why is it so complicated ?

Louise & Jason

Louise était rentrée d'Europe depuis quelques jours déjà mais ce n'est pas pour autant qu'on s'était déjà revu. La dernière fois qu'on s'était vu, juste avant qu'elle ne quitte la ville, je lui avais avoué certaines choses tout en me retenant pour ne pas faire quelque chose qu'on regretterait ensuite. Je n'étais pas libre et de son côté, je crois que sa vie sentimentale était bien compliquée aussi. Au départ, je m'étais accordé un certain temps pour réfléchir et voir ce que je décidais de faire par rapport à notre relation à tous les deux mais aussi par rapport à ma relation avec ma petite amie car si j'en étais venu à me rapprocher de Louise, c'est bien qu'il y avait un problème dans mon couple. Entre temps, d'autres choses étaient venues s'intercaler et mes problèmes sentimentaux étaient rapidement passés au second plan. Je n'avais pas eu le temps de réfléchir à la question mais au delà de ça, il fallait quand même que je vois Louise pour lui parler. Je lui avais donc demandé un peu plus tôt dans la journée si je pouvais passer la voir en lui demandant à quel moment ça l'arrangeait le plus, sachant que je ne travaillais plus actuellement.
Je m'étais donc rendu chez elle à l'heure indiquée sans vraiment avoir pris le temps pour me rendre présentable. J'avais toujours cette barbe que je ne coupais plus, les cheveux mal coiffés mais j'avais quand même fait l'effort de mettre un t-shirt propre avec un jogging et des baskets. Bon, clairement, je ne ressemblais à rien mais c'était toujours mieux que ces derniers jours où je passais des fois des journées entière en boxer allongé dans mon lit devant la télévision. Je sonnais, puis Louise vint m'ouvrir avec un large sourire tandis que de mon côté, ce n'est plus une expression de visage que j'arrivais à emmètre. Les sourires se faisaient rares, les rires encore plus et je crois que j'avais perdu un peu ce goût de vivre ; espérons que ce ne soit qu'une passade. Salut, lui dis-je simplement. Je lui fis une bise rapide en fuyant très clairement son regard interrogateur. Elle devait être surprise de me voir ainsi, moi qui prenait toujours bien soin de moi et qui ne sortais pas sans avoir fait le nécessaire pour être présentable. Ça va ? demandais-je en entrant chez elle en évitant toujours son regard car le mien était dans le vide complet. Ça me faisait bizarre de sortir de chez moi aussi et de me retrouver chez quelqu'un, ça ne m'était pas arrivé depuis plusieurs jours.

