Il avait avoué ses sentiments à Orel. Ou plutôt déclaré. C'était sorti tout seul, sans qu'il n'y pense, sans qu'il ne le prévoie. Il avait simplement exposé son coeur à Orel, lui avait dévoilé ce qu'il y avait de plus évident. Il l'aimait, il l'aimait depuis des années. Depuis l'enfance, sans doute. Depuis l'adolescence et ces petits moments de jalousie lorsqu'une fille s'approchait trop près d'Orel. Et il l'aimait, sans hésiter une seule seconde, depuis qu'ils étaient devenus deux grands garçons, deux hommes. Son amour avait toujours été là, mais ce ne fut qu'au départ d'Orel qu'il se rendit réellement compte de ce qu'il ressentait, qu'il réalisa qu'il voulait passer le restant de sa vie avec Orel. Qu'il le voulait tout entier, juste pour lui et personne d'autre. Et en cet instant, alors qu'Orel était nu, son corps dans le sien, il savait que c'était maintenant ou jamais, que c'était sa chance d'avoir Orel tout entier. Et c'était comme une évidence, parce qu'après ça, il n'y avait plus de retour possible. Erwan refuserait de revenir en arrière, de retourner à sa vie solitaire et malheureuse. Il avait goûté au bonheur et il ne laisserait pas glisser entre ses doigts, pas sans se battre, pas sans donner tout ce qu'il avait pour le préserver. Alors il avait déclaré son amour, tout simplement. Sans rien attendre en retour, parce que Erwan n'avait pas besoin qu'Orel lui dise quoi que ce soit. Ses caresses étaient suffisantes, ses baisers parlaient d'eux-mêmes, ses coups de reins contre sa propre chair étaient une preuve. Erwan n'avait jamais été aimé ainsi, aussi fort, aussi bien, aussi tendrement et avec autant de passion. Orel s'était arrêté, comme percuté de plein fouet par les mots d'Erwan, avant de l'embrasser encore, de passer une main dans ses boucles brunes, et de continuer, encore plus fort, encore plus désespérément. Erwan n'en pouvait plus, il n'en pouvait plus d'autant d'amour et de plaisir. Entre leurs deux corps, sur l'abdomen d'Erwan se déversa sa semence, et peu de temps après, il sentit Orel se raidir, le serrer contre lui en gémissant. Et Erwan ne savait pas s'il y avait quelque chose de plus beau que ça, Orel et lui, en train de vivre un moment de plaisir extrême, à gémir ensemble, à assembler leur corps pour ne faire qu'un. Et tout cet amour qui était à deux doigts de le rendre fou, de le faire imploser. Il y avait les lèves d'Orel dans son cou, et ses mouvements plus lents qui continuaient de rendre fou Erwan. Puis c'était fini, mais Orel ne bougea pas, il resta là, en Erwan, contre lui. Ses mains sur son corps, dans ses cheveux, le collant à lui. « je sais bébé.. » Erwan tentait de retrouver son souffle, de respirer malgré les milliers de sensations qui s'étaient emparées de son corps. Ce surnom lui faisait toujours autant d'effet, surtout chuchoté ainsi contre sa peau. Erwan ferma les yeux une seconde, se concentrant sur le moment. « merci.. » Et Erwan ne savait pas exactement ce que ça voulait dire, mais il comprenait. Lui aussi il venait de vivre un moment magique et... il comprenait. il comprenait pourquoi ce mot était sorti de la bouche d'Orel à ce moment précis.

