La grande salle de réception du Hilton avait été privatisée pour l'occasion. Tout avait été décoré de façon luxueuse, encore plus que ça ne l'était d'origine, pour accueillir ce gala, cette réception. Erwan n'était pas énormément au courant du but de cette soirée, il avait compris qu'elle regroupait de riches hommes d'affaires, pdg, investisseurs, pour fêter la nouvelle acquisition de certains d'entre eux. Sans doute que tout le gratin avait été convié. Erwan participait parfois à ce genre de soirée, en tant qu'escort, payé pour la soirée par un homme qu'il accompagnait, en souriant et ne quittant pas le bras de son propriétaire d'une nuit. Flûte de champagne dans une main, toutes les formules de politesse possibles sur le bord des lèvres. Son seul travail était d'être charmant, bien élevé en s'exhibant dans son smoking, et de suivre à la lettre les instructions de Mr Smithson, qui avait payé une petite fortune pour se promener avec lui ce soir. Il y avait au moins du bon Champagne qu'Erwan faisait semblant d'apprécier, et des petits toasts et canapés en tous genres qui eux le rendaient parfaitement heureux. Les conversations que Mr Smithson avait avec ses "amis" n'étaient pas intéressantes du tout, alors il s'occupait plutôt en admirant la décoration, des détails d'architecture, les vêtements et visages des invités et là... il reconnut Chris, leurs regards se croisèrent. D'abord, ce fut un choc, puis Erwan prit sur lui, se disant que oui, c'était assez normal que Chris soit là. Ce n'était pas si surprenant, et ça le rendait heureux de le voir, même de loin, alors il lui adressa un sourire discret, pour le saluer, et appuya le regard de façon à lui faire comprendre que pendant qu'il travaillait ici, il ne fallait surtout pas qu'ils aient de contact. Il se disait que Chris comprendrait, qu'il savait que ça ne pouvait pas se faire. Et la première moitié de la soirée fila ainsi. Mr Smithson se faisait tactile parfois, une main possessive sur la hanche, le dos, ou les fesses, toujours discrètement. Et Erwan, quand il le pouvait, lançait des regards vers Chris, l'observait un peu sans se faire voir. Et quand il le vit quitter la salle, seul, en direction des toilettes, il ne put s'empêcher de saisir sa chance. Il souffla à son client de la soirée qu'il devait aller aux toilettes, et Mr Smithson le laissa quitter son bras, tout en lui rappelant d'être rapide. Erwan ne pouvait se retenir de marcher vite, ayant terriblement hâte, parcourant les couloirs déserts pour arriver devant les toilettes et pousser la porte. L'espace était immense, avec des surfaces en marbre et un grand miroir qui se trouvait face à la porte. Chris était là, lui tournant le dos, debout au niveau des lavabos. « Chris ! » il s'exclama dans un chuchotement joyeux, s'assurant que les toilettes étaient vides et fermant à clé la porte qui menait à l'extérieur, celle par laquelle il était entré. Et il s'avança rapidement vers les vasques et le beau comptoir en marbre où se trouvait Chris. « Chris ! Je peux pas rester trop longtemps mais je suis tellement... » il s'arrêta brusquement dans sa petite exclamation de joie, découvrant devant Chris, sur ce fameux comptoir de marbre, deux lignes de poudre blanche. Il resta bloqué un instant. « Qu'est-ce que tu fais ? » questionna-t-il d'une petite voix.

