J’avais un coup de blues et quand j’avais un coup de blues, j’avais besoin de faire du shopping. Je ne voulais pas trainer seule comme une pauvre fille dans les magasins qui seraient envahis de couples se promenant mains dans la main. J’avais besoin de compagnie et qui mieux que Louise pouvait m’accompagner à une journée shopping ? Je lui avais envoyé un texto, lui donnant plus ou moins l’ordre de venir en ville avec moi. Elle aurait pu refuser mais elle n’en fit rien et j’étais bien contente. J’enfilai une légère jupe, des ballerines et un débardeur. Le soleil était au beau fixe et la chaleur bien présente également. J’appelai un taxi qui me déposa dans le centre. Je me rendis à notre point de rendez-vous : un glacier très populaire sur Miami. Avec mes lunettes sur le nez, je regardai à droite et à gauche, ne sachant pas trop de quel côté allait arriver ma cousine. Soudain je la vis, les cheveux au vent. Une belle jeune femme élancée comme toujours. Elle avait toujours une grande classe et incarnée la féminité la plus totale à mes yeux. J’élargis mon sourire qui était sur mes lèvres et m’avança à grands pas vers elle. Une fois à sa hauteur je la serrai dans mes bras pendant un temps un peu plus long que je ne l’aurais sans doute voulu en réalité, mais ca me faisait tellement de bien.

« Je suis contente que tu sois là, Lou’ ! » dis-je en me détachant d’elle et en lui faisant une bise. « T’es magnifique comme toujours, je t’envierais toujours ! »

Elle avait le physique idéal pour le mannequinat. Louise avait toujours su être là pour moi, même si nous nous étions perdues de vue à quelques reprises. Elle était mon chair et mon sang et quoi qu’il se passe entre nous je savais qu’elle était là si besoin. Ma famille, je la côtoyais peu mais je la chérissais plus que tout.

« Comment tu vas ma chérie ? »

Je passai mon bras autour du sien et lui enchaina le pas vers la grande avenue de magasins. La rue était peu bondée étant donné l’heure mais d’ici une demi-heure une heure se serait sans doute tout autre. Le changement de saison amener les gens à refaire leur garde-robe en fonction de la météo un peu plus clémente et de la mode.

« Ca va j’ai juste été forcée de prendre un congé par mon travail parce que sois disant il me faut rendre du temps et faire un point sur ma vie. En gros mes collègues pensent que je vais imploser prochainement si je ralentis pas. » dis-je en lâchant un petit rire.

Personnellement, le shopping était pour moi une seconde peau. Je suis née pour être à la pointe de la mode. C'est limite si maman m'avait pas enfilé une paire de chaussons de naissance de marque dès que j'étais sortie de son cocoon. Du coup, quand ma cousine me proposait une petite virée shopping pour elle se changer les idées, j'acceptais évidemment. Et puis, rien n'était trop pour voir ma cousine. Même si on ne se voit pas beaucoup, c'était toujours un plaisir de passer du temps avec elle. La famille, c'était quand même quelque chose de sacré du côté de maman. J'avais enfilé une belle robe en adéquation avec le temps qu'il faisait et des escarpins - je me retrouvais. Après mon agression, mes slims, mes stans smith et mes pulls sweat avaient été mes meilleurs amis - ils cachaient bleus et tout ça. Maintenant que tout avait cicatrisé ou était parti, mon corps avait retrouvé sa beauté première. Je profitais, comme avant donc, pour sortir les meilleures pièces de ma garde robe. Et oui, malgré la taille de ma garde robe je vais toujours faire du shopping. En fait, je pense que je vais la refaire entièrement et faire dons de ce que j'ai aujourd'hui. Mais ça, on verra plus tard.

Je la retrouvais devant le glacier populaire de Miami, près des boutiques. Je retrouvais ma cousine, qui le sourire aux lèvres vint m'accueillir par une belle étreinte dont apparemment elle avait besoin vu sa durée non conventionnel d'un câlin-bonjour. Je ne le refusais pas, malgré tout. Je la serrais contre moi, avec le même sourire qu'elle. C'est toi qui est magnifique, regarde toi. On dirait ma petite soeur. dis-je alors lui lançant un clin d'oeil, me reculant légèrement avec un petit rire. Je suis contente que tu m'aies appelé pour faire ça avec toi, ça fait tellement longtemps. avouais-je alors. bah écoute ça va beaucoup mieux maintenant. J'ai repris totalement le travail, je suis dans un groupe de musique avec un pote maintenant c'est vraiment trop cool et enfin.. je reprends le train de ma vie en laissant beaucoup de choses sur le côté de la route qui l'empêchaient d'avancer à toute allure. dis-je alors, utilisant la métaphore avec un petit sourire. et toi? lui demandais-je alors. Alors qu'elle me répondit, je l'écoutais bien attentivement. C'est pas vrai, un congé forcé?? dis-je alors avec un petit rire. Je prenais son bras en entamant le pas. Ok allons te calmer un peu hein, je sens que tu as beaucoup de choses à me dire. dis-je alors la regardant du coin de l'oeil, amusée.

