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janko ft. jade

Je venais de passer la soirée la plus horrible de ma vie et dieu sait que j'en ai vécue pas mal des soirées pourraves ! J'étais vraiment pas de bonne humeur, je tirais une tronche de quatre mètres de long lorsque j'entrais dans un fast-food familier du centre-ville. Je posais mon cul fatigué sur une chaise dans un coin de la salle. Il se faisait tard, dans les vingt-deux heures et nous étions lundi, donc l'endroit était presque vide. A l'exception d'un petit groupe de jeunes un peu plus loin, riant et jouant les uns avec les autres. Des gens dans mon âge, probablement étudiants. Probablement heureux, certainement plus chanceux. Cette vision me donnait la nausée, je me plongeais alors dans la lecture du menu. Bon dieu, faudrait un jour que je prenne le temps de manger équilibrer. Certainement en même temps que je me déciderait de vivre dans une vraie maison et de faire un vrai travail. Burgers, burgers, burgers. Tout ce qu'il y a de plus gras, tout ce qui est le moins cher. La serveuse débarquait avec son petit notebook et son sourire aussi faux que ses ongles. Je lui accordait alors un sourire tout aussi forcer. « Ouais... J'crois que je vais prendre un burger, évidemment.  Avec surplus bacon et euh moutarde et ketchup. » Je lui refilait le menu et elle fit volte-face tandis que je levait les yeux au ciel. Je chopais ensuite mon téléphone et me décidais à texter la seule personne que j'avais véritablement envie de voir après une soirée aussi merdique.

Une petite demi-heure plus tard il débarquait alors que j'étais entrain de manger mes frites. « Et bah ! Heureusement que le service dans ce taudis est complètement naze, sinon t'aurait débarquer trop tard. » Lançais-je à son attention. Janko s'installait à mes côtés, j'attrapais mon burger et mordait une nouvelle fois dedans, puis je lui tendait. « Tu foutait quoi encore ? Oh, rectification : Tu te faisait quoi  ? Meuf ? Mec ? Les deux ? » Il mangeait à son tour et j'en profitais pour placer mes jambes sur les siennes, essuyant un peu le bord de ses lèvres avec une serviette une fois qu'il eut prit une bouchée. « Tu mange encore plus salement que moi ! Attention ! » M'exclamais-je. Janko, mon seul ami. Mon meilleur ami. Ma petite moitié à moi. Lui et moi on se comprenait, ça avait été le cas depuis notre rencontre. On avait pas besoin de se parler, ça venait naturellement, lui et moi étions une évidence. Mon jumeau, celui sans qui il me serait désormais difficile d'avancer dans la vie. Celui avec qui je passait mon temps libre, à qui je racontais tout, l'exception.

