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Je pense que je passais la pire journée du monde. Littéralement. Hier, j'étais rentrée tard parce que Tess m'avait forcée à sortir, encore une fois. Ça ne finissait jamais très bien en sa compagnie. La dernière fois, elle m'avait fait prendre de l'ecstasy et j'avais terminé ma soirée avec un garçon dont je ne connaissais que le nom. Hier, je lui avais demandé de ne pas me faire prendre de drogues, chose qu'elle avait respecté. Surprise. Sauf que j'avais cours aujourd'hui et malgré mon entêtement à repousser l'heure du lever, j'avais dû aller à la fac. M'étant lever très en retard, j'avais oublié de prendre mes médicaments. Ils contrôlaient mon anxiété, mes excès de colère aussi. Ils me gardaient les deux pieds sur terre en fait. J'avais donc été très très distraite en cours. J'avais un cours de biologie cellulaire et j'arrivais pas du tout à suivre. Bien entendu, c'est aujourd'hui que la prof décida de me questionner sur ce qu'on venait d'apprendre. « Mackenzie? » s'impatienta-t-elle. J'entendais rien. Je releva ma tête, très confuse. « Quoi? Euh.. Je.. J'en sais rien. » déclarai-je.
Après la classe, elle vint me voir pour savoir ce qui se passait avec moi. Habituellement, j'avais toujours la réponse, j'étais toujours très attentive. Je lui confia donc que je n'avais pas pris mes médicaments. Mes profs étaient tout au courant de ma condition et ils étaient vraiment très compréhensifs. Sauf que je n'avais pas envie de passer pour celle qui faisait pitié auprès des enseignants ou peu importe.

Je pris mes choses et sortie de la classe. J'espérais que ma journée allait aller mieux. Justement, je reçu un SMS de Léo. Il voulait qu'on se rejoigne. Juste ça, ça me donnait envie de sourire. La dernière fois, on s'était embrassés. Je ne savais toujours pas quoi en penser, mais je pense que je l'appréciais beaucoup. C'était un peu comme il m'avait dit, dès qu'il était parti de chez moi, il m'avait manqué. J'étais donc vraiment contente de le retrouver. Il proposa même de venir me chercher. J'étais vraiment très concentrée sur mon téléphone et ne remarqua pas les gens autour. Bam. Quelqu'un venait de m'accrocher à l'épaule. Mon téléphone tomba. Je me pencha pour le reprendre. Je releva ma tête et aperçu une fille devant moi. Elle était plutôt grande. Elle me bouscula et donna un coup sur mon poignet pour que mon téléphone retourne se fracasser au sol. « Regarde où tu vas espèce de retardée mentale. » me cria-t-elle méchamment. Je la regarda dans les yeux, sans aucune émotion sur mon visage. Sauf que j'étais en colère. Mes bras tremblaient lorsque je me pencha pour récupérer mon téléphone - dont la vitre s'était brisée. J'étais très fâchée, mais mes yeux se remplirent d'eau. Je me recula et tenta de respirer. On aurait dit que je ne voyais plus rien autour de moi. Je cherchais mon air, j'angoissais. Je me retourna brusquement et fonça encore dans quelqu'un. Sauf que là, c'était Léo. « Léo. » marmonnai-je en reculant d'un pas.

           

