L'une de mes collègues avait récemment demandé une mutation dans un nouvel état, et avant-hier, la réponse était tombée, c'était favorable. Ainsi à l'occasion, un pot de départ était organisé. Il était donc convenu de se rejoindre ce vendredi soir au bar le plus branché de la ville histoire de fêter dignement cette affectation, et ainsi ce départ. C'était étrange de faire un pot de départ pour fêter le départ de quelqu'un, d'autant plus que toute l'équipe d'enseignants s'entendait particulièrement bien, mais bon, c'était ainsi, une sorte de rituel. Ainsi, en débauchant, après m'être occupé de la paperasse administrative, j'étais rentré chez moi afin de me poser un petit peu, mais surtout de me prendre une bonne douche, afin d'être potable pour l'occasion. J'avais enfilé une tenue cependant plutôt décontractée, comme à mon habitude, mais qui faisait malgré tout habillé. J'avais mangé un bout avant de partir parce que clairement, j'avais un creux, et que je ne savais pas si on aurait la possibilité de manger un bout avant, donc dans le doute, je préférais prévoir que voir venir. Etonnemment, je faisais parti de l'un des premiers à arriver. Ce n'était tellement pas mon genre. Quoi qu'il en soit, j'attendais tranquillement, quand mes collègues arrivèrent pratiquement toutes en même temps. J'étais le seul homme de la partie. Rien d'étonnant dans ce milieu. Nous décidions d'entrer à l'intérieur. Je jetais un furtif coup d'oeil en direction du bar, mais ma petite barmaid préférée n'était pas là. Dommage. Nous nous installions tranquillement, et la soirée se déroulait plutôt bien. Notre collègue nous informait qu'elle avait sans doute déjà trouvé un appartement, c'est qu'elle n'avait pas chaumé. Une nouvelle vie s'offrait à elle, et j'étais content qu'elle puisse en profiter. En même temps, étant jeune, il faut profiter de chaque opportunité qui se présente et elle avait eu toutes les raisons de le faire. Tout ce que j'espérais c'est qu'ils nous affectent une personne toute aussi douce et compétente qu'elle avec les enfants. Avec des projets pleins la tête, qu'elle soit dynamique, et qu'elle montre qu'elle ait envie de s'investir pour l'établissement, comme l'était mes collègues. Après avoir passé plusieurs heures ensembles, la soirée touchait à sa fin, certaines devaient rentrer parce qu'elles étaient crevées, tandis que d'autres rejoingnaient leur copain. Quand à moi, je n'avais rien à faire de particulier, alors je m'apprêtais à rentrer chez moi, quand mon regard se posait sur la petite brunette au comptoir. Un sourire amusé se glissait sur mes lèvres. Cette fille m'amusait beaucoup. Elle avait un caractère bien trempé. Elle était fermé comme une huître. Impossible de briser la glace. Mais c'était devenu un challenge de réussir à l'apprivoiser. Ce n'était pas facile, il y avait du fil à retordre. Mais j'aimais bien les challenges, et j'imaginais que dans le fond, ça devait être une chouette fille. Qu'elle se donnait juste une apparence face à ce qu'elle avait pu vivre dans le passé. Bon je vous laisse ici moi, à lundi, lançais-je à l'attention de mes collègues avant de m'approcher vers la collègue qui prenait son envole, et lui fis la bise. Bonne continuation ! m'exclamais-je et ainsi nos chemins se séparaient, et moi je me rendais au comptoir. Mes mains vinrent tapoter le comptoir afin de manifester ma présence. Un sourire satisfait s'affichait sur mes lèvres lorsque nos regards se croisaient. Toujours aussi désagréable, ou aurais-je droit à un sourire ce soir ? Moi la chercher ? A plus elle m'envoyait, à plus j'aimais la chercher de la sorte. Je savais qu'elle était du genre à réagir au quart de tour, avec du répondant en plus. C'était d'autant plus amusant, et puis, je n'avais rien de mieux à faire de ma soirée, alors autant l'embêter un peu, tout en sirotant une bonne petite bière. Tu veux bien me servir une bière ou je dois attendre qu'un barman soit dispo pour me servir ? Le tact et moi, ça ne faisait pas bon ménage. Elle avait ce regard si noir. Je pense que si elle aurait pu me fusiller du regard, elle l'aurait fait en un instant. Mais malheureusement pour elle, ce n'était pas possible.

