Il travaillait ce soir-là, comme tous les autres soirs, et il s'était donc hâté de faire tout ce qu'il voulait durant la journée, durant ces quelques petites heures de liberté dont il pouvait profiter dans les rues de Miami. Puis il était rentré après avoir bu un frappé au chocolat couvert de chantilly qu'il s'était acheté au Starbucks sur le chemin du retour. En arrivant, une fois la grille passée et les pieds mis dans cette maison qui se fondait si parfaitement dans la masse sans qu'on soupçonne ce qui s'y tramait, il avait zieuté le programme de la soirée, sans trop savoir pourquoi puisque tous les soirs étaient les mêmes. Puis, il était monté à l'étage, avait parcouru le long couloir, et s'était posé dans sa chambre. Installé là, à lire, il zieuta en direction de son horloge, et se leva pour aller prendre sa douche lorsque ce fut son tour, croisant un autre garçon au passage, le saluant simplement sans entrer dans une quelconque conversation. Erwan se lava, traîna même un peu sous le jet d'eau chaude, puis il sortir de la cabine et se sécha les cheveux tout en se coiffant. Avec la crinière qu'il avait, c'était nécessaire, et aussi dingue que cela puisse paraître, c'était un moment qu'il adorait, rien que lui devant le miroir, à mettre en place ses cheveux. C'était calme, simple, ordonné. Peut-être que c'était pour ça qu'il aimait ce moment-là, parce que c'était un petit bout d'ordre et d'intimité dans sa vie. Lorsque sa chevelure fut domptée, il s'observa un peu dans le miroir, regarda son corps de bas en haut, juste pour s'assurer que tout allait bien, se forçant à ne pas s'attarder sur les cicatrices qui marquaient sa peau, et ignorant les quatre lettres tatouées au creux de sa cuisse, le prénom inscrit là à l'envers. Orel. Bref, non, il s'était promis de ne pas s'y attarder, justement. Il attrapa donc le boxer propre qu'il avait apporté avec lui dans la salle de bain et l'enfila, ne perdant pas de temps à se vêtir plus que ça, puisque la soirée allait bientôt commencer. En sous-vêtement, il sortit, parcourut le couloir et retourna dans sa chambre. Le temps qu'il lui restait, il le passa à ranger les quelques trucs qui traînaient, et à lire jusqu'à ce qu'on vienne toquer à sa porte pour lui dire que le premier client de la soirée allait monter dans quelques minutes. Ca se passait ainsi depuis son arrivée, il y a deux mois et demi. Les clients réservaient pour un certain horaire, ils venaient, il se passait ce qui devait se passer, puis on venait toquer pour prévenir le client que son horaire était passé, et qu'il devait sortir dans les cinq minutes. Là, Erwan avait quelques minutes seul, pour respirer un peu, ranger, nettoyer, et suivant l'heure qu'il était et le planning prévu, un autre client arrivait. C'était une routine, et ce soir-là était comme tous les autres. Les premiers clients avaient chacun payé pour trois quarts d'heure, alors tout s'enchaîna rapidement, Erwan fit son job comme il savait le faire, s'enfermant sagement dans sa propre tête et appliquant tous les automatismes qu'il fallait. Gémir quand il fallait, mettre ses mains par ci ou par là, c'était facile. Le client suivant, il sortait un peu de l'ordinaire. C'était pour deux heures qu'il avait payé, deux heures qu'il passerait avec Erwan. Il n'était pas un complet étranger, parce que les choses se savaient rapidement dans cette maison, et c'était su qu'un jeune homme plutôt séduisant venait régulièrement. Erwan ne le connaissait pas, mais de ce qu'il avait entendu, ce mec n'avait pas trop d'habitudes, il ne venait pas pour voir un garçon en particulier, et soit il demandait à chaque fois un autre, soit ils lui étaient attribués au hasard. Quoiqu'il en soit, Erwan ne l'avait encore jamais rencontré, mais ce soir, il était pour lui, c'était son nom inscrit sur le planning d'Erwan. Ca avait quelque chose d'un peu angoissant, parce que Erwan ne voulait surtout pas décevoir, mais il se forçait à se détendre. De toute façon, il n'y avait rien qu'il puisse faire, il devait simplement se contenter de tout faire comme d'habitude, comme il avait appris. Lorsqu'on toqua à sa porte, c'était un de ces types imposants qui étaient là pour faire régner l'ordre, ceux qui escortaient tout le monde à travers les couloirs, qui orientaient les clients. Erwan était en boxer, assis sagement sur le bord de son lit, le regard tourné vers la porte qui venait de s'ouvrir, et qui fut refermée derrière le client en question. Sora, c'était son prénom, Erwan le savait car il l'avait entendu dans la bouche des autres. « Salut ! » lança simplement Erwan, sourire aux lèvres, un peu enfantin, toujours aussi innocent. Il n'était pas idiot, il savait ce qui marchait. Avec un nouveau client, il y serait allé plus doucement, l'invitant à s'asseoir à ses côtés, mais il savait que cet homme-là était un habitué, qu'il connaissait la maison. Puis, Erwan était attentif, observateur, il faisait attention à ce que les autres disaient, savait aussi que ce client-là préférait les échanges simples, le tutoiement, pas de "Monsieur" ou de "vous". Ca tombait bien, c'était plus confortable pour Erwan, moins casse-gueule. « Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? » il demanda du coup, allant droit au but avec une innocence folle, comme si ce n'était pas du tout de sexe qu'il parlait.

