J'avais mal dormi cette nuit, j'avais du mal à m'apaiser parce qu'à la simple idée de retrouver Elizabeth ou Lysianna, je dirais que ça me faisait peur. J'avais peur de leur réaction. Je savais qu'une simple lettre venant de ma part n'aurait pas été à la hauteur. J'avais peur que ma meilleure amie ne souhaite plus me voir et j'avais peur d'affronter Lys parce que je savais que ça allait faire ressortir des émotions. Tout ça pour dire que j'étais en train de stresser et que je savais que ce n'était pas bon sur mon self-control. Je préférai me lever et aller méditer en allant allumer une bougie. Je dirais que ce n'était pas si simple, mais maintenant je savais mieux faire et je savais comment me recentrer. Je pu retourner me coucher, mais je ne dormis que 2 heures, car les rayons du soleil pénétrèrent ma chambre et je dirais que je me suis mis à repenser à ma meilleure amie. Valait mieux que je la vois aujourd'hui et que je regarde si notre amitié tenait toujours. Il était très tôt et pourtant, je me sentais comme une vraie boule d'énergie. Je n'avais rien à manger ici, donc, je pense que j'allais lui amener un muffin et un café. Je sais que Kenneth m'avait prêter de l'argent pour mon épicerie, mais bon, je ne pense pas qu'il m'en veuille pour ça. Je pris soin de m'habiller, de me coiffer légèrement et je décidai de ne pas me raser pour la simple et bonne raison que je n'ai plus de rasoir. Quoique, je pense que je pourrais utiliser celui de Jordan. Je ramassai le cadeau à Elizabeth et je sortis d'un pas lent à l'extérieur de mon appartement. Finalement, je n'étais pas si réveillé que ça. Un bon café allait vite me remettre d’aplomb... oui moi l'hyperactif. Je roulai jusqu'au McDo le plus près et je pris deux grand café avec des muffins à emporter. Je roulai ensuite jusqu'à l'appartement d'Elizabeth et j'espérais que je ne la réveillerai pas ou bien sa coloc. Je ne savais même pas quel jour on était et si elle travaillait, disons que je n'avais pas réfléchi à ça quand je me mis à frapper à sa porte à 7h30 du matin. Ce fut d'abord des coups discrets, mais peut-être trop c'est pourquoi je me suis mis à cogner une autre fois plus fort. On vint alors m'ouvrir doucement la porte, c'était Elizabeth en peignoir qui le fit. Je pris mon plus beau sourire, je crois avant de lui dire gaiement:

- Heyyyyyyy bon matin mademoiselle Blake!

Elle n'avait pas changé, c'était la même que j'avais laissé après le voyage aux îles turquoises. Elle ne se tassa pas tout de suite c,est pourquoi je lui montrait le cabaret de café et le petit sac par la même occasion.

- Caféééé et muffin pour toi ce matin!

Elle se tassa alors pour que je dépose le tout sur le comptoir de la cuisine. Je pris le temps de déposer aussi la pochette que j'avais sous le bras pour la mettre à la même place. Puis j'ouvris les bras très grand parce que ce petit détail n'allait pas passer inaperçu bien longtemps.

- Si tu veux bien, je voudrais bien faire un câlin à ma meilleure amie maintenant que je suis de retour!

Vu sa tête je compris vite que je l'étonnais et c'était vraiment la réaction voulu. En fait, j'espérais qu'elle ne soit pas fâchée contre moi et qu'elle accepte. Après tout, j'étais là pour elle et elle m'avait terriblement manqué. J'avais tellement pensé à elle pendant mon long séjour au Tibet, elle ne pouvait pas savoir à quel point. La revoir comme ça, me faisait tellement plaisir, je voulais que tout aille pour le mieux maintenant que j'avais soigné une partie de moi-même.

good vibes.

J’avais travaillé sept jours en ligne  au café. Disons que toutes les économies que j’avais fait avait passé dans le voyage aux îles turquoises. Ça n’vait pas été donné mais à ce moment-là… j’étais dans un état d’âme qui voulait uniquement voir le moment présent car mes projets du futur ne se résumait qu’à un seul, aussi tragique était-il. Puis, le départ d’Edward m’avait ébranlé et j’avais décidé  de me reprendre en main. Je me disais que si lui était capable de faire face à ses démons et essayer de se contrôler, moi aussi, j’allais être en mesure de trouver la force de faire de même. Notre hoptophobie ne venait pas des mêmes raisons, elle devait donc se soigner de manière différente. J’avais donc continué d’aller au groupe de soutien… c’était bizarre sans Edward mais bon. J’avais finalement accepté d’en plus, voir un psychologue. Je ne disais pas que j’étais parfaitement guérie… mais peut-être que j’avais appris à faire plus confiance aux gens et ça… eh bien c’était un atout nécessaire pour me faire avancer.

