De retour au travail, je reçu de la part de mes collègues beaucoup de "bon retour" après presque 2 mois sans pouvoir bosser. Ma jambe s'était bien rétablie, mais c'était pas à 100% pour l'instant, je faisais beaucoup de physio et j'avais recommencer l'entraînement tout doucement. Je pouvais courir, mais sur de petites distances. Ma stagiaire n'était pas au rendez-vous aujourd'hui, c'est dommage, j'aurais bien voulu avoir tous les potins du poste pendant mon absence. Je devais commencer tout doucement donc, rester au poste de police pour recevoir les plaintes, rien de très motivant jusqu'à ce que j'entende à la radio une femme poignardée à l'adresse d'Alexie. Je dirais que ma réaction fut vive! Mon coeur s'emballa à toute vitesse, j'avais ce doute énorme en moi qui faisait en sorte que c'était Alexie qui venait de se faire blesser. Je voyais les autres officiers défiler pour se rendre sur place.

- Heyyy je viens, je pense connaître la personne!!!

Je pense pas qu'ils étaient ravis, mais je n'allais pas rester ici à ramasser des putains de plaintes à la con. J'embarquai avec un autre collègue et tout le long je me disais qu'il ne fallait pas que ça soit Alexie. Je lui avais bien dit que c'était dangereux où elle restait!!! Une fois sur place, j'attendis même pas que l'auto patrouille soit arrêtée et je sortis de la voiture tout en me dirigeant en courant vers l'appartement d'Alexie où je vis du sang étalé sur la porte.

- ALEXIE!!!!  criai-je avant de l’apercevoir à l'entrée qui parlait à un autre policier. Une femme dans l'entrée était en train de se faire amener par les ambulanciers. Sa tête se tourna vers moi. Je fus totalement soulagé de constater qu'elle allait bien. Je me rapprochai alors sans faire attention au policier qui lui posait des questions. Tu vas bien??? Il s'est passé quoi?

Je reconnus la femme sur le brancard. C'était la voisine d'Alexie qui semblait avoir pris à l'abdomen un coup de couteau. Je pouvais enfin respirer parce que je ne pouvais pas m'imaginer que quelque chose arrive comme ça à Alexie. Elle n'était surtout pas en sécurité ici et après cet événement je pense que j'allais passer mon temps à m'en faire.

 

Il était environ 17h lorsqu’on cogna à la porte de mon appartement. Assise tranquille devant la télévision, il m’en fallu beaucoup pour me lever. Il faut dire que le don de greffe que j’avais fait à ma mère m’avait donné bien des complications au niveau de mon bassin, c’était encore douloureux et je devais me reposer en minimisant mes mouvements. J’osais donc espérer que ça ne soit pas un vendeur ou quelqu’un sans intérêt derrière la porte. Je débarrai la porte et poussai un cri de panique en voyant ma voisine sans connaissance et tout en sang devant moi. Son t-shirt était couvert de sang et ses yeux se fermaient peu à peu. Je me penchai immédiatement vers elle, le secouant un peu pour qu’elle reste consciente mais son était grave. Je relevai la tête en direction d’une voiture qui quittait à toute vitesse en crissant les pneus derrière. J’entrai immédiatement dans mon appartement pour prendre le téléphone et appeler l’urgence. Assise au sol à côté du corps de Maria, je tremblais en fixant son ventre dont le sang sortait continuellement. Au moment où je me disais que l’ambulance devrait arriver, ce fut le cas. Je m’étais redressée en les fixant s’approcher. On me fit reculer et je regardai la scène. Je devais être bien pâle et encore bien sous le choc de la situation. Une voiture de police arriva peu de temps après pour s’entretenir avec moi. Plusieurs voisins étaient sorti pour voir ce qui se passait, ils étaient curieux c’était normal. On transportait la victime en ambulance. Son état était critique et il fallait qu’elle se rendre rapidement à l’hôpital.

