Les matins d'écoles ! C'était la course. Mais Alysse adorait ça pour dire vrai. Ce matin là, elle se leva comme toujours bien avant ses filles et remarqua que Wane dormait encore, comme toujours il se lèverait quelques heures plus tard pour partir au travail. De bonne heure et de bonne humeur donc, la maman enfila sa robe de chambre et se dirigea aussitôt dans la salle de bain, empruntant le couloir sans bruit et retira son pyjama pour profité d'une douche tranquillement avant que la course ne commence. Une fois prête, cinq minute plus tard, elle enfila un jean bleu simple avec un petit pull d'un marron chaleureux aux airs d'automne. Chaussette et chaussons aux pieds, elle sortis de la salle de bain tout en attachant ses cheveux avec une élastique, faisant un chignon rapide et ouvrit alors la porte de la chambre des filles. La chambre d'Hailey était encore en travaux donc les deux sœurs vivaient dans la même chambre. Tout se passait merveilleusement bien et Amy adorait le petit bébé d'un an. Doucement, la blonde se pencha sur le lit de sa fille et la réveilla doucement avec des mots tendres. Elle l'a laissa émerger et trouva la petite déjà réveiller dans son lit, tendant les bras et gazouillant de faim. Tout alla comme il fallait chaque matin, avec une organisation parfaite. Alysse avait encore ses manies de maniaque du contrôle et ça, probablement, ne changera jamais.

L'heure c'était l'heure et Alysse se trouvait dans sa voiture, en direction de la crèche qui devait s'occuper de Hailey aujourd'hui. La jeune femme avait énormément de chose à faire aujourd'hui. Course, et surtout... s'occuper des achats de Noël qui approchait à grand pas. Une fois la petite déposée, il fallait qu'Amylia aille à l'école. Une fois à l'école, elle embrassa sa fille et lui donna sa boite à goûter et repris la voiture pour aller se garer dans le centre ville. Ce fut à ce moment là qu'elle vit le Starbucks.. une envie d'un grand Latte caramel s'empara d'elle alors qu'elle marchait dans la rue. Elle passa donc les portes et vit la file assez conséquente.. bon. Elle allait devoir être patiente. Elle se mit en bout de queue et se mit donc à attendre tranquillement. Son téléphone, après quelques minutes se mit à sonner... le prénom de Wane s'afficha et elle sourit, rayonnante : « Oui chéri ? … tu es réveillé. J'allais t'appeler pour voir si tu n'avais pas encore manquer ton réveil.... oui les filles sont bien à l'école et à la crèche.. je suis au strabuck j'ai plusieurs chose à faire aujourd'hui.... oui j'ai hâte aussi... je te rejoins à ton cabinet ce midi pour manger si tu veux... oui d'accord.. pas de soucis, bisous mon amour » elle raccrocha en souriant et regarda un moment son téléphone. Son fond d'écran était une photo prise il y a peu. Il s'agissait d'elle et Wane avec la petite dans les bras et Amylia en bas essayant de faire la pitre... une jolie petite famille.

La blonde se sentie observé et regarda par dessus son épaule.. une rousse détourna aussitôt le regard. La jeune femme fronça les sourcils et ignora cette dernière alors que son tour arriva. Elle commanda et paya avant de prendre son café. Elle passa son sac sur son épaule et s'empressa de sortir d'un pas dynamique, ses bottines claquant contre le sol carrelé. Une fois dehors, elle prit une grande gorgée de sa boisson et soupira de plaisir en remettant son écharpe correctement sur son épaule. Il faisait frais, l'automne annonçant le début précoce de l'hiver.. mais à Miami.. il y avait toujours cette douceur agréable. Mais Alysse priait qu'un jour... la neige revienne bercer ses soirées d'hiver prévoyant avec plaisir et magie la beauté des fêtes de fin d'année. Prête à prévoir sa journée elle se demanda alors par où elle allait commencer. Commençant à marcher dans les rues du centre ville, guettant les boutiques aux alentours.
 