Encore une soirée où il devait aller seul. Cela faisait deux fois que le jeune homme appelait pour sortir avec Erwan, mais qu'il était déjà pris. Il savait que c'était son job, mais il avait vraiment de plus en plus de mal à s'y faire. Pourquoi? C'est bien ce qui lui prenait la tête chaque jour de la semaine jusqu'à ce que le jeune homme soit avec lui. À ce moment, c'était la libération. Il n'avait plus de questions en tête, il était tout simplement heureux. Depuis qu'il lui avait fait l'amour, dans l'hôtel du parc d'attractions, il ne s'était pas revu et c'était bien ce qui pesait dans l'esprit de Chris. Alors, encore aujourd'hui, il était seul à ce gala de charité avec tout le gratin de la ville de Miami. Chris , c'était fait un nom en bourse depuis qu'il avait quitté la banque et l'argent coulait encore plus à flots. Il avait repris aussi contact avec un de ses vieux démons : Madame la coke. Alors qu'il écoutait vaguement ce que son voisin de table lui disait, il sentit un frisson lui chatouiller la nuque. Lorsqu'il tourna brièvement la tête sur le côté, il aperçu Erwan et son regard s'illumina avant de s'assombrir tout aussi rapidement. Le jeune homme était accompagné d'un homme, homme qu'il connaissait bien puisqu'il avait joué en bourse sur son entreprise et qu'il avait gagné un paquet de fric grâce à une confidence lors d'un gala ou la PDG avait bien bu. Il vit alors Erwan lui faire un regard qu'il comprit que trop bien : pas de vague! Il s'enfonça alors dans son siège après avoir bu cul sec son Whisky et essaya de se concentrer sur la soirée. Cela fut très long pour lui et malgré les regards échanger avec le jeune homme qu'il avait dans la tête ces derniers temps, il eut besoin d'une pause. Il s'excusa auprès de sa table et se dirigea vers les toilettes. Il veilla à ce que personne ne soit présent puis, il sortit son sachet, sa carte bancaire et un billet qu'il roula puis se fit deux rails de coke. Alors qu'il allait se prendre un premier rail, la porte s'ouvrit et la voix d'Erwan se fit entendre. « Chris ! » Il frissonna alors sans pour autant bouger. Il serra juste le billet dans son poing. « Chris ! Je peux pas rester trop longtemps mais je suis tellement... » Il tourna la tête pour regarder le jeune homme et serra les dents. Il avait envie de l'embrasser là tout de suite, de le prendre sauvagement pour lui montrer qu'il était à lui et pas à l'autre mais il se retint.  « Qu'est-ce que tu fais ? » questionna-t-il d'une petite voix. Chris desserra le poing et se prit une des deux lignes avant de répondre au jeune homme. " Je supporte la soirée. " Lâcha-t-il comme cela. Cela lui retournait les tripe de le voir avec le PDG juste à deux tables de lui. Il aurait dû être avec lui, à ses côtés, pas avec ce vieux connard. " Te voir avec lui là...." commença-t-il avant de prendre l'autre rail qui l'attendait bien sagement. Il s'essuya le nez du pouce et se tourna vers Erwan en le regardant droit dans les yeux. " Si tu savais ce que j'ai envie de te faire là, tout de suite Erwan!" Il avança faisant reculer le jeune homme et lorsqu'ils arrivèrent contre le mur, il se plaqua contre lui et lui murmura à l'oreille : "j'ai envie de te mettre une bonne fessé! De te prendre, toi penché sur se lavabo le regard rivé au miroir me regardant te prendre bien fort. Tu me supplierais de te prendre plus fort mais comme je suis un peu fâché, je ralentirais encore. Ca te ferais mal, là, en bas mais tu ne pourrais pas jouir!" Dit-il en posant sa main sur l'entre-jambe du jeune homme.

Au début, ce genre de soirée avait été un vrai stress pour lui. Sortir de la chambre pour se pavaner, mais tout ça tout en restant discret, être en société et ne pas faire un seul pas de travers, ça l'avait effrayé à un point incroyable. Ca avait semblé impossible, insurmontable, un plan foireux, et il avait pourtant été obligé de le faire. Aujourd'hui, avec un peu d'entraînement, c'était plutôt ce genre de soirées qu'il affectionnait. Ca le faisait sortir de son quotidien, il allait dans des endroits chics avec des choses à découvrir. Les gens étaient parfois gentils car ils ignoraient quel genre de personne il était. Il y avait toujours à manger et à boire et en général, il finissait dans un lit très confortable. Il était souvent tard lorsqu'ils rejoignaient la chambre, et son client était alors trop épuisé pour tenir bien longtemps. Alors oui, on pouvait dire que ça s'arrêtait après le premier ou deuxième round. Et Erwan dormait bien. Ce soir, il respirait un peu, essayait de profiter, et la présence de Chris ajoutait quelque chose. Il ne pouvait évidemment pas lui parler ou montrer quoique ce soit, mais ça donnait quelque chose de plus ! Et d'ailleurs, il saisit l'opportunité de le suivre aux toilettes dès que celle-ci se présenta. Arrivé là-dedans, Erwan s'assura qu'ils étaient seuls et ferma la porte avant de s'approcher... pour découvrir deux lignes de cocaïne tracées sur le marbre, devant Chris. Un million de pensées s'agitaient en lui, il n'y croyait pas, il y avait une erreur... Chris avait peut-être trouvé ça ? Sauf qu'il le vit, là devant lui, se baisser pour prendre un rail. Poof, direct dans son nez. Je