« Vous êtes la voisine de Madame Rodriguez c’est bien ça? » J’avais hoché la tête en croisant les bras contre mon ventre. Je prenais de longues et profondes respirations pour tenter de rester calme. « Nous allons avoir besoin de votre témoignage pour essayer de comprendre ce qui s’est passé. » Je le savais bien. J’avais de nouveau hoché la tête en m’appuyant contre le cadrage de la porte. J’étais déjà debout depuis trop longtemps. Puis, le policier n’eut à peine le temps de me demander ce qui s’était passé que j’entendis quelqu’un crier mon prénom. « Quelqu’un » étant un grand mot puisque je savais très bien à qui appartenait cette voix. Je tournai la tête en direction du policier qui accourait vers moi. Nathaniel. Il semblait inquiet et moi, j’avais le cœur qui débattait soudainement. Comme si en voyant un visage familier, la vulnérabilité remontait et l’envie de pleurer aussi. « Ça va… » articulais-je difficile avant de soupirer. Est-ce que je pouvais juste aller pleurer dans ses bras? Mais non… naturellement que je ne pouvais pas! Ce dernier voulait savoir ce qui s’était passé, il arrivait donc au bon moment. « Elle entretient une relation assez compliquée depuis longtemps avec son petit-ami… et je sais qu’il y avait une histoire d’infidélité et de dettes entre les deux. Ce n’était donc pas surprenant de les entendre se crier dessus. Cette fois-ci… ça ne m’a pas alerté plus qu’une autre. » Commençais-je avant d’ajouter : « Lorsqu’on a cogné à ma porte et que j’ai vu Maria… une voiture rouge a quitté rapidement les lieux …. » Reste à savoir si le responsable des blessures avait cogné à ma porte avant de prendre la fuite dans le but que la jeune femme ne meurt pas seule au bout de son sang… ou peut-être que c’était elle aussi qui voulait de l’aide. Le policier prenait des notes et Nate lui, me regardait attentivement. J’avais tourné la tête vers lui pour croiser son regard. Lui qui me disait continuellement que je vivais dans un quartier dangereux. « Vous vivez seule ici? » demanda l’agent qui me fit sortir un peu de ma bulle. « Dernièrement… oui. Ma mère a des problèmes de santé et ma sœur vient rarement. » Je n’avais pas eu de ses nouvelles depuis un bon moment et ça m’inquiétais. « Je vois… ce n’est pas sécuritaire pour une jeune femme comme vous de vivre seule ici… vous savez? Mon collègue peut également vous confirmez que ce n’est pas un endroit très sécuritaire. » dit-il en faisant référence à Nate.


 

Sérieusement, il était rare que je réagissais de la sorte, mais je dois bien l'avouer, j'étais paniqué à l'idée que ça soit Alexie qui a été poignardé! C'était son adresse et je dirais que j'avais vite hâte d'être sur les lieux pour constater ce qui s'était passé et j'espérais vraiment qu'elle allait bien. Bien entendu, je ne voulais pas non plus que ça soit sa soeur qui soit blessée, elle avait assez de soucis comme ça avec sa mère. Je n'avais pas perdu une seconde à entrer chez elle pour la voir bien debout et qui semblait en forme... du moins physiquement. J'avais interrompu le policier qui posait des questions, mais je devais m'assurer qu'elle aille bien. Ce fut le cas, mais sa réponse fut brève. Je préférai rester à côté d'elle pour entendre les questions et voir ce qui avait bien pu se passer. Une querelle d'amoureux? Vraiment, le gars avait poignarder sa petite amie parce qu'il n'était pas du même avis? Les mecs pouvaient devenir fou pour des riens, c'était incroyable. Bien entendu, le policier fit référence que le lieu de sa résidence était pas vraiment sécuritaire pour le moment. Il connaissait aussi bien le quartier que moi, c'était mal-famé ici, je ne voulais pas qu'Alexie passe la nuit ne sachant pas si ce malade allait revenir pour s'en prendre à d'autres personnes dans ce bloc d'appartements.

- Tout à fait... Va te préparer un sac, je vais t'amener chez moi, tu seras plus en sécurité, du moins jusqu'à ce qu'on attrape ce type!

Oui, j'en faisais peut-être trop... Elle pourrait très bien aller chez Emily ou Leyla, mais je ne lui avais pas vraiment laisser de choix, avec moi je savais qu'il ne se passerait rien de dangereux. On était amis maintenant, ça changeait de notre ancienne relation qu'on avait avant, mais je tenais à elle plus qu'elle ne le pensait et j'espérais qu'elle ne me trouve pas trop contrôlant en voulant qu'elle exécute mes ordres. Je me tournai ensuite vers le policier.

- L'avis de recherche est lancé pour cette voiture j'imagine, il ne pourra sans doute pas aller bien loin... mais c'est une tentative de meurtre, il ne s'en sortira pas facilement!

- Oui, on a déjà le modèle de la voiture et le nom, ce gars là, il ne fera pas long feu!

Mon collègue entra à son tour tandis que les ambulanciers quittèrent avec la voisine d'Alexie. Elle semblait inconsciente pour le moment, mais elle était sous respirateur. Je me rendis auprès de mon collègue que j'allais quitter plus tôt mon travail parce que j'allais m'occuper de mon amie qui vivait ici. Il ne me restait que moins d'une heure de toute façon! Bien entendu, il y avait du sang sur le sol, mais on allait tout nettoyer demain, ça ne pressait pas et le photographe allait prendre le tout en photos. Ça faisait partie de la scène de crime après tout. Je me glissai plus loin dans le corridor pour frapper à la porte de la chambre d'Alexie.

