Viens on va patiner

Ce matin, je m'étais réveillé au son d'une notification sur mon téléphone. Je grognais un peu. J'étais en congé et mon oncle m'avait promis, cette fois-ci, de ne pas me faire rentrer à la dernière minute parce que l'autre employé était "tombé malade". Je saisis mon téléphone nonchalamment et me tournais sur le dos. Mon humeur s'améliora lorsque je vis que j'avais eu un message de Beatris et non de mon oncle comme je l'avais cru. Je souris et lisant le message de mon amie, celle que je considérais comme une soeur. Elle m'invitait à passer un moment avec elle. Excellente idée! Je ne sortais pas souvent ces temps-ci et la dernière fois où j'avais pris du temps pour moi était sans doute lorsque j'étais allé prendre un verre avec Dahlia. Je répondis affirmatif à Beatris et me levais, soudainement de meilleure humeur qu'à mon réveil.

Je me dirigeais vers ma petite cuisine, mis de l'eau dans la bouilloire et mis un sachet de earl grey dans une tasse qui traînait dans mon panier de vaisselle propre. J'avais un peu de mal à ranger toute ma vaisselle dans les armoires. De toute façon, si j'utilisais ma vaisselle à chaque fois qu'elle était propre, à quoi bon la ranger?

Pendant que l'eau bouillait, je saisis un bol, le remplis de céréales et de lait - que je renversais également à côté du bol -, pris une cuillère et m'installais à la petite table qui régnait entre mon salon et ma cuisine. En regardant autour de moi, je constatais le désordre de mon appartement. Il faudrait que je range un de ces jours, mais pas aujourd'hui. Je n'avais pas le temps. Beatris m'envoie un autre message, me proposant d'aller à la patinoire. J'accepte et nous nous donnons une heure de rencontre. J'aime bien patiner, mais ce que je pouvais être maladroit parfois! Mais ce n'était pas ma maladresse qui allait m'arrêter. Je finis en vitesse mon bol de céréales et allais dans la salle de bain prendre une douche rapide et m'habiller. Une fois prêt, j'allais enfiler des bottes, un manteau et des gants, saisit le sac qui contenait mes patins et, jetant un dernier coup d'oeil à mon appartement, je remarquais que j'avais encore une fois oublié de me faire mon thé. Tant pis, je n'avais plus le temps. Je sortis en vitesse et me rendis à la patinoire.

Je repérais rapidement Beatris en arrivant. Je la rattrapais en quelques enjambées et la surpris par derrière, posant mes mains sur ses épaules. « Bouh! »

Viens on va patiner

Habillé chaudement avec mon bonnet, mes gants et mon manteau, je m'étais rendu à la patinoire, lieu de rendez-vous fixé avec Beatris. Ça m'avait pris peu de temps pour repérer mon amie et je n'avais pu m'empêcher de la prendre par surprise. Il faut dire que cela avait fonctionné, car Beatris sursauta, mais rit tout de même. Je souris largement, amusé et heureux de retrouver la blonde. « Ah non! Je ne voudrais pas être la cause de ta mort. Je me sentirais trop mal. » À peine ai-je fini ma phrase que Beatris me saute dans les bras. Je ris et la serre quelques secondes avant de la relâcher. « Ça va super et toi? Tu as l'air d'excellente humeur! »

Mon regard se pose sur la patinoire juste à côté. Plusieurs gens y sont déjà, patinant en famille, entre amis ou avec leur douce moité. Regarder tout ce monde passer un bon moment me motive encore plus à aller patiner. Je secoue légèrement mes patins au bout de mon bras et lance un regard assez éloquent à la blonde qui se tient devant moi : c'est l'heure d'aller sur la glace! « On chausse nos patins? » En plus, la température, bien que froide, est juste assez agréable pour patiner si on est bien vêtu. Cette sortie à la patinoire devrait bien se dérouler. Bon, il y avait toujours la possibilité que je fasse une chute mémorable, maladroit comme j'étais... Ça restait à voir.

Viens on va patiner

En effet, si Beatris avait à mourir, je ne m'en remettrais que difficilement. Je la considérais comme une soeur après tout. Mais je n'étais pas ici pour penser à cela, voyons. J'étais ici pour passer du bon temps avec une amie qui m'était chère et dont cela faisait un moment que je n'avais pas fait quoique ce soit avec. « Ah non! Pas les chatouilles! » je grimaçais, puis ris. J'avais horreur de me faire chatouiller, surtout les pieds! Pas besoin de chatouilles pour ne jamais oublier Beatris. Je ne l'oublierai pas, elle. « Aah trop mignon! Je savais que j'étais ta source de bonheur. Je suis trop exceptionnel. » dis-je en blaguant.

Je suis mon amie jusqu'aux bancs et m'assois à côté de celle-ci. Je saisis mes patins et les enfile un à un. Ça faisait un sacré moment que je n'avais pas mis les pieds sur une patinoire et, de ce que je pouvais me rappeler, je n'avais jamais exceller dans ce sport alors ça promettait des chutes mémorables! Ma maladresse naturelle ne m'aidait déjà pas... « Alors c'est parti! » dis-je en souriant, une fois que Beatris m'ait annoncée qu'elle était prête.

