Arrêtes tes prises …

Ethan & Lily-Anne

Après avoir poussée une petite gueulante, Ethan voulut bien manger le petit-déjeuner. Inquiète par ses propos lorsque je lui dit que j’allais le garder à l’appartement plutôt que de le laisser retourner à l’hôtel, je lui demandai des indications spatio-temporaux. Il me répondit alors que nous nous trouvions à New York et me parla à nouveau de Max comme s’il était toujours en vie. Je tachai de garder mon calme, essayant de paraitre le plus neutre possible afin de ne pas faire paniquer Ethan. Le docteur entra dans la chambre et je lui dis doucement :

« Je crois que vous devriez examiner Ethan … »

Le docteur s’approcha de son patient afin de lui poser quelques questions. L’homme alité sur le lit s’agita voulant se détacher. On lui posa une question : quelle date étions-nous ? La réponse me souleva le cœur. 2013. Nous n’étions pas en 2013. Quelque chose n’allait pas chez mon ami. Qu’il pense qu’on était en 2013 c’était une chose, mais qu’il parle de Max comme s’il était toujours des nôtres alors que celui-ci était décédé en 2001, c’était beaucoup plus inquiétant encore. Là, je commençai sérieusement à m’inquiéter. Je détournai mon regard et croiser mes bras sur ma poitrine. Anxieuse, je commençai à me mordre ma lèvre inférieure. Mon confrère me demanda de le suivre à l’extérieur de la chambre prétextant une histoire administrative. Je lui emboitais le pas et le docteur m’expliqua que la dose de sédatif allait être augmentée afin de pouvoir le libérer de ses liens.

« D’accord, et sinon par rapport à sa désorientation ? Il est complètement perdu … »

Le docteur me répondit et je le remerciai avant de retourner dans la chambre suivis d’une infirmière. Alors qu’elle se penchait au-dessus du patient à qui elle devait administrer une dose de sédatif, Ethan s’agita assez violemment. Je portai secours à la professionnelle qui me remercia et me dit qu’elle reviendrait trente minutes plus tard. Ethan me regarda et me demanda pourquoi je les laisser lui faire subir tout ca. Il me surnomma également mon trésor. Mon ange, mon trésor. Une question me brûla les lèvres :

« Ethan que sommes-nous l’un pour l’autre ? Et que fais Max ? Où est-il ? » demandais-je calmement en tirant ma chaise auprès du lit. J’avais l’impression qu’il pensait que nous étions ensembles mais ce que je ne comprenais pas c’est la place de Max dans cette histoire étant donné que c’était mon défunt mari. « Raconte-moi notre histoire s’il te plais » dis-je avec un sourire comme si je prenais plaisir à l’entendre la raconter.

Il s’exécuta. Son portable sonna dans le tas de vêtements posés sur la table de chevet mais le tes de le trouver dans l’une des nombreuses poches, l’appel était passé. Une minute après un message vocal arriva.

« C’est ta tante, tu ne lui as certainement pas donné assez de tes nouvelles. Repose-toi en attendant l’infirmière, moi je vais aller me chercher un café, je reviens. »

Je me levai de ma chaise avec le besoin de me dégourdir les jambes afin d’encaisser tous ce que venait de me raconter Ethan. Je pris le portable et composa le numéro de sa messagerie une fois à l’extérieur. Sa tante y avait laissé un message des plus tragiques.

Bonjour mon petit Ethan c'est tante Virginia ! J'ai essayé de te joindre seule et avec le notaire mais aucune réponse de ta part... Je suis désolée de te dire ça par le biais du répondeur mais fallait que tu le saches vu que tu ne répond pas au téléphone. Il s'est passé quelque chose de grave, je ne tournerai pas autour du pot, tes parents on eu un accident de voiture et malheureusement... Enfin voila ! Tu m'as compris je pense ! *sanglot* Et une chose que tu devais apprendre par moi mais seulement par téléphone pas ainsi... Bref... Tu n'es pas ... tu as été adopter ! Appelle moi des que tu peux. Je suis désolé que tu l'apprennes comme ça. A bientôt !

Je tentai de rappeler sa tante mais en vain. Je me dirigeai donc à la cafeteria je commandai non pas un, mais deux cafés bien noirs. Le portable sonna à nouveau dans ma poche. Sa tante qui rappelait. Je décrochai me présenta. [HRPG : section appel]. Une fois l’appel terminé je revins dans la chambre avec un café car l’autre avait été bu pendant que je téléphonais. L’infirmière était entrain de le détacher pour le plus grand bonheur de mon ami. Je m’assis, mon gobelet à la main. Je m’efforçai de sourire le plus naturellement possible afin que la nouvelle que je venais d’apprendre n’attire pas la curiosité de mon ami.