- Une pression s'il vous plaît ! La brunette regarda la tête de la personne lui faisant cette demande avant d'hocher la tête et prendre le paiement qui lui était donné. Elle rangea celui-ci dans la caisse, puis alla donc servir la pression à la personne qui le lui avait demandé, enchaînant par la suite avec les autres clients attendant ses services au comptoir. Elle répétait cette routine, si l'on peut appeler ça comme ça, encore et encore depuis maintenant quelques heures, et ce, sans ne serait-ce qu'une pause. Les sourires forcés auprès de la clientèle s'accumulaient, bien qu'ils paraissaient vrais à toutes ces personnes, et les gestes précis et rythmés qu'elle effectuait ne voyaient pas de fin. Nul doute qu'une personne ne connaissant pas son cas se poserait des questions sur son espèce : un personnage froid, à la limite du sans sentiment avec des gestes répétitifs, c'est à s'en demander si elle ne nous est pas tout droit sortie d'une planète autre que la notre. Lyha allait s'adosser un peu contre ce que l'on pourrait qualifier de son plan de travail, lorsqu'elle fut interrompue par des doigts venant marteler le comptoir, pour faire signe d'une présence qui ne lui était pas inconnue. En effet, lorsqu'elle remonta son regard un peu plus haut, elle croisa celui du châtain, à l'intérieur d'elle, elle tentait de rester zen, et surtout, espérait secrètement qu'il lâche cette idée qu'il avait de vouloir la faire rire, ou tout simplement l'embêter, elle ne savait pas trop. Seulement, ces espérances furent réduites au néant lorsqu'il prit la parole, la provoquant ouvertement, ce qui la ft réagir au quart de tour. - Hahaha, lâcha-t-elle ironiquement, c'est vachement drôle ! Elle lui servit tout de même une bière, avant de le regarder, aucune émotion pouvant se lire sur son visage, comme à son habitude. - Ton sourire tu peux te le mettre là où je pense, claqua-t-elle de son éternel ton froid, et ça fera 3,50, conclu-t-elle, faisant référence à la bière qu'elle venait de lui servir. Après ça, elle s'adossa enfin contre son plan de travail, regardant vaguement les gens se trouvant dans le bar. Peut-être que son comportement pouvait paraître insupportable, impoli, et tout ce qui s'en suit, mais Lyhanna était comme ça : froide et franche, et même si ça pouvait ne pas plaire, il était comme ça, et personne ne la changera, il était déjà trop tard pour pouvoir y faire quelque chose.

code by lizzou × gifs by tumblr

Alors que je ne l'avais pas vu en rentrant dans le bar, c'est en me dirigeant vers la sortie que mon regard se poser sur cette petite brunette. Elle semblait être plus jeune que moi. Et allez savoir pourquoi, mais à chaque fois que je la voyais, je ressentais le besoin de la taquiner. Evidemment, elle n'appréciait pas forcément ça, par moment elle devait même me trouver lourd, très lourd. Mais j'étais sûr que dans le fond, on pourrait s'entendre. Ainsi, je laissais mes collègues un peu avant la sortie du bar, me dirigeant pas à pas vers le comptoir. En même temps, je n'avais strictement rien à faire ce soir, et je vous avouerais que rentrer chez moi pour me coucher à 23h00 un vendredi soir, franchement, ce n'était pas folichon. Moi qui pensais qu'éventuellement on aurait pu bouger avec mes collègues c'était manqué, soit elles étaient fatiguées, soit elles avaient des impératifs, et de mon côté, je me retrouvais le bec dans l'eau avec rien à faire. Disons qu'une petite bière supplémentaire ne serait pas de tout refus. Mes doigts venaient tapoter le comptoir, manifestant ma présence. Lorsque nos regards se croisaient, je pouvais bien la voir se décomposer. N'ayant aucunement envie de me parler. Malheureusement pour elle, j'attaquais en force, en lui rentrant dedans directement. Je n'étais pas du genre à passer par quatre chemins, et puis, elle l'avait sans doute bien compris. Ainsi, je lui fis une petite remarque qui lui fit lever les yeux au ciel. Elle avait toujours ce ton ironique qui me donnait encore plus envie de continuer de la taquiner. Je surenchéris en lui demandant si je devais attendre qu'un autre barman soit dispo, ou si elle était disposée à me servir une bière. Elle ne prit pas en considération ces propos, et prit un verre pour me servir une pression. Rapidement, je me retrouvais avec ma consommation devant moi. Elle ne tardait pas à reprendre la parole pour m'annoncer que le sourire, je pouvais me le mettre là où je le pensais, ajoutant la somme de la conso. Je plongeais ma main dans ma poche pour en dénicher l'espèce afin de régler la somme demandée. Ce que tu peux être grossière des fois, lâchais-je en roulant