supporte la soirée. Ca ne voulait rien dire, ça n'expliquait rien, Erwan était complètement choqué. Te voir avec lui là... Et encore une ligne. Il n'y avait plus une seule trace de coke sur le meuble, mais Erwan savait bien, il avait bien vu. Chris avait tout pris, il venait de se droguer, et... comme si c'était normal, comme si c'était naturel. Si tu savais ce que j'ai envie de te faire là, tout de suite Erwan! Le jeune homme ne comprenait plus rien, c'était bien Chris qu'il avait face à lui, mais avec ce qu'il venait de voir... il avait l'impression que son petit monde de bonheur s'écroulait. Il recula jusqu'à sentir le mur dans son dos, Chris ayant avancé vers lui et voilà qu'il était pris au piège. « Je... » il commença d'une toute petite voix, et sa gorge était nouée tant il était pris d'une tristesse forte. Il réalisait, le choc passait lentement pour faire place à la tristesse et à la peur. Il ne voulait pas que Chris prenne ça, il ne voulait pas qu'il touche ça ou qu'il s'approche de ça. Il ne voulait pas de ça, et ça le terrorisait d'apprendre que ce poison était là, dans son monde magique. Il était coincé, plaqué contre le mur par le corps de son ami qui s'appuyait entièrement sur lui. J'ai envie de te mettre une bonne fessé! De te prendre, toi penché sur se lavabo le regard rivé au miroir me regardant te prendre bien fort. Tu me supplierais de te prendre plus fort mais comme je suis un peu fâché, je ralentirais encore. Ca te ferais mal, là, en bas mais tu ne pourrais pas jouir! Tout ça, ces paroles crues et brutales et la main de Chris sur son sexe. Son sexe complètement mou. L'espace d'un instant, la voix et les mots de Chris furent plus fort que le reste, et il se laissa embarquer là-dedans, à écouter, recevoir un petit choc d'excitation dans son sexe... mais la réalité le rattrapa très vite. Il y avait encore un peu de poudre sous le nez de son ami, il y avait son billet et sa carte sur le meuble en marbre. Et une larme solitaire qui se mit à couler sur la joue d'Erwan. « Je veux pas que tu meures » il couina, un peu pitoyable, mais un véritable cri du coeur. Tout ce que Chris venait de lui dire avait été balayé en quelques fractions de seconde. « Je suis désolé si c'est ma faute, je suis désolé que t'ais besoin de ça à cause de moi ! » il ajouta, la voix serrée. « Je sais que tu prendrais pas ça si tu pensais pas en avoir absolument besoin... mais je veux pas que tu meures ! » Il faisait tellement pitié, à supplier ainsi Chris de bien vouloir sauver son petit coeur. C'était un appel au secours, rien d'autre, une supplication, parce que s'il arrivait quelque chose à son ami, il ne pourrait pas surmonter ça. Et il se savait terriblement impuissant, alors tout ce qu'il pouvait faire, c'était ça, supplier pitoyablement. La seule larme qui avait coulé chuta sur son col, la trainée humide séchant rapidement sur sa peau. « J'ai pas grand-chose à te donner et je peux pas te faire de promesses mais s'il te plait Chris je veux pas que tu meures c'est la chose la plus importante pour moi ! » ajouta-t-il encore de sa petite voix, libérant une main tremblante pour caresser le visage de Chris, se mordant la lèvre inférieure en le regardant, comme s'il avait besoin de s'assurer qu'il était encore là et que rien de tragique n'était arrivé entre le moment où avait pris ces deux rails, et le présent.

Il avait envie de le prendre fort, de lui coller une bonne fessée et de lui faire crier son prénom si fort que tout le monde entendrait à plusieurs mètres à la ronde. Cela le bouffait de l'intérieur depuis tout à l'heure quand ils les avaient vues arriver. Il avait la main droite qui le démangeait fortement et une furieuse envie de la libérer. Mais pour le moment tout ce qu'il pouvait faire, c'était de soulager ses envies, de calmer ses ardeurs avec ce qu'il connaissait de mieux pour calmer ce genre de chose : la drogue. Alors, devant lui, il avait pris les deux rails et il lui avait dit ensuite, après l'avoir plaqué contre le mur, ce qu'il avait envie de lui faire. Il s'attendait à beaucoup de choses, sauf à voir cette larme rouler doucement le long de sa joue. Cela le refroidit aussi sec et les paroles du jeune homme lui serrèrent le coeur à son extrême. « Je veux pas que tu meures. Je suis désolé si c'est ma faute, je suis désolé que t'ais besoin de ça à cause de moi ! » il ajouta, la voix serrée. « Je sais que tu prendrais pas ça si tu pensais pas en avoir absolument besoin... mais je veux pas que tu meures ! » Pourquoi pensait-il donc qu'il allait mourir? Il n'avait pris que deux rails. Il en fallait beaucoup plus pour faire une overdose, surtout avec de la bonne came comme il avait là. "J'ai pas grand-chose à te donner et je peux pas te faire de promesses mais s'il te plait Chris je veux pas que tu meures c'est la chose la plus importante pour moi ! » ajouta-t-il encore de sa petite voix, libérant une main tremblante pour caresser le visage de Chris, se mordant la lèvre inférieure en le regardant.  