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Je passais une journée normale, habituelle pour moi. Je trainais à droite à gauche, je me faisais de l'argent par ci par là, mes petites affaires dans mon coin. Je passais une journée plutôt agréable de ce fait. Je me baladais tranquillement quand je pensais à Mackenzie. Certes, j'avais fais quelques entraves sur le chemin mais finalement, je ne cessais de penser à elle. Peut-être qu'elle était ma porte de sortie? Mon moyen d'aller de l'avant? Mon moyen de me faire une vie à moi, de mon côté. Alors pensant à elle, je me mis à lui envoyer un sms. Je mettais longtemps à le faire parce qu'à chaque fois, on m'appelait pour une affaire à droite à gauche de la ville. Du coup, ce n'est qu'en fin de journée que je lui envoyais un texto pour lui proposer de se rejoindre. Si quelqu'un pensait m'empêcher de la voir indéfiniment, c'était raté. De toute façon, je l'aurais vu quoiqu'il arrive. Nous convenions de se promener au parc en fin d'après midi puis de voir à partir de là. J'allais la chercher à la fac en fin de ses cours. Il y avait trop de gens, ici, trop de gens de mon âge. Je n'avais jamais été très école personnellement. En même temps, je n'avais pas été vraiment éduqué pour arriver à quelque chose dans mes études. Je ne fais que détraquer les lois, personnellement. Je fais tout ce qu'il ne faut pas faire. Du coup, je ne me sens pas dans mon élément. Je me sens comme un enfant perdu dans une foule. Mais soudain, je me prends quelqu'un de plein fouet. J'attrape son bras par réflexe pour savoir si ça va, c'est Mackenzie. Je lui souris. Elle a l'air un peu énervée, agacée, perdue aussi. Je baisse les yeux vers sa main, son portable est cassé et c'est tout frais. Je réfléchis et je pense à une phrase que j'avais entendu quelques instants après dans la foule. On râlait de faire attention à où on va. ça devait être cette nana derrière qui regardait mal Mackenzie. Je fronçais les sourcils. « et toi calme tes mots et passe ton chemin. » lui lançais méchamment jusqu'à ce qu'elle s'en aille. Je prenais les mains de Mackenzie avec le téléphone dans les miennes. « On va s'occuper de ça, dans une heure il est comme neuf. » dis-je alors en lui souriant. Je l'embrasse sur la joue. « A part ça, ça va? » lui demandais-je commençant la route vers une rue pas loin où se trouvait un commerce que je connaissais bien qui aiderait Mackenzie sans qu'elle ait de frais. « Tu sais, tu devrais apprendre à répondre aux genx qui te parlent comme ça, tu ne le mérites pas. Je vais t'apprendre à être une vraie dure. » dis-je avant de dire doucement. Elle n'avait rien d'une grosse dure, elle était une jeune femme douce à souhait et c'est une des choses qui me plaisait. J'aimais savoir qu'on avait besoin de ma protection. « Heureusement que j'arrive toujours au bon moment. » dis-je, la taquinant. J'entrais dans le shop, lui ouvrant la porte. En quelques minutes, le commerçant demanda le téléphone de Mackenzie et proposa de revenir une petite heure après pour le récupérer, sans frais comme promis. Il m'en devait une belle, faut dire. « Merci mec, à toute. » lui adressais-je prenant Mack par la taille pour sortir vers le parc. « Tu vois? un soucis en moins dans ta journée par le salvateur Mills. » dis-je imitant un gourou avant de rire. « Une gaufre pour fêter ça? » proposais-je alors qu'on arrivait à l'entrée du grand parc.

           

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Je sentais que j'allais regretter de ne pas avoir pris le temps de prendre mes médicaments. Déjà là, j'aurais été plus concentré et je n'aurais pas foncé dans cette fille. Ça aurait éviter le fait qu'elle me traite de retardée mentale. Même si je ne le criais pas haut et fort et que techniquement peu de gens savaient pour ma.. différence, plusieurs étaient au courant à la fac. Quelqu'un en avait parlé ou alors, ça se remarquait? Dans tous les cas, elle m'avait insultée et c'était assez blessant. On ne m'avait pas crié ça à la tête depuis le lycée. Je m'étais simplement éloignée avec mon téléphone brisé parce que je ne savais pas quoi répondre. Je n'avais pas beaucoup de répartie et je perdais facilement le contrôle sans mes médicaments. Lorsque je reculais, je percuta Léo de plein fouet. J'étais assez contente de tomber sur lui parce que je savais qu'il ferait en sorte que tout irait pour le mieux. Il avait ce don. Déjà, immédiatement il me défendit contre la fille. Celle-ci ne se laissa pas atteindre et disparu avec son attitude de merde. Je fis un léger sourire à mon ami pour le remercier. Il prit mes mains et remarqua mon téléphone brisé. J'hocha la tête à ce qu'il me dit et il m'embrassa sur la joue. « Ça va mieux, maintenant. Toi? » lui demandai-je. Pouf, c'était instantané avec lui. On sortit de la fac et on commença notre marche vers le parc. « Je sais pas quoi leur dire. J'ai pas l'impression que ça vaut la peine. » dis-je en haussant les épaules. J'étais loin d'être une dure à cuire. « Et puis.. J'ai pas envie de me fâcher, ça ne s'arrête plus après. » dis-je en regardant Léo. Il savait ce que je voulais dire. Je pense qu'il m'avait vu en colère une seule fois. C'était plus fort que moi, c'était un peu incontrôlable.