Quoi qu’il en soit, j’avais travaillé tellement fort que là… on était un samedi et j’avais congé pour les deux prochains jours. Aussitôt que ma tête avait tapé mon oreiller, je m’étais dit que j’allais enfin pouvoir dormir sans problème et me lever à l’heure que je le souhaitais. ET POURTANT! C’est des coups à la porte de l’appartement qui me sortit de mon sommeil. Je poussai un long soupire en amenant mon oreiller par-dessus ma tête. C’était quoi ça? Il devait être encore tellement tôt! J’osais presqu’espérer que Joana se lève elle, pour aller répondre mais au final, je me rappelai qu’elle n’était pas à l’appartement. Les coups se firent de plus en plus fort et j’eus une petite crainte… peut-être que quelqu’un venait m’annoncer quelque chose d’important?

« Et merde…. »

Je me redressai dans mon lit en regardant l’heure. 7h30 du matin. Je levai les yeux au ciel en prenant mon peignoir dont je m’enroulai. J’étais quand même en petit pyjama de bob l’éponge. Il y avait des limites à se montrer ainsi devant un inconnu. Pieds dans mes pantoufles, je me dirigeai relativement vite pour aller ouvrir. Ça faisait longtemps que la personne attendait et si ça se trouve, elle allait partir. Techniquement, je ne m’en serais pas plain mais là… je venais de me lever et je ne voulais pas que ça soit pour rien.

Lorsque j’ouvris la porte je compris que je ne m’étais pas levé pour rien, pas du tout même.

Et pourtant, Edward avait beau me saluer, je ne bougeais plus. Je le fixais sans rien dire. Je devais avoir l’air stupide mais c’était l’effet de choc. Il était là… avec des muffins et du café et moi, eh bien mon cerveau était complètement sur le neutre. Je me surpris moi-même à être en mesure de me pousser sur le côté pour le faire entrer. Je le regardai poser le café et les muffins sur la table de la salle à manger ainsi qu’une pochette inconnue. Il débordait la joie de vivre et d’une certaine nouvelle confiance dont je n’étais tellement pas habituée. Mon meilleur ami se tourna vers moi, les bras ouvert en réclamant un câlin. Je le regardai dans les yeux… je m’avançai d’un pas en ayant les bras toujours croisé puis, mon cœur se mit à débattre à vive allure lorsque je m’élançai dans ses bras pour le serrer fort fort contre moi. Mes larmes se mirent à couler, c’était beaucoup trop d’émotion pour mon petit cœur ça! Je me décollai plus de lui. J’étais beaucoup trop bien dans ses bras, là où il faisait chaud et où ça sentait bon son parfum qui m’avait vraiment trop manqué. Je fermai les yeux pour arrêter mes larmes de couler sur mes joues.

« T’es vraiment là… c’est réel? Je ne rêve pas? » articulais-je pour la première de ma voix encore endormie

J’avais quand même été tiré du sommeil. Si ça se trouvait, je n’avais pas répondu à la porte et je dormais encore. Ça ne serait pas la première fois que je rêvais du retour de mon ami. Et pourtant là… je savais bien trop que je ne rêvais pas… qu’il était bien là. Je me reculai de lui en le regardant, séchant mes larmes du revers de ma main.

« Dire que j’ai passé près de pas venir ouvrir! Oh mon dieu…. C’est bien toi! » lâchais-je en ne revenant pas encore. Je le pris de nouveau dans mes bras. Oui oui, autant d’affection… c’était inhabituel et tellement de circonstance. « C’est le plus beau cadeau de Noël que tu aurais pu me faire. » dis-je à voix basse.

good vibes.

Quel grand moment de bonheur que de voir le visage d'Elizabeth rayonnant parce qu'elle était contente de me revoir. Je dois dire que je fus vraiment soulagé parce que la crainte que j'avais disparu aussitôt. J'avais ouvert les bras pour l'accueillir si elle se sentait prête à vivre un vrai câlin et ce, à jeun! Elle ne me parla pas, mais s'avança elle aussi pour m'ouvrir ses bras et me serrer très fort contre moi. J'en fis autant, c'était si bon de toucher et je dois dire que je pétillais de bonheur de pouvoir le faire enfin. Je pouvais sentir ses cheveux contre mon cou et ma joue et j'en profitai pour mettre mes bras dans son dos pour faire une pression. Elle me serra si fort que je cru perdre le souffle. J'étais touché qu'elle réagisse ainsi et j'étais content aussi. Tout me réjouissait avec elle c'était pas plus simple que ça.