des yeux, avant d'attraper mon verre pour le porter à mes lèvres et en boire quelques gorgées. N'ayant aucun client, elle s'adossait contre son plan de travail, je me retournais pour regarder la scène, où un petit groupe d'amateur s'était installé, sans doute pour animer un peu la soirée. A ce moment là, des gens s'approchèrent du bar, pour commander des boissons. Je me retournais alors pour faire face à ma bière, et observais la façon d'être de la jeune fille. Comme elle agissait avec elle autre. Elle était fermée, impassible, comme elle l'était avec moi finalement. C'était étrange qu'elle se comporte ainsi, elle donnait l'impression de ne pas aimer les gens, et encore moins son travail. D'être barmaid parce qu'elle n'avait pas d'autre choix finalement. T'es toujours comme ça ? Même avec ton entourage ? lâchais-je curieusement une fois que les clients aient récupéré leurs consommations. Autant j'étais de nature très spontanée, autant je savais également me tenir, et étant relativement chiant avec elle, je n'allais pas en plus lui parler de ce genre de chose devant tout le monde. Ceci dit, ça me rassure de voir qu'il n'y a pas qu'avec moi que tu te montres aussi désagréable, surenchéris-je, car évidemment, je ne pouvais m'empêcher de la titiller un peu. Puis cela m'amusais tellement de voir qu'elle partait au quart de tour, mais qu'elle avait du répondant malgré tout. Elle était sans doute plus jeune que moi, mais elle avait une telle assurance. Et je pense qu'étant barmaid, elle devait en avoir pour recaler tous les ploucs qui devaient passer leur temps à la draguer, car c'était une jolie fille malgré tout, et donc cela pouvait se comprendre, peut-être même qu'elle pensait que c'est ce que j'essayais de faire alors qu'en fait ce n'était pas du tout le cas. Je n'étais pas là pour la draguer, simplement que bien qu'elle dégage une certaine froideur, j'étais sûr que c'était une chouette fille.

Après la dernière phrase cinglante prononcée par la brune, Isaac sorti de sa poche de quoi payer sa consommation, Lyha prit donc sa monnaie et la mit dans la caisse dans un geste presque mécanique. A vrai dire, ce geste, elle le répétait tellement de fois de manière régulière et répétitive qu'elle ne pouvait pas l'oublier, mais contrairement à ce que l'on pouvait penser, ça ne la dérangeait pas tant que ça. Malgré les apparences, Lyha aimait son métier, elle l'avait choisi d'abord car il était à sa portée en premier lieu, mais au fil du temps elle s'était surprise à aimer ça. Aller tous les soirs derrière le bar tout en ayant la chance de pouvoir chanter de temps en temps, on peut dire qu'elle n'en demandait pas plus. D'ailleurs, ce soir elle était censée chanter, enfin, ce n'était pas encore sûr, mais dans tous les cas, si ça devait arriver, ça serait une raison de plus pour se débarrasser du châtain qui s'obstinait tant à la faire chier en plein service. D'ailleurs, en parlant de celui-ci, le voilà qui déclara qu'elle était grossière tout en roulant des yeux. Etait-il sérieux de parler de grossièreté alors que lui roulait des yeux à se moment même ? La brunette ricana froidement avant de juste tourner vaguement son regard vers le concerné. - Oh, vraiment ?, fit-elle en feignant l'ignorance, Et qu'est-ce que tu peux bien en avoir à foutre que je sois grossière ou non ? Il est vrai qu'elle trouvait la remarque du garçon un peu déplacée : il ne la connaissait que de vu et ne pouvait pas se permettre de la juger, si il y a bien quelque chose, c'était bien ça. Autant, quand elle n'en a pas connaissance, elle s'en contre carre, mais lorsqu'elle est au courant... C'est une autre affaire. Puis lorsqu'il reparti de plus belle avec sa question sur son entourage, la brunette vit rouge. Parler de l'entourage de Lyha était tous sauf à faire, il n'en faisait aucunement parti à ses yeux et n'avait donc aucune raison de s'y intéresser, il y avait même de très grande chance qu'il ne connaissent aucunes des personnes de son entourage, alors en quoi pourrait-il s'y intéresser ? Et puis, il faut dire que la brune n'est qu'une simple barmaid, et qu'il ferait sûrement mieux d'aller faire chier l'un de ses collègues. Pui sa dernière phrase faisant référence au fait qu'elle était pareille avec les clients le rassurait fut de trop. Mais pour qui se prenait-il à juger sa manière d'être ? La brunette souffla longuement d'agacement avant de jeter un regard noir au châtain. - C'est bon, t'as finit de me faire chier et de faire tes petites remarques à deux balles ?, cracha-t-elle, Nan car bon, en plus d'être lourd, c'est inutile, garde ta salive pour autre chose