Ça faisait maintenant une bonne dizaine de jours que j’étais plus dans cet enfer, que ce fou à la Wane Taylor ne me tenait plus prisonnière dans une maison en ruine au beau milieu de nul part avec mon fils, me laissant à manger que quelques petits trucs seulement. J’avais eu le temps de penser à bien des choses, à me créer les pires scénarios dans ma tête, de quoi me faire devenir complètement folle. J’essayais de reprendre sur moi, de ne pas m’en vouloir trop, de ne pas être trop injuste envers moi mais je déprimais tellement suite à cet évènement qui m’avait plus que traumatisée. Mon petit-ami, celui que Wane avait voulu réagir avec son plan diabolique, se montrait plus que compréhensif avec moi, essayant de faire de son mieux pour que je me sente mieux mais mes crises de paniques, mes angoisses nocturnes et mon obsession continuel à ne pas vouloir me retrouver seule chez moi, à l’endroit où nous avions été enlevé prenait souvent le dessus et j’avais des comportements assez bizarres, bien malgré moi. Cette journée là, Nathaniel travaillait, Liam, notre fils, se faisait garder par mon meilleur-ami et je prévoyais faire quelques courses, question de ne pas rester seule. Je me disais que je ne risquais rien dans les endroits publiques. Je ne voulais pas non plus être lourde pour tout le monde donc je devais commencer à sortir de chez moi et être un peu indépendante de nouveau. J’avais donc décidé que j’allais faire les boutiques. J’avais besoin de changement et je comptais peut-être passer spontanément chez la coiffeuse, c’était à voir. Avant toute chose, je m’étais arrêté au starbucks pour me prendre un bon café, il n’y avait rien de plus réconfortant après tout. Je remarquai bien rapidement, à peine entrée que je n’étais pas la seule à désirer une petite douceur liquide, je fis donc la queue, jetant un coup d’oeil autour de moi sans porter bien attention à ce qui se passait. Jusqu’à ce que je ne pose le regard, comme par hasard, sur le portable de la jeune femme devant moi après avoir entendu quelques mots de sa conversation téléphone. Mon coeur s’arrêta un bref instant en voyant la photo d’arrière plan de ce dernier.  Je ne pouvais pas croire que ce que j’avais vu… c’était bien ça. Ça ne pouvait quand même pas être Wane, c’était impossible que ce dernier avait une femme dans sa vie tout de même?  Mon coeur s’était mit à battre tellement fort dans ma poitrine, j’étais soudainement tellement à l’envers que j’en avais des nausées.

Tout ça en devint tellement une obsession sur le moment, que je devais absolument tellement savoir si j’avais vu vrai que je ne pu que suivre la jeune femme, en la voyant quitter le starbucks, j’allais chercher mon café qu’après lui avoir parlé, c’était devenu le dernier de mes sourcils. Les mains dans les poches de mon petit manteau, je m’avançai d’un pas pressé à travers la rue, ne la quittant pas du regard et une fois à une distance raisonnable derrière elle, je m’écriai : « Hey toi! » en embrayant le pas pour aller la rejoindre. Naturellement, elle se sentit interpellé et tourna la tête dans ma direction, l’air incertaine parce qu’après tout, on se connaissait pas donc c’était assez bizarre de l'interpeller ainsi, je l’avoue. « Oui, c’est à toi que je parle. » ajoutais-je, enfin devant elle. Je la regardai dans les yeux un bref instant, elle semblait tellement douce, tellement innocente que c’était difficile de croire qu’elle pouvait réellement partager sa vie avec Wane, cet horrible monstre psychopathe. Les apparences pouvaient souvent être trompeuses ou bien n’était-elle tout simplement pas au courant de son vrai visage. Mais pour le moment, je ne pouvais pas penser que c’était réellement le cas, je préférais penser que c’était mon manque de fatigue qui m’avait fait halluciner son nom et que la photo sur son téléphone, était tout simplement un homme avec des traits communs à mon bourreau. ]b]« Je...ça va te sembler étrange mais je peux voir ta photo d’arrière-plan de téléphone? »[/b] Elle fronça les sourcils, intriguée par cette demande soudaine. « J’ai juste besoin de voir… je… je t’expliquerai… » Je ne voulais pas entrer dans les grandes explications si ce n’était finalement pas le cas, quand même.