On arrive devant le petit magasin où Léo m'avait amener et je me retourna vers lui pour le regarder dans les yeux. « T'es toujours là au bon moment. » lui dis-je sérieusement. Il l'était effectivement, c'était fou. Comme s'il était mon superhéros Marvel personnel. Je me sentais sans danger grâce à lui. On entra finalement dans la boutique, Léo parla un peu avec le mec et il lui remit mon téléphone. Celui-ci nous dit de revenir dans 1 heure. On sorti et on se dirigea vers le grand parc. « Mon héros. » dis-je en riant. Ce que j'aimais avec le parc ici, c'est qu'il était toujours très animé avec des petits kiosques de nourriture du style food truck. C'était super beau, mais en même temps pas trop bruyant vu l'espace qu'il y avait. Léo proposa une gaufre et je ne pu qu'approuver. « Tant qu'il y a du chocolat. » complétai-je. Ça allait de soi. Je lui pris la main et on alla s'en prendre chacun une et on se retrouva assis près du petit faux lac au centre du parc. Même s'il n'y avait pas tant de monde cette après-midi, j'avais du mal à me concentrer. Je tenais ma gaufre d'une main et mes yeux se promenaient partout. Le lac, la gaufre, l'herbe, l'arbre derrière nous, le couple de l'autre côté du lac. Mes yeux balayaient tout ça en loupe. Je me sentais complètement bizarre. J'avais même pas remarquer que Léo me parlait. « Hein, tu disais quoi? » lui dis-je en revenant finalement poser mes yeux sur lui. Les gens qui me côtoyaient détestait quand je ne prenais pas mes médocs, j'étais complètement ailleurs. J'espérais juste que ce n'était pas si mal et que Léo ne remarquerait pas trop.

           

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Je récupérais le chemin de Mackenzie près de sa faculté. Enfin, je me la prenais de plein fouet, en réalité. Je lui demandais si ça allait, son attitude m'inquiétait un peu. En général, elle était très attentive aux alentours et en moins de deux minutes elle se prenait deux personnes. La première avait été arrogante avec elle. Moi évidemment, je restais en contact physique avec elle, histoire qu'elle reprenne pied grâce à mon équilibre. J'envoyais chier la personne qui l'avait insulté qui s'en alla. Je fis une remarque sur le manque de caractère de Mackenzie. Chose que je trouvais mignonne, en somme, car cela me donnait l'opportunité d'être son "sauveur" comme elle aimait le dire. Mais j'aimerais bien lui apprendre à avoir de la répartie. Son argument me convaint. C'est vrai qu'en général, ça partait en couille. Il fallait juste avoir les bons mots pour clouer le bec de l'adversaire. Cela prends des années de pratique, évidemment, que j'avais. « Tu as raison, mais bon. Les gens profitent de ta faiblesse au bout d'un certain temps. Il faut savoir leur clouer le bec. » dis-je en souriant faisant un signe de la main pour illustrer mes propos. Je lui souris. Nous avançions vers le parc tous les deux. « L'important c'est que je sois là pour le faire à ta place. » ajoutais-je avec humour. C'est vrai que quand elle s'énervait, ce n'était pas à moitié. Elle ne le contrôlait pas tellement alors peut-être que c'était mieux ainsi.