- Plus que vrai!!!! Je suis de retour et pour de bon!

Elle me tenait toujours contre elle et je dois dire que ça m'amusait bien. Je me sentais paisible pour une fois et je dirais que je n'avais pas besoin de fouiller dans sa tête pour voir les choses, je ne le voulais pas! C'était personnel et je me le permettrai plus. À peine m'avait-elle lâché qu'elle me reprit dans ses bras aussitôt. Wow! Ça me fit plaisir encore de lui montrer que j'étais bien réel et qu'elle ne dormait plus. À ces dires, j'étais le plus beau cadeau de Noël, ça me fit chaud au coeur bien que je doutais que je sois un cadeau. Elle me lâcha et j'en profitai pour lui mettre un café dans la main.

- Je sais... il est tôt, mais j'avais trop envie de te revoir!!! À m'écouter, je serai venu vers 4h, mais je devais me raisonner un peu. Le décalage horaire est affreux.

Elle avait l'air en pleine forme mon amie et je me doutais bien que le mal qui la rongeait s'était dissipé, du moins, je l'espérais. Son appartement était comme je l'avais connu, bien en ordre et paisible, j'étais bien ici. Elizabeth m'invita à m'asseoir au comptoir pour qu'on déguste nos muffin. J'avais la dalle parce que ça faisait longtemps que j'étais réveillé.

- Tout va bien pour toi? Je suis sûr que j'ai manqué un tas de trucs! Ça me plait de revenir pour Noël, tu n'as même pas idée!!!

J'étais sans doute le gars le plus fauché de la terre, je ne pouvais même pas acheter de cadeaux, mais j'avais pensé à Eli quand même en étant au Tibet. Je pris la pochette que j'avais déposé plus tôt pour en sortir deux choses... un bracelet et l'autre un dessin. Je pris le bracelet pour le mettre au poignet de mon amie. Il était rouge, tressé assez large et il y avait des breloques où on pouvait voir le visage de Boudha, le symbole de la paix et un soleil.

- C'est pas grand chose, mais je tenais à te l'offrir, il représente l'harmonie. J'ai pensé à toi quand je l'ai vu. Et ça, je l'ai dessiné pour toi. C'était le jardin d'où j'ai passé le plus clair de mon temps à méditer.

Le plus bel endroit du monde c'était là, j'en étais certain. Je tenais à lui offrir parce que je pense qu'en regardant ce dessin, elle pouvait trouver la paix intérieure quand elle en aurait besoin. Ça me rendit tout sensible de lui donner ses cadeaux parce que ça représentait une grosse partie de mon voyage.

- Ça te plait?

J'espérais qu'elle ne soit pas déçue.

good vibes.

Je n’en revenais pas encore d’avoir Edward ainsi devant moi. J’avais pensé à ce moment tellement de fois et pourtant, je n’aurais jamais cru le voir débarquer ainsi chez moi. Ça faisait déjà plusieurs mois qu’il n’était plus à Miami et voilà qu’il était bien là… et qu’il était là pour rester. Mon cœur battait tellement vite et je n’avais pas pu faire autrement que de le serrer très fort dans mes bras. Ma joie éclipsait mes craintes du touché dont je travaillais encore bien fort à faire disparaitre. J’avais des améliorations… mais bon, voilà. En même temps, Edward était la première personne avec qui je pouvais commencer à avoir des contacts physiques car il avait entièrement toute ma confiance. Je savais très bien que jamais au grand jamais, il me voudrait du mal. Je m’étais finalement décollée de lui et ce dernier me donna alors mon café. Je le remerciai doucement en apportant le couvercle à mes lèvres.

« Tu sais bien que tu aurais pu venir à l’heure que tu veux… T’es de retour depuis combien de temps? »

Le décalage horaire était affreux pour lui. J’ignorais il était quelle heure présentement au Tibet mais c’était loin et pas rien qu’un peu donc bon, je pouvais bien m’imaginer l’état de son cycle de sommeil. Il avait  besoin d’un peu d’adaptation pendant quelques jours.

