Prendre du recul. Ça avait été la raison principale qui m'avait poussé à fuir Miami pendant un temps. Il fallait que je réfléchisse, que je m'aère l'esprit. J'étais parti comme ça, du jour au lendemain sans mettre personne au courant. Je n'avais jamais été habitué à vivre longtemps au même endroit à force de voyager aussi souvent alors ça ne devrait choquer personne, c'est ce que je m'étais dit. Mais il n'était pas difficile de se dire qu'il s'agissait juste d'une excuse pour éviter de faire face aux autres. J'avais besoin de temps, d'espace, de ne pas réfléchir à ce que je venais d'accepter de faire surtout. Alors j'avais été rejoindre des vieux potes de New-York pour partir à l'aventure. On ne m'a rien demandé et c'était tant mieux ! Je ne voulais pas parler. Il fallait toujours parler, expliquer, se justifier, mais pas avec eux, ils s'en foutaient. C'était pour ça que je les avais rejoint.
Sauf qu'il avait fallu revenir à la réalité, je ne pourrais pas toujours fuir mes responsabilités. J'avais déjà « oublié » de répondre à un message d'Aloysia, je ne pourrais pas non plus la snober très longtemps. Surtout que j'avais prit la décision de moi-même, elle ne m'avait pas forcé, alors je devais assumer. De retour à Miami, j'avais réintégré mon appartement. Charlie n'étant toujours pas sorti de l’hôpital, il était resté comme je l'avais laissé : en bordel. Comme pour beaucoup de choses, je décidais de repousser le moment où je rangerai et ferai le ménage. J'avais envie de changer ça mais je n'en avais tout simplement pas le courage. Je m'étais juste laissé tomber dans le canapé en soupirant avant de me passer une main sur le visage. Fatigué, ça je l'étais. Mais ce n'était pas le moment pour me reposer, Aloysia m'avait envoyé sa nouvelle adresse et il était temps que je parte pour écouter ce qu'elle avait à me dire et qui pressait autant.
J'avais pris un taxi pour arriver jusque chez elle et je sonnais pour qu'elle m'ouvre. Pour une fois, j'étais à l'heure. J'avais un peu trop rapidement lu les chiffres sur la porte, ou alors j'étais un peu trop inquiet pour ce qui allait se passer ensuite, en tout cas, j'avais frappé à la mauvaise porte, me retrouvant face à une dame d'un certain âge qui n'était pas du tout Aloysia. Je m'étais excusé avant de frapper à la porte du bon appartement cette fois. Enfin c'était ce que je vérifiais quand la porte s'ouvrit.
- J'ai fait la rencontre de ta voisine, une charmante vieille dame..., dis-je à Aloysia avant de me stopper et de la regarder dans les yeux. Hey...
Rien d'autre ne sortit. J'étais clairement pas prêt.
AVENGEDINCHAINS
Gabriel S. Baker
Desigual
- messages : 7107 - feat. & crédit : Douglas Booth - anniversaire : 29/02/1992 - activité : Educateur spécialisé dans un foyer pour mineurs - double compte : Spenc'
Maintenant que j’étais installée dans mon nouvel appartement, je devais m’attaquer à la déco et notamment à la peinture. Il était neuf mais la couleur blanche dans toutes les pièces ne me plaisait pas. J’avais donc prévu de repeindre ma chambre et le salon/cuisine pour commencer. Le reste attendrait. Les vacances me permettait clairement de m’occuper de tout ça. Je boitais encore légèrement, et même si je portais encore une attelle, je ne ressentais presque aucune douleur. Physiquement, oui j’étais fatiguée mais pas pour ces raisons là…
Oui l’insémination avait marché et j’allais avoir un enfant d’ici quelques mois. C’était une grande surprise et j’en étais vraiment heureuse. Je voulais en parler à Blake mais il était aux abonnés absents… Je ne voulais pas qu’il se sente obligé de quoi que ce soit mais il me semblait normal de le mettre au courant. Il devait l’apprendre par moi et non pas par quelqu’un d’autre. Le problème c’est qu’il avait pris la fuite, une fois de plus ! Pour le coup je ne savais pas comment le prendre. Finalement il avait répondu… Il fallait qu’on se voit et je ne savais pas comment j’allais réagir. J’allais forcément lui reprocher d’être parti sans un mot !
