CLAP. C'est le bruit que venait de faire sa main sur ton visage. Alors celle-là tu ne t'y attendais vraiment pas. Tu ne l'en aurais jamais pensé capable, et pourtant, dieu seul sait que tu avais tout fait pour la pousser à bout, seulement, c'est lorsque tu t'y attendais le moins qu'elle t'arrivait en pleine figure. Wah, qu'est-ce que ça fait mal putain. Elle t'en a décrochait la mâchoire c'est pas possible. Tes cervicales en ont prit un coup, vu le demi tour que ton visage à fait. Elle ne s'était pas ratée, elle y avait mit toutes ses forces, et toute sa haine. Pour le coup, elle n'y avait pas été de main morte. Elle ne t'avait pas raté. Mais ça te faisais du bien un peu, peut être que cette gifle te remettrait les idées en place. Ou pas, crétin que tu es. Ta main vint toucher ta joue pour la frotter légèrement. Tu n'y prêtais cependant pas attention, tu ne lui faisais d'ailleurs aucune remarque là dessus, au contraire, tu continuais de surenchérir en insultant son pseudo petit copain de salope. En même temps, tu connaissais suffisamment Joe pour en savoir sa réputation. C'était le genre de mec qui allait de fille en fille, et se tapait trois filles dans la même soirée ne le dérangeait pas. Il devait être un filet à MST ce type. Et donc de manière subtile, tu essayais de l'éloigner de ce mec qui n'était surement pas fait pour elle. Sa réponse ne te plaisais guère. « Jaloux d'une pute, ça ira merci, les MST très peu pour moi » lâches-tu d'un air hautain. C'est alors que par la suite tu t'emportes, la priant presque de se barrer, en même temps, elle se faisait plus de mal que de bien à rester là devant toi en espérant obtenir des réponses. Tu n'étais pas décidé à lui offrir une quelconque gentillesse, alors à quoi bon persister. Tu voulais tout simplement qu'elle s'en aille, qu'elle te laisse tranquille. Pour le coup, ta soirée était finie, tu n'avais qu'une seule envie après ce qu'elle venait de te dire, c'était de rentrer chez toi, de dormir pour vider ta tête et tout oublier. Peut être que grâce à l'alcool et à la drogue, tu oublierais tout d'ici demain, un genre de black-out. Ca pourrait t'aider tiens, car tout ce qu'elle venait de te dire t'énerver, car c'était tout ce que tu redoutais, mais pourtant, il faut dire que tu ne cessais de la chercher à cracher le morceau en lui demandant pourquoi elle s'accrochait autant à toi. Tu savais combien Savannah était honnête et avait du mal à tenir sa langue. D'ailleurs, elle avait plutôt géré jusque là. Elle ne cessait par ailleurs de se comparer à Siobhän. Sauf que Siobhän n'est certainement pas Savannah, mais Savannah n'est pas Siobhän. Elles se ressemblaient comme elles avaient leur propre différences ce qui faisait qu'elles étaient uniques à leur manière. Elle ajoutait cependant qu'elle ne serait heureuse que lorsque tu réaliserais que c'est toi qu'elle veut, toi dans ton entièreté, toi et tes problèmes, toi et ta complexité, parce qu'on ne va pas se mentir, t'es un sacré personnage, t'es compliqué, handicapé de la parole, un mec sans émotion, et pourtant c'est de toi dont elle est tombée amoureuse, et qu'elle n'a cessé d'aimé pendant un an. Elle conclue votre discussion par une phrase qui était loin de te plaire. Elle sous-entendait ouvertement que tu préfèrerais en gros que Siobhän soit là plutôt qu'elle. Mais comment pouvait-elle dire une chose pareille. Comme si tu préférerais qu'elle soit dans un trou, et que Siobhän soit là. Tandis que tu n'arrivais pas encore à réaliser complètement ce qu'elle venait de te dire, cette dernière te déposais un baiser sur la joue pour ensuite s'éloigner. Tu la regardais s'en aller, et réalisais petit à petit ce qu'elle venait de dire. Putain non mais elle est sérieuse ? Au moins une chose est sûre tu viens de passer pour le connard que tu veux depuis le début. Mais là, c'était pire quoi. Tu te redressais et ouuuh, la tête qui tourne, putain comment tu veux réussir à la rattraper si tu n'es même pas capable de tenir debout sans appui. En revanche, alors que tu arrivais tout près