que dire de la merde. Comme à son habitude, la brune se braqua, c'était dans son tempérament, et si il ne l'avait pas encore compris, c'est qu'il était vraiment long à la détente. Après, si il n'appréciait pas sa manière d'être, il pouvait très bien se lever de sa chaise de bar et partir d'ici, ce n'est pas ça qui la dérangerait, bien au contraire. Elle décida de maintenant de se distraire en écaillant son vernis, comme elle le faisait si souvent lorsque l'ennui la prenait tout en écoutant le groupe présent ce soir, ils étaient bon et elle ne pu s'empêcher de marquer les coups de grosses caisses avec son pieds de manière discrète, si bien qu'une personne derrière le comptoir ne pouvait le voir.

code by lizzou × gifs by tumblr

Ce n'était pas la première fois que j'avais affaire à cette fille ici. Cette fille au tempérament de feu. Je pense que si par moment elle en avait l'occasion, elle me bondirait dessus pour m'arracher les yeux et me couper la langue tant je pouvais être insupportable. Elle n'avait rien de comparable à mes fréquentations habituelles, et je pense que c'est ce que j'aimais beaucoup. C'était devenu comme un challenge que de parvenir à l'apprivoiser, et dieu seul sait qu'elle n'avait pas l'air d'être facile à apprivoiser. Mais j'aimais me lancer des petits challenges complètement stupides, qui ne rimaient surement à rien, mais peut être qu'un jour, je parviendrais à avoir ne serait-ce qu'un sourire sincère de sa part, bon, je pense que ce n'était pas demain la veille, mais l'on pouvait toujours espérer; Puis j'adorais la faire rager, parce qu'elle démarrait au quart de tour à peine avais-je ouvert la bouche. Comme si elle se préparait parfois à anticiper les bêtises que je m'apprêtais à sortir. Elle avait autant de répondant que moi, ce qui faisait que nous nous lancions mutuellement des pics répondant du tac au tac. C'était presque devenue une habitude entre nous de communiquer de la sorte. Bon, j'essayais toujours de faire en sorte de ne pas lui parler ainsi face à ses clients parce que je ne voulais pas la faire passer pour ce qu'elle n'était pas. Disons que je pense qu'elle l'était principalement avec moi parce qu'elle savait qu'elle pouvait se le permettre, et parce que dans le fond, je savais que je le méritais. Disons que j'employais pas la manière la plus douce pour l'apprivoiser, mais en même temps sa répartie m'amusais pas mal. Personnellement ça ne me fait rien, mais si ça remonte aux oreilles de ton patron, ça pourrait te porter tord d'agir ainsi avec la clientèle, rétorquais-je amusé avant de me focaliser sur ma boisson. Et de m'emparer de mon téléphone portable pour faire un petit tour sur les réseaux sociaux. Soudainement, un groupe d'ami s'approchait du comptoir, et évidemment les mecs se ruaient vers le comptoir pour se charger de tourner autour de la petite serveuse. Cette dernière réagit de la même manière qu'avec moi. Peut-être qu'elle restait sur la défensive parce qu'elle avait un problème avec la gente masculine, ou peut-être qu'elle agissait ainsi avec moi, pensant que mon but de l'approcher était de la mettre dans mon lit ou que sais-je encore. Quoi qu'il en soit, j'écoutais d'une oreille ce qu'il se passait à côté de moi et la situation me faisait discrètement rire. Et pour cacher ce sourire amusé sur mes lèvres, je portais ma bière entre mes lèvres pour boire quelques gorgées. Cependant, quand le groupe de jeunes s'éloignait, je ne pus me retenir de laisser échapper une petite remarque qui ne laissait pas de marbre la brunette, qui s'emportait en un claquement de doigts, me fusillant presque du regard. Oh mais faut te dérider un peu, arrêtes de penser que le monde entier s'acharne sur toi. La plaisanterie ça te parle pas à toi visiblement, lâchais-je à l'attention de cette dernière, avant de légèrement rire face à cette situation plus loquace qu'autre chose. Elle était vraiment trop sur la défensive, c'était vraiment dingue ça. Tu vois pas que plus tu réagis comme ça, plus je continue de te faire chier ? Tu me fais rire. Tu réagis au quart de tour. Faudrait songer à te détendre un peu, fume un joint, pètes un coup, repris-je avant de lui lancer un sourire amusé et de porter ma bière jusqu'à mes lèvres pour boire de nouveau quelques gorgées, et la terminer en un rien de temps. J'ai le droit à une autre bière ou il faut que je m'adresse à quelqu'un d'autre ? la questionnais-je en arquant un sourcil interrogateur, soutenant son regard par la même occasion, attendant une quelconque réponse de sa part. Allait-elle être lassée, et saoulée et refuser de me servir, ou bien le contraire ?