« Je vais bien oui… et t’as bien raison, t’as choisi le meilleur moment pour revenir! Tu m’as tellement manqué! T’as pas idée. »

Il n’y avait pas eu une journée où je ne pensais pas à lui. Je regardais souvent la température au Tibet et j’essayais de m’imaginer ce qu’il devait faire de sa journée bien que j’ignorais la réalité de là-bas. Bref, j’avais été présente avec lui en pensées tout au long de son voyage. Je regardai mon ami prendre la fameuse pochette sur la table devant nous. Il en sortit un petit bracelet à breloques. Je regardai Edward me tendre le bijou. J’étais un peu figée sur le coup mais j’avais tout de même levé la paume de ma main pour qu’il le dépose dessus. Ce ne fut pas tout. Mon ami déroula une feuille de papier pour tourner la face vers moi. C’était un magnifique dessin et on m’expliqua qu’il s’agissait d’un jardin au Tibet où il y avait passé beaucoup de temps. Je n’arrivais pas è le croire. Je réalisai que lorsque le jeune homme me demanda si ça me plaisait, que je n’avais prononcé aucun mot depuis un bon moment. J’avais ma salive puis lui répondit.

« Si ça me plaît? Mais bien sûr! C’est magnifique, c'est trop trop beau! Je vais essayer de lui faire honneur! Merci… c’est beaucoup trop! »

Depuis combien de temps est-ce que je n’avais pas reçu de cadeau? Je ne savais même plus à vrai dire! Ça faisait des années de ça. Dans les dernières années, ma famille d’accueil ne m’offrait jamais rien et ce qu’on pouvait me donner (boite de chocolat, cartes cadeaux) eh bien on me l’enlevait aussitôt qu’on était rentré à la maison. J’étais bien émue par ce présent, ça me faisait réellement plaisir. J’avais posé le dessin sur la table de la salle à manger et je tenais toujours le bracelet dans ma main.

« Est-ce que tu voudrais me l’attacher? » demandais-je à Edward

Je remontai la manche de ma robe de chambre. J’étais un peu gênée d’exposer ainsi mes cicatrices mais ce n’était pas la première fois qu’il les voyait maintenant. Elles étaient minces et blanches mais quand même, ça me complexais et j’en avais très honte. C’est un peu maladroitement avec ses longs doigts (LOL) qu’Edward réussit finalement à me l’attacher. Je regardai le résultat, j’en étais bien heureuse. J’allais plus l’enlever. Du moins, oui… pour ne pas l’abimer sous la douche mais ça allait s’arrêter là. Ce voyage signait beaucoup pour mon meilleur ami et pour moi aussi, au final. J’avais maintenant une petit partie d’Edward constamment sur moi et ça allait me faire sentir bien et en sécurité.

« Je crois que tu as bien des choses à me raconter et j’ai vraiment hâte d’entendre ton voyage. » dis-je en me dirigeant vers le canapé où je pris place. Je tapotai la place à mes côtés pour qu’Edward fasse de même.

En fait, j’avais hâte… mais ce n’était pas tout. Je m’étais mise à jouer nerveusement avec mes mains, n’osant pas vraiment le regarder. Je sentais que ma gorge se serrait.

« Mais j’ai également besoin de savoir… » Commençais-je avant de soupirer et le regarder quelques secondes. « Je t’en veux pas, tu en avais de besoin et j’ai compris… et j’étais heureuse pour toi que tu le fasses. Mais…pourquoi tu as quitté sans me le dire… du moins, autrement que par un courriel… ? »

good vibes.

- Je suis revenu hier soir! Kenneth est venu me chercher à l'aéroport.

Mon amie venait de me dire que j'aurais pu arriver à n'importe quelle heure et je dois bien le dire que ça me faisait bien plaisir à entendre ça! J'avais quand même pas exagéré à mon avis en venant à 5h00 du matin, mais bien à 7h30. Elle semblait bien en forme et je dois dire que j'avais hâte de lui raconter ce que j'avais vécu au Tibet. Je l'avais fait un peu avec Kenneth, mais je savais qu'avec Elizabeth ça ne serait pas les mêmes bouts d'histoires que je lui conterai. Ensuite, je n'avais pas perdu de temps avant de lui sortir ses cadeaux. Pas grand chose, mais j'espérais que ça lui fasse plaisir. À voir son visage, je compris vite que j'avais bien fait! Elle me demanda de lui attacher son bracelet ce qui allait me demander un effort de concentration assez grand. À vrai dire, je n'avais jamais fait ça...

- Ouais.. attend... je pense y arriver.

J'avais les doigts beaucoup trop gros pour ce genre de truc, mais bon, je finis par y arriver et maintenant elle portait mon cadeau à son poignet. On se dirigea ensuite avec café et muffin sur le canapé de son salon pour pouvoir manger tout doucement en parlant. Je pensais pouvoir enchaîner avec mon voyage, mais ce fut autrement, elle voulait savoir pourquoi j'étais parti sans rien lui dire. Je me frottai la nuque un instant, ça me mettait bien mal à l'aise.