Chris mit un moment avant de réagir puis, il prit la main libre du jeune homme dans la sienne et posa l'autre sur celle qu'il avait posée sur son visage. "Je ne vais pas mourir Erwan, enlève toi cela de la tête tout de suite. " Dit-il doucement tout en le regardant dans les yeux. Il pose ensuite son front sur celui du jeune homme un instant, ferme les yeux et soupire doucement avant de prendre son visage en coupe et de plonger son regard dans le sien. "Tu n'as rien à te reprocher, c'est moi. Te voire avec lui là, qu'il te prenne la main où te touche le cul, cela me retourne le ventre. J'ai envie de lui foutre mon point dans la gueule et de t'emmener avec moi, loin d'ici." Dit-il le plus sincèrement du monde; Chris et les sentiments, c'était quelque chose de difficile à exprimer pour lui depuis sa rupture avec Emily. Pour faire simple, il pensait être brisé à ce niveau-là, mais sa relation avec le jeune homme en face de lui était en train de lui apprendre de nouvelles choses : la jalousie. "Je ne sais pas pourquoi, mais je suis jaloux. C'est con, mais c'est comme ça et la drogue, c'est le seul moyen pour moi de pas y penser..." Il haussa alors les épaules puis interrogea le jeune homme en face de lui : "Pourquoi penses-tu que je vais mourir?"


 

Il n'avait pas supporté. Voir Chris s'enfiler deux rails de coke, juste là, entre deux phrases, comme si c'était normal, comme si c'était habituel... C'était trop, et rien de ce que son ami avait pu dire après ça n'avait fait passer le problème et le choc. Il ne supportait pas de voir ça, et d'apprendre ça, et les explications du jeune homme n'avaient rien arrangé. Erwan se sentait coupable, responsabe, et la seule réponse qu'il pouvait donner était une supplication. Il avait vu ce que la drogue faisait, à quel point ça détruisait les gens tout lentement, et il ne voulait pas perdre Chris, il ne voulait pas le voir souffrir ainsi. C'était une mort lente qu'il avait choisie, et Erwan ne pouvait pas subir ça. Sa main alla caresser le visage de Chris, comme pour s'assurer qu'il était bien vivant, parce que sa panique était réelle, violente.  Les mains de Chris allèrent rejoindre les siennes, sans doute pour tenter de le réconforter. Je ne vais pas mourir Erwan, enlève toi cela de la tête tout de suite. Comment pouvait-il dire ça ? Ca n'avait aucun sens, et Erwan était presque vexé que Chris ose lui dire ça, car en réalité, il était incapable d'affirmer ce genre de chose. De plus, il était loin d'être innocent, il avait du vécu, et il avait vu assez de choses pour ne pas être pris pour un idiot. Chris prit son visage dans ses mains pour lui adresser la suite. Tu n'as rien à te reprocher, c'est moi. Te voire avec lui là, qu'il te prenne la main où te touche le cul, cela me retourne le ventre. J'ai envie de lui foutre mon point dans la gueule et de t'emmener avec moi, loin d'ici. Qu'est-ce que ça voulait dire tout ça ? Chris savait pourtant qu'Erwan couchait avec des dizaines et des dizaines d'hommes différents. Lui-même l'avait connu en tant que client, et son métier n'avait jamais été un secret... Pourquoi est-ce que c'était un problème ? Pourquoi est-ce que ça lui donnait le besoin de se droguer ? Je ne sais pas pourquoi, mais je suis jaloux. C'est con, mais c'est comme ça et la drogue, c'est le seul moyen pour moi de pas y penser... Ca n'aidait pas du tout Erwan, au contraire, ça l'attristait encore un peu plus. Il n'y avait pas de solution à ça, il n'y avait rien à faire, et ça le déprimait. Pourquoi penses-tu que je vais mourir? Est-ce que Chris le prenait pour un idiot ? Erwan fronça les sourcils, plissa même un peu les yeux, signe qu'il n'appréciait pas vraiment cette question. C'était évident... et Chris se permettait de jouer l'innocent et de poser ce genre de question alors qu'il venait de se taper deux lignes de cocaïne. Erwan le prenait mal, évidemment, et il prit doucement les mains de Chris pour les retirer de son visage et se dégager de son emplacement entre le jeune homme et le mur, pour s'éloigner un peu et prendre son air. « Les gens meurent quand ils se droguent, Chris » il répondit simplement, avant de soupirer. « Ils meurent lentement, ils deviennent des... vestiges d'eux-mêmes... même quand ils meurent pas complètement » Nouveau soupir, il n'arrivait pas à s'exprimer, à expliquer les images terribles qu'il avait dans la tête. « J'ai pas envie que tu deviennes un cadavre à moitié vivant... je sais ce que ça fait cette merde, je l'ai déjà vu... et je supporte pas ça ! C'est la pire chose » C'était rare pour lui de montrer sa haine pour quelqu'un ou quelque chose, mais là, il y avait une sorte d'animosité et de dégoût dans sa façon de parler de ça. « C'est connu, que ça se shoot, les putes » il relança en se tournant vers Chris. « J'ai des amis qui sont morts... alors, voilà » Il n'avait pas envie de parler de ça, cette histoire venait de lui ôter toute son énergie, et il s'appuya contre le meuble pour respirer un peu en silence. « Tu peux pas te droguer parce que t'es jaloux que je couche avec d'autres mecs... c'est mon travail... » il souffla, exaspéré car il savait qu'il n'y avait pas de solution à ça, qu'il ne pouvait rien faire. Et peut-être que c'était quelque chose à quoi il avait pu s'attendre, pas sous cette forme exactement, mais qu'à un moment leurs petits rendez-vous ne suffiraient plus...