Je l'emmenais dans un magasin qui allait réparer son écran pendant que nous faisions un tour ensemble. Je lui souris. « Je suis là pour ça. » lui soufflais-je avant d'aller vers le parc et de remercier mon ami. « J'aime bien ça "mon héros" » dis-je avec une fausse prestance à deux balles avant de rire et de l'embrasser sur le front. Nous allions au parc et je lui proposais une gaufre. Il y avait toujours pleins de kiosques pour manger et boire là dedans. Puis à cette heure-ci, il n'y aurait pas grand monde. Je ris à sa réplique. « Gourmande. » lui dis-je allant prendre deux gaufres dont une au chocolat pour la demoiselle. Je lui tendais et nous marchions. Elle me prenait la main pour s'asseoir près du lac artificiel. Je lui parlais de tout et de rien mais au bout d'une minute je savais déjà qu'elle ne m'écoutait pas. Je fis exprès de continuer de dire n'importe quoi alors qu'elle regardait autour de nous, sans m'écouter. Après quelques phrases idiotes que je prononçais, elle me demandait ce que j'avais dis. Je riais. « Je savais que tu ne m'écoutais pas. » dis-je jetant à la poubelle mon papier de gaufre. « Dis moi Kenzie, tu n'as pas pris ta dose, aujourd'hui, hein? » dis-je parlant de ses médicaments. Elle devait en prendre et autant parler de "dose" pour le prendre à la rigolade. Elle était ailleurs et souvent c'était parce qu'elle ne les prenait pas. Cela ne me dérangeait pas, je n'allais pas la blâmer d'être ce qu'elle est, parce que je l'apprécie ainsi. Je me tournais un peu pour lui faire presque face, toujours assis sur le banc. « Tu as du chocolat, sur le creu des lèvres. » soufflais-je lui retirant avec le doigt et lui montrant. « En plus de ça tu sais plus viser ta bouche. » dis-je levant les sourcils pour la taquiner et mettant mon doigt à la bouche pour lui piquer son chocolat. « Alors, je t'ai manqué? » lui demandais-je avec un sourire malicieux. Bon ok, c'était sérieux en fait comme discussion là, car il s'agissait d'un baiser que j'avais échangé avec elle l'autre soir. Néanmoins, j'avais trop peur - personne ne le croira - de me prendre un vent. Alors autant l'amener ainsi.


           

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Je savais que les gens profitaient de ma faiblesse. Dans tous les cas, j'étais une personne dont il était facile d'abuser, sauf que je ne pouvais y faire grand chose. C'était un peu hors de mon contrôle et je choisissais souvent d'en faire abstraction. Je ne comptais pas nécessairement sur les autres, peut être un peu, mais je savais que j'étais bien entourée et que j'avais des gens prêts à m'aider, comme Léo. En plus, lui, c'était sa tasse de thé de répondre aux autres, donc il le faisait souvent pour moi. Ça lui plaisait le pire. Une fois mon téléphone entre de bonnes mains, j'étais rassurée. Je commençais même à flatter un peu trop l'égo de Léo en l'appelant mon héros. Il aimait un peu trop ça. Je souris à sa remarque. « Ouais ne t'y habitue pas trop. » dis-je à la blague. On alla se prendre des gaufres et je me régalais avec la mienne. C'était tellement bon. Je ne portais même pas attention à ma façon de manger, je regardais partout et me gavait. J'étais complètement ailleurs. J'entendis vaguement Léo dire un truc qui ne faisait aucun sens et l'interrogea à ce sujet. Je pouvais bien mentir, il savait que je ne l'écoutais pas et il savait la raison. « J'ai p'tête oublié. » mentionnais-je doucement en le regardant. C'était pas SI grave, mais si ça arrivait souvent, ça pouvait vraiment me perturber. Léo se tourna face à moi et me regarda. Ça aussi, ça me perturbait un peu. Il nettoya le chocolat sur ma bouche et je le laissa faire. « C'est parce que c'était trop bon. » dis-je pour rire. Je mangeais vraiment mal en fait. Surtout lorsqu'il était question de chocolat.

Léo prit un ton légèrement plus sérieux, on remarquait à peine la différence, mais moi si. Sauf qu'il n'avertit pas son visage qu'une discussion sérieuse s'en venait puisqu'il avait un petit sourire malin. Mine de rien, il voulait qu'on parle de ce qui s'était passé l'autre soir. Il me demanda si je lui avais manqué. Je baissa la tête quelques secondes puis la remonta en le regardant dans les yeux. « Bien sûr que oui, tu m'as manqué. » lui confirmai-je. À voir son visage, quelque chose me dit qu'il s'en doutait un peu. « Mais ça, tu le savais déjà, non? » lui demandai-je. Il savait bien qu'il était indispensable à ma vie ce Léo. « Et toi, je t'ai manqué? » lui demandai-je avec un sourire. Ça, je ne savais pas trop. Je ramena mes jambes sur le banc et appuya mes bras sur mes genoux pour les tendre vers Léo. Il attrapa mes mains et je lui fis un petit sourire en coin. « Après avoir mangé ma gaufre, je me doute bien que mes petits picots dans mon ventre ne sont pas liés à la faim. » dis-je à mon ami. Parce que j'étais vraiment rassasié et pourtant, je les ressentais très fort quand je regardais Léo. C'était peut être ça des ''papillons'' ou encore des sentiments. En plus, c'était nouveau je ne connaissais pas ça, signe donc que je ne ressentais pas ça avec tout le monde.