Nous rentrions dans une première boutique, au couleur de l'été. Tu sais quoi? Tu vas finir cette journée en repartant avec des pièces qui te redonneront la pêche, d'acc? Ici, on va te trouver LA tenue pour les soirées sur la plage, avec le cocktails à la main, le paréo qui va avec eeeeeet le bikiniiii! Je vais tous les faire tomber comme des mouches devant toi. lui dis-je alors, le sourire aux lèvres. Faut dire qu'il y avait des pièces vraiment mignonnes qui moi-même me donnait envie. Je regardais et sélectionnais des choses pour elle. Prends ça, et puis ça et ça. lui dis-je alors. Je la regardais. Allez oust, cabines! dis-je amusée. Moi je prenais celle-là, et puis celle-là pour la suivre en cabines. Et tu sors pour me montrer quand tu as finis, hein. lui dis-je alors allant dans celle à côté d'elle.

Voir ma cousine me faisait un bien fou. Elle respirait la joie de vivre. Quand elle arriva je ma flatta pour sa beauté que j’enviais. Elle me renvoya la balle en me disant que j’aurais pu être sa petite sœur. Je roulais des yeux avec un sourire amusé. Nous avions une dizaine d’années de différences quand même et les années commençaient à laisser des traces sur mon visage. Elle me dit aussi qu’elle était contente que je l’ai sollicitée pour cette après-midi de shopping. Ensuite Louise me dit qu’elle avait commencé une nouvelle vie, qu’elle s’était trouvé un groupe et que ça allait beaucoup mieux pour elle maintenant. J’étais contente de la voir prendre un chemin qui la rendait heureuse. De toute façon, je ne m’en faisais pas pour elle. C’était une jeune femme qui pouvait se permettre de faire des erreurs de chemins dans sa vie professionnelles, cela forgeait la personnalité. Je lui expliquai brièvement que mes collègues m’avaient forcée à prendre un jour de congé sans trop rentrés dans les détails. Alors que nous rentrâmes dans une boutique, Louise s’extasia joyeusement en me disant qu’elle allait me trouver les tenues parfaites pour cet été.

« Calme-toi quand même, je cherche juste à renouveler un peu ma garde-robe ! Je ne cherche pas à draguer à tout vas des hommes ! » Dis-je en riant. Ma cousine faisait la sourde oreille et en un battement de cils je me retrouvais avec trois tenues différentes dans mes bras. « Lou’ … ! » commençais-je à pester alors qu’elle m’ordonna de me rendre à la cabine d’essayage. Je levais les yeux au ciel amusée, un sourire sur les lèvres. Ma cousine me suivit elle aussi avec des tenues dans les mains. Elle me demanda de sortir pour lui faire ce que j’aurais essayé. « Promis, mais je ne suis pas sûre que ça m’aille trop bien. »

Je m’enfermai dans ma cabine avec mes trois tenues. J’installai le tout sur les porte-manteaux et commença à me déshabiller. La première robe que m’avait sélectionnée Louise était superbe, mais ce n’était pas vraiment mon style de vêtement. Je l’essayai quand même, ça ne coûtait rien et en plus cela ferait plaisir à ma styliste. Je me regardais dans le miroir et fut surprise qu’elle me tombe aussi bien. Elle épousait vraiment bien mes quelques formes et les couleurs estivales s’accordaient parfaitement avec mon teint. Je sortis de la cabine en même temps que la jeune femme.

