’est que j’aime cette voix. J’ai envie de voir cette voix, d’aller plus loin mais je n’y arrive pas. Pourtant j’essaye. J’ai même l’impression de me rapprocher de cette voix. Oui, je la tiens. Elle est là mais où ? Je ne la vois pas.

Peu à peu, mes paupières se mirent à bouger doucement. J’essayais d’ouvrir les yeux, je me réveillais. Je le sentais. J’ai du faire un gros somme. J’ai mal à la tête et je suis perdu. Le truc, c’est que je n’arrive pas à ouvrir les yeux. C’est très difficile. Mes paupières bougent, ça, il n’y a pas de doute mais mes yeux ne s’ouvrent pas. Néanmoins, je sens comme des fourmis sur mes doigts. J’essaye de m’en débarrasser et je sens bien que mes doigts gigotent doucement. Et même qu’elle touche quelque chose de lisse et de doux.

C’est flou.. Je vois pas grand-chose. Ah si ! Cette ombre ! Non ! Cette lueur ! Oui une lueur. On dirait Madison… C’est blond… Non… Elizabeth. Plus belle blondeur encore. « El.. » Murmurais-je, je n’arrivais pas à dire « eli ». Non, c’était beaucoup trop dur. J’ai soif, j’ai mal à la tête, je me sens lourd et étrange. « El… Eli… » Dis-je avec encore plus de difficulté. La première chose que j'aimerai savoir, c'est où je me trouve et pourquoi je suis là ?  Je crois que ça me reviens. Je me souviens d'une piste de danse, d'un bar, un châteaux! Oui, c'est ça! Un château ! La soirée mystérieuse de Nightmare. Plus de lumière et puis je me souviens plus. Un mystère ! Total trou noir !

everything is gonna be fine.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

Chaque jour, je passai au moins quelques heures à l’hôpital. J’apportais le journal de la journée… et je le lisais à Jordan. C’était peut-être inutile… mais j’avais lu quelque part que c’était stimulant pour quelqu’un dans le coma de se faire parler et qu’il ne fallait pas hésiter à le faire. Est-ce qu’il pouvait réellement m’entendre? Je ne savais strictement rien mais moi… ça me faisait du bien à moi-même de pouvoir m’entretenir avec lui, même si techniquement… c’était qu’une conversation à sens unique.

C’était une journée comme une autre. Je lisais le journal mais cette fois-ci… ce fut différent. J’eus une réaction. Sur le coup, je pensai m’être imaginé le voir bouger… c’était des choses qui arrivait des fois quand on avait un peu trop d’espoir mais là… Non. C’était bien vrai. On prononça mon nom. Pas fort… tellement pas fort que si je n’avais pas été assise aussi près du lit, je ne l’aurais pas entendu. Je m’étais donc levé avant de voir les beaux yeux de Jordan s’ouvrir tout doucement. J’Avais le cœur qui débattait! Il était enfin là! Enfin il revenait à lui et j’avais tellement eu peur que ce moment ne se produise jamais. « C’est moi… » répondis-je la voix courte…

Je le regardai toute émue de le voir ainsi.  « Jordan! Oh mon dieu…» Puis, je me penchai immédiatement vers le bouton rouge dans le but d’appeler une infirmière. C’est ce qu’on m’avait dit de faire dès qu’il allait se réveiller. Je le regardai donc avec attention. Je ne pouvais m’empêcher de sourire car j’étais heureuse de le voir enfin conscient et pourtant, son état m’inquiétait toujours. « Ne bouge pas trop… quelqu’un va arriver! » Et comme de fait, une infirmière arriva rapidement dans la chambre, me demandant de reculer du lit. C’est donc à l’écart que je la regardai prendre soin de mon ami. Sa pression, son rythme cardiaque… elle regardait également ses blessures. Je la laissai faire son travail même si j’avais juste envie de lui demander comment il allait. Je supposais que j’allais avoir amplement le temps de le faire une fois qu’on allait constater que son état était stable. Du moins, j’osais espérer qu’il n’y ait pas de complication. « Il y avait une jolie jeune demoiselle qui avait bien hâte que vous ouvrez les yeux monsieur Bradford ! »

everything is gonna be fine.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