           

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Je venais d'entamer une conversation vraiment sérieuse. Trop sérieuse peut-être? Je n'en sais rien. En réalité, je n'étais sûr de rien sur ce coup-là mais, je pouvais compter sur mon interlocutrice pour l'être encore moins que moi. Nous étions tous les deux de jeunes adultes un peu paumé à ce niveau là mais, dans ces moments là, il fallait mieux en parler je présume. Alors j'essayais de lancer la conversation, tant bien que mal. Je la regardais, cette jolie jeune femme que j'avais rencontré ici. Depuis qu'on m'avait chassé de l'orphelinat et qu'on m'avait éloigné de Nessa, je n'avais jamais pu renoué de vrais liens avec les gens. J'avais décidé de venir à Miami parce que je savais que certaines personnes à qui je tenais y vivaient mais, je ne pensais pas que je me ferais tant d'amis, ou d'autres choses.. Avec Mackenzie, il était clair que c'était unique. Il y avait quelque chose d'unique qui se passait avec elle que je ne pouvais pas nier. Je tenais à elle d'une façon différente, d'une façon que je ne connaissais que trop bien pour l'avoir fait avec Nessa. Du coup, d'une certaine manière je savais à quoi était apparenté ce genre de sentiment.

Sur ce banc avec elle, j'entamais donc la conversation histoire de savoir ce qu'il en était pour elle. Vu qu'elle semblait ne pas savoir ce qu'elle ressentait non plus, c'était apaisant et en même temps inquiétant. Apaisant parce que je n'étais pas seul dans cette situation et ça m'allait (imaginez qu'elle soit à fond sur moi et que je doive la remballer.. horrible) et en même temps j'avais peur qu'elle ne me remballe en faisant développer ces choses que je ressentais. Mais fort heureusement, elle finit par me dire que je lui avait manqué et elle se tourna sur le banc pour me prendre les mains. Je les serrais tendrement, souriant de côté. Elle me retournait la question et alors que j'allais prendre la parole, elle reparla de ces choses qu'elle ressentait et qui là n'avaient aucunes raisons autres d'être. Je souris alors, riant légèrement. Elle était trop mignonne décidément. « Evidemment que tu m'as manqué. Sinon je ne t'aurais pas envoyé ce sms pour te voir.. » lui dis-je. C'était évident, c'est vrai. « Et puis cette envie perpétuelle de te protéger.. d'être là pour toi.. d'être le meilleur pour toi.. je ne sais pas à quoi d'autre ça pourrait être lié. » avouais-je alors non sans difficulté serrant ses mains dans les miennes. « Pour autant, je n'ai pas envie de te forcer à interpréter ces "petits picots" comme je l'entends là.. Je veux dire.. Je veux te laisser le temps de découvrir ce qu'ils veulent dire, te laisse le temps simplement. » soufflais-je doucement avant de lui sourire. Je ne voulais pas la brusquer ni la forcer à quoique ce soit. Je voulais lui laisser le temps de profiter de ces nouvelles choses, qu'on fasse les choses à notre rythme, et non pas qu'elle interprète mal. Faut dire, sans l'avouer, c'était pour ne pas que je souffre aussi. « On laisse le vent nous porter, qu'est-ce que tu en dis? » lui dis-je alors portant une de ses mèches derrière son oreille.