- Ça va? Je peux entrer?

Je ne voulais pas la déranger, mais je voulais savoir si tout allait bien quand même, même si elle me l'avait dit il n'y avait pas 5 minutes, mais bon, elle avait pu me dire ça que parce qu'il y avait beaucoup de gens chez elle en ce moment. J'en avais vu pas mal des scènes comme ça, mais Alexie, sans doute pas! Ça faisait partie de mon métier et je devais faire face à toute situation. J'attendis que la jeune femme me parle pour oser faire quoi que ce soit.

 

J’expliquai la situation aux policiers à mes côtés. Nathaniel étant l’un d’eux, il m’écoutait avec attention. J’étais tout ébranlée et j’essayai de raconter le tout correctement. J’espérais que ça n’avait pas l’air tout croche mon affaire. On tenta de me raisonner tant qu’à l’endroit où je vivais et je savais bien que ce n’était pas prudent. Nate devait être bien fier que quelqu’un se range de son avis pour faire la morale. Je fus plus que surprise lorsqu’il me dit que j’allais chez lui ce soir. Hum… est-ce qu’il avait oublié qu’on ne se fréquentait plus? C’était bizarre… mais ça restait une bonne intention et je n’allais pas le contredire devant l’autre agent. J’avais tourné les talons pour retourner dans mon appartement, enjambant la flaque de sang. Ça me donnait le vertige juste de voir autant de sang comme ça. Je décidai de m’enfermer dans ma chambre un moment. Je regardai le sol et c’est lorsqu’on cogna un coup à la porte que je sursautai. En redressant la tête, je perçu Nate dans l’ouverture de la porte.

« Oui mais ferme la porte derrière toi, s’il te plaît. »

Oui, je n’avais pas répondu à sa question mais comment est-ce que je pouvais bien aller après ce qui venait de se passer. Je me passai nerveusement une main dans les cheveux avant de me lever. Je me rendis vers mon placard pour l’ouvrir et prendre un sac. Je commençai à mettre des vêtements dedans ainsi que ma trousse de toilette. Je n’allais pas pouvoir rester ici et je devais bien avouer : j’étais traumatisée. Non mais, ma voisine que je connaissais depuis des années, était presque morte sous mes yeux. Disons que niveau traumatisme, ça atteignait un niveau assez intense. Devant mon lit, je pliais mes vêtements que je rangeais dans mon sac alors que Nate me regardait sans dire quoi que ce soit. Pourtant, je voyais bien son regard sur moi. Je soupirai en arrêtant de faire ce que je faisais.

« Arrête de me regarder comme ça Nathaniel. »

Il avait son petit regard inquiet et moi, ça me faisait juste capoter. Je sentais aussitôt mes larmes monter à mes yeux. Voilà… c’était bien pour ça que je venais de m’enfermer dans ma chambre. J’avais besoin de reprendre sur moi et maintenant qu’il était là… je me sentais tout vulnérable. Comme si à l’intérieur de moi, on me disait que c’était ok de pleurer devant Nathaniel car justement, c’était Nate et pourtant… je ne voulais tellement pas. J’aurais aimé avoir l’air bien forte mais c’était juste impossible compte tenu de la situation. Je reniflai en baissant la tête pour qu’il ne voie pas que je pleurais mais c’était trop tard. Je séchai mes larmes puis le regardai droit dans les yeux comme si de rien n’était.

« J’ai terminé mon sac. T’es certain que ça ne dérange pas d’aller chez toi? Je te promets… dès demain j’aurai trouvé autre chose. »

Juste pour donner le temps de rebondir sur mes pieds. J’avais plus envie de rester ici seule de toute manière. Je devais juste trouver un endroit pour aller, au moins quelques jours. Disons que la plupart des personnes ignoraient où je vivais et c’était mieux ainsi. Peut-être que j’allais passer un coup de fil à Hayden mais je n’étais tellement pas le genre à vouloir déranger ou m’imposer. C’était à voir.




 

Alexie m'invita à entrer dans sa chambre et je refermai aussitôt la porte derrière moi. Elle était en train de préparer un sac pour m'accompagner chez moi pour cette nuit. Je savais que la situation devait la perturber encore... On était que des amis maintenant... enfin.. je crois, mais tout ce que je voulais maintenant c'était qu'elle soit en sécurité. Je lui avais reposé la question si elle allait bien et pourtant, elle ne m'avait pas répondu. Je mis mes mains sur les hanches et je me mis à la regarder faire, elle était concentré, mais je voyais qu'elle était aussi paniquée. Elle osa me regarder un instant pour me dire d'arrêter de la regarder comme ça.