Pour ne pas y penser, je me remis à ma peinture ! Tous mes meubles étaient regroupés au centre de la pièce couverts sous une bâche pour ne pas finir sous une couche de peinture. Je n’étais pas la plus douée pour les travaux de maison mais la peinture, je me débrouillais. Je venais de finir un pan de mur et j’en avais déjà sur mes vêtements quand on frappa à ma porte. Je partis ouvrir et il s’agissait bien entendu de Blake. Il prit la parole comme si de rien n’était. Okay…. Ça m’énervait déjà. « J’ai presque cru que t’étais mort ! » dis-je d’un ton sarcastique avant de le laisser passer pour enfin retourner dans mon salon et reprendre mon rouleau pour peindre. « Je vais pas y aller par 4 chemins Blake. Tu te doutes que si je t’ai fait venir c’est pas pour rien. Je préfères que tu l’apprennes par moi que par la presse ou un inconnu. Ca a marché, je suis enceinte. » dis-je tout en continuant mon activité. C’était plutôt direct mais c’était nécessaire.
A peine rentré à Miami et je devais déjà me déplacer pour voir Aloysia qui devait me parler de quelque chose d'important, très certainement en rapport avec son bébé. « Son », pas « notre », pas « mon ». Même dans ma tête je mettais de la distance avec tout ça. J'étais encore totalement incapable de me dire que ce possible futur enfant pouvait être de moi. Si ça avait fonctionnait. Dans un sens, je l'espérais. Pour Aloysia, parce que c'était ce qu'elle voulait absolument. Mais même si j'avais accepté, j'avais encore pas mal de difficultés à l'assumer.
Je m'étais donc rendu chez Aloysia, et, autant dire qu'elle n'y était pas allé par quatre chemins. Je passais le reproche sur mon absence, autant ne pas répondre à ça, je savais moi-même que j'avais encore une fois préféré fuir que d'affronter la situation.
— Bonjour à toi aussi.
Toujours aussi directe, elle m'annonça de but en blanc qu'elle était enceinte. Ça avait fonctionné. Et ça me faisait un sacré choc. Ce gosse allait vraiment exister... C'était réel, plus une simple possibilité. Je me passais une main dans les cheveux avant de jeter un coup d’œil à son tout nouvel appartement, nettement plus petit que le précédent. C'était suffisant, pour elle et le futur bébé. Le futur bébé...
— Je suppose que tu dois en être très heureuse, dis-je platement. Tu penses pouvoir continuer tes études à côté ? D'ailleurs comment ça avance ?
Je préférais poser des questions sur ses études que sur sa grossesse. Ne supportant pas de rester là les bras ballants au milieu du salon, je pris un rouleau pour l'aider à avancer dans la peinture.
— Comment va ta jambe ? demandais-je en remarquant son attelle.
J'étais censé savoir tout ce qui avait pu se passer, comment elle se sentait etc... si j'avais été présent. Mais comme ce n'était pas le cas, je tentais vainement de me rattraper.
AVENGEDINCHAINS
Gabriel S. Baker
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Après quasi deux mois sans aucune nouvelle, Blake était de retour et je me devais de lui parler. J’aurais pu lui envoyer un sms pour lui annoncer ma grossesse mais je ne trouvais pas ça correct. Il restait tout de même un peu concerné même si c’était de très loin. Lorsque je lui ouvris enfin la porte, je ne fus pas très correcte mais mon comportement me semblait légitime au vu du sien. On ne disparaissait pas comme ça sans donner signe de vie. Je me poussai à ne faire aucune autre remarque à ce sujet. Il me connaissait bien pour savoir le fond de ma pensée et puis ça ne me regardait pas. Je pris une grande respiration pour me calmer. Je devais me montrer aimable malgré tout.
Une fois dans mon salon, je repris mon activité peinture avant de lui annoncer de but en blanc la nouvelle. Il resta impassible et balaya le sujet rapidement. Okay, si j’avais su je lui aurai dit par sms. Il me parla de mes études comme si c’était un sujet plus intéressant. « Bien sûr que je vais pouvoir continuer. Je dis pas que ça va être facile mais je vais m’accrocher. » Avais-je le choix de toute façon ? non, pas vraiment, je ne pourrais pas rester sans travail indéfiniment ! Peut-être que le patinage me sourirai à nouveau mais en attendant, je préférai prendre mes précautions et puis ces études m’occupaient l’esprit. « J’ai pas à me plaindre pour l’instant. Je me débrouille. » dis-je simplement sans m’étendre.