           

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Ça me faisait un peu bizarre d'avoir une discussion aussi sérieuse sur quelque chose que j'avais beaucoup de difficulté à interpréter. Je faisais des exercices avec mon médecin pour repérer mes émotions plus facilement. L'amour en était un avec lequel j'avais plus de difficultés disons. Pourtant, je voulais le comprendre. Pour Léo. En même temps, je pense que j'aimais beaucoup ce qu'on avait là. Je mettais toujours un certain temps à admettre des gens dans ma petite routine de vie, ça me déstabilisait trop. J'étais toujours avec les mêmes personnes. Va savoir pourquoi, avec Léo la confiance s'était immédiatement installée. Peut être parce qu'il avait su me prouver dès le premier jour qu'il ne me voulait que du bien. Il avait toujours eu cette tendance hyper protectrice avec moi et ça m'avait juste fait sentir bien. Comme il le disait, il voulait toujours être là pour moi, être le meilleur pour moi. Je le ressentais et c'est ce qui avait fait en sorte qu'il était devenu indispensable. Autant comme mon frère pouvait l'être, mais lui c'était d'une façon tellement différente. Je me sentais plus complète en sa compagnie je crois. Il était apaisant tout comme il mettait un peu de challenge dans ma vie, mais doucement, surement. Pas d'une façon déstabilisante. « Et tu l'es.. Le meilleur pour moi. » lui confirmai-je. Je ne voyais personne d'autre pouvant prendre sa place.

Léo serrait mes mains dans les siennes et je le sentais un peu plus fragile, je crois. On avait souvent des discussions plus profondes, mais ça n'avait jamais été à propos de nous deux. Je pense qu'il n'aimait pas trop parler de ses sentiments non plus, ça le rendait peut être vulnérable, moi je trouvais que ça le rendait beau. Je me surpris à juste me laisser déconcentrer par son visage. Je l'observais. J'entendais ce qu'il me disait, je le comprenais aussi, mais je le trouvais bien beau. Son petit nez, ses yeux, ses fossettes. Qu'est-ce qui m'arrivait? Alors qu'il me posa une question, je m'approcha doucement de lui et posa mes lèvres sur les siennes, vraiment délicatement. Je me recula un peu troublée. J'avais initié ça, cette fois. Vraiment, moi? Je me surprenais. « Oups, pardon. J'avais envie de réessayer pour voir. » expliquai-je. Je me leva en riant un peu. « Se laisser porter par le vent, c'est parfait. » dis-je en prenant ses deux mains et en le levant du banc. Du moins, en essayant. En me relevant, je remarqua qu'il y avait de plus en plus de monde ici et de plus en plus de bruits. J'avais un peu de mal à me concentrer et à bien entendre Léo. Je me tourna vers lui. « Viens, on va chez moi. Je dois vraiment prendre ces médicaments. » lui dis-je en le tirant un peu. Léo venait jamais chez moi. Il n'y avait jamais mis les pieds même. En fait, personne ne le faisait surtout à cause de Liam, mon frère. Il intimidait un peu tous mes amis. '' Tous'' Comme si j'en avais milles. Il n'aimait pas trop les garçons que je fréquentais, sauf que là il allait sûrement être en cours.


           

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Avoir une discussion sérieuse, ça nous ressemblait assez à vrai dire. Mackenzie était une femme très intelligente et il n'était pas rare de nous retrouver dans des débats très sérieux qui finissent souvent par des bêtises de ma part genre l'existence des licornes ou des centaures mais en règle générale, on sait tenir une bonne dizaine de minutes avec de vraies discussions carrées. Le truc c'est que là ce n'était pas une discussion comme une de celles on avait tant l'habitude, c'était à propos de nous, de nous en tant que couple ou pas.. En tant que ce qu'on ressent quand l'autre est là, quand l'autre n'est pas là, quand on voit l'autre sourire ou être triste et tout ça enfin.. des sentiments quoi. Tout cela c'est flou d'un côté comme de l'autre c'est évident. De mon côté, j'assume bien peu de ressentir quelque chose pour quelqu'un en règle générale, je suis quelqu'un d'assez renfermé de ce côté là et il me faut du temps pour m'exposer. Bien que je prenne soin d'elle comme de ma propre vie, que je sois attentif, à l'écoute, et très doux avec elle, j'ai du mal à me dire que je peux avoir cette chance avec elle. C'est vrai, Mackenzie est une jeune femme douce et fragile, et j'avais un peu l'impression d'être celui qui pourrait la corrompre et je ne voulais pas de ça. Même si j'avais rendu Nessa forte à l'époque avec mon côté rebelle, ce n'était pas la situation aujourd'hui avec Mackenzie.