 

Alysse avait plusieurs idées de boutique en tête. Il était presque sûr qu'elle passerait dans un magasin de décoration, afin de rendre sa maison encore plus belle avec tous les travaux qu'elle et son amant avaient fait. Mais elle avait, aujourd'hui, également envie de penser à elle aujourd'hui et se refaire une garde de robe devenait indispensable. Elle avait fait le tri lors du déménagement et elle n'avait, pour ainsi dire, presque plus rien à se mettre et était très limiter niveau chaussure... Celles qu'elle portait aujourd'hui était une des rares à ne pas être trop vieille ou complètement abîmer. La jeune femme regarda un moment son téléphone, répondant à quelques messages, s'étant immobiliser sur le trottoir, tout en portant à sa bouche sa boisson. Elle regarda ses mails et soupira alors en le rangeant dans son sac, relevant la tête pour reprendre sa route de façon nonchalante. Elle fit quelques pas quand soudainement, une voix la stoppa dans son élan.. elle fronça les sourcils, continuant de marcher et se demanda si cette exclamation lui était destinée. En se retournant, elle croisa le regard de la rousse qui se trouvait derrière elle il y avait de cela quelques instant.. elle ne l'avait pas oublier, sa crinière de feu l'ayant tout de suite captiver autant que son air étrange.

La blonde s'arrêta en se tournant vers elle, son café toujours dans sa main. Elle remonta la sangle de son sac sur son épaule en penchant la tête sur le côté d'un air intriguée et ouvrit enfin la bouche : « Oui ? » demanda-t-elle alors que la rousse semblait totalement déboussolée. Y avait-il un malentendu ? Se connaissaient-elles ? Alysse n'avait pas souvenir d'avoir un jour croisé cette demoiselle, mais après tout, la mémoire était un mécanisme étrange et peut-être un détail lui avait-elle échappé ou alors... : « j'ai laisser tombé quelque chose au Starbucks ? » la questionna-t-elle, ne voyant aucune autre raison apparente de son interlocution. Quand enfin, elle apposa sa demande, qui pour le coup, était encore plus inattendue, Alysse fronça les sourcils, ne sachant ni comment réagir, ni quoi répondre. Elle voulu ouvrir la bouche quand la jeune femme aux traits juvénile et au regard presque paniquée insista. Pourquoi l'inquiétude semblait s'être soudainement emparer de la maman.. elle hésita, longuement, toisant l'inconnue avec insistance. Alysse avait toujours eut un don pour observer les gens.. et quand bien même cette fille serait une psychopathe.. alysse en avait elle aussi une bonne expérience. Elle sortie alors son cellulaire et le débloqua pour le montrer à la femme en face d'elle, ne le lâchant pas de main : « Puis-je savoir qui vous êtes ? Peut-être une institutrice d'Amylia ? » Amylia, sa fille, était également sur la photo ainsi que Hailey.. la parfaite photo de famille.
 

Mon coeur s’était emballé à une vitesse folle aussitôt que j’avais remarqué l’arrière plan du téléphone de la jeune femme devant moi, dans la ligne au Starbucks. Rapidement, ça en était devenu une obsession : je devais absolument aller lui parler. C’est pourquoi, à peine avait-elle quitté les lieux que je l’avais suivis, l’interpellant sur le trottoire pour aller à sa rencontre. Naturellement, elle ne comprenait rien à mon charabia, et c’était particulièrement bizarre de se montrer aussi insistante à vouloir voir le téléphone d’une personne. Je pouvais comprendre le regard qu’elle me lançait mais je lui promis que j’allais lui expliquer dès que j’allais avoir la confirmation que c’était bien la gueule de ce Wane merdique que j’avais vu. À peine avait-elle tourné son téléphone vers moi que je pris une grande respiration, revoyant son visage bien clairement depuis cette histoire d’horreur. J’étais à cours de mot, l’émotion me prenait et je tentais de garder mon calme malgré tout. Si ça se trouvait, la jeune femme n’était au courant de rien… pour l’instant. Cette dernière chercha à savoir qui j’étais, bien naturellement. À sa supposition, je secouai immédiatement la tête « Je suis Alexie et ça… » dis-je en lui montrant à mon tour mon arrière plan de téléphone où il y avait une photo de Nathaniel, notre fils et moi tout souriant sur le bateau à mon amoureux. « C’est mon fils Liam. Il y a deux semaines, on a été séquestrés pendant une longue semaine dans une maison bien reculé de la ville… L’homme est rentré chez moi par infraction, le visage masqué pour s’en prendre à nous. En tant que mère de famille, tu peux comprendre comment j’ai pu me sentir de vivre tout ça, c’est le pire cauchemar qu’on peut endurer… » Je me pinçai les lèvres un instant, j’étais encore tellement sous le choc par tout ça, je n’arrivais même pas à croire que j’avais sa copine devant les yeux! Je n’allais pas me gêner pour la suite. «  Lorsqu’il s’est enfin décidé à retirer sa cagoule, c’est ce visage qui est apparut devant moi. » dis-je en lui pointant son téléphone, toujours ouvert dans sa main pendant qu’elle m’écoutait attentivement. « J’ai connu Wane il y a longtemps, à l’époque où j’étais étudiante j’avais eu mon stage dans son cabinet d’avocat. Un homme très intelligent, très professionnel et minutieux… mais un putain de psychopathe au final! » J’avais tellement de haine envers cet homme, c’était pas croyable! Les larmes m’étaient montées aux yeux pendant que je soutenais toujours le regard de la jeune femme. « Je sais pas t’es qui, je sais pas si au final, t’es aussi cinglée que lui mais j’ose espérer que t’étais pas au courant de toutes les horreurs que cet homme a pu commettre quand tu l’as laissé entrer dans ta vie… »