« Whaaa ! Tu es superbe dans cette tenue ! De toute façon quoi que tu portes tu es superbe. Tu pourrais mettre un sac poubelle en guise de robe tu serais toujours aussi canon ! » dis-je en riant. Je tournai devant ma cousine afin qu’elle puisse me voir sous toutes les coutures. « J’adore faire du shopping avec toi, tu me surprends toujours. Franchement je n’aurais jamais pensé avoir un coup de cœur pour une telle robe. »

Je souris à ma cousine alors que je me surprenais à penser à une personne qui n’aurait pas dû se mettre dans mon esprit : Derek. Je savais que dans cette robe il m’aurait trouvé super jolie, mais je savais aussi qu’il ne fallait pas que je choisisse mes tenues en fonction de lui. Cette histoire était finie, je ne devais pas retomber dans ses filets même s’il me flattait et disait m’aimer tout autant que Thompson. Autant ? Il avait quand même décidé de vivre sa vie avec lui alors je n’étais certainement pas aussi importante. Je croisai mon regard dans le miroir et je vis que mon visage s’était légèrement attristé. Ma cousine me regardait.

« C’est rien, une petite peine de cœur … Et oui même à bientôt quatre-vingt ans j’en suis sûre toujours à me prendre la tête pour un homme ! » Je riais alors que j’exagérais sur mon âge. Mais au fond de moi je n’avais pas tellement envie de rire. En plus, maintenant, il n’était plus question d’un homme, mais de deux maintenant. Ethan était revenu en ville et avait chamboulé à nouveau ma vie, mon cœur, ma tête. Je ne pouvais pas me mentir et dire que je ne ressentais rien pour lui, même si j’essayai de lui faire croire cela. Je reportais mon attention sur Louise. « Je me demande des fois si c’est pas plus simple de sortir avec des femmes. » Dis-je en esquissant un petit sourire taquin à la jeune femme.