La réponse qu'il lui donna la fit rire. Son patron connaissait déjà son caractère, et il n'avait pas de soucis spécial avec ça, tant qu'elle faisait son job, il se fichait bien de savoir comment il était fait. Il n'avait jamais reçu de reproche de la part de la clientèle, et tant que c'était comme ça, ça lui allait. De toute manière, Lyhanna savait très bien qu'à la moindre remarque de la clientèle elle virait, alors elle bossait, à sa manière, mais il fallait croire que sa convenait autant aux clients qu'à elle. La brune suppose qu'avec le temps ils s'y sont fait pour les réguliers, et pour les occasionnels, et bien ils n'y portaient pas bien attention, et tant mieux pour elle. De toute manière, elle avait prévenu en arrivant ici, qu'elle avait un foutu caractère, et au lieu de lui dire non, le patron l'a embauché, en lâchant un simple "Tu en auras bien besoin ma petite", avant de rigoler légèrement et de la faire sortir du bureau. Sur le coup, elle n'avait pas bien compris, mais lorsqu'elle avait vu le nombre de personnes fortement alcoolisées qui lui faisaient des avances, elle avait vite compris. Et il était vrai que ça lui était bien utile d'avoir son répondant et son foutu caractère pour rembarrer les personnes étant un peu trop collantes ou avenantes à son goût. - En fait, commença-t-elle, mon patron sait déjà comment je bosse, et ça le dérange pas. Tant que le client se plaint pas et que je fais mon boulot, il a rien à me redire. Lyhanna allait continuer à détruire son vernis lorsqu'un groupe d'ami arriva, la forçant donc à bouger et à les servir. Avec eux, elle avait été comme elle l'était avec tous les clients, leur servant leurs consommations, prenant le paiement et retournant s'adosser là où elle était avant. Elle se foutait bien de paraître désintéressée de tout, car quelque part, ce n'était pas loin d'être le cas, et puis il fallait dire que de rester tout le temps debout pendant plusieurs heures était quelque peu crevant, alors elle espérait un minimum que les clients puissent se montrer un temps soit peu compréhensifs et ne la blâme pour cette faiblesse physique, mais au pire, ce n'est pas leur avis qui la ferait bouger, elle aimait bien sa place. Elle espérait d'ailleurs un peu que le châtain étant au bar lui laisserait un peu de répit dans cette conversation dont elle ne comprenait pas le sens : essayait-il de la faire se remettre en question ? Car en toute honnêteté, si c'était son intention, il était clair qu'il n'y arriverait pas, Lyha ne comptait pas se remettre en question, elle aimait très bien sa vie comme elle était, et surtout, ne voulait pas faire la sociable sympathique alors que c'était loin d'être le cas. - Je sais plaisanter, lâcha-t-elle, mais seulement quand j'en ai envie. Là, par exemple, j'en ai pas vraiment envie, encore moins sur mon lieu de travail. Puis lorsqu'elle allait enfin tenté de passé à autre chose que cette conversation, il a fallu qu'elle entende la dernière phrase qu'il avait prononcé. Elle avait entendu tout, mais le seul truc qui lui restait vraiment en tête était l'idée de prendre un joint, et ce n'était pas vraiment ce qu'elle aurait du faire Elle souffla longuement, car en parler lui rappelait à quel point elle avait pu être dépendante, et quelque part, elle savait que la dépendance n'était pas totalement parti, qu'elle était toujours là, quelque part, plongée dans un long sommeil dont elle finira bien par sortir un jour. - Je le vois bien, fit-elle. Elle prit une pause avant de poursuivre, Pour ce qui est du reste, je pense savoir moi-même ce que j'ai à faire quand je dois me détendre. Après cela, elle lui servit la bière qu'il avait demandé avant de se remettre dans sa position initiale, se demandant si il allait, oui ou non, encore lui sortir une remarque par rapport à son attitude.