Ma mémoire me revenu peu à peu. Je ne me souvenais pas de tout. Clairement pas. Je me souviens simplement de cette soirée, de cette piste de danse et c’est tout. La soirée de Nigthmare était bien la seule chose à laquelle mon esprit pensa sans compter Elizabeth. Elle était là, je pouvais sentir sa présence. J’avais eu mal à discerner son visage. J’avais même pensé à Madison dans un premier temps avant de me rendre compte qu’en réalité, c’était Eli qui était à côté de moi. J’ai tenté de l’appelé mais le son de ma voix avait du mal à sortir. C’était bien difficile de prononcer son prénom. Mais elle avait réussi à m’entendre. Elle s’était avancée vers moi avant d’appuyer sur un bouton rouge. J’étais soulagé quelque part de l’avoir près de moi. J’étais beaucoup moins perdu.

Son sourire était déposé sur moi. Il n’y avait rien de plus beau que ce paysage. J’étais bien heureux de pouvoir observer la définition de ses lèvres. J’étais bien heureux de pouvoir plonger mon regard dans le sien même si je ne parvenais pas à les garder ouvert bien longtemps à chaque fois que je les ouvrai. « Tu es... » Murmurais-je doucement, toujours aussi faible. « …belle. » Terminais-je avec beaucoup de mal mais sans rien lâché. Je voulais lui dire, je voulais parler, je ne voulais pas laisser mon état me contrôler.

L’infirmière arriva bien vite et s’occupa de moi. Elle prit ma tension, elle contrôla mon rythme cardiaque tandis que j’avais refermé les yeux pour récupérer. Je ne parvenais pas à garder les yeux ouvert, c’était presque frustrant. L’infirmière m’hydrata en me fessant boire et mine de rien, ça me donna beaucoup plus de force et d’énergie pour dialoguer. « Si vous faite allusion à cette jolie blonde qui me regarde… » dis-je tout d’abord avant de reprendre mon souffle. … je suis bien heureux de la voir. J’étais plutôt soulagé d’être avec elle. Je ne savais pas ce qui s’était passé mais savoir qu’elle était à mes côtés, ça me rassurait. Un grand gaillard comme moi qui a besoin d’être rassuré, c’est amusant.

L’infirmière termina de prendre mes constantes avant de prendre la parole : « Monsieur Bradford, le docteur va venir dans la journée. Je reviendrai toute à l’heure pour des examens complémentaire. Je vous laisse en compagnie de votre femme. » Dit-elle avant de partir comme une fusée. Je ne comprenais pas tellement ce qu’elle venait de dire. Mon regard s’était donc posé sur Eli pour avoir plus d’information à ce sujet parce que seul un rire nerveux s’était échappé de ma bouche en entendant ça.

everything is gonna be fine.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

Comme je pouvais être heureuse de le voir se réveiller après tout ce temps! J’avais tenté de ne jamais perdre espoir mais parfois c’était difficile. Même les médecins étaient incapables de répondre à mes questions car ils ignoraient sincèrement s’il allait être capable de s’en sortir. On pouvait donc dire que Jordan était un vrai petit battant! Bon, on ne savait pas encore si tout était sous contrôle mais au moins, il avait ouvert les yeux et il avait parlé en plus. Il avait dit mon prénom… pour ensuite aussitôt me complimenter. Je pouvais bien le reconnaître là-dedans… il était toujours en train de me lancer des fleurs alors que je n’en méritais nullement. J’étais instantanément devenue rouge tomate. « Tu dois être encore sacrement endormi toi! » lâchais-je simplement, un petit sourire sur le coin des lèvres.

J’avais laissé place à l’infirmière qui venait d’entrer dans la chambre. Elle prit d’abord les signes vitaux de mon ami, le faisant également boire au passage. Ça devait lui faire tellement de bien car bien qu’il ait été branché sur soluté pour rester hydrater ça ne devait clairement pas être la même chose. On parla de nouveau de moi en disant que j’avais eu bien hâte que Jordan ouvre les yeux. Puis, ce dernier renchéris ce que disait l’infirmière, me laissant tout mal à l’aise par autant d’attention. La bonne femme se tourna vers moi pour me regarder avec un petit regard attendrit et moi, je ne pu faire autrement que de lâcher un petit rire. « Tout droit sorti du coma et toujours autant charmeur! » et c’était bien vrai! Je laissai cette dernière terminé de prendre soin de son patient avant de lui informer que le médecin allait passer plus tard. Ça devait être plutôt bon signe non?