Je la regardais, un petit silence s'installait. Je sentais qu'elle me dévisageait aussi et elle s'approcha d'elle même pour déposer ses lèvres sur les miennes doucement. Le temps qu'elle s'en rende compte elle recula et s'excusa. Un sourire apparu sur mes lèvres. « Ne t'excuse pas pour ça ça ne me dérange pas » dis-je avec un sourire en coin, avant de partager son rire. J'aimais le contact de ses lèvres sur les miennes, c'était indéniable. Qu'elle s'excuse, ça ne servait pas à grand chose. Je n'allais sûrement pas lui en vouloir de m'embrasser, j'avais souvent envie de le faire moi aussi. Elle me prenait les mains et puis il y eut encore un moment de silence – enfin entre nous. Le parc lui s'était bien rempli mais, je ne faisais pas attention. Je restais concentré sur Mackenzie et rien d'autre. Elle me tira pour sortir, me disant qu'elle voulait aller chez elle prendre ses médicaments. Je la suivais, le regard écarquillé. « Chez toi ? Tu tiens à ma vie ? Et ton frère ? » dis-je avec humour. Je n'étais jamais allé chez elle et pour cause : son frère était super protecteur avec elle. Du coup, je n'avais jamais voulu attirer ses foudres et je n'avais jamais demandé à Mackenzie qu'on se retrouve chez elle. Pourtant là, je la suivais jusque chez elle sans hésitation. Son frère était en cours, merci mon dieu. Elle alla chercher ses médicaments. Je caressais sa joue quand elle me fit face. « ça va sûrement aller mieux maintenant, puis c'est bien plus calme ici. » dis-je en souriant. Je fronçais un sourcil. « Le problème c'est que dans une maison pour laisser le vent nous emporter c'est pas super simple.. ok c'était nul je retire » dis-je reprenant notre promesse de laisser les choses se faire avec notre métaphore du vent, blague nulle en somme.


         

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Je m'étais excusé de l'avoir embrassé, pas parce que je pensais qu'il allait être fâché ou m'en vouloir, mais je voulais être un peu cohérence dans ce que je disais quand même. Une partie de moi avait envie de juste tout découvrir avec Léo et de m'y lancer tête première, mais en même temps, je devais d'abord découvrir tout ça avec moi-même. Ce n'était pas cool pour lui si jamais je venais à découvrir que je ne ressentais que de l'amitié pour lui. Je ne pensais pas que ça allait arriver, mais des sentiments c'était plutôt difficile à déchiffrer. De toute façon, je pense que le fait de laisser aller les choses lui allait bien aussi. Je crois qu'il aimait bien sa liberté, le fait de pouvoir s'amuser aussi. On ne se parlait pas très souvent de ce genre de choses, comme les filles qu'il voyait et les garçons que je rencontrais, mais je me doutais que charmant comme il est, de son côté ça ne restait pas au point mort. Ça me dérangeait un peu d'y penser, mais je n'allais certainement pas lui dire.

J'avais demandé à Léo de venir chez moi pour prendre mais médicaments, mais aussi pour avoir un peu moins de bruits. Je savais qu'il avait un peu la trouille de tomber face à mon frère, mais je le rassura en disant qu'il allait être en cours. Il était intimidant Liam quand même. Léo était la seule personne à qui j'avais vraiment raconté l'histoire de mes parents, le fait qu'ils m'avaient un peu renié, qu'il ne se préoccupait pas de moi parce qu'ils avaient honte. Il comprenait donc mieux le comportement de mon frère sur-protecteur. Ça ne prit pas beaucoup de temps et hop, nous étions dans mon appartement. « Bienvenue chez moi. » lui dis-je en le faisant entré. Mon petit chien Tinkerbell accueilli Léo pendant que j'alla directement à la cuisine pour avaler mes pilules. Je sentais que ça allait aller beaucoup mieux maintenant. Léo vint me rejoindre t caressa ma joue. Son contact me fit sourire, frissonner un peu aussi. « Je pense aussi. » répondis-je à son commentaire. Sa phrase suivante me fit froncer les sourcils. C'était la pire blague. Je rigola quand même un peu pour ne pas le vexer. « Clairement pas ta meilleure blague de la journée. » lui répondis-je. J'ouvris le frigo pour prendre une pomme, j'en donna une à Léo et alla vers ma chambre. Je me laissa tomber sur mon lit. Ça faisait un bien fou après ce début de journée catastrophique. Je remarqua que Léo était rester debout, il observait je pense. Tout dans ma chambre était parfaitement rangé, parfaitement classé. J'avais une méthode très précise et je rangeais tout à tous les jours. Ça pouvait être impressionnant tout comme ça pouvait être un peu effrayant. Je remarqua qu'un livre était mal rangé. J'allais refaire la tablette au complet pour que tout soit parfait et j'alla me rasseoir à nouveau. « Je me sens mieux là. » dis-je en expirant. Je tapota un peu mon lit. « Tu peux t'asseoir, t'as pas l'air à l'aise. » dis-je à mon ami en riant un peu.