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Louise & Jason

Je suis rentrée il y a quelques jours. Evidemment, Jason le savait très bien. Malgré tout, je savais que depuis notre dernière discussion, il avait besoin de distance et de temps. Moi, j'étais partie en Europe, j'en avais bien trop besoin. Ca avait été très utile d'ailleurs. Je suis revenue bien plus fraîche, avec des idées bien plus claires. J'avais vu ma maman, j'avais passé de merveilleux moments avec June. Je m'étais rendue compte d'énormément de choses durant ce voyage, et tout cela un peu grâce à Jason. Il m'avait fait posé les bonnes questions, au moment où j'en avais le plus besoin. Avant son intervention, je pleurais chaque soir, me demandant si un jour j'aurais la chance d'avoir quelqu'un qui m'aime un peu normalement, ou un minimum de normalité, au moins ressentir d'être aimée quoi. C'était ça que j'avais ressentie avec Jason, même si nous n'étions pas allé plus loin. Il était en couple, et respectueux de cela. Et moi, la même chose. Je n'avais pas cherché à dépasser les limites. Jason a toujours été très spécial à mes yeux. Il a toujours été un ami, et un très grand ami enfin, je savais que je pouvais tout lui dire, tout faire avec lui, que je pouvais même flirter. C'était étrange à vrai dire comme relation, et c'est une fois cette conversation menée que je m'en rendais compte. Je savais qu'il était déchiré et qu'il avait du mal à faire le point dans tout ça et la dernière chose que je voulais : c'était le perdre. Quoiqu'il arrive, je comprendrais et je ferais en conséquence. Je savais très bien qu'il aurait le pouvoir de me faire craquer. Je savais aussi que je saurais comprendre si ce n'avait été qu'une passade. Mais je ne voulais surtout pas le perdre. J'avais besoin de lui, besoin de sa présence, besoin de son intérêt. Pendant mon voyage, il réagissait à mes photos, il m'envoyait des sms. Il prenait des nouvelles. Il était adorable avec moi, comment le nier? Je le respectais plus que je ne pouvais me respecter moi-même. C'est un homme bien, et plus que bien. Et c'était ça avant tout. Quand il me proposait de venir, j'acceptais évidemment. Je n'avais pas menti, il me manquait. Du coup, quand j'ouvrais la porte j'avais le grand sourire sur le visage. Lui, il était en jogging en basket, pas coiffé. J'étais très interrogatrice alors qu'il me saluait en entrant chez moi. J'avais l'impression qu'il avait perdu une étincelle, qu'il avait quelque chose en moins. D'un coup, je ne pensais plus à rien d'autre qu'à la tristesse que je ressentais de le voir ainsi. Notre conversation, mon besoin de tendresse, tout s'envolait. Il n'y avait plus que lui qui comptait. Il allait s'installer dans mon canapé et je n'avais pas bougé d'un poil, devant la porte. Je la fermais et doucement je m'approchais. bah oui ça va mais.. j'allais m'asseoir près de lui doucement, je levais son visage vers moi. Son regard était vide de tout, et d'un coup mes sourcils se fronçaient et je ressentais ce manque de tout. Je soufflais. qu'est-ce qui va pas..? soufflais-je super doucement, peur de ce qu'il allait me dire. Je n'aimais pas le voir souffrir. Vraiment pas. enfin.. tu n'es pas obligé de me le dire mais.. tu veux qu'on fasse un truc? qu'on te change les idées? un jeu? un bon cocktail tonique? demandais-je en tentant une pointe d'humour avec un petit sourire en coin. Je voulais le voir sourire, voir l'étincelle dans ses yeux, même s'il est habillé si pauvrement par rapport à d'habitude. Je voulais juste avoir le pouvoir de faire quelque chose, même s'il ne voulait pas se confier à moi.

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Louise & Jason

Elle m'avait manqué, pourtant, ce n'est pas ce que mon comportement lui montrait en venant la rejoindre chez elle. J'étais mal et je ne pouvais pas le cacher même si dans mon esprit j'étais presque normal ; parce que c'était devenu mon quotidien depuis plusieurs jours maintenant. Je vivais avec le mal-être, la dépression même. Malgré ça, je me devais de venir parler à Louise parce que je tenais à elle et parce qu'elle attendait sans doute des réponses aux questions qu'on pouvait s'être posées indirectement avant son départ pour l'Europe. Rapidement, j'imagine qu'elle avait cerné ma tristesse et quand j'allais m'asseoir sur son canapé, elle arrivait rapidement, s'asseyait à mes côtés et prenait mon menton dans une main pour le relever et ainsi m'obliger à la regarder. Mais même avec cet effort, mon regard restait vide, sans sentiment. Elle me disait aller bien, et puis me demandait ce qui n'allait pas. Je ne voulais pas lui répondre ; je ne pouvais pas. Les mots ne sortaient pas parce que j'appréhendais de dire certaines choses à voix haute, comme si ça les rendrait encore plus vraies. Je soupirais légèrement, ma bouche restant bien fermée et puis Louise reprit la parole pour me proposer de me changer les idées, faire quelque chose et tentait même une pointe d'humour. Résultat : un mur. Elle avait affaire à un mur qui ne souriait même pas à ses mots. Je continuais de la regarder, mais à la fois dans le vide. Non, Louise. Tu te donnes du mal pour rien. Une de mes mains allait s'introduire dans mes cheveux pour les ébouriffer un peu puisque de toute façon, ils n'étaient même pas coiffés. Je prenais une grande inspiration, puis soufflais lentement. Je tournais mon visage pour regarder un instant le sol et puis quand je relevais ma tête pour la regarder à nouveau, mes larmes étaient montées à mes yeux. Avec une réaction pareille, il lui fallait une explication, et elle allait venir. Mon père est mort. C'était la troisième fois que je le disais à haute voix mais à chaque fois, ça me faisait mal à la gorge, mal au ventre et mal au cœur. Je souffrais de cette perte et bien que la commémoration d'adieu ait déjà eu lieue, je n'imaginais pas encore que je ne reverrais plus jamais mon père. Je ne savais pas comment Louise pourrait réagir ; moi-même je n'aurais pas su quoi faire face à quelqu'un qui m'annonce la perte d'un proche et qui commence à avoir les larmes aux yeux. Et je lui infligeais ça sans vraiment le vouloir, je pensais juste qu'elle était en droit de le savoir pour comprendre mon silence depuis quelques jours et sans doute aussi pour les semaines à venir.