Le voir là, avec ce gars qui le touchait, c'était trop pour Chris qui avait préféré fuir et se réfugier dans les toilettes pour se faire un rail ou deux et se détendre. Il ne s'était pas attendu qu'Erwan arrive, le sup renne là en train de préparer tout pour s'en faire un. Le jeune homme, visiblement triste de voir, cela avait demandé à Chris de ne pas mourir ce qui avait engendré des questions, auxquelles Chris voulait des réponses et notamment pourquoi est-ce qu'il pensait qu'il allait mourir! Erwan se dégagea alors pour aller un peu plus  loin. Chris l'observait, se posant contre le mur les bras croisés. « Les gens meurent quand ils se droguent, Chris » il répondit avant de soupirer. « Ils meurent lentement, ils deviennent des... vestiges d'eux-mêmes... même quand ils meurent pas complètement » Nouveau soupir.« J'ai pas envie que tu deviennes un cadavre à moitié vivant... je sais ce que ça fait cette merde, je l'ai déjà vu... et je supporte pas ça ! C'est la pire chose. C'est connu, que ça se shoot, les putes » il relança en se tournant vers Chris. « J'ai des amis qui sont morts... alors, voilà. Tu peux pas te droguer parce que t'es jaloux que je couche avec d'autres mecs... c'est mon travail... » il souffla visiblement exaspéré. Chris le regarda un long moment avant de lui répondre. "Je sais cela, mais entre savoir et voir ya une différence." Dit-il en soupirant. Il savait bien sûr que le jeune homme sortait avec d'autres hommes, qu'ils couchaient ensemble et bien d'autre choses encore, mais là, le voir, cela lui avait hérissé le poil. D'ordinaire, il n'imaginait pas le jeune homme alors que là, voir l'autre lui coller une main aux fesses, lui avait apporté dans son cerveau, tout un tas d'images dont ils n'avaient pas du tout besoin. "Écoute, je ne me drogue pas à outrance Erwan, c'est juste comme cela, quand il y a des choses qui me tournent dans la tête, je fais attention, je ne m'enfile pas un sachet par jour et ma came est l'une des meilleures de Miami. Elle n'est pas coupée à tout un tas de saloperies..." Il haussa les épaules. Pourquoi sentait-il le besoin de s'expliquer d'ailleurs? Il s'avança alors jusqu'à son ami et prit son visage dans ses mains pour qu'il le regarde dans les yeux. "Je te fais la promesse que je vais trouver quelque chose de plus saint pour me défouler d'accord? Je vais aller plus au sport quand je serai contrarié, cela te va?" Le jeune homme était visiblement sceptique, il ne le regardait pas comme d'habitude, il était déçu, c'était certain, mais Chris voyait autre chose dans son regard qui lui disait qu'il ne le croyait pas. Il lui sourit alors et prit son sachet resté plus loin sur le meuble des lavabos, il alluma l'eau et ouvrit le sachet puis, en regardant une fois Erwan dans les yeux, il vida le sachet dans le lavabo. Il jeta ensuite le sachet vide dans la poubelle puis éteignit l'eau. Il regarda son ami alors en lui souriant et reprit son visage dans ses mains. "Je n'en ai plus, tu vois, j'ai tout jeté, fais-moi confiance, s'il te plaît."

