Ce n'était vraiment pas dans mes habitudes d'être nerveux comme je l'étais depuis la proposition d'Alicia, qu'on aille se retrouver dans "notre" restaurant. Mais c'était là le genre d'effet qu'elle avait sur moi. Elle me mettait vraiment dans tous mes états. Mais finalement, je fus vite rassuré quand elle m'assura qu'elle n'était pas sur le point de me faire ses adieux, contrairement à ce que j'avais eus le temps de m'imaginer. Je me permis un petit soupir de soulagement et hochai positivement la tête. Oui ... Oui, j'ai vraiment peur de te perdre ... Avouai-je doucement. Ca devait bien se voir d'ailleurs. Je n'hésitai pas non plus à lui avouer à quel point elle pouvait me manquer elle aussi. Tout chez elle me manquait et tout ce que nous avions partagé. Pas seulement le côté sexuel de notre relation, quand bien même c'était supposé n'être "que ça" au départ. Les choses avaient quand même rapidement prit une tournure toute différente. Quand je retrouvai le silence, je posai les yeux sur nos mains entremêlées, alors que l'une des siennes venait doucement se frotter à la mienne. En une douce et délicate caresse que je ne pouvais qu'apprécier. J'aimais nos gestes de tendresse également ... Beaucoup.

Oui comme avant ... C'était bien ce qu'on avait, non ? Nous étions tellement plus que des partenaires sexuels. Soit, on ne sortait pas énormément et on restait très discrets, en plus de ne pas vraiment connaître la vie personnelle de l'autre. Mais c'était quand même très complet ce que nous avions tous les deux. Nous partagions tellement de choses en fin de compte. Tant que tu continues de faire partie de ma vie ... Soit, pas en tant que couple. Pas encore. Pas maintenant ... Je ne me sentais pas prêt à impliquer une femme dans la vie de mes enfants. Surtout pas tant que je n'étais pas certain que c'était une histoire faite pour durer. J'avais trop peur qu'ils s'attachent pour finalement être déçus. Mais peut-être qu'avec le temps ça allait tout simplement se faire tout seul ? Ce n'était pas impossible. Mais pour le moment, je voulais qu'on garde notre relation comme elle était avant. C'était génial ce que nous vivions ensemble. Après l'avoir observé en silence durant quelques secondes, je me penchai un peur pour venir poser ma main sur l'une de ses joues. Je la regardais avec une certaine tendresse, en faisant courir mon pouce sous son oeil en une lente caresse.

Je ne voulais vraiment pas qu'Alicia s'imagine que je n'étais intéressé que par le sexe. Normalement, elle avait fini par me croire à nouveau et avait retrouvé sa confiance en moi. Mais quand même, proposer qu'on reprenne notre histoire comme elle l'était avant tout ça, ça pouvait sembler étrange quelque part. Mais puisque c'était elle qui avait proposé la première, ça passait sans doute un peu mieux quand même. Je ne faisais qu'accepter -avec une joie immense-. Nous étions donc d'accord sur la suite des choses. Avec tendresse, je vins poser une main sur sa joue pour la lui caresser. Elle réagit tout de suite, avec un bien être évident. Je continuai ainsi et lui répondis par un petit sourire, jusqu'à ce qu'elle s'empare de ma main pour l'embrasser. Après ça, nous décidions de rester dîner. Et nous passâmes ainsi un très agréable moment à manger, discuter de tout et de rien et partager le contenu de nos assiettes. Comme un véritable couple c'est vrai. Dans le fond, nous ressemblions vraiment à ça et ça ne me dérangeait pas du tout. Je n'y pensais pas trop à vrai dire ! Je fis un peu la moue quand, à la fin du repas, elle m'annonça que c'était elle qui m'invitait. Je comprenais que c'était aussi une façon de me rappeler que nous étions égaux et que ce n'était pas toujours à moi de payer. Qu'elle se fichait royalement de mon argent au passage. Ce dont je n'avais jamais douté. Si j'avais su, j'aurais pas ajouté une bouteille de vin. Fis-je remarquer sur un ton qui se voulait boudeur. En réalisant ça, j'eus ensuite un petit rire amusé. Ce n'était pas si grave que ça. Elle était une petite étudiante qui avait eut un petit salaire pendant six mois, oui. Mais je doutais qu'elle manque terriblement d'argent quand même.