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Louise & Jason

Jason entrait chez moi, avec l'air complètement déprimé. Je ne savais pas quoi faire, j'avais tout oublié de tout ce que je me demandais avant qu'il arrive. Il avait vraiment l'air au plus mal et j'avais vraiment mal au coeur de le voir ainsi. Je m'étais promis d'être une amie malgré tout, d'être là pour lui. Alors qu'il allait das le canapé, je tentais le tout pour le tout pour revoir cette étincelle dans ses yeux. Je commençais à imaginer le pire car pour qu'l soit comme ça, c'est que quelque chose de vraiment affreux avait dû arriver. En vérité, après lui avoir demandé ce qui n'allait pas, je lui dis qu'il n'était pas obligé de me le dire car j'avais en fait peur de ce qu'il allait me révéler. Je savais que j'allais partager son chagrin. Je déteste voir les gens que j'aime avoir mal, être mal. Je lui proposais un remontant, tentant un sourire mais je me prenais un gros vent. Je regardais ailleurs, me mordant l'intérieur de la gencive, cherchant quelque chose à faire, à dire. Je vis son visage se transformer, il avait les larmes aux yeux. Je fronçais les sourcils, revenant près de lui, osant poser ma main sur la sienne pour la serrer tendrement. Il ouvrait la bouche, je sentais qu'il allait me le dire mais que c'était dur. J'ouvrais la mienne pour m'apprêter à lui dire de ne rien dire, de garder ça et de me le dire quand il irait mieux. Mais quand il dit ces mots, je me décomposais. Je passais ma main sur mon visage, comprenant maintenant son état physique, et le vent que je m'étais pris. J'étais perdue d'abord, sans savoir quoi faire. Je pensais à l'état dans lequel j'étais quand ma maman était au plus mal lors de son cancer. Maintenant elle allait mieux, et j'étais mieux moi aussi. Alors là.. Je perdais mon regard aussi, sans le lâcher des yeux. J'avalais un bon coup. Il fallait que je fasse quelque chose là, que je trouve un mini mini remède juste pour les prochains instants. Que j'essaie au moins. Evidemment ce que j'avais proposé jusque là c'était idiot. Je le pris dans mes bras. Je ne réfléchissais pas. je suis désolé chaton.. soufflais-je alors avec mal. Je le serrais fort contre moi. Je m'en voulais d'être si bien habillée et apprêtée du coup. Mais il fallait foncer là. tu sais quoi? Tu vas me parler de lui. On va lui faire honneur. Ca va te faire du bien, je pense. Enfin ma maman m'a dit de faire ça si son cancer tournait mal. Elle voulait que je raconte tous les bons moments que j'avais passé avec elle, que je ris d'y repenser, que je souris, et pas que je pleure.. de trop. Alors on va se prendre un bon verre frais, une bonne limonade et puis on va faire ça, ça te dit? Tu sais, je pense pas qu'il aimerait te voir ainsi.. même si c'est tout à fait compréhensible.. soufflais-je caressant sa joue et allant chercher des verres. Je les posais. Allez vas y dis moi. Lâche toi, parle. Je suis là. lui dis-je prenant ses mains dans les miennes, le regardant. J'étais prête à tenter une espèce de thérapie pour qu'il aille mieux, qu'il aille de l'avant, qu'il apprenne à vivre sans son papa, même si ça prendrait du temps et que c'était normal. Je le comprenais tout à fait.