- Je m'inquiète pour toi c'est tout! C'est pas anodin ce qui vient de se passer!

Je continuai à la regarder quand même, je me doutais bien qu'elle avait eu peur ou bien qu'elle avait encore peur, c'était normal. Je la vis se pencher la tête pour continuer à emballer ses trucs, mais je vis son visage devenir de plus en plus rouge et je l'entendis pleurer. Je m'approchai tout doucement d'elle sans savoir si c'était la bonne chose à faire maintenant notre situation, mais je le fis quand même, elle avait besoin d'être rassurée. Je voulais la prendre dans mes bras, mais elle sécha ses larmes tout en me regardant et elle me lança qu'elle allait vite partir de chez moi, dès le lendemain. Je m'arrêtai donc dans mon élan et je lui fis comprendre que ce n'était pas un problème qu'elle vienne chez moi.

- Alexie, tu peux rester chez moi le temps que ça prendra si tu te sens en sécurité c'est ce qui a le mieux, tu ne me déranges pas. Je ne veux pas que tu rentres trop tôt alors que tu as peur. On va arrêter vite ce type, mais le quartier ne reste pas pour autant sécuritaire...

Elle devrait songer à déménager, mais je savais que ce n'était pas une situation simple. Elle prit son pyjama pour le mettre dans son sac par la suite et je pris son sac pour le mettre sur mon épaule.

- Viens... on va essayer de penser à autre chose! On peut prendre ta voiture?

Je n'avais pas la mienne... donc on avait comme pas le choix. Elle approuva et malheureusement pour elle, elle devait repasser par la scène de crime. Je la fis quitter l'appartement devant moi et je la suivis jusqu'à sa voiture. Je tendis ma main pour qu'elle me donne ses clés. Pas question qu'elle conduise dans son état. Je mis son sac sur le siège arrière et je pris place derrière le volant. J'ajustai le siège, il était trop rapproché. Puis, le doute s'empara de moi, peut-être qu'elle n'avait pas envie d'aller chez moi après tout... C'était compréhensible. Je roulai tout doucement et un silence s'installa dans la voiture. Une fois chez moi, je repris son sac et nous rentrâmes. Le ménage était fait.... tout était propre... Ça n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait déjà vu.

- J'imagine que tu veux prendre une douche? Je vais te laisser la chambre d'amis, tu seras bien.

Elle connaissait très bien mon appartement, c'est ce qui était étrange en fait. Trop de souvenirs... Partout! Je laissai donc Alexie préparer ses choses pendant ce temps je décidai de me faire un sandwich parce que je dirais que j'avais méga faim. J'avais déjà terminé quand je vis Alexie se pointer en pyjama.

- Je te fais un sandwich? Où tu as déjà mangé?


My god que les cheveux comme ça, c'était sexy... Ils étaient trempés, mais son visage était plutôt triste en ce moment. Je préférais lui faire regagner le sourire si c'était possible en ce moment.

 

Nate s’en faisait pour moi et sérieusement, je trouvais ça gentil mais pour le moment, le moins que je parlais… le mieux c’était car si je reparlais concrètement de ce qui venait de se passer, j’allais me mettre à pleurer jusqu’à ne plus être capable de m’arrêter. Je lui informai que j’allais essayer rapidement de trouver un autre endroit ce à quoi il me répondit que je pouvais rester chez lui aussi longtemps que je le voulais. J’étais la seule à trouver ça juste bizarre de retourner chez lui ainsi? J’y avais été très souvent… mais disons que c’était pour autre chose et maintenant, on était que des « amis. ». Je devais encore m’adapter à cette nouvelle situation. Bref, j’allais voir comment ça allait se passer et si ça devenait bizarre, j’allais devoir me trouver une autre place où aller. Nous sortîmes de l’appartement et je tentai de regarder ailleurs en traversant la porte d’entrée. J’avais donné mes clés à Nate et il avait barré la porte pour ensuite prendre place derrière le volant de ma voiture. Enfin, celle de ma mère que j’utilisais maintenant.  Nous roulâmes dans le silence jusqu’à son appartement et une fois sur place, on m’informa que je pouvais prendre la chambre d’amis. Je me doutais bien que je n’allais pas dormir dans son lit, aussi confortable était-il.

« Merci… je vais aller prendre une douche oui. »

Il n’avait pas besoin de me montrer où était les trucs…. Je pris donc ma douche avant d’enfiler un pyjama. J'étais vraiment trop bien. J’allai retrouver le policier – encore dans son uniforme beaucoup trop sexy – dans la cuisine. Il venait de se cuisiner un truc et m’en proposa aussi.