 

Alysse ne comprenait rien à la situation... qui pouvait bien être cette femme à la chevelure de feu. Cela ne pouvait pas être une victime de Wane.. ? Elle n'était pas brune. Peut-être une cliente ? Pourquoi pensait-elle tout de suite à Wane. Alysse avait un mauvais pressentiment. Son ventre et son cœur se serra lorsqu'elle lui montra son fond d'écran. Le visage de l'inconnue devint livide et Alysse se retenait comme elle pouvait de ne pas trembler. Elle se présenta alors, avant de sortir à son tour son téléphone et de montrer son fond d'écran. Mais où voulait-elle en venir bon sang ? Alysse était perdue, décontenancée et commençait à sérieusement flipper. Quand alors elle commença à lui raconter ce qui lui était arrivée et la jeune femme compris et pria alors pour que ce ne soit pas ce qu'elle pense... Deux semaines... que faisait-elle il y a deux semaines ?? Alysse avait énormément fait de travaux dans la maison. Wane était rentrée d'une semaine d'affaire, passait énormément de temps au travail et rentrait souvent tard.. la journée il essayait d'emmener les filles au parc pendant qu'elle faisait ce qu'il fallait dans la vieille maison qu'elle avait acheté pour elle et aujourd'hui.. leur maison. Elle retenait des larmes monter dans ses yeux.. en réalité, elle était tétanisé à l'idée d'attendre la suite. Quand la vérité éclata , ce fut au tour de la blonde de venir livide. Une petite crampe lui prit le bas ventre, qu'elle ignora, trop choquée par cette nouvelle. Non c'était impossible... elle devait confondre. Quand elle finit par de nouveau vraiment s'adresser à elle, Alysse ne sut quoi répondre... Elle avait envie de pleurer, de hurler. Elle pensait... elle pensait : « je... » elle déglutit, gardant son cellulaire le long de son bras, tremblant clairement cette fois-ci : « je suis désolée. » finit-elle par articuler. Une nouvelle crampe, plus douloureuse, la fit grimacer : « Non.. Je ne suis pas comme lui je.. Je pensais... il disait... il disait que j'étais celle qui faisait de lui... un homme bon.. » elle se mit à sourire comme une conne, des larmes coulant sur ses joues : « mais... mais il vous a fait ça.. il... pendant qu'il est avec moi.. il... » elle renifla et une crampe arriva de nouveau. Elle poussa un gémissement, posant une main sur son ventre, se penchant un peu. Elle inspira plusieurs fois, et se redressa en plantant de nouvelle fois son regard dans celui de la jeune rousse. elle se crispa de nouveau. Mais la douleur s'estompa un peu. Elle prit une profonde inspiration : « Je... c'est impossible.. ça ne … cela ne se peut. Je ne veux pas y croire. » elle s'avança vers elle : « Il vous a fait du mal... ? et votre fils ?? votre fils va bien ??...» demanda-t-elle alors.. ignorant son corps qui semblait, lui... être prêt à flancher.
 