Il était fatigué, pour faire simple. Fatigué de toujours se battre, de ne jamais pouvoir avoir la moindre petite chose belle, sans que tout tourne mal. Il en avait assez de ne pas pouvoir vivre sans complications. Ca faisait longtemps qu'il avait appris à cesser d'espérer, à ne plus croire qu'il pourrait être heureux. Ce n'était plus le bonheur après quoi il courait, mais au moins, quelque chose d'à peu près suffisant, de confortable, où il n'y avait pas trop de peine. Avec Chris, il n'avait passé que des bons moments, ou presque, et c'était donc inévitable que quelque chose se passe mal. Voilà qu'il le trouvait en de se droguait, et c'était horrible, tout simplement. Erwan avait perdu des amis, des collègues, les quelques personnes qu'il fréquentait et qui avaient été emportées par ce mal là. Il ne voulait pas regarder Chris se détruire, il ne pensait pas en être capable. Mais il n'était pas capable non plus de prendre ses distances, et même s'il l'était, il n'était pas maître de leur relation, puisque Chris restait son client, et le client restait le roi. Et savoir que tout ça, c'était sa faute, que Chris était jaloux... Il n'en revenait pas, il ne comprenait pas. Je sais cela, mais entre savoir et voir ya une différence. Pour Erwan, c'était une différence minime. Écoute, je ne me drogue pas à outrance Erwan, c'est juste comme cela, quand il y a des choses qui me tournent dans la tête, je fais attention, je ne m'enfile pas un sachet par jour et ma came est l'une des meilleures de Miami. Elle n'est pas coupée à tout un tas de saloperies... Erwan écouta, et comprenait bien, mais si les paroles devaient le soulager, ce n'était pas le cas... Au contraire, pour Chris ça semblait normal de se droguer tant que ça restait contrôlé, et ce qu'Erwan comprenait, c'était qu'il avait maintenant pris cette habitude, que vu que ce n'était qu'un peu, alors ça allait être ainsi désormais. Que Chris allait consommer, et que vu que ce n'était plus un secret, il ne se gênerait pas non plus pour le faire devant lui, ou du moins pour ne pas se cacher. Quelques secondes plus tard le jeune homme lui prenait le visage pour continuer. Je te fais la promesse que je vais trouver quelque chose de plus saint pour me défouler d'accord? Je vais aller plus au sport quand je serai contrarié, cela te va? Si seulement... Les gens étaient tous contrariés, et chacun trouvait un moyen de se défouler, dans le sport, le travail, l'art... Mais la drogue, ce n'était pas bien, pas du tout. Ca rendait Erwan triste. Il regarda attentivement, alors que Chris s'emparait du sachet de coke pour en vider le contenu dans le lavabo, puis jeter le plastique. Puis il revint vers lui, sourire sur le visage, cherchant à capter son regard. Je n'en ai plus, tu vois, j'ai tout jeté, fais-moi confiance, s'il te plaît. Il lui fallut un petit instant, juste pour accepter tout ça, regarder Chris, qui avait l'air normal, qui ne ressemblait pas à un junkie ou quoi que ce soit de ce genre... Puis il soupira et passa ses bras autour de lui pour le serrer dans ses bras tendrement, contre lui. « Tu m'as manqué » il avoua avant de se détacher de son ami et de reculer un peu. C'était difficile après tout ça de commencer une conversation, de faire comme si rien n'était arrivé. Il était venu ici, sachant qu'il n'avait pas beaucoup de temps, et il en avait gaspillé un bout à cause de cette histoire de drogue. « T'es venu seul ce soir ? » il demanda avec un petit sourire. Doucement, il revint aux côtés de Chris, glissa sa main sur celle du jeune homme, jouant un peu avec ses doigts, s'amusant à les entrelacer avec les siens. « Ca fait longtemps... qu'on s'est pas vus » La dernière fois, ça avait été le fameux weekend à Disneyworld, quand ils avaient fait l'amour, comme disait Chris. Peut-être que ça n'avait pas été satisfaisant, puisque depuis lors, le nom de Chris n'était pas apparu sur son planning. Un planning chargé, débordant même, alors Erwan se disait qu'il n'y avait surement plus eu de place. Jusque là, ils avaient eu de la chance de pouvoir se voir régulièrement, mais avec les fêtes et le mois de décembre chargé, beaucoup de clients avaient déjà placé leurs soirées en avance. Il sourit doucement à Chris, espérant un peu une explication qui n'avait rien à voir avec lui, espérant que Chris lui dise que ça n'avait rien à voir avec leur dernière nuit ensemble.

