Depuis quelques jours, alors que je descendais au garage prendre ma voiture pour travailler, je retrouvais sans cesse un petit chaton noir logé sous celle-ci. Je l’avais fait partir au début, en espérant qu’il partirait vers sa maison. Au bout de cinq jours, le cœur en peine en voyant ce petit chaton roulé en boule pour se protéger du froid je décidais d’agir. Je n’y connaissais pas grand-chose en animaux alors le mieux serait de l’emmener directement chez le vétérinaire. J’informai ma secrétaire de mon retard et me dépêchai de me rendre au cabinet le plus proche de mon travail, le petit chat sagement installé sur mon siège avant. Il ne bougeait pas beaucoup et semblait un peu apeuré. Je le manipulais donc avec soin lorsque je le sortis de la voiture. Je franchis la porte du cabinet et une petite clochette se fit entendre. L’animal blottis contre ma poitrine, j’attendais impatiemment devant le comptoir d’accueil. Je faisais les cents pas un peu pressée par le temps. Une voix féminine m’interpella alors que j’avais le dos tourné. Cette voix me parut familière et lorsque je vis à qui elle appartenait je fus surprise.

« Oh ! » lâchai-je. « Euh … Salut ! »

Je m’approchais de ma demi-sœur. C’est vrai qu’elle était vétérinaire et possédait son cabinet. Je n’y pensais plus. La vie était drôlement faite. Il devait sans doute avoir plusieurs cabinet entre chez moi et mon travail et voilà que je tombais sur le sien. Je ne l’avais pas revu depuis notre première rencontre et je n’avais pas cherché à la joindre. Non j’avais préféré prendre du temps pour moi pour réfléchir à la situation avant de revenir vers elle. J’avais également vu mon père afin d’avoir une explication plus claire lorsque j’étais partis pour l’enterrement des parents d’Ethan. Je m’éclaircis la voix.

« J’ai trouvé un chaton, il a l’air perdu ou bien abandonné je ne sais pas … Je voulais savoir s’il appartenait à quelqu’un. »

Je savais que certains animaux étaient pucés et j’espérais que Sasha pourrait m’aider à retrouver ses propriétaires. Je déposais le chaton sur le comptoir afin qu’elle puisse le voir.

Je m’étais rendu au cabinet de vétérinaire le plus proche de mon cabinet médical avec le petit chaton que j’avais trouvé dans mon garage. Je ne m’attendais pas à ce que la personne qui m’accueille soit ma demi-sœur que j’avais pris soin d’éviter. Je posai l’animal sur le comptoir ne sachant pas trop quoi faire de lui. Elle me demanda de la suivre dans son bureau. Une fois dans son bureau elle examina le petit orphelin afin de voir une quelconque identification mais en vain.

« Je comprends pas comment on peut abandonner un bébé. Autant lui trouver une famille douillette au lieu de laisser livrer à lui-même dans la rue. »

Je caressai l’animal d’un geste tendre. Il semblait avoir un peu peur car il n’essayait pas de fuir, ni même d’explorer la pièce. Sasha s’adressa au petit chat avant de me regarder avec un sourire. Je levai les mains en l’air comme pour me dédouaner de ce qu’elle sous-entendait.

« Je ne pouvais pas le laisser mourir de faim, et puis je pensais qu’il retournerait chez lui mais non … Enfin bref. Maintenant qu’est-ce qu’on fait de lui ? »

La vétérinaire m’expliqua qu’étant son jeune âge, la SPA ne voudrait pas le recueillir car il était bien trop fragile pour vivre en collectivité avec d’autres animaux. Elle me dit qu’elle le ferait vacciner mais que le chat devrait être accueilli dans une famille. Je sentais dans son ton qu’elle voulait que je devienne cette famille en question. Saisissant le chat dans ses mains elle fit semblant de le faire parler. J’esquissai un sourire.

« Il a une belle bouille et à l’air d’être adorable, mais j’ai jamais eu d’animaux. Je ne sais pas comment on fait pour s’occuper d’un chat. Je ne suis pas sûr que ce soit comme un enfant, si ? »

Je me mis à rire doucement. Adopter le chat n’était pas une mauvaise idée en soi, mais je n’avais jamais eu d’animal, même pas un poisson rouge et je me voyais mal le prendre en charge. Je ne savais même pas me faire cuire des pates alors est-ce que je serais capable de protéger ce petit être ? Mon envie de construire une famille et mon instinct maternel me poussait quand même à accepter. Mais en même temps, cela ne ferait pas de moi une vieille fille à chat ?