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Louise & Jason

J'étais au plus mal et ça se remarquait assez rapidement auprès de mes amis alors forcément, Louise me demandait ce qui n'allait pas, essayait de faire de l'humour mais ça ne prenait pas, ça ne prenait plus. En temps normal, je n'aurais pas voulu venir chez elle dans cet état mais j'en étais arriver à un stade où ça n'avait même plus d'importance et je me fichais totalement de ce qu'on pouvait penser de moi. Lorsque je lui annonçais que mon père était mort, elle comprenait sans doute assez vite pourquoi j'étais si triste à voir et puis un petit silence s'installa. Je ne pouvais pas vraiment dire s'il durait vraiment longtemps ou pas parce que je n'avais vraisemblablement plus trop la notion du temps. Elle s'approchait ensuite pour me prendre dans ses bras et moi, je restais sans rien faire, les bras le long du corps. Si quelqu'un d'extérieur voyait actuellement cette scène, il m'aurait pris pour un imbécile ou quelqu'un de timide. Mais j'étais juste mal et je n'agissais plus normalement. Et puis elle me dit qu'elle était désolée. Qu'est ce que j'en avais à faire, sincèrement ? Il n'y avait pas à être désolé pour moi, ce sont des choses qui arrivent dans la vie et malheureusement, ça m'arrivait un peu trop tôt à mon goût. Elle proposait ensuite que je lui parle de lui, que je me remémore les bons souvenirs pour éviter de broyer du noir. Je soupirais, je n'avais pas envie de parler. Elle se levait ensuite pour aller chercher des verres. Oui, ça semblait être une bonne idée de boire mais pas de la limonade. Lorsqu'elle revenait et avant qu'elle ne remplisse les verres, je soufflais avec difficulté : Tu n'as pas quelque chose de plus ... fort ? Elle s'était installée à nouveau et me demandait de parler. Je la regardais, levais un sourcil. Mais j'ai pas envie de te parler de lui. J'ai pas envie d'y penser. Je baissais alors mon regard, toujours aussi vide qu'à mon arrivée. Raconte-moi ton voyage en Europe. Ça, c'est une meilleure idée. Je relevais alors mon visage et posais mon regard sur elle, attendant son récit. Je ne sais pas si ça allait me faire du bien, mais ça serait toujours plus intéressant que les émissions pourries que je voyais depuis des jours. Et au moins, c'était raconté par la jolie voix d'une jolie fille.