« J’ai pas vraiment faim… mais merci. »

J’enfonçai mes mains dans la petite poche avant de mon hoodie. J’étais bien au chaud là et la petite douche avait eu son petit lot de réconfort. J’étais encore un peu sous le choc mais disons que de me retrouver chez Nate avec lui, me faisait sentir beaucoup plus en sécurité. Je n’aurais tout simplement pas été capable de rester chez moi. Je m’accotai contre le comptoir de sa cuisine en le regardant manger son sandwich. Finalement, ça avait l’air bon son affaire. Nate remarqua probablement que je fixais un peu trop son repas puisqu’il me tendit son autre moitié de sandwich.

« Juste une bouchée » dis-je en levant les yeux au ciel avec un petit sourire en coin.

Je pris une bouchée… puis une deuxième avant de la remettre dans son assiette. Je n’allais quand même pas tout dévorer comme une grosse affamée. De toute façon je n’avais pas faim… mon estomac était noué et c’était que de la gourmandise. J’avais ma bouchée pour finalement prendre les choses en main et me tourner vers l’armoire de ses verres. Je regardai attentivement avant de prendre MON VERRE. Ce n’était pas mon verre, mais c’était lui que je prenais continuellement avant et ça, c’était une règle bien clair. C’était un verre de Disney en fait que Nate avait gagné lorsqu’on y avait été. Bon, c’était peut-être un peu bizarre de le prendre mais cette réflexion, je l’eu uniquement en le remplissant d’eau. J’apportai mon verre à mes lèvres pour prendre deux trois gorgées puis, je tournai la tête en direction de son salon.

« Attends… t’as pas de sapin? » demandais-je en haussant les sourcils. « Noël est dans une semaine… et t’as pas de sapin? Voyons dont! C’est un crime! T’es qui? Le Grinch? »

Nate était tout surprit par mon choc et moi, bien… je le trouvais dont nul à pas avoir de maudit sapin dans son salin.

« Je vais enfiler un pantalon et on va te chercher un sapin Wilson. » dis-je en le pointant.

C’était un bon plan pour me changer les idées. J’adorais Noël et je voulais mettre un peu de joie et d’ambiance ici. Je ne lui laissai même pas le temps de répondre que je retournai à ma chambre d’invité pour enfiler un jeans. J’allais rester les cheveux mouillé avec mon hoodie, je m’en moquais… j’avais personne à impressionner et je feelais pas pour faire ma pitoune.





 

J'avais amené Alexie chez moi dans le but qu'elle soit protégée et maintenant je me demandais si c'était une bonne idée. C'était une situation bien délicate quand on y réfléchi bien. Nous avons vécu beaucoup de choses et ça allait au-delà de l'amitié. Quand je vis la jolie rousse sortir de la salle de bain, je lui proposai aussitôt à manger, mais elle refusa. Pourtant, elle se mit à regarder mon petit encas un peu trop c'est pourquoi je lui tendis l'autre moitié pour qu'elle mange au moins un peu. Je savais qu'elle avait été secouée, mais il ne fallait pas qu'elle se prive de nourriture non plus. Elle pris une bouchée, puis une seconde avant de s'arrêter. C'était au moins ça. Elle alla ensuite se servir un verre d'eau tandis que j'avalai son morceau de sandwich entamé rapidement. Sa remarque sur mes non-décorations de Noël ne passèrent pas inaperçu. Ce n'était pas ma fête préférée, Amber et moi on passait toujours cette fête ensemble dans un bar. Je n'avais jamais pris la peine de décorer, je trouvais que ça servait à rien. Je ris parce qu'elle venait de me comparer au Grinch!

- Moi, le Grinch? Mais non, mais je vois pas l'intérêt d'avoir quoi que ce soit, je ne fête pas Noël ici.

En plus je ne faisais toujours qu'un cadeau et c'était pour ma soeur. En plus, je ne prenais même pas la peine de l'emballer. Ouais... ce n'était pas mon fort tout ça. Je fus surpris de voir à quel point Alexie semblait vouloir un peu de magie de Noël chez moi. C'était en fait mignon, elle avait ce  petit côté enfantin qui me plaisait bien dans un sens. Elle m'obligea alors à sortir pour aller chercher un sapin. Elle m'avait bien eu, bien entendu que je n'allais pas lui dire non après ce qui venait de se passer.

- Ok... Mme Noël! Mais je vais me changer, l'uniforme c'est pas si confortable qu'on pourrait le croire.