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Je grimaçais un peu quand il m'annonçait qu'il était entrain de bosser. Ouais, je savais. Je savais très bien qu'il devait subir ça, contrairement à moi qui me suis mis un point d'honneur à être mon propre bosse et à choisir moi-même mes clients, Janko lui était comme un étalage sur le marché. On le choisissait parmi une ribambelle de jeunes garçons, malheureusement pour lui il a une belle gueule Janko. Il est bien foutu et puis son accent russe à tendance à en faire fantasmer plus d'une, ou d'un... Donc il était convoité, mon petit oisillon, beaucoup plus qu'il ne l'aurait probablement voulu. Je sais pas, lui et moi on se ressemblait beaucoup et on vivait le même genre de galères en même temps, pourtant je me sentais toujours plus chagriner par la sienne que par la mienne. Moi je me sentais forte, j'avais depuis longtemps appris à ne plus rien ressentir ou presque. Je faisait de mon mieux pour me foutre de tout et de tout le monde. Janko lui était plus sensible, ça ne se voyait peut-être pas du premier coup avec son air de grand russe ténébreux, mais il était fragile. Une fragilité qui étrangement me touchais. Habituellement, je me moquais et écrasais volontairement les gens dans son genre, les gens que je jugeais faibles. Mais lui était l'exception à la règle, celui que j'avais envie de protéger. Je ne me l'expliquais pas, c'était juste le cas. Il répondit à ma question, mais je savais qu'il n'avait pas très envie de parler de tout ça plus longuement et moi non plus, alors je hochais négativement la tête lorsqu'il me fit remarquer que je ne voulait sans doutes pas avoir les détails de sa partie de jambes en l'air avec une vielle. Je lui avait aussi filer mon burger, de toutes façon ce truc était bien trop gros pour moi seule. Je lâchais quelques éclats de rires à sa remarque puis lui rendis son sourire un petit air malicieux au visage. « J'aime m'occuper de toi, comme ça. » Je glissais ma main derrière sa nuque et caressais ses cheveux, tout en l'admirant. Je n'avais aucunement envie de retourner bosser ou rentrer au squat. J'avais envie de rester avec lui, perchée sur ses jambes, collée à son corps. Ma main descendait le long de son cou et je posais les yeux sur les marques de ce début de soirée mouvementé. Des suçons énormes et d'un rouge vif, ça me donnait la nausée. Je comprendrais jamais ses vielles meufs désespérées qui se paient des petits jeunes pour assouvir leurs désirs. Même vielles et en manque, je ne forcerait pas quelqu'un à me baiser pour de l'argent. Quel intérêt ? Pour Janko ou pour moi c'était un moyen de gagner notre vie, pour l'autre côté de la situation, c'était pathétique. Je caressais du bout de l'index ce qui allait par la suite se transformer en hématome pas joli du tout, puis j'y déposais mes lèvres pour un baiser plus tendre. « Tu es obligé d'y retourner ? » Demandais-je alors, gardant ma tête nichée dans son cou. Je ne voulais pas qu'il y retourne, pas qu'il endure ça encore ce soir. Une idée me traversait alors l'esprit et je glissais ma main dans la poche de ma veste en cuir beaucoup trop large pour ma petite personne. J'en sortait une carte de crédit, au nom de mon dernier client. « Et si c'est moi qui prends une nuit ? Si tu prends pas la carte, on peut aller retirer du liquide. » Je souris très légèrement, déposant un baiser du bout des lèvres sur sa bouche. « Dis oui. Reste avec moi.. »

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Il pourrait être renvoyer.. Serait-ce une si mauvaise nouvelle ? Je veux dire, ouais je fais le même job, mais en décidant qui, quand, où et comment. Lui il n'avait pas vraiment de choix. Il devait se plier à ce qu'on exigeait de lui, se plier à ce qu'on lui disait de faire. Il n'avait aucun libre service, on lui dictait avec qui baiser quand et pendant combien de temps. Il n'était maître de rien, même pas de découcher. Il devait rentrer chaque soir à sa foutue maison close et tant de règles me donnaient des boutons. J'aurais pas pu, l'autorité et moi ça avait toujours fait un foutu 38 et ça ne semblait pas s'arranger avec le temps. Je me refusait à me faire dicter mes faits et gestes, à me faire mater si j'osais ouvrir la bouche. Je lâchais un soupire, je ne tenterais pas de le faire changer d'avis. Je ne tenterais plus de le convaincre de venir avec moi, parce que je ne savais que trop bien malheureusement que cela était peine perdue. Janko avait trop souffert dans la rue, il n'y remettrait plus jamais les pieds ou du moins pas volontairement. Je dis pas que c'est le paradis, mais moi ça m'allait. Il caressait la cuisse et me soufflait que son client ne serait probablement pas ravi de savoir qu'il le laissait en plan pour une autre personne. Ouais, encore une fois voilà pourquoi cette foutue maison close c'était pas le top. J'agitait alors la carte de crédit sous son nez, un petit sourire amusé sur le coin des lèvres. « Mais je paierais double, triple, tes patrons seront ravis. Ce sera comme trois clients en un. » Ajoutais-je, me rapprochant d'avantages encore de lui. Je l'embrassais avec douceur et tendresse, comme je ne le faisait habituellement avec personne. Ses murmures contre mes lèvres, prouvant qu'il avait envie de rester me firent sourire de plus belles. Je me mordillais alors un peu la lèvre inférieur et pris le temps de réfléchir une seconde. « Je pense que monsieur Morgan peux nous payer une jolie suite au Season's Hotel. » L'un des plus riches hôtels de la ville. « Un bain chaud, un lit douillet, juste du repos. Tu le mérite. » Je glissait une main dans ses cheveux pour les arranger un peu, sincère dans mes paroles. Il me fixait, puis fixait la carte et je roulais alors des yeux. « Je l'ai pas chourrer, ok ? Il me l'a filer volontairement je le promet. » Ouais, ce mec là avait tendances à s'emporter et pas dans le bon sens si vous voulez savoir. Il avait visiblement des problèmes de violences, il s'emportait vite, les hématomes sur mon bras droit pouvait d'ailleurs en témoigner. Non ils ne venaient pas d'une partie de jambes en l'air un peu hard, mais du après. Du moment où il avait péter un plomb et m'avait empoigner si fort qu'il en avait laisser sa marque sur ma peau. Ce n'était pas la première fois, ne serait pas la dernière. Chad était un garçon perturbé, mais un garçon extrêmement riche. Après ses phases de folies il aurait tout fait pour se faire pardonner, dont me prêter sa carte de crédit et me dire de me faire plaisir. Ce que je comptais faire, en fin de comptes. Je retirais mes jambes de sur celles de Janko et me levais alors. « Aller, vient. J'ai besoin du confort d'un 4 étoiles ce soir. »