Le jeune homme pris un rouleau pour m’aider. « Tu devrais pas, tu vas te salir. » je me demandais bien pourquoi il était encore là. J’aurais pensé qu’il serait déjà parti. Il s’intéressa tout à coup à ma jambe, probablement par pur politesse. Je soupirai un instant avant de me tourner vers lui. « Pourquoi ça t’intéresse tout à coup ? pourquoi maintenant ? Tu disparais et tu reviens quasi deux mois après comme si tout était normal mais ça marche pas comme ça Blake… Que tu veuilles plus me voir, ça je peux le comprendre, mais t’aurais pu au moins me prévenir, ne serait-ce que par sms si t’avais pas le courage de me le dire en face. » dis-je d’un ton incroyablement calme.
Ce que l'on pouvait dire à présent, c'était que la situation était assez tendu. J'avais pas mal merdé en partant sans rien dire à personne, et en plus de ça ce n'était pas la première fois que ça m'arrivait. Ajouté à cela que j'avais prit une décision importante juste avant de me barrer comme un voleur. Je savais très bien que ça allait être mal prit pour les personnes de mon entourage. Mais j'avais trop peur de leur faire face, d'exprimer ce que je pouvais ressentir. J'avais aussi peur qu'on me dise que j'avais tort, que je devais réfléchir. Et je ne voulais pas réfléchir à cette période-là.
Aloysia venait d'emménager dans ce tout nouvel appartement et elle était encore dans les travaux, je la dérangeais donc alors qu'elle était en train de peindre son salon. Je décidais donc de l'aider pour la peinture après lui avoir demandé comment se passait ses études. « Bien sûr que je vais pouvoir continuer. Je dis pas que ça va être facile mais je vais m’accrocher. J’ai pas à me plaindre pour l’instant. Je me débrouille. ». La conversation était difficile, mon départ n'avait rien arrangé entre nous deux.
— Je peux aider, financièrement, lui dis-je en trempant le rouleau dans la peinture sans la regarder, je n'en avais pas grand chose à faire de me salir.
J'avais remarqué sa jambe, me souvenant de la peur qui m'avait prit le soir où le cyclone avait frappé. J'aurais dû être présent après ça, après avoir accepté d'être le géniteur aussi. Alors j'essayais de me rattraper au mieux mais il semblait que c'était trop tard et qu'elle m'en voulait, qu'elle ne comprenait pas. Comment expliquer quelque chose que l'on a encore du mal à comprendre soi-même ?
- Je suis parti pour prendre du recul, pour réfléchir à tout ça. Je sais très bien que j'aurais dû te prévenir, j'aurais dû prévenir tout le monde au lieu de m'enfuir comme ça...mais... j'ai pas réussi...Je suis revenu pour être auprès de toi, parce que j'ai pris la décision de t'aider et qu'il faut que j'assume maintenant. J'ai fait ça pour toi. Pour t'aider. Alors je compte aller jusqu'au bout, même si à certains moments je n'en serais plus aussi sûr.
AVENGEDINCHAINS
Gabriel S. Baker
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Je pouvais paraître froide et distante et au fond oui je l’étais mais je n’allais quand même pas l’accueillir les bras ouverts ! C’était la deuxième fois qu’il me faisait le coup de disparaitre dans la nature sans donner une seule nouvelle et je n trouvais pas ça correct. Ni pour moi, ni pour ses amis ! Il me posa des questions et j’y répondis sans entrer dans les détails. Il affirma pouvoir m’aider financièrement. Je lui jetai alors un regard noir. « C’est une blague c’est ça ?! Je veux pas de ton argent Blake, j’en ai jamais voulu ! Merde, tu me connais un minimum pour savoir que je cours pas après ça ! Oui je roule pas sur l’or, mais si j’ai vendu mon loft c’est bien pour être tranquille pendant un moment ! » Je n’étais pas du genre à demander de l’aide et encore moins de l’argent. Je serais plutôt du genre à trouver un travail minable et mal payé plutôt que de demander de l’aide. Bien sûr peut-être qu’il voulait juste m’aider et ne pensait pas à mal en proposant son aide mais,… je n’arrivais pas à le prendre bien.