         

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Nous étions arrivés chez elle et évidemment comme n'importe qui qui arrive chez quelqu'un pour la première fois, on ne sait pas vraiment où se mettre et puis, on regarde autour de nous pour prendre connaissance de l'espace autour de nous. Son chien me sautait dessus à peine rentré. Je le caressais, il était mignon. Cela ne retirait pas cette impression que j'ai décris juste avant. Je regardais la cuisine, le salon. C'était propre, et beau même je dirais. Enfin moi je suis seul dans mon studio alors, ça me ressemble vraiment. Là il y a deux personnalités dans la pièce et c'est intéressant, je trouve. Dans chaque logement on retrouve l'âme de ceux qui y habitent. Là, il y avait une jeune fille sur-protégée par un grand frère à cause de parents peu attentifs, peu compréhensifs. Je ne comprenais pas comment ils pouvaient être si horribles avec Mackenzie, moi qui la trouvait si attachante. Je lui caressais la joue pensant à cela. Maintenant qu'elle avait pris ses médicaments, même moi je me sentais mieux - pour elle. Elle avait fait pas mal de bêtises en peu de temps sans la prise des médicaments. Elle me lançait une pomme et m'emmenait dans les couloirs de cette maison : vers sa chambre je suppose. Aller dans la chambre d'une fille qui vous plait, ce n'est jamais anodin. Je croquais dans la pomme, restant debout, observant cette chambre niquel au détails près. Cela lui ressemblait bien, je lâchais un sourire à la vue de cette dernière. Elle se levait pour aller remettre quelque chose en place - je n'aurais jamais deviné que ce n'était pas en place - et se rassit, disant qu'elle était mieux. Puis elle m'observait et me dit de s'asseoir près d'elle, que je ne semblais pas à l'aise. Je souris, amusé, allant m'asseoir où elle avait tapoté. « Sisi ça va c'est juste que.. cette chambre te ressemble tellement, c'est amusant. » dis-je tournant ma tête vers elle. « Tout est tellement bien rangé. Je pensais que j'étais maniaque au studio mais là, tu m'as détrôné de loin, j'ai même limite honte là. » dis-je amusé. Je lui souris. « Alors, tu veux faire quoi ma droguée préférée? » demandais-je avec humour. Je regardais autour de moi, soudainement surpris. « Attends. Je suis dans une chambre de fille. Y'a sûrement un doudou ou un truc du genre trop honteux que tu me caches. » dis-je me levant d'un coup, à l'affût, regardant autour de moi les yeux plissés, à la recherche d'un truc drôle pour l'embêter à dégoter. Je semble approcher du but car elle m'empêchait d'aller par là où je pensais avoir une piste. « Heeey lâche moi petite cachottière, je veux voir çaaa » dis-je me débattant faussement - avec ma force elle n'allait pas me retenir longtemps sinon - tendant mes mains vers l'avant. Je la regarde, faussement boudeur, la bouche en moue et les sourcils froncés. « OK je te promets de lâcher un truc sur moi si tu lâches un truc sur toi bien la honte. » dis-je tendant ma main. « Do we have a deal? » ajoutais-je, le sourire coquin aux lèvres. Quand elle approchait sa main, je la prenais, la tirait à moi et sans réfléchir je l'embrassais. Je souris.