On informa le jeune homme qu’il allait pouvoir rester en compagnie de sa femme… sa femme, étant moi… oups. J’avais oublié ce petit détail et je pouvais bien voir dans le regard de Jordan que bien qu’il trouvait ça amusant, il attendait des explications. « C’est Madison… » commençais-je en lâchant un petit rire puis secouer la tête. Je ne m’attendais pas à ce que ça en vienne aux oreilles de mon ami cette petite histoire. « C’est Madison qui a informé le personnel médical que j’étais ta femme afin qu’on me laisse venir te voir quand je le désirais. Ça été plutôt efficace! » concluais-je en haussant les épaules. Je m’approchai timidement du lit. J’avais l’habitude d’être dans cette chambre maintenant mais là, depuis que Jordan avait ouvert les yeux, j’avais l’impression que tout était différent. « Comment tu te sens? Si tu as besoin de quoi que ce soit… je peux aller te le chercher ou bien sinon…. Je… je peux aussi te laisser du temps pour te reposer. » Je ne voulais pas être de trop ou imposer ma présence. Maintenant que je savais qu’il allait bien, j’étais plus qu’heureuse et j’allais arrêter de stresser avec tout ça.
.

everything is gonna be fine.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

J’étais quelque part bien heureux d’avoir découvert Elizabeth à mon chevet. Elle était là et dans un sens, c’était la seule chose qui comptait. Sa belle chevelure dorée a tendance à me faire sourire. Dès qu’elle est dans les parages, je me sens autrement, je me sens particulier. Surement a-t-elle le don de me mettre dans un état émotionnel comme celui-ci puisque jusqu’à maintenant, je n’ai jamais ressenti ça. « Peu importe… Que ce soit en rêve ou dans la réalité, tu es présente et sa compte pour moi. » Lui dis-je doucement. J’avais du mal à parler et même à contrôler ma respiration mais je continuais à faire mon possible pour avoir l’air d’être fort. Je suis un homme et je dois forcément le montrer en présence d’une femme. Impossible pour moi d’être une chochotte.

D’ailleurs, j’avais laissé le naturelle prendre place. Je ne pouvais pas m’empêcher de flatter mon amie lorsque l’infirmière me lança des perches. C’était dans mon habitude. Elisabeth est une femme si délicieuse et attendrissante que je ne peux cacher mon intérêt pour elle. Souvent, j’imagine la forme de ses jolies lèvres, son regard de biche et sa gestuelle majestueuse. Cette femme provoque chez moi de belle chose que je ne compte pas enfouir au fond de moi. « Il faut bien que je rattrape le temps perdu. » Souriais-je face à elle avant de tourner mon regard vers l’infirmière qui semblait toute émoustillée par la musculature de mon corps. Elle regardait mes blessures avec un sourire en trop.

Quoi qu’il en soit, cette dernière s’en alla pour mon plus grand bonheur. Je voulais être seul avec Elisabeth. J’en avais besoin. Du moins, c’est ce que je ressentais au fond de moi. Et puis entendre qu’elle s’est fait passer pour ma femme m’amusait d’autant plus et me donnait encore plus envie d’être uniquement avec elle dans cette pièce.   Tu peux l’avouer que tu m’as mis la corde au cou pendant que j’étais endormie.  Plaisantais-je en la regardant. Elle avait un si beau visage que si j’avais quelques années en moins, j’aurai pu être déstabilisé. « Madame Bradford donc... Ca te va bien. » Dis-je avant de tousser et de grimacer. J’avais mal au niveau de mes pansements. La douleur me fait dire que mes plaies ne sont pas vraiment cicatrisées.

Elizabeth s’approcha timidement du lit et naturellement je tendis ma main en espérant qu’elle la prenne. Je veux que tu restes ici avec moi... Lui dis-je doucement avant de continuer : Et que tu continues de dire que tu es ma femme. C’était sorti tout seul. Je voulais qu’elle reste avec moi… C’est la seule chose dont j’ai envie d’avoir besoin.

everything is gonna be fine.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

Je n’étais pas ce genre de fille : pas le genre de fille qui passait des heures devant le miroir. Pas le genre de fille qui met des tonnes de maquillage ni même qui apprécie passer des journées au centre commercial. Je ne cherchais jamais l’attention et lorsqu’on m’en offrait, je ne savais pas comment réagir. Je devais tout mal tellement je trouvais ça inhabituel. Ma timidité n’aidait pas à la chose non plus mais je ne disais que je ne méritais pas d’être valorisée… d’être mise à l’avant ainsi car je n’avais rien de bon à offrir, je n’étais pas quelqu’un d’intéressante. J’étais même vachement ennuyante comme personne donc je ne pouvais pas du tout comprendre lorsque quelqu’un m’offrait des compliments comme le faisait Jordan présentement. J’avais eu les joues rapidement bien rouge… je fixais le plancher sans savoir quoi répondre à tout ça. Il justifia sa trop grande gentillesse comme étant du temps à perdre, ce qui m’avait arraché un petit rire.