Il commença alors à m’aider à peindre mon mur tout en me demandant de mes nouvelles, notamment à propos de ma jambe. Il faisait exactement comme si rien ne s’était passé, comme s’il n’était pas parti et pour moi, cela en était trop ! Apparemment il voulait réfléchir à tout ça et il était parti sans donner de nouvelles à personne. S’il était de retour, c’était pour m’aider. Je fus surprise d’entendre qu’il voulait assumer. Ou peut-être avais-je mal compris ? « Tu te rends pas compte du mal que tu peux faire aux gens Blake…. » dis-je sans lui adresser un regard pour ne pas craquer devant lui. J’étais très sensible habituellement et encore plus maintenant que les hormones commençaient à me travailler ! « Je me suis inquiétée et crois moi j’étais pas la seule… tu répondais ni à mes appels ni à mes textos ! Tu te rends compte que ta mère m’a appelé je ne sais pas combien de fois pour savoir où tu étais ?! Elle était folle d’inquiétude ! Je me suis rendue à ton appartement une dizaine de fois en trois jours ! J’ai même cru qui t’étais arrivé quelque chose de grave ! J’ai appelé les hôpitaux de la ville pour savoir si personne ne correspondait à ta description! …Puis j’ai réalisé que non … sinon ta mère aurait été mise au courant par les hôpitaux ou autres… T’étais parti…encore une fois… » dis-je plus calmement. Cela faisait du bien de dire tout ça même si c’était lui avouer encore une fois que je tenais un peu trop à lui.
« Enfin bref… t’es de retour, tu vas ass… » je me stoppai dans ma phrase, sentant mon estomac me jouer des tours. J’avais la nausée depuis plus d’une heure alors à un moment il fallait bien que cela sorte. « Désolé… » lâchais-je avant de me précipiter dans les toilettes. Mes nouveaux WC subissait un peu trop souvent les conséquences de cette grossesse. Je fis un détour par la salle de bain pour mes rincer les mains et surtout la bouche avant de retourner au salon où Blake était. « Je me rappelais pas que c’était aussi violent…enfin … je pensais pas quoi…bref, tu t’en fous. » dis-je avant de me remettre à ma tâche, priant pour qu’il n’ait pas fait attention à mes paroles.
« C’est une blague c’est ça ?! Je veux pas de ton argent Blake, j’en ai jamais voulu ! Merde, tu me connais un minimum pour savoir que je cours pas après ça ! Oui je roule pas sur l’or, mais si j’ai vendu mon loft c’est bien pour être tranquille pendant un moment ! »
J'avais à peine parlé d'une aide financière qu'Aloysia avait réagit au quart de tour, refusant totalement que je l'aide à payer pour le futur bébé. Je m'y attendais un peu mais je devais être clair à ce propos parce que, de toute façon, je lui donnerais cet argent.
— Je sais très bien que tu es capable de te débrouiller toute seule et de gérer tout ça sauf que c'est aussi mon enfant alors je compte bien participer.
C'est clair que j'avais pas du avoir l'air très impliqué ces derniers temps mais c'était le moment de se rattraper. Je me mettais alors à l'aider pour la peinture, me postant près de la fenêtre que je refermais, ne supportant plus le bruit du marteau piqueur à l'extérieur. Un bus passa, me détournant de la peinture en clignant des yeux. Avais-je bien vu ? Le mot « anus » était marqué en gros sur une des affiches de pub collés au bus, malheureusement je ne pouvais pas en voir plus à cause d'une des voitures placées à côté qui attendait que le feu se mette au vert. Je reprenais alors mon activité peinture, il fallait plutôt que je me concentre sur mes explications que sur une pub. Néanmoins, je regardais une nouvelle fois à l'extérieur quand la voiture bougea, dévoilant une fois pour toute l'affiche complète. J'étais totalement à coté de la plaque, la pub étant en fait celle pour un magazine avec pour thème « l'espace » et abordant cette semaine le sujet d’Uranus et de météorites. Au moins cette fois c'était clair et je pouvais me reconcentrer sur ce que j'avais à dire. J'expliquais alors à Aloysia les raisons de mon départ mais aussi mon intention de l'aider.