Ce n'était pas plaisant, mais s'il n'y pensait pas trop, ce n'était pas vraiment dégoûtant non plus. Avec le temps et l'habitude, il avait juste réussi à se trouver sa façon à lui de s'isoler, se planquer dans un coin de sa tête, et ne pas avoir d'avis sur ce qui se passait. Il était passif d'une certaine façon, faisait ce qu'on lui demandait et participait à tout ça évidemment, mais sans y être complètement, sans donner de lui-même. Ca ne regardait que lui, et les autres ne s'en rendaient pas compte, sauf en le connaissant vraiment. Les clients en tous cas, ça ne les avait jamais dérangés. Leo, lui, à l'époque, il connaissait Erwan assez bien pour savoir, et pour le tirer de sa petite sécurité quand ça l'amusait. Mais Leo n'était plus là, c'était un tout autre monde ici, alors ça ne servait à rien de penser à lui. Ca ne servait à rien non plus de penser à Orel, et ceux qui pensaient que l'image d'Orel dans ses souvenirs pouvait rendre les choses plus faciles... ces gens avaient tort tout simplement et ne comprenaient rien à rien. Il fallait oublier Orel et ne surtout pas traîner son souvenir dans cet endroit. Alors c'est ce qu'il fit, il chassa toutes ces pensées qui depuis quelques minutes se baladaient dans sa tête, servaient de distraction alors que le type prenait son pied au-dessus de lui, et il se débarrassa du souvenir d'Orel pour se concentrer sur ce qui était en train de se passer, finir avec ce client, et se retrouver seul une fois le mec sorti. Il avait cinq à dix minutes, pour remettre un peu d'ordre, se nettoyer et se brosser les dents, remettre un boxer, et s'asseoir sagement au bord du lit pour accueillir le prochain. Il salua comme il en avait l'habitude le jeune homme qui entra. Bonsoir, répondit le client, et Erwan se pinça la lèvre inférieure en baissant un peu le regard, intimidé et sans chercher la moindre sensualité dans ce geste, qui l'était pourtant sans qu'il ne le veuille. Le sourire fit son retour rapidement, parce que Erwan ne pouvait pas se laisser déconcentrer si facilement, et il demanda au jeune homme ce qu'il voulait, sans passer par quatre chemins. Il y avait tout un tas de possibilités, mais Erwan aimait bien qu'on lui dise directement les choses, pour ne pas faire de bêtises. Seulement, il y avait des clients qui préféraient rester mystérieux jusqu'au bout, diriger chaque mouvement. Eh bien, je suppose que tu dois t'en douter. Après tout, nous savons ce qui se passe dans ces chambres non ? dit-il après avoir laissé son regard voyager sur le corps d'Erwan. Ca faisait longtemps qu'il avait appris à se convaincre que ce n'était pas gênant. Il hocha la tête, avec un "mmh mmh" s'échappant de ses lèvres, regardant le jeune homme venir vers lui. Il était... beau. Tous les clients n'étaient pas beaux, mais lui au moins, il était agréable à regarder. Avec des yeux bleus profonds. C'était un bon début, quelque chose de plaisant sur quoi Erwan pourrait se concentrer. Il se hissa sur Erwan, à califourchon sur lui, le poussant pour le forcer à s'allonger sur le lit, et ça faisait partie de ses qualifications : ne pas résister, être malléable, flexible. Erwan suivit le mouvement, s'étalant sur le lit avec ses boucles se déposant en désordre autour de sa tête, les yeux vers le jeune homme qui le surplombait. Et voilà que celui-ci se baissait pour chuchoter dans son oreille, c'était étrangement sexy, définitivement intimidant, et les