code by lizzou × gifs by tumblr

Je trouvais ça dommage qu'elle soit autant sur la défensive, alors qu'il y avait quelque chose chez elle qui m'attirais. Rien de physique ou autre. Non, juste qu'il y a des gens comme ça dans la vie qui nous attire plus que d'autre, qui nous donne envie de les découvrir, et de les faire entrer dans nos cercles d'amis. Et bien, cette petite barmaid, malgré son caractère bien trempé, je l'aimais bien. Elle me faisait beaucoup rire avec son répondant. C'était du tac au tac. Bon cependant, elle n'avait pas vraiment l'air d'apprécié mon humour. Comme si elle pensait que je la draguais, ou que j'attendais quelque chose d'elle. Alors qu'en réalité pas du tout, je faisais seulement la conversation comme ça, enfin, du moins, au début, très vite, je m'étais amusé à la taquiner, à chaque fois que je venais ici, et qu'elle était derrière le comptoir, un passage au bar s'imposait pour aller l'embêter un peu. Bon, ce soir, encore une fois, elle n'était pas d'humeur. Mais pas seulement avec moi, mais avec tout le monde. Comme si elle n'aimait pas les gens, ou que sais-je encore, c'était assez étrange. Mais bon, je m'acharnais malgré tout, parce que j'aimais bien ça, j'étais sûr qu'elle finirait par craquer et s'adoucir, sans doute qu'il fallait du temps pour l'apprivoiser, et que c'était dans son tempérament que d'agir ainsi avec le monde qui l'entoure. D'ailleurs, je ne relevais pas ce qu'elle me disait à propos de son patron, parce que j'avais quand même un peu de mal à croire qu'il laisse l'un de ses employés agir ainsi avec ses clients. De mon côté, ça m'amusais pas mal, mais sait-on jamais qu'elle ne tombe un jour sur un client vraiment mauvais qui décide de s'adresser à son patron, ce n'était pas non plus valorisant pour elle qu'un client aille se plaindre à son sujet. Enfin bon, suite à cela, je m'étais posé tranquillement sur mon portable tout en jetant un oeil, de temps à autre en direction de cette dernière. C'était amusant de voir l'attitude de cette dernière avec le groupe de jeune qui s'était avancé vers elle. Elle les regardait avec son regard de tueuse. Il faut dire qu'ils étaient plutôt relou à ne pas savoir ce qu'ils voulaient. Puis quand ils passaient commande, finalement, ils revenaient sur leur position pour changer de consommation, du coup, elle avait de quoi péter un câble. Mais, quand ils furent partis, une fois servi, je me permis de lui lancer de nouveau une petite remarque. Qui eut pour don de la faire monter en pression immédiatement. C'était drôle qu'elle s'emballe comme ça. J'essayais de comprendre pourquoi. Peut-être était-ce dû à un événement du passé qui l'avait rendu ainsi. Finalement, je n'en savais rien du tout, mais c'était bête d'être comme ça avec tout le monde, alors que de mon côté, je ne cherchais qu'à sympathiser. Je le conçois, mais tu n'es pas obligée d'être fermée. C'était simple. Je ne cherchais pas à l'ennuyer. Peut-être que si j'étais moins à lui lancer des pics, elle finirait par comprendre que je ne suis pas là pour l'ennuyer. Peut-être que j'avais mal agis, et qu'on était mal parti. Je passais outre pour ce qu'elle me disait et la remercier pour m'avoir servi la bière, en lui laissant la pièce. Elle se replaçait comme auparavant. Je buvais tranquillement ma bière, avant de poser mon regard sur elle. Je pense qu'on a mal commencé tous les deux, lançais-je simplement à cette dernière, en jouant avec mon verre.