« Tu te rends pas compte du mal que tu peux faire aux gens Blake…. Je me suis inquiétée et crois moi j’étais pas la seule… tu répondais ni à mes appels ni à mes textos ! Tu te rends compte que ta mère m’a appelé je ne sais pas combien de fois pour savoir où tu étais ?! Elle était folle d’inquiétude ! Je me suis rendue à ton appartement une dizaine de fois en trois jours ! J’ai même cru qui t’étais arrivé quelque chose de grave ! J’ai appelé les hôpitaux de la ville pour savoir si personne ne correspondait à ta description! …Puis j’ai réalisé que non … sinon ta mère aurait été mise au courant par les hôpitaux ou autres… T’étais parti…encore une fois… »
J'ouvrais la bouche, cherchant mes mots, avant de m'approcher d'elle, prêt à la prendre dans mes bras parce que rien d'autre ne venait. Mais Aloysia s'excusa et se précipita vers les toilettes. Ouch. Encore une des preuves de la naissance d'un futur bébé. Mais il fallait que je m'y habitue.
Une masse que je n'avais pas vu jusqu'alors remua dans un coin de la pièce. Winnie était allongé, restant sagement à sa place. Je m'approchais alors de lui et eu un vieux réflexe de quand j'avais encore mon chien.
— Wouaf wouaf, aboyais-je en me baissant pour caresser son poil.
Aloysia revint alors à ce moment. « Je me rappelais pas que c’était aussi violent…enfin … je pensais pas quoi…bref, tu t’en fous. »
— Non justement, je m'en fous pas ! Je sais que j'ai merdé en partant comme ça, je suis désolée de t'avoir fait du mal, d'avoir fait du mal à mes proches. Si je suis là c'est parce que moi-même j'en ai marre de fuir, j'en ai conscience. Et je veux changer. Alors ma première résolution est de t'aider avec notre bébé. Même si ce sera toujours plus le tien que le mien. Laisse-moi t'aider, laisse-moi une dernière chance s'il te plaît...
AVENGEDINCHAINS
Gabriel S. Baker
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Je me sentais un peu offensée par ses paroles. Certes je ne roulais pas sur l’or mais…je me débrouillais bien depuis que j’avais vendu mon loft. Je ne voulais pas qu’il se sente redevable de quoi que ce soit, tout simplement parce que je portais son enfant. Je pouvais très bien entendre qu’il ne veuille pas assumer. Après tout ce n’était pas un enfant de l’amour mais plutôt un enfant créé avant que je sois totalement périmée. Il était là parce que j’étais égoïste voilà tout. Je m’attendais à tout un tas de réponses de la part de Blake mais probablement pas celle-là. « Mon enfant » qu’il avait dit… Je le regardai dans les yeux, cherchant à savoir s’il plaisantait – ce qui aurait été déplacé-, mais non il semblait tout à fait sérieux. Okay, ça me touchait. Pas forcément pour moi, mais pour cet enfant, qui aurait dorénavant un père. Il pourrait mettre un visage dessus et ça, c’était énorme à mes yeux ! Je mis quelques secondes avant de formuler une réponse cohérente. « C’est cool… » pas si cohérente que ça finalement…
Par la suite, et parce que je ne pouvais pas passer éternellement à côté de son absence, je lui fis part de mon ressenti, qui était un peu trop émotionnel à mon goût ! Il m’avait laissé parler jusqu’au bout et alors qu’il s’avançait vers moi, je le coupai pour me précipiter vers les toilettes. C’était le genre de choses que je ne maitrisait pas du tout. A mon retour, j’eus des paroles qui n’auraient jamais dû sortir de ma bouche. « Je ne me rappelais pas… » Je priais intérieurement pour que Blake ne se rende compte de rien, et par chance se fut le cas. Je laissais échapper un soupir de soulagement alors qu’il partait sur un autre sujet.