Je mis mon assiette au lave-vaisselle avant de partir vers ma chambre pour me déculotter et enlever ma chemise. Je sortis ensuite un jean et un t-shirt pour me rhabiller aussitôt. Je n'aimais pas trop sortir dans les magasins à l'approche de Noël, c'était beaucoup trop bondé! Quand je sortis, Alexie était déjà prête bien que ses cheveux soient toujours mouillés, mais elle les avait attaché en queue de cheval. Elle était très enthousiaste et je compris vite que ça allait lui changer les idées, c'était parfait! On prit ma voiture pour se diriger vers le centre d'achats et une fois sur place, je la laissai me conduire vers les allées de décorations de Noël, elle semblait bien s'y connaître. Je trainais derrière elle avec un panier. Il y avait vraiment beaucoup de monde. Il fallait faire des acrobaties pour avancer.

- Ok pas un trop gros non plus quand même...

On en choisi un avec des lumière déjà intégré, en voyant le démo, je pouvais dire qu'il était super.  Il fallait ensuite choisir les boules à mettre dans le sapin et autre trucs de décorations. Devant tout ça, je dirais que ce n'était vraiment pas mon fort de choisir.

- Heuu... choisi les couleurs qui te plaisent, peu importe!

À vrai dire, on aurait dit que je n'étais là que pour pousser le panier. Mais bon, je n'étais pas doué en décoration, mais pas du tout.

- Tu vas passer Noël où et avec qui ?

Je me posais la question, surement avec sa sœur ou bien à l'hôpital avec sa mère, je en savais pas trop ses plans depuis qu'on avait cesser de ce voir, je dirais que je ne savais plus vraiment ce qui se passait dans sa vie. Elle voyait peut-être quelqu'un d'autre même. En passant près des chapeaux de lutin, je m'en enfilai un sur la tête pour faire rire un peu mon amie. Ça eut l'effet escompté. Je lui sortis un bonnet de Noël par la suite pour lui mettre sur sa tête. Voilà, il ne manquait plus qu'à prendre une belle photo.

 

C’était gagné! On avait quitté l’appartement vers le centre commercial. À quelques jours de Noël, ça allait être bien achalandé mais bon, moi je ne trouvais pas ça désagréable. Bien qu’à ce temps les gens étaient pas mal stressés… il y avait une petite ambiance festive bien intéressante qui se tramait dans l’air. Devant les beaux sapins, on regarda nos choix avec attention avant que je lui pointe un sapin avec des lumières déjà intégré. Le sapin devait faire 6 pieds, ce qui n’était pas trop grand… juste de taille raisonnable! C’était donc notre choix! En passant devant les décorations, Nate ne fut pas capable de faire un choix, je m’y risquai donc.

« Le rouge et l’or! On ne peut pas se tromper! »

Une boite de boule rouge, une boite de boule en or et quelques guirlandes, le tour était joué. Ça me changeait vraiment les idées d’être ici avec lui et c’était en plein ce dont j’avais de besoin. Je n’aurais jamais pensé passer un moment comme ça avec lui dorénavant mais j’avais vraiment l’impression d’être avec un ami et c’était chouette. J’osais bien espérer qu’il pensait la même chose de son côté et qu’il ne trouvait pas ça trop bizarre. Nate nous fit enfiler des chapeaux ridicules qui me fit bien rire. Il sortit son téléphone, je levai les deux pouces dans les airs pour la photo. Puis, par la suite ce dernier me demanda ce que je faisais pour Noël. C’était une bonne question…

« Hum… le 25 je vais passer voir ma maman à l’hôpital, les heures de visite sont allongées spécialement pour Noël et on va servir de la tourtière…. Je ne sais pas à quel point ça sera top… ça reste de a bouffe d’hôpital mais bon. Sinon, je fais rien je crois. » dis-je en haussant les épaules. « Et de ton côté? »

Ça sera bien différent cette année. Habituellement, je passais le réveillon chez ma tante puis le lendemain, on faisait un dîner ma mère ma sœur et moi pour nous donner nos cadeaux entre nous. Là… ma maman n’était pas en mesure de sortir de l’hôpital et ma tante avait décidé d’aller chez la famille de mon oncle pour le réveillon. Bref, c’était bien triste. Nathaniel lui, allait probablement fêter Noël avec sa sœur puisqu’il ne voyait plus ses parents. Ça n’avait jamais été facile au niveau familial et là-dessus, on pouvait bien se comprendre.

« Bon, il reste le choix final. La boucle ou l’étoile? » dis-je en lui montrant les deux choix. Après un long moment de réflexion – j’exagère – mon ami pointa l’étoile. « Bon choix! J’ai toujours trouvé bizarre les gens qui optaient pour la boucle. »

N’importe quoi. Je déposai la fameuse étoile dans le panier puis embarqua à l’autre bout du panier pour me faire un peu pousser en bonne lâche que j’étais. Ce n’était pas un problème pour monsieur et ses gros bras à la Dwayne Johnson. Nous passâmes à la caisse, j’eus un peu de remord car ça coutait très cher… et pourtant, il paya sans broncher. C’était quand même moi qui l’avais forcé en quelque sorte.