Je laissai l’infirmière faire son travail. Elle examina la blessure de mon ami attentivement. Un petit silence s’était installé dans la chambre mais rien de très gênant. J’aurais eu envie de demander à l’infirmière si tout était sous contrôle… si la blessure était ok mais ça ne me regardait pas… et j’étais trop gênée de le faire. Je me disais que si c’était grave, elle aurait déjà passé un commentaire non? Elle aurait appelé immédiatement un médecin et ce ne fut pas le cas. Elle nous laissa en disant qu’un docteur allait passer plus tard. C’était soulageant. Le petit commentaire de Jordan me fit bien rire. « Je doute que ça soit légal… et t’inquiètes pas… je ne suis pas… ce genre de folle. » Non, j’étais un autre genre de folle. Le genre de folle qui pouvait pas toucher à qui que ce soit et qu’il n’allait probablement jamais se marier à cause de ça. Après ce que j’avais vécu pendant des années, je me voyais ne pas me donner à un homme… et aucun homme ne voulait d’une femme sans pouvoir coucher avec elle, non? Bref!

Je m’étais approchée doucement du lit en le voyant tousser. Il semblait en souffrir un peu et ça me faisait de la peine de le voir ainsi. Il ne méritait pas de se retrouver dans une pareille situation.  « Oh mon dieu… t’es complètement dans les vapes, c’est définitif! » lâchais-je en riant nerveusement. Je croisai doucement les bras contre mon ventre en le regardant. Je ne voulais pas tenir sa main. Je me sentais un peu mal mais je faisais comme si je n’avais pas vu sa main qu’il venait de me tendre. Je n’étais pas tactile comme ça même que ça en était un problème. Je me voyais mal tout lui dire ça mais je savais très bien que s’il continuait à essayer de me toucher, j’allais devoir lui expliquer au risque de paraître encore plus bizarre. « Hum… je…est-ce que je peux être utile à quelque chose? Est-ce que tu as faim ou soif? Je peux aller te chercher quelque chose en bas… » Disons qu’il m’avait un peu troublée en me disant tout ça et je n’étais pas super à l’aise de rester seule dans une chambre avec lui. Pas qu’il me faisait peur… non pas du tout mais je ne comprenais pas pourquoi il disait tout ça… ça devait être clairement la morphine et tout qui agissait bizarrement sur lui. Je ne voyais pas d’autre explication.

everything is gonna be fine.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

J’avais simplement sourie en entendant qu’elle n’était pas ce genre de folle. Elle avait bien raison, elle était loin de l’être. Elizabeth semble beaucoup trop en retrait sur elle-même pour agir de la sorte mais je pars du principe qu’il ne faut pas s’empêcher de plaisanter et c’est pour ça que je n’ai pas hésité à la taquiner encore un peu. Cependant, je sais aussi être sérieux et quand je lui ais tendu la main, j’étais bien sérieux. J’espérai tellement qu’elle la prenne… J’avais ressenti le besoin d’avoir ce contacte et de me sentir lié à elle. Malheureusement elle s’approcha et ne donna pas l’impression d’avoir envie de prendre ma main. « Oui, je dois surement être dans les vapes.. » Lui dis-je simplement avant de comprendre qu’elle ne prendrait pas ma main lorsqu’elle croisa ses bras. Déçu ? Oui, je le suis mais je n’insisterai pas. A quoi bon de toute façon ? Je ne suis pas du genre à forcer une femme à faire ce qu’elle ne veut clairement pas faire. Et c'est pour cette raison que j'ai simplement laissé ma main se reposer sur le bas de mon ventre.