J’avais peut-être l’air folle à poursuivre une jeune femme dans la rue ainsi en fait, je l’étais peut-être devenue avec toute cette histoire, qui sait? Quoi qu’il en soit : lui parler était devenue une obligation, je devais me fixer sur ce que j’avais cru percevoir sinon j’allais en faire une véritable obsession. Je l’avais donc interpellé, me rendant devant elle qui n’y comprenait encore rien. Je lui avais d’abord demandé de regarder son téléphone, elle pensait peut-être que j’allais lui voler ou va savoir mais non… je voulais que voir cette foutue photo, cette photo que je ne pouvais pas croire réelle. J’osais espérer que l’homme en arrière plan de son téléphone n’était pas Wane, qu’il était qu’un simple individu lui ressemblant fortement. Et pourtant! Je me souvenais très bien qu’il avait mentionné avoir une fiancée, des enfants… Et cette femme méritait amplement de savoir ce qui tramait dans la tête de l’homme avec qui elle partageait sa vie. Mon coeur s’était arrêté un bref instant devant le visage souriant du monstre qui m’empeĉhait de dormir, qui me faisait paniquer depuis quelques semaines déjà, depuis cette malheureuse nuit d’horreur et semaine qui s’en était suivit dont il était le responsable. Aussitôt je m’étais lancée, sans penser que mes révélations pourraient la choquer. À vrai dire, je ne voulais que lui parler, tout lui balancer car personne ne méritait de vivre dans l’ignorance, encore moins dans l’innocence d’un si gros secret. Naturellement, sa surprise se fit voir assez rapidement, mais pour pour les raisons que je pensais. À travers son bégaiement, je compris que la jeune femme n’était pas en état de choc dû à la surprise du vrai visage de son copain mais bien qu’elle le pensait changé depuis qu’ils étaient ensemble. Alors là… c’est mon visage qui se décomposa à son tour. J’étais là à la regarder alors qu’elle divaguait à dire qu’elle ne pouvait pas le croire… mais elle vint quand même à demander comment j’allais, comment allait mon fils. Donc il devait bien avoir un côté d’elle qui croyait mes dires. J’étais toutefois encore choquée par le fait qu’elle savait et je ne pouvais pas fermer ma gueule la-dessus. « Attends donc ça veut dire que tu es au courant de tout ça… du fait qu’il a violé et tué je ne sais combien de femme et que tu continues à vivre avec lui comme si tout était beau et rose? Mais… mais t’as un sacré problème merde! » lui dis-je en la fixant dans les yeux bien ouvert. J’étais horrifiée d’être face à une personne stupide, avec aussi peu de considération. Comment pouvait-elle bien dormir la nuit en sachant que l’homme à ses côtés était un pur malade mental? Elle était pourtant là, tout aussi ébranlée par une supposé rechute de la part de son homme… « J’ai pratiquement rien mangé pendant une semaine… mon fils va bien, heureusement il est trop petit pour se souvenir de quoi que ce soit…. moi c’est autre chose. » Jamais je n’allais pouvoir oublier ce genre de chose.  « Tu pensais vraiment qu’une personne comme lui pouvait changer? Tu réagirais comment toi… si un homme s’en prenait à toi et tes enfants? Je suis curieuse… » Je voulais qu’elle se mettre à ma foutue place, voilà tout!

 