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Louise & Jason

Il venait de m'annoncer que son papa était mort. J'étais tombé de haut. J'aurais pu penser à tout mais pas à ça. Dans ces moments là, quoiqu'on dise on aide pas. On fait souvent pire. Je suis désolé, c'était débile comme phrase. Désolé de quoi? Pourtant je le disais après un câlin parce que, j'étais complètement perdue. Cela me brisait clairement le coeur de le voir ainsi. Je m'en fichais qu'il soit mal habillé ou que sais-je. L'important c'est qu'il aille bien. J'essaie plusieurs choses pour l'aider mais, je me prends quelques murs. En même temps, il faut s'y attendre dans ces moments là. Je ne le prends pas mal du tout. Je persévère, je cherche à trouver ce qui pourrait l'aider. Je souris quand il me demandait quelque chose de plus fort. J'acceptais de la tête et je me levais pour aller chercher un verre un whisky. Je le servais et je posais le verre et la bouteille sur la table basse. Je me fis un mojito. Il me demandait plutôt de raconter mes vacances en Europe. Il ne voulait pas parler, évidemment. Encore un mur. Je tentais au moins, il savait que je voulais qu'il aille mieux. Je retirais mes chaussons pour les mettre sur le tapis de sol et je ramenais mes jambes en tailleur et mon verre à la main. Ok pas de problèmes lui dis-je alors le regardant, il attendait que je commence. Je ne savais pas par où commencer en fait. Il fallait peut-être que j'évite la partie où ma mère va mieux. Quoique. Allez lance toi.Alors c'était génial. Je ne connaissais pas vraiment June avant d'y aller, j'avais pris le prétexte de l'aider à se faire un nom en tant que mannequin pour partir un moment et j'ai eu raison de le faire, j'ai beaucoup réfléchi là-bas. En même temps, disons que j'ai redécouvert combien c'était cool juste de.. vivre. De ne pas me prendre de coups à droite à gauche ou de mauvaises paroles, méchantes et gratuites. Au contraire, les gens étaient supers sympas on a fait des tas de choses avec des gens qu'on connaissait ni d'Eve ni d'Adam comme ça dans la rue. Un jour en Espagne une commerçante nous a kidnappé pour nous faire essayer deux robes de flamenco et on a dansé sur la plage avec pleins de gens.. C'est juste.. Tu te dis qu'il y a vraiment de l'humanité dehors. Bon faut dire qu'en tant que deux nanas américaines un peu touristes on se faisait payé pas mal de verre, ça c'était cool. Je crois que mon meilleur souvenir ce sont les soirées sur les plages d'Espagne. lui avouais-je d'abord, en souriant. Amsterdam aussi c'était super cool, j'adore cette ville. Et l'Italie mon dieu c'est magnifique. Les pates et les pizzas là bas rien à voir. Et puis les gens sont pleins de vie ils ne s'arrêtent jamais, ça crie de partout ça rit ça chante. On a chanté debout sur une gondole sur Venise, c'était trop beau. L'Angleterre aussi c'était pas mal. Ils s'habillent vraiment bizarrement là bas! Mais évidemment c'est Paris qui a été le moment fort du voyage.. mon pays m'aavait vraiment manqué. J'ai fais les magasins comme jamais je crois! Puis voir mon visage sur les pubs des grands magasins ça m'a fait drôle. On est allé au théâtre, à l'opéra, on a mangé dans de grands restaurants, de bonnes viennoiseries françaises.. Délicieux dis-je en souriant, finissant en français. D'ailleurs, je t'ai ramené des cadeaux! dis-je me levant, posant mon verre. Je ramenais deux étuis travaillés à bouteilles françaises, un excellent champagne et un très bon vin ainsi qu'une montre de Genève. Je lui souris. June est vraiment douée pour être mannequin. Et puis j'ai vu en elle une soeur. On a passé une trop belle soirée avec ma maman, ça m'a vraiment fait du bien. Ca m'a ramené là où je devais être, à mes bases, ce que j'avais oublié. Et puis faire des shootings à Paris ça m'avait aussi trop manqué. Juste manger une baguette je dansais de joie, tellement que j'en suis tombée cul en arrière. dis-je en riant légèrement à ce souvenir que June gardera à vie je pense, quand je suis tombée en dansant avec la première baguette qu'on avait acheté à notre arrivée. j'ai décidé de reprendre le contrôle, je me sens plus forte, plus moi-même. En fait, je m'étais juste un peu égarée. Y'avait moi et la Louise normale qui criait, je suis allée la chercher. dis-je en souriant. Je finissais mon mojito, je tournais mes pieds sous mes fesses, de côté. Je passais une main dans mes cheveux et m'accoudais contre la tête de canapé, tête posée sur ma main, le regardant. Je ne savais pas s'il fallait que je continue ou bien, s'il avait des questions, des réactions. Je me resservais un mojito pendant ce temps.