Elizabeth semblait même avoir envie de fuir cette pièce. Elle me demandait si elle pouvait aller me chercher quelque chose ou faire quelque chose pour moi. Autrement dit, elle cherchait un prétexte pour pouvoir partir. C’était surprenant venant d’elle. Je ne l’imaginais pas du tout comme ça mais peut-être que je ne la connais pas assez. J’ai peut-être été maladroit, incorrect, je ne sais pas… Quoi qu’il en soit, je ne vais pas la retenir si elle souhaite partir. Non, ne t'embête pas.  Lui dis-je alors en la regardant. J'avais le regard perdu tout à coup. Je ne pensais pas à grand chose pour être honnête. « Ne te force pas à rester, tu peux y aller. C’est cool de m’avoir tenu compagnie, j’apprécie. » Terminais-je avant de lui faire un léger clin d’œil et de fermer mes yeux en tournant ma tête quelque peu. J’allais attendre de l’entendre partir pour les ouvrir à nouveau. La situation était devenu bien bizarre tout d’un coup et honnêtement ? Je n’aimais pas ça du tout. Ce n'était pas mon truc les malaises. Je crois bien que je n'ai jamais été dans cette situation dans le passé d'ailleurs.

everything is gonna be fine.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

Jordan affirmait qu’il devait simplement être dans les vapes pour me dire des trucs du genre. Ça aurait été beaucoup trop étrange sinon qu’il m’apprécie autant. Car bon, on allait être honnête. Jordan était un très bel homme, accomplit dans la vie avec une grande confiance en lui et en contrôle de la situation sur bien des sphères. Rien à avoir avec la petite femme que j’étais, rempli d’insécurité et renfermant un mal de vivre énorme. Nous n’étions pas sur la même longueur d’onde donc qu’il me trouve intéressante… eh bien c’était tout simplement impensable pour moi. Je n’avais pas prise sa main… car j’en étais incapable. Oui, je l’avais embrassé lorsqu’il était dans le coma… j’ignorais d’ailleurs pourquoi je l’avais fait… mais là maintenant qu’il était en état de comprendre ce qui se passait… j’étais timide d’un tel rapprochement… bien que c’était complètement anodin pour beaucoup de tenir la main de quelqu’un… c’était différent pour moi.

J’avais donc proposé à mon ami d’aller lui chercher quelque chose à manger. Ce à quoi il répondit négativement. « Ça ne m’embête pas! » avais-je répondu aussitôt la fin de sa réponse. Je ne voulais pas qu’il croit que ça me dérangeais… ça me faisait même plaisir de l’aider ainsi. Je m’étais trouvé tellement inutile pendant tout le temps qu’il était dans le coma que maintenant, je voulais juste qu’il se sente bien et j’étais prête à tout parce que quelque part… je tenais à lui. Pourtant, ce dernier continua en disant que je ne devais pas me forcer à rester… il me remercia de lui avoir tenu compagnie avant de fermer les yeux et tourner la tête. Je ne comprenais pas ce qui se passait présentement mais je savais que je n’étais plus la bienvenue ici. Je l’avais regardé un petit moment en ne sachant pas trop quoi faire… qu’est-ce qu’on fait dans ce genre de situation? J’avais regardé autour de moi avant de soupirer. J’attrapai mon sac à dos sur la tête chaise dans le coin de la salle mais avant de partir, je m’étais approché du lit où je sortis de mon sac un petit cadeau souvenir des îles turquoises. Il s’agissait d’une bouteille de bière locale de l’endroit où j’avais attaché autour un petit porte-clés. Ce n’était pas grand-chose… car je n’avais pas su exactement quoi lui ramener mais bon. Il pouvait en faire ce qu’il voulait maintenant. « Repose-toi bien… » Avais-je simplement chuchoté avant de tourner les talons et sortir de la chambre.

everything is gonna be fine.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

Parfois, j’ai des réactions qui me dépassent. J’agis comme un idiot pour ne pas dire comme un con. J’ai tourné le dos à une femme qui apriori était à mon chevet depuis le début.  Je suis un imbécile… Elle m’a dit que ça ne lui posait aucun problème d’aller me chercher quelque chose et moi, je n’ai rien dit. Je l’ai mise à la porte d’une certaine façon. C’est nul. Qu’est-ce qu’il me prend ? Une impression suffit à me faire agir comme un abruti de première ? Jordan ressaisi toi ! Qu’est-ce qui t’arrive ?