mains d'Erwan posées sur le lit ne purent s'empêcher de serrer un peu la couette, juste pour se débarrasser d'un peu de nervosité. Déjà on va commencer par le début, je m'appelle Sora. J'aimerais savoir comment s'appelle le jeune homme qui va me faire une fellation parfaite. Sora, c'était original, et très beau, et Erwan allait faire de son mieux pour s'en souvenir, même si en général, il préférait les oublier, les noms de clients. Il lui fallut un petit instant pour réaliser que Sora lui avait demandé son prénom à lui, et merde, il ferait mieux de se ressaisir, d'arrêter de perdre tant de temps. « Erwan. J'm'appelle Erwan » répondit-il. « Il parait que j'ai une bouche faite pour ça » il ajouta après un silence, au sujet de la fellation. C'était un peu une phrase toute faite, qu'il avait reprise de Leo et de ce que de nombreux clients lui avaient déjà dit et redit. C'était certainement vrai, qu'il avait une bouche faite pour ça, il n'en savait rien lui-même, mais c'était probablement vrai. Puis, il avait de l'entraînement, avait déjà pratiqué maintes et maintes fois. S'il y avait une chose dont il était sûr, et il était sûr de peu de choses, c'était qu'il pouvait offrir à Sora une pipe dont il se souviendrait. Mais là, à cet instant, il était emprisonné sous le corps du jeune homme encore entièrement vêtu, et il ne savait pas trop si c'était un feu vert, si ça voulait dire qu'il devait agir maintenant, mais il le prit comme tel et sa main droite quitta la couverture. Elle glissa sous le corps de Sora, entre leurs deux torses pour effleurer le bas-ventre du jeune homme, entre le bas de son haut et sa ceinture, sur sa peau déjà brûlante. Ses doigts ne perdirent pas de temps et allèrent défaire la boucle de sa ceinture puis ouvrir son pantalon, et il glissa ensuite sa main dans le pantalon pour caresser le sexe de Sora par-dessus le tissu de son boxer, jouant un peu avec lui mais pas trop pour éviter de chercher les emmerdes... Et sa main baissa ensuite son sous-vêtement pour saisir son sexe et l'amener à l'excitation. Il était concentré sur son geste, effectué à la perfection, son regard vers celui de Sora. Puis il glissa sur le lit après lui avoir adresser un petit sourire, son corps descendant entre les cuisses de Sora, jusqu'à se retrouver avec le visage au niveau du sexe qui n'attendait que ses lèvres. Sans attendre plus longtemps, il écarta celles-ci et le prit en bouche, suçant avec dévotion, plaçant chaque coup de langue comme il fallait, effectuant les mouvements que demandait l'acte. Sora était un client et Erwan allait le traiter comme tous les autres, il n'avait rien de différent, à part peut-être sa beauté qu'il avait remarquée dès son arrivée. Mais c'était peut-être le parfum qu'il portait, ou quelque chose dans sa façon d'être, ou les bruits légers qui s'échappaient de sa bouche alors qu'Erwan faisait ce que Sora lui avait demandé... mais en tous cas, Erwan sentait quelque chose dans son bas-ventre, comme de l'excitation, quelque chose dans son propre sexe qui semblait vouloir se réveiller lui aussi, et pourtant ce n'était pas son genre du tout. Il fut un peu perturbé par ça, et termina sa fellation avec le liquide de Sora au fond de sa gorge, se concentrant sur ses propres émotions et chassant toute trace de désir et d'envie, aussi légère eut-elle été. Il n'avait pas le droit de prendre du plaisir, il ne savait pas d'où tout ça était venu.