- Ouais... je n'aurais peut-être pas dû, mais je me suis dit que ça serait plus facile comme ça et j'avais besoin de me vider la tête sur plein de trucs et j'étais un peu bouleversé parce qui s'est passé avec Lys... Bref... je m'excuse, je ne voulais pas te faire de peine, j'avais besoin de partir.

Je m'en voulais quand même de lui avoir laissé une lettre, elle aurait mérité mieux, mais en même temps, je n'aurais pas pu partir si je l'avais revu. Je ne sais pas trop si elle allait comprendre, mais pour moi dans ma tête c'était clair, mais peut-être un peu impoli de ma part.

- Je ne voulais pas t'abandonner et c'est pourquoi dans la lettre je te demandais de m'attendre... je suis content que tu ne m'en veuilles pas, j'avais peur que me déteste à cause de ça.

D'abord, il y avait eu mon incarcération à l'asile et maintenant, j'étais parti méditer au Tibet. Plusieurs pourrait me prendre pour un fou.

- Tu as continué à aller au groupe de soutien j'espère?

Je savais qu'Elizabeth en avait besoin et je savais aussi que sans moi ça lui serait sans doute plus difficile. Ça me faisait un peu peur quand même, elle faisait des efforts et je ne voulais pas être la cause de son abandon.

good vibes.

Après avoir attaché mon magnifique bracelet – bracelet qui allait très certainement devenir mon  bijou préféré avec une bague de ma mère que je portais continuellement – nous passâmes au salon afin de continuer notre discussion devant notre café et notre muffin.  Je savais bien que ma question concernant son départ annoncé par courriel rendait Edward mal à l’aise mais je me disais bien qu’il s’en était probablement douté que j’allais poser la question. On ne pouvait partir ainsi et faire comme si de rien n’était… Surtout qu’il était une des seules personnes dans ma vie donc son départ n’avait pas passé inaperçu, loin de là. Il me fit des excuses en m’expliquant qu’il pensait que ça rendrait son départ plus facile. Probablement plus facile pour lui mais pas du tout pour moi. C’était égoïste dans un sens mais il pouvait bien l’être rendu là…. Il avait eu besoin de penser qu’à lui et uniquement lui. Après tout, il était l’être le plus important de sa propre vie!

« Jamais au grand jamais je vais te détester Edward…. Mais…je vais être honnête avec toi…je t’en ai voulu. » commençais-je en baissant le regard vers mes mains. « Pas d’avoir quitté. J’étais réellement heureuse pour toi que tu te prennes en main et tu veuilles arranger les choses. C’est juste de la manière dont je l’ai su qui m’a fait beaucoup de peine. Et puis, il y a ensuite cette histoire avec Lysianna… je n’étais pas au courant que vous n’étiez plus ensemble… ni même que tu lui avais dit pour le petit incident aux îles. Elle est venue café et elle a cherché à avoir des explications. Disons que j’aurais aimé être préparée à cette éventualité. »

Je n’étais pas la personne qui savait le plus communiqué donc disons que j’avais ramé beaucoup afin d’essayer de me faire comprendre. Sans ajouter que ça m’avait beaucoup troublé comme conversation bien qu’en général, je pensai que je m’en étais sorti quand même bien. Je n’avais pas revu Lys depuis et je me demandais si Edward avait été la voir pour arranger les choses car je savais très bien que quelque part, elle lui manquait et qu’il était encore dingue amoureux d’elle.

« Pour répondre à ta question… oui j’ai continué d’aller au groupe de soutien. Je vois également une psychologue deux jours par semaine. Ton départ m’a fait réaliser que moi aussi, je pouvais avoir la force de faire changer les choses et honnêtement, ça va de mieux en mieux. »

Je lui fis un petit sourire avant de prendre une gorgée de mon café.

« Alors raconte-moi… ça ressemblait à quoi une journée typique au Tibet? »

good vibes.

Je fus vraiment mal à l'aise quand Elizabeth m'affirma qu'elle avait vu Lysianna et je dirais que je ne me sentais pas gros dans mes bobettes (haha). Ma bouche fit un énorme o de stupéfaction parce que je n'aurais jamais cru que Lys oserait aller voir Elizabeth. Je comprends pourquoi elle m'en voulait maintenant et ce n'était pas pour rien non plus. Je me sentais vraiment cheap, mais en même temps, je m'aurais bien senti mal être parti sans l'avouer à mon ex-petite amie. Je devais lui dire qu'au moins, moi j'avais pensé à elle. Finalement, j'aurais peut-être dû profiter de ce baiser... nah... j'étais en train de me dire n'importe quoi et Elizabeth attendait que je dise quelque chose.