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Janko me demandait d'appeler ses patrons pour les prévenir de la situation, ça ne me dérangeais pas alors j'hochais les épaules tout en remplissant ma bouche de quelques frites. Ensuite, Janko m'embrassait de nouveau avec toute la tendresse du monde. Ses lèvres douces comme jamais, chaudes contre les miennes me firent sourire. Il me mordillait la lèvre et je doit dire que je craquais pour ce geste là. Janko, il était doux. Il était tendre, mais parfois il lui arrivait de se laisser aller un peu plus. De montrer un petit côté sauvage au lit auquel je ne disais pas non. Je saisie ensuite mon téléphone, fourrer dans la poche de ma veste et le lui tendit pour qu'il fasse le numéro de la maison close. Pendant ce temps, je m'étais levée et avait verifier ne pas avoir oublier quoique ce soit sur place, je déposait un billet de vingt tirer de mon soutif sur la table et souris en l'écoutant se demander si le Four Season's n'était pas un peu trop huppé. « Si justement, c'est le but. » Quant à profiter d'une nuit tout frais payer dans un hôtel, j'allais pas m'radiner au premier motel pourrave du coin fallait pas compter dessus ! Je visais haut, très haut et le plafond de la carte de crédit de ce pauvre Chad allait bientôt être atteint. Quelle idée de me filer une carte de crédit, à moi. Je m'étais sentie obligée de préciser que la carte en question m'avait été donnée et que je ne l'avait pas vulgairement piquée. Car oui, Janko connaissait fort bien ma manie de foutre dans ma poche tout ce sur quoi je posais la main. Cette fois cependant, ce n'était pas le cas. Je ne pris pas le temps de lui expliquer plus en détail le pourquoi du comment, je n'allais pas admettre volontairement que ce petit fils de pute de bourge levait la main sur moi. Je n'étais pas le genre de nanas pathétique qui se font taper et ensuite vont chialer dans les bras de tout le monde. Hors de question. Pourquoi je ne rétorquais pas ? Je sais, ça peut paraître étrange connaissant mon impulsivité. Mais comme dit, Chad était un régulier et sa carrière dans la FNL faisait de lui un homme très, très riche. Pour dire la vérité il payait presque la moitié de mon train de vie, il était le plus gros poisson dans mon aquarium si cette métaphore vous aide. Une gifle de temps en temps ce n'était pas la mort. Je m'en remettais vite. Sa dernière phrase me fit décocher un petit sourire sincère, j'attrapais alors sa main dans la mienne et l'entraînait hors du fast-food. Nous prirent un taxi jusque l'hôtel en question, il était hors de question que je marche d'avantages. Une dizaines de minutes plus tard nous étions là. On faisait un peu tâche en marchant dans ce grand hall, surtout moi et mes converses usés, mon blouson troué. La réceptionniste me scrutait du pied à la tête, mais finit par me filer une chambre une fois qu'elle vit le nom sur la carte. Je lui répondit avec un large sourire, puis elle demandait à un autre gars de nous conduire à la chambre. Je n'avais pas lâcher la main de mon ami, lorsque le mec reparti je courru vers l'immense lit de l'immense chambre et me jetais dessus tel un enfant de cinq ans. Un large sourire éclairait mon visage, j'étais heureuse d'être ici. Heureuse d'être avec lui aussi. Je me redressais afin de retirer ma veste et la jeter à terre, dévoilant malgré moi les bleus sur mon bras auxquels je ne portais plus attention.