de sa voiture, tu t'emparais de son poignet qui tenait ses clés, et la retournais avant de la plaquer contre sa voiture, bon tu ne risquais pas trop lui faire mal vu ta force. Et c'est alors que dans un élan de spontanéité, tu venais plaquer tes lèvres pour l'embrasser volontairement. « Je te déteste tu entends, je te déteste ! » t'exclames-tu tout contre ses lèvres. Putain ce que t'en avais envie. Et ce que tu détestais le plus, c'était ce qu'elle dégageait en toi. Cette putain d'envie de l'embrasser comme jamais. Tu détestais cette emprise qu'elle avait sur toi, tu ne voulais pas ça. Tu ne le voulais pas. Alors tu cessais ce baiser pour t'éloigner d'elle. « Tu peux rentrer maintenant, tu as raison, pars » Tu la regardais et reculais doucement avant de te faire rentrer par une bagniole. Heureusement le choc n'avait pas été important puisque la personne n'allait pas vite. « Et beh espèce de con, tu peux pas faire attention » bafouilles-tu entre tes lèvres. « Vas-y casses toi là ! » t'exclames-tu tandis que la fille du conducteur essaie de le calmer, résultat ils se cassent, tandis que tu reportes ton attention sur Savannah. « Ah ouais et ne dis plus que je voudrais que tu sois à la place de Siobhän. Si j'avais le choix, je préférerais qu'elle soit là avec toi » insistes-tu sur le mot "toi" pour lui faire comprendre que tu ne voulais en aucun cas qu'elle soit à la place de ta meilleure amie et inversement. Sur ces mots, tu tournais des talons et titubais sur la route, faisant des signes de la main de sorte que les automobilistes fassent attention à toi, vu que tu marchais à la vitesse d'un escargot.

Toi qui pensais passer une soirée tranquille en boite de nuit, à te pavaner, danser, t'enquiller shooter sur shooter, fumer un joint par-ci par-là, tu te retrouvais là, sur ce fichu trottoir, à essayer de tenir debout tant bien que mal, face à cette brunette qui était loin de te laisser indifférent, mais tu étais tout simplement interdit d'éprouver quoi que ce soit pour cette dernière, ainsi ta seule issue était de tout faire pour qu'elle en vienne à te détester, mais visiblement, quoi que tu fasses, rien ne changeait. En même temps, ne dit-on pas que l'amour rend aveugle car clairement, la jeune fille était vraiment aveugle d'être folle d'un mec comme toi. Vous étiez tellement différent. Elle était plutôt stable dans sa vie comme dans sa tête, elle savait ce qu'elle voulait, elle avait un travail fixe, et toi, tu n'étais qu'un pauvre type. Tu vivais peut être dans un appart', mais quoi qu'il en soit, t'étais loin d'être stable, notamment dans ta tête, rien n'allait, ta formation tu ne la suivais pas comment tu le devrais, tu pensais qu'à te torcher la gueule pour tout oublier, comme si oublier ses problèmes le temps d'un soir, le temps d'un moment allait te permettre de les faire disparaître, foutaises. Quoi qu'il en soit, la claque qu'elle te mit en pleine face te ramenait immédiatement sur terre. Alors ça, tu ne t'y attendais vraiment pas. Mais franchement et en toute honnêteté, tu le méritais, mais même ça, même une gifle ne l'empêchait pas de te déclarer sa flamme. Cette fille était complètement folle, de toi visiblement pour agir ainsi, parce qu'une fille vraiment censée, après t'avoir mit la gifle du siècle, à t'en décoller la mâchoire, inutile de te dire qu'elle aurait tourné les talons pour se barrer, mais non, Savannah elle, restait là, devant toi, à te dire combien elle tenait à toi, combien elle avait besoin de toi, et surtout combien elle t'aimait. Putain mec elle vient clairement de te dire ces deux mots, genre les mots que t'as jamais dis, ou peut être une fois dans ta vie et encore, tu ne sais même plus à qui. Surement pas à une fille dont tu étais amoureux puisqu'être amoureux ça ne t'ai encore jamais arrivé. Tu essayais alors de lui dire de partir, peut être qu'en lui parlant mal ça ferait quelque chose, seulement les derniers mots qu'elle te dit ne te laissait pas indifférent, et tu l’interdisais de penser une telle chose. Tu la regardais s'éloigner, mais