Son client de ce soir, Sora, il avait l'air de vouloir aller droit au but. Il savait ce qu'il voulait, il savait pourquoi il était là. Il ne voulait pas cacher tout ça derrière des airs de petit couple, derrière une situation amicale ou avec un faux romantisme. Il y en avait des comme ça, qui venaient parler, se donner l'impression que ce qu'ils faisaient ici équivalait à une vie de couple. Ils s'attachaient à une pute en particulier, venaient toujours régulièrement, racontaient leur vie, leurs problèmes, puis, lentement, ça devenait sexuel. Erwan n'aimait pas trop ça, c'était plus compliqué, ça demandait de faire des choses et de penser. Avec Sora, il n'y avait pas passer par quatre chemins. Après les salutations, il fut de suite clair sur ce qu'il voulait. Une fellation. Parfait, Erwan savait très bien s'y prendre. Il avait de l'expérience dans le domaine, avait appris comment faire et avait gardé cette connaissance précieusement. C'était toujours utile dans son domaine, de savoir faire gémir de plaisir les hommes. J'aime bien Erwan, c'est court et beau, ça te va bien. complimenta Sora, ce qui fit sourire un peu Erwan, mais au lieu de le remercier il lui répondit au sujet de la fellation que son client venait de demander avant même de connaître son prénom. Vraiment ? Eh bien c'est ce qu'on va voir, je vais te dire si tu as vraiment une bouche faite pour ça. C'était presque excitant, qu'il en doute de cette façon, qu'il ne se laisse pas renverser si facilement par le jeu d'acteur d'Erwan. Jeu d'acteur, pas tant que ça, tant c'était devenu sa seconde peau, une part entière de lui. Il ne savait pas ce qu'il avait ce soir, peut-être que c'était une bonne soirée tout simplement, un petit jour plus lumineux dans ce désordre obscur qu'était sa vie. Ou peut-être que c'était Sora. Pourtant, il n'avait rien de vraiment différent, rien qui ne sorte de l'ordinaire et qui ne le différencie des clients qui passaient par cette chambre. Il était beau, mais il y en avait beaucoup d'autres qui l'étaient. Il était sûr de lui, mais beaucoup de clients qui passaient par ici savaient qu'ils avaient le pouvoir et le faisaient sentir. Il avait cet air, presque dangereux, et Erwan n'avait jamais eu de goût particulier pour les badboys, il avait toujours préféré la sécurité et la douceur (et on pourrait bien dire qu'Orel était LE mauvais garçon à l'état pur, mais avec Erwan il n'avait jamais été ainsi, toujours attentionné, toujours tendre). Alors ce côté mystérieux et dangereux, Erwan n'était pas censé être attiré par lui, il était plutôt prédisposé à s'en méfier, à garder sa carapace bien en place. Mais déjà alors qu'il se disait ça, tout en écoutant la voix de Sora, il se sentait comme encouragé, et il n'eut pas à se forcer parce qu'en un rien de temps ses mains parcouraient le corps du jeune homme. C'était un beau corps, et il prenait plaisir à y glisser ses doigts, à descendre jusqu'à son sexe, à le découvrir, le prendre en bouche. Il était docile, parce que ça avait été taillé en lui, parce que c'était la règle d'or du métier. Mais il était moins passif qu'il n'en avait l'habitude, et même, il sentit une petite excitation naissante dans son bas-ventre et son sexe, et ça c'était bien loin d'être habituel. Il s'était passé trop de choses... le sexe, ça n'avait plus la même signification pour lui. Ils étaient plus que rares, les clients qui arrivaient à provoquer une réaction au niveau de son sexe. Mais ce n'était pas important puisqu'il était là exclusivement pour recevoir. Et avec tout ça, ces pensées en tête, il avala la semence de Sora, jusqu'à la dernière goutte et chassa aussi efficacement que possible l'excitation qui s'était manifestée sans qu'il ne le veuille. Il ne comprenait pas, c'était trop. Tu as vraiment une bouche faite pour ça. il dit après s'être relevé. Erwan passa sa langue sur ses lèvres, avala encore quelques fois pour se nettoyer rapidement la bouche. « J'l'avais dit » fit-il avec un petit sourire, restant couché sur le lit ainsi et regardant son client se déshabiller entièrement. Il retirait