- Heu... bien, encore une fois je m'excuse... je voulais lui dire la vérité avant de partir et je ne pouvais pas le faire devant elle, elle avait quitté Miami. Je... J'aurais dû éviter de vous écrire, je pense... Je ne sais plus.. Je ne voulais pas mal faire Eli, mais je comprends que tu m'en veuilles et ne t'en fais pas pour ça, c'est oublié.

Je ne pensais pas que ce "baiser" allait faire autant de ravage et je dirais que ça me retournait bien l'estomac.

- En fait, je ne sais pas quoi te dire... D'un côté je ne voulais pas te blesser et d'un autre côté, je ne voulais pas non plus blesser Lys.

Pris au piège comme on dit! Je n'aimais pas trop parler de ça en se moment, je sentais que je pouvais perdre le contrôle à tout moment si on continuait à parler comme ça. Il fallait que je pense à ce que j'avais appris. Je commençai à frapper mon bracelet contre mon poignet nerveusement. J'espérais qu'Elizabeth me pardonne à nouveau pour ce qui s'était passé. Maintenant, elle pouvait compter sur moi à n'importe quel moment, je serai là pour elle!!! Je décidai de changer de conversation pour arriver à me calmer.

- C'est bien!!! Continue comme ça si ça te fait du bien, il faut trouver son ancre. Je trouve que tu as une belle énergie aujourd'hui!

L'important c'est qu'elle aille bien et qu'elle continue à avoir de l'aide. Maintenant, j'allais pouvoir l'accompagner aux réunions et nous allions tout recommencer comme avant.

- Une journée au Tibet... hum... je dirais que c'est pas mal moins stressant que la vie des américains! Méditation à l'aube, travail par la suite, après midi méditation, soirée de festivals la plupart du temps. Tu aurais aimé voir ça, c'était fabuleux les dragons. J'ai fait beaucoup de dessins, je te montrerai! Je logeais dans un monastère et en échange, je devais exécuter des tâches, comme livraison de lait ou autre nourriture, nettoyer les lieux, servir les repas, s'occuper du bétail.... Je pense que j'ai touché à tout je te dirais. Je suis un pro des vaches et des chèvres!

Ma tête toucha le dossier du canapé et je dois dire que j'étais déjà nostalgique de ce pays. Elizabeth aurait apprécié, tout comme Kenneth, j'en suis sûr.

- Dis moi que tu n'as rien de prévu dans la journée!!! Par contre, Kenneth doit passer me prendre à 18h00 pour un boulot ce soir... hé oui même à Noël! Tu fêtes Noël avec quelqu'un au moins???

J'avais peur qu'Elizabeth me dise qu'elle serait seule, je venais d'accepter l'invitation de Kenneth, je ne pouvais pas lui dire que j'annulais, j'avais vraiment besoin d'argent en plus, mais je ne voulais pas savoir ma meilleure amie toute seule alors qu'elle est chrétienne.

good vibes.

« Non, tu aurais peut-être simplement dû me le dire dans ton message mais bon, je me suis expliquée avec elle et tout semble aller. »

C’était l’important. Du moins, elle ne m’avait pas crié dessus donc pour moi, ça s’était bien passé. Je pouvais comprendre qu’Edward se trouvait dans une fâcheuse situation et c’était en partit de ma faute. J’osais espérer qu’il sache retrouver celle qui savait faire battre son cœur car je savais à quel point il pouvait l’aimer. Je décidai de changer de sujet, je n’aimais pas trop parler de tout ça en fait car ça me faisait culpabiliser et je devais me concentrer sur le positif et uniquement le positif. Je décidai donc de prendre de nouvelles de son voyage. J’étais bien curieuse d’entendre ce qu’il avait vécu là-bas. Je ne pouvais faire autrement que de le regarder en souriant car il avait des étoiles dans les yeux… il avait vécu quelque chose de grand et magnifique là-bas. Quelque chose qu’il n’allait jamais oublier, le voyage d’une vie.

« Wow! Je suppose que c’est une expérience à vivre au moins une fois dans une vie. Tu parlais de ma bonne énergie mais tu rayonnes tellement Edward!!!! Tu es vraiment beau… à voir… »

Il avait l’air changé et tellement bien avec lui-même. Il était inspirant que je ne pouvais que le trouver encore plus beau qu’avant son départ. Il dégelait quelque chose de nouveau qui lui allait comme un gant. Ça paraissait que son voyage lui avait été plus que bénéfique.