tu ne voulais en aucun cas que cette dispute s'arrête sur ça. Autant tu voulais qu'elle te déteste pour pouvoir t'oublier, autant tu ne voulais pas qu'elle pense que tu veuilles qu'elle soit à la place de Siobhän. Cependant, dans un élan d'impulsivité, tu te laissais aller, comme jamais. Tu t'emparais de son poignet pour la retourner et l'attirer contre toi, avant de plaquer son dos contre la voiture de sorte qu'elle se retrouve prise au piège entre sa voiture et ton torse. Et là, c'est alors que tu vins plaquer tes lèvres contre les siennes, l'une de tes mains remontant derrière sa nuque pour accentuer ce baiser aussi passionné que fougueux. Bordel, ce que tu en avais envie, et putain ce que ça faisait du bien. Seulement très vite tu réalisais ce que tu étais entrain de faire. Tu craquais. C'est alors que tu rompais le baiser pour t'éloigner d'elle, lui balançant au visage que tu la détestais. Tu la détestais de l'impact qu'elle pouvait avoir sur toi. Tu ne pensais même pas que cela puisse être possible. C'est de quelques pas que tu reculais pour t'éloigner d'elle, seulement là, tu manquais de te faire renverser, inconscient que tu es, et en plus, tu trouvais le moyen de gueuler après la personne au volant, enfin si à la base tu n'étais pas ivre mort et que tu tenais un minimum sur tes jambes, tu aurais peut être fait plus attention que ça. En tout cas, tu avais fait une peur bleue à Savannah. Tu repris cependant la conversation comme si de rien était, comme si tu n'avais jamais manqué de te faire renverser. Peut être que ça t'aurais réveillé tout ça. Abruti que tu es. Avant de partir tu revenais sur ce qu'elle t'avait dit précédemment, puis tu tournais les talons pour regagner la boite de nuit en vain, la conversation était désormais clo. Enfin, c'est ce que tu aurais aimé.
Alors que tu étais perdu dans tes pensées, te décidant à finalement rentrer chez toi, Savannah te rattrapait, encore. Tu te retournais au beau milieu de la route, l'écoutant une nouvelle fois. Tous ses mots se mélangeaient dans ta tête. Tu avais reçu trop d'information pour ce soir. Tu n'avais qu'une envie, rentrer chez toi, et dormir. T'étais complètement k.o. Elle ajoutait en plus du fait que selon elle tu n'ai pas le droit de la détester après l'avoir embrassé, qu'elle n'était surement pas comme ses putes que tu te tapais, seulement, elle faisait erreur sur la personne, parce que tu étais peut être le genre de mec complètement défoncé, peut être que parfois tu dansais collé serré avec les filles en boite de nuit, mais tu n'étais absolument pas le genre de mec à passer ta vie à te taper des filles, juste pour agrandir ton tableau de chasse. Peut être qu'il t'arrivait d'installer un jeu de séduction, mais tu n'allais quasiment jamais jusqu'au bout, à savoir que tu ne te tapais pas les meufs. Ce n'était absolument pas ton délire, tu n'étais pas juste là pour te vider les couilles. Evidemment tu avais des envies comme chaque mecs, mais baiser pour baiser, non merci. « Je suis peut être un connard Savannah, mais je suis pas ce genre de connard à se taper toutes les meufs du quartier juste pour me sentir exister, je m'en bats les couilles de toutes ces meufs, j'en ai strictement rien à foutre alors ne me fait plus passer pour ce que je ne suis pas ok ! » t'exclames-tu. S'il y avait bien quelque chose qui pouvait te mettre hors de toi, c'est que l'on pense quelque chose à ton sujet de totalement faux. Tu étais peut être ce que tu étais mais tu avais malgré tout des principes et des valeurs de ce côté là. « J'sais pas c'que j'veux, t'as pas compris que j'étais totalement paumé, je sais même pas c'que j'fou ici, comment tu veux que je sache ce que je veux exactement ! » Perdu, paumé, voilà ce que tu étais, tu te demandais parfois ce que tu pouvais bien faire dans ce monde, t'étais totalement en décalé avec tout le monde. Au contraire, si tu pouvais savoir ce que tu voudrais, tu le ferais savoir, ou alors, tu savais inconsciemment ce que tu voulais mais tu n'étais pas capable de l'assumer.