« Ca va ? Content d’être libre ? »

Je n’allais pas lui dire tout de suite pour sa famille. Je pensais bien faire en voulant attendre afin de ne pas lui créer un traumatisme.

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Arrêtes tes prises …

Ethan & Lily-Anne

J’avais appris une terrible nouvelle lorsque j’avais écouté le répondeur d’Ethan et je ne savais que faire de ces informations que j’avais en main. Je ne pouvais lui dire que ces parents étaient morts et qu’il avait été adopté. Je ne pouvais pas non plus garder tous ca pour moi c’était égoïste. Mais je devais lui annoncer car l’enterrement serait prochainement et il se devait d’être là ou bien il ne me le pardonnerait jamais. J’avais rencontré ses parents à quelques reprises, leur mort ne me laissait donc pas indifférente. Et je savais ce que ca faisais de perdre un être cher en plus de cela … Je demandais à mon ami, essayant de rester la plus naturelle possible, s’il était content d’être libérer de ses liens. Je ne savais pas si Ethan avait repris ses esprits ou non. Avant que je ne quitte sa chambre il m’avait dit que nous étions ensembles et que Max avait disparu quelque part et que ni l’un ni l’autre sachions où. Dans cela, son subconscient devait sans doute parler. Max avait réellement disparut de nos vies et Ethan me voulait pour lui, il voulait que nous formions un couple, chose que je lui refusais pour le moment. Il s’excusa à nouveau. J’en avais marre qu’il s’excuse sans cesse.

« J’ai décidé de rester auprès de toi alors arrête. »

Il ignora mes propos et me dit que je devrais rentrer chez moi et s’insulta. Ce fut la goutte de trop. Je sentis l’énervement prendre le dessus. Ma main serra un peu plus le gobelet que je tenais et je soufflai.

« Arrête putain ! J’ai sans doute vécu plus de nuits plus courtes que celle-ci de toute ma vie que de nuits plus longues. Je suis médecin oublie pas, alors un peu de caféine et je suis repartie. Je me suis mise en arrêt j’aurais tout le temps de me reposer, pour l’instant t’as besoin de moi et je te laisserais pas ! »

Je me rehaussai dans le siège et porta le gobelet à mes lèvres pour en boire une gorgée. Il me faudrait sans doute plus de deux cafés pour tenir la matinée. Mon ventre se mit à gronder de faim. Je n’avais pas mangé depuis la veille et l’adrénaline passée, je ressentais mes besoins primaires revenir à la charge. J’avais également envie de faire pipi remarquai-je, normal vu tous les liquides que j’avalais.  Ethan me demanda si son téléphone avait bien sonné. Je paniquai intérieurement mais essaya de ne pas trop le montrer. Mettant sans doute trop de temps à répondre, Ethan me demanda s’il y avait un problème.

« Non, non. » dis-je précipitamment en détournant mon regard vers l’arrière pour faire semblant de regarder le couloir où le personnel médical passait et repassait sans cesse. « Je réfléchissais. » Je tournai la tête vers mon ami avec un sourire. J’espérais que ce petit détournement de la tête suffirait à arrêter les suspicions d’Ethan. « Ta tante quémandait des nouvelles. »

Une de mes mains qui entouraient le gobelet de café vint se poser sur celle d’Ethan. La différence de température entre nos deux mains me fit frissonner. Il fallait que j’enchaine sur un sujet de conversation et vite. Je ne voulais pas lui mentir encore, mais je ne pouvais pas non plus lui dire la vérité tant que je n’étais pas sûre de la stabilité de sa santé.

« Max me manque. C’était les quinze ans de l’attentat la semaine dernière … »

Je sortis la chaine en argent de dessous mon chemisier à laquelle était accrochée ma bague de mariage. Je la portais continuellement sur moi et je pensais à m’en débarrasser sans pour autant en avoir la force. Je passai la chaine autour de mon cou et la déposa dans la main d’Ethan.

« Je voudrais que tu m’en débarrasse. Je sais que ça peut-être beaucoup demander, sauf que je n’y arrive pas et j’en ai marre d’avoir un poids sur ma poitrine. Je pense que ca me permettrait de repartir à zéro, vraiment, dans ma vie, surtout que tu es là maintenant … »

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Arrêtes tes prises …

Ethan & Lily-Anne

Ma tactique pour changer de conversation assez rapidement avant qu’Ethan ne pose plus de questions au sujet , je lui demandai un service dont je jugeai qu’il était le plus apte à me rendre. Ma demande était un geste, un pas en sa direction. Je lui donnai mon médaillon où mon alliance était accrochée. Il serra la main autour du médaillon et me dit qu’il allait m’en débarrasser. Son cardio s’était légèrement emballé lorsque je le lui avais demandé. Peut-être avait-il était touché ? Peut-être avait-il était juste énervé par mon geste ? Je ne savais pas trop mais je savais que je pouvais compter sur lui, comme j’avais toujours pu compter sur lui depuis la mort de Max. Il essaya de se redresser dans son lit mais la perfusion dans le lit le retint. Il revint sur le sujet de sa tante. Je me pinça les lèvres en réalisant que j’avais peut-être fait une connerie en lui parlant de sa tante.