Après qu'elle ait réglé notre note, nous quittions le restaurant et assez rapidement, elle me proposa de passer boire un dernier verre chez elle. Ce que j'acceptai sans me faire prier. J'aimais l'idée de passer le plus de temps possible en sa compagnie. Chacun dans notre voiture, nous prenions donc la direction de son appartement. Je fus franchement amusé qu'elle veuille faire une petite course, comme si elle avait la moindre chance de gagner contre moi et ma voiture de sport ... Au début, je la laissai prendre de la vitesse jusqu'à disparaître de son champ de vision. Mais quand nous arrivâmes sur une longue ligne droite, j'accélérai bien assez pour la doubler et filer au loin. En la voyant enfin arriver un peu plus tard en bas de chez elle, je fis le mec qui s'ennuyait à mourir après l'avoir longtemps attendu. Je ris de bon coeur à ses mots et récupérai sa main quand elle fut à ma hauteur, pour la suivre jusque chez elle. Dans l'ascenseur, je la serrai fort contre moi en l'embrassant encore et encore, jusqu'à ce qu'on arrive et qu'on ne s'éloigne un peu l'un de l'autre pour rentrer chez elle. Je me contentai d'un verre de soda pour ne pas boire davantage d'alcool, vu que je devais encore rentrer chez moi ensuite. D'accord, j'étais venu pour un verre. Mais je l'oubliai totalement quand elle prit place dans le canapé, contre moi. Ca faisait tellement longtemps que nous semblions incapables d'attendre davantage. Quand le baiser s'emballa plus encore, je me levai en l'entraînant avec moi et la soulevai de terre pour la porter jusqu'à sa chambre. Je sentis que sa façon de répondre à mon baiser était soudainement moins empressée, moins sûre. Mais sur le coup, je n'y prêtai pas trop attention. Ce ne fut qu'en arrivant dans sa chambre, et une fois qu'elle fut de nouveau debout, que je pris le temps de la regarder avec attention. Ca va pas Alicia ? Elle m'assura que si et reprit notre baiser. De nouveau, les choses s'emballaient un peu. Mais là encore, je sentais que son baiser était plus incertain, presque hésitant. je libérai sa bouche pour laisser la mienne errer du côté de son cou. Non, ça n'allait pas du tout. Elle était toute crispée et ça me dérangeait vraiment. Ok ... on arrête ... Je me reculai d'un pas pour la regarder avec attention. Finalement, je récupérai sa main et filai m'asseoir sur le bord de son lit. Je l'attirai à moi pour qu'elle prenne place à califourchon sur mes cuisses et enroulai mes bras autour d'elle. On n'est pas obligés de le faire si t'es pas prête. Je fis courir une main le long de sa gorge, pour remonter à sa joue sur laquelle elle s'installa de nouveau. Je peux attendre tu sais. Y'a des tas d'autres trucs que j'aime faire avec toi. Comme te câliner par exemple. Aussitôt, je la fis basculer sur le lit pour l'allonger sur le dos et vins m'allonger contre elle, étendu sur le côté pour pouvoir la regarder. Je gardais ma main posée sur sa joue comme pour l'obliger à me regarder droit dans les yeux.

C'était finalement assez logique qu'après ce repas partagé, nous finissions chez elle. Et il était logique également que ça parte pas mal en vrille ensuite, alors que nous nous embrassions de plus en plus passionnément. Je crevais d'envie d'elle, je ne pouvais le nier. J'avais la sensation de ne pas l'avoir touché depuis une éternité ! Ce fut donc assez difficile et frustrant pour moi de tout arrêter, quand je me rendis compte qu'elle n'était pas tout à fait là. Pas pleinement en tout cas. Or, je ne voulais pas qu'elle se force à faire quoi que ce soit dont elle n'avait pas réellement envie. Oh, je ne doutais pas du fait qu'elle avait envie de moi. Mais elle n'était pas prête, ça semblait assez évident. Et je ne lui en voulais pas du tout pour ça. Même si elle sembla incertaine quand je lui assura qu'on pouvait attendre. Que je pouvais attendre ! T'excuse pas, vraiment c'est pas grave. Lui assurai-je avec conviction. Je ne voulais pas la voir culpabiliser alors que c'était entièrement de ma faute si elle était aussi incertaine et hésitante aujourd'hui. Et quand bien même ça n'aurait pas été de ma faute, elle avait quand même le droit de ne pas vouloir aller plus loin. Je ne la forcerais jamais à rien. Et ce n'était pas non plus une raison suffisamment bonne pour moi, pour m'éloigner d'elle. J'étais bien trop heureux de l'avoir enfin retrouvé, pour envisager une telle chose. Je suis pas fâché du tout, tu le vois bien non ? La taquinai-je même avec un petit sourire.