IL avait fini par jeter son sachet de drogue dans le lavabo pour montrer au jeune homme qu'il n'en avait pas besoin. Il rinça ensuite le tout  et retourna vers lui pour lui montrer et lui dire de lui faire confiance. Le jeune homme devant lui se rapprocha alors de lui et après un soupire, il passa ses bras autour de lui pour le serrer dans ses bras. Chris soupira de soulagement et posa sa tête sur celle du jeune homme, comme il aimait le faire.  Il inspira deux fois l'odeur du jeune homme, ce qui le détendit énormément. Il était bien ainsi et aurait tout donné pour que le temps s'arrête. « Tu m'as manqué » Avoua alors Eran avant de se détacher de Chris, a son plus grand désespoir. « T'es venu seul ce soir ? » il demanda avec un petit sourire. Chris hocha alors la tête. "Oui, j'ai su y'a trois jours que j'étais inviter et franchement, personne aime venir dans se genre d'endroit." IL avait appeler le travail d'Erwan mais on lui avait répondu qu'il n'était pas disponible ce soir là. On lui avait proposer quelqu'un d'autre mais il avait gentillement refuser. Il préférait aller à se genre de soirée avec Erwan. Les autres, il ne les connaissait pas et franchement, il s'en foutait. Erwan revint alors vers lui et pris sa main dans la sienne et commença a jouer a entremêler leurs doigts. « Ca fait longtemps... qu'on s'est pas vus » Chris passa alors sa main libre sur le visage du jeune homme et il lui caressa la joue. "Oui, j'ai appelé deux fois pour réserver "notre" jour, mais à chaque fois c'était "complet" "Dit-il avec une petite moue boudeuse. "Tu m'as manqué aussi Erwan. C'était long, t'imagine même pas!" Il déposa alors ses lèvres sur les siennes pour un chaste baiser. "Depuis la dernière fois, je n'arrête pas de repenser! " dit-il en le regardant dans les yeux avec un regard brillant. Ils avaient fait l'amour et Chris avait adoré cela. Même si cela avait été un peu bizarre au début, il lui avait montré à quel point il tenait à lui. "J'ai tellement envie de recommencer une journée comme celle-ci!" Il avait déjà plusieurs idées de sorties en tête, mais il n'avait pas encore arrêté son choix. Pour l'instant, il devait savoir quand le jeune homme serait libre. "Tu sais quand tu aurais une journée de libre bientôt?" Demanda-t-il en souriant.

Le problème était réglé, laissé derrière eux tout comme la poudre blanche et le sachet vide jeté dans la poubelle. Erwan n'avait pas toute la nuit, et c'était rassurant de se dire qu'ils n'allaient pas se quitter sur une dispute, mais qu'il leur restait du temps pour parler, se dire de belles choses, et juste profiter de la présence de l'autre. Chris n'était pas son client ce soir, et c'était un vrai miracle qu'il soit là à cette soirée, par le plus grand des hasards. Son client, il était dans la salle principale à festoyer et faire le beau devant ses collègues, mais il allait finir par se demander où était passé son escort. Pour lancer une petite discussion, Erwan demanda à Chris s'il était venu seul. En effet, il n'avait vu personne à ses côtés, mais ne pouvait pas être sûr. Oui, j'ai su y'a trois jours que j'étais inviter et franchement, personne aime venir dans se genre d'endroit. Erwan hocha doucement la tête, acceptant cette réponse. Il ne savait pas s'il aurait voulu venir ici, s'il n'y avait pas été obligé. Après tout, c'était l'occasion de bien s'habiller, de voir un bel endroit, et de manger des choses très fines ! Mais bon, il y avait plus amusant, et personne n'avait l'air vraiment drôle ici. A part Chris, qui avait beaucoup trop de qualités pour être réel. Il s'approcha de Chris pour lui laisser un petit mot quant aux longues semaines passées sans lui. Ca faisait beaucoup de temps ! Oui, j'ai appelé deux fois pour réserver "notre" jour, mais à chaque fois c'était "complet". Tu m'as manqué aussi Erwan. C'était long, t'imagine même pas ! Oh, il imaginait très bien. A vrai dire, il ne connaissait pas ses plannings à l'avance, et avait espéré plusieurs fois que le nom de Chris apparaisse, mais ça n'avait pas été le cas, et si effectivement le jeune homme avait appelé, alors il comprenait que tout était déjà complet depuis un moment. Ils échangèrent un chaste baiser. Depuis la dernière fois, je n'arrête pas de repenser! Oh, oui, la dernière fois. Ca avait visiblement beaucoup plu à Chris. J'ai tellement envie de recommencer une journée comme celle-ci! Erwan avait tellement aimé le voyage à Disney, et tout le reste, puis... quand