« Euh … Je lui en ai peut-être glissé un mot en disant que tu étais hospitalisée … »

Les yeux d’Ethan s’écarquillèrent. Il s’inquiétait que sa tante n’en parle à ses parents et que ceux-ci se retournent contre lui. Je n’avais pas pensais à la relation que pouvait avoir Ethan avec ses parents, apparemment beaucoup plus proches que moi avec ma famille. Je bu une gorgée de mon café et fis tourner le gobelet entre mes mains.

« Je l’ai bien rassurée, ne t’en fais pas. »

Je détestais mentir à Ethan dans mes yeux. Bon ce n’était pas totalement un mensonge car j’avais en effet rassurée sa tante au sujet de la santé de son neveu. Je me levais de ma chaise et alla me mettre près de la fenêtre où je jetai un coup d’œil dehors. Le soleil s’était totalement levé dehors. Je finis mon café et m’approcha de la poubelle pour le jeter.

« De toute facon, tu ne vas pas replonger, donc personne n’a à s’inquiéter à part moi, non ? » demandais-je avec un petit sourire. « Pendant ta crise d’hallucination, je te disais que je ne te laisserais pas retourner à l’hôtel, tu viendras chez moi en attendant que tu te rétablisses. »

Mon envie de faire pipi revint à la charge, alors je me rendis aux toilettes en vitesse. Assise sur le siège des toilettes je restai un moment mon visage dans mes mains. Je soufflai. Je devais dire à Ethan que ces parents étaient décédés … Non je ne pouvais pas le lui dire, pas tout de suite … C’était pour son bien. Je me lavai les mains et sortis des toilettes. Je croisai mon confrère dans le couloir et je l’interpellai.

« Docteur il faut que je vous parle ! » Je m’avançai à sa hauteur et lui expliqua la situation : « Je viens d’avoir la tante d’Ethan au téléphone, ses parents sont décédés. Je ne suis pas au courant de tous les détails de sa santé et je voulais vous demander conseil avant de ne faire quoi ce soit. Est-ce que je dois lui dire ou bien est-il préférable d’attendre qu’il se rétablisse ? L’enterrement est dans une semaine, il faut que je lui dise d’ici là … »

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Arrêtes tes prises …

Ethan & Lily-Anne

J’avais profité d’une envie pressante pour également voir mon confrère et lui demander conseil au sujet des nouvelles que j’avais en main. Il semblait mitigé sur son état de santé et sur ce qu’il était prêt à encaisser. Il ne sut pas réellement me répondre finalement, me disant que c’était à moi de voir si je sentais qu’il était prêt ou non. Je retournai dans la chambre, pas vraiment plus rassurée qu’avant. J’attendrais encore un peu, afin d’être sûre qu’il puisse entendre ce que j’avais à lui dire. Ethan s’inquiéta pour moi.

« Ca va ne t’en fais pas. »

Mon ton n’était pas vraiment convaincant et cela poussa Ethan à me poser à nouveau des questions. Y avait-il un souci avec son hospitalisation ? Etait-il fou ? Je m’assis sur la chaise et soufflai. J’en avais marre de garder pour moi ce que je savais. J’étais dans une position inconfortable et cela me gênait.

« Non tout va bien avec l’administratif t’inquiètes pas et ta santé mentale va bien, enfin tu n’es pas plus fou que d’habitude ! »

J’employais l’humour et mon ami contrecarra en faisant de même, me disant que la camisole ne lui irait certainement pas. Ethan essaya de se lever du lit. Je me levai immédiatement de ma chaise pour le rattraper au moment où il s’affaissait sur le bord du lit. Je posai une main sur son épaule.

« Reste dans ton lit, tu es encore trop faible pour te lever. »

Ethan me dit que je lui cachais quelque chose. Mon comportement fuyant n’était pas à mon avantage. Son rythme cardiaque s’emballa sur la machine. Je descendis ma main sur son avant-bras pour le rassurer. Je croisai le regard de l’homme et je me sentis soudain dans l’incapacité de pouvoir garder le secret plus longtemps.