Ma cousine voulait faire les boutiques, on allait faire les boutiques. Elle montrait une petite opposition quand je lui mettais trois trucs dans les mains, histoire qu'elle essaie, mais elle savait qu'elle ne m'aurait pas sur ce coup-là. Déjà c'est mon métier les vêtements, mais en plus si on est là pour le shopping c'était pas pour lézarder sur un short et aller bavarder autour d'une glace, c'est pas du shopping ça. J'allais lui faire savoir ma propre définition du shopping, elle n'allait pas en découdre. Je savais qu'elle n'apprécierait pas la robe sur le ceintre, mais sur elle ce serait une beauté fatale. Elle sortait et je fis de même, automatiquement elle me complimentait mille et une fois. Je riais légèrement. un sac poubelle? quand même pas! dis-je alors. Et toi regarde toi choupi'! Je t'avais dis que j'avais l'oeil, tu n'aurais jamais imaginé porter ça un jour, avoue le moi. Tu es sublime. lui dis-je regardant son reflet dans le miroir pour qu'elle fasse de même. J'étais tout sourire, j'adorais voir ma cousine comme ça. A vrai dire, moi j'ai un vrai rapport intime avec les belles pièces, la façon dont je m'habille tout ça est calculé au millimètre près alors j'adore partager ça avec ma cousine. Alors tu vas la prendre, t'as intérêt à la prendre. dis-je en souriant. Puis je voyais que quelque chose la préoccupait. Je vis une lueur de tristesse dans ses yeux qui ne me plaisait pas du tout. Je pense que c'est mon regard sur elle qui la fit se regarder dans le miroir pour le remarquer. Elle se mit à me parler de mecs, en me disant qu'elle se prendra toujours la tête avec les hommes, exagérant sur son âge, ce qu'elle fait toujours. Elle se mit à rire alors que je n'avais même pas un sourire sur mon visage. Je percevais très bien la douleur de ma cousine. Pire : je la comprenais. Je m'approchais d'elle, apparaissant alors sur le miroir avec elle. Je pris son menton délicatement, j'allais dire quelque chose de très sérieux et elle savait très bien que ça ne m'arrivait qu'une fois tous les dix ans. Mais ce sujet était, et en particulier en ce moment de ma vie, quelque chose de très sensible pour moi. Je voyais très bien que ce qu'elle voyait, ce n'était pas avec ses propres yeux, mais avec ceux d'un homme qui la torturait intérieurement apparemment et je détestais ça. Sa deuxième remarque me fit esquisser un sourire, alors je perdais un peu de mon aplomb tu n'as pas tort! Mais.. dis-je alors voulant vraiment dire ce que je pensais précédemment. JE vais nous payer ces deux robes et on va aller dans une autre boutique pour que je te dise ce que j'ai à te dire là maintenant. lui dis-je alors prenant les robes, les payant avant qu'elle ne m'en empêche, prenant le sac et allant vers ma boutique adorée : la lingerie. Tu sais ce qui est bien avec la lingerie? lui dis-je alors avant de prendre une pièce sur laquelle il était indiqué comme marque "Lou Paris" et je me retournais vers elle. C'est d'avoir son nom sur les ensembles! dis-je avec humour. Mais je repris mon sérieux me tournant vers les pièces sexy. Je sélectionnais cette pièce et lui foutait dans les mains, avant de lui pointer du doigt les cabines. Je la suivais, restant à l'extérieur pour le moment. Je la laissais l'enfiler, l'obligeant s'il fallait. De l'extérieur, je disais juste pour qu'elle m'entende. Une fois mis, tu te regardes et j'ai bien dis TU TE regardes. dis-je avant d'attendre encore un bon silence. Ouai, c'était une sorte de thérapie à la Duprés que je lui faisais. Puis je glissais le sachet précédent en dessous du rideau. Maintenant mets cette robe par dessus et dis moi quand tu as finis. dis-je alors. J'attendais puis entrais quand elle me disait avoir fini de l'enfiler. Je me mettais à ses côtés dans la cabine, la regardant dans le miroir. J'observais son regard, surtout. Non, là tu ne TE regardes pas. Je veux que ce soit Lily-Anne qui se regarde. Regarde toi bordel. lui dis-je peut-être un peu trop sérieusement, je reprenais ma douceur. Bon. Je veux que tu te regardes, toi. Que TU te trouves belle. Pas ces idiots là. dis-je utilisant le miroir comme intermédiaire, parce que dans ses yeux j'aurais été incapable de m'ouvrir comme ça à elle. Moi aussi il y a quelques jours je me suis rendue compte que je prenais le regard de quelqu'un d'autre pour me voir, pour me faire ma propre image de moi. Mais non bon sang! Sois d'abord toi! Seule. Je veux dire, comment veux-tu plaire à qui que ce soit ou séduire qui que ce soit ou même juste aimer qui que ce soit si tu n'es jamais juste toi-même? Il faut que tu sois en accord avec toi que tu t'assumes que tu t'aimes tout simplement et ça me rends triste de ne pas voir ma cousine se rendre compte de ça, bordel. Dégage le de là, ce con ou ces cons et regarde toi toi. Tu vois pas la meuf canon que tu caches derrière son regard à lui? La nana magnifique, intemporelle, sexy? Je ne te force pas à porter ce genre de choses pour le voir, évidemment. dis-je tournant enfin ma tête vraiment vers elle, avec un regard très sincère. en fait j'ai juste vu un regard qui a été huit ans sur mon visage et que j'ai réussi à faire partir il n'y a que moins d'une semaine, et le bien que àa fait Lily t'imagines pas! Je veux que tu ressentes la même chose, que tu abattes ces démons qui t'habitent et que tu reprennes possession de toi-même puis ensuite, tu penseras à eux. C'est toi d'abord on a qu'une vie. dis-je caressant sa joue avant de me retourner vers le miroir, apparaissant dedans. On est soeurs jumelles là, regarde. Vois ce qu'il y a vraiment dans le miroir. dis-je prenant doucement sa main dans la mienne, un peu comme si nous étions enfant ou que sais-je. Je voulais la sauver de mon calvaire, je savais très bien ce qu'elle vivait. Ne pense pas à lui quand tu t'habilles, penses à toi. Comment veux-tu qu'on te vois toi si sans arrêt tu montres une image qu'on a de toi? ça se voit. je déteste ça, moi. Je veux ma cousine. concluais-je dans mon speech émotionnel de folie.

La jeunesse et la vivacité de ma cousine était d’un rafraichissement dans ma vie si tumultueuse. Je savais qu’en lui demandant de venir faire un tour de shopping avec moi, j’avais bien fait. Elle était une pro de la mode et en plus de ca elle était de bons conseils. A peine entrées dans le magasin de vêtements, Louise me remplis les bras de quelques robes à essayait. Elle me réconforta alors que je lui disais avoir une petite peine de cœur. Même si elle était plus jeune que moi, je savais qu’elle me comprenait et qu’elle savait de quoi je parlais. De toute façon l’amour n’a pas d’âge à ce que l’on dit … Pour détendre l’ambiance un peu morose je lui dis que c’était peut-être plus simple de sortir avec des filles finalement. Les garçons compliquaient toujours tout, enfin les deux hommes qui se battaient pour mon cœur compliquaient toute ma vie. Sur un ton sans appel, Louise me dit qu’elle allait nous payer les robes et qu’ensuite elle nous emmènerait vers une autre boutique où elle me parlerait. Mon cœur se serra un peu dans ma poitrine, me demandant bien ce qu’elle avait à me dire. Carte de crédit en main, nous passâmes en caisse puis passâmes dans le magasin suivant : une boutique de lingerie. C’était bien Louise ! J’avais bien peur de ce qu’elle allait me choisir. Cette jeune femme était beaucoup plus sexy et féminine que moi.