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Louise & Jason

Même si je sentais toujours aussi mal, voir Louise me faisait un peu de bien et me permettait de me changer les idées. Lorsqu'elle proposait de me rapporter à boire en me parlant d'une limonade, je lui demandais quelque chose de plus fort, sous-entendu avec de l'alcool et elle comprit parfaitement ma demande vu qu'elle revenait de la cuisine avec une bouteille de whisky et un verre adapté. Elle me servait et se faisait un mojito tandis que je refusais catégoriquement de lui parler de mon père en préférant qu'elle me raconte son séjour en Europe. Je l'écoutais patiemment me raconter son rapprochement avec June, les questions qu'elle avait pu se poser là-bas, son bonheur d'avoir cette impression de revivre complètement en oubliant son quotidien à Miami. Elle avait rencontré de nouvelles personnes et avait passé des soirées folles avec eux. Finalement, il n'y avait aucune ombre au tableau et ça m’amenait à penser que ma vie était tout le contraire de tout ça. Je repensais à mon passage à New York et à tout ce qui m'était tombé dessus en si peu de temps. Après le décès d'un proche, il y a énormément de papiers à envoyer à toutes les administrations, il faut signer certaines décharges et il fallait encore que je vende l'appartement qu'il avait acheté là-bas. Sa compagne, même si elle vivait avec lui, n'avait rien payé de ce logement et n'avait visiblement pas envie de s'emmerder à le vendre, ce qui m'énervait. Et alors je réalisais que je m'étais perdu dans mes pensées, je ne regardais même plus Louise et quand je me reconcentrais sur ce qu'elle me racontait, en relevant un peu la tête pour la regarder, elle me parlait de Paris et de tout ce qu'elle avait fait là-bas. A l'entendre, on aurait dit une grande dame qui s'était faite servir en profitant pleinement de son statut de mannequin de grande marque. La gastronomie française avait toujours eu une bonne réputation et elle insistait sur le fait qu'elle s'était régalé. Elle se relevait ensuite pour m'apporter un cadeau qu'elle avait ramener de France. Je soupirais légèrement en le prenant en main et dis simplement : Il ne fallait pas, Louise. Même pas un merci mais j'étais quand même content qu'elle ait pensé à moi et la montre que je trouvais dans une petite boîte était vraiment jolie et à mon goût.
Elle me reparlait ensuite de sa bonne entente avec June, et surtout au fait que ce voyage l'avait changé et lui permettait de reprendre sa vie en main, comme elle l'entendait. C'est bien c'est bien, ajoutais-je brièvement suite à son long monologue. Je portais mon verre à ma bouche pour le finir et puis comme je n'avais suivi que la moitié de son discours, je lui demandais sans savoir que j'allais passé pour un con : Mais alors tu n'as voyagé qu'à Paris et en Espagne ? Mon humeur n'était toujours pas rétablie et peut-être que Louise n'allait pas accepté longtemps de passer une soirée avec quelqu'un qui l'écoute à moitié et qui n'a quasiment aucune envie.

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Louise & Jason

J'essayais de le consoler par de multiples façons. J'essayais plusieurs choses avant qu'il ne me propose de parler de mon voyage. Pourquoi pas, peut-être que ça lui changerait les idées. A sa demande, je lui servais un bon verre de whisky, lui laissant de quoi se resservir. Je me responsabilisais s'il finissait à quatre pattes, de toute façon c'était une des manières "d'oublier" malheureusement pour n'importe quel humain. J'acceptais et respectais ça. Je me contentais de deux mojitos puis je me prendrais des jus de fruits. S'il finissait mal, il faudrait que j'assume de mon côté et que je puisse être là pour lui au cas où. Verre à la main, jambes croisées, tournée vers lui, je commençais mon récit. Il n'en finissait presque pas - j'en avais tellement fait. Je n'aurais jamais fini si je devais y aller en détail. Je lui racontais ça par étapes et me rappelais que j'avais même acheté quelque chose pour lui. Il me dit que ça n'avait pas été la peine mais si. Il m'avait beaucoup aidé, plus que ce qu'il ne puisse l'imaginer. Alors, il le méritait bien. En fait, j'avais l'impression de lui en devoir à vie. Alors, un cadeau d'Europe, ce n'était pas grand chose. Je lui souris doucement. Il réagissait à peine, n'ayant aucune émotion. J'essayais de prendre sur moi, parce que je détestais le voir ainsi. Je déglutissais, continuant mon récit. Puis, il réagit à deux à l'heure, ne me parlant que de la partie France et Espagne de mon récit. Je souris difficilement. Il ne m'écoutais presque pas, en fait. Je regardais ailleurs, portant mes lèvres au verre. Je ne savais plus quoi faire. Même essayer de lui faire imaginer des scènes heureuses ça ne marchait pas, il ne m'écoutait pas. Je me râclais la gorge. tu sais.. je suis partie pour refaire le point sur ma vie. je comprends ton état et je pense que ce dont tu as le plus besoin c'est de présence de gens auxquels tu tiens. je déteste te voir comme ça. lui avouais-je alors très sincèrement. Avec Jason, j'arrivais à parler ainsi. Ce n'était pas simple parce que ce n'était pas du tout mon genre d'être si ouverte et sincère. J'avais plutôt tendance à cacher mes sentiments, pensant à ce que ce soit ma faiblesse. Mais il m'avait montré le contraire, lui même. Il m'avait offert une leçon de vie et j'aimerais le lui rendre en l'aidant dans ce deuil. tu sais Jason.. je ne sais pas si tu te rends compte de combien tu m'as aidé, lors de notre dernière conversation. je veux dire, d'un point de vue construction de ma personnalité. Je me suis beaucoup remise en question et je me sens mieux et.. je ne sais pas si un jour j'arriverais à te remercier autant que tu le mérites.. soufflais-je alors. malgré le fait de son aveu ce soir-là, il y avait quand même ce côté là que je ne pouvais oublier. tu veux qu'on joue à un jeu vidéo? qu'on fasse un jeu? qu'on sorte? qu'on fume? qu'on mange à s'en péter le bide? qu'on fasse des appels anonymes? qu'on joue à un jeu tout court? qu'on se moque de mes photos d'enfance? qu'on parte et qu'on se réveille demain sans savoir où on est et ce qu'on a fait? qu'on prenne la voiture et qu'on ne regarde pas où on va? demandais-je avec un petit sourire. je savais qu'il n'y répondrait pas, qu'il ne dirait rien peut-être. Je m'approchais et caressais sa joue, avec hésitation bien sûr j'avais peur de sa réaction. Je le regardais dans les yeux. Cette petite étincelle dans ses yeux me manquait et je souffrais de ne pas trouver le moyen exact et sûr de la rallumer. peut-être que c'était ce silence la solution, après tout. je t'ai déjà dis que je sais jouer un peu de guitare? dis-je me levant la prenant, cachée dans son étui. Ma maman m'avait offert ça dans une lubie. Mais je n'étais pas une star, j'avais des bases. Je me mettais à chanter une chanson française "Mistral Gagnant" que j'aimais beaucoup avec ma maman.