Alysse avait vécu des épreuves. Elle avait surmonté beaucoup de chose. Et aujourd'hui elle pensait que tout ça se trouvait aujourd'hui derrière elle. Qu'il n'y avait plus que le bonheur qui lui ouvrait sa porte. Mais apparemment.. ce n'allait pas encore être aujourd'hui. Pas pour Alysse. La douleur dans sa poitrine s'intensifia à chaque parole de la rousse en face d'elle. Depuis l'instant où elle lui demanda de montrer son fond d'écran de cellulaire jusqu'à cette révélation.. Alysse sentait une vive douleur dans son bas ventre donner comme des coups.. elle tenta d'ignorer ces signes.. trop sous le choc. Elle essayait de réaliser, encore un instant dans le déni. Avant d'encore une fois se rendre compte qu'elle avait été prise pour une conne. Comment avait-elle pu simplement imaginer que Wane changerait. Lorsqu'il lui avait ouvertement dit ce qu'il était.. elle l'avait d'abord haïs. Elle se rappelait l'avoir frappé avant de s'évanouir dans le vide. Puis après deux ans, elle avait décidé de lui offrir son cœur, son amour. Après l'avoir cru mort... en le revoyant. Ce fut comme un miracle, un signe du destin qui lui disait qu'elle devait se laisser une chance au bonheur avec cet homme. Mais comme quoi... Alysse ne savait toujours pas interpréter les signes du destin. Le regard fixe devant cette inconnu qui avait souffert du joux de son conjoint, elle ne savait pas comment réagir.. la douleur dans son ventre prenait plus d'ampleur. Elle grimaça et alors à ses mots elle fronça les sourcils : « Tu ne me connais pas. Tu ne sais pas mon passé avec cet homme. Il a sauvé ma vie.. lorsque je me suis fais violé que j'étais plus bas que terre il a été mon avocat et m'a aidé à remonter la pente.. avant de connaître son lourd passé j'ai connu l'homme bon.... et... par amour on fait des choses stupides enfin.. je ne sais pas » elle passa sa mains dans ses cheveux, posant son autre sur son ventre et la regarda alors avec de grand yeux quand elle lui demanda comment elle se sentirait si la situation était inversé.. elle vint rejoindre sa seconde main sur son ventre et son visage se tordit d'horreur. Amylia... non : « Je pense que je serais capable de le tuer.. » oui.. si un homme s'en prenait à sa fille, à ses enfants.. elle serait capable du pire. Elle releva son regard vers cette jeune femme et une larme coula sur sa joue : « Il m'a demander en mariage et... on va.. » elle renifla essuyant ses larmes et elle planta ses yeux azurs dans ceux de la rousse : « Je suis vraiment désolée.. » une vive douleur dans le bas ventre la fit subitement se plier en deux, poussant une exclamation de souffrance. Elle posa ses deux mains sur son bas ventre, paniquant subitement. Que se passait-il.. ? Elle poussa un nouvelle exclamation, plus forte. La douleur était horrible. Elle avait du mal à tenir debout... C'était trop pour elle.
 

Je ne me gênai pas une seule seconde pour dire tout ce que j’avais sur le coeur à cette Alysse, à la copine de Wane, l’homme horrible qui m’avait fait vivre le moment le plus traumatisant de ma vie. J’en avais rien à foutre qu’il avait été bon pour elle, il pourrait mettre fin à une guerre que ça n'égalait pas tout les affreuses choses qu’ils avaient dû faire dans sa vie. Tuer, violer des femmes, des enfants aussi probablement… Et dire que ce genre aurait pu m’arriver. Elle mettait la faute de sa relation sur le fait qu’elle l’aimait, qu’elle était stupide et qu’on faisait des choses stupides par amour. Je lâchai un petit rire, surtout exaspéré par ses propos, en fait. « J’ai fait beaucoup de choses stupides par amour mais il y a des limites à être complètement débile à mon avis. » C’était beaucoup trop ce qu’elle faisait là. Je pouvais pas croire qu’elle partageait sa vie avec un homme aussi horrible en pleine connaissance de cause. Je n’avais plus aucun respect pour cette femme, à mes yeux, elle était tout aussi dégoûtante que mon agresseur puisqu’elle ne faisait rien pour qu’il paye, elle l’encourageait à vivre sa vie et être un vrai danger pour la société. Je voulais qu’elle se mettre à ma place, qu’elle me dise ce qu’elle ferait dans l’éventualité où un homme s’en prenait à elle et son enfant et comme de raison, elle me répondit qu’elle serait même prête à le tuer. « Voilà… t’as pas idée à quel point je le déteste. Et d’avoir fait angoisser mon copain pendant une semaine à se demander si on était encore en vie… ça dû être encore plus horrible pour lui. » Cette dernière semblait en état de choc, malgré le fait qu’elle était au courant de son passé, peut-être qu’elle était vraiment conne au point de penser qu’un homme avec une maladie mentale comme Wane pouvait véritablement changer. Elle se mit à bégayer comme quoi il l’avait demandée en mariage… Je la coupai immédiatement. « Tu devrais repenser à ce que tu fais avec un tel monstre dans ta vie. » Puis, je remarquai qu’elle se prenait le vendre, se penchant vers l’avant tout en s’excusant. Elle semblait mal en point, je ne savais pas si c’était une crise de panique dû à mes révélations ou bien si elle avait mal physiquement. « Euh… ça va? » lui demandais-je en la regardant avec de grands yeux. Elle se mit à crier, puis une deuxième fois en se tenant le ventre. Alarmée, je déposai mon café au sol en me penchant également pour regarder plus attentivement la jeune femme. Soudainement, je me voyais plus m’entêter à lui dire à quel point elle était horrible alors qu’elle était en train de souffrir, visiblement. « Qu’est-ce qui se passe? T’as mal où exactement? » Je voyais qu’elle avait ses mains sur son ventre, oui… mais c’était son estomac? Le bas de son ventre? « Tu veux que j’appelle l’ambulance? »  Je savais pas trop quoi faire là…
 