Chris lui avait fait l'amour, c'était la seule et unique chose qui le laissait un peu hésitant, un peu perdu. Tu sais quand tu aurais une journée de libre bientôt? Chris le regardait avec beaucoup d'espoir, et Erwan était un peu triste de ne pas pouvoir en faire de même. Il baissa les yeux en faisant une moue. « Non... je sais pas du tout. On reçoit pas nos plannings en avance, je sais ça seulement le jour même... et en ce moment, c'est toujours rempli » il répondit, avant de pousser un soupir. « Je suis fatigué, Chris... ces derniers temps, ça m'épuise, les journées sont longues, et de pas avoir eu mon petit moment tranquille avec toi... » avoua lentement Erwan, qui était loin d'avoir pour habitude de se plaindre. Cependant, il était au bout du rouleau, et ça n'allait pas en s'arrangeant, au contraire. Il avait l'impression d'être embarqué sur une pente glissante qui ne menait à rien de bon, il regrettait la stabilité d'il y a quelques mois. « On peut pas rester trop longtemps, il va se demander ce que je fous » il informa Chris, un sourire en coin sur les lèvres, amusé par son petit stratagème audacieux, qui lui avait permis d'être là et de suivre Chris aux toilettes. « Vivement qu'on puisse se voir, qu'on ait tout le temps du monde » dit-il, regardant Chris, avant de glisser ses doigts sur son propre cou, d'un  geste très léger. « Que tu me fasses mal » il ajouta, tout en traçant les bleus maintenant disparus de leur dernière rencontre, quand Chris avait serré son cou entre ses mains. Ca avait mis du temps à disparaître, et Erwan avait commencé à affectionner ces marques. Il en voulait de nouvelles.

IL avoua au jeune homme qu'il avait tenté à plusieurs reprises de réserver leur journée habituelle, mais à chaque fois la réponse était la même, Erwan affichait complet. IL lui parla aussi de la dernière fois où il s'était vu et à quel point il y pensait. Il avait adoré ses 48h avec lui et le fait de lui avoir fait l'amour. Il lui avait ainsi montré à quel point il tenait à lui. Il aimait beaucoup cette relation qu'il avait et le fait de pratiquer le SM était très plaisant, mais il était arrivé à un point ou il avait besoin de lui montrer que le jeune homme comptait beaucoup pour lui. Comme Chris n'était pas doué du tout avec les sentiments, c'était la seule façon qu'il avait trouvée pour les exprimer. Il lui demanda ensuite, plein d'espoir s'il avait une journée de libre dans les semaines à venir. « Non... je sais pas du tout. On reçoit pas nos plannings en avance, je sais ça seulement le jour même... et en ce moment, c'est toujours rempli » il répondit, avant de pousser un soupir. « Je suis fatigué, Chris... ces derniers temps, ça m'épuise, les journées sont longues, et de pas avoir eu mon petit moment tranquille avec toi... » ces révélations donnèrent un pincement au coeur du jeune homme. Il attira alors Erwan dans ses bras et le serra contre lui. "Je suis désolé Erwan. Je vais m'arranger pour trouver une journée très rapidement, rien que nous deux. d'accord? " Lui dit-il pour le rassurer. Le jeune homme se détacha alors et le regarda dans les yeux.« On peut pas rester trop longtemps, il va se demander ce que je fous » dit-il avec un petit sourire en coin. « Vivement qu'on puisse se voir, qu'on ait tout le temps du monde » dit-il, regardant Chris tout en faisant glisser son doigt le long de son cou ce qui excita un peu Chris « Que tu me fasses mal » Il ajouta alors sensuellement et Chris se mordit les lèvres. "Tu voudrais que je te fasses mal hein? " Lui demanda-t-il alors avec un petit sourire taquin.  Sa main descendit alors sur les fesses du jeune homme. Il le rapprocha alors encore plus de lui. " J'ai beaucoup d'idées en tête d'ailleurs..." Lui dit dit-il toujours sensuellement. La salle où ils faisaient leur "cochonnerie" les attendait toujours. Rien n'avait bougé depuis la dernière fois. Tout était rangé à la même place, mais les idées dans la tête de Chris fusaient encore et toujours. Il fit alors reculer le jeune homme jusqu'aux lavabos où il le souleva pour le faire asseoir. Il vint alors déposé d'abord de chastes baisers dans son cou puis, doucement il commença à le mordiller. "Et tu aimais que je te fasse quoi exactement Erwan? Dis moi"; dit-il avant de déboutonner sa chemise aux trois quarts pour découvrir ses pectoraux. Il laissa le jeune homme lui expliquer pendant qu'il allait titiller ses tétons d'abord doucement puis plus sauvagement.