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Louise & Jason

J'étais perdu entre mes pensées et le récit de Louise mais je dois avouer que je n'arrivais pas à me concentrer pleinement sur l'un ou sur l'autre. J'avais du mal à l'écouter mais ce n'est pas parce que ça ne m'intéressait pas, c'est surtout parce que je pensais sans cesse à d'autres choses et qu'en ce moment, je n'étais de toute façon pas trop apte à rester concentré bien longtemps. Ça ne devait pas être simple pour elle et ça ne l'était pas pour moi non plus mais malgré ça, je n'arrivais pas à faire mieux. Lorsqu'elle reprenait la parole après mes quelques mots émis un peu dans le vide, Louise m'expliquait avoir eu besoin de faire le point sur sa vie et c'est ce qu'elle avait fait lors de son séjour sur un autre continent. Elle comprenait que je sois mal et pensait que j'avais besoin d'être entouré des gens que j'aime. Je pense qu'elle avait raison sur ce point et quand elle finissait en me disant qu'elle n'aimait pas me voir comme ça, je crois que ça me réchauffait un peu le cœur. Pour autant, je ne disais rien et continuais de la regarder, de regarder un peu dans le vide en même temps ; j'étais totalement perdu. Elle m'apprenait ensuite que je l'avais énormément aidé lors de notre dernière conversation et qu'elle s'était remise complètement en question et avait réussi à réadapter sa personnalité à sa propre vie en se sentant beaucoup mieux. Elle me remerciait pour ça, ou au moins voulait le faire mais pensait que ça ne serait pas possible car je l'avais bien trop aidé. La réflexion vient de toi, pas de moi Louise. Alors tu n'as pas à me dire ça. Elle me proposait ensuite tout un tas d'occupations qu'on pourrait faire en ne s'arrêtant même pas pour avoir une réponse de ma part et finalement quand elle venait à bout de toutes ses propositions, un silence s'installait. C'était sans doute à moi de parler et lui apporter une réponse digne de ce nom mais au lieu de ça, je profitais de sa main qui venait se poser sur ma joue pour la caresser doucement. Je posais alors ma propre main sur sa main, comme pour l'inciter à continuer parce que ça me faisait du bien. Comme je n'avais toujours rien répondu, elle se levait alors en m'expliquant qu'elle savait jouer un peu de guitare. Elle sortit une guitare de son étui et s'installait pour commencer une chanson assez douce et très jolie à entendre. C'était du français alors je ne comprenais pas grand chose mais je comprenais au son de sa voix que c'était des paroles touchantes et pleines de sens. Je m'allongeais à moitié sur le canapé et penchais ma tête sur le côté pour la voir jouer. J'appréciais pleinement ce moment et quand elle finit la chanson, je me mis à applaudir légèrement. C'était très joli, bravo l'artiste. Ma voix gardait cette intonation froide et sans trop d'émotions mais je suppose qu'elle avait compris que j'avais vraiment aimé ce moment qu'elle m'avait offert. Le sourire n'était toujours pas au rendez-vous mais j'avais quand même profiter de la chanson un peu plus que son long discours de tout à l'heure car mon esprit n'avait pas divagué. Tu en connais une autre ? demandais-je avec intérêt en espérant qu'elle continue parce que finalement, ça me faisait passer un agréable moment.