« Je n’ai rien de prévu pour la journée. » confirmais-je en hochant positivement de la tête. Le café était fermé aujourd’hui pour Noël. « Du boulot à Noël? Qu’est-ce que vous allez faire? » C’était quand même intrigant tout ça. « Oh et puis, je sais pas encore ce que je ferai, je vais pendre ça tranquille en fait et probablement regarder des vieux films de Noël en mangeant de la tourtière. »

Je lui souris car on pouvait bien trouver que je faisais pitié, moi j’étais bien heureuse avec tout ça. S’il savait à quel point c’était un plaisir de faire ce que je voulais ENFIN. Fini les Noël où je devais faire semblant d’être heureuse et que tout se passait bien auprès des autres membres de ma famille d’accueil. Je devais faire comme si j’avais les parents les plus merveilleux du monde entier alors qu’une fois qu’on était de retour à la maison c’était autre chose. En plus de ça, tous les cadeaux que je pouvais recevoir des autres, on me les enlevait en disant que je ne les méritais pas. Bref, c’était une étape de ma vie maintenant terminée et de pouvoir fêter à ma façon Noël sans ne me soucier de personne sauf de moi… eh bien c’était merveilleux.

« Oh, en parlant de ça… attends-moi deux petites minutes, je reviens. »

Je me levai pour me diriger vers ma chambre où je décidai de m’habiller et de faire un peu ma toilette. Disons que j’avais un invité et j’étais toujours en pyjama… pas super comme hôte. Une fois mes dents brossés et mes cheveux attachés, je pris le petit sac de plastique sur le dessus de ma commode pour retrouver mon meilleur-ami au salon.

« Bon, ça devait être ton cadeau de retour et je m’attendais pas à te voir aujourd’hui donc c’est nul, c’est pas emballé vraiment mais bon, voilà. »

Ça pouvait être un cadeau de Noël en même temps. Je lui tendis le petit sac en reprenant place à ses côtés. Je n’avais pas énormément d’argent mais je voulais quand même le lui offrir. Il s’agissait d’un coffre avec de super bons crayons à colorier. Genre, la Cadillac des crayons à colorier.

« C’est pas grand-chose, mais je me suis dit qu’après ton voyage, ceux que tu as allaient bientôt être dû pour être changés. »

good vibes.

Je dois bien le dire que j'étais très mal à l'aise pour mon départ inattendu et je savais qu'Elizabeth m'en voudrait pour ça, mais en même temps, il était déjà trop tard et j'espérais qu'elle puisse passe au-dessus de tout ça. Je n'avais pas cru que Lys irait voir Eli pour parler de moi, ça me mettait encore plus mal, mais bon je savais que je devrais bientôt affronter Lysianna et je savais que ça ne serait pas facile non plus. Peu importe, maintenant, je voulais me concentrer sur le présent. Si je devais avancer, je devais regarder en avant, pas en arrière. Eli me questionna sur mon voyage et ça me fit plaisir de lui expliquer mon petit train train quotidien sans vraiment rentrer dans les détails. Elizabeth me complimenta et j'en fus bien content, je me sentais bien, beaucoup mieux à vrai dire! Je n'avais plus ce fardeau que je trainais depuis des années, je pouvais à présent toucher... bousculer des gens sans déclencher une crise et ça me rendait heureux. Je me préoccupai ensuite de ce qu'allait faire mon amie pour Noël parce que je diaris que je trouverais ça triste si elle n'avait rien de prévu.

- Hooo... bien... je ne sais pas ce que Kenneth a derrière la tête, mais si je te dis que je passe après te voir, est-ce que ça te conviendrait? Je ne pourrais pas te dire une heure exactement, ça irait surement tard, mais au moins je pourrais venir et on pourrait je sais pas, manger un dessert full calorique pis continuer à regarder un film si ça te dit.

Ça semblait lui plaire et j'étais bien heureux, je savais alors que je pourrais avoir mes deux meilleurs amis pour moi à Noël et c'est ce qui comptait le plus au monde pour moi. Mon amie m'interrompit ensuite pour disparaître et réapparaître quelques minutes plus tard habillée, mais avec quelque chose dans les mains. Elle m'expliqua que c'était mon cadeau de Noël. J'ouvris donc le sac et mes yeux s’agrandirent aussitôt.

- Pour moi? Un cadeau? Nonnn... Woowww mais c'est super beau!!!!!

De superbes crayons pour mes dessins! Ils étaient géniaux! J'étais vraiment content parce que ça devait faire des années que je n'avais rien reçu. Je n'osai pas la prendre dans mes bras par réflexe, mais je dirais que je sautillai sur place tellement ça me faisait plaisir.