Je finis par m'allonger avec elle sur le lit pour être au plus près d'elle. J'en profitais pour caresser doucement sa joue de nouveau. Et quand elle se détendit, je commençai à laisser mes doigts errer dans ses cheveux pour les lui caresser longuement, avec beaucoup de douceur. Je souris un peu quand elle prit la parole pour m'assurer qu'elle ne pensait pas vraiment les choses qu'elle m'avait dites la dernière fois. Toutefois, je me tendis un peu quand elle mentionna de nouveau mes enfants et mon rôle en tant que père. C'était effectivement la chose qui pouvait me faire le plus de mal. Parce que c'était ce qui était le plus important pour moi. Ce qu'on pensait de moi en tant qu'homme en revanche, ce n'était pas si grave que ça. Enfin, un peu quand c'était elle qui pensait ainsi. Mais je faisais avec. Je sais pas si je suis un papa génial. Je fais ce que je peux. Me contentai-je de souffler avec douceur. Bon sang, c'était tellement étrange pour moi de parler d'eux avec Alicia. Et ça faisait aussi et surtout un bien fou. Plus de secret. Enfin, plus vraiment ... On s'est séparés quand elle était enceinte des filles. C'était juste ... Terminé entre nous... Et elle est morte. Quelques mois après. D'accord, je mentais un peu. Disons que son entrée à l'hôpital, c'était un peu pareil. Puisqu'elle avait totalement disparu de nos vies. Enfin presque en tout cas. C'était y'a deux ans déjà. Elle ne s'impliquait pas vraiment dans l'éducation de mes enfants alors ça n'a pas été un trop gros drame pour eux. "Mes enfants" pas "nos enfants". Ca n'avait jamais été les "siens".

Ce n'était vraiment pas grave si on ne couchait pas de nouveau ensemble tout de suite. Ca pouvait attendre. Aussi longtemps qu'elle le souhaitait. L'essentiel pour moi, c'était que je puisse être avec elle, tout simplement. Que je puisse la câliner déjà. J'adorais ça. Et j'adorais ses gestes tendres à mon encontre également. Je ne pu m'empêcher d'avoir un petit sourire quand elle assura que j'étais génial avec elle. J'aimais l'entendre dire ça. Surtout compte tenu de tout ce que nous avions traversé tous les deux. Forcément, ça me rassurait qu'elle pense ainsi maintenant ! Allongés l'un contre l'autre dans son lit, nous passions surtout du temps à nous regarder tous les deux. C'était très reposant et très agréable. Je ne m'en lassais pas du tout ! Je fus touché qu'elle revienne sur les mots durs qu'elle avait eut à mon encontre, pour m'assurer tout le contraire aujourd'hui. Et pour, au passage, me faire remarquer que j'étais un très bon père. Oui, c'était ce que j'avais tendance à penser. Même si je ne pensais évidemment pas être parfait du tout. Je faisais tout ce que je pouvais pour élever mes enfants au mieux et, effectivement, c'était déjà bien. J'eus un petit sourire quand elle fit remarquer que c'était horrible. La vérité l'était beaucoup plus. Et c'était sans doute préférable que je la garde pour moi. Au moins pour l'instant. Je n'avais pas envie qu'elle me prenne en pitié. Et je n'avais aucune envie de parler davantage de Chloé non plus.

Je ne pu retenir un petit gémissement de bien être quand elle se tourna vers moi pour glisser ses ongles dans mes cheveux. J'arrêtai subitement de caresser les siens et fermai les yeux durant de longues secondes simplement pour profiter. Ouais, j'aimais vraiment trop quand elle faisait ça. Je souris sans rouvrir tout de suite les yeux, quand elle me proposa de me confier à elle quand il était question de mes enfants. Vraiment ? Ca ne serait pas un peu bizarre ? Je la regardai de nouveau avec attention. Ca me fait vraiment étrange ... Que tu sois au courant. Que quelqu'un hors famille et hors les gens de l'école et de mon petit coin de la ville, soit au courant plus précisément. Tu es l'une des seules personnes à savoir pourquoi je quitte l'entreprise si tôt ... Pourquoi je refuse souvent les sorties avec tout le monde ... Et tu sais aussi que j'ai arrêté de fumer pour eux. Oui enfin ce dernier détail elle l'apprenait surtout maintenant. Mais c'était un rappel de l'une de nos conversations à propos de la clope. Tu savais déjà pour tous mes tatouages. Maintenant, tu peux savoir qu'ils concernent presque tous mes enfants. Je retrouvai le silence durant quelques secondes, avant de laisser échapper un petit rire. Mon Dieu, j'ai l'impression de vider mon sac là.