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Le paradoxe faisait que je me sentais autant dans mon élément dans la rue que dans le plus grand des luxes. Je m'adaptais à l'environnement si on peut dire, je n'étais pas difficile. Vivre de squat en squat, se réveiller dans le bordel, dans la rue, n'importe où je m'en fichais. Et puis se réveiller dans un quatre étoile avec petit déj' à la carte ça ne m'impressionnais pas. Je n'étais pas du genre à rêver de strass et de paillettes, mais pas non plus de ceux à refuser les petits plaisirs accordés à ceux qui en avaient les moyens. Je n'enviais pas les riches, leurs vies tournait tellement autour du pognon qu'ils en oublient de vivre véritablement. Mais lorsque je le pouvais j'aimais vivre à leur niveau de vie, c'était assez plaisant on n'allait pas s'en cacher. Je m'étais jetée dans ce lit vêtu de draps blancs immaculés sans le moindre respect. J'avais détruit et froisser les draps, il sentait bon le neuf, le propre, il était moelleux à souhait et c'est un long soupire de bonheur qui s'échappait de mes lèvres. Janko me rejoint rapidement, à son tour il se déshabillait assez pour être à l'aise sur l'immense matelas. On aurait pu dormir à dix là-dedans et dire que certaines personnes y dorment seuls.. Ca me déprime. J'avais retirer mon blouson sans penser aux hématomes et voilà que Janko c'était saisit de mon bras et me demandait ce que c'était. Je me pinçais les lèvres, je ne cachais rien à Janko, il savait très bien pour certains clients lui aussi en avait vécu de ses aventures. Il savait pour ce client en particulier, j'évitais de lui en parler mais il insistait toujours pour savoir et je lui lâchais alors quelques détails. Assez pour calmer sa curiosité, pas assez pour lui faire péter un plomb. J'hochais alors les épaules et libérais mon bras de son emprise.  « Ca c'est Chad Morgan, lanceur d'honneur de la FNL, super-star du football américain. » Rétorquais-je finalement alors que je me levais pour sautiller sur le lit. Je pris une voix de présentatrice sportive pour vanter Chad, je prenais ça à la rigolade oui. Je trouvais ça mieux.  «  Cette chambre tu voit, c'est sa façon de dire "je suis désolé Jade!" » Criais-je, probablement un peu trop fort sans cesser de sautiller.  « Je suis désolé d'être un connard de gosse de riche de mes deux qui se croit dans son droit en tapant sur une pauvre fille de la rue ! » Je perdis malgré moi mon sourire et finit par arrêter de sautiller. C'était dramatique, pathétique, je m'en voulait à moi-même de laisser volontairement un homme lever la main sur moi. Mais je pouvais encaisser. Je descendis du lit avant que Janko ne puisse deviner la tristesse sur mon visage et me dirigeais vers le mini-bar. J'attrapais alors une mini-bouteille de vodka et la vidais d'un trait.  « On s'en fout, c'est pas important. » Déclarais-je finalement. Je me tournais pour faire face de nouveau à Janko et m'approchais pour l'embrasser avec un peu plus de fougue que précédemment. Je souris contre ses lèvres, enroulant mes bras autour de son cou et le fit tomber de nouveau sur le lit, me plaçant à califourchon sur lui sans cesser le baiser.

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