Il s’en voulait de son départ et prenait conscience de ses torts. Blake avait un bon fond. Le problème, c’est qu’il prenait conscience de ses actes bien trop tard. Il avait l’air d’avoir pris de bonnes résolutions et je me surprenais à croire encore en lui. « Notre bébé ». Okay là, il avait clairement l’air de s’être fait à cette idée. C’était bizarre d’entendre ces mots-là sortir de sa bouche. J’avais du mal à m’y faire d’ailleurs. Il voulait que je lui laisse une dernière chance, mais ne lui en avais-je pas laissé déjà une de trop ? Mon frère me dirait que oui mais moi je n’étais pas aussi tranchée sur la réponse. Après tout, si je ne lui avais pas demandé de me faire cet enfant, il n’aurait pas pris peur et ne serait pas parti. Donc au final j’étais en partie responsable, non ? Ou alors c’est que j’étais vraiment naïve…Quoi qu’il en soit, je mis plusieurs secondes avant de reprendre la parole. « Okay… » dis-je simplement avant de m’avancer un pas vers lui. « Je vais faire comme si ta dernière escapade de deux mois n’avait pas eu lieu. Je vais oublier tout ça et faire comme si tu n’avais pas pris la fuite une nouvelle fois … mais c’est la dernière fois ok ? Parce que moi j’ai 24 ans et je saurai m’en remettre, mais pas cet enfant. » Il voulait assumer alors il devait comprendre que je ne tolèrerai pas qu’il prenne la fuite quand cet enfant serait né. « Tu veux assumer ? très bien, j’en suis vraiment heureuse mais ne compte pas faire ça seulement quand ça te chante ! Comme tu l’as si bien dit, c’est « notre enfant », 50% de toi et 50 % de moi alors ne crois pas venir le voir juste quand toi ça te va. Moi, je veux un vrai père pour mon enfant ! Quelqu’un qui sera la pour lui changer les couches, lui donner le biberon et tout ce qui va avec ! Je sais pas comment on va pouvoir s’arranger, mais t’attends pas à ce que ce soit moi qui m’en charge toutes les nuits. » Okay nous ne vivions pas ensemble, mais il devait quand même avoir de la place chez lui pour caler un berceau et quelques trucs essentiels, non ? « Après tout ce que je viens de dire, si tu es toujours d’accord pour assumer ton rôle de père, alors ça me va ! » dis-je dans un demi sourire, pour me rattraper du ton autoritaire que j’avais pu avoir.
Après quelques secondes, je pris une grand respiration avant de dire " Y’aura bientôt la nouvelle échographie, je sais plus quand est-ce que j’ai rendez-vous. On saura probablement le sexe. Tu veux venir ?... Te sens pas obligé. Si t’es pas près, je peux le comprendre et ça me dérange pas d’y aller seule. » dis-je pour ne pas qu’il se sente obligé. Ca l’aiderait probablement mais je pouvais comprendre qu’il ne préfère pas venir. Si je lui avais proposé c’est avant tout parce qu’il me semblait à présent normal qui soit au courant de tout !
« C’est cool… » Je ne m'attendais pas à cette réponse alors que je lui disais que je souhaitais participer financièrement pour ce futur enfant. Au pire, j'avais été prêt à ce qu'elle refuse encore une fois, en me balançant encore qu'elle pouvait très bien se débrouiller sans mon aide. Ou bien qu'elle me remercie, un truc dans le genre. Mais pas à un « c'est cool »... Je fronçais donc les sourcils en m'arrêtant dans ma tâche. Mais je ne m'inquiétais pas plus longtemps pour ça car Aloysia me fit ensuite un discours sur mon départ et ma longue disparition. Ça avait pas été très cool de ma part de partir sans rien dire à personne, ça n'avait pas été très cool de partir tout simplement. Et elle me le reprochait. Sauf qu'elle fut interrompu par des nausées et qu'elle se précipita vers les toilettes.