« Tu vas voir… tu vas prendre gout et tu vas suivre la tradition d’année en année! » dis-je alors qu’on sortait du magasin, Nate poussant toujours le panier et moi tenant les sacs dans mes mains.

On mit tout dans le coffre de sa voiture et tiguidou, on était de retour à l’appartement. Nate s’occupa de la grosse boite du sapin et moi, encore des sacs. Disons qu’on faisait ce qu’on pouvait avec notre niveau de force respectif. On venait de tout amener dans le salon lorsque le beau policier commençait déjà à sortir les trucs du sac. Je l’arrêtai aussitôt.

« Attends toi là… t’as strictement rien compris à l’affaire! Il faut mettre d’abord de la musique de Noël. » dis-je en allumant sa télévision et chercher le fameux poste qui offrait le p’tit foyer avec de la musique du temps des fêtes, bingo. Je me penchai ensuite vers nos sacs puis allai poser son fameux chapeau de lutin sur sa tête et mettre ma tuque de Noël. « Voilà! Comme ça t’as le look approprié. Maintenant, il manque que les chocolats chauds! Pense à l’endroit où tu voudrais l’installer en attendant! »

Puis, je me sauvai à la cuisine pour préparer le fameux chocolat chaud. Bon, je constatai bien vite qu’il n’y avait que du café. Poche. Je trouvai toutefois du lait, de la poudre de cacao et décidai de confectionner moi-même le breuvage. J’ajoutai un peu de cannelle en brassant le tout sur le rond bien chaud. Une fois les tasses bien remplies, j’ajoutai de la crème fouettée. De retour au salon, Nate était en train d’ouvrir la boite du sapin. Il avait l’air bien motivé au final et c’était mignon. Il se redressa lorsqu’il me fit approcher d’un pas lent jusqu’à lui. J’aurais été du genre à renverser l‘ensemble de mes efforts sur son beau plancher en bois franc. Je lui tendis sa tasse et fut la première à prendre une gorgée, me beurrant le nez de crème fouettée au passage sans trop m’en rendre compte. Mon visage changea pour laisser place à la surprise, c’est avec les yeux bien ronds et la langue qui passait sur mes lèvres avec délice que je déclarai :

« Miam! Tu n’en croiras pas tes papilles! »






 

C'était un peu de la folie que de décorer mon loft. Je ne l'avais jamais fait et si je le faisais maintenant c'était bien pour changer les idées d'Alexie qui venait de vivre quelque chose d'horrible. J'avais laissé choisir toutes les décorations parce que ça lui faisait plaisir parce que moi je n'y connaissais pas grand chose pour commencer. Tout était trop lumineux. Je voulu savoir ses plans pour Noël parce qu'on en avait pas parlé du tout et ça m'intéressait de savoir ce qu'elle avait prévu. Ça ne me semblait pas si réjouissant avec sa mère à l'hôpital et c'était bien dommage pour elle.

- Pour ma part... Amber et moi on fête ça ensemble dans un bar. Ouais, je sais on devrait faire chez nous, mais on aime avoir un peu plus d'ambiance et on va rendre visite à notre mamie aussi.

Je choisi ensuite une étoile à mettre en haut du sapin et nous passâmes à la caisse... 275$ en peu de temps, ça je dois dire que c'est de la décoration. Ça ne me dérangeait pas de payer même si je pensais encore que c'était inutile de dépenser pour cette fête commerciale. Je n'étais pas très convaincu que ça mettrait de la joie dans mon coeur, mais je laissai faire Alexie, elle semblait bien contente de pouvoir faire un sapin chez moi. On quitta le magasin avec nos achats et une fois chez moi, Alexie voulait tout diriger. Elle me faisait bien rire en mettant de la musique de Noël et en préparant des chocolats chauds, tandis que moi j'avais un sapin à mettre sur pied. Et comme si c'était pas assez, le bonnet de lutin revint se poser sur ma tête.

- Alors là, tu n'ambitionnes pas un peu?

Elle avait beau avoir vécu un drame, ça commençait à devenir ridicule. J'avais réussi à mettre le sapin et fait de la place pour celui-ci. Il était bien gros, mais je dirais qu'il était assez joli avec toutes les lumières blanches qui scintillaient déjà. Il ne manquait plus qu'à mettre les décorations et je me demandais s'il fallait procéder d'une façon. Je pris ma tasse de chocolat chaud pour y goûter je dirais que c'était bien bon.

- Pas mal du tout!