Lorsque Orel se redressa, après l'avoir serré fort contre lui, et qu'il quitta la place chaude qu'il avait pris en Erwan, celui-ci se sentit vide tout à coup, et s'accrocha comme il le pouvait à Orel, pour ne surtout pas perdre le lien qui les unissait. Erwan était ailleurs, et il avait un mal fou à redescendre sur Terre, à retrouver le sol après ce moment exceptionnel. Il regarda vaguement Orel s'installer à côté de lui, et sentit sa main sur sa joue, posée là tendrement. « on va prendre une douche..ok ? » lui dit Orel, après avoir pris sa main dans la sienne et avoir croisé leurs doigts. Et oui, c'était une bonne idée. Erwan n'avait jamais apprécié être couvert de liquides en tous genres, même si cette fois-ci c'était le sien, et qu'il s'était retrouvé là par amour. La sensation ne lui plaisait pas énormément, et l'idée de prendre une douche pour se débarrasser des traces si évidentes lui mit presque le sourire aux lèvres. Erwan se leva, grâce à l'aide d'Orel. Orel qui le guidait, le soutenait, prenait soin de lui toujours et encore. Il l'emmena dans la salle de bain, le guida jusqu'à la douche et à l'intérieur de celle-ci. En d'autres circonstances, il aurait certainement pris un moment pour admirer la salle de bains, trouver quelque chose de fabuleux dans la décoration de la pièce. Mais il n'était pas d'humeur à s'intéresser à cela. Orel se retrouva face à lui, et un jet d'eau chaude se mit à couler sur leur deux corps. Erwan fixa Orel dans les yeux un long moment, sans bouger, laissant simplement l'eau le détendre. La main d'Orel trouva une fois de plus son chemin jusqu'à la joue d'Erwan, et il s'approcha, venant coller leurs corps et leurs lèvres. L'autre main d'Orel s'installa sur sa hanche, et Erwan s'autorisa alors à poser ses mains à lui sur le corps de son amant. Une se mit  caresser son torse tendrement, et l'autre se cala sagement sur son épaule. Le baiser prit fin, mais leurs visages ne se séparèrent pas. Erwan avait besoin de lui, il avait besoin de tout Orel, de sa respiration pour pouvoir apprendre à respirer lui-même, des battements de son coeur pour ne pas que le sien oublie d'envoyer le sang dans son corps. Erwan n'existait plus sans Orel.

« Je ne suis plus seul. Tu n'es plus seul..Il n'y a plus que nous. Ok ? » Juste cette phrase, comme si Orel était dans sa tête. Et Erwan se laissa espérer pendant un instant qu'Orel était comme lui, que pendant tout ce temps il n'avait fait qu'attendre le retour d'Erwan, qu'il ne rêvait que de lui pour être enfin complet. Pour que toutes les pièces du puzzle soient assemblées enfin. Erwan savait bien qu'Orel était une personne entière, quelqu'un qui n'avait pas besoin des autres. Il était fort, indépendant, débrouillard. Mais peut-être qu'il restait une toute petite partie, un petit trou quelque part, quelque chose d'infime qui suffirait juste pour qu'Erwan y trouve place. Juste un petit coin pour abandonner son coeur. « Okay » souffla-t-il. Il ne serait plus jamais seul, il préférerait crever qu'être seul, sans Orel. Oui, voilà, il était amoureux  en crever. Ce qui n'était certainement pas conseillé, mais il n'y pouvait rien. Ca lui était tombé dessus comme ça, et il ne pouvait rien faire. C'était fini, il avait chuté et se relever après ça était impossible. Erwan sentait sa gorge se serrer, et soudain, il pleurait à nouveau. Comme s'il n'avait pas versé assez de larmes ces derniers temps. Ses pleurs furent masqués par l'eau qui coulait sur leurs corps, et par le sourire qu'il adressait à Orel. Il laissa l'eau nettoyer lentement les traces sur son ventre et son sexe, et se reposa sur Orel, son front appuyé sur son épaule. D'une main, il caressa lentement le dos d'Orel, descendant jusqu'à ses reins, passant ses doigts doucement sur ses fesses, se familiarisant avec les courbes de son corps. C'était une caresse tendre, simple. Puis il laissa sa main se promener de la même façon sur l'avant du corps d'Orel, au-dessus de ses abdominaux, puis sur son sexe, sa main nettoyant ainsi la peau de son amant. « Je veux qu'on reste ensemble, toute la journée. Je veux pas qu'on se quitte, je veux rester avec toi. Je vais téléphoner à mon agent et lui dire que je suis malade. Je veux rester avec toi... » il lui dit de sa voix un peu cassée, tout en passant sa main sur les parties les plus intimes de son corps, ayant  présent oublié la gène qui l'avait paralysé plus tôt. Puis il quitta le corps d'Orel et se mit à frotter un peu le sien, ses doigts survolant les trois lettres gravées grossièrement dans la partie sensible de sa chair qui se trouvait entre sa cuise et son sexe. « Enfin, si tu veux... » il précisa, baissant un peu les yeux, se mordant l'intérieur de la joue pour s'assurer que tout ça est bien réel. Peut-être qu'au final, Orel préférerait se débarrasser de lui. Malgré tout ce qu'il lui avait dit, il voudrait peut-être qu'Erwan prenne ses affaires et se casse, et qu'ils ne se revoient que le soir venu. Erwan rêvait de passer des heures avec Orel, nus dans leur lit, ou dans la cuisine, en pyjama devant la télé... Il voulait tout, chaque instant de la vie d'Orel, chaque petite chose insignifiante. « Je t'attendrai toujours de toute façon » quoiqu'il décide, quoiqu'il choisisse. S'il ne voulait pas de lui à cet instant, Erwan attendrait le lendemain. Il attendrait jusqu'à ce que Orel revienne le chercher.