sa chemise, dévoilait son torse tatoué. Puis le boxer, et il était là totalement nu. Erwan ne savait pas pourquoi il regardait, il en avait vu des centaines, des hommes nus. Il détourna le regard. Sora alla ensuite s'asseoir sur le lit, et guidé par le jeune homme, Erwan se mit à califourchon sur ses genoux, face à lui, son sexe encore couvert frôlant celui de Sora. Face à lui, c'était bien, et Erwan espérait un peu que ça reste ainsi. Premièrement c'était un peu plus plaisant pour lui, puis deuxièmement, ça éviterait d'exposer à la vue de Sora son dos couvert de cicatrices. Peut-être qu'il les avait déjà remarquées, mais en tous cas il n'avait rien dit et c'était tant mieux. Il fallait dire tout de même que les marques couvrant sa peau n'étaient pas un avantage pour ce métier, alors c'était d'autant plus étrange de se dire que l'homme qui les lui avait faites était celui qui l'avait transformé en pute. Qui lui avait appris tout ça, qui avait créé cet Erwan là. Et une fois de plus, il s'égarait un peu, relevait alors les yeux vers ceux de Sora pour se reconcentrer sur lui, rien que lui, son client de ce soir, de maintenant. Il n'y avait rien d'autre que ça. Tu as besoin de préparation ? il demanda. C'était plutôt gentil de sa part, il y avait des clients qui ne se posaient pas ce genre de questions. Mais il avait eu d'autres clients avant lui, et la préparation était loin d'être nécessaire. « Je l'ai déjà fait » il répondit avec un petit sourire, parce qu'il n'allait pas dire à Sora qu'il s'était fait baiser une petite demi-heure plus tôt par un autre type. Il s'en doutait peut-être, mais c'était une sorte de règle silencieuse, ne pas parler avec un client des autres clients. Il préférait laisser penser qu'il s'était préparé en amont juste avant que Sora ne vienne. Et vu la question de Sora, il ne voulait pas s'éterniser, il ne voulait pas perdre de temps une fois de plus. Droit au but. Alors Erwan tendit un bras vers la table de chevet ou il attrapa un préservatif, la taille qui semblait convenir. Il reprit le sexe de Sora en main après un bref échange de regards, et effectua quelques mouvements pour réveiller à nouveau celui-ci. Il se chargea ensuite d'ouvrir la capote, et de la mettre à son client, en silence, prenant soin de faire ça bien, sous le regard observateur de Sora. Et une fois de plus ce soir il se surprenait. Il avait envie de quelque chose, et il ne savait pas quoi, mais il voulait quelque chose. C'était une bonne soirée. Il ne savait pas s'il avait envie de sexe, ou de Sora, ou de quelque chose de plus spécifique qu'il ne pouvait pas nommer. C'était un quelque chose qui venait bouillonner en lui. Peut-être que c'était un feeling, une impression, une connexion. Peut-être qu'il sentait que Sora pouvait lui donner quelque chose ce soir, et il était curieux, il avait envie de savoir. Il prit la bouteille de lubrifiant sur la table de chevet, un peu perdu dans ses pensées, essayant de comprendre pourquoi il avait hâte. Il n'aimait pas spécialement son travail, il n'avait pas de sentiment particulier à propos du sexe et de ce qu'il faisait avec ses clients, mais il avait comme envie de se faire attraper par Sora. Il avait envie d'une baise, de quelque chose d'électrique. Et encore une fois, ça n'avait pas de sens parce qu'il avait toujours pris son pied dans la douceur et l'attention. Il fit couler du gel sur sa main gauche, et couvrit le sexe de Sora avant de lécher un peu le surplus. Puis, sans qu'il ne réalise trop ce qui se passait, il se retrouva allongé sur le dos, guidé par Sora, qui était ferme, décidé. Erwan quant à lui se laissait faire, entièrement soumis, ses bras repliés se déposant sur le matelas, les mains à côté de son visage. Le jeune homme nu le surplombait, et Erwan ne put s'empêcher de plonger son regard dans le bleu des yeux de Sora. Ca sembla durer une éternité, piégé là sous le corps de Sora, et dans cet échange de regards. Au bout d'un moment, il se tortilla un peu, se rappelant qu'il portait toujours son boxer, et attendait impatiemment que Sora le lui retire.