Je pouvais toujours entendre les bruits du marteau piqueur provenant de l'extérieur et cela me faisait repenser à cette pub sur le bus à propos d'Uranus et des météorites. La preuve flagrante que je manquais pas mal de sommeil ces derniers temps puisque j'avais quand même lu « anus ». Mes nuits étaient pas mal courtes, et quand je réussissais à bien m'endormir, il fallait que je sois dérangé, comme la fois où ma voisine, dont le fils était autiste, avait frappé à ma porte vers 3 heures du matin. N'empêche que mes nuits à ne pas dormir m'avait permit de réfléchir. J'avais laissé de côté certaines choses et m'étais concentré majoritairement sur la décision que j'avais prise d'être le géniteur et ce bébé qui arriverait certainement trop rapidement à mon goût. Une feuille encore vierge en main, j'avais fait une liste de toutes les nouvelles responsabilités que je me devais d'assumer à présent. Ce n'était pas mon genre de faire ça mais là ça m'avait paru nécessaire de tout mettre à l'écrit, ça semblait plus réel, et je voyais tout ce que j'avais pu repousser. J'avais aussi quand même marqué au dos les autres choses que j'avais repoussé, comme parler à Charlie ou réfléchir à ma relation avec Aloysia. Après avoir noté tout ça, j'avais eu l'impression de m'être libéré d'un poids et la seule chose dont j'avais eu envie ça avait été de m'allonger dans le canapé et de me regarder un film. Les choix avaient été plutôt limité, entre un film avec Brad Pitt et un autre avec George Clooney.
Elle revint dans le salon alors que j'étais toujours accroupi près de son chien et je me relevais pour lui faire face. Aloysia avait vraiment l'impression que je m'en foutais de ce bébé, de ses nausées etc... mais je voulais lui montrer que ce n'était plus le cas.
« Okay…Je vais faire comme si ta dernière escapade de deux mois n’avait pas eu lieu. Je vais oublier tout ça et faire comme si tu n’avais pas pris la fuite une nouvelle fois … mais c’est la dernière fois ok ? Parce que moi j’ai 24 ans et je saurai m’en remettre, mais pas cet enfant. »
— Merci, dis-je sincèrement.
Après toutes les fois où j'avais préféré fuir que d'affronter toutes les difficultés, où je l'avais laissé tomber, je trouvais ça incroyable qu'elle accepte encore de me pardonner et de me laisser une nouvelle chance.
« Tu veux assumer ? très bien, j’en suis vraiment heureuse mais ne compte pas faire ça seulement quand ça te chante ! Comme tu l’as si bien dit, c’est « notre enfant », 50% de toi et 50 % de moi alors ne crois pas venir le voir juste quand toi ça te va. Moi, je veux un vrai père pour mon enfant ! Quelqu’un qui sera la pour lui changer les couches, lui donner le biberon et tout ce qui va avec ! Je sais pas comment on va pouvoir s’arranger, mais t’attends pas à ce que ce soit moi qui m’en charge toutes les nuits. Après tout ce que je viens de dire, si tu es toujours d’accord pour assumer ton rôle de père, alors ça me va ! »
Ok, ça se serait pas simple pour moi, d'autant que je n'avais aucune idée de comment m'occuper d'un enfant et qu'il y ait de grandes chances que je ne supporte pas ça. Mais fallait pas que je me dégonfle.
— Pas de problème. Par contre tu dois te douter que je ne sais absolument pas m'occuper d'un gosse hein...
Assumer jusqu'au bout. Ouais, je pourrai le faire... Il me fallait quand même encore du temps pour tout bien assimiler et j'étais pas du tout prêt à ce que le bébé voit le jour. Le temps jouerait beaucoup. Je sentais qu'Aloysia ne voulait pas trop me brusquer mais que c'était quand même nécessaire de le faire un peu.
« Y’aura bientôt la nouvelle échographie, je sais plus quand est-ce que j’ai rendez-vous. On saura probablement le sexe. Tu veux venir ?... Te sens pas obligé. Si t’es pas près, je peux le comprendre et ça me dérange pas d’y aller seule. »
— Non... C'est important. J'y serai. N'hésite pas non plus à me demander si tu as besoin d'aide à cause de la grossesse. Je vais m'impliquer au mieux. Et je peux aussi aider dans les rénovations et aménagements de l'appartement. Je suis p'têtre le géniteur de cet enfant mais on était ami avant donc c'est normal que je veuille t'aider, ajoutais-je pour qu'elle ne me rembarre pas comme tout à l'heure en disant presque que je voulais l'aider parce que j'avais pitié.
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Mama take this badge from me. I can't use it anymore. It's getting dark too dark to see. Feels like I'm knockin' on heaven's door.