Erwan était prêt à passer tout son temps avec Orel. Il ne voulait plus le quitter, il ne voulait plus passer une seule seconde sans lui. Sans pouvoir le toucher, sentir sa peau sous ses doigts ou contre son propre corps, le caressant tendrement là où jamais personne ne l'avait touché avec douceur. Sans pouvoir respirer son odeur, celle de son eau de toilette et celle de sa sueur, celle de sa peau et celle de ses cheveux. Sans pouvoir le regarder, plonger son regard dans les yeux si bleus d'Orel, et juste l'admirer sans détourner le regard une seule seconde. Sans entendre sa voix, discerner les harmoniques de son grain, alors qu'il prononçait les mots les plus triviaux et les changeait en oeuvres d'art, sans que ses soupirs et ses grognements ne parviennent à ses oreilles. Sans pouvoir sentir sur sa langue le goût de ses lèvres, celui de sa bouche et celui de son corps. Erwan voulait que toute sa vie, tout son monde désormais soit rythmé par Orel. Que tout son univers soit Orel et Orel uniquement. Il voulait marcher au rythme des battements de son coeur et les avoir sans cesse dans ses oreilles, qu'ils émettent des pulsations qui se propageraient dans le corps d'Erwan pour le faire vibrer tout le temps, sans un seul arrêt. Il voulait ses respirations, comme une musique rassurante le rattachant au sol, comme une drogue, un calmant, quelque chose de totalement magnifique et de superbement interdit. Quelque chose qui pouvait faire s'écrouler les montagnes et changer le monde. Alors tout le reste ne comptait plus. Il ne voulait plus de sa petite vie, de ses chansons et de sa carrière sans intérêt. Il resterait là, dans cette douche, nu avec Orel, et il enverrait chier son agent et les autres idiots qui s'amuseraient à faire sonner son téléphone une centaine de fois en ne le voyant pas arriver dans les cinq minutes. Et il n'aurait plus d'obligations, plus rien, et la vie serait belle. Putain, ce serait beau. Ils seraient beaux tous les deux à ne vivre que l'un pour l'autre, l'un par l'autre, l'un dans l'autre. Mais une part d'Erwan savait bien que ce n'était pas possible. Il fut une période de sa vie durant laquelle il s'imaginait vraiment que le monde était bienveillant, que la vie était belle et que les choses étaient faciles pour ceux qui ne voulaient de mal à personne et qui souhaitaient juste être heureux. Cette période de naïveté extrême prit fin brusquement lorsqu'il rencontra Leo et... Erwan ne pouvait pas se laisser y croire à nouveau, parce que ça comportait bien trop de risques. Alors il proposait tout de même à Orel de passer la journée avec lui, de tout laisser tomber, de mettre le reste de côté et de simplement rester là. Orel ne répondit pas de suite, puis commença à savonner le corps d'Erwan. « Désolé, j'étais dans mes pensées » dit-il. Erwan ne répondit pas, regardant simplement Orel le laver, puis se laissant embrasser. Il en était de nouveau à le fixer avec ses grands yeux verts innocents, et il laissa Orel poser ses lèvres sur les siennes, immobile. Puis il lui rendit le baiser, délicatement, alors que son amant le poussait sous le jet qui rinça leurs corps. « j'adorerais passer la journée avec toi bébé.. crois-moi vraiment » commença Orel, sa main sur la joue d'Erwan, caressant un peu sa pommette, ses doigts croisés entre les cheveux qui couvraient la nuque d'Erwan. « Mais je ne peux pas renier mes obligations. Nous sommes des adultes tout les deux et on ne doit pas l'oublier parce que nous sommes euphorique.. » Et avec ça, Erwan baissa les yeux vers ses doigts de pieds, comme un enfant qui se faisait gronder. Orel avait raison. Visiblement il était devenu un adulte responsable, en quatre années de séparation. Erwan et les obligations, ça ne marchait pas particulièrement bien. C'était un peu ce qu'on obtenait en restant privé de liberté pendant des années. Passer son temps à faire ce que les autres demandent, et ne rien avoir qui dépendait de lui. Et là, Erwan se retrouvait à nouveau projeté dans le monde, du haut de ses 25 ans, avec aucune idée de comment être un adulte, un vrai. Orel avait raison, bien entendu, il avait toujours raison de toute manière.