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Louise & Jason

J'essayais des milliers de choses pour le consoler. J'usais de multiples méthodes. Je ne savais vraiment pas quoi faire mais j'insistais, je ne le laisserais pas ainsi. Je ne pouvais pas m'y résoudre. Je tenais bien trop à lui pour le voir souffrir ainsi sans rien faire, baisser les bras. Qui peut croire que c'est simple de consoler quelqu'un qui est ainsi dans le deuil? Personne, ou alors des gens idiots. Je parle je parle et je n'arrête pas de parler. Au bout d'un moment, je me demande si ce n'est pas au final le silence, la solution. Je lui propose quand même encore des milliers de choses qu'on pourrait faire mais je n'ai pas de réponses. Je lui parle du bien qu'il m'a fait, me disant que peut-être en se sentant reconnaissant de quelque chose ça irait mieux mais même ça, il s'y refuse. Je veux riposter à sa réplique mais j'ouvre la bouche et la referme immédiatement après. Cela ne sert à rien, Louise, ne t'obstine pas. Je baisse les yeux et je les relève. Ce silence dont je pensais un peu avant reprends sa place. Je lui souris doucement. Je sais qu'il n'y répondra pas mais j'essaie de me dire que mes sourires l'aident. Je pose ma main sur sa joue et il la pose sur la mienne. Je souris. Enfin, j'ai l'impression de faire quelque chose de bien et ça me rassure, il est toujours là quelque part et je peux le récupérer. Cela lui avait visiblement fait du bien. Je me levais, décidant de prendre le juste milieu entre silence et mot, la musique. Je prenais mon étui à guitare et prenait cette dernière, lui chantant un petit truc français que je chantais souvent avec ma maman. C'était en français, évidemment vu que c'est ma langue maternelle. Il ne devait pas comprendre grand chose mais j'aimais à croire que ça lui faisait du bien. Il s'allongeait dans le canapé, tournant sa tête pour me regarder jouer et une fois la chanson finie, il me demanda si j'en connaissais d'autres. Je souris. Cela marchait et j'étais contente de moi. oui bien sûr. lui dis-je alors réfléchissant puis je trouvais rapidement quoi jouer. Cette fois, je choisissais une chanson américaine histoire qu'il y comprenne quelque chose. Je la chantais souvent ces derniers temps, parce que j'avais l'impression qu'elle me correspondait beaucoup. Il s'agissait de Titanium version calme de Sia. J'aimais énormément cette chanson et ces paroles prenaient beaucoup de sens pour moi. Cela me faisait du bien de le chanter alors, je profitais du besoin de Jason pour la musique pour me faire du bien aussi. Je chantais avec émotions, du coup. Je finissais, la voix pleine d'émoi. Je rajoutais des notes avec des "ouh" d'accompagnement pour me reprendre. Dans les notes, je bifurquais vers une autre chanson américaine mais qui ne me parlait pas trop histoire de faire genre, avec Diamonds de Rihanna. Cela semblait apaiser Jason et c'était le principal à mes yeux. A la fin, j'allais m'asseoir sur le côté du canapé près de lui. Je savais que j'avais peine à vouloir lui dire quelque chose alors, autant ne rien dire. Je posais la guitare sur le côté. J'allongeais mes jambes près des siennes, j'enroulais mes mains autour de son cou, sur sa joue et je posais ma tête sur son torse. Je voulais juste lui montrer que j'étais là, dans le silence et l'écho de ma voix dans le studio que j'avais encore en tête. Peut-être que ça l'aiderait. Même s'il s'endormait, j'avais l'impression d'avoir réussi une mini étape pour lui.