Finalement, ce n'était pas en couchant directement ensemble que nous pouvions nous retrouver tout à fait tous les deux. Le mieux, c'était quand même de discuter de tout et de rien et d'échanger des gestes tendres, comme nous étions justement en train de le faire. En tout cas, oui, ça me faisait énormément de bien. C'est pas que j'ai pas envie ... j'ai juste besoin d'un peu de temps pour m'habituer à ... Tout ça. Mais je ne pouvais nier que j'adorais parler de mes enfants. Comme elle l'avait dit elle même, rien de plus normal que le fait qu'un parent aime à parler de ses enfants. En tout cas, j'étais soulagé qu'elle n'ait pas dans l'intention de me forcer la main. Elle était vraiment adorable et très patiente maintenant. Nous continuions sur notre lancée alors que je l'informais que mes tatouages étaient dédiés à mes enfants. Puis elle insista sur le fait qu'elle aimait que je me confie à elle et que je pouvais le faire autant que je le souhaitais. Pour toute réponse, je continuais de la regarder avec une certaine intensité. Ses paroles, ses gestes tendres, sa façon de me regarder... Ok, j'étais vraiment amoureux d'elle. Ou au moins très épris. Au fait ... Maintenant que t'es au courant ? Pas trop déçue ? Tu ne t'attendais quand même pas à quelque chose d'horrible ou trop bizarre ? Lui demandai-je avec amusement.

Nous profitâmes encore un moment l'un de l'autre avant que je ne fasse remarquer que je devais y aller. Je souris à ses mots. En effet, maintenant elle savait pourquoi je ne pouvais pas m'attarder trop longtemps ni la voir trop souvent. J'ai une nourrice. Une grand-mère à la retraite qui adore garder des enfants de temps en temps, pour ne pas rester trop longtemps sans rien faire. Au moment de partir, elle me rappela qu'elle reprenait les cours dès le lundi suivant. C'est vrai, j'avais presque oublié ce détail. L'ascenseur va me sembler bien vide ... Oh bon sang, pour de vrai. Ca allait être carrément la déprime dans l'ascenseur le matin maintenant ... Et si je veux seulement prendre de tes nouvelles ? Demandai-je en la récupérant dans mes bras pour la serrer fort contre moi et déposer un délicat baiser au creux de son cou. Je l'embrassais ensuite avant de filer pour de bon et rentrer chez moi. Le lundi matin, ce fut vraiment très étrange de ne pas l'avoir à mes côtés dans l'ascenseur. Puis de ne tout simplement pas l'apercevoir de la journée. Ouais, elle me manquait sacrément au bureau. Mais je pris sur moi pour ne pas la harceler de sms. Et puis je n'avais pas le temps d'aller la voir. Ce ne fut que le mercredi que je pu me libérer un peu, puisque mes trois enfants étaient à une fête d'anniversaire jusqu'en fin d'après-midi. Quand elle me donna son accord, je débarquai chez elle en quelques minutes à peine. Oui, ok, j'étais déjà dans les parages près à arriver aussi vite que possible ... Quand elle m'ouvrit la porte, je souris un peu. J'étais toujours un peu craintif, des fois qu'elle ait changé d'avis. Ce qui pourrait plus encore arriver maintenant que nous ne nous voyions plus tous les jours. Mais je n'avais pas l'impression que c'était le cas. Je me contentai de lui voler un bref baiser avant d'entrer chez elle. Ce week-end tu fais quelque chose ? J'aimerais te proposer qu'on le passe ensemble. J'ai un chalet à Aspen. Ou si tu préfères qu'on le passe ici, on peut ... Enfin si t'as envie de passer un week-end entier avec moi ... Ok, elle avait le droit de me prendre pour un fou.