Je sortis les petits boîtes de boules et de guirlandes des sacs pour les mettre sur mon canapé et je regardai la jolie rousse un moment le temps de voir ce qu'elle allait faire. Ça faisait vraiment drôle de la voir ici encore dans mon salon... Elle m'avait bien manqué et pourtant, elle n'était que de passage. Je l'encourageai donc à trouver les idées pour le sapin et je dois bien l'avouer, le résultat était pas mal du tout.

- Hé bien beau travail, il ne manquerai plus que des cadeaux, mais ça, ça ne risque pas d'arriver! Il est très joli ton sapin Alexie, merci!

L'envie de la serrer contre moi pour l'embrasser me vint en tête, mais je ne voulais pas profiter de la situation et je ne voulais pas une fois de plus bouleverser sa vie. Je crois que j'en avais déjà assez fait comme ça. Tout ça c'était difficile, mais je m'en tenais à ce que je m'étais dit, je préférais rester célibataire que de briser des coeurs ou blesser... Quoique c'était peut-être trop tard. Je terminai mon chocolat chaud qui était à présent tiède et je m'installai sur le canapé, j'avais eu une grosse journée et ma jambe me faisait mal. Sans faire vraiment exprès, je laisser échapper un petit son de douleur avant de me poser et étendre ma jambe.

- Je pense que j'ai besoin de la reposer un peu là.

C'était pas très glorieux pour un policier je dirais. Je poussai les sacs autour pour me faire de la place.... OUais, j'avais déjà sommeil après avoir fait un sapin!

 

J’avais mon petit rituel pour la confection d’un sapin de Noël. Il fallait de la musique, du chocolat-chaud et des chapeaux de Noël. Bon, Nathaniel trouvait que j’en faisais peut-être un peu trop ce à quoi je lui répondis tac-au-tac.

« Mais pas du tout, c’est nécessaire! »

Bon peut-être pas… mais quand même. Au moins, il aimait mon chocolat chaud donc c’était déjà une demi-victoire. Nous commençâmes à faire le sapin. Je dirigeais le projet de A à Z. J’étais la tête derrière le tout et Nate m’écoutait sans rien dire. Disons que ça aurait été plaisant qu’il agisse ainsi sur d’autre sphère de notre vie mais ça, n’en parlons pas. C’était du passé et je ne voulais pas commencé à penser à ce qu’on aurait dû faire… et ne pas faire parce que bon, on avait foirés les deux sur bien des trucs. Une fois notre (son) sapin bien décoré et illuminé, je me reculai pour regarder le résultat. Il était vraiment beau et Nathaniel était bien d’accord. Il ne manquait plus que des cadeaux.

« Ça c’est clair… ça m’étonnerais que tu sois sur la liste des enfants sages de toute manière. »

Je me tournai vers lui pour lui faire un clin d’œil. En même temps, j’étais sérieuse dans un sens mais je ne voulais pas qu’il le prenne mal. Je regardai mon « ami » s’asseoir sur le canapé un peu péniblement. Il me fit part qu’il devait reposer sa jambe et je pouvais comprendre. J’avais vraiment mal au dos et j’avais bien hâte de pouvoir faire de même pour me reposer un peu. C’était difficile de rester debout trop longtemps.

« Ça va comment la physio d’ailleurs? Tu y va toujours? »

Je commençai à rapatrier les boites pour les mettre tous au même endroit dans un petit coin de son appartement. Comme ça, quand il allait défaire les décorations, ça allait être beaucoup plus pratique. Peut-être aussi qu’il allait juste vouloir tout jeter, va savoir. C’était déjà surprenant qu’il ait tout acheté ça alors qu’à la base, il ne voulait pas en faire. D’un autre côté, le connaissant, si ça lui avait réellement posé un problème, il ne se serait pas gêné pour me le dire. Je regardai le sapin, les mains sur les hanches. J’étais bien fière du résultat. Puis, je tournai la tête vers Nathaniel installé sur le canapé.

« Je trouve définitivement qu’on a fait du bon boulot. C’est surement grâce à nos chapeaux ridicules et nos chocolats-chaud. » dis-je en souriant.

Je m’installai à ses côtés sur le canapé. Je pris place tout contre lui et c’est légèrement tournée dans sa direction que j’enroulai mon bras autour de lui en venant déposer un baiser sur son épaule. Il sentait tellement bon! C’est en faisant le geste que je me reculai aussitôt en réalisant que… j’avais plus full le droit de faire tout ça moi, c’était l’habitude qui avait embarqué probablement sans que je n’y pense réellement. L’espace d’un moment, c’était comme si le dernier mois n’avait pas existé.

« Oh wow… » Je me décollai un peu en secouant la tête, lâchant un petit rire nerveux. « Excuse-moi Nate, je ne sais pas où j’avais la tête l’espace d’un instant… »