Ces mots. Ses paroles. Tout ce que cette femme lui infligeait pas ce qu'elle disait lui faisait mal.. mais c'était vrai. Comment Alysse avait-elle pu être si conne. Si naïve. Pouvait-elle seulement croire un jour que Wane pourrait laisser tomber ce qu'il avait été et changé pour elle ? Non... on ne change pas qui on est réellement. Pourtant, il était si bon avec elle... un père si aimant. Elle avait cru.. pendant quelques temps, que le bonheur s'ouvrait enfin à elle. Et voilà qu'elle se rendait compte qu'encore une fois elle s'était voilée la face. Pour vrai.. n'avait-elle pas juste choisis la facilité. Wane l'aimait, ça elle n'en avait aucun doute. Et sûrement que son désir de devenir quelqu'un de meilleur était vrai.. Mais le pouvait-il seulement. Elle en avait aujourd'hui la certitude que non. Et tout ce que cette jeune femme lui disait, avec la pure vérité.. en pleine face.. elle devait le prendre et l'accepté. Mais pour l'instant.. accepté tout cela était bien trop douloureux. Son bas ventre commençait à lui faire comme des coups de poignard et elle se plia en deux.. puis encore.. de plus en plus.. elle se retrouva à hurler dans la rue, comme une torturée. Des visages se retournèrent sur les deux jeunes femmes. Son interlocutrice prit alors un visage soudainement inquiêt. Elle se pencha vers elle, lui demandant ce qui lui arrivait : « Je.. je ne sais pas... je... » Alexie lui demanda où elle avait mal exactement quand Alysse se retrouva complètement assise sur le sol, les mains sur le bas ventre.. elle releva son regard horrifié vers elle et dit simplement, les larmes aux yeux : « Je suis enceinte... » elle commençait à réellement paniquer : « Je crois que je fais une fausse couche... » elle poussa un nouveau hurlement, la douleur devenait vraiment insupportable : « Oui !! Une ambulance vite !! » malgré tout les événements.. non... pitié.. pas son bébé..
 

Bon, la situation s’était largement changée lorsque la jeune femme avait commencé à se tordre un peu de douleur. Ne comprenant pas trop ce qui se passait, je m’étais penchée vers elle pour lui demander. J’étais pas une sans coeur non plus. Cette dernière m’informa qu’elle pensait faire une fausse couche! OK MERDE! Mes yeux s'étaient écarquillés immédiatement en lui demandant si elle voulait que j’appelle les secours et bien entendu, c’était le cas. Chose que je m'empressai de faire tout en restant près d’elle. « Écoute, je sais pas trop quoi faire en attendant mais tu peux serrer ma main fort si tu veux… » Je savais bien que ça allait pas enlever le mal mais pendant mon accouchement, j’avais bien torturer la main de Nathaniel. Bon, je devais pas lui dire ça parce que c’était en rien un accouchement mais bien l’inverse qui était en train de se produire. J’avais de la peine pour cet enfant qui n’allait probablement jamais voir le jour, un petit être ainsi ne méritait pas de mourir, encore moins lorsqu’il était attendu ainsi. Je ne pouvais que ressentir de la compassion pour la jeune femme puisque dans une situation pareille, la solidarité féminine embarque, bien malgré les désaccords qu’on avait toutes les deux. L’ambulance était arrivée très rapidement, il faut dire que lorsqu’on mentionne : femme enceinte et possible fausse-couche, j’imagine que l’appel saute en priorité dans la liste. Les ambulanciers arrivèrent et je m’éloignai pour leur laisser la place de s’occuper de la jeune mère. Un d’eux se touna vers moi. « Vous la connaissez? Vous voulez l’accompagner? » Je jetai un coup d’oeil à cette dernière avant de secouer négativement la tête. « Non, je suis qu’une simple passante, je l’ai vu en douleur donc je l’ai aidé… » J’allais quand même pas accompagner la fiancée du mec qui m’avait séquestrée à l’urgence… j’avais mes limite! Je laissai donc le personnel médical s’occuper d’Alysse et je tournai les talons pour retourner chez moi, bien ébranlée par l’ensemble la conversation et par la façon dont cette dernière s’était terminé.