Elle déposa malgré tout quelque chose sur ma table de chevet et lorsque je l’entendis sortir, mes yeux s’étaient naturellement ouverts. J’aperçu à ma plus grande surprise une bouteille de… bière ? Avec un porte clé. La bière semblait être étrangère… Je n’en avais jamais vue de ce type-là. «  Le con ! » Dis-je en grimaçant avant de retirer moi-même les perfusions qui étaient ancrés dans ma peau. En effet, je m’étais ensuite levé d’un coup. Ça tourne… Oh oui, ça tourne. J’avais la tête qui tournait subitement. Je m’étais peut-être levé trop vite, je ne sais pas. Après tout, je ne suis pas médecin. Mais malgré ça, je m’étais mis à avancer, pied nu, en blouse de patient jusqu’à la porte que j’ouvris. Je sortis en marchant de travers afin de chercher Elizabeth du regard. Elle était là-bas… Elle avançait. « Eli… »  Dis-je en me maintenant grâce à un brancard qui se trouvait sur le côté, contre le mur. « Elizabeth ! » Dis-je plus fort en avançant légèrement puisque j’étais essoufflée. Ma tête tournait, c’était une sensation horrible et je détestais ça. Cependant, il semblerait que pour elle, je sois capable d’endurer ça.

Une infirmière arriva aussitôt et clairement pas contente du tout. « Monsieur Bradford ! Je vous ramène dans votre chambre ! Avez-vous perdu la tête ? » Rouspéta la jeune femme en m’attrapant. « Non, je n’ai pas perdu la tête. J’ai toute ma tête. » Dis-je en regardant Eli. « Sortir de votre chambre alors que vous êtes sous perfusion! Un comportement absurde... Grr, les hommes, tous les mêmes. A courir après une femme. Un peu de fierté bon sang! » Dit-elle. En temps normal, je lui aurais répondu bien des choses à cette demoiselle mais je n'en avais pas la force. Je m'étais contentée de laisser mon regard sur Eli. Seule elle comptait... Pour je ne sais quelle raison.

everything is gonna be fine.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

Je ne savais plus trop comment réagir face au comportement de Jordan. Je n’étais pas ce qu’on pouvait appeler quelqu’un d’apte socialement donc de me retrouver dans ce genre de situation me troublait au plus haut point. J’avais rarement eu des amis dans ma vie… des relatons sociales…c’était bizarre d’ailleurs car je n’avais jamais eu un aussi gros entourage que depuis que j’étais à Miami. Comme quoi j’avais bien fait d’emménager ici. Bref, c’était trop pour moi, je décidai de l’écouter et de quitter la chambre. J’avais quand même prit la peine de lui donner son petit cadeau que j’avais spécialement ramené des îles turquoises. J’avais attendu qu’il soit conscient pour lui donner.

J’avais donc quitté sa chambre en longeant un peu le corridor. J’étais triste… parce que quelque chose me disait que ça ne s’était pas terminé comme il l’avait espéré. Je l’avais déçu en ne voulant pas tenir sa main… j’étais certaine que c’était ça et je me trouvais tellement stupide, tellement débile. J’avais la mine bien basse lorsque j’entendis mon prénom à l’autre bout du corridor. J’avais alors tourné la tête, bien surprise. Je voyais Jordan debout devant moi. J’avais ouvert la bouche… il était stupide d’être debout!!!! Il ne pouvait pas faire ça! Une infirmière était à ses côtés en train de le disputer mais lui, il ne faisait que me regarder. J’avais commencé à marcher dans sa direction et l’infirmière avait réussi à le faire retourner dans sa chambre.

Je m’étais donc empressée d’y retourner pour finalement me faire bloquer le passage. « Mademoiselle… monsieur Bradford a besoin d’un peu de repos maintenant. Le médecin viendra le voir… je vous demanderais de repasser demain. » Je regardai Jordan qui était maintenant de retour dans son lit et qui avait relevé la tête vers moi. Je ne voulais pas partir mais j’avais l’infirmière qui me faisait des gros yeux et je n’étais pas du genre à aller contre les règlements ni même à essayer de faire ma petite rebelle. Je regardai cette dernière en hochant la tête timidement pour lui faire comprendre que j’allais partir. Je fis un petit sourire à Jordan. « Je reviendrai demain… promis. » J’allongeai mon bras vers lui et ce dernier me tendit sa main en arrêtant de respirer - probablement d'appréhension - et mes doigts vinrent agripper le bout des siens. Un dernier petit sourire, puis je quittai définitivement.