- Merci beaucoup!!!!

J'ouvris la boîte pour les regarder, ils étaient extra et je connaissais très bien la marque, c'était des crayons de haute qualité. Je ne pense pas que j'aurais pu avoir meilleur cadeau! Je continuai à manger mon muffin et à boire mon café, mon amie avait rien de prévu alors ça nous ferait plus de temps pour parler.

À la fin de l'après-midi, je dû quitter mon amie pour aller me préparer chez moi, Kenneth voulait me sortir ce soir et on allait faire du fric.

- Je vais te texter quand je vais m'en venir, si tu dors, je ne viendrai pas, je te laisserai dormir, mais si tu réponds, je passerai!

Je la saluai avant de sortir.

*****

Vers 2h00 du matin, je décidai de texter Elizabeth pour lui demander si elle était toujours réveillée. Heureusement, elle était réveillée et elle m,attendait, je me dépêchai donc à venir chez elle, dans cet accoutrement de lutin. Elle allait surement se moquer, mais bon, je ne voulais pas passer chez moi et perdre plus de temps. Je m'étais au moins débarasser des mes fausses oreilles, ça me piquait trop et je frappai à sa porte pour qu'elle vienne m'ouvrir. Je lui fis un immense sourire et je lui tendis la sucette géante que j'avais pu avoir du Père Noël ce soir.

- Alorsssss ne suis-je pas le plus adorable des petits lutins?

J'avais vraiment détesté Kenneth quand il avait voulu que je mette ça, mais le fait de faire plaisir aux enfants, m'avait grandement changer d'avis. Je m'étais vraiment bien amusé et oui, j'avais bu un tantinet ce soir, mais j'avais quand même toute ma tête pour avoir les idées claires.

good vibes.

Mon cadeau n’était vraiment pas grand-chose. Je n’avais pas énormément d’argent mais disons que ce matériel d’art plastique m’avait quand même couté cher. C’était une bonne gamme de crayons et ils allaient durer relativement longtemps. C’était donc un bon investissement et ça me faisait plaisir de faire plaisir à mon meilleur ami. J’avais eu d’abord peur de sa réaction parce qu’il faut se le dire : recevoir des crayons pour Noël, ce n’est pas ce qu’il y a de plus palpitant… sauf pour nous, les « artistes. »

« Je suis contente qu’ils te plaisent! Tu vas voir… ils sont merveilleux! Ils glissent super bien et les couleurs sont magnifiques! »

J’avais les mêmes et je ne pouvais plus m’en passer. Nous continuâmes à discuter ensemble tout en mangeant notre muffin et buvant nos cafés. Nous passâmes une bonne partie de la journée ensemble et c’était un vrai bonheur de pouvoir le retrouver ici avec moi. Je n’avais tellement pas envie de le voir partir, je voulais encore passer du temps avec lui. Heureusement, il me proposa de revenir plus tard, lorsqu’il aura terminé son « boulot » avec Kenneth.

« D’accord, je ne risque pas de dormir. Je t’attendrai! »

Même fatiguée, j’allais l’attendre car je voulais absolument le revoir. Je lui fis donc un tata de la main avant de le voir quitter. J’eus le sourire aux lèvres pour le restant de la journée.

**

J’avais passé la journée à faire du ménage et à faire un gâteau pour le retour d’Edward. C’est en sortant de la douche que je reçu un SMS de mon meilleur ami qui voulait passer. Je lui répondis que j’étais toujours debout et c’est quelques instants plus tard qu’on cogna à ma porte. C’est donc toute heureuse que je m’étais dirigée vers la porte pour ouvrir à Edward. La surprise que j’eue en voyant un mignon petit lutin me sourire.

« HAHAHAHA. Alors là… je ne m’attendais pas du tout à ça! »

J’étais morte de rire. Chaque fois que je posais mon regard sur lui, je recommençais à rire de plus belle. J’essuyai mes larmes en le regardant fermer la porte de mon appartement derrière lui. Je crois que je n’avais pas ris comme ça depuis bien longtemps.

« Sans blague, tu fais vraiment un bon lutin! »

Je m’approchai pour venir jouer avec le petit grelot au bout de sa tuque. Chaque fois qu’il bougeait, les grelots de son costume faisait du bruit et c’était vraiment mais vraiment drôle. Nous marchâmes d’ailleurs jusqu’à la salle à manger et je le regardai de nouveau en riant.

« Ce costume doit venir avec une histoire plus que spéciale que j’ai très hâte d’entendre! »

good vibes.