Donner une deuxième chance à Blake, je l’avais déjà fait il y’a 9 mois et je m’étais promis de ne pas recommencer et pourtant c’est exactement ce que j’étais en train de faire. Soit j’étais trop gentille, soit j’étais vraiment trop conne et j’allais forcément le regretter ! D’ailleurs c’est ce qui allait arriver s’il me planter une nouvelle fois ! Il me remercia pour ma tolérance et j’espérais qu’il avait bien retenu tout ce que j’avais pu dire.
Il voulait assumer mais avant de prendre une telle décision, il devait prendre conscience de ce que représentait « assumer » pour moi. Je voulais d’un père pour mon enfant, pas d’un mec présent quand ça lui plait. Je savais que ça ne serait pas facile pour Blake pour tout un tas de raison. Premièrement ça n’avait jamais était dans ses plans de devenir père, mais comme je dis souvent : Les plans changent pour ne devenir que meilleurs. Deuxièmement, ce bébé était arrivé comme un cheveu sur la soupe ! Et pour terminer, le père de Blake l’avait lâché quand il était jeune alors peut-être que Blake avait peur de ne pas être à la hauteur. Je pouvais comprendre tout cela, mais ne fallait-il pas toujours aller au-delà de ses peurs ? Quoi qu’il en soit Blake préféra m’informer qu’il était novice dans ce domaine. Je ne m’en serais pas douter… « Tu apprendras. Tu sais, c’est pas parce que j’ai un neveu et que je m’en occupe souvent que je suis experte en la matière. Okay, biberon et couche, je gère, mais y’a forcément des trucs pour lesquels je suis pas préparée. Te stresse pas pour ça, tu apprendras vite. » dis-je simplement. Ca ne serait ni facile pour lui, ni pour moi au début mais je savais qu’on ne serait pas seuls : ma mère, mon frère, les amis… Cela me faisait penser à quelque chose…. Sa mère était-elle au courant ? « Hum…et pour ta mère, tu comptes faire quoi ? » demandais-je.
Je lui parlai ensuite de la prochaine échographie. Je ne voulais pas le forcer à venir mais… ce n’était pas une visite anodine et puis peut-être que cela lui permettrait d’accepter totalement ce rôle et de prendre conscience de la réalité. Il accepta de venir. Ca lui semblait important et pour une fois nous étions d’accord. Il précisa que si un jour, j’avais besoin de quoi que ce soit, même pour l’aménagement de l’appartement, je pourrais faire appel à lui. Nous étions « amis avant »… Deux mots que j’avais du mal à digérer car, dans sa bouche ça sonnait comme si, aujourd’hui nous n’étions plus rien et que le seul lien qui nous unissait était ce gosse. « Ouais, amis… » répétais-je avant de lui tourner le dos pour reprendre ma peinture. De toute façon, je ne comptais pas lui demander de l’aide en cas de besoin. Premièrement, il en avait déjà assez fait et deuxièmement, c’était bien connu, j’étais du genre à toujours vouloir me débrouiller seule !
J’hésitai ensuite à aborder un sujet qui risquerait de le mettre en rogne : Charlie. Mais j’avais tellement vu ce dernier mal que je lui devais bien ça. Charlie remontait la pente petit à petit mais il lui fallait le soutien de ces amis. Quoi qu’il en soit, je décidai de prendre la parole. « Hum… je sais que ça me regarde pas… mais…. Tu devrais parler à Charlie. Il mérite pas ça. Oui, il a merdé, mais qui n’a jamais merdé ? Il était mal, très mal. Alors même si son acte était égoïste, c’était tout ce qui lui restait… » dis-je en connaissance de cause. Je n’avais jamais tenté de me suicider. Je n’étais pas assez courageuse pour ça mais… pour dire vrai, j’y avais pensé… « Tu peux pas lui en vouloir de t’avoir rien dit… Il… je croyais qu’avec moi t’aurais compris la leçon mais tu reproduis exactement le même schéma avec lui. Il a besoin de toi, okay ? T’es un de ses meilleurs potes et tu l’abandonnes au moment où il a le plus besoin de toi. Je suis désolé mais c’est dégueulasse. » J’avais dit ça plutôt calmement compte-tenu du comportement inacceptable de Blake envers Charlie.