Il passa son pouce sur le nez d'Erwan tout en lui souriant. Le jeune homme releva un peu la tête et osa lever les yeux vers ceux d'Orel. « Tu viens chez moi ce soir... et ce week end on le passe ensemble ok.. ? On a quatre année à rattraper.. je compte bien les rattraper et aller encore plus loin.. » proposa Orel, tout en caressant les lèvres d'Erwan avec son doigt. Le pauvre ne pouvait que hocher faiblement la tête, un sourire éclairant son visage en entendant l'invitation de celui qu'il aimait. Au final, la journée ne serait pas si terrible s'il se disait que dans quelques heures à peine, il serait à nouveau entre les bras d'Orel. Tout ce dont il avait désespérément rêvé depuis des années était en train de se réaliser et il ne savait plus quoi faire tant il avait l'impression de tomber, tomber sur un nuage de marshmallows colorés et rebondir et voler et ne jamais s'écraser. Il se retrouva contre le mur, les mains d'Orel plaqua les siennes contre le carrelage et croisant leurs doigts. Puis ses lèvres, et sa langue, et son souffle. L'eau continuait à couler sur leurs visages et se mêlait à leur baiser. Et Erwan se dit à cet instant que s'il mourrait noyé là, comme ça, ce serait bien, il serait heureux. « Erwan.. tu me rend dingue bébé » souffla Orel, son corps collé à ceui d'Erwan. « ce soir, je te referais l'amour... si tu le veux. Et encore jusqu'à ce que je crève » Les paroles d'Orel avaient tant d'effet sur Erwan qu'il ne savait plus quoi faire de lui-même, de son coeur qui battait toujours plus fort. Il ne rêvait que de ça, il ne faisait que brûler encore et encore, juste pour Orel. Orel qui déposait des baisers sur son torse, qui lui donnait tout l'amour qu'il avait toujours voulu et n'avait jamais reçu. « Je vais te donner de l'amour jusqu'à ce qu'on en vomisse bébé » ajouta Orel, et Erwan ne put retenir un énième couinement, un bruit aigu qui venait du fond de sa gorge serrée, du plus profond de son coeur et de ses entrailles. Cette perspective l'enchantait, à tel point qu'il ne savait plus quoi dire, quoi répondre, comment parler. Il ne pouvait plus former de mots, sa langue était comme bloquée et... Non, il ne savait plus. Orel venait de le rendre totalement incapable d'agir, de vivre normalement. Erwan perdait le contrôle de tout, sa parole, son corps, son cerveau, plus rien n'allait comme il fallait. Il s'accrocha comme il le pouvait aux mains d'Orel, pour surtout ne pas tomber car il ne faisait plus confiance à ses jambes. Et une fois sa stabilité retrouvée, Erwan ne savait toujours pas quoi répondre. Il n'y avait pas de mots, il ne connaissait rien qui puisse exprimer son amour, à quel point il aimait Orel, à quel point ce mec faisait partie de lui, à quel point il était incapable de vivre sans lui. Alors il repoussa ses mains pour qu'il le lâche, et il serra Orel contre lui. Erwan passa ses bras dans son dos, et il se colla aussi près que possible, dans une étreinte tendre, chaste, imbibée d'amour. Un truc puissant qu'il ne pouvait pas décrire, pour que leurs coeurs battent ensemble, pour sentir la chaleur du corps d'Orel contre le sien. Un peu comme pour lui avouer son amour une fois de plus.