Et voilà que pour une fois dans ta vie, tu perdais totalement les pédales. Tes envies prenaient le dessus, et tu n'arrivais malheureusement pas à aller à l'encontre de ces dernières. L'embrasser, t'en mourrais clairement d'envie, mais tu t'étais toujours retenu, pour la simple et bonne raison que tu savais pertinemment que si tu venais à goûter au goût de ses douces lèvres une fois, tu en deviendrais très vite accroc, au point que ça en soit obsessionnel. Elle te rendait complètement dingue. Tu détestais te sentir si faible, d'être sous l'emprise de quelqu'un, alors tu essayais de tout faire pour t'éloigner d'elle, mais c'était en vain, c'est comme si vous étiez deux aimants. Impossible à éloigner bien longtemps. Il y avait cette certaine tension qui vous reliez que tu le veuilles ou non. Sentant que tu te laissais un peu trop aller, tu finis par te reprendre, t'éloignant d'elle. Tu savais pertinemment que si tu restais à quelques centimètre d'elle, son corps contre le tien, tu serais capable de l'embrasser, encore et encore. Cette envie si prenante. Ton coeur s'emballait. T'étais tellement paumé après cet acte que t'en manquais de te faire renverser. Inconscient que tu étais.
Pensant que tout ceci était terminé, tu t'en allais, essayant de ne pas tomber, tu voyais flou. Tu ne marchais pas droit. C'est la route qu'était pas droite ou c'était toi. T'étais complètement perdu. Rentrer chez toi était la meilleure solution qui soit, mais hors de question pour toi de prendre le volant dans l'état dans lequel tu t'étais mis, tu ne pouvais pas te permettre de conduire, tu étais un réel danger pour toi, mais également pour les gens qui se trouveront sur ton chemin. Tu trouverais bien quelqu'un pour te ramener, ou au pire, tu marcherais jusqu'au lac où t'irais te coucher sur l'herbe pour faire ta nuit, après tout, ce n'est pas comme si ça ne t'étais pas souvent arriver de t'endormir n'importe où, complètement ivre. Savannah quant à elle ne souhaitait pas que cela s'arrête sur ça, et revenais à la charge. Tu aurais préféré rentrer pour te poser, dormir, et reposer ton cerveau qui était clairement en ébullition. Cependant, ce qu'elle te disait ne te faisait guère plaisir, autant tu avais beau avoir la tête du parfait badboy qui se tape tout ce qui bouge, autant tu étais loin d'être comme tous ces mecs. Autant tu avais ton caractère, tu étais si compliqué, autant tu n'étais pas du genre à te taper toutes les filles juste pour le plaisir, et vider tes couilles Baiser pour baiser, c'était sans intérêt. Au moins, cette remarque te permettais d'argumenter un peu, et de sortir plus de deux mots, parce que répondre par un mot ou deux, c'était plutôt ta spécialité finalement. Tu étais loin d'être très expressif verbalement parlant, non en fait tu était loin d'être expressif tout court. On avait parfois l'impression d'avoir à faire à un mec sans aucune émotion, c'est dingue d'être comme ça. Tu finis toutefois par admettre que tu étais littéralement paumé, que tu ne pouvais pas lui dire ce que tu voulais à partir du moment où toi-même tu ne le savais pas. Elle reprit la parole, et tu l'écoutais, ça ressemblait plus à un adieu qu'autre chose. Etait-elle entrain de capituler ? Etais-tu entrain de gagner ? D'obtenir ce que tu voulais ? C'était quand même sacrément étrange de sa part. Mais la fatigue devaitr surement avoir prit le dessus, en plus de l'alcool qu'elle avait également du s'enquiller. Tu n'avais plus envie de batailler, plus rien envie de rétorquer. Toi-même tu étais fatigué. « Bonne fin de soirée » Cette phrase sonnait tellement ironiquement. Mais tu ne savais clairement pas quoi lui répondre. Tu avais même du mal à réaliser, mais surtout encaisser toute la soirée qui venait de se dérouler, impuissant, tu tournais les talons. Encore une fois, vous vous laissiez sur une mauvaise note, à croire que c'était votre truc ça. Si Siobhän était là, je peux te dire qu'elle t'en aurait sacrément voulu d'agir ainsi avec Savannah. D'ailleurs si Siobhän était là, elle seule aurait pu t'aider, te conseiller, putain mais pourquoi n'est-elle plus là, avec elle, ça serait surement plus facile. C'est alors qu'un taxi passait. Tu te jetais presque sur le capot pour l'arrêter. T'étais vraiment un gros malade. Tu montais à l'intérieur pour rentrer chez toi, sage décision. C'était le bazar dans ta tête. T'avais juste envie de tout oublier, de te vider cette dernière.

RP TERMINE