Je me lève, prend appuis sur le muret qui entoure la patinoire et entre sur celle-ci par la petite porte prévue à cet effet. Je pose précautionneusement un patin à la fois, puis, une fois que tout semble stable, je me lance. Adroit que je suis, je ne maîtrise pas totalement la glisse et manque déjà de chuter. Je me rattrape de justesse, reprends mon équilibre et me tourne vers Beatris, sourire aux lèvres. « Même pas tombé! » On voit que je tiens mal en équilibre sur mes patins, mais je ne compte pas tomber dès mon entrée sur la patinoire. Je me laisse au moins un ou deux tours avant ça.

Viens on va patiner

Je souris à la remarque de Beatris.« Évidemment, j'adore les chatouilles sur les pieds! » Je fais une grimace juste à l'idée de la sensation des chatouilles aux pieds, puis éclate de rire en même temps que mon amie. De toute façon, si elle voulait me chatouiller les pieds, il faudrait qu'elle commence par m'enlever mes patins des pieds et ça, je ne la laisserais certainement pas faire si facilement.

« D'ailleurs, comment ça va avec Théodore? » Question simple, mais j'étais curieux. Je savais que ces deux-là étaient assez proches et ça faisait un petit moment que je n'avais pas entendu parler de lui.

J'enfiles mes patins tout en discutant et, une fois sur la glace, je manque déjà de m'étaler par terre. Heureusement, je me rattrape de justesse et reste sur mes deux patins. Content de mon exploit, je me retourne vers Beatris qui me félicite. Je rigole lorsqu'elle fait mention de notre talent en patinage. « Il nous faudrait les petits traîneaux qu'on les enfants pour avoir un appui et ne pas tomber. On serait beaux. » l'idée de Beatris et moi nous soutenant à des traîneaux me fait rire de plus belle. On donnerait tout un spectacle aux autres patineurs!

J'observe la blonde entrer doucement sur la glace sans tomber. Fière d'elle, elle lève les pouces en souriant et annonce que le premier qui tombe paye un verre à l'autre. Je suis prêt à gagner ce défi, elle n'en a pas idée! « Défi accepté! On a le droit de pousser ou on la joue juste? » demandais-je, un sourire en coin. Je fais mine de m'approcher lentement vers elle, les mains en avant comme si je comptais vraiment la pousser afin qu'elle chute. Je me sens comme un vrai petit enfant à ce moment et cela ne me dérange pas le moins du monde. Après tout, nous sommes là pour passer du bon temps ensemble et puis à quoi bon se préoccuper de ce que les autres patineurs présents pensent de nous?

Viens on va patiner

Voir le visage de mon amie s'illuminer ainsi alors que je lui demande comment ça va avec Théodore ne peut que me faire sourire à mon tour. Entre Beatris et lui, il y a eu plusieurs phases bonnes et moins bonnes, mais c'est évident qu'ils s'aiment tous les deux. Tant que Beatris est heureuse avec qui elle veut, moi je suis heureux pour elle. « Ah,
mais c'est une bonne nouvelle ça! Je suis certain que tout ira bien. » dis-je en souriant. Et je suis sincère, j'espère vraiment que tout ira bien entre ces deux-là parce qu'après tout, ils s'assemblent bien.

Je blague en mentionnant à la blonde que nous aurions besoin des mêmes petits traîneaux qu'ont les enfants lorsqu'ils apprennent à patiner et souris lorsqu'elle éclate de rire. D'ailleurs, elle ne peut s'empêcher de continuer la blague en m'imaginant pousser l'un des petits traîneaux. « Mais je suis déjà mignon dans tout ce que j'entreprends... » dis-je en faisant une mine angélique, puis en éclatant de rire la seconde d'après. Au rythme où les blagues se font, nous aurons des abdominaux de feu à la fin de la journée!

Le défi du premier qui tombe est lancé et je tente déjà de mettre Beatris par terre. Mais était fairplay, je m'assure avant que tous les coups sont permis. Mon amie hésite, puis voyant que je m'approchais dangereusement d'elle, elle accepte et me menace immédiatement de me chatouiller. Je m'arrête une fraction de seconde, plisse les yeux et dévisage Beatris avec un sourire en coin. « Tu n'oserais tout de même pas? » Mais elle se met à avancer vers moi. Ok, elle ose. Je réfléchi rapidement aux options qui s'offrent à moi : je peux tenter de lui échapper et l'entrainer dans une course poursuite en espérant qu'elle tombe avant moi ou je peux continuer d'avancer vers elle et tenter de la mettre par terre. Sauf que si elle se débat, nous savons tous les deux que je suis le plus maladroit... En y réfléchissant bien, je suis presque destiné à être le premier à m'étaler par terre.

Non, non, Beatris allait tomber avant moi pour mon simple plaisir de pouvoir me vanter ensuite que, moi, Owen Brixton le maladroit, est resté sur ses patins le plus longtemps. Ayant attendu un peu trop longtemps pour pouvoir me permettre de me lancer dans une course poursuite, je me dépêche d'emprisonner les mains de Beatris dans les miennes afin de l'empêcher de me chatouiller. « Ah, Ah!
Et comment vas-tu me chatouiller maintenant? » dis-je, un sourire amusé collé au visage.