« Je ne sais pas … » Je regardai ma demi-sœur qui semblait insistante. « Arrête de me lancer ces regards là. C’est pas une décision que je peux prendre à la légère. J’ai beaucoup de travail et un chaton doit demander beaucoup d’attention non ? »

Sasha tentait de me convaincre de garder le petit chat que je lui avait amener. Je n’avais jamais eu d’animaux de ma vie alors je ne savais pas si j’étais capable de prendre soin de lui. En plus ma vie était un bordel et j’avais bien assez de mal à prendre de soin de moi en ce moment pour en plus avoir la responsabilité d’un chaton sur les bras. Je lui avouai mes craintes et ma demi-sœur me demanda si les premiers mois je ne pourrais pas arranger mes horaires de sorte à ce que je puisse m’occuper de lui. J’haussai les épaules. Cela me ferait sans doute une excuse pour souffler et travailler moins ?

« C’est possible, mais en suis-je capable ? C’est là toute la différence. Je suis une accro au boulot et en ce moment j’ai besoin de travailler pour me changer les idée … »

Elle me dit qu’un chat était beaucoup plus indépendant qu’un chien, ce qui était vrai. Un chat faisait sa vie comme bon lui semblait temps qu’il avait de l’eau, des croquettes et une litière propre, ce que me dit Sasha. Je réfléchis. Elle allait finir par me convaincre que c’était une bonne idée que de prendre ce chaton.

« Sasha ! Tu es vendeuse ou vétérinaire dis-moi ? » demandai-je en blaguant.

Je passa ma main sur le dos du chaton qui vint frotter sa tête contre ma main. Il était tellement mignon et puis à défaut d’avoir un homme réellement présent dans ma vie ou d’avoir des enfants, au moins j’aurais un chat à qui donner un peu d’amour.

« Merci pour le compliment, mais tu peux cesser de me flatter. Tu as gagné. Je vais le prendre ce chaton mais a falloir que tu m’aides et attends-toi à être harceler car je n’y connais absolument rien en chat. »

Je vis le visage de ma demi-sœur rayonner. Même si j’avais encore un peu de rancœur envers elle je ne pu m’empêcher d’être heureuse en la voyant sourire comme ca. Je reconnu quelques traits de notre père dans son sourire ce qui me fit un pincement au cœur. Je détournai mon regard sur le chaton.

« Que dois-je faire ? Qu’est-ce que je dois acheter ? Ca mange quoi un chaton de cet âge-là ? Du lait, de la paté, des croquettes ? Je dois prendre quoi comme affaires pour qu’ils soient bien chez moi ? » Je m’arrêtai soudain et mis ma main devant ma bouche. « Et comment je vais l’appeler ?! »

J’étais un peu paniquer devant toutes ces choses à penser. Sasha me calma tranquillement. Je pris une inspiration profonde. Mon calme retrouvé je réfléchis à un prénom à lui donner.

« Je vais l’appeler … Baloo ! Ok c’est trop naze … euh … simba ! Ouais simba c’esr bien ! » dis-je en riant.

Je venais de faire quelque chose d’insensé, mais vraiment complètement insensé ! Je venais d’adopter un pauvre chaton trouvé dans mon garage. Je me demandais encore pourquoi mais je sentais au fond de moi que ce n’était pas une mauvaise décision, enfin je l’espérais. J’avais même déjà trouvé un petit nom ridicule à cet acte ridicule que je venais de faire : Simba. Ma demi-sœur ne put s’empêcher de faire une allusion au dessin animé le Roi lion. En même temps je n’étais pas pédiatre pour rien, j’avais toujours conservé mon âme d’enfant quelque part en moi et voilà que cette part de moi ressortait dans ce chat. Sasha me donna une liste de fournitures à acheter verbalement et j’essayai de tout mémoriser. Heureusement que j’avais une bonne mémoire, enfin pour ce qui était du domaine médical … Elle me demanda si je vivais en appartement et si le chat avait accès à l’extérieur.

« Oui je suis en appartement. Mais je sais pas si je le laisserais sortir, je sais que c’est un peu horrible de confiner un animal mais je pense que j’aurais trop peur qu’il se fasse écraser. Je penserais à la stérilisation, je vais noter ca dans mon agenda. »

Je sortis mon carnet et y apposa une petit note concernant le nouveau chat que je vais d’adopter. Je marquai également tout ce dont le petit avait besoin pour s’épanouir chez moi dans de bonnes conditions. Je devrais y aller ce soir après le travail. Je rangeai carnet et stylo dans mon sac à main et caressa le chaton alors que Sasha me disait rester à disposition.

« Est-ce que je peux te demander un service ? » J’attendis son approbation. « Je dois aller travailler toute la journée et je peux pas annuler, est-ce que tu pourrais le garder ici jusqu’à ce soir ? Je reviendrais après avoir acheté le nécessaire en plus, comme ca lorsqu’il arrivera à la maison il pourra découvrir son nouvel environnement. »

Sasha accepta et je l’en remerciai. Je déposai un délicat baiser sur la tête du chaton et partis à mon travail. Je n’en revenais toujours pas ce que je venais de faire. Je revins le soir après les emplettes pour mon nouveau compagnon et ramena la petite chose chez moi.