Lorsqu'il se sépara enfin d'Orel, il déposa un simple baiser chaste sur ses lèvres, et arrêta la douche. Erwan en sortit et enroula une serviette autour de son corps, faisant de même pour Orel, prenant soin de bien l'emmitoufler pour le protéger du froid après avoir passé un moment sous l'eau chaude. Erwan se sécha rapidement, remarquant que s'il se décidait à aller bosser, il était du coup pas mal en retard, sachant qu'il devait passer chez lui pour récupérer ses affaires. Erwan se sécha les cheveux rapidement, puis emprunta des vêtements à Orel. Un boxer noir, un t-shirt. Il décida de remettre le jean qu'il avait la veille, étant donné que de toute manière ce serait compliqué de se balader dans un des pantalons d'Orel. Voilà, il était décidé à aller bosser, à passer une bonne journée, à ne pas se prendre la tête ou déprimer, à ne pas se laisser marcher sur les pieds. C'était peut-être un nouveau Erwan, un Erwan qui savait ce qu'il voulait. Un Erwan qui avait décidé d'aimer la vie, de lui donner une seconde chance puisqu'elle s'était décidée à le gâter. Un Erwan avec un vrai sourire collé au visage. Comment si peu de temps avait pu le changer si radicalement, lui redonner des raisons de croire au bonheur. Il avait l'impression de redécouvrir le monde, de discerner des couleurs qu'il ne connaissait pas avant, que tout avait plus de goût et que son corps était plus léger. Il attacha ses cheveux en un petit chignon, et se servit rapidement dans un des placards de la cuisine où il trouva un paquet de cracottes. La bouche pleine et des miettes sur la moitié du visage, il traversa l'appartement dans tous les sens, tournant autour d'Orel qui restait planté là, essayant de rassembler ses affaires, de remettre la main sur son téléphone et le retrouvant au sol, entre leurs sous-vêtements de la veille. Il le glissa dans sa poche et finit de manger la cracotte qu'il tenait en main. Et oui, il était sérieusement en retard. Il s'en voulait un peu de ne pas pouvoir accorder autant de temps et d'attention à Orel qu'il le désirait, mais c'était lui qui l'avait poussé à se motiver. Si ça ne tenait qu'à lui, il serait encore dans la douche avec Orel, nu. Peut-être en train de découvrir son corps une seconde fois, avec sa langue, la promenant sur chaque parcelle de peau, l'entraînant dans des recoins qu'elle rêvait de visiter. Et merde, non, il ne pouvait pas penser à ça maintenant. Une fois ses chaussures enfilées, ses affaires rassemblées et rangées dans ses poches, il se tourna vers Orel. Il s'approcha de lui en prenant son temps, ne voulant pas précipiter cette énième rencontre de leurs regards. Erwan avança jusqu'à se tenir juste là face à lui, puis il toucha doucement la main d'Orel, laissant leurs doigts se lier. Avec son autre main, il lui saisit délicatement le visage puis posa ses lèvres sur les siennes. Il l'embrasser lentement, juste avec ses lèvres et sa langue qui effleura à peine celle de son amant. Puis il se recula, juste assez pour pouvoir plonger son regard dans le sien. « T'es la meilleure chose qui me soit arrivée » il lui dit, en prolongeant le contact, gardant le lien entre eux pour appuyer ses paroles. Parce qu'il ne savait pas si Orel pouvait comprendre, s'il saurait à quel point il était la meilleure chose, à quel point Erwan l'avait attendu et désiré et rêvé, et à quel point il était le rayon de soleil, la lumière soudaine. Il ne comprendrait peut-être jamais, mais Erwan avait besoin qu'il sente au moins un peu à quel point tout ça comptait, à quel point c'était indescriptible. Puis il baissa ses mains, rompit le contact, et passa la porte, non sans se retourner une fois pour lui adresser un sourire.