Elle prit quelques sous-vêtements sur lesquels était marqué le surnom de ma cousine : Lou. Je me mis à rire avec la jeune femme. Moi je ne risquais pas de trouver mon prénom quelque part, il était bien trop long. Par contre les initiales de Los Angeles étaient les mêmes initiales que mon prénom : L.A. Un signe ? Surement pas car si j’étais réellement un ange, toute ma vie ne serait qu’un conte de fée. Avec le plus grand des sérieux, Louise me fourra dans les mains une tenue des plus affriolantes. Je voulus ouvrir la bouche pour protester. Je n’allais jamais porter ça ! Elle me poussa dans la cabine où je commençais à me déshabiller pour enfiler la lingerie. Je ne répondis pas lorsque mon acolyte de shopping me dit de me regarder dans le miroir. Je fis une petite moue en me regardant. C’était joli mais je ne portais pas ce genre de chose et c’était bien trop osé … Un sac passa sous le rideau et on m’ordonna d’enfiler la robe choisie précédemment. Je l’enfilai sans protester puis appela ma cousine, les bras croisés sur ma poitrine.

« Tu veux que je regarde quoi ? Je connais mon image Lou’ ! » Répliquais-je mécontente du ton autoritaire que ma cousine prenait avec moi.

Cela fit son effet car elle reprit avec une voix plus douce et plus posée. Je ne comprenais pas ce qu’elle voulait que je vois dans ce miroir. J’avais bientôt trente-cinq ans et je n’avais pas d’homme dans ma vie et pas de famille. Mon travail avait pris le dessus sur ma vie privée. Elle me dit qu’elle voulait que je me regarde et que je me trouve belle à travers mes yeux et non à travers des hommes qui pouvaient faire chavirer mon cœur. La longue tirade que me fit Louise me fit monter les émotions jusqu’à mes yeux. A fleur de peau, je savais que les larmes n’allaient pas tarder à s’échapper si je ne les retenais pas. Je ne voulais pas m’exposer autant devant ma couine, j’étais son ainée et je me devais d’être forte. Ses paroles eurent pour effet de me retourner la cervelle. Je me questionnai. Quand était la dernière fois où je m’étais regardé dans un miroir pour gonfler mon propre égo en me trouvant canon ? Je ne m’en souvenais pas. Cela faisait bien trop longtemps.

Mon regard se posa sur Louise qui semblait tout autant bouleversée par ses paroles dites. Elle se basait sur sa propre expérience personnelle et je voyais que cela n’avait pas été facile de parler de la sorte, se dévoilant, dévoilant une faiblesse. Sans un mot je la serrai dans mes bras pendant dix secondes au moins, enfouissant ma tête au creux de son cou. Je me reculai d’elle, affichant un sourire sur mon visage. Mon regard se posa sur le miroir et à nouveau je me regardai. Cette fois je me regardai avec un regard nouveau, neuf. J’étais jolie. Je n’avais pas besoin d’un homme pour être jolie ou me sentir bien dans ma peau. J’avais beau avoir trente-cinq ans bientôt, je restais une femme avec un certain sex-appeal.

« Louise que ferais-je sans toi ? Que deviendrais-je sans tes précieux conseils ? Tu as raison, je n’ai pas besoin d’un homme pour me sentir bien. En fait j’ai besoin d’une seule personne dans ma vie et c’est toi ! J’ai l’impression que tu fais sortir une autre moi d’un placard poussiéreux. Même quand j’avais la vingtaine je n’avais pas autant d’estime pour moi je crois. En même temps, à vingt ans, je passas le plus clair de mon temps en tenue de schtroumpf docteur ! »

Je me mis à rire de bon cœur et je poussai un long soupir de satisfaction. Je me sentais vraiment bien dans ma peau à ce moment-là. J’avais laissé tomber mes pensées pour Ethan et Derek pour me concentrer sur moi.

« Je vais prendre la tenue, il faut que je change. Il faut que je retrouve la femme fatale qui se trouve en moi, quelque part tout au fond. » Je regardai ma cousine et puis avec un petit moment d’hésitation je demandai : « Que t’est-il arrivé avec l’homme que tu mentionnais ? »