« Remets-toi au lit s’il te plaît, je ne voudrais pas que tu te casses un bras ou une jambe en tombant de si haut. »

Il s’exécuta. Je m’assis sur le bord du lit avec lui et saisis sa main. Mes doigts s’entrelacèrent entre les siens pendant que je réfléchissais à comment lui annoncer la nouvelle. Je l’avais pourtant fait tant de fois, annoncer le décès d’un proche à quelqu’un. Aujourd’hui c’était différent car cette personne m’était proche et la douleur qu’il ressentirait m’atteindrais que je le veuille ou non.

« Ta tante … Elle n’appelait pas seulement pour prendre des nouvelles. En faite elle n’appelait pas du tout pour ca … Tes parents … » Je pris un instant avant de me lancer. En médecine on m’avait appris que lorsque l’on annonçait la mort de quelqu’un il fallait le dire et non pas passer par d’autres chemins. Il fallait que la personne en face de nous encaisse le faite qu’il n’y a plus d’espoir, pas de retour arrière, que c’était finis. «  Tes parents sont morts. »

Je sentis ma gorge se serrer. Je regardai Ethan guettant le moindre signe qu’il allait défaillir. Mais le contrecoup se faisant attendre. Avant qu’il ne demande des précisions je décidai de lui dire tout ce que sa tante m’avait dit.

« Ils ont eu un accident de voiture et ils ne s’en sont pas sortis. L’enterrement est la semaine prochaine. Je ne voulais pas te le dire tout de suite, je voulais comment tu allais être dans la journée … Ethan ? »

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Arrêtes tes prises …

Ethan & Lily-Anne

Ne pouvant plus tenir secrets les révélations que l’on m’avait confié, j’avais tout avoué à Ethan. Je ne savais pas si ça avait été la bonne solution et la panique, la tristesse qui se lit sur son visage me fit regretter mon choix. Des larmes coulèrent le long de ses joues. Il serra sa doigts autour mes siens et puis les relâchait. Il se mit soudainement à hurler, s’opposant à ce que je venais de lui dire. Il prenait conscience de ce que je venais de lui dire. Je posai ma main sur son épaule et tenta de le calmer.

« Arrête Ethan. Calme-toi. »

Dans un geste brusque, il arracha toutes les perfusions. Je reculai d’un pas surprise par son comportement. Le moniteur s’emballa. Ethan détacha tous les câbles et s’emporta en disant qu’il ne pouvait plus rester ici une minute de plus. J’essayai de rester calme face à la détresse de mon ami. Mon cœur dans ma poitrine, lui, n’était pas du tout calme. Il s’emballait dans ma poitrine.

« Ethan, je t’en prie tu vas te faire mal ! »

Il essaya de se lever de son lit mais en vain, alors il resta sur le bord du lit, le regard fixé sur le sol. Son bras saignait mais je n’osais pas intervenir de peur de le frustrer. Je m’approchai de lui, me mit à ses côtés et passa un bras autour de lui en le rapprochant vers mon thorax. Il m’expliqua que la dernière fois qu’il avait vu son père, ils s’étaient disputés car celui-ci le soupçonner de se droguer.

« Tu ne pouvais pas savoir. Personne ne pouvait savoir qu’ils auraient un accident … » Il me demanda qu’est-ce qu’il allait faire. Mon cœur souffrait de le voir dans une telle souffrance.  « Tu vas faire comme moi quand Max est décédé, tu vas continuer à avancer dans la vie et à faire tout ton possible pour t’offrir ce que tu veux le plus au monde. »

Une infirmière entra dans la chambre. Ethan se recula de moi, agressant verbalement l’infirmière. D’un geste de la main je lui signifiai de partir. J’étais médecin je pouvais le gérer, même s’il avait plus besoin d’une amie que d’un médecin. Je me levais du lit, fermai la porte de la chambre puis en retournant vers le lit, je pris de quoi soigner Ethan dans un tiroir d’une armoire à pharmacie. Une fois auprès de lui je saisis délicatement son bras pour soigner la plaie.

« Regarde-moi. » Je regardai Ethan droit dans les yeux même si j’avais envie de fuir son regard empli de douleur. « Personne ne peut rien faire. Il n’y a pas de raisons, pas d’explications pour comprendre la mort de tes parents. C’est arrivé et c’est comme ca. Pour l’instant tu ne vas pas vouloir entendre ce que je vais te dire mais crois-moi c’est comme ca que ca va se passer : tu vas souffrir, tu vas être triste puis le temps passera et tu feras ton deuil. Ta vie reprendra son cours et tu continueras à vivre pleinement. Je ne suis pas croyante, c’est dur de croire à la science et à la religion, mais j’ai toujours cru en la présence des morts au-dessus de nos têtes. Je pense qu’ils sont là à nous regarder, à nous envoyer un peu de courage quand on a besoin, et je pense qu’il faut essayer de les rendre fier. En l’occurrence pour toi en réussissant ta vie et sans te drogué … »

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